Rufisque, 19 mars (APS) - Les responsables des fédérations du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) de Bargny et de Rufisque ont fait part jeudi de leur soutien à la candidature de Karim Wade pour le PDS en vue de l'élection présidentielle de 2017.
Suite à l'assemblée générale départementale extraordinaire tenue le même jour, les fédérations de Rufisque et de Bargny, après analyse de la situation politique nationale et de larges échanges ''ont décidé à l'unanimité de porter leur choix sur le frère Karim Wade, candidat à la candidature du PDS à l'élection présidentielle de 2017'', a annoncé Amadou Ahmed Ndir, porte parole des fédérations du PDS du département de Rufisque.
Ils ont notamment loué les qualités de M. Wade qu'ils considèrent comme le ''candidat'' qui va symboliser 'l'acquisition de l'indépendance économique après celle politique''.
''Le choix de Karim Wade est un choix salutaire à plus d'un titre. Il est un militant qui a fait preuve d'un esprit patriotique en abandonnant sa belle carrière de banquier pour répondre à l'appel du président Abdoulaye Wade. Il a fait profiter à notre pays de ses compétences et de ses multiples relations en matière de coopération économique et financière '', a relevé M. Ndir pour qui Karim Wade est actuellement ''la personnalité la plus populaire au PDS''.
Interpellé sur les risques qu'encourt le PDS en portant son choix sur un candidat qui peut éventuellement être condamné le 23 mars à une peine de prison par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), Amadou Ahmed Ndir a affirmé qu'il n'appartient qu'à leur formation de choisir son candidat.
''Nous n'accepterons pas que la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) se choisisse un candidat et choisisse pour le PDS un candidat'', a-t-il soutenu.
LA CARRIÈRE DE L'AMBASSADEUR MASSAMBA SARRE MAGNIFIÉE
Dakar, 19 mars (APS) – Plusieurs personnalités publiques, des diplomates à la retraite et des acteurs politiques ont salué, jeudi à Dakar, ‘’la riche carrière et les valeurs humaines’’ de l’ambassadeur Massamba Sarré, plus ancien des diplomates en vie, lors d’une cérémonie de présentation de son ouvrage autobiographique intitulé ‘’Massamba Sarré, De Ngalick à Paris : aux premières heures de la diplomatie sénégalaise’’.
La grande salle de conférence du ministère des Affaires étrangères avait du mal à contenir les nombreuses personnes qui tenaient à assister à la présentation du livre de M. Sarré.
Présidée par le Premier ministre Mahammad Dionne, cette cérémonie a enregistré la participation du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur Mankeur Ndiaye, des diplomates de carrière à la retraite et des représentants du corps diplomatique accrédité à Dakar.
‘’Cet homme est l’incarnation même du devoir accompli. Sa carrière de diplomate est une cargaison de leçons de vie et de conquêtes (…). Les mémoires partielles de Massamba Sarré nous arrivent à un moment où il n’y a presque plus de place en nous pour archiver nos inquiétudes, nos désespoirs sur l’avenir de notre terre’’, a écrit le Premier ministre, auteur d’un chapitre de témoignage dans le livre.
Gendre de l’auteur, le Premier ministre a confié devant un public nombreux que Massamba Sarré constitue ''un tournant dans sa vie''. ‘’J’avais 28 ans. Mon père venait de partir. Mais avant de quitter ce monde, il m’avait confié à Massamba Sarré. Il a beaucoup fait pour moi’’, a laissé entendre M. Dionne qui s’est beaucoup appesanti sur ses liens de parenté avec l’auteur.
‘’Massamba Sarré fait partie des premiers pionniers qui ont tracé les lignes de la diplomatie sénégalaise (…). Peu de gens savent quelles sommes d’ingéniosité et d’abnégation, il a fallu fournir par ces devanciers pour élever notre diplomatie, à partir d’une presque table rase, car à vrai dire, il n’y avait presque pas grand-chose’’, a rappelé l’ambassadeur Ibrahima Caba, ancien ministre-conseiller à Paris à l’époque où M. Sarré était l’ambassadeur du Sénégal en France.
M. Caba, qui a terminé sa carrière comme doyen des diplomates au Gabon où il a été ambassadeur pendant 16 années, estime que cet ouvrage ‘’constitue une trame Senhgorienne qui repose sur l’enracinement et l’ouverture’’.
Dans le livre de 136 pages édité aux Editions Feu de brousse, Massamba Sarré fait état de sa jeunesse à Ngalick, petit village situé dans le département de Tivaouane et ses différentes fonctions en tant que diplomate et ambassadeur dans plusieurs pays dont la Tunisie, le Maroc, l’Iran, la France, les Etats-Unis d’Amérique, entre autres postes.
‘’Vous êtes le résultat d’une érudition coranique, d’une éducation islamique et d’une connaissance fine de la diplomatie et des relations internationales’’, a affirmé le porte-parole de la famille de l’auteur à la cérémonie de présentation.
‘’Entrer trois fois dans l’histoire, voilà ce qu’a réussi à faire de sa vie Massamba Sarré : fonctionnaire hors pair, ambassadeur décisif et écrivain fervent et soigné. Voici un homme discret et raffiné qui n’a jamais cherché à entrer dans l’histoire’’, a souligné le poète Amadou Lamine Sall, directeur de la Maison d'Editions Feu de brousse.
Très ému par les différents témoignages, M. Sarré visiblement gagné par l’âge, a surtout invité ses collègues à se lancer dans l’écriture ‘’pour fixer les mémoires sur ce qui avait fait et continue de faire la renommée de la diplomatie du Sénégal dans le monde’’.
MACKY SALL POUR LA SIGNATURE DE CONTRATS D’OBJECTIFS AVEC LES FEDERATIONS SPORTIVES
Dakar, 19 mars (APS) - Le chef de l’Etat Macky Sall a engagé le gouvernement à initier à l’occasion de la réunion du Conseil des ministres la signature de contrats d’objectifs et de moyens avec les fédérations sportives.
‘’Le Chef de l’Etat a engagé le gouvernement à initier la signature de contrats d’objectifs et de moyens avec les fédérations sportives’’, indique le communiqué le conseil des ministres tenu ce jeudi.
Cette requête du président de la République est attendue de la part de plusieurs fédérations sportives comme celle de l’athlétisme qui depuis plusieurs années, a déposé son plan programme de développement qui devrait permettre de relancer définitivement la première discipline sportive au Sénégal.
Des observateurs de la scène sportive, ont souvent déploré les importants moyens mis à la disposition des délégations sportives nationales qui rentrent bredouilles des grandes compétitions.
Dans le même communiqué, le chef de l’Etat, a réitéré ‘’ses chaleureuses félicitations aux Lions du Football, pour leur brillante qualification aux demi-finales du Championnat d’Afrique des nations (U20) et à la prochaine Coupe du monde de football, prévue en mai en Nouvelle Zélande’’.
