A l'heure où les élèves en CM2 vont se pencher sur les épreuves des examens, 50 000 candidats parmi eux auraient peut-être déjà échoué. Leur seul tort serait de ne pas avoir une pièce d'état-civil. La Cosydep a organisé une conférence de presse hier pour alerter pendant qu'il est temps.
Hawa est une petite fille en classe de CM2 dans la région de Matam. Cette "brillante" élève âgée d'une douzaine d'années a profité du passage de la délégation de la Cosydep dans son école pour exprimer sa vive inquiétude de ne pas passer les examens de Cfee et d'entrée en sixième. A l'image de cette pauvre innocente, 50 000 enfants aujourd'hui en classe de CM2 risquent d'être privés d'examens, donc de passage en classe supérieure, faute d'une pièce d'état-civil.
La Cosydep a organisé hier une conférence de presse pour attirer l'attention des décideurs et de la communauté sur ce que certains ont qualifié de fléau. Si rien n'est fait, ces jeunes risquent d'être sanctionnés pour une faute commise par leurs parents en particulier, l'Etat et la société de façon générale. En fait, précise Cheikh Mbow coordonnateur de la Cosydep, "sans déclaration de naissance, l'enfant n'existe pas au niveau de son pays, ses droits ne sont pas reconnus…". La raison est simple : c'est la pièce d'état-civil qui ouvre les portes d'accès aux autres droits de l'enfant.
Au-delà de l'élève, l'état-civil reste très important pour le ministère, souligne Serigne Ndiaye, représentant de la tutelle. Selon lui, cette pièce permet d'avoir les statistiques nécessaires en matière de planification et de projections afin de mieux gérer les interventions de l'autorité. N'empêche, l'inquiétude est là et bien réelle. Non pas uniquement chez les élèves comme Hawa, mais aussi chez leurs parents.
Dame Seck de la fédération des parents d'élèves rappelle que l'année dernière, lui et ses collègues avaient écrit au ministre de l'Education nationale pour lui demander de permettre aux élèves sans pièce de pouvoir passer les examens et régulariser après. Une requête à laquelle le ministre Serigne Mbaye Thiam avait accédé.
Cette année aussi, ils ont repris la même initiative. Mais la réponse est moins précise. "Le ministre a dit qu'il va écrire à son collègue de la justice pour qu'il y ait des audiences foraines afin que les jeunes puissent avoir des actes d'état-civil et faire leurs examens", s'inquiète-t-il.
Serigne Ndiaye de la direction des établissements élémentaires rassure. Avant toute décision, souligne-t-il, il faut des consultations. Le ministre est justement sur le terrain. Il va rencontrer les inspecteurs. Et à l'issue de ce voyage, il prendra des mesures, promet-il, non sans rappeler que c'est l'Etat lui-même qui parle d'études obligatoires jusqu'à 10 ans.
Les différentes expériences
Il y a lieu toutefois d'avoir une vision plus loin et de se demander combien sont les élèves à l'école primaire sans acte d'état-civil. Donc combien sont-ils qui risquent de buter sur cette pièce une fois en classe d'examen ? Ce n'est pourtant pas faute d'initiatives. Selon Abdel Kader Ndiaye chargé de programme à la Cosydep, plusieurs expériences ont été tentées. On peut en citer la déclaration des naissances via le téléphone mobile de l'Ong Aide et action internationale, l'enregistrement des naissances à base communautaire de World vision et les cahiers de gouvernements scolaires de la Cosydep…
Le problème est qu'il y a des obstacles pour l'obtention d'un acte de naissance parmi lesquels l'éloignement des centres d'état-civil, le déficit de formation des agents, les frais de déclaration et l'absence de prise de conscience chez les parents. Ainsi, la Cosydep appelle les acteurs à une capitalisation des actions, une synergie de toutes ces expériences et une coordination des différentes interventions.
MACKY N'AURAIT PAS DÛ...
ENTRETIEN AVEC MAMADOU DIOP "CASTRO"
Karamba NDIAYE, Suzanne SY |
Publication 01/06/2015
Syndicaliste dans l’âme, Mamadou Diop Castro est toujours égal à lui-même, quand il livre son point de vue sur la marche du pays. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le responsable «jallarbiste» et actuel président du Comité du dialogue social, secteur éducation, assène, sans complaisance, ses vérités sur nombre de sujets d’actualité. A l’en croire, «le Président Macky Sall a commis l’erreur de s’être prononcé comme premier candidat en 2017».
Vous êtes membre de la Ligue démocratique, pensez-vous que la traque des biens mal acquis doit continuer ?
La question de la traque des biens mal acquis a été mal abordée dans notre pays. C’est pourquoi on est presque passé à côté de l’essentiel. L’essentiel, c’est de ne pas nous emmener à une bipolarisation Apr-Pds, à une prétendue chasse aux sorcières. La reddition des comptes exigée par les populations, par la société civile, s’intègre dans une dynamique d’une meilleure gestion des ressources nationales. Même si la Crei doit être améliorée, du point de vue des dispositifs. La reddition des comptes va au-delà du mandat du Président Macky Sall. L’idée de ne pas traquer, mais de réclamer des comptes, est antérieure à la gestion de Macky. Cela avait été initié par le Président Senghor qui n’était pas allé jusqu’au bout. Abdou Diouf est venu avec la loi sur l’enrichissement illicite qu’il n’a pas mis en œuvre jusqu’au bout. Le Président Macky Sall est venu, il a exhumé cette loi, mais la démarche ne nous a pas permis d'aller vers l’essentiel que souhaite la population. Mais, cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter de réclamer des comptes. Et puisque la loi date de 1981, il faudrait, peut-être, remonter jusqu’en 81. Réduire la traque des biens mal acquis à des différends entre Macky Sall et le Président Wade, ce n’est pas comprendre les lois de l’histoire. Il faut aller au-delà sous d’autres formes pour décrisper la situation, pour dépolitiser la population, et que chacun rende compte, au moment où il doit être interpellé.
Mais, la machine s’est ralentie, après la condamnation de Karim Wade. Le Pds n’a-t-il pas raison de dire que c’est une chasse aux sorcières ?
C’est ce que je disais tantôt. La question a été mal abordée, et c’est devenu une affaire de politique politicienne dans la presse et dans la rue. Alors que c’est des affaires d’Etat, le fait de rendre compte avant, pendant et après. Et faire en sorte que les politiques ne déviennent pas l’objectif. La loi sur la Crei est antérieure à l’avènement du Pds et de Karim Wade et de l’Apr. La mise en œuvre de la Crei ne doit pas se ramener à cette dualité, c’est fausser le débat. On n'aurait pas dû réduire ça à l’interpellation de Karim Wade. Il n’y a pas eu un débat explicatif sur la question, il n’y a pas eu les concertations nécessaires, voir comment engager cette affaire. Il faut poursuivre et améliorer le dispositif, mais il faut poursuivre.
