Contribuer à réduire la pauvreté, le nombre de décès des enfants et de leurs mères. Voilà le but visé par World Vision en organisant sa semaine mondiale d’action du lundi 4 au 11 mai à Dakar. Après une grande cérémonie de lancement de cette semaine de sensibilisation l’organisation a rendu public un document qui invite les états « à ne reculer devant rien » pour réduire ces fardeaux que constituent la pauvreté et les décès d’enfants qui sont évitables.
Initiée en 2009, cette campagne de plaidoyer est menée auprès des décideurs chaque année par l’organisation internationale non gouvernementale World-vision dans les 100 pays ou elle opère dont le Sénégal. Pour cette année, il s’agit de relier les priorités et les défis de communautés les plus défavorisées de la planète à des enjeux de santé au niveau local, national et mondial. Selon les dirigeants de WV, la campagne va mettre un accent particulier sur l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
La constitution de grandes coalitions marquera également les manifestations de cette année pour attirer l’attention des dirigeants du monde. Car, en dépit des progrès important enregistrés depuis le Sommet de New York en 2000, plus de 4,4 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies évitables.
Le document cite en exemple la diarrhée, le paludisme, les infections du nouveau-né et la pneumonie entres autres maladies évitables. Toutefois, la même source a tenu à préciser que le nombre d’enfants de moins de cinq ans qui décèdent chaque jour a diminué de 17 000 par rapport aux années 1990. Ce qui correspond à sauver près de 100 millions de vies à ce jour.
Le document de cette organisation renseigne en outre qu’un nouveau rapport mondial fournira les outils essentiels aux pays pour que leur vision soit concrétisée. « Ce rapport montrera que nous pourrons arriver à zéro décès d’enfants évitables si l’on s’efforce davantage et plus expressément de comptabiliser les laissés pour compte et de toucher les individus les plus difficiles d’accès »signale-t-il.
Pour la première fois dans l’histoire, poursuit le document :« l’objectif Zéro est réalisable : zéro pauvreté et zéro décès d’enfants évitables, les dirigeants mondiaux se réuniront en Septembre pour entériner de nouveaux objectifs et s’entendre sur un nouveau cadre pour l’humanité pour lutter contre la pauvreté, l’inégalité et la destruction de l’environnement». Il faut noter que la cérémonie de lancement a été animée par Baaba Maal et le groupe Daara J Family.
APS : LES TRAVAILLEURS SUR LES DENTS
TÉLÉPHONE COUPÉ, RETARDS DE SALAIRES, PROBLÈME D’INTERNET...
Les travailleurs de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) souffrent, pour dire le moins. Ils ruminent difficilement leur colère et préparent en silence un mouvement d’humeur qui sera «sans précédent».
Selon des informations qui nous sont parvenues, «la maison est sans téléphone fixe depuis à cause d’une facture de 33 millions de francs Cfa. La production de dépêches a aujourd’hui considérablement chuté à cause des problèmes d’internet. Récemment, les usagers ont du mal à accéder au site internet de l’agence. Le système est en effet bloqué à cause de factures impayées à la Sonatel. La faute à l’Agent comptable particulier (Acp) et à la direction qui ont cumulé ces factures pendant des années, alors qu’ils auraient pu les régler à hauteur de 14 mille 800 francs Cfa par mois».
Des sources rappellent pourtant que «cela fait trois mois que l’Inspection générale des finances (Igf) a entamé l’audit de l’Agence de presse sénégalaise (Aps). Les travailleurs excédés par une gestion informelle avaient demandé une mission de vérification et d’audit des comptes de l’établissement convaincus que ce travail révélera une gestion peu soucieuse de la préservation des deniers publics». Mais jusque-là, «les résultats de cette mission se font toujours attendre».
Seulement entre-temps, les choses ne vont pas dans le bon sens, indiquent nos interlocuteurs. Au contraire d’ailleurs, ils affirment que «rien que les derniers développements constatés renseignent à plus d’un titre sur une déliquescence totale induite par un véritable pilotage à vue».
Pour les travailleurs de l’Aps, le Dg bénéficie maintenant d’un salaire de 3 millions par mois et 500 litres d’essence de même que le président du Conseil d’administration (Pca), alors que la subvention annuelle de 321 millions de francs Cfa n’a connu aucune hausse.
Ils contiennent ainsi difficilement leurs frustrations d’autant plus que «ce qui intéresse le Directeur général de l’Aps, c’est son salaire et les autres privilèges, notamment sa dotation en carburant qu’il perçoit en espèces alors que les textes en la matière stipule que cette dotation doit se faire en valeur (coupons, bons d’essence)».
