Dakar, 2 juin (APS) – Le président Macky Sall a réaffirmé, mardi à Dakar, la ‘’ferme volonté de l’Etat’’ de poursuivre les audits et la lutte contre l’impunité engagés par son régime avec la réactivation des dossiers d’audit par l’Inspection générale d’Etat (IGE) qui ‘’a reçu de fermes instructions pour reprendre service’’.
‘’J’ai la volonté ferme de poursuivre le combat contre l’impunité et la corruption au Sénégal. Ce ne sont pas les sirènes et les bruits que cela va provoquer qui me feront arrêter’’, a notamment dit Macky Sall
Il présidait la cérémonie officielle d’ouverture d’une conférence interministérielle sur le ‘’renforcement de l’Etat de droit et lutte contre la corruption en Afrique’’. La rencontre est à l’initiative des gouvernements du Qatar, du Sénégal et du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD).
De hautes personnalités de divers horizons dont des ministres de la Justice des Etats membres des Nations-Unies, de l’Afrique de l’Ouest, du Maghreb, et des experts en plusieurs domaines prennent part à cette rencontre. Durant trois jours, les participants vont animer des panels suivis de discussions avec le public.
‘’Le gouvernement a donné des instructions fermes à l’IGE pour qu’elle reprenne service en continuant le travail d’audit et de contrôle en direction de toutes les structures concernées. Je ne reculerai pas sur ce point. J’ai demandé au gouvernement d’être ferme’’, a poursuivi Macky Sall.
‘’Personne ne pourra nous empêcher de poursuivre la lutte contre la corruption’’, a martelé le président Sall, avant de déclarer que la ‘’corruption n’est pas l’apanage du continent africain’’.
‘’Il ne faut pas accepter que l’on nous considère comme le continent de la corruption. Il y a de la corruption en Afrique. C’est clair. Mais aussi il y a de la corruption ailleurs et c’est très clair aussi’’, a dit M. Sall.
Il a appelé à des positions communes de lutte pour ‘’combattre les flux financiers illégaux qui privent nos pays de ressources considérables’’.
LE FILM ‘’LE CERCLE DES NOYÉS’’ OUVRE LA DEUXIÈME SÉANCE
La deuxième séance du Festival Gorée Cinéma sera lancée samedi prochain. Au programme, le film « Le Cercle des noyés » du Belge Pierre-Yves Vandeweerd qui traite du combat contre la ségrégation raciale en Mauritanie porté par le Front de libération africaine de Mauritanie (Flam)
Après son lancement, le 2 mai dernier, par la projection en plein air du film « Fièvres » du réalisateur franco-marocain Hicham Ayouch primé Etalon de Yenenga lors du dernier Fespaco, le Festival Gorée Cinéma s’apprête à lancer sa deuxième séance de programmation.
Ce sera ce samedi 6 juin. Pour cette deuxième étape, celle-ci sera axée, selon les organisateurs, à la fois sur des films documentaires ainsi que sur des problématiques liées à la région subsaharienne.
C’est ce double impératif qui a motivé le choix du film « Le Cercle des noyés », du réalisateur belge PierreYves Vandeweerd.
Ce film rend compte avec éloquence des conditions d’emprisonnement, entre 1986 et 1991, des membres du Front de libération africaine de Mauritanie (Flam), un groupe qui luttait contre la ségrégation raciale dans ce pays, dans l’ancien fort français d’Oualata, aux fins fonds du désert, près de la frontière avec le Mali.
« La force d’un tel sujet, la qualité cinématographique de l’œuvre ainsi que celle de son auteur, à la fois pour sa maîtrise de l’art documentaire et sa connaissance accrue de la région subsaharienne, font que nous sommes convaincus du potentiel d’un tel programme », soulignent le communiqué qui nous est parvenu dans ce sens.
En amont de la projection en plein air de ce film, le Diisoo Cinéma (Penser le Cinéma) sera tenu. Il s’agit d’une rencontre-débat organisée mensuellement pour faire la lumière sur les origines de ce combat contre l’esclavagisme, la ségrégation et l’oppression, que mène, en première ligne, le peuple mauritanien.
« À travers cette discussion et grâce à nos invités, nous espérons faire l’écho du travail de mémoire accompli par le film de Pierre-Yves Vandeweerd tout en ouvrant le débat vers une généalogie des conflits qui ravagent toute une région de l’Afrique subsaharienne.
Cette discussion serait également l’occasion d’échanger sur le rôle du film documentaire comme outil de transformation du réel », déclarent les organisateurs du Festival dans leur communiqué.
Ils rappellent que Festival Gorée Cinéma est une action qui vise à inscrire dans le paysage sénégalais et panafricain, un programme mensuel éducatif et culturel.
Ils affirment que le premier cycle, qui s’était déroulé en début mai sur la plage de Gorée, a connu un grand succès avec la projection du film « Fièvres » en présence du réalisateur, de son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Maroc, de nombreux officiels du ministère de la Culture sénégalais ainsi que d’artistes réalisateurs et journalistes.
Et pas moins de 500 spectateurs y avaient participé. Une telle affluence, soulignent les signataires du communiqué, « pour une première, est un signe positif pour la suite de notre programme, une impulsion essentielle pour sa pérennisation et une fenêtre de choix pour la visibilité du Sénégal à l’extérieur ».
Les hommes de culture s'accordent à dire qu'il est le meilleur parolier de sa génération. Dans presque toutes ses chansons, il prône des valeurs qui restent indissociables de l'homme. Le public l'avait canonisé. Mais Thione Seck ne serait pas un saint si les éléments de l'enquête qui lui valent une arrestation actuellement se confirmaient.
Si on était encore à l'ère des royaumes, Thione Seck ne serait peut-être pas en prison ou serait juste banni de la société. Le roi serait intervenu et probablement prendrait part pour son ‘griot" ou le chasserait tout simplement de son royaume. Car, fils de griots, Thione a reçu l'héritage, légué par ses aïeux qui ont officié à la cour royale des anciens monarques du Cayor et du Baol.
Cependant, étant loin de cette époque, le "faramarène" devra répondre devant les juridictions actuelles pour les délits de détention de fausse monnaie. En effet, de faux euros et de dollars ont été retrouvés chez l'artiste. Ce qui lui vaut depuis mercredi passé d'être retenu dans les lieux de la détention.