Quelle est votre position par rapport au débat sur la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans ?
Il l’a dit, il doit le faire. Selon quelle modalité ? Ce que prévoit la loi. On doit se référer à la loi et organiser le référendum, puisqu’on dit que c’est par le référendum qu’on pourra y aller. Malheureusement, les choses ont tellement tardé que nous sommes à deux ans des élections annoncées en 2017. Mais, si le débat avait été engagé, très tôt, ou les conclusions de la Commission nationale de réforme des institutions, on aurait eu trois ans. Mais, nous risquons d’avoir le référendum en 2016, et les élections présidentielles en 2017. En termes de mobilisations de ressources, en termes de mobilisations d’électorat, ça pose problème. Les gens peuvent s’essouffler ou ne plus avoir intérêt à suivre les politiques dans leurs manœuvres. Le débat a été engagé trop tard. Dès son installation, le Président aurait dû mettre cette Commission pour voir comment matérialiser tous ces engagements, à savoir sur les questions économiques, sur les questions sociales, sur les questions politiques, une mobilisation, bref, une mobilisation de tous autour de cette problématique. Malheureusement, vous l’avez suivi, dès la deuxième année de son mandat, Macky Sall s’est positionné pour le prochain mandat et ça perturbe toute la dynamique de mobilisation du pays autour de ces objectifs. Il devait être le Président de tous les Sénégalais, et durant les cinq années de son mandat. Comment mobiliser le pays autour du programme «Yonnu yokkute» devenu Plan Sénégal émergent (Pse), en déclarant sa candidature ? Quand on déclare sa candidature, on fait face à d’autres candidatures potentielles, des forces qui devaient l’accompagner dans la mise en œuvre de son programme. Mais, voilà qu’il se positionne sur l’autre mandat. C’est une fissure dans la dynamique nationale. Donc, cette candidature anticipée du Président Sall a hypothéqué les chances de concertation, de consultation, de mobilisation, autour du Président et de la matérialisation de tous ces engagements.
Les relations sont tendues entre l’Apr et votre parti, la Ld, membre de la mouvance présidentielle. Comment expliquez-vous cette situation ?
C’est un problème de gestion des relations. Nous l’avons toujours déploré. Il s’agit d'un défaut de consultation, d'un défaut de concertation. Ce n’est parce que nous sommes dans la mouvance présidentielle que nous devons accepter tout ce que le Président fait sans contestation. Alors que c’est ce qui nous avait opposé à Me Wade. A l’époque, la Ld avait proposé au Pds la direction unifiée qui ne signifiait pas qu’on prenait la place du Président. Mais, cela veut dire que si on doit gérer ensemble, il y a un minimum de consensus et de concertation. C’est la même démarche adoptée dans la conception et l’adoption du Pse qui a été d’abord validé à Paris avant de revenir vers nous. Et on travaille, aujourd’hui, à le vulgariser au niveau du pays. Donc, c’est aller du sommet à la base.
Les gens cherchent à adhérer, parce qu’on leur explique. Mais, l’adhésion, c’était au départ. Réfléchir ensemble, élaborer ensemble, et ensuite se mobiliser, pour matérialiser les engagements. Jusqu’au moment où nous sommes allés aux élections locales, il n’y avait pas de concertations régulières. C’est après que «Benno bokk yakaar» s’est réuni en séminaire à deux reprises pour essayer de vulgariser les conclusions pour voir ce que le gouvernement est en train de réaliser. Mais, cela, nous l’avons réclamé depuis la prise du pouvoir.
Et comment qualifiez-vous le limogeage du porte-parole de la Ld de son poste de directeur de Cabinet de Khoudia Mbaye ?
Ce qui s’est passé récemment, c’est des erreurs de parcours. De mon point de vue, le porte-parole d’un parti ne peut être membre d’un Cabinet ministériel qui est soumis à l’obligation de réserve. C’est pourquoi j’ai estimé que cela n’a jamais posé de problème, parce que le niveau du discours n’est pas arrivé à un certain niveau. Nous sommes minoritaires au gouvernement, un seul ministère, minoritaire à l’Assemblée nationale, deux députés, pas du tout consulté sur toutes les questions. Il est évident que nous ne pouvons pas adhérer à toutes les initiatives. Ça, c’est la moindre des choses. C’est sûr que si nous étions au pouvoir, nous n’aurions pas géré le pays de cette manière. Mais, nous sommes ensemble autour d’objectifs convergents, et on travaille ensemble. Mais, tout ce qu’ils font, ça ne veut pas dire que nous sommes d’accord. Par exemple, valoriser la transhumance politique, vous savez que la Ld ne peut pas être d’accord sur ça. Au temps de Senghor, nous l’avions dénoncé, au temps de Diouf, nous l’avions dénoncé, du temps de Wade, nous l’avions dénoncé. La transhumance n’est pas une modalité de gestion des affaires politiques. Macky Sall nous parle de bonne gouvernance, mais la bonne gouvernance ce n’est pas seulement sur les questions financières, c’est aussi sur les questions administratives, politiques, et dans les relations avec la société civile. C’est tout cela la bonne gouvernance. Mais, on pense que la bonne gouvernance, c’est les scandales, la traque des biens mal acquis. Non. C’est plus global que ça. Il faut mettre en place les mécanismes de création de gestion des relations entre le pouvoir et l’opposition. Tout comme faire en sorte que l’éthique soit intégrée dans la gestion des affaires des politiques. C’est pourquoi nous ne pouvons pas être d’accord sur certains points.
Vous voulez dire que Macky Sall, lui-même, ne respecte pas les principes de la bonne gouvernance ?
Quand la président de la République dit à Kaffrine ou lance son mot d’ordre pour la transhumance, est-ce qu’il nous a consultés? Est-ce qu’il avait le feu vert de «Macky 2012» ou de «Benno bokk yakaar»? Non. C’est sa vision des choses, il l’exprime. Donc, tous ceux qui ne sont pas d’accord sont en mesure de s’exprimer. Je vous dis, nous ne sommes pas d’accord sur tout.
A vous entendre parler, est-ce qu’il y a réellement un avenir pour la coalition «Benno bokk yakaar» (Bby)?