Aujourd’hui, font remarquer les travailleurs, le retard de salaires est toujours érigé en règle dans l’entreprise. Car jusqu’à hier, 6 mai 2015, ils n’étaient toujours pas payés. Pendant ce temps, le directeur reste injoignable et invisible dans la boîte.
Très inquiets, les travailleurs font remarquer que «les craintes de mois sans salaires sont toujours d’actualité, car selon les prévisions, le budget de la maison sera épuisé vers le mois d’août».
Le Quotidien a cherché à joindre le Dg Thierno Birahim Fall en vain.
L’IPAO SENSIBILISE LA PRESSE À PRÉSERVER LA PAIX SOCIALE
TRAITEMENT DE L’INFORMATION SUR LES QUESTIONS FONCIERES
Garantir la paix et la stabilité sociale à travers le traitement des informations sur le foncier, tel est l’objectif de l’atelier organisé à Dakar par l’institut Panos, en collaboration avec l’Union Européenne. Organisé à l’intention des journalistes, cette rencontre de deux jours porte sur le thème «Quel est le niveau et la qualité de l’information sur le foncier au Sénégal» ?
L’institut Panos Afrique de l’Ouest est très sensible sur la qualité du traitement de l’information relative au foncier. Il a ainsi invité les journalistes Sénégalais, pour mieux assurer une paix durable, à davantage traiter l’information sur le foncier avec plus de sérieux et de prudence. Pour se faire, il a initié depuis hier mercredi 6 mai, pour une durée de deux jours, un séminaire de formation sur le thème «Quel est le niveau et la qualité de l’information sur le foncier au Sénégal» ? Cette rencontre vise à renforcer les compétences des professionnels des medias sur le traitement de l’information sur la question foncière. Dans ce cadre, un projet appelé «Medias, femmes et jeunes: coopérer pour un débat critique et inclusif sur la gouvernance foncière au Sénégal» sera mise en place selon l’assistant du coordonateur du Cadre national de concertation des ruraux (CNCR), El Hadji Thierno Cissé. Pour lui, cette thématique est essentielle compte tenu du contexte actuel de la reforme foncière au Sénégal.
El Hadj Thierno Cissé estime qu’il serait important que le traitement de l’information soit mieux fait afin de permettre aux populations d’accéder davantage à des informations de qualité. «Les medias jouent aujourd’hui un rôle essentiel sur le foncier aussi bien que sur d’autres domaines. Mais il serait mieux que la presse, pour être plus imprégnée sur la question, fasse encore des efforts car, le foncier est très technique, il faut bien le maitriser pour pouvoir en parler», explique-t-il. Le représentant du Cadre de Réflexion et d’Action de la Société Civile sur le foncier au Sénégal (Crafs), pense que beaucoup de problèmes sont résolus à travers les medias car ceux-ci jouent un rôle important dans les prises de décisions des autorités. Pour l’information des communautés de base, a-t-il signalé, une tournée nationale sera organisée dans les 45 départements afin de mieux les mobiliser parce que la réforme, dit-il, doit être inclusive et participative. Le chargé des programmes de gouvernance à l’institut Panos Afrique de l’Ouest, Libass Hane, laisse entendre que «ce séminaire de formation résulte d’un constat qui a été fait et selon lequel l’information n’est pas suffisamment prise en compte dans la gouvernance foncière en générale, mais particulièrement dans le processus des réformes foncières».
A l’en croire, cet atelier vise à réfléchir sur la manière de livrer l’information aux populations et aussi à évaluer la responsabilité des uns et des autres sur les problèmes fonciers. Lors de ce séminaire, le problème foncier de Ndiael a été soulevé par le président du réseau Nord pour la protection de l’environnement mondial et secrétaire général du collectif pour la défense du Ndiael. Maguette Diaw est revenu sur le cas de cette localité. «26550 hectares ont été récupérés et affectés au projet Sen Huile-Sen Ethanol ce qui est grave. Mais le pire est le cas de Fanaay où il y’a eu mort d’homme. Depuis lors on fait des démarches pour reconquérir ce qui nous appartient mais sans succès, malgré la promesse de l’actuel président Macky Sall dès son arrivée au pouvoir. Des droits humains ont été bafoués sur cette affaire et nous allons continuer le combat jusqu’au bout», explique-t-il.
