Le gouvernement du Sénégal n'a pas mis du temps pour répliquer à l'Avis N°4/2015 (Sénégal) adopté le 20 avril 2015, du groupe de travail des Nations unies. Avis qui qualifie la détention de Karim Wade d"'arbitraire" et qui demande de "prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice subi, en prévoyant une réparation intégrale".
Dans un document en date du 29 mai 2015, intitulé "Note du gouvernement du Sénégal au Groupe de travail sur la détention arbitraire", un ensemble d'arguments de droit et de "bon sens", de fond et de forme, sont alignés, prenant le contre-pied du groupe de travail des Nations unies.
L'une des caractéristiques de l'Avis rendu par le groupe de travail des Nations unies, est le non-respect assumé du principe du contradictoire. L'Avis rendu l'indique clairement. "Le groupe de travail a communiqué au gouvernement le 25 juin 2014 l'ensemble des informations reçues de la source. Le gouvernement disposait alors de 60 jours pour répondre.
Ce délai expirait le 24 août 2014, or cette réponse n'a été soumise au Secrétariat du Groupe de travail que le 26 août 2014, sans que le gouvernement n'ait sollicité des délais supplémentaires ni apporté quelque explication. En conséquence, la réponse du gouvernement ne saurait être admise au dossier et prise en compte dans l'appréciation du groupe de travail".
Une décision que le gouvernement du Sénégal a eu du mal à digérer. Le ton est rugueux. "L'Etat du Sénégal dénonce avec vigueur le traitement déséquilibré, incohérent, voire tendancieux et donc inacceptable que le Groupe a réservé à la cause dont il est saisi".
Colère mais d'abord, surprise. En effet, si le gouvernement confirme bien que "les éléments de réponse apportés par le Sénégal au résumé du cas soumis au Groupe de Travail et transmis par son Président-Rapporteur par lettre datée du 25 juin 2014, ont été communiqués au dit Groupe par la Mission Permanente du Sénégal auprès de l'Office des Nations unies à Genève le 26 août 2014, soit le lendemain de l'expiration du délai de deux mois retenu par le Groupe de Travail", c'est "contre toute attente", que "le Groupe de Travail (…) a pourtant décidé d'écarter la réponse du Sénégal en s'appuyant sur le motif qu'elle serait parvenue à son secrétariat le lendemain de l'expiration de ce délai".
Or, le fait de n'avoir pas pris en compte sa réponse est une faille majeure dans la démarche du groupe de travail, dévalorise l'avis, accuse le gouvernement. "Rien dans les "Méthodes de travail" de ce Groupe n'invite à une telle rigidité, parfaitement contreproductive". Le document indique que "dans la pratique, les Méthodes de travail du Groupe se sont plutôt accommodées (Ndlr : dans le passé) d'une application la plus souple…".
Le Burundi cité en exemple…
Et de citer le cas récent du Burundi qui a bénéficié d'une prolongation de délai. "Cet accueil s'oppose totalement (…) au sort qui a été celui d'autres réponses gouvernementales comme dans l'Affaire François Nyamoya qui a fait l'objet de l'avis n° 17/2012 (Burundi) adopté par le Groupe de travail à sa 64ème session, 27-31 août 2012"
Le Groupe de travail, au paragraphe 25 de cet avis, avait recueilli la réponse de l'Etat burundais, présentée hors délai, en ces termes : "Bien que le Gouvernement du Burundi n'ait pas répondu à la communication du Groupe de travail dans les délais prévus selon les méthodes de travail du groupe, le Groupe de travail a décidé, à titre exceptionnel, de prendre en compte les éléments mis à la disposition du Groupe avant sa délibération."
Pour le gouvernement du Sénégal, c'est du deux poids, deux mesures que rien ne peut expliquer. Plus grave, avance l'Etat du Sénégal, "le Groupe de travail a déclaré dans l'avis concernant le Sénégal (paragraphe 23) que jusqu'à sa délibération, il continuait à être alimenté en informations par "la source" (le plaignant)".
Dans ces conditions, poursuit-il, "le Groupe de travail, soucieux du respect du principe du contradictoire, aurait dû œuvrer pour recueillir la réaction du Gouvernement au sujet de ces informations ou, tout au moins, écarter toute nouvelle information provenant de la source ou de plusieurs associations ou organismes privés désireux, comme ce fut le cas, d'influer sur le cours du traitement de la requête soumise au Groupe".
Conséquence : "le Groupe de Travail, contre toute attente (…), a préféré garder un silence le plus complet, neuf mois durant, sur la suite qu'il a entendu réserver aux réponses du Gouvernement sénégalais qui n'aura même pas reçu le plus simple des "accusés de réception" de ses réponses.
Les griefs ne sont pas que procéduraux. Dans le fond, l'Etat relève des "dysfonctionnements" en série. Comme le fait ainsi consigné dans le document que "le Groupe de travail a (…) méconnu les limites de sa compétence qui consiste à rechercher le caractère arbitraire ou non de la détention d'une personne et non à sesubstituer à l'appareil judiciaire national qui a eu à se prononcer, dans toutes ses composantes saisies et à tous les niveaux de la procédure, sur des recours répétitifs dont l'unique objet était d'empêcher le déroulement normal du procès".
Les reproches vont jusque dans la volonté délibérée de fermer les yeux devant des éléments du dossier. "La conclusion de l'avis, en dépit de la référence à des éléments qualifiés de "crédibles" et de "concordants" fournis par la source, semble ne reposer que sur un grief de non-respect des délais de détention, sans autre souci de précision". Or, poursuit le document, "s'il y a eu deux mises en demeure, elles correspondent à des faits ou motifs différents de détention. Ce que le Groupe n'a pas cru devoir vérifier".