‘’Il a, également, félicité les équipes nationales masculines et féminines de Handball, pour leur parcours honorable durant le Tournoi de la zone 2, qualificatif aux jeux africains de Brazzaville de 2015.
Le président de la République, rappelant la priorité spéciale à accorder au développement du sport national, a exhorté le gouvernement à veiller, en rapport avec tous les acteurs concernés, à l’amélioration du cadre juridique et du dispositif de financement, à la modernisation des infrastructures sportives.
Il a également exhorté à la réhabilitation du sport scolaire et universitaire, à une meilleure organisation des clubs et des compétitions sportives au plan national, ainsi qu’à la bonne préparation de la participation du Sénégal aux grandes compétitions sous- régionales, régionales et internationales, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
"SÉNÉGAL NUMÉRIQUE"
Le chef de l’État invite le Premier ministre à préparer un Conseil présidentiel sur la transition audiovisuelle au mois de juin prochain
(SenePlus.Com, Dakar) - Au mois de juin prochain, le Sénégal passe de l’analogie au numérique. En vue de ce rendez-vous, le chef de l’État demande au «Premier ministre de préparer, dans les meilleurs délais, la tenue d’un Conseil présidentiel sur la Stratégie ‘Sénégal numérique’, en cohérence avec sa vision d’un Sénégal Émergent».
Macky Sall, ajoute le communiqué du conseil des ministres tenu ce mercredi, «a, par ailleurs, rappelé au Gouvernement la nécessité de favoriser le désenclavement numérique du Territoire, en mettant fondamentalement l’accent sur la connexion à l’internet haut débit, l’équipement numérique et informatique des centres de recherche, des universités, des écoles et établissements d’enseignement et de formation professionnelle, ainsi que la réalisation d’espaces numériques ouverts».
COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU 19 MARS 2015
Le Conseil des Ministres s’est réuni, le jeudi 19 mars 2015, au Palais de la République, sous la présidence de Son Excellence, Monsieur Macky SALL, Président de la République.
A l'entame de sa communication, le Chef de l’Etat, a magnifié l’accord conclu entre le Gouvernement et les syndicats d’enseignants du supérieur, qui permettra de ramener, de façon durable, la paix et la sérénité dans l’espace universitaire.
A cet égard, il a adressé ses félicitations au Gouvernement, notamment aux ministres chargés respectivement du Travail, de la Fonction publique et de l’Enseignement supérieur, aux parlementaires-facilitateurs, aux syndicats ainsi qu’à tous les acteurs impliqués pour le travail remarquable accompli, en faisant preuve d’engagement et d’un sens élevé des responsabilités.
Le Président de la République a, ainsi, demandé au Gouvernement de veiller au respect scrupuleux des engagements signés et de poursuivre la démarche consensuelle de mise en œuvre des réformes du système d’enseignement supérieur et de recherche.
Abordant le point de sa communication relatif à la relance du Sport national, le Chef de l’Etat, a adressé, à nouveau, ses chaleureuses félicitations aux Lions du Football, pour leur brillante qualification aux demi-finales du Championnat d’Afrique des Nations (U20) et à la prochaine Coupe du monde de football, prévue en mai en Nouvelle Zélande.
Il a, également, félicité les équipes nationales masculines et féminines de Handball, pour leur parcours honorable durant le Tournoi de la zone 2, qualificatif aux jeux africains de Brazzaville de 2015.
Le Président de la République, rappelant la priorité spéciale à accorder au développement du sport national, a exhorté le Gouvernement à veiller, en rapport avec tous les acteurs concernés, à l’amélioration du cadre juridique et du dispositif de financement, à la modernisation des infrastructures sportives, à la réhabilitation du sport scolaire et universitaire, à une meilleure organisation des clubs et des compétitions sportives au plan national, ainsi qu’à la bonne préparation de la participation du Sénégal aux grandes compétitions sous- régionales, régionales et internationales.
Sous ce rapport, le Chef de l’Etat a engagé le Gouvernement à initier, désormais, la signature de contrats d’objectifs et de moyens avec les fédérations sportives.
Abordant le point de sa communication portant sur la redynamisation de la politique nationale de jeunesse, le Président de la République a indiqué l’impératif pour le Gouvernement, de porter une attention particulière à l’éducation, à la formation et à l’épanouissement des jeunes, quel que soit leur lieu de résidence.
A ce sujet, le Chef de l’Etat a réitéré au Gouvernement l’urgence de réhabiliter les collectivités éducatives et la vie associative, pour mieux préparer la jeunesse à s’impliquer efficacement dans le développement national, tout en veillant à une meilleure organisation des interventions de l’Etat et des collectivités locales en faveur des jeunes, qui doivent davantage jouer un rôle majeur dans l’émergence du Sénégal.
Dans cette perspective, il a demandé au Gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour moderniser et renforcer le Service civique national en vue de développer chez les jeunes l’engagement citoyen et la culture de l’intérêt général.
Au demeurant, le Président de la République a lancé un appel à tous les mouvements de jeunes, à travers le Conseil national de la Jeunesse pour consolider l’engagement patriotique des jeunes, dans la dynamique d’un Sénégal Emergent.
Abordant le point de sa communication consacré au passage de l’analogique au numérique et à l’aménagement numérique du Territoire, le Chef l’Etat, évoquant l’impératif pour le Sénégal, à l’instar de tous les pays membres de l’Union internationale des télécommunications (UIT), de consacrer, en juin 2015, le passage intégral de l’analogique au numérique, a rappelé tout l’intérêt qu’il attache à l’avancement de ce dossier prioritaire.
Dans ce cadre, le Président de la République a demandé au Premier Ministre de préparer, dans les meilleurs délais, la tenue d’un Conseil présidentiel sur la Stratégie « Sénégal Numérique », en cohérence avec sa vision d’un Sénégal Emergent.
Il a, par ailleurs, rappelé au Gouvernement la nécessité de favoriser le désenclavement numérique du Territoire, en mettant fondamentalement l’accent sur la connexion à l’internet haut débit, l’équipement numérique et informatique des centres de recherche, des universités, des écoles et établissements d’enseignement et de formation professionnelle, ainsi que la réalisation d’espaces numériques ouverts.
Abordant le point de sa communication axé sur la Francophonie, le Chef de l’Etat, Président de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de cette Organisation a saisi l’occasion de la célébration, ce 20 mars, de la Journée internationale de la Francophonie, pour adresser un message de félicitations, d’encouragement, de paix et de solidarité à toute la communauté francophone.
Il a, en outre, fortement mis l’accent sur le sens de notre engagement à faire de la Francophonie, un espace de dialogue et un cadre mobilisateur pour la promotion de la démocratie, mais surtout un levier du développement économique et social des pays membres, dans l’esprit du Sommet de Dakar.