LA STRATÉGIE CHINOISE POUR PILLER LES RESSOURCES HALIEUTIQUES
FAUSSE ESTIMATION DE LA CONTENANCE DES NAVIRES DE PECHE
Les navires chinois appartenant à la société nationale chinoise, China national fisheries corporation, et opérant au Sénégal dans le cadre d’un partenariat avec une société mixte dénommée Sénégal Armement, n’ont pas déclaré les valeurs réelles de leurs contenances. Se faisant, ils se livrent à une pêche illicite de la ressource halieutique. La remarque est du chargé de campagne océans de l’Ong Greenpeace, Ahmed Diamé. C’était hier, mercredi 6 avril, lors de la restitution d’une étude faite par sa structure et intitulée: «Arnaque sur les côtes africaines, la face cachée de la pêche chinoise et des sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée-Bissau et en Guinée».
Le tonnage brut des navires, défini comme la capacité qu’un navire puisse contenir, n’est pas bien pris en compte dans les accords de pêche que le Sénégal signe avec les pays étrangers notamment la Chine. De ce fait, indique le chargé de campagne océans de Greenpeace, les bateaux chinois ne déclarent pas leurs véritables valeurs et se livrent, après, à une pêche illicite dans les eaux sénégalaises. C’est en substance ce qui ressort d’une étude de Greenpeace intitulée: «Arnaques sur les côtes africaines, la face cachée de la pêche chinoise et des sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée Bissau et en Guinée». Selon Ahmed Diamé qui en faisait la restitution, hier mercredi 6 mai, cet enquête de Greenpeace a permis de constater que la Chine, par l’entremise de sa filiale dénommée «China national fisheries corporation», s’adonne à une exploitation illicite des ressources halieutiques du Sénégal.
Le procédé consiste à sous-estimer le tonnage des navires de cette société qui s’activent dans les eaux sénégalaises pour le compte d’une entreprise partenaire locale dénommée Sénégal Armement. Dès lors, les navires chinois, au lieu d’avoir le drapeau chinois, opèrent avec les couleurs sénégalaises, donc des navires battant pavillons chinois opérant sous d’autres pavillons par le biais de sociétés mixtes, comme c’est le cas au Sénégal. Ce qui fait que ces navires chinois sont reconnus comme étant de nationalité sénégalaise avec, en contrepartie, le Sénégal qui bénéficiera des produits pêchés.
A cette entreprise de sous déclaration du tonnage brut de leurs navires viennent s’ajouter le peu de données et preuves (limitées) montrant également que ces pratiques existent probablement au-delà de ces trois pays (Sénégal, Guinée-Bissau, Guinée). Ce qui met en péril l’exploitation durable et équitable des ressources halieutiques ouest-africaines.
LE SÉNÉGAL SPOLIÉ DE 1742 TONNES DE POISSONS EN 2014
SOUS-DECLARATION DES TONNAGES BRUTS DES NAVIRES DE PECHE CHINOIS
Du fait de la sous-déclaration des capacités réelles de leurs bateaux de pêche, le Sénégal s’est vu voler 1742 tonnes de poissons en 2014, frauduleusement dissimilées par des navires chinois opérant dans ses eaux. Pis, selon les estimations de Greenpeace, cette forme de fraude des navires chinois a fait perdre au Sénégal 371.404.800 F Cfa entre 2000 et 2014 rien qu’en redevances de licence. Un manque à gagner auquel s’ajoute le non payement des amendes qui doivent résulter de cette pêche illicite.
Les résultats d’une étude de Greenpeace intitulée «Arnaques sur les côtes africaines, la face cachée de la pêche chinoise et des sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée Bissau et en Guinée» sont alarmants. Selon Ahmed Diamé, le chargé de campagne océans de Greenpeace, qui procédait à la restitution de cette enquête, hier mercredi 6 mai, partant du cumul du tonnage brut non déclaré, le préjudice pour notre pays se chiffre à 1742 tonnes en 2014. Cette quantité frauduleusement dissimilée, juge-t-il, pouvait remplir au moins 6 navires de pêche industrielle, avec un tonnage brut de 300 tonnes chacun.
En effet, le paradoxe est, soutient Ahmed Diamé, qu’aucun des 12 navires reconnus comme étant la propriété de Sénégal Armement, la société mixte opérant avec la société nationale chinoise dénommée «China national fisheries corporation» (CNFC - propriétaire de ces bateaux) n’a donné la valeur normale de son tonnage brut. Pire encore, souligne Ahmed Diamé, les investigations de Greenpeace ont démontré que, pour la plupart des navires de Sénégal Armement dénommés «Soleil», le tonnage brut déclaré à l’Etat du Sénégal est de 193. Or, leurs valeurs normales est de 303 tonnes chacun.