Les gens veulent tout mettre dans la coalition «Benno bokk yakaar». Cette coalition, c’est autour d’objectif de prise du pouvoir et de gestion du pouvoir. Ce n’est pas parce que nous sommes ensemble dans la gestion du pouvoir que nous ne devons pas présenter de candidat. Je vous disais, tantôt, que nous ne sommes pas d’accord sur tout. Et la vision du Président dans le Pse, est-ce que c’est la vision qu’aurait la Ld, si nous étions majoritaires dans la coalition «Bby»? Non. Nous n’avons pas la même lecture des contextes. Nous n’avons pas la même sensibilité sur les questions économiques et sociales, mais nous sommes réunis autour d’objectifs minimums pour sortir notre pays de sa situation actuelle. C’est ça qui nous avait conduit à la coalition Sopi avec Abdoulaye Wade, c’est-à-dire un minimum de convergence pour aller ensemble pour atténuer les souffrances des populations. Mais, notre programme à nous, ce n’est pas alléger les souffrances des populations, c’est construire un pays socialiste. Et dans le Pse, ce n’est pas encore le socialisme, mais il y a des prémices pour doter notre pays d’infrastructures qui devaient nous permettre d’aller de l’avant.
Cela veut-il dire que la Ld aura aussi son candidat en 2017 ?
Cette question n’est pas encore à l’ordre du jour. C’est pourquoi nous avons tenu à répondre à tous ceux-là qui voulaient que les gens se prononcent autour de la candidature de Macky. Ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Il (Macky Sall) a commis l’erreur de s’être prononcé comme premier candidat en 2017, alors qu’il devait être le dernier à se prononcer. Puisque c’est lui qui doit conduire les gens à toutes ces mutations, étant le chef de l’Etat. Nous, nous disons que l’heure n’est pas encore aux candidatures. C’est pourquoi nous refusons de nous prononcer sur ces questions-là. Nous avons en place un comité de réflexion sur les questions électorales, mais nous ne sommes pas encore interpellés sur une probable candidature.
Etes-vous pour les retrouvailles des partis de gauche ?
Il y a eu une première initiative, avec la Confédération démocratique et sociale qui a réuni plusieurs forces de gauche et qui est en train de travailler à affiner les textes pour pouvoir faire en sorte que cette Confédération se structure à la base et commence le travail. Mais, la rencontre avec le Parti socialiste (Ps) s’inscrivait dans une autre dynamique également. Au sortir de notre Congrès, nous avions lancé l’idée d'un grand parti de rassemblement.
Nous avions commencé les contacts, ça n’a pas encore donné les résultats escomptés. Mais, la Ld a cette ambition de travailler à créer un grand parti de rassemblement. Ce qui se passe au niveau des organisations syndicales, c’est le même mal qui gangrène les forces politiques. Quelque 250 partis politiques pour notre pays, c’est inacceptable. Ce n’est parce qu’on dit que c’est la démocratie que les gens peuvent s’organiser quand ils veulent, qu’on doit s’organiser n’importe comment. C’est pourquoi nous avons dit qu’il faut contribuer à restaurer les principes de la politique. Il faut une gestion plus saine de l’espace politique, et il faut des organisations crédibles. Parce que nous avons vu, lors des locales passées, des récépissés qui traînaient partout, parce que les gens mettaient en location ces récépissés à des membres de la société civile qui voulaient se présenter aux élections et qui n’étaient pas dans la légalité et qui ramassaient çà et là des récépissés. Les récépissés sont, aujourd’hui, des éléments de marchandage, des partis politiques qui n’existent nulle part, qui n’ont pas d’adresses ni de sièges, qui sont dans des regroupements qui créent des difficultés. Nous avons tellement eu de difficultés, lors des élections locales passées, parce que tout simplement l’espace politique n’est plus maîtrisé. C’est le désordre total. D’aucuns pensent que c’est un élément qui traduit la vitalité de la démocratie sénégalaise. Moi, je dis non. Au contraire, c’est les dérives d’une démocratie qui perd ses repères.
Que prônez-vous alors ?
Il faut restaurer les principes de cette démocratie et avoir des organisations politiques qui ont une certaine assise, une certaine représentation, pour pouvoir peser sur les politiques. A défaut de pouvoir conquérir le pouvoir, la force politique doit pouvoir influer sur les politiques en cours. C’est ça la force de la Ld. Nous n’étions pas au pouvoir avec le Président Senghor, mais la lutte clandestine a permis à l’élargissement démocratique, aux quatre courants, d’abord, avant l’ouverture démocratique élargie avec le Président Abdou Diouf. La lutte de la Ld dans la clandestinité a permis l’ouverture démocratique, l’accès aux médias d’Etat, les élections libres démocratiques et transparentes avec le passage à l’urne et à l’identification des électeurs. Tout ça, c’est la lutte de l’opposition. Et nous n’étions pas au pouvoir. Donc, un parti politique, ce n’est pas seulement pour la conquête du pouvoir et l’exercice du pouvoir. Si on n’a pas les moyens et les possibilités, la réflexion, l’engagement, la détermination dans les autres segments de la vie nationale, doivent permettre d’influer sur les politiques. Et c’est à ce titre que la Ld est une force significative dans ce pays.
Quelle appréciation faites-vous de la décision du chef de l’Etat d'annuler les ponctions des salaires des enseignants ?
C’est une mesure salutaire qui s’intègre dans le processus de résolution de la crise qui secoue le système éducatif. Il est vrai que sans travail, point de salaire. Mais, c’est une législation qui doit s’accorder aux contextes et circonstances. Tout le monde dit que le gouvernement a tardé à réagir aux préavis des grèves des organisations syndicales portant, entre autres, sur le respect du protocole d’accord du 17 février 2014. Comment un gouvernement qui est en retard dans la mise en œuvre peut-il ponctionner les salaires de ceux-là qui réclament que le gouvernement respecte ses engagements ? C’est la contradiction qui entoure cette loi sur les retenues des salaires. C’est la loi qui le dit, mais la loi doit s’intégrer dans une dynamique de gestion de relations professionnelles, prévenir les crises, gérer les crises et non pas dérouler un rouleau compresseur, quand la crise s’installe. Quelles sont les responsabilités des syndicats, du gouvernement dans cette situation là ? Nous sommes arrivés à un niveau de pourrissement à tel point qu’après la suspension du mot d’ordre par les différentes organisations syndicales il faut saluer cette mesure de décrispation, d’apaisement pour une bonne année scolaire. Le président a agi.
Approuvez-vous la démarche de l’Etat qui consiste toujours à attendre que la crise soit aiguë pour réagir ?
