Référendum, voie parlementaire, démission du président de la République et/ou saisine du Conseil constitutionnel pour passer du septennat au quinquennat ! En tout cas, force est d’admettre que l’engagement de Macky Sall de réduire son mandat présidentiel, réitéré avec fermeté lors de sa tournée économique dans le Sine Saloum et contre l’avis de certains de ses propres collaborateurs, est en train de soulever une nouvelle polémique dans le champ politique et au sein de la société civile. Balloté entre argumentaires juridico-juridiques, dispositions constitutionnelles et arguties politiques, le maître du jeu semble en vérité dans les liens d’un engagement irrépressible qui le contraint à trouver rapidement une porte de sortie viable, à défaut de pouvoir faire du «wax waxeet».
Alors que le principe d’une réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans semblait acquis par la voie d’un référendum devant se tenir en mai 2016, Macky Sall a surpris tout son monde lors sa dernière sortie sur la question. Une sortie effectuée à Nioro, dimanche dernier, à l’occasion de sa tournée économique dans les régions de Kaolack, Kaffrine et Fatick.
Après avoir fait part à ses partisans opposés à une réduction du mandat présidentiel de sa ferme décision de respecter son engagement électoral, le président de la République et chef de file de l’Apr s’est fendu d’un commentaire donnant une nouvelle tournure à la polémique liée au retour du quinquennat. « Il y a un débat de fond pour déterminer les procédures de faisabilité. Ce débat de fond est pris en charge par es spécialistes. Ce n’est pas à moi de choisir la procédure», avait dit le chef de l’Etat. Suffisant pour que des acteurs politiques se dépêchent de lever les boucliers contre une sous-jacente volonté du patron des «Apéristes» de contourner son engagement.
Le député Thierno Bocoum de Rewmi ne passera pas par mille chemins pour voir dans ce recadrage de Macky un jeu politicien. Le Président est « derrière le débat sur la faisabilité du respect de son engagement…Il se pose encore des questions sur cette faisabilité malgré son autre engagement de faire un référendum en 2016 », avait-il fait remarquer dans une sortie à la presse.
Dans la foulée, le député rewmiste s’était investi à démonter les différents arguments brandis par les proches de Macky Sall pour réfuter la prérogative de celui-ci d’écourter son mandat. Tout avait été passé au crible: de l’engagement du Président à respecter et à faire respecter la Constitution à l’argument de la rétroactivité de la loi en passant par le caractère onéreux d’un référendum. En définitive, Thierno Bocoum avait estimé que « la balle est dans le camp du Président qui peut passer par la voie parlementaire, la voie référendaire ou tout simplement démissionner», pour répondre à son engagement de campagne électorale.
Apparemment, Macky Sall ne semble pas s’être encore déterminé pour l’une quelconque de ces voies. A contrario, il a préféré s’en remettre aux spécialistes pour résoudre son dilemme. Des spécialistes dont certains comme le Pr Babacar Guèye et son collègue Pape Demba Sy, voire même le ministre conseiller Ismaïla Madior Fall ont déjà tranché la question, en invitant ouvertement au recours au référendum pour valider la réduction du mandat présidentiel (voir par ailleurs).
La question qui pourrait se poser est alors de se demander si le maître du jeu ne se serait pas laissé embarquer dans des considérations purement économiques pour mettre un bémol à cette voie du référendum ? A l’instar de certains acteurs qui arguent que dépenser huit milliards du contribuable Sénégalais pour un « oui » ou un «non» afin de réduire le mandat présidentiel, à moins d’une année d’une autre consultation populaire (en l’occurrence, la présidentielle de 2017) est purement saugrenu.
Loin d’une telle approche, des membres de la société civile comme Me Demba Ciré Bathily n’ont pas, eux, manqué de faire remarquer que la thèse portant sur la cherté du référendum ne se posait pas. « La République a des exigences et la démocratie a un coût qu’il faut payer à chaque étape importante de sa consolidation et il ne s’agit que de cela ici», avait en effet indiqué l’avocat. Qui plus est, ajouteront certainement les Assisards comme Madièye Mbodji de Yoonu Askan-wi, l’intérêt du référendum est qu’il permettrait de prendre en charge les grandes questions soulevées par les Assises nationales et la Cnri du Pr Amadou Makhtar Mbow.
