Conakry, 6 juin 2015 (AFP) - La Guinée a prorogé jusqu'à fin juin l'"urgence sanitaire renforcée" déclarée fin mars, désormais étendue à de nouveaux départements, en raison de "la persistance" de l'épidémie d'Ebola dans le pays, a annoncé la présidence samedi.
Selon son communiqué, la décision a été prise vendredi par le président guinéen Alpha Condé, qui a rencontré le même jour son homologue sierra-léonais Ernest Bai Koroma à Pamelap, localité à la frontière de leurs pays, les deux encore en proie au virus.
Le président Condé avait déclaré le 13 août 2014 "l'urgence sanitaire nationale" pour toute la Guinée, alors que l'épidémie y était hors de contrôle. Puis le 28 mars, il avait décrété "l'urgence sanitaire renforcée" pour 45 jours pour cinq départements de l'Ouest et du Sud-Ouest, sur le littoral, où s'était déplacé l'épicentre de la flambée: Forécariah, Coyah, Kindia, Dubréka et Boffa.
"Suite à la persistance de l'épidémie (...) dans certaines zones en Guinée et en Sierra Leone", MM. Condé et Koroma ont décidé "de proroger les mesures d'urgence sanitaire renforcée dans leurs pays respectifs jusqu'au 30 juin 2015", est-il indiqué dans le communiqué diffusé par la présidence guinéenne.
Jusqu'à samedi soir, aucun commentaire n'avait pu être obtenu en Sierra Leone. Selon le texte, "les préfectures guinéennes concernées par cette déclaration d'urgence sanitaire renforcée sont Forécariah, Coyah, Dubréka, Boké, Kindia, Boffa, Fria et la ville de Conakry", la capitale.
Le communiqué détaille une série de mesures entrant dans le cadre de cette "urgence sanitaire renforcée", dont la fermeture temporaire des "services hospitaliers et cliniques privées au sein desquels des cas d'Ebola ont été déclarés".
Les guérisseurs qui ne déclareront pas aux structures de santé spécialisées les cas suspects seront poursuivis "pour mise en danger de la vie d'autrui", tout comme "toute personne qui cache des malades ou déplace des corps d'une localité vers l'autre".
"Toute personne qui menace ou s'attaque aux acteurs" de la lutte contre Ebola, "à leurs équipements ou aux édifices" sera également passible de poursuites.
Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mercredi, et arrêté au 31 mai, l'épidémie d'Ebola a fait plus de 11.000 morts sur plus de 27.000 cas identifiés en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, pays voisins et les plus sévèrement touchés.
Le Liberia a été déclaré débarrassé du virus le 9 mai, mais la Guinée et la Sierra Leone, où les nouveaux cas étaient en baisse, ont enregistré ces dernières semaines une recrudescence de nouvelles infections et l'apparition de nouveaux foyers.
Après l'assassinat de Mbaye Ndour et Alla Faye en janvier 2008, les récents développements dans le vol à l'arrachée de 163 millions de Fcfa devant l'établissement Orabank remettent au goût du jour les périls du métier de cambiste. A l'aéroport international LSS, l'activité est moins frénétique mais pas moins risquée.
Alé Lo a l'habitude de faire la navette entre la devanture de l'aéroport où il fait office de rabatteur et les locaux des cambistes qui se situent à l'intérieur du terminal. Devant le signe d'un conducteur d'une Toyota Rav 4 noire, voulant faire le change, il se précipite vers l'habitacle du véhicule, disputant le conducteur d'un âge avancé avec un autre rival. Ce deuxième client est en fait la première bonne affaire de la journée puisque le précédent était quelqu'un de la famille pour lequel il a consenti à aller en deçà du taux de change habituel.
"Notre pourcentage est de 5 francs par valeur nominale, c'est-à-dire que pour 1 euro acheté ou vendu, on perçoit 5 centimes ou 5 F Cfa. Ce qui fait que nous percevons 500 F Cfa pour le change de 100 euros (65 500 F Cfa) ", confirme-t-il, devant la pharmacie de l'aéroport.
Des taux plus incitatifs que ceux de la banque où l'on ne perçoit que 64 000 F Cfa pour 100 euros, qui poussent beaucoup à faire le change chez ces monnayeurs. Dans le sens inverse, ils vendent 66 750 F Cfa à 100 euros. Bien que son expérience de cambiste depuis 2001 lui permette de reconnaître un potentiel client, le jeune Alé aborde systématiquement chaque passant en comptant sur la providence.
A l'affut devant le panneau métallique indiquant le parking payant, ses explications ne l'empêchent pas d'avoir un œil alerte sur les voitures qui tournent devant le rond-point de l'aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar.
A 10 heures passées, l'ambiance baigne dans une certaine torpeur. Des agents d'entretien s'affairent autour d'une bouche d'évacuation pour vidanger des eaux usées stagnant devant l'entrée du parking.
Près d'une cinquantaine de cambistes officient à l'aéroport de Dakar. Anciens marchands ou antiquaires pour la plupart, ils se sont reversés dans un métier peu éreintant, qui paie bien, mais à leurs risques et périls. Tous les maux de leur travail proviennent de son caractère informel. "Nous exerçons cette activité de manière irrégulière car nous n'avons pas d'agrément. On nous tolère dans le terminal c'est tout", déclare-t-il.