C’est regrettable, mais cela signifie qu’il y a un déficit démocratique dans notre pays, il y a une non-appropriation des mécanismes du dialogue social, je suis président du comité du dialogue social, trois jours après la signature du protocole le ministre de l’Education nous a reçus le 20 février, nous sommes restés un an sans pouvoir le rencontrer à nouveau jusqu’à l’éclatement de la crise, et la deuxième rencontre, c’était le 3 mars 2015. Nous avons même interpellé d’autres ministres. Quand nous avons su qu’il y avait des difficultés avec le ministère de tutelle, au mois de novembre déjà, le comité a écrit au ministère de la Fonction publique, du Travail et au Premier ministre. C’est après l’éclatement de la crise que nous avons pu rencontrer le ministre de la Fonction publique, le 4 mars, après la rencontre avec le ministre de l’Education, le ministre du Budget le 17 mars, et le Premier ministre, lorsqu’il a pris l’engagement de s’impliquer dans la résolution de la crise.
Donc, il y a là des lenteurs coupables de la part du gouvernement qui n’a pas dénié recevoir les organisations syndicales jusqu’au dépôt de leur préavis, sans dénier rencontrer le comité qui est censé faire de la régulation ou supposer faire de la prévention, de l’anticipation, il y a un déficit de démocratie et de dialogue social. Le dialogue social, ce n’est pas seulement rencontrer les gens et signer des protocoles d’accord. C’est tout ce qui se fait avant, pendant et après les crises. Et notre rôle, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de crises, ou si elles éclatent, qu’il y ait une bonne gestion de la crise et des solutions acceptables pour toutes les parties.
Selon vous, quelle doit être l’attitude d’une Centrale syndicale ?
Dans le secteur de l’éducation, il y a des difficultés à cause de l’éparpillement des syndicats, plus d’une quarantaine d’organisations syndicales, c’est difficile à gérer pour ces mêmes organisations. Il faut aller vers des unités d’actions dans lesquelles chacun garde son autonomie de penser et d’action, décide de s’engager ou de se retirer. Mais, aujourd’hui, les syndicats ont fait un grand pas avec la création du grand Cadre qui succède au Cuse. Il y a malheureusement d’autres organisations qui ne sont pas membres, et il faut travailler à restructurer le mouvement syndical, car il y a l’Useq, d’un côté, dont certains sont membres du grand Cadre, et d’autres non. C’est un niveau de complexification. Il y a le Cusems qui est traversé par une crise interne. La coexistence des deux Cusems pose problème. Il y a d’autres syndicats dits autonomes qui ne sont dans aucun de ces cadres-là qui vacillent depuis la suspension du mot d’ordre. Nous sommes en train de trouver les voies pour rapprocher les différentes dynamiques pour remembrer le grand Cadre qui est, aujourd’hui, un enjeu national, et un pas qualitatif qui devrait permettre d’élargir ses bases, au lieu de se fissurer et faire de sorte que les syndicats puissent aller dans la même direction comme nous l’avions fait lors des assises nationales de l’éducation et de la formation, où nous étions arrivés à unir les syndicats d’enseignants pour constituer une seule délégation. Nous l’avons refait lors de la signature du protocole d’accord. Nous avons été installés à cet effet, et l’Etat doit nous donner les moyens de notre ambition, un budget de 5 millions a été voté dans le budget du ministère de l’Education, ce qui tarde à nous parvenir. Nous nous déployons sur fonds propres ou des cotisations des organisations syndicales et qui avaient même décidé de participer au financement du comité, à la demande du ministre de l’Education qui avait souhaité que les autres partenaires, également, participent 25 000 francs par syndicat, et par an. C’était une décision courageuse, mais les cotisations ne rentrent pas, nous n’avons enregistré que 4 cotisations qui sont épuisées depuis très longtemps.
Est-ce que ce nombre pléthorique de syndicats ne complique pas la tâche au Haut conseil du dialogue social ?
Il y a eu beaucoup de difficultés lors des discussions passées avec le gouvernement : 3 cadres, 3 porte-parole, face à un gouvernement pour le suivi d’un protocole signé d’un commun accord avec des divergences d’approche. La question du logement qui est perçue différemment par les syndicats. Il faut une journée d’étude pour harmoniser les positions des différentes organisations syndicales sur la question du logement avant le dépôt de l’étude sur le système de rémunération. Il y a des pas à franchir, la division syndicale n’aide pas à la construction d’un dialogue social constructif.
C’est pourquoi dans une de nos missions, il y a l’aide aux organisations professionnelles pour arriver à restructurer le mouvement, parce qu’un dialogue social n’est constructif que, quand il y a des partenaires crédibles forts, pour pouvoir animer les discussions franches et sincères. Sinon, nous aurons des difficultés qui commencent à naître, d’ailleurs, chez les parents d’élèves, où il y a deux associations. Il faudra aussi travailler à les rapprocher pour qu’elles parlent d’une seule voix, sinon le gouvernement va continuer à jouer dans la dispersion des voix et des forces en essayant de tirer son épingle du jeu. Mais, ce n’est qu’apparent. La réalité, c’est qu’il y a des difficultés à gérer des relations dans un contexte de dispersion des acteurs.
En tant que médiateur, quelle lecture faites-vous des revendications syndicales ?
Les Centrales syndicales sont traversées par le même mal. Il y a eu une vingtaine de Centrales syndicales dans ce pays-là, malgré les élections de représentativité des syndicats. Car celles qui ont été battues se regroupent dans un front. Comment expliquer une telle situation ? Les élections ont défini le cadre, celles qui sont plus représentatives sont les porte-parole des travailleurs et qui doivent faire face au gouvernement dans tout le processus de discussion de suivi des préoccupations des travailleurs. Mais, si les autres, également, s’estiment devoir se faire accepter par le gouvernement, malgré les élections, cela veut dire qu’il y a encore des difficultés de compréhension de la loi et d’organisation du secteur.
Et les élections de représentativité dans tout ça ?
Les élections de représentativité se tiennent tous les 3 ans, le cadre est établi. Le problème, c’est de respecter les échéances afin d’organiser les élections le plus rapidement possible. C’est ça qui se prépare dans le secteur de la Fonction publique, où il y a les Commissions administratives et paritaires qui doivent être organisées tous les trois mois. Il y a un retard considérable au niveau de la Fonction publique. Mais, on attendait l’organisation des Centrales syndicales avant de revenir à la Fonction publique et la question qui se pose, aujourd’hui, c’est ces élections au niveau du ministère de l’Education pour régler les problèmes des syndicats parallèlement aux Commissions administratives et paritaires.
Quelles peuvent être les conséquences de ces grèves sur la qualité des enseignements ?