Au titre de son Agenda, le Chef de l’Etat a informé le Conseil de :
l’entretien qu’il a eu avec son Excellence Monsieur Domingos Simoes PEREIRA, Premier Ministre de Guinée Bissau, dans le cadre de la préparation de la Conférence des partenaires de la Guinée Bissau, prévue le 25 mars 2015, à Bruxelles ;
sa participation, le mercredi 18 mars 2015 à Abidjan, à la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique, à l’invitation de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire ;
et de la visite qu’il a effectuée auprès du Président Goodluck Jonathan de la République Fédérale du Nigéria.
Le Premier Ministre a présenté au Conseil une communication portant sur la nécessité pour le Gouvernement d’intensifier les efforts de création d’emplois et de richesses, en particulier au profit de la jeunesse, en exploitant les secteurs porteurs telle que Agriculture, et d’améliorer le rythme de mobilisation et d’absorption des crédits destinés aux activités menées dans ce secteur.
Il a, également, rendu compte des activités gouvernementales marquées par les échanges qu’il a eus, le 18 mars 2015 avec la délégation du Fonds Monétaire international, conduite par Monsieur Roger NORD, portant sur la restitution des travaux du 3e forum sur les finances publiques africaines, le partenariat avec l’Ile Maurice pour le développement d’une Zone économique spéciale et le nouveau programme ISPE.
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a fait au Conseil le compte rendu de la Session de l’Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome de la Cour pénale Internationale (CPI), tenue, sous sa présidence, le 10 mars 2015, à la Haye, à l’occasion de la prestation de serment de six nouveaux juges de la CPI.
Après avoir reçu les félicitations et encouragements du Président de la République pour cette mission exaltante, il a rappelée que cet honneur fait au Sénégal consacre le leadership du Président de la République, mentionné par les principaux Etats-Parties, qui ont en mis en exergue son engagement à défendre les principes et valeurs du Statut de Rome, ainsi que son attachement à la promotion des droits de l’homme et à la lutte contre l’impunité.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale et a rendu compte des conclusions de la deuxième session de la grande commission mixte de coopération entre le Sénégal et le Qatar tenue à Doha, les 15 et 16 mars 2015.
Le Ministre de l’Economie des Finances et du Plan a fait le point sur la situation économique nationale et sur la conjoncture internationale, en mettant l’accent sur la situation de l’exécution budgétaire de la gestion 2015.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a adopté :
le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le protocole A/P3/12/01 portant sur la lutte contre la corruption adopté à Dakar, le 21 décembre 2001.
LES NOMINATIONS DU CONSEIL DES MINISTRES DE CE MERCREDI 19 MARS
Au titre des mesures d’ordre individuel, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Dame DIOP, Professeur de Sciences et Techniques industrielles, titulaire d’un diplôme d’Etudes supérieures spécialisées en Ingénierie et Gestion des systèmes de Formation, est nommé Directeur général du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique, nouvelle création ;
Madame Ramata Danfakha BA, titulaire d’un Master en Management des Etablissements publics de santé, est nommée Directeur de l’Etablissement public de Santé hospitalier Roi Baudouin de Guédiawaye, en remplacement du Docteur Ousmane GUEYE, appelé à d’autres fonctions ;
Docteur Ousmane GUEYE, Médecin, titulaire d’un diplôme en Economie de la Santé, est nommé Directeur du Centre hospitalier régional Lieutenant Colonel Mamadou DIOUF de Saint-Louis, en remplacement du Docteur Diamé BOB, appelé à d’autres fonctions.
Docteur Seydina Ababacar DIOUF, Médecin spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation fonctionnelle, titulaire d’un diplôme d’Etudes Supérieures de gestion de services de Santé, est nommé Directeur du Centre national d’Appareillage orthopédique (CNAO) en remplacement du Docteur Amadou Coura NDAO, appelé à d’autres fonctions ;
Colonel Mamadou DIOUF, précédemment Haut Commandant Adjoint Emploi-Opération à l’Etat-major de la Gendarmerie, est nommé Attaché Militaire, Naval et de l’Air près de l’Ambassade du Sénégal en République italienne, en remplacement du Colonel Abdoulaye Aziz NDAW.
TCHEP BOU DJEN : L'ART CULINAIRE SÉNÉGALAIS DEVENU MONDIAL
Ambassadeur de l’art culinaire sénégalais, le tchéb bou dien (parfois orthographié thiéboudienne ou tchèp) est le plat national que chaque visiteur veut manger à tout prix en arrivant au Sénégal. La renommée de ce mets à base de riz, poisson, sauce tomate, et légumes a fini par faire du Sénégal l’une des destinations touristiques de choix en Afrique.
Si lors d’un jeu basé sur la connaissance des pays africains vous poser la question à savoir de quel pays vient le tché bou dien, vous pouvez être certain que l’ensemble des candidats répondra juste à cette question. Il est presque impossible de parler de tchép bou dien sans évoquer le nom d’un pays : le Sénégal. Que ce soit en Afrique, en Europe, en Asie ou en Amérique, tout le monde connait le tchèp (riz en wolof, langue nationale du Sénégal).
C’est à bas âge que la sénégalaise apprend à cuisiner ce plat, car au Sénégal une femme qui ne connait pas mettre à table un bon tchéb bou dien, ne saura jamais rendre heureuse son époux, chaque famille possède donc son petit secret (ingrédients, dosage, cuisson).
Selon Ismaël Kambel du site de réservation d’hôtels jovago.com, « les nombreux visiteurs une fois arrivés au Sénégal n’ont qu’un mot en tête tchéb bou dien, certains nous demande même s’il est possible qu’ils fassent des cours de cuisine pour apprendre à cuisiner du tchèp, à côté de cela il y’a bien sur la musique de Youssou Ndour, mais le tchèp reste la principale attraction ».
Situé au quartier nombakélé à Libreville (Gabon), Astou la sénégalaise, comme l’appellent affectueusement ses clients, est devenue grâce à son tchéb bou dien l’amie de tout le monde. « Beaucoup de personnes qui désirent se rendre au Sénégal, viennent me demander conseil, certains me demandent même de leur suggérer des endroits où ils peuvent manger du bon tchèp. Ici les gens appellent le tchéb bou dien, le riz sénégalais ».Fatima elle pour sa part réside à Montreuil (France) depuis 20 ans, elle a fini par se faire des amis dans toute la cité où elle réside avec sa famille. « Lorsqu’il y’a des fêtes comme la tabasky, j’invitais des voisins à manger du tchéb bou dien, et chaque année on se retrouvait de plus en plus nombreux. On a donc décidé avec mes sœurs sénégalaises de créer une association, et à chaque fête on cuisine du tchèp et invitons nos voisins et amis dans un endroit plus grand. Par la suite plusieurs de nos amis qui ne connaissaient pas notre pays ont été passés leurs vacances.
Le tchéb bou dien est devenu en dehors du Sénégal une référence lorsqu’on parle de cuisine africaine, mais ce plat qui selon l’histoire aurait été cuisiné pour la première fois à Saint-louis du Sénégal dans les années 1800 est surtout devenu le miroir du pays de la « téranga » (hospitalité).