DEMISSION OU ASSEMBLEE NATIONALE : AUTRES VARIANTES
A défaut d’utiliser la voie référendaire, le maître du jeu pourrait être en ballotage entre la saisine du Conseil constitutionnel (comme suggérée par l’ancien ministre des Sports Daouda Faye dit Vava) et la mise en selle de la représentation parlementaire pour réduire le mandat présidentiel. Seulement, la question à se poser est de savoir si Macky Sall irait jusqu’à démissionner de sa charge présidentielle pour organiser des élections anticipées en 2017 ? Dans ce cas de figure, le bon rôle échoirait certainement à la deuxième personnalité de l’Etat, dans l’ordre protocolaire, qui se trouve être en l’état Moustapha Niasse, le patron de l’Afp. Le président de la République pourrait-il se permettre d’installer à la tête de l’Etat, un des ses anciens adversaires à la magistrature suprême, même si celui-ci s’est presque dilué avec lui, depuis lors, dans la sorte de compagnonnage stratégique tissée entre leurs deux camps ?
Le pari de la démission du Président jugé périlleux, le chemin d’Eden pour la réduction de la durée du mandat ne serait-il pas finalement la voie parlementaire ? Comme le supputent certains acteurs comme l’économiste Kadialy Gassama qui arguent que le Conseil constitutionnel avait déjà donné, en 2010, un avis favorable sur la constitutionnalité de la loi modifiant la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans par le Parlement. Mieux, dans un contexte généralisé de raréfaction des ressources financières, l’utilisation de la voie parlementaire peut permettre de replacer rapidement la durée du mandat dans sa norme originelle de cinq ans, telle que pratiquée depuis la Constitution de 1963 et réaffirmée par le peuple sénégalais en 2001. A Macky Sall, le véritable maître du jeu, de se faire une religion et d’édifier les Sénégalais sur la voie retenue pour réduire le mandat, d’autant plus qu’il n’y aucun obstacle d’ordre constitutionnel, selon les spécialistes, pour ramener le quinquennat au Sénégal !
LE SÉNÉGAL DOIT S’INSPIRER DE LA CHINE ET DE LA CORÉE DU SUD
SERIGNE MBOUP DE CCBM INDIQUE LA VOIE DE L’EMREGENCE
Abdoul Aziz SECK et Babacar BADJI |
Publication 15/04/2015
La tournée économique du Chef de l’Etat, Macky Sall dans la région de Kaolack, a été une belle occasion saisie par le président de la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Kaolack (CCIAK) pour exposer sa vision de l’Emergence, en temps qu’acteur dynamique du secteur privé. Selon Serigne Mboup, pour réussir le Plan Sénégal Emergent (PSE), l’on doit s’inspirer des stratégies fructueuses déroulées par la Chine et la Corée du Sud.
Le Forum économique de Kaolack, tenu ce lundi dans le département de Guinguinéo, a servi de tribune au Président Directeur Général du Groupe CCBM, Serigne Mboup, pour exposer aux plus hautes autorités étatiques sa vision de l’approche stratégique la plus efficiente en manière d’Emergence.
Pour le président de la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Kaolack (CCIAK), il est impératif que l’Etat protège, à travers une discrimination positive, les entreprises du secteur privé national face à la l’offensive des sociétés étrangères.
Réforme de l’entreprise communautaire Serigne Mboup a interpellé le président, Macky Sall sur cette question en ces termes :
«Monsieur le président, nos entreprises sont confrontées à une forte concurrence des puissantes entreprises étrangères qui bénéficient du soutien de leurs Etats qui mettent à leur disposition des fonds bonifiés dont nous ne pouvons pas bénéficier. Et après elles viennent se bousculer avec les privés nationaux pour capter nos marchés publics.
Connaissant votre leadership dans la zone de l’UEMOA, nous sommes convaincus que pour corriger cette absence d’équité, il suffirait tout simplement de reconsidérer l’entreprise communautaire qui deviendrait une entreprise dont le capital serait détenu, en majorité, par des nationaux au lieu d’être juste communautaire, parce que immatriculée dans la communauté.»
Selon l’hôte du Chef de l’Etat, Macky Sall, cette réforme fondamentale, «mettra tout le monde à l’aise et permettra un transfert de technologie et de savoir-faire pour nos générations futures. Tous les pays dits émergents comme, la Chine et la Corée du Sud, sont passés par là.
Ce qui est à l’origine de leur indépendance économique que vous, Monsieur le président de la République, avez prôné pour notre pays, le Sénégal, lors de votre discours à la nation. Parce que nous ne sommes pas dans des entreprises qui s’appuient sur l’Etat pour se développer, mais plutôt des entreprises sur lesquelles, l’Etat peut s’appuyer pour développer le pays. Car, nous sommes des privés capables de porter les projets prioritaires du Sénégal.»