Les saisies aléatoires des gendarmes sont redoutées par ces travailleurs d'un genre particulier. Si un monnayeur est pris avec 1 million de F Cfa, 400 000 vont servir de taxe. Les 600 000 restants sont mis sous scellé et rendus après paiement d'une caution au Tribunal, explique Alé Lô.
Un autre changeur, qui préfère garder l'anonymat, confie même que ses 2 millions dorment toujours dans les caisses des Douanes après une descente de la brigade de l'aéroport lors du sommet de la francophonie.
"En 2013, j'ai été déféré pour présence irrégulière à l'aéroport avec 700 000 F Cfa, puis présenté au juge et acquitté. En tout, j'ai fait l'objet de 14 mandats de dépôt, mais je n'ai jamais purgé de peine car je ne suis pas en infraction avec la loi", lance-til d'un air triomphant. Des tracasseries qui ne l'empêchent pas de continuer à se livrer au change : "Parce que c'est un travail fructueux. Je gagne plus ici que dans n'importe quelle autre activité", se défend-il à la question de savoir pourquoi il tient à ce métier.
Des structures formalisées pour le change sont bien visibles dans le terminal, mais les guichetiers refusent formellement de se prononcer en l'absence du chef.
Le risque le plus prégnant est dans la convoitise que suscitent leurs liasses de billets. Beaucoup de personnes malintentionnées tournent autour d'eux soit pour leur propre compte, soit de connivence avec d'autres cambistes. Cette dernière possibilité est envisagée même chez les pros du métier "C'est nous dans nous", lâche le cambiste originaire de Mbour. "Que ce soit à (l'avenue) Ponty ou ici à l'aéroport, il n'y a qu'un cambiste pour savoir qu'untel est en possession d'une telle somme", poursuit-il.
Les souvenirs de deux leurs congénères de Sandiniéry assassinés et découverts dans la malle d'une voiture en janvier 2008, et le récent vol à l'arrachée dont ont été victimes deux autres cambistes devant Orabank, sont évoqués avec beaucoup de commisération et de colère. Depuis lors, quelques dispositions sont prises pour éviter de tomber dans le piège de faux-monnayeurs.
L'anonyme qui dit avoir refusé d'acheter 3 000 dollars avec des ressortissants ouest-africains d'un pays anglophone à leur domicile à Nord-foire, se fixe une règle très simple : "Je ne sors jamais du secteur de l'aéroport", ditil. Mais pour les grandes transactions, plus de 20 millions FCfa, l'union fait la force.
"Auparavant, le cambiste se la jouait seul pour une telle somme. Maintenant qu'on sait que c'est risqué, on se cotise. Si l'échange se fait en voiture, nous mettons quatre accompagnants dans un véhicule, autre que celui du monnayeur ; ils suivent à distance pour intervenir quand ça semble dégénérer", explique Alé Lô. Pareille démarche est adoptée si le change se fait dans une maison ; les accompagnants attendent devant la demeure du client. Histoire de ne pas tenter le diable.
Change et faux billets, la vigilance est de mise
L'histoire des faux billets de banque dans laquelle est impliqué le chanteur Thione Seck occupe les esprits, mais surtout les commentaires et les railleries dans le milieu. La préoccupation s'en arrête là. Les cambistes disent être sûrs de ne pas pouvoir se faire arnaquer car disposant du matériel pour discerner le bon blé du mauvais.
"Nous avons un appareil portatif, un type de scanner qui nous sert à détecter les faux billets. On les passe systématiquement au crible avant de procéder aux opérations", confie Alé Lo. Selon lui, la vigilance sur l'authenticité des billets est l'une des qualités premières des monnayeurs de l'aéroport. "Nous sommes obligés puisque nous avons tous les types de clients. Je n'ai pas encore eu vent d'un cambiste qui s'est fait avoir depuis que j'opère là", déclare-t-il.
200 000 MÉNAGES POUR UNE ENVELOPPE DE 20 MILLIARDS
3E PHASE DU PROGRAMME DES BOURSES DE SÉCURITÉ FAMILIALE
Le Premier ministre a procédé hier au lancement de la 3e phase du programme national de bourses de sécurité familiale. Cette année, plus de 200 000 familles vont en bénéficier, pour un montant de 20 milliards.
Après la commune de Taïba Ndiaye, dans la région de Thiès en 2013, la ville de Pikine a accueilli la 3e phase nationale du Programme national de bourses de sécurité familiale (PNBSF).
Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a rappelé que l'idée de ce programme a germé à la suite de la tournée nationale de plus de 3 ans qui a conduit le chef de l'État dans les confins du pays.
Prenant conscience de la situation de détresse que beaucoup de Sénégalais étaient en train de vivre, le chef de l'État a mis sur pied le programme national de bourse de sécurité familiale pour leur venir en aide. "Avec cette 3e génération, les bénéficiaires des bourses sociales sont désormais portés à 200 000 ménages qui reçoivent chacun un montant global de 100 000 F CFA, soit au total une enveloppe de 20 milliards de F CFA, pour cette année.
L'objectif fixé est de passer, pour 2017, à une enveloppe budgétaire de 30 milliards, soit l'équivalent de 300 000 familles. Les bénéficiaires ont également accès à la couverture médicale universitaire qui leur permettra un accès gratuit au soin de santé", a soutenu M. Dionne.