Et, sur la base d’informations disponibles, l’Ong estime que la CNFC a sous déclaré le taux brut aux autorités sénégalaises de 43% en moyenne annuelle par rapport à leur taux bruts réels. En plus de ce manque à gagner, la sous estimation permet aussi à ces navires d’accéder à des zones réservées à la pêche artisanale.
Plus 371,4 millions de F Cfa perdus
La sous-déclaration du tonnage brut d’un navire crée des pertes financières pour la zone concernée car, soutient Ahmed Diamé, les redevances de licence sont calculées sur la base du tonnage brut. Ce faisant, les sociétés qui sous déclarent le tonnage brut de leurs navires privent le Sénégal de ressources financières. Selon les estimations de Greenpeace, la sous déclaration du tonnage réel des navires chinois a fait perdre au Sénégal 371.404.800 F Cfa entre 2000 et 2014 rien qu’en redevances de licence que la CNFC a évité de payer durant cette période. Une perte sèche n’incluant que 15 ans de données sur les 30 ans années de présence de la CNFC dans nos eaux et ne prenant pas en compte l’impact sur les écosystèmes encore moins la valeur du poisson péché illégalement (par la CNFC) via un accès injustifié aux zones de pêche côtière qui sont cruciales pour la subsistance des communautés locales et la pêche artisanale.
Un manque à gagner auquel s’ajoute le non payement des amendes qui doivent résulter de cette pêche illicite. Evoquant toujours, les impacts négatifs de la sous estimation des navires chinois, le chargé de campagne océan de Greenpeace déclare aussi que l’arnaque sur la contenance des navires de pêches chinois entraine des bouleversements sociaux. Pour Ahmed Diamé les industriels autorisés frauduleusement à pêcher sur les côtes privent des pêcheurs artisanaux de leur moyen de survie. Des problèmes environnementaux découlent aussi de cet exercice. Les méfaits de l’activité illicite des navires chinois ne sauraient se limiter à ces impacts car, fait remarquer Ahmed Diamé, depuis 1988, les Chinois s’adonnent à la pêche dans les eaux sénégalaises avec le même système.
Recommandations: mener une enquête approfondie
Face à cette fraude et ses impacts néfastes, Greenpeace a tenu à formuler des recommandations aux autorités étatiques. Ainsi il est demandé au gouvernement de mener d’urgence une enquête approfondie sur la présumée fraude concernant la déclaration des tonnages bruts par les sociétés de pêche chinoises ainsi que la fraude éventuelle orchestrée par d’autres nationalités. Greenpeace souhaite aussi que le Sénégal vérifie le tonnage brut des navires battant leur pavillon et qui pêchent dans les eaux des Etats côtiers de l’Afrique. Mieux, trouve Greenpeace, le Sénégal, tout comme les autres Etats côtiers de l’Afrique de l’Ouest, doivent rendre publique les listes de navires autorisés à pêcher dans leurs eaux y compris l’identité des navires, les propriétaires bénéficiaires et les caractéristiques techniques.
LE SYSTÈME ÉDUCATIF PLOMBÉ PAR UNE MAUVAISE POLITIQUE DE RECRUTEMENT
Un atelier de restitution sur l’évaluation du programme Jàngandoo 2014 dans la région de Dakar a été organisé hier à la commune d’arrondissement de la Patte d’Oie. Les résultats de cette étude qui témoignent de la faiblesse du niveau des élèves montrent la nécessité d’améliorer la qualité des apprentissages.
Les résultats du programme d’évaluation Jàngandoo 2014 ont confirmé la baisse du niveau et de la qualité dans l’enseignement. Cette évaluation, qui est faite sur les enfants de 6 à 14 ans dans les disciplines comme la Lecture, les Mathématiques et la Culture générale, a encore montré que des efforts doivent être faits pour améliorer la qualité des apprentissages.
Lors de l’atelier de restitution des résultats de cette étude, la chargée du programme Jàngandoo, Coumba Loum, a informé que pour la région de Dakar le taux de réussite en Lecture et de 44,5% et celui en Maths de 36,4%. Comparée aux autres régions, Dakar offre certes une meilleure qualité d’apprentissage, mais ces résultats restent insuffisants.