C’est l’inefficacité dans la gestion de la revendication, mais aussi des retards dans la matérialisation des consensus réussis, à travers des rencontres, comme les assises de l’éducation et de la formation. Après cela, nous avons assisté à l’éclatement du Sudes qui était un instrument puissant qui avait contraint l’Etat à aller aux Etats généraux de l’école. Mais, après l’Etat s’est attaqué au Sudes et est arrivé à le démanteler pour ne pas réaliser les conclusions des assises, sur instruction de la Banque Mondiale et du Fmi qui disaient qu’ils ne pouvaient pas appliquer les conclusions des Etats généraux des assises de l’éducation. Et si les organisations syndicales perdent leur efficacité et leur dynamisme, l’Etat prendra son temps pour matérialiser telle ou telle autre conclusion pour écarter une dimension qui ne l’arrange pas. Nous sommes à neuf mois des assises, le Conseil présidentiel qui était annoncé pour leur validation et pour créer les conditions de leur matérialisation ne sont pas à l’ordre du jour, parce que, tout simplement, il n’y a pas de pression, et l’Etat prend tout son temps, alors que les organisations syndicales attendaient beaucoup de ces assises. C’est faute de n’avoir pas vu un frémissement du côté de l’Etat qu’ils ont déposé un préavis, après avoir cherché à mettre en scène le comité du dialogue social qui n’a pas su se faire entendre au niveau des autorités. La division des organisations professionnelles non harmonieuses crée ces conditions-là, les syndicats perdent de leur influence, l’Etat prend tout son temps. C’est sûr que si le Conseil présidentiel était intervenu dans les premiers mois, et que le comité de suivi soit installé, il n’y aurait pas de crise cette année.
Comment pérenniser le dialogue constructif et permanent entre les acteurs ?
Il faut croire au dialogue social et se donner les moyens de sa mise en œuvre. Le programme national de dialogue social vient d’être érigé en Haut conseil du dialogue social. C’est une volonté de dialogue public, mais qu’il faut traduire dans les faits avec des moyens forts. Un Conseil présidentiel a été organisé sur le pacte social et une enveloppe de 3 milliards pour le financement du plan d’actions. Mais, pour le comité de branche qui existe dans la Fonction publique, il y a celui que je préside, il y a celui de la santé et de la justice qui ne fonctionne pas du tout. Le Sutsas est sur le pied de guerre, le Sytjus est toujours en ébullition. Il faut financer les comités de branche et leur donner les moyens de gérer les relations professionnelles dans les secteurs qui les concernent. Nous sommes là avec toute notre expertise et notre volonté, mais sans les moyens, nous n’allons pas atteindre les objectifs qui nous sont assignés.
L'UMS CONDAMNE LE PROCUREUR ET SE SOLIDARISE DES JUGES
L'Union des magistrats sénégalais (Ums) n'est pas du tout content du Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye qui a qualifié "d'illégale" et de "troublante" la relaxe d'Aïda Ndiongue et cie.
Dans notre édition du weekend, nous évoquions la réaction "officieuse" de certains magistrats mais aussi de greffiers et avocats à propos du commentaire du Procureur de la République (Pr) Serigne Bassirou Guèye sur la relaxe d'Aïda Ndiongue et ses coïnculpés. L'Union des magistrats sénégalais (Ums) a réagi officiellement à travers un communiqué.
Dans la note transmise tardivement vendredi dernier à "EnQuête", le bureau exécutif de l'Ums conforte la position de nos interlocuteurs. Le président de l'Ums, El Hadj Abdoul Aziz Seck et ses collègues magistrats condamnent le commentaire du Pr qualifiant "d'illégale" et "de troublante" la décision de relaxe rendue jeudi dernier, par la 3ème Chambre correctionnelle du tribunal régional hors classe de Dakar, en faveur de l'ex-sénatrice libérale et de ses co-prévenus.
D'après l'Ums, "la loi reconnaît au Procureur de la République la faculté de faire appel contre les jugements rendus en matière correctionnelle". Toutefois, s'offusquent les magistrats, "la loi ne lui (Pr) reconnaît nullement le droit de commenter par voie de presse une décision de justice, en employant notamment des termes de nature à porter atteinte à l'honorabilité des magistrats ayant rendu la décision et à jeter le discrédit sur l'institution judiciaire".
C'est pourquoi, l'Ums condamne "fermement" la déclaration du Chef du Parquet. Sur sa lancée, elle exprime "toute sa solidarité" à l'endroit de leurs collègues qui ont rendu la décision, "conformément à la loi et en leur âme et conscience".
Par ailleurs, l'Union des magistrats sénégalais a aussi condamné les propos de Me Mbaye Jacques Ndiaye (un des avocats d'Aïda Ndiongue) invitant à l'ouverture d'une enquête parlementaire aux fins d'audition du Procureur de la République, du Juge d'instruction du 2ème cabinet et de l'ancienne Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Aminata Touré.
A ce propos, les magistrats rappellent que "la Justice est un pouvoir consacré par la Constitution et qu'une telle déclaration viole le principe de la séparation des pouvoirs consacré par notre loi fondamentale". Et l'Ums de conclure : "Le Bureau exécutif, comme il l'a toujours fait, défendra, chaque fois que de besoin, tout magistrat qui remplira les devoirs de sa charge dans l'honneur et la dignité mais se désolidarisera de tout magistrat qui aura, délibérément et de mauvaise foi, violé son serment".
WEEK-END DE GALERE POUR LES POPULATIONS QUI SE DECHAINENT CONTRE MACKY ET SON GOUVERNEMENT
DAKAR ET UNE BONNE PARTIE DU PAYS SANS EAU NI ELECTRICITE
Quasiment 48 heures sans eau et sans électricité ou presque. Voilà le calvaire vécu par les populations dakaroises et une bonne partie du pays durant ce week-end. Ce qui a suscité le courroux des Dakarois qui se sont déchaînés sur les autorités.
Plongées dans des soucis d’alimentation en eau durant toute la semaine à cause d’un problème technique sur les installations de la Sénégalaise des eaux (Sde) au niveau de Pout (région de Thiès), les populations ont bu le calice jusqu’à la lie au cours du week-end. En effet, le liquide précieux n’a pas coulé, ou presque, durant toute la journée du samedi et du dimanche du robinet dans bien des quartiers de Dakar et de sa banlieue et même dans beaucoup de localités de l’intérieur du pays. Une situation qui découle des travaux d’entretiens sur le réseau de la Société nationale d’électricité (Senelec) au niveau de Sakal (axe Louga/Saint-Louis) et qui a plongé les populations dans le désarroi.