A en croire le PM, le chef de l'État a également décidé d'intégrer parmi les allocataires de bourses de cette année toutes les personnes vivant avec un handicap et détentrices de la carte d'égalité des chances. Soit 3 000 sénégalais de plus. Il a aussi appelé à la transparence dans la distribution des dites bourses.
D'ailleurs, dans le but de mieux coordonner les actions en matière de protection sociale, il est confié à la délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale, la mise en œuvre du registre national unique devant servir de base à toutes les interventions futures en faveur des couches défavorisées. "Avec un tel projet, les ministères, les programmes, les ONG pourront ainsi faire l'économie de longues opérations de ciblage parfois incompatibles avec l'urgence des interventions", s'est réjoui M. Dionne
A la suite du PM, la déléguée générale à la protection sociale et à la solidarité nationale a soutenu que le PNBSF, qui vise à favoriser la revalorisation des ménages bénéficiaires en luttant contre l'exclusion sociale liée à la pauvreté, s'appuie sur 3 piliers que sont le cash transfert conditionnel, la sensibilisation et le renforcement de capacités des bénéficiaires et enfin l'appui pour le développement d'activités génératrices de revenus. Le PNBSF, initié en 2013, est passé de 50 000 ménages à 100 000 en 2014, pour arriver en 2015 à 200 000 bénéficiaires.
AÏDA NDIONGUE PASSE DE LA LIBERTÉ PROVISOIRE AU CONTRÔLE JUDICIAIRE
CONVOQUÉE PAR LE JUGE D'INSTRUCTION DE LA CREI HIER
En plaçant l'ex-sénatrice libérale sous contrôle judiciaire, la commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement (CREI) est revenue hier sur la liberté provisoire qu'elle lui avait accordée.
Aïda Ndiongue n'a pas encore fini de savourer sa relaxe par le tribunal correctionnel de Dakar qu'une autre décision de justice s'abat sur elle. Depuis hier, elle fait l'objet d'un second contrôle judiciaire, après celui infligé, il y a deux ans, par le doyen des juges d'instruction dans le présumé détournement des produits phytosanitaires.
La commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) a pris la mesure, à la suite du réquisitoire du parquet spécial. Après son inculpation pour enrichissement illicite, le 28 avril 2014, Aïda Ndiongue avait été mise en liberté provisoire. Le parquet spécial avait requis le mandat de dépôt, mais la commission d'instruction ne l'avait pas suivi, surtout que l'ex-sénatrice libérale était déjà en prison, dans le cadre de l'affaire des tentes, bâches et motopompes destinées au plan Jaxaay.
Après sa relaxe, le 28 mai dernier, le parquet spécial a fait un nouveau réquisitoire pour demander que la liberté provisoire soit modifiée en contrôle judiciaire. Comme argumentaire, le Procureur spécial, Cheikh Tidiane Mara souligne que la demande de modification est liée au fait qu'Aida Ndiongue, une fois relaxée, n'est plus à la disposition de la justice, parce que n'étant plus sous mandat de dépôt.
La commission d'instruction l'a suivi. Ainsi, à partir de lundi prochain, Aïda Ndiongue ne pourra pas sortir du territoire, sans l'autorisation au préalable de la CREI. Elle devra également, à partir de lundi prochain, se présenter tous les 15 jours au greffe de la CREI pour signer le registre de présence.
Le parquet voulait une signature hebdomadaire
D'ailleurs, à en croire Me Mbaye Jacques Ndiaye, le parquet spécial voulait des mesures beaucoup plus restrictives. Cheikh Tidiane Mara voulait que la libérale se présente toutes les semaines au greffe et non tous les 15 jours. Pour l'interdiction de sortie, il voulait également qu'elle concerne même l'intérieur du pays. En d'autres termes, il avait demandé qu'Aïda Ndiongue soit assujettie à une autorisation pour sortir de Dakar et voyager dans les régions.
Cette mesure prise par la CREI met les avocats de la libérale dans tous leurs états. Ils la qualifient "d'acharnement". Me Seydou Diagne se demande comment une seule personne peut faire l'objet de deux contrôles judiciaires. Selon lui, la mesure "ne se justifie pas en droit, mais montre l'acharnement du parquet de la république et celui de l'État du Sénégal sur un citoyen ou simple un adversaire politique".
D'après les explications de Me Mbaye Jacques Ndiaye, l'illégalité se trouve dans le fait que la mesure est prise au-delà du délai de six mois prévu pour l'instruction, en matière d'enrichissement illicite. "Quoique pas lourde, je considère la mesure irrégulière, car aucun texte ne permet à la Commission de proroger son information", martèle l'avocat.
Face à cette nouvelle donne, les avocats ne comptent pas baisser les bras. Ils promettent de se concerter "très vite" pour le respect de l'intégrité des droits de leur cliente. "J'exhorte la Commission de finir vite son enquête, car je veux qu'on laisse Aïda en paix", ajoute Me Ndiaye.
"LES ARTISTES SONT DES HUMAINS COMME TOUS LES AUTRES"
Dans son épreuve, Thione Seck peut compter sur le soutien de ses pairs. Après Ouza Diallo, Salam Diallo et le leader du Super étoile Youssou Ndour, c'est au tour de Baaba Maal de se montrer solidaire du leader du Ram Daan qui est dans les liens de la détention, depuis quelques jours.
Hier à Guédiawaye, en marge de la cérémonie de lancement du nouvel l'album de l'artiste Double cervo, le leader du Dande Lénol Baaba Maal s'est dit attristé par ce qui est arrivé au pater de Waly Seck.