Grands projets attendus Faisant un diagnostic sans complaisance de la situation économique de Kaolack en revisitant l’histoire reluisante de cette région centre du pays, le président de la chambre de commerce d’industrie et d’agriculture a rappelé que le Sine Saloum est une ville à la fois politique, religieuse et économique.
Une cité multiculturelle, un carrefour régional et sous régional, une voie de passage obligé, mais aussi une vitrine du Sénégal. Au plan économique, a-t-il souligné, depuis 1900, toutes les maisons de commerce de la métropole disposaient d’une forte présence au Saloum.
Aujourd’hui, les opérateurs économiques nationaux les plus en vue sont des ressortissants du Saloum, selon Serigne Mboup. Toutes choses qui l’ont poussé à engager le Chef de l’Etat à relever le défi de la relance économique de cette localité du Saloum. «Vous-même, Monsieur le président, vous êtes ressortissant de la région et vous avez fait vos humanités au lycée Gaston Berger.
Vous avez connu cette cité dynamique et prospère. Nous sommes sûres qu’avec les projets concrets qui commencent à sortir de terre, à l’instar : de l’Université du Sine Saloum qui va révolutionner le système universitaire ; du Cœur de ville de Kaolack qui est la plus grande plateforme commerciale de l’Afrique de l’ouest et aussi un exemple de réussite du partenariat public-privé ; du projet de ré- habilitation du port fluviomaritime ; du dragage du fleuve Saloum ; de la modernisation du port de Foudioungne et l’acquisition des deux bateaux Aguène et Diambogne ; du projet de Port Sec que vous avez bien voulu inscrire dans le PSE qui focalise tout l’intérêt du secteur privé du Sine, du Saloum et du Baol qui attend impatiemment sa réalisation ; du développement du tourisme religieux à travers le projet du nouvel aéroport de Kaolack qui va permettre de desservir des zones comme Toubacouta en un temps record ; la reconstruction du marché central et le développement de l’agriculture, la jeune génération devrait renouer avec ce passé glorieux et de prospérité de notre région.»
Création d’emplois Des réalisations dont la plupart sont en cours, que le président de la chambre de commerce d’industrie et d’agriculture a salué en engageant les privés a relevé l’autre défi : la création d’emplois. «Depuis 2013, grâce aux efforts consentis par la chambre de commerce, et le partenaire ISTAMCO, nous sommes passés à 150 bateaux l’année pour espérer ainsi résorber le gap au niveau du Port de Kaolack. Monsieur le président, vous avez bien voulu implanter l’Université du Sine Saloum, conformément à vos engagements sous-tendus par l’ambition de former des milliers d’étudiants.
Pour notre part, nous du secteur privé, avec votre appuis, notre devoir est de développer une économie capable d’absorber la totalité des étudiants que cette université aura formé (…) Donc l’économie gagnerait à être redynamisée pour favoriser la création des futurs emplois.»
Pour le secteur stratégique de l’agriculture qui occupe une place centrale dans le PSE, Serigne Mboup a réitéré la détermination des acteurs desdites chambres à accompagner le gouvernement à résoudre définitivement, le problème de la commercialisation et de l’équipement en matériels agricoles par l’implication des artisans Sénégalais dans la conception et la fabrication de qualité.
Ce qui va booster davantage la création d’emplois. Dans ce même sillage, les difficultés du secteur des transports trouveraient solutions, ajoute t-il, à travers la modernisation de la région avec des bus, des taxis et gares routières privées capables d’assurer l’interconnexion des différents sites.
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EN CÔTE D'IVOIRE, LE REGGAEMAN ALPHA BLONDY EST DEVENU CONTEUR
Abidjan, 15 avr 2015 (AFP) - "Radio livre, radio livre..." Sur Alpha Blondy FM, un jingle évaporé annonce chaque soir la métamorphose du plus connu des artistes ivoiriens : le reggaeman aux millions d'albums vendus se mue alors en conteur pour ses compatriotes.
"Ils cheminèrent en silence deux journées encore. L'alchimiste se montrait beaucoup plus circonspect car il approchaient de la zone des combats les plus violents". La voix d'Alpha Blondy est chaude, posée. Il lit, ses petites lunettes rondes sur le nez.
En fond sonore, quelques accords de guitare rythment la prose de Paolo Coelho. Le best-seller de l'écrivain brésilien est un ovni dans la programmation littéraire d'Alpha Blondy: le pape du reggae ivoirien -- un lecteur invétéré à ses propres dires -- plébiscite pour l'instant davantage les classiques africains.