Selon cette étude, des disparités significatives sont notées en termes de performance selon le statut du lieu d’apprentissage, les caractéristiques du ménage et celles des lieux d’apprentissage. Cette étude a aussi montré que la compréhension reste un défi majeur, celle-ci explique les difficultés que rencontrent les enfants pour la résolution des problèmes par exemple.
Lors de cette rencontre, le faible niveau des enseignants qui impacte la qualité des enseignements a encore été soulevé. Selon l’inspecteur d’académie de Dakar, Gary Faye, l’école sénégalaise est en train de payer les frais d’une mauvaise politique de recrutement de ses enseignants.
«Quand quelqu’un doit aller à l’école, toutes les conditions doivent être réunies pour qu’une fois en face des élèves il puisse être le meilleur. Pendant des années, ce sont des concours sélectifs qui étaient à la base de l’école, pendant des années on a assuré une formation continuelle de tous les enseignants, mais depuis les périodes des ajustements structurelles ces politiques, ces stratégies, ces dispositifs ont été bouleversés et aujourd’hui on fait les frais», a-t-il expliqué.
«Le revenu doit être articulé à l’effort fourni»
Autre élément soulevé par l’inspecteur dans son discours, c’est l’articulation entre le développement de notre système éducatif et le pilotage qui, d’après lui, est très «concentré». «Un enseignant fait le maximum pour que ses élèves réussissent. A côté, il y a quelqu’un qui ne travaille pas et qui a les mêmes conditions de rémunération que celui qui travaille. Tant qu’il n’y a pas une articulation entre celui qui travaille bien et celui qui ne le fait pas, ce sera extrêmement difficile de relever notre système», a-t-il déclaré.
De l’avis de M. Faye, «quand quelqu’un travaille le revenu doit être articulé à l’effort fourni». «Celui qui travaille bien, qui fait des résultats à quelque niveau qu’il puisse être doit être mis dans les meilleures conditions. C’est une discrimination positive, c’est un problème d’équité, c’est surtout un problème d’efficience et d’efficacité», a-t-il souligné.
Pour faire face à la crise dans le système éducatif, les différents participants à cette rencontre ont attiré l’attention sur la nécessité d’une solidarité autour de l’école sénégalaise. Selon le coordonnateur de la Cosydep, Cheikh Mbow, il faut un engagement et plus de solidarité de la part de tous les secteurs.
«Si nous voulons avoir des ruptures le capital humain se construit à l’école. Il ne faut pas que l’école soit laissée seulement entre les mains des acteurs directs», a-t-il dit. Embouchant la même trompette, l’inspecteur d’académie de Dakar estime que «c’est important que la communauté comprenne que l’école lui appartient et qu’elle s’implique».
Le président de la République Macky Sall, a justifié l’envoi d’un contingent de 2100 soldats sénégalais, en Arabie Saoudite par «une sollicitation de Sa Majesté le Roi Salman Ben Abdel Aziz Al Saoud, Roi d’Arabie Saoudite», confirmant ainsi «la solidarité agissante de notre pays au peuple saoudien ami et frère, mais également l’engagement indéfectible du Sénégal à œuvrer pour la paix et la sécurité partout à travers le monde». C’est ce qu’on pouvait noter dans le communiqué du conseil des ministres hier.
L’apaisement du climat social avec notamment la suspension du mot d’ordre de grève des syndicats d’enseignants a aussi occupé une bonne place dans la communication du chef de l’Etat. Macky Sall «a exprimé sa satisfaction suite à la suspension du mot d’ordre de grève par certains syndicats d’enseignants et a invité les autres syndicats à s’inscrire dans la même dynamique». Aussi a-t-il «réitéré son appel à toutes les forces vives de la Nation, à l'ensemble des acteurs économiques et sociaux, pour bâtir, dans le respect des droits et libertés consacrés, un consensus autour de la Valeur Travail, fondamental pour assurer la réalisation de notre ambition collective d'un Sénégal Emergent».
Les groupes vulnérables n’ont pas non plus été occultés. Il a rappelé le lancement, le jeudi 30 avril 2015, conformément à ses engagements, de l'attribution des cartes d'égalité des chances pour les personnes vivant avec un handicap, jalon majeur de sa politique sociale qui vise à promouvoir l’émancipation des groupes vulnérables et leur implication dans le développement national. S’y ajoute la gratuité de la prise en charge des malades insuffisants rénaux. Pour cela, Maky Sall a invité le gouvernement à mobiliser tous les moyens nécessaires pour la réalisation, dans les meilleurs délais, de nouveaux centres d’hémodialyse sur l’ensemble du territoire national, afin de faciliter à ces malades l’accès à des soins de qualité.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le conseil a adopté le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la Convention portant création de l’Agence de gestion et d’Exploitation de la Navigation sur le Fleuve Sénégal, adopté le 09 juin 2011, à Nouakchott et le projet de loi de règlement pour l’année 2013.