L'Etat théorise ainsi une "cécité" volontaire doublée d'une "appréciation négative sur les institutions d'un Etat souverain, membre respecté des Nations unies, sans prendre le soin d'exiger les pièces de procédure se rapportant aux allégations de "la source" qui en est détentrice". En commentant de la sorte une décision de justice, le groupe de travail de l'ONU se livre "à des développements dignes d'une juridiction d'appel ou de cassation".
Le gouvernement, de demander "solennellement au distingué Groupe de travail de reconsidérer son avis à la lumière de la présente contribution et de ses éléments de réponse initiale".
À propos du groupe de travail des Nations unies
Le Groupe de travail sur la détention arbitraire est un organisme mandaté par l'Onu, regroupant des experts indépendants des droits humains qui enquêtent sur des cas d'arrestation et de détention arbitraire qui peuvent être en violation du droit international des droits de l'Homme. Il a été établi en 1991 par l'ancienne Commission des droits de l'Homme des Nations unies comme l'une des "procédures spéciales" créées pour surveiller les violations des droits de l'Homme et est actuellement sous la tutelle du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu.
En 2010, son mandat a été prorogé par le Conseil pour trois autres années. Après vérification de l'information à partir d'une variété de sources, y compris les Ong, les organismes intergouvernementaux et les familles des victimes, le Groupe de travail envoie des appels urgents aux gouvernements pour élucider le sort et la condition de ceux qui auraient été arrêtés. Elle peut également mener des missions d'enquête dans les pays qui ont adressé une invitation au groupe de travail. Des magistrats sénégalais de renom y ont siégé : feu Laïty Kama et El Hadj Malick Sow.
Les avis du groupe de travail des Nations unies n'ont pas la même puissance injonctive que les décisions du Haut Commissariat aux droits de l'Homme, les déclarations du secrétaire général de l'ONU, ou de l'Assemblée générale de l'ONU.
Organe de consultance et de conseil, le Groupe de travail est du reste très actif, même si certains de ses membres, à l'image de la Fifa, font souvent preuve d'une…certaine fragilité, à l'image de beaucoup "d'experts indépendants" à travers le monde.
Naître et mourir ! Voilà deux actes, deux états, situés sur les deux extrémités de l’existence humaine. La naissance et la mort sont l’Alpha et l’Oméga de notre passage sur terre. L’un est le commencement de l’aventure fantastique, alors que l’autre en est le couronnement.
L’existence et la finitude s’inscrivent toutes les deux dans le registre de la fatalité des situations limites sur lesquelles l’action de l’homme n’a pas beaucoup d’effet. On ne choisit pas sa naissance et on ne choisit non plus rien de ce qui y est afférent : les parents, le moment et le lieu. Tout comme on ne choisit ni l’état de la finitude ni ses nombreuses implications.
La finitude est une condition existentielle imposée par un destin implacable qui transcende la volonté de l’individu. La vie n’est pas un choix personnel. «Il est sûrement faux, écrit Albert Camus dans L’homme révolté, de dire que la vie est un choix personnel.» On n’a pas le choix pour être né.
Mais le choix délibéré portant plutôt sur la mort que sur la continuité de la vie n’est pas du tout une absurdité, c’est-àdire un acte absolument gratuit et dépourvu de motivation. Tout acte suicidaire a une cause. Que la cause soit juste ou injuste, conforme ou non aux valeurs en vigueur, est une autre question.
En dernière analyse, ce sont les possibilités et les limites du sujet qui, selon Lombardi, fournissent la base des valeurs morales. On clame haut et fort qu’une fin brutale de la sorte ne saurait correspondre à nos valeurs intrinsèques et que le sens de l’absurde ne se trouve nulle part sur la ligne de notre orthodoxie.
Pourtant, les cas de suicide continuent d’être enregistrés dans les milieux des âmes foncièrement croyantes. La foi peut-elle servir de rempart contre le suicide ? Le sujet suicidant a-t-il une foi réelle au moment de l’acte ?
Dans certains cas, les sujets suicidants, après s’être remis de la torpeur, au lieu de se mettre à proférer des imprécations à la vie, au lieu de lancer des anathèmes aux responsables de leur situation accablante, évoquent le nom du Seigneur et demandent des excuses aux badauds pour la stupeur qu’ils ont causée. Le suicide, si l’on se fie aux apparences, peut bien s’accommoder de la foi.
Le suicide est vu comme un crime commis sur soi-même. L’on se pose la question de savoir si le sujet suicidé garde sa lucidité intégrale au moment de l’accomplissement de l’acte. Il n’est pas surprenant que certains pensent que le crime est une fatalité. On y procède, l’intellect étant mis en léthargie et les yeux bandés.
Ces réflexions préliminaires, parmi tant d’autres, teintées certes d’abstractions totales, sont largement inspirées au rédacteur de ces lignes par des souvenirs vagues et lointains qu’il garde encore d’un événement tragique passé à l’époque de jeunesse, dont il a été lui même l’un des nombreux témoins oculaires et qui a eu pour théâtre un quartier populaire situé à «SaintLouis du Sénégal, vieille ville française, centre d’élégance et de bon goût sénégalais» (Ousmane Socé Diop), où il a résidé pour un certain temps.
Ce qui est de nature tout de même à leur conférer, ne serait-ce que partiellement, leur caractère de concrétude. Cette tragédie fut celle d’une tentative de suicide par une personne à fleur de l’âge. L’acte suicidaire faisait suite à une altercation verbale d’une rare intensité, opposant la jeune personne à l’être qui l’a mise au monde.
