L’arachide fut historiquement et demeure le symbole de l’agriculture sénégalaise. Dès le 19ème siècle, elle était exportée déjà vers l’occident et notamment en France.
Son usage est multiple ; de la cacahuète d’apéritif à l’aliment pour le bétail en passant par l’huile, elle est aussi bien utilisée dans la cuisine que dans la fabrication du savon. Au Saloum, en milieu rural, tous les repas contiennent de l’arachide ou ses dérivés.
La culture de l’arachide permet à près de la moitié de la population sénégalaise de vivre. Les débouchés de cette filière sont cependant de plus en plus menacés par la culture d’autres oléagineux, souvent subventionnés et supportés par d’importantes campagnes médiatiques sans oublier le recours aux Ogm, interdits au Sénégal.
L’arachide du Sénégal est une variété exceptionnelle, reconnue dans le monde entier pour ses qualités nutritives. Elle est cultivée chez nous depuis plus de trois siècles. Elle est devenue une culture à la fois vivrière et de rente.
La commercialisation de l’arachide pose beaucoup de problèmes aux acteurs de la filière et à l’Etat. Une réelle menace plane sur cette culture essentielle pour l’économie nationale.
Consommation de l’arachide :
L‘arachide, considérée comme une noix, est en fait une légumineuse appartenant à la même famille que les pois, les fèves et les haricots et pouvant être utilisée de la même façon.
Au Sénégal, l’arachide est consommée crue, sucrée, grillée ou bouillie.
Elle est également utilisée dans la cuisson de plusieurs plats et sauces (maffé, ngalakh, dakhine, mbakhal,...). C’est un bon aliment compte tenu de sa richesse en protéines, acides gras insaturés, fibres et sels minéraux, surtout dans un pays comme le Sénégal.
Consommation de l’huile d’arachide :
L’huile d’arachide est une huile végétale extraite à partir de graines d’arachide avec une technologie bien maîtrisée. Il s’agit d’une huile alimentaire à couleur très limpide idéale pour les cuissons à hautes températures.
C’est une huile particulièrement adaptée pour la friture avec une température maximale conseillée de 180°C. Il est recommandé de renouveler totalement le bain après 12 fritures.
L’huile d’arachide est particulièrement adaptée à la cuisine sénégalaise qui se fait généralement à haute température.
Les bienfaits de la consommation d’arachide Maladies cardiovasculaires.
Des études épidémiologiques associent une consommation régulière d’arachide à une diminution du cholestérol sanguin et du risque de maladie cardiovasculaire.
Une étude clinique sur l’effet d’une consommation régulière d’arachide a démontré une amélioration de plusieurs paramètres sanguins favorables à la santé cardiovasculaire, tels que les concentrations sanguines de magnésium, de folate, de vitamine E, de cuivre et d’arginine .
De plus, l’arachide contient des phytostérols, des composés ayant une structure similaire à celle du cholestérol des produits d’origine animale, mais qui se sont révélés bénéfiques sur le plan de la santé cardiovasculaire.
Le beurre d’arachide est particulièrement riche en phytostérols de même que l’arachide rôtie à sec.
Cancer.
Une étude prospective, bien que comportant quelques limites, a associé la consommation d’arachides à un risque moins élevé de cancer colorectal chez la femme. L’arachide contient par ailleurs certains composés qui seraient potentiellement bénéfiques dans la prévention du cancer (phytostérols ).
Chez l’humain, les phytostérols contenus dans l’arachide sont associés à la prévention du cancer du sein, du cancer du poumon, du cancer de la prostate ou encore du cancer du côlon.
Diabète de type 2.
Une vaste étude épidémiologique a démontré que la consommation fréquente de beurre d’arachide était associée à un risque plus faible de développer un diabète de type 2 chez la femme.
Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ces bienfaits, tels que le contenu en fibres et en magnésium, deux éléments considérés bénéfiques dans la prévention du diabète.
Calculs biliaires.
Des études épidémiologiques ont associé la consommation régulière d’arachides à une diminution du risque de calculs biliaires chez l’homme et du risque d’ablation de la vésicule biliaire chez la femme.
Ces effets pourraient être attribuables aux divers composés bénéfiques des lipides sanguins, tels que les «bons gras» (mono et polyinsaturés), les fibres alimentaires, les phytostérols ou encore le magnésium.
Zinc.
L’arachide rôtie à l’huile est une excellente source de zinc pour la femme et une bonne source pour l’homme, leurs besoins étant différents.
Manganèse.
L’arachide est une excellente source de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.
Cuivre.
L’arachide est une excellente source de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme.
Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Vitamine B3.
L’arachide est une excellente source de vitamine B3. Appelée aussi niacine, cette vitamine participe à de nombreuses réactions métaboliques et contribue particulièrement à la production d’énergie à partir des glucides, des lipides, des protéines et de l’alcool que nous ingérons.
Elle collabore aussi au processus de formation de l’Adn, permettant une croissance et un développement normaux.
Phosphore.
L’arachide est une bonne source de phosphore. Le phosphore constitue le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents.
De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires.
Magnésium.
L’arachide rôtie à sec est une bonne source de magnésium. Le magnésium participe au développement osseux, à la construction des protéines, aux actions enzymatiques, à la contraction musculaire, à la santé dentaire et au fonctionnement du système immunitaire. Il joue aussi un rôle dans le métabolisme de l’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux.
Vitamine E.
L’arachide est une bonne source de vitamine E. Antioxydant majeur, la vitamine E protège la membrane qui entoure les cellules du corps, en particulier les globules rouges et les globules blancs (cellules du système immunitaire).
Potassium.
L’arachide est une source de potassium. Dans l’organisme, il sert à équilibrer le pH du sang et à stimuler la production d’acide chlorhydrique par l’estomac, favorisant ainsi la digestion.
De plus, il facilite la contraction des muscles, incluant le cœur, et participe à la transmission de l’influx nerveux.
Fer.
L’arachide est une source de fer pour l’homme. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang.
Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs.
Sélénium.
L’arachide est une source de sélénium. Ce minéral travaille avec l’un des principaux enzymes antioxydants, prévenant ainsi la formation de radicaux libres dans l’organisme. Il contribue aussi à convertir les hormones thyroïdiennes en leur forme active.
Vitamine B1.