Son arrestation a surpris plus d'un. Pour cause, "Thione Ballago Seck fait partie des artistes sénégalais les plus en vue de ces quatre dernières décennies. L'artiste, qui capitalise plus de trente années de présence au niveau de la scène musicale nationale, est un homme multidimensionnel qui a su marcher au rythme de son époque.
En effet, Thione Seck est un monument qui ne se rend pas compte de la place qu'il occupe dans le cœur des Sénégalais, se refusant même de se prendre trop au sérieux". Ainsi est décrit le père de Wally Seck par le journaliste et communicant Mouhamed Fadel Lô dans l'ouvrage qu'il a dédié au chanteur et intitulé : "Paroles de Thione Ballago Seck, un poète inspiré et prolifique". L'auteur relève ici la nature simple et humble de l'homme qui contraste avec l'abord abscons qu'il dégage aux yeux du public.
Difficile, nerveux et compliqué, il l'a paru dans bien des situations. Comme cette fois où il s'en est publiquement pris à Youssou Ndour parce que le quotidien "L'Observateur" avait mis à sa une, une affaire l'opposant à un promoteur immobilier. Là aussi, c'était un problème d'argent. Le promoteur immobilier Macodou Dieng lui réclamait 100 millions de F Cfa.
"Chéri Kiné Diouf" aurait marchandé un terrain de 10 hectares avec le promoteur immobilier. Après avoir muté le titre foncier à son nom, l'artiste n'a pas voulu payer, selon M. Dieng. Des dénégations balayées d'un revers de main par le chanteur. Ce terrain, il voulait l'acheter afin d'y construire les locaux de la fondation qu'il comptait créer. Au-delà de ce différend, Thione Seck ravivait la flamme d'une longue rivalité entretenue avec le lead vocal du Super Etoile.
Relation difficile avec ses frères
Ce fut également le cas avec ses frères chanteurs. Tous ont cheminé avec lui dans son orchestre le "Raam daan". Si le départ d'Ousmane Seck du groupe s'est fait sans heurts, ce ne fut pas le cas pour Mapenda Seck et Assane Ndiaye. Avec ce dernier d'ailleurs, les relations ont été plus tendues même si le leader de l'orchestre "Ngueweulgui" a eu à composer à ses débuts une chanson en l'honneur de son aîné.
Thione Seck est resté intraitable. Pourtant, en s'intéressant à la discographie de l'auteur de "Sànt Yàllà", on le verrait comme le grand frère exemplaire qui veut couver ses cadets. De "Ballago" à "Yaye boy" en passant par "Papa", "Doomu baay" et "Yen bi", il a chanté les valeurs familiales et l'importance de vivre en toute fraternité. Ce qu'il n'a pu réussir cependant au sein de la sienne.
Cependant, dans tous ces déboires avec ses frères, son franc-parler est resté de mise. Un franc-parler des fois qui heurte car la manière utilisée étant crue. N'empêche, Thione Seck était respecté et admiré. Les Sénégalais voyaient à travers lui le grand frère qui a aidé ses cadets à devenir ce qu'ils sont aujourd'hui quoi qu'ils puissent dire, le père qui couve et protège ses enfants et le mari exemplaire qui a composé un tube en l'honneur de sa dame, "Diaga".
"Des valeurs aux allures de prouesses dans un monde où la règle concernant les femmes consistait à la multiplication et non au respect de certains principes. Thione, lui, s'est toujours montré intransigeant devant les valeurs. Ce qui lui a même valu une réputation de personne difficile voire acariâtre", analyse l'ancien rédacteur en chef du magazine "Thiof" Souleymane Thiam dans une contribution publiée dans le portail seneweb.
Ballago, c'est aussi des textes philosophiques et pleins de sens. Ses paroles ont souvent fait croire au public qu'il est un monsieur aux valeurs intrinsèques.
"Il livre avec une rare constance des œuvres évocatrices à ses congénères. Ce sont cette inspiration et ce mode d'énonciation qui le placent dans le cercle restreint des chanteurs dont l'humanité est faite autour de la pertinence des textes", écrit l'enseignant chercheur à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Dr Ibrahima Wane qui a préfacé l'ouvrage de Mouhamed Fadel Lô. Par ricochet, Thione Seck est un parolier hors pair dont chaque chanson est d'une beauté dans l'écriture et d'une profondeur sans commune mesure. Son parcours artistique explique en partie cela.
Ballago est né et a grandi à Pikine. Jeune, il commence par les percussions avant de s'essayer au chant en 1970.
C'était lors d'une soirée de la Jeanne D'arc de Dakar qu'il avait interprété le titre "May rombé dioumbé". Il a été bien accueilli par le public ce jour-là. Thione Seck a, plus tard, rejoint le "Star band" et le théâtre national Daniel Sorano ainsi que feu Ibrahima Sylla de "Syllart production". C'est avec d'ailleurs ce dernier qu'il entame une véritable carrière internationale à travers l'album "Orientissimo".
Il a été également membre de "l'orchestra Baobab". C'est par accident qu'il est devenu l'un des lead vocaux de ce groupe et c'est par "accident" qu'il le quitte. Un jour que Laye Mboup était absent, il a été demandé au père de Wally Seck de chanter à sa place. Depuis, il a commencé à prêter sa voix.
L'aventure avec Rudy Gomis et compagnie s'arrête après un séjour carcéral de Thione Seck, selon le quotidien "Le Témoin". Nos confrères soutiennent que l'auteur de "Gambian people" a été incarcéré après avoir reçu de l'argent volé qu'il a été sommé de rembourser. N'ayant pas les moyens de le faire, il a croupi en prison pendant un mois et demi. A sa sortie, il quitte le groupe car aucun des membres n'est venu le voir en prison.
Il crée alors le "Raam daan" en 1984. Depuis, il mène son petit bonhomme de chemin. Bénéficiant en plus d'un capital sympathie considérable, il a été toujours vu comme un exemple à suivre.
Un mythe vient-il de s'effondrer ? Le journaliste Souleymane Thiam qualifie le "mythe" de "miteux" et considère que "les sommes avancées sont simplement faramineuses ! Mais même si ce fut une affaire d'un seul billet, cela aurait suffi à écorner l'image et la réputation d'un Thione Seck, considéré comme un véritable parangon de la vertu au Sénégal. C'est dire simplement qu'un mythe vient de s'effondrer".