Mais les populations n’ont pas souffert du manque d’eau durant ce week-end. Leur galère a été décuplée par une panne d’électricité qui a plongé Dakar dans le noir dès la soirée du vendredi. Une très bonne partie de la capitale et sa banlieue se sont ainsi retrouvées sans électricité jusque tard dans la soirée du samedi et même dans la journée du dimanche. Les quelques rares moments où le courant était disponible, c’était pas intermittence. Côté explications, si la Sde se décharge sur la Senelec, celle-là se contente de dire que la panne qui a occasionné les problèmes depuis vendredi soir est indépendante de sa volonté. Mais que le nécessaire a été fait pour un retour à la normale.
Mais cette concomitance de l’interruption du service public de l’eau et de l’électricité a suscité la colère chez les populations qui ont galéré comme jamais, face à la chaleur et au manque d’eau. Et les réactions de désapprobation n’ont pas manqué, au même titre que les critiques contre les autorités du gouvernement. Habitant l’unité 18 des Parcelles assainies, Boubacar Diatta se demande ainsi «comment dans un pays où le Président et son gouvernement tympanisent les gens à longueur de journée avec un Plan Sénégal émergent, on en arrive à être privé d’eau et d’électricité au même moment pendant 48 heures. Il n’y a qu'au Sénégal qu’on voit ça. Car dans un pays qui veut émerger, si cela se produit, tous les responsables des sociétés et des départements ministériels en charge de ces secteurs sont sanctionnés et relevés de leur poste».
La concomitance des coupures d’eau et d’électricité accentue la colère
De son côté, Elisabeth Faye, une habitante de Scat Urbam, à Grand-Yoff, juge «inacceptable ce qui se passe dans ce pays. Pour moins que ça, les gens sont descendus dans la rue». «Alors, si Macky Sall ne veut pas que le peuple abrège son règne et s’il veut avoir une nouvelle chance en 2017, il devra veiller à ce que le peuple ne revive plus jamais pareille galère. Parce qu’on a déjà vécu ça l’an dernier stoïquement avec le tuyau de Keur Momar Sarr. Et là, le gouvernement remet ça en laissant la Sde et la Senelec, dont les factures sont pourtant plus salées tous les jours, se jouer de nous. A toute chose, il y a une limite et Macky et ses hommes qui sont si arrogants ne devraient pas perdre de vue que le vrai pouvoir, c’est le peuple qui l’a. Si ça continue, on prendra nos responsabilités, comme on l’a fait avec Wade le 23 juin 2011 et le 27 juin 2011 avec les émeutes de l’électricité. Parce qu’on n'est pas des moutons qui acceptent tout, sans broncher», avertit-elle.
La menace, Moussa Gaye, qui habite Front Terre, en use aussi. «Macky Sall doit sortir de son Palais et aller vers les populations de Dakar et de sa banlieue pour s’enquérir de la situation. On souffre, on nous prive d’eau et d’électricité pendant des jours et on ne l’entend pas même. Or, nous ce sont ces questions vitales qui nous intéressent, pas ces histoires de réduction ou non de mandat. Parce que si ça continue, son mandat actuel n’ira même pas au bout pour penser à un autre mandat. On en a marre et on veut que le président et son gouvernement le sachent. On veut les ruptures promises. Sinon, on leur fera subir le même sort que Wade. Il n’est pas acceptable que dans une ville comme Dakar, une capitale d’un pays digne de ce nom, on reste sans eau, ni électricité pendant 2 jours. C’est pitoyable et le pire, c’est la concomitance. A croire que quelqu’un avait le dessein de punir les populations. En réponse, on punira Macky et son gouvernement dans les urnes, le moment venu», avance-t-il.
Résidant à Castors, Bigué Guèye et Ibrahima Diawara appellent eux les autorités à faire le nécessaire pour que «de pareils désagréments ne se produisent pas». Surtout que la chaleur s’est installé, disent-ils, et qu’on file droit vers le début du mois de Ramadan. «Parce que dans ce cas, les choses pourraient dégénérer et personne ne souhaite ça», dit M. Diawara.
LES LIBÉRAUX DE THIAROYE EXIGENT LA LIBÉRATION DE ME AMADOU SALL
APRÈS LA SORTIE DE PRISON DE AÏDA NDIONGUE ET ABDOU AZIZ DIOP
La Fédération du Parti démocratique sénégalais de Thiaroye Gare est montée hier au créneau pour exiger la libération de Me El Hadji Amadou Sall incarcéré depuis le 17 mars dernier pour les délits d'offense au chef de l'Etat et d'appel à l'insurrection.
Après la sortie de prison de l'ancienne sénatrice libérale Aïda Ndiongue et du coordonnateur de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl), Abdou Aziz Diop, les libéraux du Parti démocratique sénégalais engagent la bataille pour la libération de Me El Hadji Amadou Sall (photo). Hier, c'est la fédération du Pds de Thiaroye Gare qui est montée au créneau pour exiger la libération immédiate et sans condition de l'ancien ministre de la Justice sous Abdoulaye Wade.
"Nous réclamons la libération immédiate et sans conditions de Me Amadou Sall. Il n'a rien fait, c'est un responsable politique qui a simplement fait une déclaration politique dans un meeting politique", ont déclaré hier les libéraux de Thiaroye Gare. Qui menacent de multiplier les initiatives si jamais leur camarade de parti n'est pas libéré dans les plus brefs délais.
C'est le 17 mars dernier, une semaine avant le verdict du procès de son client Karim Meïssa Wade, que Me El Hadji Amadou Sall a été placé sous mandat de dépôt pour offense au chef de l'Etat et appel à l'insurrection. Selon ses camarades libéraux, son incarcération relève simplement d'une injustice et d'une politique de déstabilisation dont sont victimes les responsables du Pds.
"Nous avons toujours cru que la justice ne peut pas et ne devrait pas être au service exclusif du président de la République et chef de parti mais plutôt à celui de son peuple", déclarent ces camarades de Me Sall qui veulent désormais barrer la route à la "dynastie Faye, Sall, Gassama, Timbo". Cela, disent-ils, "pour arrêter les tentatives de fraudes électorales par des audiences foraines orientées vers l'inscription massive des étrangers".
Et "solutionner les crises scolaires et universitaires ; prendre à bras le corps la question énergétique manifestée ces derniers temps par des coupures intempestives d'eau et d'électricité et sécuriser les salaires des agents municipaux et indemnités des délègues de quartiers".