L’arachide est une source de vitamine B1. Appelée aussi thiamine, cette vitamine fait partie d’un coenzyme nécessaire à la production d’énergie principalement à partir des glucides que nous ingérons.
Elle participe aussi à la transmission de l’influx nerveux et favorise une croissance normale.
Acide pantothénique.
L’arachide est une source d’acide pantothénique. Aussi appelé vitamine B5, l’acide pantothénique fait partie d’un coenzyme clé nous permettant d’utiliser de façon adéquate l’énergie présente dans les aliments que nous consommons.
Il participe aussi à plusieurs étapes de la synthèse des hormones stéroïdiennes, des neurotransmetteurs et de l’hémoglobine.
Vitamine B6.
L’arachide est une source de vitamine B6. Cette vitamine, aussi appelée pyridoxine, fait partie des coenzymes qui participent au métabolisme des protéines et des acides gras ainsi qu’à la synthèse des neurotransmetteurs.
Elle collabore également à la fabrication des globules rouges et leur permet de transporter davantage d’oxygène. La pyridoxine est aussi nécessaire à la transformation du glycogène en glucose et elle contribue au bon fonctionnement du système immunitaire.
Cette vitamine joue enfin un rôle dans la formation de certaines composantes des cellules nerveuses et dans la modulation de récepteurs hormonaux.
Folate.
L’arachide est une source de folate (vitamine B9) qui participe à la fabrication de toutes les cellules du corps, dont les globules rouges. Cette vitamine joue un rôle essentiel dans la production du matériel génétique (Adn, Arn), dans le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire, ainsi que dans la cicatrisation des blessures et des plaies.
Comme elle est nécessaire à la production des nouvelles cellules, une consommation adéquate est primordiale durant les périodes de croissance et pour le développement du fœtus.
Fibres alimentaires.
L’arachide est une source de fibres. Les fibres alimentaires, qui se retrouvent seulement dans les produits végétaux, regroupent un ensemble de substances qui ne sont pas digérées par l’organisme.
En plus de prévenir la constipation et de diminuer le risque de cancer du côlon, une alimentation riche en fibres peut contribuer à la prévention des maladies cardiovasculaires, au contrôle du diabète de type 2 et de l’appétit.
Rappelons qu’il est recommandé de consommer 25 g de fibres par jour pour les femmes de 19ansà50ans,et38gparjourpour les hommes du même groupe d’âge.
Les dangers liés à la consommation des graines, pates, huiles et tourteaux d’arachide Allergie à l’arachide.
L’arachide fait partie de la liste des principaux allergènes. La consommation des graines d’arachide peut entraîner l’allergie, parfois très aiguë pouvant entraîner un choc anaphylactique. Les personnes susceptibles d’être victimes d’allergie sont autour de 1% pour une population donnée.
Il semblerait que la consommation d’arachides durant les trois premiers mois de la vie pourrait prémunir du risque d’allergie. Les personnes allergiques doivent éliminer de leur alimentation tout produit contenant des arachides ou dont l’étiquette indique une possibilité d’en contenir.
Elles doivent aussi éviter l’huile d’arachide puisqu’elle peut contenir des particules de protéines qui sont la cause de l’allergie.
Calculs urinaires.
Certaines personnes peuvent se voir recommander l’adoption d’une alimentation restreinte en oxalates afin de prévenir les récidives de calculs rénaux ou urinaires (aussi appelés lithiases urinaires). Les oxalates sont des composés qu’on retrouve naturellement dans plusieurs aliments, incluant les arachides. Il est donc préférable que ces personnes évitent d’en consommer.
Aflatoxine.
L’arachide peut être contaminée par une moisissure invisible à l’œil nu qui produit une toxine cancérigène appelée aflatoxine. Face aux aliments susceptibles d’en contenir, il demeure prudent d’éviter la consommation d’arachides tachées, noircies, rances ou moisies.
L‘aflatoxine est une mycotoxine produite par des champignons proliférant sur des graines conservées en atmosphère chaude et humide (Aspergillus flavus, Aspergillus parasiticus). Elle est nuisible aussi bien chez l’homme que chez l’animal, et possède un pouvoir cancérigène élevé.
Consommées en grandes quantités, les aflatoxines peuvent provoquer des intoxications et des maladies sérieuses pouvant dégénérer en cancer de foie et beaucoup d’autres cancers.
Elle fut découverte en 1960 en Angleterre. De toutes les mycotoxines, les aflatoxines sont les plus étudiées parce qu’elles sont fortement toxiques et cancérigènes.
De très nombreux produits alimentaires destinés à l’homme ou aux animaux peuvent contenir des aflatoxines en quantité parfois importante : graines d’arachide, de maïs, de blé, de céréales diverses, d’amandes, de noisettes, de noix, de pistaches, de figues, de dattes, de cacao, de café, de manioc, de soja, de fruits secs, d’épices et d’huiles végétales crues...
Les aflatoxines sont au nombre de 4 : B1, B2, G1 et G2. Les aflatoxines B1 et B2 sont les plus couramment rencontrées dans les aliments.
Chez le bétail, l’aflatoxine B1 absorbée avec des aliments contaminés est métabolisée au niveau du foie en un dérivé appelé aflatoxine M1 qui est chez les animaux laitiers (notamment vaches, brebis et chèvres) excrété dans le lait. M1 est particulièrement toxique et cancérigène.
C’est cette conversion du B1 en M1 par les laitières qui justifie le contrôle des tourteaux d’arachides exportés vers l’Europe. L’Ue impose des teneurs de 4g/kg alors que le Codex alimentarius considère la teneur limite égale à 10g/kg.
Etant donné qu’on retrouve les aflatoxines dans une grande gamme de nourriture et considérant leurs effets toxiques chez les humains et les animaux, il devient alors très important d’avoir des méthodes de détection et de dosage adéquates pour répondre aux diverses normes établies dans plusieurs pays.
Plusieurs laboratoires au Sénégal sont équipés pour effectuer des dosages d’aflatoxine dans tout aliment suspect.
Beaucoup de pays à travers le monde ont établi des normes sur la quantité maximale d’aflatoxine qui doit être retrouvée dans la nourriture. Parmi les plus sévères, on retrouve l’Union européenne avec une limite de 4 g/kg d’aflatoxine dans les arachides, les noix, les fruits séchés et les céréales.