"Cela m'a fait excessivement mal, à mon retour d'Abidjan, d'entendre ce qui est arrivé à mon frère et ami Thione Seck", a soutenu d'emblée Baaba Maal dont les relations avec le prévenu ne datent pas d'aujourd'hui.
"Lorsque j'ai commencé à faire de la musique, il était à Tally Icotaf, moi à Tally Bou Mag. On se fréquentait et depuis lors, Thione a toujours été un ami et un compagnon dans la musique".
Le leader du Dande Lénol a ensuite souligné l'attachement de son ami à ses origines. "Il a toujours respecté le fait qu'il est issu d'une famille de griots, de chanteurs. Et je pense qu'il a marqué son temps avec ses mélodies et ses messages. Et cela m'a fait mal de voir ce qui lui est arrivé", s'est désolé l'artiste.
"Il représente beaucoup de choses dans la destinée de Waly Seck"
A l'instar des autres acteurs de la scène musicale, l'auteur de "Bayo" souhaite que Thione Seck "puisse reprendre à chanter et librement". Car à son avis, le plus important reste les messages que véhiculaient Thione et qui sont restés dans les cœurs.
"Il a une famille, des fans et des mélomanes qui ont toujours saisi ses chants comme un repère. Il ne faut pas que ce rêve puisse être brisé. Le reste est entre les mains de la justice", déclare-t-il fataliste.
Même s'il n'oublie pas son fils Waly Seck qui, dit-il, "représente la jeunesse sénégalaise". Baaba Maal est conscient de la répercussion que cette situation peut avoir sur le cours de la carrière de l'étoile qui monte.
"Il (Thione Seck) représente beaucoup de choses dans la destinée de Waly Seck", souligne-t-il.
Le leader du Dande Lénol de dire que les artistes resteront toujours au devant de la scène. "Il ne faut pas, exhorte-t-il, nous juger par rapport aux accidents de route qui nous arrivent. Nous sommes des humains comme tous les autres."
L'artiste envisage de se rendre en prison. "Dès que possible, je vais aller lui rendre visite. Je lui dis bon courage. Qu'il sache qu'il y a des amis et des gens qui croient en lui", a conclu Baaba Maal.
La mairesse de la commune de Podor, la députée Aïssata Sall, présente à la cérémonie, a aussi marqué sa solidarité. La seule chose qu'elle souhaite est que "Thione puisse retrouver la liberté et que nous puissions le retrouver avec son art".
Pour rappel, Thione Seck est incarcéré pour une affaire de fausses devises estimées à 42 milliards de F CFA.
Il est inculpé pour association de malfaiteurs, falsification, contrefaçon, allitération de signes monétaires ayant cours légal dans un pays étranger et tentative d'escroquerie.
"DANS LE CAS DU NIGER, BEAUCOUP DE CHOSES ONT ÉTÉ DITES…"
SAMBA KOÏTA, DIRECTEUR TECHNIQUE ET BABACAR CISSÉ, DIRECTEUR DES RESSOURCES HUMAINES (TIGO)
Deux responsables de Tigo pour apporter des précisions sur le projet d'externalisation. L'un s'appelle Samba Koïta, c'est le directeur technique. L'autre, Babacar Cissé, est le directeur des ressources humaines. Dans cette interview croisée, chacun répond en fonction de son domaine. Ils reviennent sur les raisons du projet, le refus des travailleurs de rejoindre Ericsson et la position de l'État du Sénégal.
Vous avez un projet d'externalisation de votre réseau. Pourquoi une telle décision ?
Samba Koïta : Nous avons vu ces dernières années dans le secteur des télécommunications qu'il y a eu beaucoup de changements. L'un des points les plus importants est l'arrivée d'internet à travers plusieurs technologies comme la 2G, la 3G et la 4G sur laquelle nous avons eu à faire des tests. En plus maintenant de cette diversification de toutes ces technologies, nous avons aussi de nouveaux produits que nous voulons développer, tels que les produits financiers à travers le mobile. Donc, nous créons une sorte d'écosystème qui permettrait à l'ensemble de nos abonnés de pouvoir bénéficier de services de plus en plus différents. Donc, Tigo veut à ce jour se re-concentrer sur son cœur de métier, en travaillant avec un équipementier performant pour une meilleure qualité de réseau.
Qu'apportez-vous aux consommateurs ?
S. K : Nous apportons aux consommateurs un réseau fiable beaucoup plus élargi. Nous allons aussi nous concentrer sur l'innovation pour leur donner des produits et des services de qualité.
Et là, vous avez choisi Ericsson comme partenaire. Expliquez-nous pourquoi Ericsson ?
S. K : Notre maison-mère a eu à faire un appel d'offres international. Il y a eu six pays en Afrique qui ont été concernés par le projet. Parmi ces six, il y a eu trois qui ont eu à travailler avec Ericsson et trois autres avec un autre équipementier.
Le projet vise un transfert de 91 travailleurs. Comment ça se fait ?
Babacar Cissé : Il s'agit d'activités qui font partie de notre département technique et que nous allons confier à Ericsson. Les personnes qui avaient en charge ces différentes activités suivent ce mouvement de transfert. C'est ce qui explique que ces personnes-là soient transférées vers Ericsson.