Et quel qu'en soit le cas, "le mythe Thione Ballago Seck a suffisamment pris de coups pour se retrouver à terre. Et se relever ne sera pas une mince affaire, quelle que soit l'issue de cette affaire de faux billets qui l'éclabousse", toujours selon l'ancien rédacteur en chef du défunt Magazine people "Thiof". Aujourd'hui que ses amis, fans et parents sont atterrés par cette rocambolesque affaire de faux billets dans laquelle il est empêtré, le rossignol demande à ses proches de prier pour lui. Car, des prières, il en a vraiment besoin !
EN 2014, 44% DES FEMMES ONT ACCOUCHÉ CHEZ ELLES
KOLDA-PAUVRETÉ, MANQUE DE MOYENS DE TRANSPORT, ROUTES DÉFECTUEUSES
Le nombre de femmes qui accouchent dans les maisons inquiète à Kolda. Le chiffre est de 44% en 2014. Les Organisations communautaires de base (OCB) prennent la question à bras le corps.
Selon la coordonnatrice de la santé de la reproduction de la région médicale de Kolda, Reine Marie Coly, le taux d'accouchements dans les structures sanitaires de la région de Kolda est de 56% pour 2014. 44% des femmes ont accouché à domicile, à leurs risques et périls.
En 2013-2014, le district sanitaire de Kolda a dénombré plus de 200 cas d'accouchements à domicile. Selon le médecin chef de ladite structure, Dr Abdoulaye Mangane, il s'agit de femmes qui ont accouché à domicile et qui viennent au district sanitaire avec leurs bébés pour bénéficier de soins médicaux.
Dr Mangane souligne pourtant que beaucoup d'efforts et de programmes sont orientés vers la santé maternelle et néonatale, dans le but de réduire ces accouchements à domicile. "Il y a la gratuité des accouchements et la gratuité de la césarienne. Toutes ces politiques du ministère de la Santé et de l'État contribuent à ce que la question financière ne soit pas un frein pour les accouchements au niveau de toutes les structures de santé. Malgré tout, on continue de dénombrer des cas d'accouchement à domicile", se désole-t-il.
Toutefois, le médecin souligne que "l'accouchement à domicile n'est pas une question spécifique à la région de Kolda. C'est une réalité dans tout le pays".
Pour déterminer la fréquence des accouchements à domicile, ainsi que les facteurs favorisant le choix de ce lieu, les Organisations communautaires de base (OCB) de la commune de Kolda ont mené une enquête de ménages, du 27 au 31 mai 2015. Ils ont visité certains quartiers pauvres dont Hafia, Sinthiang Samba Coulibaly, Saré Kémo, Hilèle et Zone Lycée.
Il est ressorti de cette étude que 18% des accouchements ont eu lieu en dehors d'une maternité, entre janvier 2015 et le mois de mai. Les femmes interrogées, qui sont pour la plupart analphabètes et sans profession, ont en moyenne entre 20 à 30 ans. 64 % d'entre elles méconnaissaient les risques liés à la grossesse et à l'accouchement à domicile. Par ailleurs, 26 % de ces femmes trouvent l'accueil à la maternité mauvais.
L'enquête révèle aussi que les facteurs qui favorisent ces accouchements sont l'inaccessibilité géographique et financière, l'ignorance des femmes et la mauvaise perception des services de maternité. A ce casse-tête se greffent d'autres difficultés, notamment le manque de maternités, de blocs opératoires dans la région de Kolda, l'insuffisance des structures bien équipées, des routes très défectueuses, le manque d'ambulances dans certains postes de santé, entre autres.
"Elles disent toujours avoir été surprises par l'accouchement. Parfois, elles soulignent n'avoir pas eu de moyens de transport pour se rendre au poste de santé le plus proche. Mais aussi, elles évoquent la question de la pauvreté", a indiqué Reine Marie Coly.
3 taxis à la disposition des postes de santé
Pour réduire les accouchements à domicile, des maternités vont être ouvertes dans la région de Kolda, annonce Mme Coly. Le président des organisations communautaires de base, Boubacar Salif Diallo, d'ajouter qu'un plan de collaboration va être mis en place.
"Nous voulons que les comités de santé qui sont les cordons ombilicaux entre la communauté et les postes de santé puissent collaborer avec trois chauffeurs de taxi. Au moins, que nous puissions avoir dans chaque poste de santé deux à trois chauffeurs qui seront sollicités, dès que le besoin se fera sentir pour assurer le transport des femmes enceintes vers le poste le plus proche. Le comité de santé va gérer le billet d'aller et le (la) patient (e), assure le billet de retour", explique le président des OCB.
Les perturbations notées dans la fourniture d’électricité et d’eau durant le week-end dernier n’ont pas laissé le président de la République indifférent. Très remonté, Macky Sall, qui présidait hier la 12e session du Conseil présidentiel de l’investissement (Cpi), a demandé à la Senelec et à la Sde de prendre des mesures idoines, afin qu’une telle situation ne se reproduise plus.
Le président de la République n’a pas du tout apprécié les longues coupures d’électricité et d’eau qui ont sévi dans la capitale sénégalaise la semaine dernière. En marge de la 12e session du Conseil présidentiel de l’investissement, hier, Macky Sall n’a pas été tendre avec les responsables de la Société nationale d’électricité (Senelec), de la Sénégalaise des eaux (Sde) et de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones).
«Les incidents notés la semaine dernière ont été très regrettables avec ce blackout total de la Senelec.J’ai eu à le regretter. Ce n’est pas acceptable ! La météo et le brouillard sont des arguments compréhensibles, mais ce n’est pas acceptable», tempête le Président Sall.
Un malheur ne venant jamais seul, dit-on, les Dakarois ont été privés d’eau durant quasiment tout le week-end du fait de la coupure d’électricité.
Alors Macky Sall met la Sde et la Sones devant leurs responsabilités :
«Mais, il faut aussi que la Sones et la Sde prennent leurs responsabilités pour s’assurer une autonomie énergétique. Pourquoi assurer l’approvisionnement en eau du pays et dépendre d’une autre société ?
Il faut que la Sones et la Sde développent une politique énergétique pour qu’au moins quand il n’y a pas d’énergie, qu’il y ait quand même de l’eau. On ne peut pas dépendre du bon vouloir du fonctionnement d’une centrale.»