C'est la lecture d'"Allah n'est pas obligé", de l'Ivoirien Ahmadou Kourouma, qui a lancé l'émission de culture populaire, lors de son démarrage début mars. Puis "Une vie de boy", du Camerounais Ferdinand Oyono a suivi.
"L'enfant noir" du Guinéen Camara Laye et "Le monde s'effondre" du Nigérian Chinua Achebe sont déjà pré-enregistrés. "J'ai toujours aimé lire. J'étais en CM2 quand j'ai lu +La condition humaine+ d'André Malraux, je n'avais rien compris mais ça m'avait plu...", raconte le chanteur, qui aspire à "faire le Bernard Pivot" ivoirien.
Alpha Blondy a créé et entièrement financé Alpha Blondy FM. Une appellation que "les gens vont trouver mégalomaniaque, mais ce n'est pas grave", commente l'artiste de 62 ans, de son vrai nom Seydou Koné.
La radio aux équipements flambant neufs se trouve au dernier étage d'une galerie commerciale encore en chantier, un bâtiment sur trois niveaux qui compte déjà une dizaine de commerces en activité.
C'est le chanteur-conteur lui-même qui fait construire ce petit centre commercial, près de sa maison ronde, colorée et surmontée d'une statue de Cupidon pointant son arc vers le ciel.
A l'intérieur des locaux, une autre sculpture, celle d'un samouraï en bronze dont le sabre a perdu sa lame, est directement cimentée au carrelage. L'oeuvre à taille réelle, achetée dans une galerie d'art de New York, appartenait au boxeur Mike Tyson, assure Alpha Blondy.
- 'Erudits' -
"Quelqu'un a dit : +Si tu veux cacher quelque chose à un Africain ou à un Noir, tu le mets dans un livre parce qu'ils n'aiment pas lire+", ironise Alpha Blondy, qui aspire à "contaminer (ses) auditeurs" avec ses envies de lecture.
"Ceux qui ne savent pas lire savent au moins écouter. C'est ce but que nous recherchons, inciter les jeunes à lire. Si on peut faire d'une pierre deux coups, les distraire tout en faisant des érudits, on aura servi à quelque chose", dit-il.
"Radio livre" démarre à 21H00 locales et GMT et dure deux heures: la première est consacrée à des rediffusions de lectures de la veille, la seconde permet d'avancer dans l'ouvrage. Toutes les 6 à 8 minutes, une chanson - souvent d'Alpha Blondy - interrompt la narration.
La radio diffuse d'autres émissions, dont un programme consacré au hip-hop, un autre axé sur "le son latino", et bientôt un programme pour enfants... Mais "Radio livre" est la seule dans laquelle Alpha Blondy intervient directement.
"Ça m'a redonné le goût à la lecture", sourit Serge Allegbe, le directeur de la programmation, qui passe des heures à monter les émissions, parfois enregistrées à l'aube au domicile de la star.
"+Allah n'est pas obligé+, j'avais lu ça il y a longtemps. Ça m'a fait replonger dans la guerre atroce au Liberia", poursuit-il, se réjouissant du succès de l'émission, notamment chez les chauffeurs de taxi.
A la gare du Plateau, le quartier administratif et d'affaires d'Abidjan, une vingtaine d'entre eux attendent le client, accablés par le soleil ivoirien, particulièrement lourd avant la saison des pluies qui s'annonce.
"Il y a plein de chauffeurs qui écoutent cette émission", témoigne Souleymane Grambouté, 30 ans, l'un des responsables de la gare de taxis. "Quand l'heure arrive, certains passagers demandent de mettre +Radio livre+", raconte Sébastien Kouadio, suant devant son taxi orange.
"Moi j'aime bien, mais je n'écoute que d'une oreille", observe-t-il. "Quand je suis au volant, c'est la recette qui m'intéresse..."
MACKY SALL ANNONCE LA CONSTRUCTION DE TROIS BRIGADES DE GENDARMERIE À KAFFRINE
Kaffrine, 15 avr (APS) - Le président Macky Sall a annoncé mardi la construction prochaine de trois brigades de gendarmerie dans la région de Kaffrine (centre), pour renforcer la sécurité des populations et lutter contre le vol de bétail.
"Les vols de bétail sont récurrents dans la région, malgré la nouvelle loi contre ce phénomène", a signalé Macky Sall lors d’un forum économique sur "la stratégie de développement des ressources agricoles et pastorales de Kaffrine".
Le renforcement de la sécurité est une "nécessité" dans cette région, a-t-il souligné lors du forum tenu dans la ville de Kaffrine en présence de la ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, et de son collègue chargé de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck.