S. K : pour compléter, nous avons donc décidé que l'aspect opérationnel de notre réseau, à savoir le déploiement et le planning, va rejoindre l'équipementier. Nous disons que nous voulons nous concentrer sur la planification stratégique. Nous sommes toujours maîtres de notre budget. Nous avons aussi la propriété de nos équipements. Ce qui veut dire que nous mettons juste une structure pour contrôler la bonne exécution de la marche de notre réseau. Et en plus de ça, nous sommes toujours responsables, face aux autorités, sur la qualité du réseau.
Il y a un problème cependant, c'est que les travailleurs ne veulent pas partir. Comment avez-vous apprécié cette position ?
B. C : Pour ce qui est des travailleurs, je dirai que ce n'est pas parce qu'il y a ces problèmes-là que nous allons ignorer la difficulté qu'il y a en matière de changement. En matière de changement, les personnes peuvent être réticentes pour diverses raisons. Par rapport à ce différend, c'est quelque chose de tout à fait naturel. Quand il y a changement, les gens se posent des questions. Et parfois, avant qu'ils ne parviennent même à comprendre, ils ont tendance à se radicaliser. Comment ça va se faire ? Précisons d'abord que ce n'est pas le premier pays. Ici en Afrique, Milicom met en place cette procédure de transfert. Dans cinq sur les six pays où Milicom est présent ici en Afrique, la procédure est en vigueur. Le Sénégal est le dernier pays. Les travailleurs vont être transférés avec les mêmes types de contrats. Des contrats à durée indéterminée. Les mêmes avantages qu'ils ont ici à Tigo ou même plus favorables. Ils y vont également avec l'ancienneté qu'ils ont à Tigo. A ce niveau-là, si je parle en terme courant, je peux dire qu'au change, il n'y a pas de perte d'avantages, d'ancienneté ou de qualité de contrat qui doit être minoré à ce niveau. Et en plus de cela, Ericsson a prévu pour ceux qui vont le rejoindre un mois de bonus comme bienvenue.
Vous avez dit tout à l'heure que Tigo reste le propriétaire de ses équipements. Pourquoi ne pas rester en même temps l'employeur de ses travailleurs ?
S. K : C'est une bonne question. Maintenant, la réponse est la suivante. Nous voulons rester propriétaire des équipements. Nous allons rester propriétaire de notre planification, mais l'aspect opérationnel, c'est l'équipementier qui sait le faire mieux que nous. L'aspect opérationnel va se dérouler en trois étapes. La première étape est la gestion des ressources humaines. Quand on dit gestion des ressources humaines, c'est plus en termes de formation. Les travailleurs auront la possibilité d'avoir beaucoup plus de formation, afin d'être à jour au niveau technologique afin de maintenir le réseau au meilleur possible. Les opérateurs ont toujours un budget limité de formation par rapport à un équipementier.
Le deuxième point est que les équipementiers ont des processus et des outils de travail qui sont beaucoup plus éprouvés que ceux des opérateurs. Aujourd'hui, nous sommes au Sénégal, nous sommes aussi dans cinq autres pays en Afrique, mais Ericsson est partout dans le monde. Ce sont ces trois aspects-là qui font qu'il est important qu'on puisse de façon stratégique aller vers une organisation qui puisse nous permettre d'avoir une transparence technologique. Cette transparence-là va permettre à nos abonnés de pouvoir mieux cibler notre réseau.
Les travailleurs s'appuient sur deux exemples au Niger : Moov et Airtel, pour montrer les risques de licenciement. Là, après six mois pour l'un et un an pour l'autre, il y a eu des licenciements. Il s'y ajoute que quoi qu'on puisse dire, les internationalisations sont quand même liées à des pertes d'emplois partout dans le monde.
S. K : Tout d'abord, il est important de signaler une chose : le Sénégal n'est pas le Niger. Le deuxième point est que, dans le cas du Niger, beaucoup de choses ont été dites. Mais, la réalité est la suivante. Au Niger, il y a eu un premier cas. Après externalisation, il y a eu une partie du travail que l'opérateur a demandé à reprendre. En reprenant ce travail, l'opérateur a demandé de ne pas reprendre ce personnel. Pour le deuxième point, Ericsson a eu à faire une délocalisation des emplois du Niger. Maintenant, l'ensemble de ces deux points-là ont été pris en compte. C'est important de préciser que nous sommes passés par un processus par lequel, pendant deux semaines, nous sommes assis sous l'autorité du directeur des télécommunications et le directeur de travail afin de trouver un protocole d'accord. Dans ce protocole, les points qui sont à notre niveau essentiels sont les points qui portaient sur l'emploi. Parmi ces points-là, c'est qu'il n'y a pas de délocalisation. L'ensemble des fonctions qui ont été transférées va continuer à exister dans le pays. Le deuxième point est qu'en cas de rupture, l'ensemble de ce personnel va être repris par Tigo. Si Tigo veut reprendre l'activité pour le confier à un autre opérateur, nous allons faire le transfert avec ces personnes qui, en plus de conserver leur travail, conserveront les avantages qu'ils ont et leur ancienneté.
B. C : Il faut ajouter également que Milicom n'a pas d'opérations au Niger. Ce n'était pas donc avec nous.
Oui, ce n'est pas avec Milicom, mais c'était un exemple de votre partenaire.