Cette législation a été émise en 1998 et permet entre autres d’assurer que la consommation de ces produits permet de ne pas atteindre une quantité nocive d’aflatoxine quotidiennement, soit de 253 à 441 ng/kg, selon une étude américaine.
Au Canada et aux Etats-Unis, on retrouve des normes moins sévères. Des normes sont aussi établies sur la quantité d’aflatoxine retrouvée dans la nourriture donnée à du bétail. Celles-ci sont de 20 kg/kg au Canada, tandis qu’aux Etats-Unis, elles varient de 20 à 300 kg/kg.
Précautions
Au Sénégal, le principal produit infesté est l’arachide et ses dérivés. L’infestation de l’arachide par le champignon apparaît aussi bien aux stades pré-récolte que post-récolte. Au stade pré-récolte, la sécheresse de fin de saison est le principal facteur prédisposant.
Consommation des graines crues ou grillées :
On recommande au consommateur de prendre le temps d’éliminer toutes les graines contaminées bien visibles à l’œil nu et amères au goût avant toute consommation.
Beurre ou pate d’arachide :
S’il a été fabriqué à partir de graines contaminées, le beurre d’arachide est potentiellement dangereux pour le consommateur. Des analyses faites il y a quelques années avaient montré que la plupart des pâtes trouvées sur le marché étaient anormalement riches en aflatoxine.
N’étant pas sûr que les choses ont évolué positivement, je recommande la modération dans la consommation de beurre d’arachide. Autant que possible, fabriquer soi-même son beurre d’arachide ou le faire faire par un artisan ou industriel sûr.
Huile d’arachide raffinée :
L’huile d’arachide raffinée ne contient pas d’aflatoxine.
Huile d’arachide brute ou artisanale :
Si l’huile est obtenue à partir de graines contaminées, elle est potentiellement dangereuse pour le consommateur.
Tourteaux d’arachide :
Mal conservés, les tourteaux d’arachide peuvent contenir beaucoup d’aflatoxine. Je recommande que ce produit soit utilisé avec modération pour l’alimentation des animaux, surtout des laitières.
Sans analyse par un laboratoire habilité prouvant que la pâte d’arachide, l’huile brute ou artisanale et les tourteaux ne contiennent pas des taux d’aflatoxine qui dépassent les normes, je recommande la modération dans la consommation de ces produits : pour la pâte d’arachide, une fois par semaine maximum, pour les graines, les trier avant la consommation ou leur transformation.
Quels sont les 4 critères que doit avoir le bon candidat pour la présidentielle de 2017 (ou 2019) ? C'est à cette question que devaient répondre hier les panélistes au Warc. La culture, l'intégrité et l'indépendance ont occupé le peloton de tête.
Quatre personnalités pour un même objectif. Hier au Warc, il était question de dégager, pour chacun des panélistes, les 4 critères d'un bon président pour la prochaine élection présidentielle prévue, en principe, en 2017. Le journaliste Mame Less Camara, Aboubacry Mbodji secrétaire général de la Raddho, Mamadou Sy Tounkara enseignant à la faculté de Droit et animateur à la 2Stv et Mamadou Ba enseignant lui aussi à la fac Droit.
Il y a au moins trois critères sur lesquels les intervenants se retrouvent. Il s'agit de la culture, de l'intégrité et de l'indépendance. S'agissant de la culture, Mame Less Camara estime que c'est une disposition générale à trouver chez un Président. Ici, la culture est traduite par l'analyste politique par une pratique et une connaissance du monde. Une certaine maîtrise des réalités sociologiques, de l'histoire et des traditions de son pays. Mais aussi une connaissance des idées anciennes et actuelles qui gouvernent le monde ainsi qu'une bonne idée des enjeux. Aboubacry Mbodji dira : "Une culture des institutions et des valeurs républicaines."
A ce titre, Mamadou Ba relève ce qu'il considère comme un paradoxe. En effet, fait-il constater, les hauts gradés de l'armée ont besoin d'un certain niveau d'étude du genre bac+4, les magistrats sont recrutés avec la maîtrise (master désormais), et les inspecteurs généraux d'Etat presque avec le doctorat. Or, le président de la République est le chef des Armées, le chef suprême de la magistrature et le patron de l'administration. Pendant ce temps, comme toute exigence, le législateur déclare que c'est quelqu'un qui doit savoir lire et écrire. M. Ba trouve cette exigence minime. Il propose que le chef de l'Etat qui est le patron de tous ces grands cadres ait au moins bac+4.
A propos de l'intégrité, les panélistes la conçoivent comme une lumière qui guide les pas du décideur suprême. Certes, il est important d'avoir l'intégrité physique (entre 35 et 70 ans, selon une proposition) et même intellectuelle, car il ne sert à rien d'avoir un président qui n'est qu'un cadavre ambulant. Cependant l'acception la plus importante de cette notion est celle liée à la morale. Le bon profil à ce niveau, aux yeux de M. Mbodj de la Raddho, c'est celui qui est honnête, irréprochable et sensible aux besoins de la population. C'est aussi cette même qualité que Mame Less Camara appelle justice. C'est-à-dire, une équité dans la répartition des richesses et une égalité des chances entre citoyens. Toutefois, cette intégrité doit être surveillée avant l'accession au pouvoir. De ce fait, Mamadou Ba intègre aussi les fonds de campagne dans cette notion. D'où viennent les sources de financement des compétitions électorales ?
Un autre point ayant fait l'objet d'un large consensus entre les hommes au présidium est l'indépendance ou bien le courage. Quel que soit le terme retenu, il a le même contenu, d'un intervenant à un autre. Il est question de la capacité de l'autorité à prendre la décision qui va dans l'intérêt général en faisant face aux groupes de pression, qu'ils soient économiques, politiques, religieux ou autres, y compris les conseillers et les proches.
A ces notions plus ou moins partagées s'ajoutent le patriotisme qui ne saurait s'arrêter à une nationalité, l'humilité, la capacité à inspirer, à impulser, la responsabilité, l'éloignement à la politique politicienne et la volonté d'inscrire son nom au panthéon des grands hommes. A noter toutefois la réaction d'un des intervenants qui pense que ce profil est celui d'un candidat idéal qu'il faudrait aller chercher peut-être à la planète Mars.