Un programme de "modernisation" de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers est en train d’être mis en œuvre, ce qui permettra d’éradiquer les feux de brousse, y compris dans la région de Kaffrine, selon Macky Sall.
Il a recommandé aux populations de cette région de veiller elles-mêmes à la protection de la nature.
Le chef de l'Etat préside un conseil des ministres, ce mercredi matin, à Kaffrine, dans le cadre de sa "tournée économique" (12-15 avril) dans trois régions du centre.
Mardi, le Premier ministre Mahammed Dionne a présidé un conseil interministériel, dans cette commune. Les participants ont évalué les besoins d'investissement de la région de Kaffrine à 94 milliards 334 millions de francs CFA.
LA TOMBEUSE DES JEUNES DE COLOBANE ECROUEE POUR 10 MILLE FRANCS
ARAME SOW POURSUIVIE POUR TENTATIVE D’ESCROQUERIE SOUS LE NOM DE NDEYE SOKHNA DIOUF
Poursuivie pour tentative d’escroquerie sous le nom de Ndèye Sokhna Diouf, Arame Sow n’a pas été jugée, hier. Son procès a été renvoyé jusqu’au 16 avril pour la régulation du procès verbal. Cheikh Sidaty Mané, condamné à 20 ans de travaux forcés pour le meurtre du policier Fodé Ndiaye à Colobane, s’est constitué partie civile dans ce dossier. Le prisonnier a été enfoncé par le témoignage d’Arame Sow lors de la dernière session de Cour d’assises de Dakar.
Au fond de leurs cellules, les jeunes de Colobane, Cheikh Sidaty Mané alias «Gattuso» et Cheikh Diop dit «Christ», condamnés à 20 ans de travaux forcés par la Cour d’assises de Dakar, ont certainement «jubilé» en apprenant l’arrestation d’Arame Sow.
Celle qui n’a pas une seule fois hésité à leur jeter dans la gueule du loup. Son témoignage, dans l’affaire de meurtre du policier Fodé Ndiaye, le 27 janvier 2012 à Colobane, suite à une manifestation de protestation contre une 3e candidature d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2012, a été décisif.
La dame a identifié formellement Cheikh Sidaty Mané comme étant le meurtrier du jeune auxiliaire de police, sans sourciller, au cours de l’enquête. Mieux, devant la Cour d’assises, elle l’a encore pointé du doigt. La sentence est connue.
Les habitants de Colobane, mécontents de cette décision rendue, l’ont traitée de tous les noms d’oiseaux. Ce, allant même jusqu’à soutenir qu’Arame Sow ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. D’aucuns même la surnomment «Arame bandit». Elle est réputée être «une délinquante».
De plus, elle a un passé pénal. Et aujourd’hui, elle est en détention préventive à la Maison d’arrêt des Femmes (Maf) de Liberté 6, non pas sous le nom d’Arame Sow mais plutôt sous le nom de Ndèye Sokhna Diouf, pour tentative d’escroquerie portant sur la somme de…10000 fcfa au préjudice du boutiquier Fallou Ndiaye.
Les faits se sont déroulés au Rond-point de Yoff. Ce jour là, vers 20 heures 30 minutes, elle est entrée dans la boutique de la victime où elle a trouvé le propriétaire des lieux et son petit frère en train de faire leur travail. Elle demande une bouteille de jus qui coûte 1000 fcfa. La victime lui donne le produit.
Aussitôt, Arame Sow réclame sa monnaie de 10000 fcfa. Le boutiquier de lui préciser qu’il n’a encore rien reçu de sa part. Sans perdre de temps, la dame commence à s’emporter en proférant toutes sortes d’insanités. Mis au courant de cette situation, un individu se présente dans la boutique pour les informer qu’Arame Sow vient de sortir de son échoppe et lorsqu’elle a voulu l’arnaquer, il l’a chassée.
La vraie identité d’Arame Sow en question Quelques minutes après, une dame est venue pour déclarer que cette dernière est habituée des faits. Sachant que les carottes sont cuites, elle a voulu prendre la poudre d’escampette, selon le boutiquier.
En vain. Arame Sow est conduite manu militari à la gendarmerie. Là, elle est identifiée sous le nom de Ndèye Sokhna Diouf, née le 8 septembre 1986 à Dakar, mariée et mère de 2 enfants, commerçante demeurant à Yoff Layène. Toutefois, elle a nié les faits.
«Je lui ai remis la somme de 10000 fcfa. Je pensais pouvoir rentrer avec mon produit et ma monnaie afin de faire quelques achats avant de rentrer à la maison. Je ne regrette pas mon acte et je ne demande pas la clémence de la justice car je n’ai rien volé», a-t-elle déclaré dans le procès verbal d’enquête préliminaire.