S. K : D'accord, mais nous avons expliqué en quoi c'est très différent des autres cas au Niger. Ce qui est important pour nous, c'est la sauvegarde des emplois. C'est pourquoi dans le contrat et les différents protocoles que nous avons eu à signer, aussi bien avec Ericsson que l'État du Sénégal, nous avons pris en compte cela.
B. C : Je ne sais pas dans leurs assertions s'ils ont fait état des différentes sessions de conciliation qui ont eu lieu, aussi bien à la direction des télécoms que de la direction générale du travail, puisqu'il y avait un encadrement de ces deux directions de l'État pour pouvoir nous aider dans le cadre des négociations que nous avons eu à faire avec le comité des délégués. Dans un premier temps, ils avaient parlé de la sécurisation et de la protection des emplois, suite à ces différentes sessions de négociations. Cela a été scellé. Il y a eu des Pv de conciliation, même si c'est partiel, parce qu'il y avait d'autres points encore en suspens. Mais, on s'est entendus sur ça. Ça a été complètement et définitivement réglé. C'est par la suite qu'il y a eu un glissement vers une demande d'accompagnement financier. Et cette demande, nous étions en train de l'analyser avec eux pour trouver un accord définitif.
Vous avez envoyé une lettre aux travailleurs qui comportait une date limite au-delà de laquelle les travailleurs risquaient de perdre leurs emplois. Est-ce que vous maintenez toujours cette position ?
B. C : Par rapport à cette date, c'est un projet. Dans tout projet, il y a une date de début et une date de fin. A un moment donné, dans le cadre de ces négociations, ils ont voulu remettre en cause l'intégralité des dates qui ont été fixées pour ce projet. Et à chaque fois, ils demandaient à ce qu'on recule les dates. Je pense qu'en matière de négociations, certes il faut tout faire pour avoir un climat d'ensemble qui puisse permettre aux uns et aux autres de négocier en toute sérénité. Mais, à un moment donné, il faut être ferme, parce que ça coûte du temps et de l'argent ; c'est aussi de l'énergie et autant d'attente, parce qu'on parlait tout à l'heure de qualité de service et du réseau. Donc, quand nous avons commencé, nous avions dit que nous allions commencer avec Ericsson, le 1er mai. Et effectivement, nous avons commencé le 1er mai. Et Ericsson a commencé. Jusqu'à présent, on continue de parler de 91 employés, mais sur les 91, il y en a 13 qui ont déjà commencé avec Ericsson et qui sont contents d'être chez Ericsson. Maintenant, pour ces 78 employés qui restent, on avait demandé à ce qu'à la date du 24 avril, les gens puissent commencer. C'était pour qu'ils puissent bénéficier de ce package qui avait été prévu pour ceux qui devaient être transférés.
On leur a dit qu'au-delà de cette date du 24 avril, ceux qui n'auront pas accepté de rejoindre Ericsson pourraient y aller par la suite, mais ne bénéficieront plus de ce package. Néanmoins, ils vont continuer à travailler normalement à la société, à la date du 4 avril. Donc, ils n'ont jamais été inquiétés à ce propos. Mais, il y a une date butoir à laquelle Ericsson devrait prendre l'intégralité des activités qui lui ont été transférées. Et à cette date-là, ces positions n'existeront plus à l'intérieur de la société.
Quelle est cette date ?
B. C : C'est la date du premier juin.
Il paraît que l'État du Sénégal est réticent et vous a demandé de surseoir à cette mesure. Qu'en est-il ?
B. C : C'est tout à fait normal. L'État veut préserver des emplois. Mais quand on parle de l'État du Sénégal, nous avons dit que nous avons eu des négociations encadrées par la direction du travail et la sécurité sociale et la direction des télécoms. Et suite au Pv de conciliation partielle, ils nous ont demandé de dérouler sur les parties sur lesquelles nous avions un accord. Ça tourne autour de 70 à 75% des points discutés. Et ils nous ont demandé de continuer à discuter en interne sur les points qui étaient en suspens. Si on regarde la mise en place du projet, et le fait de pouvoir procéder à la mise en place, ça fait partie des points qui ont été convenus et qu'il fallait nécessairement mettre en place. Si l'État était tout fait contre le projet de manière irrévocable, comme on en parle… Millicon, partout où elle est présente, respecte non seulement les autorités étatiques, gouvernementales, mais aussi les lois en vigueur.
S. K : Ce projet a été encadré par la direction du travail. Ce projet ne touche en rien à nos devoirs par rapport à l'État, par rapport au code des télécoms. Le point important pour l'État du Sénégal, c'est la sauvegarde des emplois. Même au pire des cas, s'il y avait des employés qui ne souhaiteraient pas rejoindre Ericsson, Tigo va s'engager en même temps qu'Ericsson pour qu'il y ait le même nombre de travailleurs recrutés. Dans le cadre de notre projet, Ericsson a besoin d'au moins 91 travailleurs. Et soit ces 91 employés sont disponibles, soit on les prend sur le marché local.
Dakar, 6 juin (APS) - Le placement sous contrôle judiciaire de l'ex-sénatrice libérale, Aïda Ndiongue, est le sujet le plus en exergue dans la livraison de samedi de la presse quotidienne.
Mme Ndiongue, une responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), avait été une première fois inculpée et placée sous mandat de dépôt, le 28 avril 2014, pour notamment détournement de deniers publics et escroquerie.
Cette affaire portait sur un marché de produits phytosanitaires du Plan Jaxaay, un programme de relogement des sinistrés des inondations enregistrées régulièrement à partir de 2004-2005.