La fronde dans les rangs du Parti démocratique sénégalais (Pds) ne laisse pas insensible Me Abdoulaye Wade. Le «pape du Sopi» a convoqué le Comité directeur, demain, pour statuer sur le cas des insurgés.
Que risquent Modou Diagne Fada et compagnie, après qu'ils ont exigé la modernisation du Parti démocratique sénégalais (Pds) et défié Me Abdoulaye Wade, dont ils réclament le départ de la tête de ladite formation politique ?
Toujours est-il que le «pape du Sopi», dans l’urgence, a convoqué, demain après-midi, une réunion du Comité directeur, pour statuer sur le cas de l'ancien ministre de la Santé et ses «frères» et «soeurs» rebelles.
Me Wade qui avait sermonné Aïda Mbodj, Modou Diagne Fada, Habib Sy, entre autres, pourrait, cette fois-ci, sortir le bâton, pour taper fort sur ses «fils» et «filles» frondeurs.
D’ailleurs, le leader historique de la formation libérale a déjà donné le ton : «Je n’accepterai pas qu’on détruise le Pds».
Des sources proches de l’instance dirigeante du Pds assimilent la rébellion de Modou Diagne Fada et compagnie à «un acte de défiance» par rapport aux décisions du parti.
En effet, lors de sa réunion du jeudi 30 mai dernier, le Comité directeur avait pris la résolution de mettre fin au débat agité sur la succession de Me Wade à la tête du Pds.
«Il n’existe pas au Pds un débat sur la succession de Me Abdoulaye Wade. Le Président Wade, lui-même n’est pas encore assez essoufflé pour céder le fauteuil. Le Pds, dans l’unanimité, a accepté de le garder comme Secrétaire général national, jusqu’après 2017. Il est clos ce débat. Par voie de conséquence, aucun Congrès n’est prévu pour des renouvellements. Que tous les responsables puissent comprendre que cette décision est irréversible, et tous devraient respecter celle-ci », avait averti l’instance précitée.
Mais les insurgés n’en ont cure de cette décision ferme et «irréversible», au vu de leur attitude.
Et pour qui connaît le tempérament du «pape du Sopi», l’affrontement semble inéluctable. Un duel à mort dont le Pds sera le grand perdant.
Entre Moustapha Niasse patron de l'Alliance des forces du progrès (Afp) et son ex-numéro 2 Malick Gackou, la page semble être définitivement tournée. Surtout qu'au cours d'une interview accordée hier à nos confrères de Radio France Internationale (Rfi), le leader du Grand parti dit ne rien devoir à son ancien mentor.
"Je ne dois absolument rien à monsieur Moustapha Niasse ! Je suis désolé de le dire, mais avant d'être à l'Alliance des forces de progrès (Afp), j'étais aussi au Parti socialiste (Ps) et je suis un enfant issu des milieux pauvres. Je me suis battu. Je suis une sorte de "self-made-man" qui a essayé de se battre pour réussir sa vie. Bien évidemment, en étant à côté d'un homme aussi prestigieux (NDLR : Moustapha Niasse), quelque part on apprend toujours quelque chose, mais personne ne m'a fait."
Ces confidences sont d'El Hadji Malick Gackou. Et le secrétaire général de la nouvelle formation politique dénommé Grand Parti les a tenues hier, au cours d'une interview accordée à nos confrères de RFI.
Dans sa lancée, l'ex N°2 de l'Alliance des forces du progrès (Afp) a soutenu que le Grand parti n'est pas une formation politique de contribution, mais un parti qui est né pour obtenir le pouvoir. "Je pense que nous devons participer aux futures compétitions électorales. Je ne comprends pas qu'on puisse avoir un parti politique, qu'on soit avec des jeunes qui ont été avec vous depuis le début, et aujourd'hui que vous n'avez plus de possibilité d'être président, vous dites : non, on va soutenir le candidat qui est en place", a dit l'ancien ministre du Commerce.
Malick Gackou qui poursuit : "Je ne peux pas penser que simplement parce que le président Niasse veuille conserver son poste à l'Assemblée nationale, numéro 2 de l'Etat, qu'il prenne la décision que l'Afp n'aura pas de candidat aux prochaines élections. Je crois que cela est inadmissible et nous ne l'avons pas accepté".
Quid des objectifs de sa nouvelle formation politique qu'il vient de mettre sur place ? Gackou soutient que le Grand parti n'est créé ni pour une personnalité ni contre une personne. "(…) Nous avons créé ce parti pour conquérir le pouvoir. Mais en ce qui concerne la prochaine présidentielle, il faudrait d'abord qu'on sache à quelle date elle va se tenir. Et une fois qu'on saura la date, mon parti se prononcera, librement et démocratiquement", a conclu Malick Gackou.
PAR ABDOU KHADRE MBACKE
LE MARI, CE CHEVAL RARE ET CHER...
Entre «Mouvement prendre soin de son mari», «Mari, l’homme adoré», «Douceur de nuit ou de matinée», «fraîcheur du soir et de la lune», «Le coin des femmes», «Jongué ci bir keur ou ci biir cine», les femmes désespérées se perdent dans leurs calculs
Le pays est-il maudit à tel point que les femmes sénégalaises, tous âges confondus, pourtant biens éduquées, belles, bien faites, riches et intelligentes ne trouvent pas d’époux pour fonder un foyer ?
Et d’aucunes qui échappent à cette tentation du diable finissent tout simplement par faire des réseaux sociaux leur chien de garde ou leur fusil d’épaule. Sur Facebook, c’est le déballage total. Des pages à la limite conçues ou spécifiquement dédiées à la gent féminine dont le seul génie est d’être bien perçue par celle masculine.
Entre «Mouvement prendre soin de son mari», «Mari, l’homme adoré», «Douceur de nuit ou de matinée», «fraîcheur du soir et de la lune», «Le coin des femmes», «Jongué ci bir keur ou ci biir cine», les femmes désespérées se perdent dans leurs calculs d’épiciers très millimétrés.
On peut dire sans risque de se tromper que le manque de maris hante le sommeil des belles nymphes et demoiselles sénégalaises. Musulmanes ou d’obédience chrétienne, elles vivent toutes cette situation cauchemardesque. Elles ne trouvent pas un homme qui devrait leur passer la bague au doigt.