A son avis, les contrats de performances doivent améliorer la qualité du service public. Là dessus, M. Sall hausse le ton et avertit : «Je serais intransigeant sur cette question, parce que je ne crois pas au fatalisme. On ne peut pas se permettre, si nous voulons atteindre l’émergence, de dire : «Oui, incha Allah, ça ira.»
Ce n’est pas possible ! Il faut que les gens soient rigoureux. Il faut que des mesures soient prises pour que cela ne se reproduise plus.»
Pour rappel, l’eau était introuvable durant le week-end dernier dans plusieurs quartiers de Dakar, à cause des travaux de maintenance de la Société nationale d’électricité sur le poste haute tension de Sakal qui alimente les principaux centres de production d’eau.
Dans la nuit du vendredi au samedi, c’était un blackout total lié, selon les responsables de la Senelec, «à la forte humidité de l’air constatée à Dakar, combinée probablement avec la poussière soulevée par les travaux au niveau du nouveau pont de la patte d’oie». Des arguments que beaucoup de Sénégalais ont jugés très légers.
«NOUS DEVONS ECARTER CEUX QUI SONT AUX COTES DE WADE ET QUI RECHIGNENT A TOUTE IDEE D’INSUFFLER UNE NOUVELLE DYNAMIQUE AU PARTI»
Le vent du changement va-t-il souffler au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) ? Rien n’est sûr. Cependant, Modou Diagne Fada, Aïda Mbodj et Cie ont pris leur courage à deux mains en lançant hier leur mémorandum pour le renouvellement des instances du Pds afin de lui permettre de se requinquer, en perspective de la présidentielle de 2017. Seulement, les théoriciens de la réforme risquent de buter sur les tenants du statu quo. Et on assistera sans doute à un combat mortel à l’issue duquel le Pds se relèvera difficilement.
«L’heure du courage a sonné» au Parti démocratique sénégalais (Pds). Et c’est parti pour un combat épique entre les réformateurs et les tenants du statu quo. En effet, Modou Diagne Fada et Aïda Mbodj ont lancé, hier, leur mémorandum pour réclamer le renouvellement des instances du parti et des changements dans la manière d’administrer le Pds. Le lancement s’est fait en grande pompe, en présence de nombreux militants et responsables (notamment l’ancien ministre Habib Sy, des maires, d’anciens sénateurs, entre autres).
Selon le maire de Bignona Mamadou Lamine Keita, le Pds ne pouvant plus jouer son rôle de locomotive de la démocratie, le moment est venu de se pencher avec courage sur les nouveaux défis et engagements que le Pds doit prendre «(…) Notre parti ne peut plus différer le débat sur son devenir, son organisation, ses textes, sa nouvelle offre car, (…) attendre c’est laisser la place aux autres ; d’où le sens du présent mémorandum, expression d’un engagement militant de ses signataires qui tiennent à rappeler les valeurs fondatrices de leur grand parti», déclare l’ex-ministre de la Jeunesse qui lisait le mémorandum. Faisant un diagnostic sans complaisance du fonctionnement du parti, Mamadou Lamine Keïta estime que le Pds souffre d’une léthargie profonde de ses structures, surtout à la base où elles ne sont pas renouvelées depuis plutôt deux décennies. «Dans beaucoup de localités, les responsables ne sont plus actifs, ils ont quitté ou ne sont plus de ce monde et au même moment, il y a l’émergence d’autres leaders représentatifs», ajoute-t-il.
«Le Pds peut rêver d’un avenir radieux, à condition de rompre les amarres de l’immobilisme» C’est pourquoi le maire de Bignona estime que l’heure est arrivée de donner la parole à la base réduite au silence parce que le sommet du parti a longtemps monopolisé la parole. «Le Pds peut rêver d’un avenir radieux, mais à condition de rompre les amarres de l’immobilisme. Nous devons écarter ceux qui sont aux cotés de Wade et qui rechignent à toute idée d’insuffler une nouvelle dynamique au parti. Ces personnes en mal de représentativité, ne disposent présentement que du maintien du statu quo comme unique moyen de survie dans un parti où une frange importante appelle de tous ses voeux au renouvellement des instances», souligne-t-il. Sans les citer nommément, Mamadou Lamine Keita accuse les partisans du statu quo d’avoir fait abandonner à Me Wade le congrès ordinaire du 8 août 2014. Leur volonté, selon M. Keita, est de tuer le Pds en le maintenant dans une léthargie qui le vide progressivement de ses militants. «La vie du Pds ne saurait se résumer à des réunions du Comité directeur où l’on se retrouve pour répéter les mêmes choses depuis 2012. Le Pds traverse une période tumultueuse de son histoire faite d’angoisses et de questionnements majeurs liés à son avenir. Les querelles de clochers et les coteries partisanes sont le lot dans nos rangs, en lieu en place d’un débat fécond», peste l’ancien ministre de la Jeunesse. À en croire le maire de Bignona, les défenseurs du statu quo continuent de manoeuvrer pour que rien ne bouge. Mais c’est peine perdue, selon Mamadou Lamine Keita. «Car leurs agissements ne sauraient nullement entamer la dynamique irréversible qui se met en route dans le parti», indique-t-il.
AVONS NOUS LE DROIT DE NOUS COMPORTER COMME DES ENFANTS GÂTÉS …?
Ce qui est désolant aux yeux de Mamadou Lamine Keita et Cie, c’est que leurs contempteurs réduisent le débat à de simples accusations de demander à Me Wade de passer les rênes du parti. «Seul un congrès est habilité à se prononcer sur cette question. En attendant, Wade est et reste le secrétaire général national. Que personne ne compte sur nous pour poser des actes déloyaux à son égard», martèle-t-il.
Loin de démordre contre leurs pourfendeurs, Modou Diagne Fada et Cie soulignent qu’il y a deux types de personnes parmi ceux qui travestissent leurs propos. «Il y a ceux qui ont peur de disparaître et ceux qui veulent continuer à faire de Wade leur bouclier. Nous nous demandons si nous avons le droit de continuer à nous barricader derrière Wade pour refuser d’aller au combat. Avons nous le droit de nous comporter comme des enfants gâtés, incapables d’assumer le destin de la famille ? La réponse est non», s’exclame le maire de Bignona. Pour lui, la fierté du «pape du Sopi» serait de voir un jour ses enfants perpétuer son oeuvre.