MULTIPLE PHOTOS
LA LEVÉE DE COULEURS PERMET D'INCULQUER LES VALEURS RÉPUBLICAINES CHEZ LES JEUNES
Ziguinchor , 1 er juin (APS) – L’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, Ousmane Niang, a indiqué lundi à Ziguinchor(Sud) que la cérémonie de levée de couleurs participe à inculquer et à développer les valeurs de la République chez les jeunes.
''C’est un moment pour inculquer et développer les valeurs de la République chez les jeunes'', a-t-il déclaré aux journalistes à la fin de la cérémonie de levée de couleurs à la gouvernance de Ziguinchor.
Des élèves du Collège publique Tété Diadhiou ainsi que des chefs de services régionaux ont pris part à l'évènement.
Le gouverneur Niang a demandé aux élèves de développer ‘’le sens civique’’ , arguant qu’ils représentent l’avenir du Sénégal.
Il leur a conseillé de persévérer dans les études pour qu’ils puissent prendre la relève et ''contribuer'' au développement de leur pays.
Ousmane Niang a soutenu que cette cérémonie dédiée au drapeau national est un ''moment solennel'' de la vie de la République.
Il a rendu un vibrant hommage aux forces défense et de sécurité qui ont marqué de ''leur présence et de leur prestance'' la levée de couleurs.
La cérémonie a pris fin par un défilé des détachements de l’armée, de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers et de la police.
"TOUTES LES PROMESSES DE MACKY SALL NE SERONT PAS RÉALISÉES"
La coordination Apr du département de Dakar a tenu un séminaire ce samedi, en vue d'évaluer ses activités de réconciliation et de massification du parti. Lors de cette rencontre, le ministre d'Etat Mbaye Ndiaye a soutenu que "toutes les promesses tenues par le président Macky Sall ne pourront pas être réalisées".
"Il ne faut pas s'attendre à ce que toutes les promesses électorales du président de la République se réalisent", Mbaye Ndiaye dixit. Le directeur des structures de l'Alliance pour la République, par ailleurs, ministre d'Etat, a fait cette déclaration ce week-end, au cours d'un séminaire sur la massification et la réconciliation du parti présidentiel tenu à Dakar.
L'ancien maire des Parcelles Assainies sous Abdoulaye Wade a estimé que "tout ce que promet un candidat durant une campagne électorale ne pourra pas être mise en œuvre, une fois élu". Mbaye Ndiaye fait surtout allusion à la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans. Une promesse de l'actuel chef de l'Etat Macky Sall et qui tarde à être matérialisé.
Ce séminaire a également enregistré la participation du néo apériste Yakham Mbaye. Le secrétaire d'Etat à la Communication de la présidence de la République et membre du secrétariat national de l'Apr, s'est insurgé contre l'indiscipline qui prévaut au sein du parti présidentiel. "L'opposition sur la réduction du mandat du président de la république Macky Sall vient surtout des responsables de l'Apr, qui se sont illustrés dans ce débat par l'indiscipline militante".
D'ajouter : "Cette attitude n'a réussi qu'à dévaloriser la parole présidentielle en portant préjudice à sa crédibilité". Pour lui, "cette indiscipline a crée une cacophonie sur le message du président Macky Sall".
"Absence de structuration du parti"
Lors de la restitution des ateliers, les militants ont surtout dénoncé un manque d'animation, d'humilité, de solidarité, de dialogue, ainsi que la léthargie, le déphasage dans la communication et une absence de formation, de structuration et d'organisation du parti. Sur ces points, le ministre du Tourisme et des Infrastructures aériennes, Abdoulaye Diouf Sarr, a souligné que l'Apr est dans une dynamique unitaire pour remporter la prochaine élection présidentielle.
"La préparation des échéances électorales futures est extrêmement importante et nous ne pouvons l'envisager que dans une dynamique unitaire. Il s'agit d'appliquer toute la méthodologie qu'il faut pour qu'au-delà de la famille de l'Alliance pour la République, on puisse unir à notre action la famille du Plan Sénégal Emergent", a déclaré le maire de Yoff.
Ce séminaire, a enregistré la participation de plusieurs responsables politiques de l'Apr, aux rangs desquels on peut citer ; Anta Sarr, Moustapha Cissé Lô, Mayel Thiam, entre autres.
TOUT EST CLAIR
Ousmane Tanor Dieng donne la recette pour la reconquête du pouvoir
En réunion du premier comité central samedi dernier, à la maison du parti, Ousmane Tanor Dieng a appelé ses camarades à un retour à la base. La condition sine qua non pour les socialistes de réaliser leur rêve de reconquête du pouvoir.
Au parti socialiste, l'heure est à la remobilisation des troupes. Pour y arriver, Ousmane Tanor Dieng appelle à la consolidation de l'unité et au raffermissement des liens de fraternité pour être à même de reconquérir le pouvoir.
"Si nous voulons atteindre notre objectif de reconquête du pouvoir, il ne suffit pas de le proclamer, de le déclamer ou de le décliner. Il faut le mettre en œuvre sur le terrain par un travail spécial ", a dit d'emblée le secrétaire général, à l'occasion de la réunion du premier comité central, tenue au siège du parti à Colobane.
Poursuivant son propos, Otd de renchérir : "Il nous faut travailler prioritairement à la consolidation de l'unité dans nos rangs, au raffermissement des liens de camaraderie et de fraternité." C'était pour ensuite convoquer la fameuse citation du fondateur de leur parti Léopold Sédar Senghor : "Nous pouvons ne pas être des amis, c'est cela l'idéal, mais tout au moins restons des camarades et entretenons la solidarité militante en toute circonstance."
Cette demande aux militants de se réunir à la base n'est pas fortuite. C'est sans nul doute une manière de reculer pour mieux sauter afin de redevenir "le puissant parti d'antan". "Nous avons perdu les élections en 2000, 2007, 2012 nous avons connu des départs importants. Aujourd'hui, nous devons tout faire pour combler le gap et former les jeunes en perspective des élections à venir", a soutenu Ousmane Tanor Dieng.
Sur un autre registre, le secrétaire général du Ps s'est prononcé sur leur compagnonnage avec le régime du président Macky Sall. "Il y a lieu de réaffirmer notre ancrage à nos valeurs de gauche et notre attachement à notre identité socialiste. Si ces deux choses sont acceptées,
nous continuerons à respecter nos engagements et notre devoir de solidarité avec l'action gouvernementale à laquelle nous prenons part depuis 2012", a-t-il tenu à rappeler. L'objectif étant, selon Otd, "d'élaborer un nouveau projet alternatif et de créer les conditions d'un vaste rassemblement des forces progressistes capables de mettre le pays sur les rampes de l'émergence".