Ministres, Dg, Pdg, diplomates, banquières, médecins, avocates, journalistes, chefs d’entreprise, restauratrices, musiciennes, danseuses, commerciales, femmes de ménage, vendeuses ambulantes, vendeuses de poissons, laveuses, étudiantes sont toutes touchées par cette carence fulgurante, personne n’y échappe.
C’est incroyable ! Vu leur beauté, finesse, rondeur, générosité, intelligence et pourtant ce n’est pas du vent.
Appelées toujours par leur nom de jeune (à défaut d’entendre madame), elles vivent souvent très mal cette situation pesante et inquiétante pour elles et pour leur famille en général. Ayant une crainte de ne pas trouver de mari avant la ménopause, le phénomène «Je fais mon enfant» fait des ravages dans le pays.
Mais faudrait-il leur en vouloir quand on sait que chaque personne souhaite avoir un héritier ou une héritière, sans oublier que tout être humain a des pulsions et désirs sexuels ? Je vous laisse juger de telles assertions qui cette fois-ci nous portent au-delà du stupide.
Les marchés et boutiques de tissus de toutes sortes, accessibles à toutes les bourses, jalonnent le pays tout entier. Pourtant, sous nos yeux éberlués, défile le paradoxe de nos dames et de nos filles si peu couvertes à la limite de l’indécence.
Les incriminées avouent habiller leur corps pour mieux les exposer à l’appréciation des hommes. L’image projetée au regard anticipe la satisfaction d’une attente prêtée curieusement à celui-là qui s’en offusque si bruyamment. Les cœurs et les esprits bien pensants sont choqués de cette beauté douloureusement irritable de tant de douceurs vulgarisées.
Pourtant, avec toute cette masse de «connaissances» virtuelle-réelle, les dames n’arrivent pas à réussir et mener une vie conjugale sans austérité ou dirai-je, sans tortuosité. Elles sont indépendantes, autonomes et bénéficient d’une aisance financière.
Elles travaillent, ont de très bons salaires, une maison ou un appartement, un compte bancaire bien garni, une voiture, une calebasse remplie de bijoux. Elles sont belles, intelligentes, bien faites, mais bêtes des fois, très bêtes. C’est dommage, mais le Sénégal ne vit que de pénuries (argent, électricité, travail, eau, sang et mari...).
Elles n’ont toujours pas compris que ce n’est pas la tenue extravagante qui attire. Le corps est le temple de l’esprit, mais dommage qu’il est si annihilé par la nudité de nos sœurs. Et le ciel, de colère, gronde ces hommes aux discours incohérents : «Le corps de la femme si mal vêtu est responsable du mauvais hivernage de l’année 2014.»
La sentence est tombée d’un sermon indigné où la colère de Dieu a été convoquée pour que s’abattent les foudres de l’enfer sur les insoumises dévoilées. Même les yeux du ciel dardent leur courroux sur la nudité libertaire des humaines.
Connaissant si bien leurs partenaires, les femmes usent des vêtements et d’autres accessoires afin de mieux mettre en valeur ce qu’elles ont de mieux à offrir à l’homme, pour le divertir de l’essentiel qui se trouve ailleurs que sous les froufrous. La femme sénégalaise est en train de créer une révolution en extrayant ses libertés individuelles de la surface de supervision de l’homme.
En montrant aujourd’hui ce qui hier était caché, la femme pose un acte politique qui brise des liens afin de mieux en créer d’autres à son avantage. Ces nouveaux vêtements réinventent les rapports de la femme au corps social et à son propre corps.
En s’habillant, la femme refuse de se couvrir et se met en valeur en exposant ses atouts et ses atours. Il est ici question de divertir par des effets d’inhibition et d’illusion afin de mieux se camoufler dans l’espace politique miné et balisé par les couturières-stylistes.
Pourtant ces femmes sont indépendantes, autonomes et bénéficient d’une aisance financière. Y a-t-il réellement une crise d’époux dans le pays ou est-ce qu’elles vivent des liaisons avec des esprits maléfiques ?
Il faut de nouvelles Assises nationales pour apporter des propositions et des solutions à cette pénurie de maris, ces femmes espèrent trouver une solution définitive dans le programme «Sénégal émergent», en y trouvant leur compte sans ralentir la cadence. Pourtant, la solution est toute simple : demandez la main des hommes célibataires ou déjà mariés aux élans polygames.
Ne vous découragez pas Mesdames, ce n’est pas encore la fin. A bien des égards choses bonnes ou mauvaises, la culture pourra vous tirer l’épingle du jeu. Edmond Rostand disait : «Une femme est plus dangereuse d’autant plus qu’elle est instruite.» Alors Mesdames, instruisez-vous !
Allez à la recherche de la culture générale. Je ne parle pas de culture musicale sénégalaise avec un Sir Waly Seck qui se meut dans une pièce de 500 mètres carrés rien que pour vous faire plaisir.
Non plus dans le «Dakar by night» ou dans les airs de lupanar géant du «Dakar ne dort pas», où on retrouverait des fillettes osant le balconnet et des garçons affûtant le bâtonnet qui seront prêts à se jouer des scènes de films «soft» synonymes d’un «Serial killer» américain.
Arrêtez ces jeux de mots futiles, sincèrement ça ne nous remplit pas. Ces grincements de mots doux et fous ne seront jamais un outil d’excitation ou de surexcitation en notre égard. La tête toute pleine et non ringard, c’est tout ce qu’il vous faut pour réussir. On serait prêt à discuter n’importe quel prix si la situation se produisait.
Ainsi, la dot aura comme appui la simplicité, accompagnée surtout d’un Cv moral et humble. Les temps changent Mesdames ! Prenez l’initiative, car en ces temps de crise, les moustachus appréhendent grave.
Stress du chômage, crainte de la femme libre, appel des festivités et des sorties futiles sans engagement.
Ce n’est pas gagné d’avance, mais croyez-y, Monsieur mon mari est là, tout proche.
LES LIGNES DE TIDIANE KASSÉ
MULTIPLE PHOTOS
LE BAL DES POURRIS, SUITE
Il est fourbe, il est retors, mais Blatter n'est pas buté. Ou alors sa capacité à "buter" a des limites que sa résilience n'a pu soutenir. Blatter part. Merci
Mon Dieu… Blatter a démissionné ! Dix-sept ans à la tête de la Fifa et toute l'indignité de la sortie ratée. Un léger sifflotement aux lèvres, on ira fleurir sa tombe.