THIONE SECK FACE AU JUGE DU DEUXIÈME CABINET AUJOURD'HUI
Déféré au parquet vendredi, Thione Seck devra être présenté aujourd'hui au juge du deuxième cabinet d'instruction en charge du dossier. Et si le juge Samba Sall suit le réquisitoire introductif du parquet, le père de Wally Ballago Seck passera la nuit d'aujourd'hui en prison.
Thione Seck est à un pas de la prison. A en croire nos sources, le chanteur arrêté dans une affaire de fausses devises estimées à 42 milliards de F CFA encourt le mandat de dépôt. Le procureur, qui a confié son dossier au juge du deuxième cabinet d'instruction, a requis dans ce sens.
D'ailleurs, c'est hier que le chanteur devait être présenté au juge Samba Sall pour inculpation, mais il a fait l'objet d'un second retour de parquet. Son conseil Me Abdou Dialy Kane en avait formulé la demande pour que ses confrères constitués soient présents. Le chanteur a renforcé sa défense, puisque Me Mbaye Jacques Ndiaye est venu se constituer aux côtés de Me Kane et Me Ousmane Sèye.
Ainsi, c'est aujourd'hui que le père de Waly Ballago Seck devra être inculpé avec son acolyte malien Alaye. Le juge va-t-il les écrouer conformément au réquisitoire du parquet ? Nos sources renseignent que les chances pour Thione Seck de ne pas aller en prison sont minimes, au regard du montant des faux billets saisis (42 milliards). D'ailleurs, cette affaire est loin de livrer tous ses secrets, car une plainte pour vol et escroquerie a été déposée auprès du Procureur de la République contre un Gambien du nom de Joachim Cissé et contre X.
Le leader du Raam Daan se trouve entre les mains de la justice, depuis mercredi dernier. Il a été arrêté à son domicile avec une importante somme d'agent constitué pour l'essentiel de faux billets en dollars et euros. Tout comme vendredi dernier, hier, ses fans et proches ont plongé les abords de la cave du tribunal de Dakar dans une ambiance de deuil.
Sous la chaleur accablante, collègues artistes, amis, parents et fans ont tenu à rester pour témoigner leur solidarité. C'est le cas du guitariste de renom Jimmy Mbaye. Le visage marqué, barré des lunettes de soleil sur une tenue relax, il s'est confié : "Ma présence ici est d'autant plus normale que Thione est plus qu'un ami pour moi, c'est un frère. Donc, je me dois de venir lui apporter mon soutien en ces moments difficiles."
Plus tôt dans la journée, son fils Waly Seck et sa femme sont également venus au tribunal. Mais le couple a été contraint de rebrousser chemin, à cause des attroupements que l'étoile montante de la musique sénégalaise a occasionnés. Le jeune chanteur s'est rendu aux arguments des policiers qui l'ont prié de rentrer pour garder la sérénité des lieux. Il a obtempéré.
Des danseurs du groupe Raam Daan ainsi que d'autres artistes et badauds étaient sur les lieux et ont résisté aux tentatives des gendarmes de les disperser. Mais vers 18 heures, certains, las d'attendre, ont fini par se décourager et rentrer. D'autres, déterminés à voir leur idole, sont restés jusqu'au départ de Thione Seck pour le commissariat central de Dakar, où il a passé le VSD (Vendredi-samedi-dimanche).
Aida Ndiongue
Alors que la polémique enfle et que la paternité du communiqué attribué au procureur de la République fait l’objet de tous les commentaires, le garde des Sceaux s’est prononcé sur la relaxe dont ont bénéficié Aïda Ndiongue et Cie dans l’affaire des produits phytosanitaires du Plan Jaxaay. Selon Me Sidiki Kaba, cette décision démontre que la justice sénégalaise est indépendante. Toutefois, il estime que la loi offre au Parquet le loisir de saisir le juge d’appel ou le juge de cassation s’il n’est pas satisfait du jugement en première instance. Avec le pourvoi en appel, l’affaire sera jugée de fond en comble. Si c’était la partie civile qui avait interjeté appel, des experts indiquent que seuls les intérêts civils seraient pris en compte.
Waly innocente son papa
Waly Ballago était, hier, au Palais de Justice. Le fils de Thione Seck était venu soutenir son père qui est trempé dans une sombre affaire de faux billets qui risque de lui valoir de gros ennuis. En plus de s’être présenté à la cave, le chouchou des jeunes filles a écrit sur sa page Facebook une phrase laconique : «Mon père est innocent».
Papiss Demba Cissé s’est marié!
Papiss Demba Cissé s’est pendu ! L’attaquant international sénéga lais de Newcastle a épousé Awa Diallo, l’internationale sénégalaise de Volleyball. L’union entre les deux tourtereaux a été scellée, hier. Non retenu par Aliou Cissé pour le prochain match du Sénégal contre le Burundi, Papiss Demba Cissé pourra trouver du réconfort dans les bras de sa belle dulcinée. «L’As» souhaite un heureux ménage aux deux amoureux.
Al Amine à Thiés, le6 juin
Une malencontreuse erreur nous a fait dire dans notre édition d’hier que c’est le 4 juin prochain qu’aura lieu au quartier Fahu à Thiès la rencontre entre Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine et les ressortissants du Fouladou. En vérité, la rencontre est prévue le samedi 6 juin. Il s’agit d’une initiative d’El Hadji Demba Mballo, président des dahiras tidjanes et des ressortissants du Fouladou. Toutes nos excuses à nos lecteurs.
Affaire Barthélémy
La décision du maire de Sacré Coeur de démanteler tous les panneaux publicitaires sera attaquée par les acteurs des régies publicitaires. Ces derniers se sont organisés en association et ont commis un avocat pour défendre leurs intérêts qui ont été violés par Barthélémy Dias. Le maire de Sacré Coeur/ Mermoz et son équipe ont démoli le week-end tous les tableaux d’affichage qui se trouvaient sur l’étendue de sa commune.