Des paroles abominables ont été proférées de part et d’autre. Le regret et la honte étant à leur comble, la conscience morale du sujet ne pouvait plus supporter la pression barométrique des terribles remords. La suppression de la jeune conscience accablée, afin de se soulager de la douleur et de la souffrance, en mettant brutalement un terme à la vie, fut la seule issue fatale qui s’offrait.
Aux environs du mi-parcours de la nuit, l’acte fut commis par un saut mortel de la hauteur d’un immeuble annexe du Tribunal de la vieille ville. La tête de la victime, ou plus exactement, la tête du bourreau de sa propre âme, se fut d’abord écrasée sur l’asphalte. La chute était fatale.
Tout semble indiquer que le timing était bien prémédité. Et pourtant, la situation semblait revenir à la normale dans les petites heures écoulées juste après l’orage. Malheur et malédiction à ceux et à celles qui, au vu et au su du public, manquent de respect à leurs propres parents.
Voilà la moralité de l’histoire que les badauds, ou plutôt «The sad spectators of suicide» (Les tristes spectateurs du suicide) que nous fumes, comme disait le poète John Whittier, tentaient de formuler avec plus ou moins de perspicacité.
A coup sûr, le sujet de l’acte voulait se venger de la personne qui l’a offensé et qu’il a offensée lui-même, se faire pardonner et clore une plaie béante. Oui béante à tout jamais. Comment, même avec la maladie d’Alzheimer, effacer des mémoires une telle tragédie familiale ?
Quel est l’état d’esprit réel de celui qui décide enfin de mettre définitivement un terme à sa vie ? Il est difficile de répondre à cette interrogation, d’autant plus que le bourreau de son âme n’en est plus revenu à la vie.
Ce qu’on peut avancer comme hypothèse est que l’ultime conviction du sujet de l’action suicidaire s’exprime dans ces mots simples : ce n’est plus la peine de vivre. Les angoisses douloureuses s’accumulent à des moments intenses de la vie et s’en est suivie l’absurdité d’une vie douloureusement sentie.
La vie perd alors tout son sens, et on se dit au fond de soi que cela ne vaut pas la peine et qu’il faut en finir.
Le suicide est-il un acte de courage ou un acte de lâcheté ? Le signal qu’émet le plus la psychologie du sujet est que le suicide serait un acte de lâcheté. Faire face à la vie, à sa vacuité, à ses douleurs et ses absurdités est réellement un acte héroïque. Oser être ce que l’on est, oser vivre pleinement sa vie, avec ses vicissitudes, ses triomphes et ses défaites, voilà l’épopée de l’homme des temps modernes.
Quant à la lâcheté du suicidé, elle est proportionnelle à la cruauté de l’acte. Ceux qui tombent en chute libre d’une hauteur mortelle, la tête d’abord pulvérisée sur une dalle, sont sans doute moins téméraires que ceux qui s’immolent par le feu ou qui avalent une dose mortelle de morphine.
Combien de suicidés ignés l’ont échappé belle, qui reviennent à la vie et s’assument et assument leur acte avec courage et lucidité ?
Plus le suicide est cruel, plus le suicidé est poltron. Les moyens mortels extrêmes assurent une mort certaine et rapide. Ces différentes techniques de la mort volontaire sont des raccourcis qui réduisent la durée des souffrances subies. Le suicidé est incontestablement un lâche. Il ne possède pas assez de courage et de témérité pour relever les multiples défis de l’existence.
Aux yeux des personnes autres que le suicidant lui-même, le sens de l’acte peut être perçu différemment. Pour Camus, le suicide signifierait la fin de l’antinomie entre l’interrogation humaine et le silence du monde.
En effet, l’homme, être frêle resté debout devant «l’abîme ouvert» (Jaspers), n’a pas pu recevoir des réponses satisfaisantes sur les énigmes, les terreurs et les souffrances que lui imposent les conditions naturelles.
Pourquoi on souffre et continue à souffrir ? On ne le sait pas. Alors il faut que ça cesse. Il ne peut pas s’agir d’une apologie du suicide, non plus d’une justification. Il s’agit plutôt d’un essai d’explication.
C’est dans le même ordre d’idées, à savoir celui de l’explication causale du phénomène, que Jean Starobinski pense que la cause de ce type d’atrocité est largement suffisante lorsque «la nécessité de mourir l’emporte sur les raisons de vivre».
Les implications logiques du suicide sont assez nombreuses, mais l’une d’elles est constante, à savoir qu’une «intelligence malheureuse» (Camus) préfère le repos de l’âme à la souffrance physique ou morale absurde. Le suicide implique l’idée majeure d’une souffrance corporelle ou psychologique injustifiable.
Pour le philosophe égyptien de langue arabe, Abdourrahmane Badawi, en interprétant dans son style particulier les idées camusiennes sur le sujet, le suicidant accepte avec docilité que la vie n’a pas de sens, que l’existence est irrationnelle et que le sujet accélère la cadence dans sa marche inexorable vers l’avenir.
Tant que la vie est privée de sens, il faut la détruire par le biais d’une mort volontaire, le suicide. Cette position radicale est, selon Badawi, celle du philosophe pessimiste allemand, Schopenhauer.
Néanmoins, il faut apprécier avec circonspection les positions du père du pessimisme allemand. En effet, Bertrand Russell, à la fin du chapitre consacré à Schopenhauer, dans son œuvre monumentale, A history of western phylosophy, met en exergue des faits anecdotiques ahurissants dans la vie du philosophe pessimiste.