Les noms des morts tombent par vague à Vélingara qui a perdu beaucoup de jeunes dans la série de naufrages de bateaux de migrants dans la Méditerranée. Accablées par ce drame, les populations tendent les oreilles dans l’attente de bonnes nouvelles. Mais les chances de les obtenir sont minces.
Elle est drapée dans la dignité malgré la profondeur de la douleur. La famille de Oumar Soumboundou du quartier Nasroullahi de Vélingara, au sud du Sénégal, semble avoir oublié le deuil qui vient de la frapper en plein cœur. L’ambiance quelque peu enjouée du jour ne le rappelle pas en tout cas : Le jeune Mahamadou Sokhna Soumboundou, 25 ans, a perdu la vie par noyade dans les eaux de la Méditerranée, sur les côtes italiennes, en voulant provoquer la chance dans l’Eldorado européen.
Le dernier coup de fil que le jeune Soumboundou a eu avec son épouse, Gnima Kalloga, remonte à la nuit du 4 avril 2015. C’est ce jourlà que l’époux a quitté Tripoli (la capitale libyenne) pour aller en mer. Larmes aux yeux, la jeune épouse de 21 ans relate, voix tremblotante, les dernières phrases de la longue conversation qu’elle a eue avec son jeune époux.
Elle dit : «Je ne sais pas quand vais-je revenir. Mais j’insiste sur l’éducation de nos enfants. Il faut les inscrire à l’école et veiller sur leur éducation...» Incapable de continuer la phrase, elle fond à nouveau en larmes.
C’est le dimanche 19 mars que la famille Soumboundou du quartier Nasroullahi de Vélingara a appris le décès de Mahamadou Sokhna Soumboundou par noyade sur les côtes libyennes. Sa maman relate : «Il logeait avec un Peulh natif de Vélingara en Lybie. C’est celui-ci qui a appelé un de ses oncles vivant aux Etats-Unis et qui nous a, à son tour, informés.
Déjà, la nouvelle de ce drame m’empêchait de fermer l’œil de la nuit. Même si je n’avais pas la certitude qu’il avait déjà embraqué.» La maman s’arrête, s’essuie les yeux et laisse l’épouse poursuivre l’entretien.
La tête emmitouflée dans une étoffe blanche, la jeune dame renseigne que son jeune époux de 25 ans (il est né en 1990) était mécanicien-auto de profession, mais qu’au moment de quitter Vélingara, il était taximan. «Il s’était acheté une petite voiture et faisait le métier de taxi urbain. D’ailleurs, c’est à la veille du Magal de Touba dernier qu’il nous a quittés. Il avait auparavant vendu sa voiture. Il n’avait informé personne de son intention de quitter le pays après le Magal», raconte la veuve.
Lorsque Mahamadou prenait le large, sa dame venait de mettre au monde un garçon. Daouda Soumboundou, le nom donné au bébé, a 3 mois et ne caressera jamais le visage de son père. Et pourtant, c’était pour lui éviter, avec sa sœur aînée (le couple a 2 enfants), la vie précaire qu’il a connue que Mahamadou a tenté «par tous les moyens» à sortir du territoire national.
La maman informe : «Mahamadou est mon aîné. Il a 2 sœurs. Leur papa est décédé prématurément. Il ne leur a pas laissé de maison. Nous vivons dans la maison de mon frère aîné, Oumar Soumboundou. Il a une grande compassion pour moi. C’est pourquoi, il a très tôt quitté l’école pour apprendre un métier. C’est certainement pour les mêmes raisons qu’il a voulu tenter l’émigration.»
Les autres victimes du grand bleu
Mahamadou Sokhna n’est pas le seul natif de la commune de Vélingara à être resté dans les eaux voraces de la Méditerranée. Vendredi 17 mars, la famille Diallo du quartier Thainkang a également pleuré la mort, dans les mêmes conditions, au même moment et sur les mêmes lieux de leur fils, Abdoul Diallo, 30 ans.
Ce jour-là, raconte la maman Ramatoulaye Diallo : «Nous avions pleuré mes 2 enfants. Ils étaient 2 frères en Lybie. Ils devaient embarquer en même temps. Heureusement que l’aîné s’est désisté au détriment du frère. Nous l’avons su 2 jours après.» Abdoul Diallo a quitté Vélingara depuis bientôt 3 ans, dans le but de regagner l’Europe où se trouve déjà un de ses cousins.