Le mémorandum
Enfin, plus de cachoterie pour les libéraux qui ont décidé de se battre aux côtés de Fada et Cie. Hier, le président du groupe parlementaire des «libéraux et démocrates» a démontré qu’il a dans son giron la plupart des jeunes du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) et de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) dans les années 90 et 2000. Nos radars ont aperçu Dr Pape Birame Ndiaye qui a été son successeur à la tête de l’Ujtl, Madiop Bitèye qui dirigeait le Meel, sans compter Bassirou Kébé et autres qui ont fait les beaux jours des jeunesses libérales à la veille et au lendemain de l’alternance en 2000. Tout ce beau monde a rejoint Fada et Aïda Mbodji dans leur combat pour le renouvellement
des instances du Pds.
Le Mémo remis Wade
Fada et Cie ont déposé le document sur la table du secrétaire général national du Pds. Gorgui devrait apprécier avant de les entendre incessamment, selon des sources dignes de foi. Pour l’instant, c’est silence radio au Pds. Son porte-parole, Babacar Gaye, que nous avons joint dit qu’il n’a reçu aucune information dans le sens de faire une quelconque appréciation en sa qualité de porte-parole du Pds. Toutefois, il pense que le Pds va immanquablement donner son avis sur la question. Même si Modou Diagne Fada est la tête de file, il faut noter que de hauts responsables du Pds ont pris part à la rencontre d’hier. Parmi eux, il y avait Aïda Mbodj, Habib Sy, Ababacar Bâ de Khombole, Hadji Cissé de Kédougou, Mamadou Lamine Keïta, etc.
Parlement panafricain
Nos compatriotes Abdoulaye Ndiaye et Aïda Sow Diawara ont été élus dans le bureau du Parlement Panafricain le 18 mai dernier à Johannesburg. Si le député «apériste» a été porté à la tête de la Commission éducation, tourisme, culture et ressources humaines, la députée socialiste Aïda Sow Diawara a intégré le Caucus Africain. À signaler que le poste de président du Parlement est occupé par le Camerounais Robert Kodo Dang et la Chambre est composée de 250 parlementaires provenant de tous les pays d’Afrique à l’exception du Maroc qui n’est pas membre de l’Union africaine (Ua).
Inondations
La forte canicule qui sévit dans le pays n’augure rien de bon. Selon des estimations des experts, il faut s’attendre à des inondations durant le prochain hivernage. L’État du Sénégal ne compte pas se laisser surprendre. À l’issue du conseil interministériel, tenu, hier, à la Primature, des mesures ont été prises et 3 milliards de francs Cfa sont prévus pour faire face aux éventuelles inondations. À en croire le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, 3 milliards Fcfa vont être mobilisés dans ce sens. Diène Farba Sarr, qui s’exprimait à l’issue de la réunion d’évaluation du Programme décennal de lutte contre les inondations, a indiqué que les 2 milliards sont déjà disponibles. «Pour le reste, nous allons voir avec le ministre du Budget pour les avoir dans un bref délai et nous mettre au travail tout de suite», soutient Diène Farba.
Inondations (bis)
La rencontre, présidée par le Premier ministre, Mouhammad Boun Abdallah Dione, a été également l’occasion pour les autorités directement concernées par la question d’arrêter un ensemble de mesures. Il s’agit de mettre en oeuvre un plan de gestion des inondations. «C’est une consolidation de toutes les actions de toutes les structures opérationnelles dans l’intelligence, dans la consolidation, dans l’efficience et dans l’efficacité pour arriver à des résultats», renseigne Diène Farba Sarr qui a fait l’état des lieux en revenant sur les principales actions menées par le régime de Macky Sall. «Depuis 2012, nous avons construit, dans le cadre du Programme Tawfekh, 2.000 logements et achevé la construction de 891 logements abandonnés par le régime précédent. Cela fait 2.893 logements, pour un budget de 17 milliards
de francs Cfa», soutient Diène Farba Sarr.
Absence agaçante de Fatou Tambédou
Nos radars qui ont suivi le conseil interministériel sur les inondations tenu, hier, à la Primature ont été surpris de n’avoir vu nulle part la silhouette du ministre en charge des Inondations. Renseignement pris, Fatou Tambédou est absente. Ce qui est d’autant plus bizarre c’est que le Premier ministre lui même n’était pas informé de son absence. Agacé, il a demandé après elle. Il ne restait plus qu’à son directeur de cabinet de tenter le sauvetage. En voilà une qui risque d’avoir des difficultés pour traverser le prochain remaniement surtout que des inondations sont annoncées.
Rationalisation des partis
Le maire de Ziguinchor a rendu une visite de courtoisie à l’Archevêque de Dakar. Abdoulaye Baldé en a profité pour exprimer son avis sur la rationalisation de la création des partis politiques. «Je souscris à la
réflexion qui a été lancée par le ministre de l’Intérieur. Il faut peut-être aller vers quelque chose de beaucoup plus contraignant pour que n’importe qui ne parvienne pas à créer un parti politique», a indiqué Abdoulaye Baldé au sortir de son entrevue avec Mgr Benjamin Ndiaye. «Quand on crée un parti, on doit avoir un siège, participer aux élections. Il faudrait fixer des gardefous. Lorsqu’un parti politique n’a pas de représentant à l’Assemblée nationale et qu’il participe à deux élections et sans atteindre 5 % au niveau national, il doit disparaître. Un parti qui ne répond pas à ces critères doit disparaître. Cela permettra en tout cas de regrouper les partis politiques», déclare le leader des centristes.
Pape Diop en campagne
Pape Diop continue ses pérégrinations à la recherche de voix en direction de la prochaine présidentielle. «Après la première étape de la tournée qui l’a mené un peu partout, le leader de Bokk GisGis sera, aujourd’hui, dans le Saloum. Il fera ensuite cap sur Kolda et Sédhiou avant de boucler la boucle par Ziguinchor. Dans le cadre du travail souterrain et des stratégies de remobilisation à dérouler en direction de la présidentielle, Bokk Gis-Gis (Bgg) de Pape Diop n’entend pas lésiner sur les moyens. Yakhya Ndoye, porte-parole du jour du Comité directeur du Bgg informe que Pape Diop se rendra tour à tour à Malem Hodar à Kaffrine, Mbirkilane, Kaolack, Nioro, Guinguinéo. Une fois le centre du pays visité, Pape Diop et sa délégation seront dans le sud du pays. Ils seront d’abord à Kolda. Ensuite, Vélingara puis Médina Yoro Foula, Sédhiou, Bounkiling et Goudomp. La dernière étape de cette tournée sera consacrée à Ziguinchor, Bignona et Oussouye
Sa Thiès dit avoir travaillé avec son frère Balla Gaye 2 sur la technique qui l’a valu de battre Lac Rose dimanche dernier. Surpris hier à son domicile à Golf Sud, le fils de Double Less, qui est revenu sur les circonstances de sa victoire, a déploré les conditions dans lesquelles il a été soumis au contrôle antidopage tout juste après le combat. Concernant le dopage dans l’arène, Sa Thiès s’en lave les mains, car conscient du danger d’une telle pratique. «Un lutteur conscient ne se dope pas. Ceux qui s’en donnent jouent avec leur vie», a-t-il confié. Entretien.