Russell relève le manque de sincérité doctrinale chez Schopenhauer dont la vie n’était pas un reflet de sa philosophie. Scho penhauer prenait de bons repas nocturnes dans des restaurants sublimes ; il se livrait au libertinage ; il était un querelleur cruel, très jaloux, très avare et très égoïste.
Il est effectivement difficile de voir dans sa vie une illustration d’une vertu quelconque, excepté sa douceur légendaire envers les animaux domestiques dont il aimait pourtant ingurgiter la chair dans les auberges de l’Europe.
Russell termine par noter que : «It is difficult to believe that a man who was profoundly convinced of the virtue of ascetism and resignation would never have made any attempt to embody his convictions in his practice.» (Il est difficile de croire qu’un homme profondément convaincu des vertus de l’ascétisme et du renoncement n’ait jamais tenté de concrétiser ses convictions par ses pratiques).
Russell, en nous mettant en garde, condamne sans ambages l’ambiguïté des intellectuels qui ont des vues très particulières, très curieuses, mais se comportent dans la vie pratique d’une manière opposée. Ils ont des idées foncièrement noires et mènent au même moment une vie de luxe. Ils peuvent exhorter leurs sympathisants naïfs à la mort ou du moins à la mortification, et eux dissimulés, ils se la coulent douce.
Pourtant, on garde en mémoire l’idée maîtresse de Schopenhauer selon laquelle la vie est un combat que l’on mène avec la certitude d’être vaincu. C’est certainement avec un cynisme que le maître a tiré les conséquences logiques de ces idées néfastes.
Ce serait une peine perdue de mener un combat ; ce serait inutile de lutter. Ce que l’homme peut faire, c’est de jouir de la vie le plus longuement possible. Peu importe qu’il s’agisse d’une vie de qualité. Oui à la vie quantitative. Oui à la longévité.
Voilà ce qui nous ramène aux interprétations par Badawi des idées majeures de Camus, relatives à l’absurde et à ses implications, après cette digression sur le pessimisme équivoque de Schopenhauer. En effet, selon Badawi, devant l’impossibilité de mener une vie de qualité, l’homme n’a qu’une seule alternative : la volonté de vivre le plus longuement possible.
Plus la vie est absurde à cause des remords et des souffrances individuels, plus elle mérite d’être vécue. C’est ce qui donne son sens plein à la révolte. L’homme révolté doit rejeter la mort. Badawi proclame le slogan de la révolte en ces formules magiques : «Vivre en révolté contre la vie et mourir en révolté contre la mort.»
Hormis ce cas de lucidité exceptionnelle, le mal de vivre s’accentue. La conscience malheureuse s’atteint de vertiges. La réponse est plus que jamais attendue. Si les réponses venant de l’abîme ouvert n’apportent aucune satisfaction au sujet, alors ce sera la tête contre le mur.
Voilà pourquoi, du sentiment de l’absurde au suicide, il n’y a qu’un pas que des hommes et des femmes, accablés dans le commun des mortels, ont allègrement franchi.
Les structures qui gèrent la vie de l’individu et de la communauté et qui oeuvrent à assurer la félicité des hommes doivent être remodelées à tel point qu’elles puissent faire renaître l’espoir au coeur du sujet solitaire et le rendre amoureux de la vie.
Il est urgent de réhabiliter les valeurs morales en déclin et combattre les idées qui ne font que de discréditer la vie et de proférer des imprécations abominables contre les valeurs vitales.
La vie, même lorsqu’elle se présente dans une certaine laideur, n’est pas une malédiction, mais un don précieux placé entre les mains des hommes et des femmes bienheureux qui ont la capacité de l’apprécier à sa juste valeur.
ANNA SEMOU FAYE PEINE A HONORER SES ENGAGEMENTS
RECRUDESCENCE DU GRAND BANDITISME ¸ TOUBA ET SES ENVIRONS
Si l’entourage du khalife général des mourides a décidé de mettre la pression sur l’État en dénonçant son manque de volonté politique pour freiner le banditisme à touba, c’est parce que la situation échappe au contrôle des services de sécurité qui sont dépourvus de moyens. pourtant, la Directrice générale de la police nationale, anna sémou faye, s’était engagée en février 2014 à aller en croisade contre l’insécurité dans la cité religieuse.
«Nous allons bâtir un nouveau commissariat ici et nous réfléchissons pour que Diourbel puisse avoir un cantonnement du Gmi. Nous ferons des efforts pour renforcer l’effectif et lui apporter les moyens dont il a besoin. Des moyens pour une plus grande mobilité et une plus grande présence sur le terrain pour que les populations sentent la présence de la police pour les rassurer. Ce sera fait d’ici la fin de l’année», annonçait Anna Sémou Faye le 22 février 2014 à Diourbel.
Malheureusement 17 mois après, l’insécurité prend de plus en plus de l’ampleur dans la région de Diourbel et plus particulièrement à Touba où les hold-up, casses et autres formes de cambriolages
sont devenus monnaie courante. Un fléau qui commence à inquiéter les populations, mais également les autorités religieuses de Touba. D’ailleurs, ces dernières n’ont pas manqué de tirer la sonnette d’alarme face au gouverneur de Diourbel, Mouhamadou Moustapha Ndaw en marge du Comité régional de développement (Crd) préparatoire du Magal de Serigne Souhaïbou Mbacké tenu avant-hier lundi. Présents à cette rencontre, des dignitaires de Touba conduits par Serigne Abdou Samath Mbacké, ont dénoncé la recrudescence de la violence à Touba où des bandes lourdement armées dictent leur loi. Ce, au su des services de sécurité qui peinent à faire face aux malfrats.