Toujours dans la commune, 2 autres enfants qui étaient sur le point de quitter la Lybie à la veille de ce naufrage sont silencieux depuis. «On a encore aucune nouvelle d’eux», informe un oncle qui préfère garder l’anonymat en attendant d’y voir plus clair.
Ils ne sont pas les seuls à être engloutis dans le ventre de la Méditerranée. Dans le village de Sappy, dans la commune de Sinthiang Coundara, la famille Camara a perdu 2 de ses membres. Mamadou Saliou Camara et Moussa Camara sont restés dans les eaux. Non loin de là, le village de Sinthiang Bowébé a perdu le jeune Ibrahima Diallo.
Les portés disparus font légion dans le département. Un parent du village de Saré Samba Koumbel (Kandia) a informé qu’il est sans nouvelle de ses 2 enfants partis au Maroc depuis 2 ans et qui se sont arrivés en Lybie depuis peu. Diaobé aurait également son lot de 4 enfants restés silencieux depuis le naufrage. Partout, on tend les oreilles à l’écoute de la bonne ou mauvaise nouvelle. C’est la fortune des aventuriers.
2100 JAMBARS POUR 108 MILLIARDS
Le Sénégal espère décrocher de l'Arabie Saoudite un appui pour le financement du PSE
Pour le financement du Pse, l’Etat du Sénégal espère décrocher de son partenaire saoudien une enveloppe de 108 milliards de francs Cfa. Un montant qui viendrait s’ajouter aux 157 milliards de francs Cfa que Ryad a jusqu’ici injectés dans le pays. L’engagement de Dakar aux côtés de Ryad contre les rebelles du Yémen ne devrait pas manquer de doper les autorités saoudiennes à satisfaire les besoins du Sénégal.
Les financements attendus de l’Arabie Saoudite pour le Plan Sénégal émergent (Pse) sont loin d’être négligeables. L’envoi par le Sénégal de 2 100 soldats pour combattre dans les rangs de la coalition dirigée par le royaume saoudien contre les rebelles houthis au Yémen motivera-t-il Ryad à décaisser ?
Le niveau de la réaction du royaume saoudien le dira. Ce qui est constant demeure que Dakar espère recueillir auprès de Ryad des financements «d’un montant de 108 milliards de francs Cfa qui pourront être soumis à l’Arabie Saoudite pour la réalisation des opérations ci-après du Plan Sénégal émergent».
C’est ce qui transparaît dans un document intitulé «Note sur la coopération Arabie Saoudite-Sénégal» de la direction de la Coopération économique et financière du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan dont Le Quotidien a obtenu copie hier. Cette manne financière, décrochée, permettrait au Sénégal de mettre en œuvre divers projets. Puisque les domaines d’intervention visés sont divers et variés.
Financement espéré de routes, d’Isep, du Pepam...
Ainsi, l’on peut lire que de l’Arabie Saoudite, le Sénégal attend un «appui budgétaire d’environ 25 milliards de francs Cfa à l’instar de l’année 2012 en vue de permettre un bouclage plus aisé des opérations financières de l’Etat pour l’année 2015».
Ensuite dans le domaine des routes, pour les besoins du financement de la route Ndioum Ourossogui-Bakel, une «contribution d’environ 25 milliards de francs Cfa». Le même montant est aussi destiné à compléter le «financement interne de l’Etat pour la mise en œuvre du Programme d’urgence d’électrification rurale d’un coût de 100 milliards de francs Cfa, qui vise à atteindre un taux d’électrification de 60% à l’horizon 2016».
Pour l’enseignement supérieur, l’appui devant provenir de la Coopération saoudienne d’un montant d’«environ 13 milliards de francs Cfa» devrait aider à la «mise en place d’un réseau d’Instituts supérieurs professionnels (Isep)».
Alors que le Programme national de relèvement des plateaux techniques des hôpitaux et autres centres de santé, estimé à un montant d’environ 50,3 milliards de francs Cfa), devrait bénéficier d’une «contribution (de Ryad) à hauteur d’environ 10 milliards de francs Cfa».
La part de contribution saoudienne au gap de financement du Programme eau potable et assainissement du millénaire (Pepam), environ 25 milliards de francs Cfa, est estimée par la partie sénégalaise à «environ 10 milliards de francs Cfa».