On n'aimait pas Blatter. Ce n'est pas une question d'homme, mais une histoire de méthode. De durée au poste pour couvrir des pratiques mafieuses qui empestaient jusqu'à des milliers de kilomètres de Nyon, la ville-siège de l'instance internationale en Suisse.
On est tombé sur la dépêche à 17 h 35. Sur le site de Rfi, il est marqué : "Urgent - Le Suisse Joseph Blatter démissionne de son poste de président de la Fédération internationale de football." On se frotte les yeux, on navigue dans le net, fébrile, suspendu à un doute impossible. La confirmation est partout.
Il est fourbe, il est retors, mais Blatter n'est pas buté. Ou alors sa capacité à "buter" a des limites que sa résilience n'a pu soutenir. Blatter part. Merci.
"Ce mandat n'a pas le soutien de l'intégralité du football mondial", a-t-il lancé. On s'en tamponne. Ce qui importe se trouve dans l'avenir. Dans ce qu'il faut changer, ce qu'il faut construire, ce qu'il faut éviter. Blatter n'a pas été mal réélu pour être déçu des urnes. Etre conduit à un second tour pour le dernier scrutin de sa vie, après dix-sept ans de présidence, à 79 ans qui plus est, n'est pas une honte absolue.
Il avait bien les allures d'un dictateur tropical, apte à sourire devant 99 % à l'élection, mais tout de même…
On continue de tendre l'oreille vers Washington. On va suivre le déroulé de cette affaire de corruption où les têtes "fifaiennes" qui tombent ne sont pas les derniers des pouilleux. On verra les gros orteils qui vont finir par se mouiller, les tibias qui vont être engloutis par les eaux, les naufragés qui vont disparaître.
C'est un bonheur de voir le vide se creuser et se retrouver à redéfinir l'avenir. Lequel, cependant ?
Sur les médias français hier, la surprise de la démission de Blatter passée, la question était de savoir si Michel Platini allait être candidat. Que leur vessie leur serve de lanterne. On espère simplement que l'Afrique sera assez mature pour comprendre les raisons de la défiance qui s'impose vis-à-vis du bonhomme.
Enfermé dans l'européanisme et porté par la toute puissance de l'Uefa, Platini ne voit pas le monde au-delà de la Méditerranée. Quand il s'est cru assez intelligent pour défendre le Maroc sur l'affaire "Ébola et la Can", le Comité exécutif de la Caf l'avait recadré. Ce n'était pas sa première glissade. Capitaine de l'équipe de France en 1976, alors sur la route de l'Amérique du Sud pour une tournée qui l'emmenait au Brésil, il était resté dans Le Concorde, lors de l'escale à Dakar. Les "Bleus" ont eu leur bain de foule, il s'est enfermé dans la solitude.
Que ceux qui l'aiment le défendent, la valeur qu'il donne à l'Afrique n'est pas une inconnue.
S'il veut le fauteuil de Blatter aujourd'hui, il lui faudra faire les capitales africaines. Souffrir l'humidité et la chaleur, braver les moustiques et les mouches, trainer sur quelques terrains squelettiques et prendre en compte l'état de dénuement d'un continent qui entend parler des milliards de dollars de la Fifa en courant dans le sable et la pierraille.
Platini n'a jamais osé lancer sa candidature devant Joseph Blatter. Une seule raison à cela : la peur de la défaite et la conviction que le Suisse était indéracinable. Avec les 54 voix de l'Afrique qui pèsent du quart des voix de la Fifa, plus ce que son président pouvait glaner en Amérique du Sud, dans la Concacaf, en Asie et en Océanie, "le monde selon Blatter" était un bastion inexpugnable. Cela sentait la corruption à plein nez, mais l'évidence était dans les urnes.
Ce que Platini n'a jamais osé faire du "vivant" de Blatter, la "mort" de ce dernier pourrait le guider. La Fifa évolue en dehors de la galaxie politique, mais on mesure ce que pèse la Françafrique sur le continent. Avec des fédérations dont l'indépendance est attachée aux subsides de l'Etat, les votes passeront par la valise diplomatique.
Rejeter Platini n'est pas accepter Hayatou. On n'a pas combattu l'éternelle présidence du Camerounais à la direction de la Caf pour le voir trôner à la Fifa. Elu depuis 1988, endormi sur les gradins quand la chaleur enveloppe les stades, mais surtout porté par ces tendances mandarinales qui caractérisent les hautes instances du sport mondial, on pourrait bien le laisser s'éteindre sur "son" Afrique. C'est le drame d'une Confédération africaine de football où tout se ramène à une identité et qui, malheureusement aujourd'hui, n'offre rien de sérieux qui puisse signifier la différence dans la gestion de la Fifa.
Abdoulaye Wade s’en est souvent sorti quand il s’est agi de crise au sein de son parti. Mais fera-t-il la sourde oreille face à Fada, Aïda Mbodj, Mamadou Lamine Keïta, quelques rares libéraux qui ont échappé à la marée de Benno bokk yaakaar dans les régions aux dernières Locales ?
Un tournant pour le Parti démocratique sénégalais. La fronde de Modou Diagne Fada et Cie ne peut être minimisée par Abdoulaye Wade. Le secrétaire général a su, avec sa ruse inégalable, résoudre nombre de crises internes par une solution Ddr (Désarmement, démobilisation, réinsertion) propre aux conflits armés.
Le vocabulaire sied puisqu’il faut bien se rendre compte qu’il s’agit d’une guerre sans merci entre Libéraux, entre potentiels candidats à la succession du «Pape du Sopi».
«Nous voulons nous battre à l’intérieur de notre parti pour le réformer, pour le structurer, pour renouveler les secteurs du parti, les fédérations du parti et la direction nationale du parti», a dit le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates.
C’est une rébellion à laquelle Wade fait face, de façon surprenante sans doute, puisqu’il ignorait que des responsables comme Aïda Mbodj, Mamadou Lamine Keïta, Habib Sy,
etc., étaient dans le lot. Il est vrai que Wade président de la République a su étouffer la fronde des 12 députés pro-Idrissa Seck par l’arme de l’exclusion et, parfois, par des strapontins «argentés». Comme il l’a fait avec Macky Sall d’ailleurs qui a démissionné de lui-même de l’Assemblée nationale, du Pds et de la mairie de Fatick.