Comme leurs collègues des autres régions du Sénégal, les policiers du Baol sont handicapés par leur faible effectif et le manque de logistiques. Or les bandits sont souvent armés de kalachnikovs, de mitrailleuses et de fusils d’assauts. En attendant que la Directrice générale de la police nationale daigne enfin réagir, les populations continuent de scruter le ciel dans l’espoir de voir leur cauchemar s’arrêter très bientôt.
THIONE SECK SE CONSTITUE PARTIE CIVILE, APRÈS SON INCULPATION
Le chanteur Thione Seck a passé hier sa première nuit en prison. Le père de Waly Ballago Seck n’a pas échappé au mandat de dépôt, après son inculpation par le juge du deuxième cabinet d’instruction. Et même s’il est prévenu, le leader du Raam Daam s’est constitué partie civile.
C'est un Thione Seck abattu qui est sorti hier du bureau du juge d’instruction aux environs de 19 heures. Vêtu d’un grand boubou blanc, le chanteur traînait les pieds. Les infractions retenues contre lui et ses acolytes semblaient peser sur lui. En fait, le juge a retenu contre eux les délits d’association de malfaiteurs, de falsification, de contrefaçon, d’allitération de signes monétaires ayant cours légal dans un pays étranger et de tentative d’escroquerie. Son acolyte malien Alaye Djitèye a été inculpé du même chef, de même que le nommé Abu Sharifu Sakho, en fuite.
Le juge a décerné un mandat d’arrêt contre ce dernier et a également visé X. Ainsi, le chanteur a passé sa première nuit en prison. A l’annonce de son inculpation, ses fans et proches venus beaucoup plus nombreux que ces derniers jours, étaient devenus inconsolables avec des cris perçants. Certains sont même tombés en transe. Ceux qui se voulaient discrets n’ont pu retenir les larmes qui perlaient sur leur visage.
Toutefois, ses avocats, notamment Me Ousmane Sèye, s’est voulu rassurant. Il a démenti la somme de 42 milliards avancée comme le montant des fausses devises. “La gendarmerie a dit avoir trouvé dans un sac du papier vert estimé à 1 million d’euros. Si l’on se fie à cela, Thione Seck ne peut aucunement être poursuivi pour détention de signes monétaires, parce que le papier vert n’en est pas un”, a soutenu Me Sèye. Il a ajouté que ses confrères qui sont pour le moment une vingtaine, comptent se réunir dès demain (aujourd’hui). Toujours est-il que Thione Seck s’est constitué partie civile, à l’issue de son inculpation.
Ce que Thione a dit au juge
Lors de son inculpation, Thione Seck a clamé son innocence comme il l’a du reste fait devant les gendarmes. A en croire nos sources, le chanteur a contesté toutes les préventions retenues contre lui. Par rapport au délit de contrefaçon, Thione Seck, nous diton, a déclaré au juge n’avoir jamais confectionné ni fait faire confectionner de faux billets. Mieux, il aurait dit au juge Sall qu’il n’avait jamais vu de faux billet.
Interrogé sur le délit d’association de malfaiteurs, le chanteur renseigne qu’il ne connaît pas ses acolytes pour commettre une quelconque activité délictuelle avec eux. Selon toujours nos sources, lorsque le juge lui a notifié le délit de tentative d’escroquerie, “Papa Thione” comme l’appellent affectueusement ses fans, a marqué sa surprise. Avant de faire savoir au magistrat instructeur que c’est lui la victime dans cette affaire pour avoir été plumé de 85 millions de F CFA par ses acolytes.
MONDIAL U20 : LES LIONCEAUX FONT MATCH NUL AVEC LA COLOMBIE (1-1)
Dakar, 3 juin (APS) – Les Lionceaux du Sénégal ont fait match nul (1-1), mercredi, avec l’équipe de la Colombie lors de leur deuxième sortie dans le cadre de la coupe du monde U20 qui se déroule en Nouvelle Zélande.
Les protégés de Joseph Koto ont réussi à ouvrir le score à la 23ème minute de jeu par l’attaquant Mamadou Thiam. Mais les Colombiens, plus entreprenants dans le jeu, sont parvenus à égaliser sur un pénalty transformé par Zapata.
Après leur entrée en matière ratée devant le Portugal (0-3), les Sénégalais nregistrent ainsi leur premier point dans cette compétition.
Dans le même groupe, le Portugal a battu le Qatar sur un score de 4 buts à 0 et validé sa qualification pour les huitièmes de finale après deux succès de suite.
Le Sénégal rencontrera le Qatar pour la dernière journée des matchs de poule.
Avec un seul point enregistré dans ce tournoi, le Sénégal occupe la troisième place de son groupe derrière la Colombie (2ème 4 points) et le Portugal (1-er 6 points).
Les deux premiers de chaque groupe sont directement qualifiés au tour suivant. Les quatre meilleurs troisièmes de chaque poule seront qualifiés en huitième de finale.
LE CORED ADRESSE UN AVERTISSEMENT AU CORRESPONDANT DE L’OBSERVATEUR À TAMBACOUNDA
Dakar, 3 juin (APS) - Le Tribunal des pairs du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) adresse, dans son dernier avis, un avertissement au correspondant du quotidien L’Observateur à Tambacounda, Pape Ousseynou Diallo pour ‘’traitement déséquilibré de l’information’’.