Les femmes socialistes réclament la "parité"
C'est la première en son genre depuis le dernier congrès. Une rencontre trimestrielle qui vient répondre aux décisions prises lors de ce congrès mais également, donner l'occasion aux militants de débattre sur la vie du parti. Des discussions sur le renouvellement du prix des cartes, le nouveau site du parti entre autres étaient au menu.
Mais parmi les plus grandes lignes apparaît la réclamation des femmes socialistes relative à l'application de la parité. Dans la salle Léopold Sédar Senghor où se tenait le comité, les cris de "parité, parité" ont fusé de toutes parts. Une manière pour les femmes socialistes de réclamer une plus grande présence féminine sur la liste des postes de décisions.
"Nous voulons qu'il y ait un homme une femme dans toutes les prises de décisions. Même si au sommet de notre parti nous avons Aminata Mbengue Ndiaye comme première adjointe, cela ne suffit pas. Nous voudrions qu'il y ait d'autres femmes responsabilisées dans les postes de décisions. La lutte pour l'égalité des genres, c'est dans tous les domaines", a plaidé Aïssatou Sow Diawara au sortir de la réunion. Avant de relever pour le déplorer, que lors des présentations des rapports, comme cela se passe à chaque rencontre du comité central, une seule région a été représentée par une femme.
''PUBLIEZ CE QUE VOUS PAYEZ'' ADOPTE SES OUTILS DE GOUVERNANCE
Tambacounda, 1 er juin (APS) - La coalition sénégalaise ‘’Publiez ce que vous payez’’ (PCQVP), a bouclé dimanche à Tambacounda (est), deux jours de travaux au terme desquels elle a adopté les outils de gouvernance devant régir son fonctionnement.
Les outils de gouvernance que sont le statut de la coalition, le règlement intérieur, le manuel de procédure, la charte de bonne conduite, ont été validés lors de cet atelier qui est la première activité du programme gouvernance et paix (PGP) de l’USAID.
Ce projet vise à renforcer les capacités des acteurs de la coalition, a indiqué Omar Diallo, secrétaire chargé des programmes à la section sénégalaise de PCQVP, et coordonnateur de ce projet.
D’autres aspects liés à la démocratie interne, à la reddition des comptes, à la communication interne et avec les organisations délégataires de la coalition, étaient aussi au menu de cette rencontre, a relevé M. Diallo.
Reconnue par la coalition internationale ''Publiez ce que vous payez'', la coalition sénégalaise regroupe 16 organisations, dont des organismes de défense des droits de l’homme, de défense des communautés, de gouvernance économique, entre autres, selon Omar Diallo.
‘’Publiez ce que vous payez’’ vise à faire en sorte que l’exploitation des ressources minières soit un facteur de développement pour les populations, en amenant les Etats à faire preuve de transparence dans la gestion des revenus qu’elle génère.
La coalition sénégalaise fédère les entités qui intervenaient déjà dans ce domaine, comme la coalition des organisations de la société civile pour la transparence dans les industries extractives, a précisé Elhadji Abdoulaye Seck, vice-président de PCQVP/Sénégal.
M. Diallo n’a pas manqué de souligner la nécessité pour les organisations du genre, qui incitent les gouvernants à la transparence, de ‘’donner l’exemple’’ en matière de gouvernance. D’où l’importance de l’adoption de cette charte devant régir le mode de fonctionnement de la coalition.
L’étape suivante consistera, a-t-il laissé entendre, à renforcer les capacités des populations de Kédougou, à travers leurs leaders locaux. Il est prévu aussi d’en faire de même à Thiès, Ziguinchor, Dakar et Matam.
‘’C’est un projet qui vient à son heure, compte tenu de ce qui se passe au Sénégal, de ce débat sur le Code minier’’, a dit le coordonnateur du projet.
Pour lui, le Code minier sénégalais est un ‘’code attractif, qui faisait venir les INVESTISSEURS, mais qui ne prenait pas suffisamment en compte le respect de l’environnement, la question de la transparence et des droits de l’homme’’.
‘’Le Sénégal a un gisement de gaz, et du pétrole a été trouvé off-shore’’, a noté M. Diallo, indiquant que cela élargit le domaine d’intervention de la coalition qui est amenée à corriger son plan d’actions pour les prendre en compte.
POURQUOI WILANE A SORTI UNE ARME CONTRE UN JOURNALISTE
Loin de nous l’idée d’excuser Wilane pour son acte envers un confrère de la Radio Futurs Media, en direction duquel il a pointé une arme, mais il faut reconnaître aussi que notre confrère «stagiaire» n’a pas non plus en ce qui le concerne, respecté toutes les règles que son métier lui impose.
Le tonitruant Abdoulaye Wilane, maire de Kaffrine a eu une altercation assez musclée avec un journaliste de la Rfm, El Hadj Omar Ndiaye qui avait «osé» l’interrompre, alors que le porte-parole du Ps était en pleine discussion avec ses militants. En effet, le journaliste qui est arrivé plus de 30 minutes après la conférence de presse sanctionnant la fin du Comité central animé par Aïda Sow Diawara, a demandé à s’entretenir avec Abdoulaye Wilane en sa qualité de porte-parole. Une fin de non recevoir lui sera opposée par Abdoulaye Wilane, visiblement très énervé par les sollicitations pressantes et de tous ordres, de la part de militants et même de… journalistes communément appelés «charognards». Le stagiaire, qui ne tenait pas à lâcher prise, revenu à la charge essuiera de Wilane une réponse cinglante : « Mais je parle avec d’autres personnes, pourquoi pensez-vous être plus important pour que je vous parle ?» Réponse du journaliste : «Je suis de la presse!»
Quelques mots aigres-doux seront échangés par la suite entre les deux, avant que le reporter au physique imposant ne lui crache : «C’est ton affaire si tu ne veux pas parler!» Wilane se dirigera alors vers son véhicule pour extraire sous le siège avant de son véhicule… Une arme avec laquelle il menacera son interlocuteur, à la stupéfaction générale.
Ce dernier qui a un gabarit de lutteur, nullement impressionné, le sommera de tirer sur lui. Les rares militants encore sur place s’interposeront entre les protagonistes, désarmant dans un premier temps Wilane, avant de le faire revenir à de meilleurs sentiments.
Et c’est finalement à bord de la voiture d’un responsable socialiste que le journaliste sera évacué, évitant ainsi au parti socialiste une situation qui aurait pu être très fâcheuse. Joint par la suite, Wilane présentera, à travers Dakaractu, ses regrets et excuses à l’ensemble de la presse, à ses camarades de parti et tous ses proches, pour son comportement peu acceptable...