DAKAR, UN GRAND DÉVERSOIR D'ARTICLES DE SECONDE MAIN
On n'a plus besoin d'aller en Europe pour se procurer certains articles. Dans certains points de la capitale sénégalaise, il est facile comme bonjour de trouver des marchandises "venant" du Vieux continent. Envoyer des cargaisons de marchandises au pays est la nouvelle trouvaille économique de beaucoup d'expatriés sénégalais. Malgré les interdictions d'importation de certains produits, Dakar croule sous un amas de produits dits de seconde main, qui viennent d'Europe.
Marché de Grand-Yoff, à Dakar. La circulation automobile alentour est très dense. Les trottoirs sont jonchés de produits en plastique. De puissants décibels grésillent à travers des baffles. Des vendeurs ambulants interpellant les passants. Grand-Yoff, c'est un amas d'échoppes bancales, de négoces aux grandes enseignes de néon et de magasins d'un type particulier.
"Bazar Allemand", "Touba Ndindy Italy", "Europe articles"... Ces enseignes ont ceci de commun qu'elles écoulent toutes des articles "venant" d'Europe. Il y en a en pagaille, aux noms surtout accrocheurs. Le participe présent du verbe venir – venant a tout un autre sens ici. Il désigne les enseignes spécialisées dans la vente d'articles importés d'Europe, et d'autres pays, accessoirement.
Lingerie, vaisselle, cosmétique, meubles, vêtements de sport, machines, produits pharmaceutiques ou des appareils électroménagers, etc. Grand-Yoff, comme d'autres quartiers de Dakar, est un grand déversoir de produits européens usagés.
Les écriteaux sur les trottoirs et les plaques lumineuses ou en bois portent tous des inscriptions, qui renseignent sur le lieu de provenance des produits. Ces boutiques sont légion à Dakar. Des articles de toutes sortes, importés d'Europe pour la plupart, meublent les devantures de ces magasins.
Matelas orthopédiques superposés, vaisselles en verre ou en métal, pendules aux formes controuvées, chaises en plastique aux design variés, réfrigérateurs, matériels de musculation... Le mobilier de décoration et des articles divers débordent de magasins tellement achalandés que le tenancier est souvent invisible de dehors.
"Nous nous procurons ces articles auprès de revendeurs, qui détiennent des containers de marchandises. Ce ne sont pas forcément des fournisseurs attitrés. Ils vendent le contenu à chaque fois qu'il y a un déchargement", confie Pape Fall. Assis dans un fauteuil rouge noir qui fait partie du mobilier salon en vente, le marchand lit un panégyrique de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927).
En général, les vendeurs établis sur cette avenue bien animée, près de Liberté 6, un quartier dakarois, achètent la cargaison pour 20 millions au moins et 30 au plus, selon la valeur. Ces magasins "venant" assimilables à de grands dépotoirs de luxe offrent une seconde vie aux produits européens défraîchis.
Le marchand vêtu d'un ample boubou vert avoue que des produits de l'artisanat local y sont incorporés, mais dans des proportions insignifiantes. Pour lui, ce commerce fait le bonheur de beaucoup de Dakarois. "Ces articles sont bon marché pour les ménages. Les Sénégalais ne sont plus obligés de s'en detter pour meubler leur maison", déclare-t-il en refermant les pages vertes de son livre.
Qualité allemande
Sur le même alignement, des bâtiments font face au rond-point de Liberté 6, où beaucoup de bidules importés sont proposés à la clientèle. Les marchandises sont plus ou moins bon marché pour le Sénégalais moyen. Sans marchandage, le réfrigérateur petit modèle est vendu à 70 000 francs CFA ; le matelas orthopédique double place (à ressorts ou en coton) est proposé au client à 140 000.
Des téléviseurs sont vendus entre 20 000 à 150 000 francs, selon les formats, renseigne le tenancier du magasin. Une opportunité que les clients n'hésitent pas à saisir. Nous faisant passer pour un acheteur, un marchand établi sur la grande avenue avoue que "les téléviseurs se vendent comme des petits pains". "Vous pouvez bien remarquer que dans chaque salon de coiffure ou dans chaque boutique, il y a un téléviseur", lâche-t-il, plein d'espoir à l'idée d'écouler sa marchandise.
En face de l'imposante façade aux murs jaunes du collège Cardinal Hyacinthe Thiandoum, la configuration n'est guère différente. Circulation automobile dense, chaleur infernale, malgré un vent léger. Des écoliers descendant de l'école s'adonnent au lèche-vitrine ; les "venant" ravissent la vedette aux produits locaux, qui sont proposés dans une rangée de magasins.
Dans cette immense foire aux puces pour produits "venant", les articles allemands font fureur. "Touba Arafat produits divers venant d'Allemagne" est une enseigne se déclinant en grands caractères, sur un panneau en bois. Le décor ressemble à celui des autres magasins. Salon à manger, banc de musculation et un empilement de cartons occupent le seuil de ce bazar.
Sur les rayons sont exposés des produits cosmétiques de marque allemande. Dans l'arrière-boutique, des téléviseurs de différents modèles et des réfrigérateurs occupent le fond. Certains sont encore dans les cartons. "Je reçois ces produits d'un émigré, qui me vend la cargaison entière. J'avais l'habitude d'acheter après débarquement. Mais puisque le contenu est bon, je l'acquiers en gros", confie-t-il.
Selon lui, le cosmétique et l'électroménager allemands sont très prisés par les clients. "Le lait de corps "Balea", ça ne traîne pas. C'est l'article qui se vend le plus vite", fait-il savoir. Les meubles les matelas surtout sont généralement italiens ou espagnols. Il y a aussi des produits du Moyen-Orient, mais en quantité négligeable, selon le vendeur.
Les articles interdits foisonnent
Matelas orthopédiques et réfrigérateurs semblent ravir la vedette aux autres articles, après les produits cosmétiques. Pourtant, l'importation de ces matelas est interdite pour des raisons de santé publique. L'importation des réfrigérateurs est soumise à des restrictions d'ordre environnemental, au Sénégal. Les bicyclettes sont concernées aussi par ces mesures d'interdiction.
Un marchand, prolixe jusqu'ici pour écouler sa marchandise, est surpris à l'annonce de cette mesure. "Matelas et bicyclettes interdits ? C'est la première fois que j'entends dire cela", s'étonne Mor Diaw, qui tient un négoce près du carrefour de Liberté 6.
"De toute façon, nous ne sommes que des revendeurs. Nous ne sommes pas concernés, car nous sommes le dernier maillon de la chaîne. Si cette marchandise nous parvient, nous l'écoulons. C'est aussi simple que ça", se dédouane-t-il, en époussetant quelques meubles.