Le Tribunal des pairs s’est réuni, jeudi pour examiner la plainte du député-maire de la ville de Tambacounda, Mame Balla Lô, contre le correspondant de L'Observateur.
Dans son avis dont une copie a été transmise à l’APS, mercredi, l’instance d’autorégulation rappelle que le journal L’Observateur, dans son édition du 20 avril dernier, a publié un article intitulé: ‘’Les dégâts de la visite de Macky Sall à Tambacounda".
Selon le CORED, le plaignant ‘’soutient que les faits relatés dans cet article sont +faux et sans fondement+’’ et ‘’accuse le journaliste d'être coutumier des faits et de faire le jeu de son rival politique de même parti, pour le discréditer aux yeux de l'opinion’’’.
L’élu local ‘’se plaint enfin de la non publication par le journal L´Observateur de la mise au point envoyée à cet effet par le service de presse et de communication de la mairie. Ce qu´il considère comme une violation du droit de réponse’’.
Le maire de Tambacounda, qui a saisi le Tribunal des pairs, pour "être rétabli dans ses droits", se dit "victime de propos diffamatoires".
Dans sa réponse à la plainte, envoyée au CORED, le directeur de publication de L’Observateur ‘’a réfuté les arguments du maire’’, demandant que le plaignant ‘’apporte la preuve qu’il a été reçu par le président de la République’’.
Le Tribunal relève aussi que le directeur de publication ‘’est revenu sur le passé judiciaire du député-maire avant de déclarer n’avoir jamais reçu dans sa boite électronique le démenti du plaignant’’.
Dans son avis, l’organe d’autorégulation note ‘’le caractère tendancieux de l’article et de son titre ainsi que l’absence de sources fiables pour étayer les informations véhiculées par le journaliste’’.
Le Tribunal déplore aussi ‘’le déséquilibre dans le traitement de l’information’’, relevant que ‘’tous les faits évoqués dans l’article (les pancartes contre M. Lô, le fait qu’il n’a pas été reçu par le président Macky Sall, sa condamnation à six mois de prison, sa chute), soient orientés contre le maire, sans que lui soit donnée l’opportunité de donner sa version des faits évoqués’’.
Le CORED rappelle à tous les journalistes ‘’l’impérieuse nécessité de faire preuve de professionnalisme en toutes circonstances, de rester en dehors des querelles partisanes et de s’informer toujours auprès des différents acteurs, une exigence encore plus forte lorsqu’ils sont rivaux’’
Association de malfaiteurs, détention, altération ou fabrication (… ) de signes monétaires ayant cours légal au sénégal et à l'étranger (article 119 du Code pénal), tentative d'escroquerie et blanchiment de capitaux. telles sont les infractions retenues contre Thione Seck et le malien Alaye Djité qui ont été placés sous mandat de dépôt, hier, mardi 2 juin, par le juge Samba Sall, du deuxième cabinet. Arrêtés mercredi dernier, ils ont passé trois jours de garde-à-vue à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane et quatre jours au Commissariat central.
Thione Ballago Seck et son présumé complice d'origine malienne Alaye Djité ont passé, hier, leur première nuit à la prison de Rebeuss. L'instruction risque de prendre au moins un an. Convoqué à 18h, Seck et Djité sont restés environ une heure dans le bureau du juge du deuxième cabinet, Samba Sall.
Une vingtaine d'avocats s'est constituée dans ce dossier. Ce sont, entre autres, Mes Ousmane Sèye, Cheikh Khoureychi Bâ, El Hadji Diouf, Abdou Dialy Kane, Bamba Cissé, Abdourahmane So Lénine, Mbaye Jacques Ndiaye, Emmanuel Padonou, Fodé Ndiaye, Ibrahima Mbengue, Babacar Mbaye, etc. Les deux derniers nommés défendent le Malien.
Très calme et pédagogue, le juge a dit au leader du "Ram Daan" et au Malien qu'ils les mettaient sous mandat de dépôt pour une raison d'ordre public après leur avoir expliqué les délits qui leur sont reprochés. "C'est une position qui se comprend parce qu'il y a des personnes recherchées et qui sont en fuite", a soutenu Me Ousmane Sèye, qui coordonne le pool d'avocats de Thione Seck, joint au téléphone à sa sortie du bureau du juge. Cela n'exclut pas, poursuit le plaideur, que la défense dépose une demande de liberté provisoire dans les prochains jours, quand la clameur publique se sera plus ou moins calmée.
Après sa plainte contre Joachim Cissé et X, Thione Seck se constitue partie civile
Par ailleurs, souffle l'avocat, leur client s'est constitué partie civile, hier, devant le juge d'instruction, Samba Sall. Revenant sur deux délits qui ont été retenus, Me Sèye souligne qu'on ne peut pas parler de blanchiment d'argent tant qu'il n'y a pas un rapport préalable de la Cellule nationale de traitement des infractions financières (Centif).
Quant à la détention de signes monétaires, les pandores ont textuellement dit, selon lui, avoir saisi du papier vert qu'ils ont estimé à quelques millions d'euros. "Le papier vert ne peut pas être considéré comme un signe monétaire, donc si l'on se fie aux constations de la gendarmerie, Thione Seck ne peut pas être poursuivi. C'est ridicule", s'offusque l'avocat.
"J'ai 60 ans, 10 enfants dont un très connu, je ne vais pas raconter des mensonges ni…"
La phase d'hier, qui était juste une notification des chefs d'inculpation, a été une occasion pour Ballago Seck de dire au juge que tout ce qu'il a soutenu depuis la phase de l'enquête préliminaire est la pure vérité et qu'il réfute les faits qui lui sont reprochés.