Réformistes contre conservateurs
Il est vrai aussi que Wade, renvoyé dans l’opposition le 25 mars 2012, a gagné le pari des Législatives en surclassant les frondeurs comme Pape Diop, Baldé et autres (4 députés), après avoir imposé Oumar Sarr coordonnateur du Pds.
Il s’est retrouvé deuxième avec 12 députés. Il a réussi à faire passer la pilule de la candidature de son fils, Karim, à la Présidentielle, poussant Souleymane Ndéné Ndiaye par exemple à créer son propre parti. Mais cette fois-ci, la liste des réformistes n’est pas que longue ; elle est aussi lourde de poids politiques qui feront face à des conservateurs, parce qu’«adeptes du statu quo», «sentant leur disparition devant la représentativité».
Presque de ce qui reste du grenier électoral de son parti sur la base en tout cas des résultats des dernières Locales. Mais comment va-t-il s’y prendre ? Fera-t-il la politique de l’autruche en prenant cette rébellion pour de la «poussière» ?
Il l’a fait pour le choix de Karim, contre vents et marées. Mais cette opposition qui s’apparente à un courant a posé un acte de défiance contre la personne de Wade qui veut rester secrétaire général jusqu’à la prochaine Présidentielle.
Wade face au cas Oumar Sarr
Wade sait aussi jouer la carte de l’apaisement pour reporter ou annihiler des velléités de rébellion.
Dans ce cas de figure, il ne perdrait pas à recevoir les frondeurs et à les rassurer. Quitte à calmer les nerfs, en attendant de les diviser. Quitte aussi à «tuer» Oumar Sarr qui attend la contrepartie de son soutien affiché à la candidature de Karim Wade à la Présidentielle.
Seulement, le coordonnateur du Pds n’a jamais fait l’unanimité. Farba Senghor ou Fatou Thiam ont toujours contesté son leadership.
Et Wade lui-même avait pourtant désavoué son numéro 2 du parti en déclarant dans un entretien avec le journal français Le Monde : «Le Pds est le parti majoritaire, même s’il est dispersé du fait de l’absence d’un leader capable de fédérer tout le monde.»
Et ce leader c’est Oumar Sarr qui assurait son intérim alors qu’il était à Versailles.
Le Tribunal des pairs du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) a adressé un «avertissement» au correspondant du journal L’Observateur à Tambacounda, Pape Ousseynou Diallo pour traitement déséquilibré de l’information. Cette «sanction» est prise à l’issue de la réunion du Tribunal des pairs tenue à Dakar, le jeudi 28 mai, pour examiner une plainte du député-maire de la ville de Tambacounda, Mame Balla Lo contre Pape Ousseynou Diallo, déposée auprès du CORED.
Non content du traitement de l’information dans un article paru dans le journal L’Observateur, le citant nommément, Mame Balla Lô, le député-maire de la ville de Tambacounda a saisi le CORED d’une plainte contre le correspondant local du quotidien du Groupe futurs médias. Le Tribunal des pairs de l’instance d’autorégulation des médias qui a statué sur la plainte le jeudi 28 mai 2015 à la Maison de la Presse à Dakar a adressé un «avertissement» au journaliste, informe un communiqué du CORED.
En effet, les faits remontent 20 avril 2015. Dans son édition du jour, le journal L’Observateur publie un article intitulé «Les dégâts de la visite de Macky Sall à Tamba». Le plaignant soutient que les faits relatés dans cet article sont «faux et sans fondements». Il accuse le journaliste d'être coutumier des faits et de faire le jeu de son rival politique de même parti, pour le discréditer aux yeux de l´opinion. Aussi se plaint-il, enfin, de la non publication par L´Observateur de la mise au point envoyée à cet effet par le service de presse et de communication de la Mairie. Ce qu´il considère comme une violation du droit de réponse. C’est pour toutes ces raisons, que le maire de Tambacounda a saisi le Tribunal des pairs pour, dit-il, «être rétabli dans ses droits», se considérant «victime de propos diffamatoires», rapporte la source.
Dans sa réponse à la plainte, envoyée au CORED, le directeur de publication de L’Observateur a réfuté les arguments du maire, Mame Balla Lo. Mieux, il a demandé que le plaignant apporte la preuve qu’il a été reçu par le président de la République. Par ailleurs, le directeur de publication de L’Observateur est revenu sur le passé judiciaire du député-maire avant de déclarer n’avoir jamais reçu dans sa boite électronique le démenti du plaignant, précise le texte du CORED.
AVIS du Tribunal des Pairs
Après examen du dossier et enquête à Tambacounda, le Tribunal a constaté le «caractère tendancieux de l’article et de son titre ainsi que l’absence de sources fiables pour étayer les informations véhiculées par le journaliste». Il déplore également «le déséquilibre dans le traitement de l’information, en relevant que tous les faits évoqués dans l’article (les pancartes contre M. Lo, le fait qu’il n’ait pas été reçu par le président Macky Sall, sa condamnation à six mois de prison, sa chute), soient orientés contre le maire, sans que lui soit donnée l’opportunité de donner sa version des faits évoqués».
En conséquence, «le Tribunal des pairs adresse un avertissement au correspondant de l’Observateur à Tambacounda, Pape Ousseynou Diallo pour traitement déséquilibré de l’information». Par la même, l’instance d’autorégulation des médias rappelle à tous les journalistes «l’impérieuse nécessité de faire preuve de professionnalisme en toutes circonstances, de rester en dehors des querelles partisanes et de s’informer toujours auprès des différents acteurs, une exigence encore plus forte lorsqu’ils sont rivaux».
LE PORTRAIT-ROBOT DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE 2017
PROBITE ET COMPETENCE, INTEGRITE, ETHIQUE DE LA RESPONSABILITE ET INDEPENDENCE
Lors d’un débat public sur le thème «Quels critères pour le choix d’un président de la république du Sénégal à la prochaine élection présidentielle (2017- 2019)?» organisé hier, mardi 2 juin, au Centre de Recherche Ouest Africain (WARC) de Dakar des panélistes ont dressé le portrait-robot du futur chef de l’Etat du Sénégal. Selon eux, celui-ci doit avoir la probité et la compétence, l’intégrité physique et moral, l’éthique de la responsabilité et de l’impartialité et être indépendance.