Un pavé dans la mare du dispositif de contrôle qui doit veiller à l'effectivité de cette mesure. Dans une ruelle sablonneuse du Camp pénal de Liberté 6, où un camion décharge des matelas dans un entrepôt, le conducteur, rétif au début, consent à lâcher quelques mots sur la provenance de la marchandise.
"Mon fournisseur se l'est fait livrer au port. Elle provient d'Espagne", confie-t-il. Selon lui, les envois se font généralement à chaque trimestre, le temps pour les émigrés de remplir les conteneurs. Comment se passe la collecte de ce matériel ? Motus et bouche cousue ! L'homme qui répertorie les objets débarqués sur son carnet laisse entendre que ce sont des produits inutilisés dans les pays d'origine.
Les émigrés les recyclent, pour un second usage, dans les étals sénégalais. Même ce démarcheur de clients collaborant avec les transitaires affiche une sincérité toute relative dès qu'il s'agit de la présence de ces articles interdits d'importation. "Je ne savais pas que ces produits ne devaient pas entrer au Sénégal", déclare-t-il.
"Les transitaires s'arrangent pour que le contrôle ne soit pas effectif"
La douane sénégalaise, qui enregistre un mouvement de 350 à 400 conteneurs par jour, dont 35% de transit et de transbordement est-elle bien outillée pour faire face à cette déferlante ? Par quels moyens des produits interdits d'entrée sur le territoire sénégalais atterrissent dans ces magasins "venant" ?
Les matelas sont interdits d'importation pour des questions d'hygiène, ainsi que les batteries et les vélos. Les frigos doivent répondre aux normes Cfc (respect de la couche d'ozone), alors que les téléviseurs Samsung sont interdits, dans le but de protéger les droits de son distributeur agréé à Dakar.
Mais les produits passent par les mailles du filet. Des "importations sans déclaration", selon l'article 396 du Code des douanes. "Un mécanisme bien huilé", affirme un transitaire. Les marchandises transportées au Sénégal par voie maritime sont inscrites sur un document appelé "manifeste", qui est daté et signé par le capitaine du navire, qui le présente au service des douanes.
Il le signale 24 heures après son arrivée. "Mais puisqu'on ne peut pas vérifier le fond de la cargaison, un contrôleur s'en charge au déballage, pour s'assurer que les objets manifestés concordent effectivement avec le contenu." Qu'advient-il avec les corps de contrôle ? Connivence ? Laxisme ? Sous-effectifs ?
Toujours est-il que malgré un dispositif bien en place, le business de ces produits "venant" a pris ses quartiers dans tout Dakar. "Les transitaires s'arrangent pour que le contrôle, au débarquement de la cargaison, ne soit pas effectif ", confie une source bien au fait de certaines pratiques peu orthodoxes dans le milieu.
COLONEL PAPE AMADOU GAMBY DIOP RESPONSABLE DU BUREAU COM DES DOUANES
"On ne peut pas parler de cas de complicité"
L'on note de plus en plus la fréquence de conteneurs de seconde main à Dakar. Beaucoup de produits interdits à l'importation s'y trouvent. Comment est-ce possible ?
Les normes sénégalaises sont différentes des normes européennes. Il est vrai que l'importation des bicyclettes, des matelas et de certains réfrigérateurs usagés est interdite, mais pas les denrées alimentaires. Seule la déclaration d'importation des produits alimentaires (DIPA) fournie par le ministère du Commerce est requise. Le contrôle physique des marchandises se fait à plus de 60%. Cela, en fonction du circuit de contrôle prédéterminé par le Système informatique d'analyse du risque (SIAR) pour ce type de marchandises qui, faut-il le rappeler, fait aussi l'objet de contrôles au départ en Europe. Il n'empêche qu'il y a toujours des cas de fraude, ce qui justifie la surveillance douanière. Ces produits sont conditionnés le plus souvent dans des conteneurs dits fourre-tout, qui sont difficiles à contrôler du fait de leur caractère pêlemêle.
Ils sont nombreux ceux qui parlent de complicité entre certains inspecteurs des douanes et des transitaires pour expliquer la présence, sur le marché, de certains produits interdits d'importation. Qu'en est-il réellement ?
On ne peut pas parler de complicité. Cela suppose une connaissance coupable.
Que comptent faire les services des douanes pour remédier à cette situation ?
L'Administration des douanes a plusieurs niveaux de contrôle : les bureaux et brigades au port, la subdivision de Dakar Extérieur, GPRR, les services des enquêtes. Des saisies de marchandises de ce type sont réalisées et des redressements (dossiers contentieux) sont effectués tous les jours par les services des douanes compétents.
"SENGHOR : MA PART D’HOMME"
BONNES FEUILLES DU RÉCIT-ESSAI D’AMADOU LAMINE SALL
Le livre de Amadou Sall sur «Senghor : ma part d’homme» revu et augmenté est paru en début d’année. Il sera présenté au public le 26 mars 2015 à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar. En plus d’écrire, le disciple et confident de Senghor édite une demi-douzaine de livres dont « De Ngalick à Paris-Aux Premières Heures de la Diplomatie Sénégalaise» de Massamba Sarré, ancien Ambassadeur, «Sabaru Jinne» de Pape Samba Kane, entre autres. Pour vous, nous avons sélectionnés quelques bonnes feuilles à lire dans nosédition d’aujourd’hui et de demain.
Je témoigne ici que, jamais, un travail d’écriture, de restitution -car il ne s’agit pas d’un travail de création- ne m’a autant angoissé, troublé, apeuré, épuisé, mais en même temps embelli l’âme, et rendu heureux, que celui-là. Dans ce livre, j’ai tu ce qui devait être tu. J’ai dit ce qui devait être dit. Au-delà de mon témoignage, j’exprime ici la reconnaissance d’un disciple, afin que jamais la filiation spirituelle ne s’estompe, que jamais le souvenir ne s’étiole, et que la tige reste la mémoire de la fleur. Cependant, pour demeurer moi-même, j’ai beaucoup écouté Senghor sans toujours obéir. Il s’agit également ici de mieux faire découvrir un immense poète, un homme politique rare que les siècles produisent peu, pour que bien après nous, les générations à venir puissent le découvrir, le connaître, l’aimer et l’honorer. Il m’a appris deux choses dans la vie: la patience dans le travail et l’humilité.