"J'ai soixante ans, dix enfants qui sont dans ce pays, dont un qui est très connu. Je ne vais pas raconter des mensonges ni entrer dans des combines de ce genre. Je suis victime d'une bande d'escrocs dont je ne maîtrise pas les agissements", se défend-il.
Fataliste, le père de Wally Ballago Seck ajoute : "Ce n'est pas vous qui me mettez sous mandat de dépôt, c'est Dieu. Ce n'est pas vous qui allez me sortir de prison, ce sera Dieu". Quelques vices de procédure ont été relevées par Me Ousmane Sèye, mais puisqu'il travaille avec ses confrères, ils devront en discuter avant de voir la démarche à adopter.
Le malien est passé aux aveux
Pour ce qui est du Malien, Alaye Djité, nos sources rapportent comme nous l'avons déjà écrit, qu'il est passé aux aveux devant les pandores. Djité chez qui il a été découvert, lors de la perquisition, une machine de fabrication des billets, a reconnu que c'est son métier et avait même expliqué aux pandores son modus operandi. Une affaire qui n'a pas fini de faire couler de l'encre et de la salive.
LA SDE PREVOIT LA CONSTRUCTION D’UNE CENTRALE ELECTRIQUE AU LAC DE GUIERS
AUTONOMIE ENERGETIQUE DE L’USINE DE KEUR MOMAR SARR ET DE NGUINTH
Une centrale électrique à Lac de Guiers. Voilà ce qu’a annoncé, hier, la Société nationale des eaux (Sde) pour assurer son autonomie en énergie. Cela, après que le Chef de l’Etat a condamné les coupures d’eau notées dans presque tout Dakar le week-end dernier du fait d’une coupure de courant de la Senelec.
Les mises en garde du Chef de l’Etat, après les coupures d’électricité dans une bonne partie de Dakar pendant , le vendredi 29, samedi 30 mai, et dimanche 31, ayant entraîné une pénurie d'eau ne sont pas tombées dans l’oreille d'un sourd. Du moins au niveau de la Société nationale des eaux (Sde).
En effet, le directeur de l’exploitation de la Sde, Abdoul Baal, a informé, hier, que d’importantes mesures sont envisagées pour mettre fin à cette dépendance de la Sde à la Société nationale d’électricité (Senelec). Cela, parce que les différentes usines de la Sde, telles que l’usine de Keur Momar Sarr et celle de Nguinth, qui assurent l’approvisionnement en eau de Dakar, sont connectées au réseau de distribution de la Société nationale d’électricité (Senelec).
«Les capitales régionales ont 50% d’autonomie. Par exemple, si on prend 5 forages, les 4 ont un groupe. Les centres aussi où il y a un forage ont un groupe électrogène. Le gros problème, c’est Dakar qui est ravitaillé par l’usine de Keur Momar Sarr et de Nguinth pour des besoins estimés à 138 m3 d’eau par jour. C’est pourquoi nous avons pris la décision, nous mêmes, en relation avec l’Etat, de réaliser une centrale électrique à base de biomasse dans le Lac de Guiers», a renseigné Abdoul Baal qui précise que le dossier est déjà entre les mains du gouvernement.
«C’est réalisable, puisque que nous avons bien compris que tant que l’usine de Keur Momar Sarr et celle de Nguinth ne seront pas autonomes en électricité, il y aura des difficultés d’approvisionnement en eau dans la capitale. Mais avec cette centrale, s’il y a coupure de courant, on ne le sentira pas immédiatement dans la distribution de l’eau», a indiqué le responsable de la Sde.
Abdoul Baal de souligner toutefois qu’une autonomie à 100% n’est pas possible pour le moment. Cela, parce que ça demande des investissements colossaux que la Sde ne peut pas supporter.
L'ÉTAT ET LES AVOCATS DE KARIM WADE APPRÉCIENT DIVERSEMENT
Dakar, 3 juin (APS) – L’avis du Groupe de travail de l’ONU sur l’affaire Karim Wade est considéré par ses avocats comme une victoire de leur client, alors que l’Etat du Sénégal rappelle que l’ONU n’est pas un tribunal pour juger.
Karim Wade doit faire l’objet d’une ‘’réparation intégrale’’ pour ‘’détention arbitraire’’, a estimé récemment ce Groupe de travail, présenté comme un organisme mandaté par l'ONU.
Il regroupe des experts indépendants des droits humains qui enquêtent sur des cas d'arrestation et de détention arbitraire pouvant être en violation du droit international.
Parmi les griefs retenus par le Groupe de travail, il y a ‘’la durée abusive de sa détention préventive (23 mois entre son incarcération et le prononcé du jugement), des éléments constitutifs d'une violation de la présomption d'innocence de Karim Wade, la rupture de l'égalité de traitement entre les prévenus (dont la majeure partie avait bénéficié d'une mise en liberté sous contrôle judiciaire)’’.
L’organisme onusien fait état de l'impossibilité "d'invoquer une base légale qui la justifie" et de "l'inobservation, totale ou partielle, des normes internationales relatives au droit à un procès équitable”.
Selon un des avocats du fils de l’ex-chef de l’Etat, Me Mohamed Seydou Diagne,’’ les Nations-unies rendent justice à Karim Wade. C’est la victoire du droit sur l’arbitraire’’.
Dans son édition de mercredi, le journal Enquête souligne que, sur la base, d’un document en date du 29 mai intitulé ‘’Note du gouvernement du Sénégal au groupe de travail sur la détention arbitraire’’, un ‘’’ensemble d’arguments de droits et de +bon sens+, de fond et de forme sont alignés, prenant le contre-pied du groupe de travail des Nations-unies’’.