Le document informe que «depuis le début de son intervention au Sénégal à nos jours, le Fsd (Fonds saoudien pour le développement) a approuvé vingt trois (23) prêts dans divers secteurs pour un montant total de 157 milliards de francs Cfa».
Plusieurs autres dizaines de milliards déjà versés
Le document fait aussi état des différents appuis saoudiens dont Dakar a bénéficiés et continue de bénéficier pour financer divers domaines d’intervention de l’Etat sénégalais. Ainsi, l’on peut noter que deux projets en cours : l’hôpital Dalal Diam, dont le financement complémentaire des équipements approuvé en janvier 2012, est de 4,5 milliards francs Cfa et la réhabilitation et l’extension des périmètres irrigués villageois de Matam pour un montant d’environ dix milliards de francs Cfa.
Pour les perspectives, le Fsd avait manifesté, lors de la signature de la convention relative aux équipements de l’hôpital Dalal Diam, «sa disponibilité à cofinancer (avec un autre partenaire ou l’Etat du Sénégal) 50% du coût de projets jusqu’à concurrence de 15 à 25 milliards de francs Cfa». Cette structure a aussi «manifesté son intérêt à participer au co-financement de la route Ndioum-Ourossogui-Bakel».
Par ailleurs, les autres contributions saoudiennes concernent, entre autres, l’élargissement de la route de Ouakam dans le cadre de l’Oci, la réhabilitation de la route Médina Gounass – frontière Guinée, les travaux de construction de l’hôpital Dalal Diam.
CES COPIES REVUES PAR MACKY
AUTOROUTE À PÉAGE, VISA D’ENTRÉE, AGENCES PUBLIQUES…
Dès son accession à la magistrature suprême en 2012, le chef de l’Etat, Macky Sall, dans le cadre de sa vision stratégique et ses orientations, avait procédé à la suppression de moult agences, dont l’Agence nationale de promotion du Tourisme (Anpt), ainsi qu’à l’instauration d’un visa payant pour l’entrée au Sénégal. Près de trois ans après, le Président a revu sa copie sur un certain nombre de dossiers dont sa volonté affichée d’évaluer le coût du ticket de l’autoroute à péage.
«Le gouvernement s’est inscrit dans une logique de toujours rectifier quand les politiques qu’il initie ne trouvent pas un écho favorable chez les populations». Cette volonté de revoir sa copie chaque fois que c’est nécessaire, s’est traduite dans le dossier de l’autoroute à péage, avec cet appel du pied au directeur de Eiffage Sénégal, Gérard Sénac, Pour le président de la République, «il faudrait, à un moment donné qu’on évalue vraiment le coût…». Cette invite intervient au moment où les populations, dans des cadres informels, et même certains députés, vocifèrent sur la cherté de l’autoroute à péage.
Le successeur de Wade a aussi décidé, lors de son adresse à la Nation pour le 55eme anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, de supprimer le visa payant pour l’entrée au Sénégal à compter du 1er mai 2015. Rappelons que dès sa prise de pouvoir, Macky Sall avait estimé rehausser ainsi la dignité des Sénégalais dont l’accès à l’espace Schengen ou en Amérique du Nord est devenu, au cours des deux dernières décennies, un véritable casse-tête. Mieux, le chef de l’Etat souhaitait trouver une manne financière pour renflouer les caisses de l’Etat. Hélas, la crise occasionnée par l’épidémie d’Ebola, combinée à la saison touristique 2014 désastreuse, tout comme son ambition de développer le tourisme, un des principaux apport de devise dans le cadre du Pse, ont précipité la marche arrière du chef de l’Apr.
L’on se rappelle, par ailleurs, qu’en 2012, le Président nouvellement élu avait procédé à la suppression de moult agences et sociétés publiques. Dans ce toilettage de ces structures «budgétivores» de l’Etat, Macky avait supprimé l’Agence nationale de promotion du Tourisme (Anpt). Ladite agence était accusée à l’époque de ne pas assurer sa mission principale d’instrument d’intervention du ministre dans le domaine de la promotion touristique et de ne pas garantir son équilibre financier. Cependant, pour relancer la destination Sénégal, mal en point ces dernières années, Macky Sall a procédé, le 1er août dernier, au remplacement de l’Anpt par l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt). Ladite agence, est dirigé par Abdoulaye Thiam, inspecteur principal des Impôts et Domaines, ainsi que de nouveaux locaux sis aux alentours de l’aéroport international Lss de Dakar avec Mamadou Racine Sy comme PCA.