Mon père qui n’avait jamais fréquenté l’école française, m’avait inculqué le sens de la famille, quoiqu’il advienne, le goût de l’effort et de la recherche du savoir, l’intransigeance à son point le plus culminant quand il s’agit de défendre son honneur et sa dignité. Je n’oubliais pas la loyauté et la fidélité, là aussi, quoiqu’il advienne. A côté de Senghor, j’ai fini par adopter comme devise la leçon du poète Khalil Gibran: C’est quand vous aurez atteint le sommet de la montagne que vous commencerez enfin à monter. Je me rappellerai toujours de nos séances de travail autour de mes manuscrits. Il me demandait de dire à haute voix mes poèmes et m’interrompait aussitôt qu’il décelait ce qui lui apparaissait comme une fausse note, une incohérence, une banalité. Je résistai en lui expliquant pourquoi j’avais écrit ceci ou cela, ce qui m’avait guidé, inspiré. Il écoutait, puis de son rire unique, me demandait d’essayer de «trouver mieux». Il m’apostrophait peu sur la grammaire, la concordance des temps. Moins que le professeur, c’est plutôt le poète que j’avais en face de moi. Ce qui le rendait attentif et intéressé, c’est le filage des mots, leur tissage, leur agencement, leur télescopage, mais surtout la force des images, leur éclair, leur surgissement, leur impact, leur audace. J’apprenais beaucoup de lui, mais je gardais intacts mes espaces intérieurs, car c’était là ma part d’originalité, non interchangeable.
L’enfance Senghorienne dans la polémique
Il est né à Joal de Diogoye Basile Senghor et de Gnilane Bakhoum. Deux mois après son baptême, il partait avec sa maman pour Djilor. A sept (7) ans, son père le confia au Curé de Joal qui l’envoyait porter de la salade et du pain… Il a couru les tanns et les bolongs, plus tard le boulevard Saint-Germain jusqu’au fauteuil du Quai Conti. Un Sénégalais, un Sérère à l’Académie Française, qui aurait pu y croire? Dans l’antre des Grands Blancs, ceux-ci lui vouèrent admiration et respect, qu’il leur rendit, avec la même élégance et un rare supplément d’esprit et d’âme. "Par rapport à la naissance de Senghor, nous rapporte Djiby Diouf, il n’y a pas de rivalités entre Joal et Djilor. Les gens de Joal disent que Senghor est né à Joal; nous, nous savons que Senghor est né ici à Djilor le 15 août 1906, sous le signe du lion…
Abbé Jacques Seck qui est un curé respecté et qui est de Joal est venu ici à Djilor. Il a dit aux gens de Joal: «Ne vous cassez pas la tête, Senghor est né à Djilor». Oustaz Ndour de la radio «La Côtière» avec qui il était, l’a confirmé. Tous ceux qui soutiennent que Senghor est né à Joal s’agitent pour rien»… Du soleil dru et des plages de sable lustré de Joal au froid de Paris et à la neige de Normandie, le destin, la providence, les génies tutélaires ont bâti un poète, un homme politique, et l’ont donné en or à son peuple et aux autres peuples du monde, comme viatique. Né le 9 octobre 1906, il nous a quittés le 20 décembre 2001, à l’âge de 95 ans. Il voulait changer le monde et changer la vie de son peuple. Mais «changer le monde et changer la vie exige une communauté».
Senghor choisit de prendre pour communauté, l’humanité. L’humanité était son peuple, sa société, sa religion, sa muse, son futur. C’est avec elle qu’il voulait donner un sens à sa vie, à l’histoire du peuple noir. Le dialogue des cultures était le «tison» de sa vie. Senghor, c’est le manguier qui fleurit en pommier, pour dire l’universalité de l’homme. Avec sa mort, commence sa vie. Nous n’entrons pas dans le passé de Senghor. Nous abordons l’avenir de l’homme et de son œuvre. L’actualité de Senghor ne fait que commencer! Il est difficile de ne pas aimer Senghor. Il est plus difficile encore de ne pas le respecter. «Je n’ai pas tout réussi, disait-il. Il n’y a que Dieu pour le faire.» Parmi les marques qu’il a laissées, deux ressortent avec force et tranquillité: culture et autorité. Sans doute avait-il retenu que «le pouvoir politique est fragile sans le pouvoir culturel». Il a fini, comme vous le savez, par préférer le pouvoir culturel au pouvoir politique. C’est Senghor lui-même qui nous fait comprendre, par une révélation terrible, ce qu’il endurait: «Chaque matin quand je me réveille, j’ai envie de me suicider, et quand j’ouvre ma fenêtre, que je vois Gorée, je reprends goût à la vie.»
Le mariage avec Ginette Eboué
Alain Frerejean, dans C’était Pompidou, nous rapporte ceci: le 12 septembre 1946, Georges et Claude assistent à Asnières au mariage de leur ami. Député apparenté socialiste du Sénégal à l’Assemblée nationale française depuis novembre 1945, Senghor y a rencontré Ginette Eboué, secrétaire du socialiste Marius Moutet, ministre des Colonies. Le père de Ginette, Félix Eboué, gouverneur général de l’AEF, est le premier en Afrique, à avoir répondu à l’appel du général de Gaulle. Deux de ses frères ont été camarades de stalag de Senghor. Georges et Claude sympathisent tout de suite avec elle. Le grand jour, Senghor monte l’escalier d’honneur de la mairie en donnant le bras à la sculpturale Mme Lamine Guèye, plus belle que jamais dans sa magnifique toilette de lamé doré. Derrière eux, aux bras de Marius Moutet, la mariée, en robe de satin blanc avec une traîne de plus de six mètres. Au milieu d’une foule d’amis, on reconnaît, entre autres, Daniel Mayer et Jacques Soustelle. Ginette Senghor deviendra une des meilleures amies de Claude. Quelques années plus tard, lorsque Senghor divorcera pour épouser sa secrétaire, une Normande, Claude Pompidou, fidèle à son amitié pour Ginette considérera la nouvelle Mme Senghor comme une intruse. «Elle a éloigné les enfants de Ginette. Tout pour son fils à elle. Je ne peux pas la voir» confiera t-elle à Jacques Foccart.
Le visage du Sénégal sous Senghor
Le Sénégal serait-il un pays particulier avec un peuple différent des autres, une culture sociale, économique et politique propre qui échapperait à toute analyse? Il est évident qu’un certain nombre de paramètres contribuaient à donner au Président Senghor une arme non négligeable qui conférait à son régime une stabilité presque à toute épreuve: la solidité des institutions de la République, le fondement et le respect de l’État de droit, le culte de la discipline, des valeurs morales et éthiques, l’intransigeance -quand elle était possible-,la fermeté face au bon vouloir des grands chefs religieux, au copinage, à l’indiscipline, à l’incompétence. Dans ce qui aidait le régime de Senghor, il y avait également la noblesse et la dignité constante du peuple sénégalais, son pacifisme, le poids, l’ancrage, la sérénité et la grandeur de la spiritualité de ce peuple. Et cette foi, cette spiritualité ne sont pas une fatalité islamique ou chrétienne béate comme le pensent ceux qui s’interrogent devant le silence des pauvres.