La réduction du poids de Lac Rose semble vous avoir facilité la tâche ?
Je suis aussi à l’aise avec les lourds qu’avec les légers. Moi aussi j’ai diminué mon poids sur instruction de mon encadrement technique pour garder une certaine vivacité.
Qu’est-ce qui explique que vous cherchiez à abréger le combat ?
Si je ne l’avais pas attaqué le premier, Lac Rose allait le faire à ma place. Il a cherché à marcher sur moi, j’ai reculé pour l’aspirer en lui envoyant un crochet du gauche qui est allé atterrir sur sa tempe. En fait, chacun cherchait à attaquer l’autre le premier.
Mais sur une fausse manœuvre, vous vous êtes retrouvé sous une mauvaise posture. Vous avez failli perdre le combat...
Je me suis retrouvé sous une mauvaise posture parce que j’avais glissé du fait que du sable manquait là où s’était retrouvé mon pied d’appui.
Mais pour vous rassurer, je me suis bien entraîné avec Balla Gaye 2. C’est pourquoi quand je me suis retrouvé sur cette mauvaise posture, je me suis vite relevé avant de poursuivre l’action ayant abouti à la chute de Lac Rose.
Justement, comment l’avez-vous battu ?
Je me suis agrippé à son guimb avant de pivoter sur moi-même en le projetant à terre. Cette prise est de Balla Gaye 2, je l’ai répétée plusieurs fois à l’entraînement.
Qu’est-ce que vous vous êtes dit avec Lac Rose après le combat ?
Je lui ai remonté le moral. En tout cas, lorsque je lui ai tendu la main pour l’aider à se relever, Lac Rose m’a confié avoir mal au genou. Je ne sais pas si sa blessure est intervenue lors du combat ou pas.
Je lui conseille de se soigner et de reprendre ses entraînements. J’en profite pour le féliciter parce que Lac Rose baptisait sa fille le jour même du combat.
Comment s’est passé votre contrôle antidopage ?
Cela s’est passé dans des conditions très compliquées. Je n’arrivais plus à tenir parce qu’on m’a forcé à la faire. On m’a demandé 90 cl d’urine que je n’arrivais pas à produire. Les contrôleurs n’ont recueilli sur moi que 50 cl. Je n’ai pu me plier à leur exigence parce qu’étant dans l’incapacité de produire 90 cl.
A défaut de cette quantité, les contrôleurs m’ont confié qu’ils ne pourront effectuer sérieusement leur travail. Sur ce, j’ai décidé de rentrer. Je pouvais refuser de me soumettre à ce contrôle parce que ça ne figure pas dans mon contrat.
Mais ce contrôle reste une exigence dans le sport ?
D’accord. Même si ça doit se faire de façon inopinée, on devait au moins nous informer au préalable en nous expliquant comment cela allait se dérouler. Les anciens lutteurs n’ont jamais été contrôlés dans leur vie. Je pense que je suis assez conscient.
Un lutteur conscient ne se dope pas. Ceux qui se donnent à la pratique jouent avec leur vie.
La présence de Balla Gaye 2 vous a-t-il motivé davantage ?
Même s’il n’était pas venu au stade, je serais super motivé à l’idée de remporter le combat surtout par rapport au discours que Balla Gaye 2 a tenu à mon endroit. Avant le combat, il m’a surtout demandé de me concentrer au maximum et ne pas céder aux provocations.
Et de considérer ce combat comme une séance de contact, de s’armer de courage en mettant dans un coin de mon esprit que je suis meilleur que Lac Rose. J’étais donc prêt de rentrer avec la victoire quitte à laisser ma vie au stade. Si j’étais tombé, cela n’aurait pas été une bonne chose pour ma famille.
Cette victoire permet à ma famille de retrouver le sourire après la passe difficile suite à la dernière défaite de Balla Gaye 2.
Comment expliquez-vous la passe difficile de votre frère, Balla ?
Je ne partage pas l’avis de ceux qui disent qu’il est combattu par les autres lutteurs. Je pense que les difficultés que mon frère connaît présentement relèvent de la volonté divine. Je pense qu’il va s’en relever le plus rapidement possible.
Et j’espère que d’ici quelque temps, il retrouvera sa couronne de Roi des arènes. Et les gens se rendront compte dès la saison prochaine qu’il est revenu à son meilleur niveau.
Êtes-vous d’accord qu’il s’explique avec Gris Bordeaux ?
C’est un combat que les Sénégalais plébiscitent. Je pense que c’est un duel qui s’impose. Et je serai à ses côtés pour l’aider à revenir en force.
Comment appréhendez-vous votre avenir dans l’arène ?
Je dirais que je suis encore dans l’antichambre des Vip. Je suis prêt à m’engager dans un combat avant la fin de la saison à condition que j’y trouve mon compte sur le plan financier.
Je suis preneur d’un combat contre Papa Sow, de la même manière que je suis prêt à ce Malick Niang m’accorde une revanche. Je suis aussi dans les dispositions de m’expliquer avec ceux qui ont battu mon grand frère.
"CE QUE WADE, MACKY ET SERIGNE BASS ABDOU KHADRE M'ONT DONNÉ"
Accusé d'avoir un patrimoine de 3,4 milliards, Tahibou Ndiaye a évalué ses biens à 1,100 milliard. L'ex-directeur général du Cadastre qui comparaissait hier, à la barre de la Cour de répression de l'enrichissement (CREI), a justifié l'essentiel de son patrimoine par des dons en numéraires et en espèces. Il a cité l'ex-président Wade et son successeur Macky Sall ainsi que le porte-parole du khalife général des Mourides parmi ses donateurs.