Devant se tenir, hier, au tribunal des flagrants délits de Dakar, son procès a été renvoyé au 16 avril prochain pour la régulation du procès-verbal. Pour cause, le juge a noté la constitution de partie civile du prisonnier Cheikh Sidaty Mané. Pour Me Mbaye Jacques Ndiaye et Cie, qui ont déjà interjeté appel dans l’autre procédure, la prévenue ne s’appelle pas Ndèye Sokhna Diouf.
«C’est de l’escroquerie. Elle a été té- moin dans le procès des jeunes de Colobane. C’est sous un faux nom et sur la base de son témoignage clé que nos clients ont pris 20 ans de travaux forcés», hurlent-ils. Le juge rétorque : «Nous sommes saisis de fait, donc attendons que l’affaire soit en état».
Me Ndiaye de renchérir : « C’est une demande adressée au parquet et non au tribunal. Nous sollicitons qu’il accepte la demande de vérification de la vraie identité de la prévenue car il y a une différence sur les noms, les dates de naissance et les noms des parents».
Puisqu’au moment de se présenter à la barre, la prévenue a renseigné : « Je m’appelle Arame Sow et je suis née le 7 septembre 1985». Ainsi le Substitut du procureur a accédé à la requête des avocats du détenu Cheikh Sidaty Mané. Le tribunal a suivi.
LA BANQUE MONDIALE PRÉDIT LA FIN DU SUPER-CYCLE DES MATIÈRES PREMIÈRES
La croissance de l’Afrique subsaharienne ralentira autour de 4,0% en 2015, au lieu des 4,5%, enregistrés en 2014. Ce recul s’explique largement par la baisse des cours du pétrole et des autres matières premières. Telles sont les conclusions de la dernière édition d’Africa’s Pulse, une publication semestrielle du groupe de la Banque mondiale, exposée avant-hier. Cette publication analyse les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne.
La croissance, selon les dernières prévisions du groupe de la banque mondiale, sera inférieure à la moyenne de 4,4%, réalisée en Afrique au cours des deux dernières décennies. Elle se situerait toutefois autour de 4,7% si l’on exclut l’Afrique du Sud. Ces chiffres sont bien loin du pic de croissance de 6,4%, enregistré au cours des années 2002 à 2008.
«La croissance est toujours au rendez-vous en Afrique subsaharienne, malgré de nouveaux défis et des facteurs externes défavorables. Mais, ces défis s’accompagnent toutefois d’opportunités nouvelles», a déclaré le vice-président du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop.
Qui indique que la fin du super-cycle des matières premières donnera au continent l’occasion d’accélérer ses réformes structurelles en faveur d’une croissance susceptible de réduire la pauvreté de manière plus efficace.
L’Afrique subsaharienne est un exportateur net de matières premières. Le pétrole, l’or et le gaz naturel, les plus commercialisés dans la région, représentent plus de 90% de l’ensemble des exportations des huit principaux pays exportateurs de pétrole et 30% de leur Pib.
La récente baisse des cours du pétrole, d’après les experts de la banque mondiale, a dégradé les termes de l’échange de la plupart des pays de la région, d’autant qu’elle s’étend à d’autres matières premières. Ainsi, Africa’s Pulse souligne que les prix des autres matières premières sont désormais davantage liés à ceux du pétrole.
Les 36 pays africains qui verraient leurs termes de l’échange se dégrader, abritent 80% de la population du continent et 70% de l’activité économique. Et, les ratios de la dette publique par rapport au Pib ont augmenté sensiblement ces dernières années dans les pays qui disposent d’un meilleur accès au marché des obligations.
«Les facteurs favorables à la croissance comme prévus se sont inversés. C’est dans ce contexte difficile que la région peut et doit démontrer qu’elle a mûri, et qu’elle est capable de poursuivre par ses propres moyens les progrès économiques et sociaux déjà réalisés.
Les pays qui doivent entreprendre un ajustement budgétaire où leur taux de change doivent avant tout protéger les africains les plus démunis afin de ne pas effacer les gains réalisés au cours des dernières années », a analysé l’économiste en chef du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique, Francisco Ferreira.
«Les déficits budgétaires élevés et des dépenses publiques peu performantes constituent une source de vulnérabilité pour de nombreux pays de la région. Il est urgent que ces pays améliorent leur situation budgétaire et accroissent leur résilience aux chocs externes», a précisé l’économiste principale à la Banque mondiale pour l’Afrique et co-auteur de cette publication, Punam Chuhan-Pole.