Le Sénégal est un pays qui peut paraître désespérant, mais rien n’y est désespéré. A cela s’ajoute, également, l’acceptation commune et partagée par tous les Sénégalais que le jeu démocratique est devenu un acquis intouchable qui doit se poursuivre et se raffermir de jour en jour. Une crainte en est ainsi née et s’est établie: quiconque dérogerait désormais à la règle démocratique pour emprunter d’autres voies inavouées et inavouables, ferait de cette dérive sa propre perte. La construction démocratique la plus exigeante peut sans doute cheminer sans danger dans la pénurie et l’inconfort. Mais jamais dans l’injustice, l’irrespect, le déshonneur. On nous tue, on ne nous déshonore pas, selon le code d’honneur sénégalais lancé par Senghor et devenu la devise de l’armée sénégalaise. Ce qui menace la démocratie, ce sont les simagrées de justice, les faux-semblants de liberté, les vernis de compétence, d’honnêteté, les apparences de partage, les apparences de sympathie, les apparences de solidarité, les caricatures d’autorité. La misère politique est plus condamnable que la misère économique, car c’est bien la première qui conduit à tous les excès, à toutes les dérives et injustices. C’est pourquoi la politique doit se nourrir d’un esprit transcendant, car sa mission est trop haute pour se confiner à des tâches ponctuelles sans vision et répréhensibles par la morale et l’éthique. Très souvent, hélas, surtout en Afrique, la politique est coupable de toutes les dérives de l’État. Mais, en vérité, ce sont les hommes qui la pratiquent qui sont indigents dans leurs visions, leur cœur et leur esprit; Le Sénégal, celui qui ressemblera le plus aux desseins de Léopold Sédar Senghor, se construira avec ces leçons. Pour son respect. Pour sa grandeur.
Senghor choisissant Diouf sous le modèle du Général De Gaulle choisissant Pompidou
Je ne peux pas ici ne pas penser au destin de George Pompidou si semblable, hormis la formation littéraire, à celui d’Abdou Diouf, Premier ministre de Senghor et puis Chef d’Etat, plus tard. Alain Frerejean écrit ceci évoquant le Général de Gaulle choisissant George Pompidou comme son Premier ministre à la place Michel Debré: «En désignant un homme neuf, sans attache avec aucun parti, un homme qui n’a jamais essayé de grenouiller, un homme à qui il ne doit rien et qui lui devra tout, de Gaulle marque au passage sa volonté de n’être prisonnier de personne. Pas même de ses compagnons d’épopée.» On pourrait en dire de même pour Senghor choisissant Diouf dans le contexte de l’époque. Alain Frerejean rajoute ceci qui ressemble également au parcours d’Abdou Diouf: «Pour Pompidou, tout a été préparé par le destin. Il figure un cas unique dans toute l’histoire de nos républiques: arrivé sans s’y acharner. Il n’a eu aucun obstacle sérieux ou odieux à surmonter. Il a glissé sur un gentil tapis jusqu’au pouvoir.» Pompidou était d’un caractère tranquille, amoureux de sa femme, de la lecture, des poètes. Diouf aussi, sauf sans doute pour la lecture et les poètes. Pour ces derniers, il en a eu un discret et soigné respect. Senghor oblige !
La fragilité du pouvoir politique
Le départ de Senghor a marqué la fin d’une épopée. Celui de Diouf la fin des utopies. Wade chassé du pouvoir en 2012 rumine les terribles réalités du pouvoir, lui qui, jusqu’au bout de ses frasques a tenté d’installer son fils sur le trône. Avec la rapidité de mûrissement des peuples d’aujourd’hui, le monde a changé. Ce n’est pas non plus la richesse qui gagne, c’est la pauvreté qui avance et qui couvre le monde. Diriger, gouverner un pays, se paie désormais comptant! Senghor fut le bâtisseur ingénieux d’une nation à laquelle il a imprimé une marque, celle du poète et du théoricien de la Négritude. La vision politique de l’homme d’État, son charisme, et sa conduite des hommes ont également laissé des marques. Ces marques dureront avec cette part du mythe que rien ni personne n’effacera dans l’imaginaire du peuple. C’est cette conscience collective, cette mémoire tenace des peuples relayée de génération en génération, qui garantissent aux hommes politiques leur légende, leur place dans l’histoire de leur pays et du monde. Il reste qu’on n’enseignera pas forcément à aimer Senghor, mais on enseignera forcément sa place dans l’histoire du Sénégal
Abdou Diouf s’installe au pouvoir selon la volonté de Senghor
Diouf arriva donc à la magistrature suprême, sans tache et fort de la virginité politique qu’on lui prêtait. Mais ceci n’était qu’apparent, car le technocrate qui vécut plus de dix années à l’ombre du géant tutélaire que fut Senghor, eut peu à officier de son propre chef. Par contre, il eut tout le temps et tout le loisir de regarder, d’écouter, d’apprendre et de connaître en profondeur les rouages de l’État, mais aussi, et surtout, la ruse, l’intelligence, les capacités de manœuvre, les fourberies, la bassesse et la grandeur des politiques et des politiciens. Héritier d’un régime aux arcanes insondables, d’un Parti fort de son histoire de bravoure et de conquête, solidement implanté jusque dans le moindre hameau du Sénégal, jaloux et conservateur, expérimenté et construit comme rares peuvent l’être les Partis politiques en Afrique et même dans le monde, voilà Abdou Diouf à la tête du Parti Socialiste, d’un État bien charpenté, solide dans tous ses compartiments institutionnels, mais soupçonné de dégénérescence lente et sûre avec des barons fatigués et minés qui par le désenchantement du départ de l’ami et du compagnon Senghor, qui par l’âge, par la maladie, qui par le dépit et la rancœur de voir le chef légendaire céder le pouvoir à un homme de la nouvelle génération qu’on dit encore tremblotante et désarmée. Ce qu’on ne disait pas et que l’on savait pourtant mais qui faisait peur, c’est que cet homme -ou cette nouvelle génération- était déterminée à mettre en chantier une nouvelle manière de penser, de concevoir, d’imaginer, de bâtir, bref une nouvelle manière de penser le Sénégal et de le gouverner. Ce n’est pas autrement, et de manière plus marquée, que l’après Abdoulaye Wade avait été également envisagé. Changer fait peur. Le changement déroute et inquiète. Abdou Diouf est donc venu. Le peuple a «applaudi de ses dix mains» en rêvant debout à une nouvelle page de l’histoire du Sénégal. Non pas que Sédar ait duré et lassé, mais il avait, comme il me l’a confié plus tard «épuisé son temps d’enthousiasme au pouvoir». Légitimement et sans arrière-pensée, c’est tout le Sénégal qui acceptait, dans le respect et la fierté, l’acte politique généreux et rare de Léopold passant le pouvoir à un vieux Premier ministre -près de dix ans de fonction- mais néanmoins d’âge jeune. Et c’est ce même peuple sénégalais qui accueillait dans l’espérance le Président de la IIème République. Tout semblait si pur, si beau, si noble, si grand. Seuls les partis politiques de l’opposition criaient à l’usurpation et à la dictature du Parti Socialiste. Cela était compréhensible, voire attendu.