Elle avait été relaxée pour cette affaire par le Tribunal régional hors classe de Dakar, bénéficiant du coup d'une liberté provisoire depuis le 28 mai dernier, avant d’être à nouveau placée sous contrôle judiciaire par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
"Le parquet spécial avait requis le mandat de dépôt, mais la commission d’instruction ne l’avait pas suivi, surtout que l’ex-sénatrice libérale" venait de sortir de prison, explique Enquête.
"Plus d’une semaine après sa libération par le Tribunal régional hors classe de Dakar (…)", Aïda Ndiongue "doit encore faire face à la justice", constate le quotidien L’As. "Ses avocats crient à l'acharnement", écrit ce journal.
Toujours est-il que les conseils de Aïda Ndiongue "dénoncent cette mesure", affiche Le Quotidien. "Il faut signaler qu'Aïda Ndiongue est, aujourd’hui, frappée par un double contrôle judiciaire", relève de son côté Le Populaire.
Un an avant, rappelle le même journal, "le doyen des juges du tribunal régional de Dakar avait décidé de la placer sous contrôle judiciaire, avec à la clé le retrait de son passeport, une interdiction de sortie du territoire national et la saisie de ses biens".
"Déjà privé de son passeport par le doyen des juges d’instruction, Aïda Ndiongue s’est vu notifier, hier, un second contrôle judiciaire. De quoi pousser ses avocats à parler d’+acharnement+", renchérit Walfadjri. Suffisant pour qu'Aïda Ndiongue "étale sa rage", ajoute Libération.
Dans les colonnes du quotidien Enquête, Me Seydou Diagne, un des conseils de Mme Ndiongue, "se demande comment une seule personne peut faire l'objet de deux contrôles judiciaires".
Enquête ajoute que de l'avis de Me Diagne, cette mesure "+ne se justifie pas en droit, mais montre l’acharnement" du parquet spécial de la CREI et de l’Etat du Sénégal "+sur un citoyen ou simple adversaire politique+".
"Nous ne comprenons pas cette restriction de la liberté de Mme Ndiongue et cet acharnement de l’Etat du Sénégal sur un adversaire politique à, la suite d’une déconvenue judiciaire avec cette décision de relaxe du tribunal correctionnel", ajoute Me Diagne dans les colonnes de Direct Info.
Pour le reste, Waa Grand Place croit savoir que les examens sont menacés dans le moyen secondaire, les syndicats du secteur ayant décidé de reprendre les grèves, selon ce quotidien.
Le Syndicat automne des enseignants du moyens secondaires du Sénégal (SAEMS) et le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) "menacent de déterrer la hache de guerre si les autorités étatiques persistent à laisser leurs engagements sans suite", écrit ce journal.
A la Une du Soleil, le chef de l’Etat, Macky Sall, fait état de la volonté du Sénégal de nouer "un partenariat gagnant-gagnant" avec la Corée du Sud où il vient d’effectuer une visite officielle.
NIGER : DES MILLIERS DE MANIFESTANTS CONTRE LE RÉGIME A NIAMEY
Niamey, 6 juin 2015 (AFP) - Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Niamey contre le régime qu'ils accusent d'étouffer les libertés et de mal gérer le pays, à moins d'un an de la présidentielle, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les protestataires, majoritairement des jeunes, qui répondaient à l'appel de 38 associations locales, ont marché de 9H00 à 11H00 (8H00 à 10H00 GMT) jusqu'au siège du Parlement aux cris de "A bas le gouvernement", "A bas Bolloré", "A bas Areva", ou "La patrie ou la mort, nous vaincrons".
De nombreux protestataires avaient noué un ruban rouge autour de leur cou. Certains brandissaient des pancartes très critiques disant : "Le pays va mal", "Non aux coupures intempestives et interminables de l'électricité" ou encore "La concession des magasins sous douanes va affamer les Nigériens".
Depuis des semaines, les syndicats des commerçants nigériens demandent l'annulation d'une convention signée en 2014, accordant au groupe français Bolloré le monopole de la manutention des deux plus importants entrepôts de douane à Niamey, monopole qui a engendré une hausse significative des taxes.
La capitale et les grandes villes du pays ont également été récemment plongées dans l'obscurité pendant plusieurs jours, en raison de fortes perturbations dans la fourniture d'électricité par le Nigeria voisin.
Les délestages électriques --décidés de manière volontaire pour éviter de saturer le réseau-- sont par ailleurs fréquents en cette saison.
"C'est un ras-le-bol général et les maux que nous dénonçons sont nombreux", a pesté Moussa Tchangari, l'un des organisateurs de la marche, citant "le bradage des ressources naturelles", "la présence des bases militaires françaises et américaines", sur fond de "paupérisation des populations".
Accusé d'"atteinte à la défense nationale", Moussa Tchangari, une figure de la société civile, a été arrêté mi-mai puis remis en liberté après avoir critiqué la situation humanitaire dans le sud-est du Niger, où l'armée combat les islamistes de Boko Haram.
"Les libertés nous paraissent étouffées", a lancé Djibril Abarchi, le président de l'Association nigérienne pour la défense des droits de l'Homme (ANDDH), un autre initiateur de la marche.
Les protestataires ont également décrié une décision du gouvernement d'augmenter le nombre des députés de 113 à 171 en 2016. "Il s'agit de faire encore supporter aux Nigériens des charges inutiles", s'est insurgé M. Abarchi.