Le rapport signale le besoin de réformes structurelles dans toute la région afin de relever et maintenir la croissance de la productivité dans l’ensemble des secteurs. Ces réformes devraient, disent-ils, créer un processus de transformation structurelle de l’Afrique, de nature à générer des emplois et une croissance plus inclusive.
La Banque mondiale a financé au cours de son exercice budgétaire 2015, près de 160 projets à hauteur de 15,7 milliards de dollars. Ces financements comprennent un montant record de 10,2 milliards de dollars en prêt, à taux zéro et en subventions de l’association internationale de développement (Ida).
La reddition des comptes va se poursuivre selon le président de la République. En tournée économique dans le Saloum, Macky Sall a annoncé sa généralisation sans exception.
Que tous ceux qui ont occupé des fonctions de responsabilité au sein de l’Etat se le tiennent pour dit. La traque des biens supposés mal acquis va se poursuivre après la condamnation de l’ex ministre d’Etat, Karim Wade.
Le président de la République, qui en a fait l’annonce, s’est voulu on ne peu plus clair sur le sujet. Une décision née de la détermination du Macky Sall de lutter contre les détournements des derniers publics.
Soucieux de la politique de bonne gouvernance qu’il prône, le chef de l’Etat, en marge de sa tournée économique dans le Saloum, a fait savoir que désormais la reddition des comptes engage tout le monde.
«Il faut que les choses soient claires, quand on vous confie des tâches, il faut bien les gérer ou bien vous risquez de rendre compte», a fait savoir le chef de l’Etat, Macky Sall. Et de poursuivre: «Tout le monde sera mis sur le même pied d’égalité».
Pour rappel la reddition des comptes, depuis qu’elle est déclenchée, a suscité de vives polémiques. Certains membres de l’opposition, notamment des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) parlent de «justice sélective».
Non sans dénoncer la manière dont l’affaire du fils de l’ancien président de la République, Karim Wade a été gérée. Avec cette généralisation annoncée par le chef de l’Etat, une nouvelle tournure risque de se produire dans le cadre de la traque des biens mal acquits avec l’actuel régime.
LES SYNDICALISTES REFUSENT LA MORT PROGRAMMÉE AU PROFIT DES TRAINS DU PSE
Les travailleurs du Petit train de banlieue (Ptb) en grève générale le 20 Avril prochain. Un avertissement lancé en direction de l’état selon les syndicalistes qui étaient en conférence de presse hier. Ces travailleurs qui se battent pour la survie du PTB exigent de l’Etat la hausse de la compensation financière et déplorent l’absence de volonté pour remettre le PTB sur de bons rails.
Face à la presse hier, les travailleurs du Petit train de banlieue (Ptb) ont voulu informer l’opinion publique sur la situation d’agonie que traverse ce service ferroviaire. Miné par des difficultés financières, «le Ptb n’arrive plus à assurer le paiement des salaires, ni les indemnités de départ à la retraite.
Sans compter le non paiement du contentieux avec le personnel alors que le conseil d’administration a ordonné son paiement depuis 2013 », explique Momar Sall, secrétaire général du syndicat des travailleurs du PTB.
Face à cette situation, les travailleurs du Ptb exigent de l’Etat, la hausse de la compensation financière qu’il leur alloue annuellement. « L’Etat nous impose 500.000 francs par an alors que le comité de pilotage a évalué le montant de la compensation à environ 1 milliard 200 millions pour que le Btb puisse assurer ses charges », regrette leur porte-parole, Momar Sall.
Cette question de la compensation financière qui est le premier point inscrit dans le préavis de grève qu’ils avaient dé- posé, est aujourd’hui la seule voie de salut pour les travailleurs de la Ptb. Pour faire face à la concurrence du transport routier.
Les travailleurs du Petit train de banlieue n’ont pas aussi manqué de constater l’absence de volonté politique ferroviaire de la part de l’Etat. Ce qui se justifie, selon Momar Sall secrétaire gé- néral du syndicat des travailleurs du Ptb, par l’état de dégradation progressive de leur parc ferroviaire, la destruction du dépôt de Dakar pour la construction du Grand théâtre alors que le dépôt de Rufisque n’est pas encore fonctionnel et le mauvais état des rails de la voie Dakar Thiès .
Les travailleurs du Btb soupçonnent ainsi une volonté des autorités de programmer la mort du Petit train de banlieue au profit des projets ferroviaires prévus dans le Plan Sénégal émergent (Pse). « L’Etat parle uniquement de ses projets à savoir le train d’Aibd et le Ter (Train Express régional), alors que la priorité, c’est le financement du renouvellement de notre parc.