Le Groupe de travail de l’ONU n’a pas pris en compte les réponses du Sénégal, parce qu’elles sont arrivées hors délai.
Pour sa part, le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a soutenu, mardi, que cette organisation n’est pas ‘’un tribunal pour juger’’.
‘’Le Sénégal est un Etat souverain. Ce sont des institutions judiciaires de notre pays tels que les tribunaux, les Cours d’appel, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel qui prennent les décisions’’, a dit Sidiki Kaba.
Une décision a été prise par le Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) le 23 mars dernier et elle a fait l’objet d’un pourvoi en cassation, a-t-il rappelé.
‘’C’est la décision qui sera prise par le juge de cassation qui sera celle définitive et qui va s’imposer au Sénégal. Parce que la justice est rendue au nom du peuple sénégalais. Nul ne pourra la remettre en cause’’, a-t-il affirmé.
La CREI a condamné, le 23 mars 2015, Karim Wade à 6 ans de prison ferme et à une amende de 138 milliards de francs pour enrichissement illicite et corruption.
Karim Wade a déjà passé 23 mois en détention préventive à la prison de Rebeuss. Il était poursuivi pour des biens illicites estimés à 117 milliards de francs CFA.
Dans l’optique d’une meilleure sécurisation de l’espace maritime, la marine nationale a initié, hier, un atelier. Il vise à «baliser le chenal d’une navigation sécurisé».
Le Chef d’Etat-major de la marine nationale Sénégalaise, l’Amiral Cheikh Bara Cissokho, a dévoilé, hier, lors de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire portant sur le thème : «Action de l’Etat en mer : aspects juridiques et judiciaires», la conduite à suivre pour assurer la sécurisation de l’espace maritime sénégalais.
De l’analyse de l’Amiral Cissokho, dans la sécurisation, la marine nationale sénégalaise étant la seule institution d’Etat mettant en œuvre les moyens d’intervention en mer, ne peut le faire sans pouvoir de coercition et de capacité d’en assurer le commandement et le contrôle. «La sécurisation de l’espace maritime ne peut se faire sans l’usage de la force qui doit cependant être conformes aux règles du droit», a souligné l’Amiral Cheikh Bara Cissokho.
Il l’a dit, hier, lors d’une rencontre organisée par la Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la sûreté maritime et de la protection de l'environnement marin (Hassmar), en collaboration avec les éléments des Forces françaises au Sénégal. Aussi, s’appuyant sur les enseignements tirés des actions de police en mer que la marine a effectuées, l’Amiral Cissokho a trouvé nécessaire de travailler de manière étroite avec le monde judiciaire dans la recherche et la constatation des infractions, ainsi que dans l’utilisation des moyens de coercition pour éviter que les procédures soient entachées d’irrégularités. Ce qui, de son avis, passe par un travail d’adaptation et d’amélioration du cadre juridique sur la marine conduit ses opérations.
«Cette exigence requiert que nos commandants de navires soient bien formés et instruits sur les fonctions d’officier de police judiciaire qu’ils peuvent être amenés à exercer assez souvent», a-t-il dit. Et, poursuivant, il declare : «Il me paraît nécessaire d’améliorer la coordination avec les autorités judiciaires, les autorités administratives et les acteurs opérationnels en mer que nous sommes dans l’application pleine et entière de nos engagements internationaux de nos lois».
Ainsi le patron de la marine nationale, qui a estimé que cette rencontre de 2 jours se tient à un moment opportun, a invité les participants à préparer, entre autres décisions, les trois points de la commission ad hoc qui lui semblent importants pour assurer la sécurité maritime. Il s’agit de poser les jalons pour le renforcement de l’arsenal juridique afin de prendre en compte l’essentiel des défis liés à la sûreté et à la sécurité maritime et à la protection de l’environnement marin. Aussi, de conférer aux commandants des navires de guerre le statut d’officier de police judiciaire, avec le pouvoir de recherche et de constations des infractions liées à des crimes en mer. Egalement, le renforcement de l’expertise au sein des tribunaux pour un traitement adéquat des délits.
«La sécurisation des espaces maritimes couvre un champ de plus en plus complexe. En effet, le développement fulgurant des activités économiques et humaines en mer, que d’aucuns nomment aujourd’hui comme la maritimisation du monde, doit nécessairement s’accompagner d’une adaptation permanent du cadre juridique», a justifié l’ancien aide de camp de Me Abdoulaye Wade sur les trois propositions qu’il a mises sur la table des séminaristes.
Des magistrats du siège et du parquet ont pris part à ce séminaire qui, renseigne le Contre-amiral Aliou Moussa Sow, par ailleurs Secrétaire général de l’Hassmar, vise à «baliser le chenal d’une navigation sécurisée». Représentant le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, le magistrat Ibra Yoro Diop a insisté sur la position géographique du Sénégal qui le place à la croisée des bateaux.
«Les défis et les enjeux en la matière en termes de préventions et de limitations des risques interpellent tous les Etats et acteurs sous ce rapport des réponses globales et raisonnantes internationales. De par sa position géographique, le Sénégal est largement ouvert sur la mer et se situe à la croisée des routes internationales. Si le domaine maritime est aussi vital pour Dakar par sa proximité économique, il faut reconnaître qu’à l’instar de tous les côtiers, il est potentiellement exposé au risque d’atteinte pour l’offre souveraine, à l’offre publique, à la salubrité et au bon usage du milieu et à la sauvegarde de la vie humaine en mer», a alerté M. Diop.