Après plusieurs mois de "pause", le procès de l'ex-directeur général du Cadastre Tahibou Ndiaye a repris hier devant la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Poursuivi pour enrichissement illicite, avec son épouse et ses deux filles adoptives, Tahibou Ndiaye a été le seul à être entendu sur les faits. Toute la journée, l'inspecteur des Domaines à la retraite, à qui le parquet spécial attribue un patrimoine de 3,4 milliards de francs, s'est expliqué sur ses avoirs réels et leurs origines.
A l'entame de l'interrogatoire d'audience, Tahibou Ndiaye s'est dit "très surpris" de se retrouver à la barre de la CREI pour enrichissement illicite, alors qu'il n'a jamais géré les deniers de l'État ou passé des marchés. Et en lieu et place des 3,4 milliards avancés par le parquet spécial, Tahibou Ndiaye a évalué son patrimoine à 1,100 milliard de F CFA. Ce patrimoine représente, entre autres, ses fonds communs estimés à 321 millions, ses revenus légaux ou salaires chiffrés à 90 millions alors que la gendarmerie estime que le cumul de 1976 à 2013 est de 85 millions.
Une partie provient également du cumul de ses actions Sonatel et autres et ses revenus locatifs chiffrés à 226 millions de F CFA. Tahibou Ndiaye a également laissé entendre qu'une partie de son patrimoine provient de donations. A ce propos, il a déclaré avoir bénéficié des largesses de Serigne Bass Abdou Khadre qui lui a offert 60 millions de F CFA. Le prévenu a aussi révélé avoir reçu de Me Wade 50 millions de F CFA environ et 10 millions de l'actuel président Macky Sall.
L'ex-DG évalue ses numéraires à 5 millions
Par ailleurs, Tahibou Ndiaye a contesté l'estimation faite de ses avoirs bancaires. L'ex-Dg a minoré les montants avancés par le parquet spécial. Selon ses déclarations, son compte à la SGBS est débiteur, tandis que celui logé à la BICIS dispose d'un montant "insignifiant", car "alimenté par ses actions Sonatel".
Il a ajouté que son compte à BHS alimenté par sa pension de retraite n'est pas plus consistant que les autres. C'est pourquoi, dira-il : "Si on fait le total, il ne dépasse pas 5 millions." Interpellé sur son compte BNP Paribas, l'ex-DG a rétorqué l'avoir "ouvert dans la transparence la plus totale", puisque tous les virements ont été faits à partir de son compte de Dakar. "C'était pour avoir facilement le visa", s'est-il justifié.
S'agissant de son patrimoine foncier constitué, selon l'accusation, de plusieurs terrains et immeubles, Tahibou Ndiaye a commencé par contester le premier rapport portant évaluation de son patrimoine foncier. Dénonçant une surévaluation, l'inspecteur des Domaines en retraite a révélé que l'expert en question n'est pas inscrit à l'Ordre national des experts et évaluateurs agréés du Sénégal (ONEEAS).
"Non seulement il n'est pas inscrit au tableau, mais il a une dent contre moi, car il était l'un de mes locataires et je l'avais expulsé pour non-paiement", a argumenté Tahibou Ndiaye. Ces précisions faites, l'ex-DG du Cadastre a juré n'avoir jamais profité de sa position pour obtenir des terrains et n'a reçu que deux baux de l'État du Sénégal avant et après alternance.
"Le reste, je l'ai acheté et je pense qu'il n'est pas interdit à un Sénégalais d'en acheter ou d'en faire bénéficier à sa famille", s'est justifié le prévenu tout en précisant qu'il n'a jamais su profiter de sa position au Cadastre pour bénéficier d'un terrain, dans la mesure où la commission d'attribution domaniale est souveraine.
Néanmoins, il a confié avoir bénéficié d'opportunités toujours de la part et des présidents Wade et Macky, mais aussi de tiers, soit dans l'acquisition de terrains, soit dans la construction de ses maisons. Ainsi, il a fait savoir que les deux maisons R+1 de Sotrac Mermoz, avec chacune 270 mètres carrés, ont été construites par son père.
Outre son père, le prévenu a soutenu que l'oncle de son épouse lui a apporté son concours financier lors de la construction de sa villa de la cité des jeunes cadres basée à Yoff. Il s'agit d'un R+2 érigé sur une superficie de 300 mètres carrés. "J'ai entamé la fondation et Fallou Guèye l'a achevée", s'est défendu Tahibou Ndiaye.
Sur sa lancée, il a indiqué avoir construit sa villa, un R+5 situé à la cité Keur Gorgui sur fonds propres. Toutefois, il a précisé que le matériel de carrelage et le sanitaire estimés à 80 millions lui ont été offerts par le patron du Comptoir commercial du Sénégal. "Je bénéficiais d'une réduction de 20%, mais lorsqu'il a su que c'est moi qui avais envoyé le plombier, il a décidé de tout m'offrir, compte tenu de nos relations spirituelles", a déclaré Tahibou Ndiaye. Qui dit également avoir bénéficié des largesses de ses amis chérifiens, au moment d'acquérir un appartement de 169 mètres carrés à Fez au Maroc.
S'agissant des terrains nus, le prévenu a révélé que Demba Diop alias Diop lui a offert le bail de 500 mètres carrés situé à l'Ecole gendarmerie. Me Wade lui a également offert un terrain de 500 mètres carrés sis sur la bande verte de la VDN, tandis que le président Macky Sall lui a offert, quand il était Premier-ministre, un bail de 25 054 mètres carrés dans la zone de Diamniadio.
Concernant le terrain de 30 000 mètres carrés situé à Noflaye, l'ex-DG du Cadastre a révélé qu'il lui a été attribué sans qu'il en fasse la demande. Cependant, Tahibou Ndiaye s'est "départi" de deux maisons. L'une aux Almadies, a été offerte à son épouse par Fallou Guèye. La seconde se trouvant aux Maristes appartient, selon ses dires, à sa belle-mère, même s'il a reconnu que la maison est au nom de son épouse, poursuivie pour complicité ainsi que ses deux filles adoptives.
D'ailleurs à propos de ces dernières, Tahibou Ndiaye a affirmé qu'elles ne disposent que d'un seul terrain chacune. Car, a-t-il argué, "certains terrains ont des problèmes de prise de possession et ils doivent être annulés".
L'audition de Tahibou Ndiaye se poursuit aujourd'hui.