Probité et compétence, intégrité physique et moral, Ethique de la responsabilité et de l’impartialité et Indépendance, ce sont là les quatre critères à mettre en avant dans le choix du président de la République à la prochaine présidentielle. Ce portrait-robot du futur chef de l’Etat du Sénégal a été dressé par des panélistes lors d’une conférence organisée au Centre de Recherche Ouest Africain (WARC) de Dakar hier, mardi 2 juin, sur le thème «Quels critères pour le choix d’un président de la république du Sénégal à la prochaine élection présidentielle (2017- 2019)?».
Le secrétaire général de la Raddho un des panélistes revenant sur le thème de cette table-ronde, a donné ces quatre critères à remplir pour faire un bon président de la République. Pour Aboubakry Mbodji, il faut, entre autres atouts, «la probité et la compétence, l’intégrité physique et celui moral, l’étique de la responsabilité et celui de l’impartialité et de l’indépendance».
Le journaliste Mame Lesse Camara, lui aussi conférencier dira qu’un des problèmes du Sénégal, datant d’avant même l’indépendance, c’est la puissance des chefs religieux et des dirigeants spirituel sur l’histoire électorale du Sénégal. «La course des politiciens vers le soutien apporté par les chefs religieux est une véritable problématique qu’il faut bien regarder», a-t-il relevé.
L’affaire Karim Wade s’invite au débat
Par ailleurs, interrogé sur la décision du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire concernant la condamnation de Karim Wade le secrétaire général de la Raddho, a souligné que cette sortie «est motivée par les différents communiqués de la Raddho. Parce que pour lui, cette organisation a beaucoup fait pour dénoncer l’arrestation arbitraire de Karim Wade et Cie».
A en croire Aboubakry Mbodji la Crei est une juridiction spéciale avec des procédures spéciales portant atteinte au droit à un procès équitable. Et c’est dans ce cadre que la décision des Nations Unis réconforte le combat tant mené par la Raddho. «Nous avons toujours demandé à ce qu’il y ait de la transparence, de la redevabilité et des institutions de contrôle sur cette affaire de la Crei». Selon lui, en tant que membre de la société civile, ils ont pour devoir de rendre compte car c’est une demande citoyenne, mais qu’il faut faire de façon juste.
«Pourtant l’article 13 de la Crei a dit clairement que si on arrête quelqu’un pendant 6 mois et qu’on n’arrive pas retrouver les preuves pour lesquelles il a été accusé, il doit au moins bénéficier d’une liberté provisoire. En plus, je pense que si vous accusez quelqu’un, c’est à vous, en tant qu’accusateur, d’apporter les preuves. Aujourd’hui le renversement de la charge de la preuve doit être revue», martèle-t-il.
Et ce qui est absurde dans la nature de la Crei, dit-il, c’est que cette dernière est une Cour créée par une loi interne à savoir celle de 1981. «La Constitution est au-dessus de la loi créant la Crei du point de vue de la hiérarchie des normes. Et pourtant, on applique la Crei au détriment de la loi fondamentale. Dans ce cas, la Crei a violé les dispositions même de la constitution», soutient-il.
LE DANTEC ET FANN MARCHENT.... AU RALENTI
GRÈVE GÉNÉRALE, OBSERVÉE DANS PLUSIEURS HÔPITAUX DU PAYS
Des usagers de Le Dantec et Fann ont souffert hier, à cause de la grève du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas).
Mame Binta Samba n’oubliera pas de sitôt son séjour hier, à l’hôpital Aristide Le Dantec. Elle a eu toutes les peines du monde, pour bénéficier de soins, malgré qu’elle se soit organisée pour être à l’hôpital avant 9 heures, le matin.
Venue de Cambérène, elle espérait d’abord faire une radiographie de son poignet, avant de recevoir des directives médicales d’un spécialiste, mais son déplacement n’a servi à rien.
La désolation de Mame Binta est à la hauteur de sa taille élancée, teint noir et bien entourée de son grand boubou noir.
Son mouchoir de tête penché du côté gauche laisse apparaître sa fatigue, mais surtout son dégoût par rapport à cette grève du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas).
«Si seulement, j’ai été au courant de cette grève, certainement que je ne serais pas là», rouspète-t-elle. Evidemment !
Mais pour elle, le coup est déjà parti. Elle va devoir repasser, malgré la longueur du trajet DantecCambérène et les contraintes liées à son âge, qui avoisine sans doute la soixantaine.
Mais ce calvaire de Mame Binta Samba n’est rien comparé à celui de Pape Seck, qui avait un rendez-vous hier au service d’urologie du même établissement de santé.
C’est à peine s’il tenait sur ses deux jambes, malgré le soutien de son «jeune frère» Elimane Seck. Tenant par devers lui des ordonnances, il dit avoir fait le pied de grue devant le bureau d’un des responsables du service, sans jamais être reçu.
Même s’il vient de la Médina, il ne s’en offusque pas moins d’avoir payé «2 000 francs de taxi pour venir inutilement». Pourtant, il fait remarquer qu’il y avait un service minimum en urologie, mais il n’a pas eu la chance d’être pris, parce qu’il y avait d’autres urgences.
C’est la situation quasi identique qu’on a trouvée à l’hôpital de Fann. Au service de neurologie, ce n’était pas le grand engouement aussi bien chez les usagers que chez le personnel ou du moins une partie du personnel.
Parmi celui-ci, certains manifestent fièrement leur adhésion au mouvement de grève, parce qu’ils en ont «ras-le-bol de voir» leurs revendications non satisfaites. Dans ce service, tout marche au ralenti malgré la prise en charge des urgences. Des malades ont été renvoyés à jeudi tandis que d’autres ont vu leur rendez-vous repoussé jusqu’à lundi prochain.
Il faut dire que le contexte national, marqué par le magal de Darou Mousty qui coïncide avec la grève générale de 48 heures des 2 et 3 juin 2015 avec respect des urgences et du service minimum, a poussé le Comité national de lutte à décider d’épargner les structures sanitaires qui doivent assurer la couverture de cet important évènement religieux.
Ainsi, les militants des districts de Darou Mousty et de Kébémer et des hôpitaux de Touba et ceux de l’hôpital régional Amadou Sahir Mbaye de Louga ont été invités de ne pas observer le mot d’ordre de grève pour assurer la couverture médicale à tous les pèlerins pendant ces deux jours.