Des élections législatives et présidentielle seront organisées au cours du premier semestre 2016 au Niger. Le chef de l'État Mahamadou Issoufou est candidat à sa propre succession.
LA REPRÉSENTANTE DE L'UE EXPULSÉE DE GAMBIE, BRUXELLES PROTESTE
Banjul (Gambie), 6 juin 2015 (AFP) - Le gouvernement gambien a donné 72 heures à la chargée d'affaires de la délégation de l'Union européenne (UE) à Banjul pour quitter la Gambie, une décision qui "stupéfait" Bruxelles samedi.
"Le gouvernement gambien informe le public qu'il a décidé de demander à Mme Agnès Guillaud, chargée d'affaires par intérim à la Délégation de l'Union européenne en Gambie, de quitter le territoire gambien dans les 72 heures", a annoncé un communiqué officiel lu vendredi soir à la télévision publique.
Le texte précise que le délai court "à compter de ce vendredi 5 juin 2015", mais il ne fournit aucune explication sur les motifs de cette expulsion qui créait samedi la surprise dans les milieux diplomatiques et politiques.
"Nous sommes stupéfaits de cette annonce qui n'a été accompagnée d'aucune explication", a réagi un porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères à Bruxelles.
"Nous convoquons l'ambassadeur de Gambie pour lui demander une explication", a-t-il ajouté, disant la "pleine confiance" de l'UE dans "le travail et l'engagement de notre chargée d'affaires en Gambie".
Selon une source occidentale à Banjul, Agnès Guillaud, de nationalité française, se trouve depuis 2011 en Gambie, dont l'UE est un des principaux partenaires économiques avec des subventions allouées pour la période 2008-2013 totalisant 65 millions d'euros.
Joint par l'AFP, le principal opposant gambien, Ousainou Darboe, a fustigé "une des pires décisions inconsidérées prises par le gouvernement gambien", précisant également en ignorer le motif.
"L'UE est l'un de nos plus importants partenaires au développement. Nous ne devrions rien faire qui mette en péril nos relations avec eux (...). Cette décision va nous coûter cher", a réagi M. Darboe, responsable du Parti démocratique uni (UDP).
Pour lui, quels que soient les griefs de Banjul contre Mme Guillaud, ils auraient pu être traités "de manière plus convenable", d'autant que la diplomate a récemment annoncé lors d'une réception à Banjul la fin prochaine de sa mission.
Ex-colonie britannique enclavée dans le Sénégal, à l'exception de sa façade maritime, la Gambie est dirigée depuis près de 21 ans d'une main de fer par Yahya Jammeh.
En 2010, l'UE avait annulé l'octroi d'une aide budgétaire en faveur de la Gambie de 22 millions d'euros en arguant de préoccupations concernant les droits de l'Homme et la bonne gouvernance.
Yahya Jammeh de son côté attaque fréquemment les pays occidentaux qui, selon lui, conditionnent leur aide à la Gambie aux droits des homosexuels.
"Si vous voulez nous donner de l'aide pour que nous mariions les hommes avec les hommes et les femmes avec les femmes, abandonnez. Nous n'avons pas besoin de votre aide car aussi longtemps que je serai président de la Gambie, vous ne verrez jamais cela arriver dans ce pays", avait-il dit dans une déclaration au Parlement le 21 avril 2012.
M. Jammeh s'était aussi énervé lorsque, en décembre 2012, l'UE avait exhorté la Gambie à abolir la peine de mort, rouvrir des médias fermés -généralement pour avoir critiqué le pouvoir - et autoriser des diplomates étrangers à accéder aux prisons du pays.
Puis en janvier 2013, il avait accusé l'UE de vouloir "créer une situation d'instabilité" en Gambie ou y "installer un gouvernement fantoche".
Des milliers de personnes avaient alors marché à Banjul en scandant des slogans hostiles à l'UE. Bruxelles avait de son côté assuré ne pas vouloir "imposer" ses vues à la Gambie mais dialoguer.
Gossas (Fatick), 6 juin (APS) - Le couvert végétal de l'unique forêt classée de Gossas se trouve dans "un état de dégradation très avancé" du fait de nombreuses agressions, selon le capitaine Youssouf Sagna, chef du service des Eaux-et-Forêt de ce département de la région de Fatick (ouest).
"Le département ne compte qu'une seule forêt classée. Cette forêt classée de Malka qui fait aujourd'hui une superficie de 775 hectares, est très dégradée à cause des nombreuses et diverses agressions. Aujourd'hui, le couvert végétal est très faible", a-t-il dit.
Cette forêt classée "nécessite d’être vraiment réhabilitée'', a indiqué le chef du service départemental des Eaux-et-Forêt de Gossas, vendredi, à l'occasion de la célébration de la 43e édition de la Journée mondiale de l'environnement.
Selon lui, l'environnement est "très dégradé", du fait que "la densité du couvert végétal est très faible (...)''. S'y ajoute que la population de Gossas semble également "élevée par rapport à la superficie et puis les sols sont soumis aux différents érosions".
"On sillonne les localités du département pour sensibiliser et causer avec les paysans, les pasteurs, les acteurs du monde rural et leurs demander de protéger le couvert végétal pour quand même améliorer un peu le bien-être des populations", a indiqué Youssouph Sagna.