Ce qu’il ne prévoit même pas.» Ces travailleurs du Petit train de banlieue qui ont eu des rencontres avec le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, M. Elimane Kane, sans succès, ont décidé de passer à la vitesse supérieure.
Leur préavis de grève ayant expiré le 12 Avril dernier, Ils vont observer une grève générale d’avertissement le 20 Avril, c’est- à-dire, lundi prochain et n’écartent pas d’autres actions pour sauver le Petit train de banlieue.
BIENTOT 60 MILLE EMPLOIS POUR LES JEUNES DONT 40% DESTINES AUX FILLES
LE MINISTÈRE DES POSTES ET TELECOM EN A FAIT L’ANNONCE
Mbayang Sarr FAYE & Babacar. M. Mbengue |
Publication 15/04/2015
Le ministère des postes et des télécommunications a fait face à la presse, avant-hier en prélude de la 4e édition des Journées des filles dans les Technologies de l’information et de la communication (Tic). La tutelle a saisi l’occasion pour annoncer que les filles bénéficieront de 40% du programme de parc des technologies numériques.
«Cette journée est organisée pour aider les jeunes femmes âgées de 11 à 35 ans à se préparer à choisir une profession technologique», a soutenu Mme Bitilokho Ndiaye, en marge de la conférence de presse organisée à l’occasion de la 4e édition des Journées des filles dans les Technologies de l’information et de la communication (Tic).
Pour la coordinatrice de la cellule genre, ces journées visent à faire bénéficier aux jeunes filles des opportunités infinies du secteur des Tics. Il s’agit de renverser la tendance et impliquer davantage les filles et les jeunes femmes dans les technologies de l’information et de la communication.
Pour mettre en œuvre cet objectif, la cellule de genre du ministère des postes et des télécommunications compte octroyer des bourses de formation et des stages aux jeunes filles pour mieux marquer l’implication du genre féminin dans les technologies de l’information et de la télé- communication.
«Avec la profession technologie des informations, les offres de bourses et des stages, ainsi que des concours et des prix en rapports avec les Tics et à des vocations technologiques et des réseaux de ligne, seront octroyé pour les filles», précise la coordinatrice.
Pour la particularité de ce lancement, le ministère des postes et télécommunications a annoncé une nouveauté inattendue avec la création d’un programme de parc des technologies qui va contribuer à la promotion de l’emploi des jeunes.
«Un programme de parc des technologies numériques à Diamniadio va être créé, à terme, 60 mille emplois dans le secteur des Tics au Sénégal dont 40%», annonce le département du ministère des postes et télécommunications.
Le ministère de l’environnement, avec le concours de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), à travers son organe subsidiaire, l’institut de la francophonie pour le développement durable, organise au Sénégal du 14 au 16 avril 2015, un atelier régional sur le support méthodologique pour l’élaboration des contributions prévues déterminées au niveau national (Cpdn) dans le cadre d’un processus national inclusif et multi-acteurs. C’est pour travailler à la réduction de gaz à effet de serre.
Un atelier s’est tenu, hier, dans le cadre du programme de renforcement des capacités des pays francophones dans le domaine des négociations internationales sur les changements climatiques. Les Contributions prévues déterminées au niveau national (Cpdn) seront proposées par des pays qui tiennent en compte les circonstances nationales ainsi que les efforts entrepris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les Cpdn devraient ainsi respecter un format type, notamment faire le bilan, en tenant en compte des circonstances nationales, des efforts nationaux d’atténuation et d’adaptation aux effets des changements climatiques, des besoins financiers et technologiques ainsi que des besoins de renforcement des capacités.
Cette rencontre, qui devrait s’étaler sur trois jours, permettra de «renforcer les capacités des acteurs sur la mise en œuvre des Cpdn, de mettre à leur disposition des outils nécessaires pour évaluer leurs besoins, de déterminer les inventaires des émissions, de partager les expériences des pays sur les processus nationaux d’élaboration des Cpdn».
19 pays sont ainsi représentés à cet atelier avec pour intérêt de tirer profit de ces études mais aussi de partager les connaissances déjà acquises par les pays qui ont déjà mis en place le programme. «Les contributions déterminées représentent le modèle de développement approprié pour passer rationnellement vers une trajectoire de développement moindre en émissions en carbone et résiliente aux impacts des changements climatiques», diront les acteurs.
Le Sénégal voudrait que le contenu des contributions porte sur les actions d’atténuation et d’adaptation, les besoins en renforcement de capacités, le transfert de technologies, les financements nationaux et internationaux ainsi que les dispositions des mesures de reportages et de vérifications nécessaires.