Constitutionnellement, Senghor était inattaquable et en outre trop fin, suffisamment averti pour ne laisser aucune place à l’improvisation. Mais démocratiquement, son acte, pour toute opposition, était condamnable. Des élections libres auraient été mieux acceptées, parce que plus conformes à l’idéal démocratique. Je le lui rappelais bien souvent, et il riait toujours en disant: «Tu ferais un sacré partisan de l’opposition!». Si l’histoire devait se répéter, Sédar serait-il capable de réitérer son acte légendaire? Que si! La politique l’y contraindrait, l’amour et l’attachement à son Parti voudraient que celui-ci gardât le pouvoir encore et par tous les moyens. Pour Senghor, Abdou Diouf était l’homme de la situation et du choix. Sa déception, plus tard, n’en sera que plus grande, mais discrète, pudique, car Diouf aura beaucoup dévié sur les chemins de la «loyauté» au maître, selon nombre de socialistes.
LES PARTIES SE MONTRENT SATISFAITES DES TRAVAUX
SIX MOIS AVANT LA FIN DU PROGRAMME MCA AU NORD DU SÉNÉGAL
À six mois de la fin du programme Millenium Challenge Account dans le Nord du pays, les parties prenantes du Sénégal et le représentant du Millenium Challenge Corporation se montrent satisfaits de la réalisation des infrastructures des projets "Irrigation et gestion des ressources en Eau" et "Routes", à Saint-Louis.
Il ressort d’une réunion de mise à niveau sur l’état d’avancement des travaux que l’accès aux terres pour les femmes est devenu une réalité. Dans la cuvette de Ngalenka, dans le bas-Delta, près de 30% des femmes pratiquent l’agriculture, selon le gouverneur de la région de Saint-Louis, Alioune Badara Diagne.
"Il fut des temps où dans cette zone, 7% seulement des femmes pratiquaient cette activité. Mais avec les nouveaux aménagements dans cette partie du Nord, les braves femmes s’activent dans l’agriculture, grâce à la politique inclusive du MCA", explique-t-il.
Le gouverneur de Saint-Louis salue aussi la qualité des infrastructures routières mises en place dans la zone nord et les retombées positives générées par ce don du gouvernement américain. Il annonce que le MCA vient de commencer les travaux de réhabilitation de l’usine de traitement d’eau potable de Bango, dans la commune de Saint-Louis.
Ce projet va à terme régler définitivement les pénuries d’eau à Saint-Louis. Avec le programme MCA, qui s’achève dans six mois, le directeur du MCA/Sénégal, Pape Amadou Ndiaye, assure que la SAED prendra le relais. "Nous allons passer le témoin à la SAED et à l’Ageroute, pour faire de cette partie du Sénégal un véritable pôle de développement", assure-t-il.
Dans les prochains jours aura lieu l’inauguration de la route nationale n°2 (Richard-Toll/Ndioum), selon les partenaires américains et sénégalais. "Pour les prochains mois, nous aurons à nous concentrer essentiellement sur les travaux (...) de terrassement du Delta, que nous devons finaliser, au plus tard le 28 juillet 2015, soit deux mois avant la fin du programme", explique Pape Amadou Ndiaye.
Lors de la réunion, les partenaires ont présenté les activités de sécurisation foncière et les actions liées au suivi-évaluation de l’impact environnemental et social, mais aussi à l’indemnisation et à la réinstallation des personnes affectées par les projets.
A ce sujet, Randy Wood, le représentant-résident du MCC au Sénégal, s’est félicité de la bonne cohésion qui existe entre les membres du comité des partenaires et rappelle que cette synergie doit être renforcée pour assurer le suivi des projets lancés dans le Delta et garantir la pérennisation des travaux.
TROIS BATEAUX DANS UN FLEUVE FORTEMENT AGRESSE PAR L’ENSABLEMENT
DENSIFICATION DE LA DESSERTE DAKAR-ZIGUINCHOR PAR VOIE MARITIME
Lancé en grande pompe, le mois dernier, par le chef de l’Etat, les deux bateaux «Aguène» et «Diambogne» vont débuter effectivement leur desserte sur la liaison maritime Dakar-Ziguinchor ce jeudi. Cela, alors même que le dragage annoncé du fleuve Casamance, agressé par le phénomène de l’ensablement, pour faciliter sa navigabilité, n’est toujours pas entamé.
C’est ce jeudi que les deux bateaux «Aguène» et «Diambogne», devant renforcer la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor, commencent leurs rotations. Et c’est le Consortium Sénégalais d’activité maritime (Cosama) qui l’a annoncé à travers un communiqué publié en fin de semaine dernière. La même source a renseigné sur la reprise de l’activité en début du mois prochain du navire Aline Sitoé Diatta, qui sera en arrêt technique du 23 mars au 3 avril.
Ainsi, trois bateaux vont désormais voguer dans un fleuve Casamance dont le chenal est victime de l'ensablement. Une situation qui fait que les navires sont «obligés de naviguer en plein jour», d’après le ministre de la Pêche et de l'économie maritime, Oumar Guèye. Dès lors, le dragage du fleuve s’impose comme une urgence. Puisque, au-delà du phénomène de l’ensablement du fleuve qui rétrécit la profondeur du chenal, c’est toute la problématique de l’érosion maritime sur une longueur de 30 kilomètres sur le littoral sénégalais, entre les zones touristiques comme Cap-Skirring, Djimbéring, Diogué et Nikine, qui se pose.
Par le passé, suite à deux enlisements successifs du navire Aline Sitoé Diatta, en avril et en mai 2012 sur un banc de sable, à hauteur de l’embouchure du fleuve Casamance, le maire de Djimbéring d’alors, Tombon Guèye, avait déjà tiré la sonnette d’alarme pour éviter une autre catastrophe maritime en Casamance, après le drame du «Joola». «La vitesse de décapage de notre côte est tout à fait inquiétante. Par endroit, elle atteint une vitesse de 3m par an», s’était ainsi alarmé M. Guèye dans un article intitulé : « L’embouchure du fleuve Casamance : une catastrophe en dormance !». Article publié par le site Ajo News.
Embouchant la même trompette, le Commandant Mactar Fall de la Cosama avait aussi indiqué que le dragage du fleuve est impératif pour assurer la sécurité dans la navigation. «Tant que le fleuve n’est pas dragué, des incidents pareils risqueront à tout moment de se produire», avait-il dit en mai 2012.
Un dragage annoncé pour mars toujours pas entamé
En visite à Ziguinchor début février, dans le cadre des préparatifs de la cérémonie de réception des deux nouveaux bateaux, le ministre de la Pêche et de l'économie maritime, Oumar Guèye a donné la bonne nouvelle. D’après lui, le dragage du fleuve tant attendu par les populations va bientôt démarré. «Pour la première fois, le fleuve Casamance sera dragué. Grâce au projet Orio d'un montant de 21 milliards de francs Cfa financé par les Pays-Bas, le fleuve Casamance va être dragué. L'entreprise qui est déjà retenue, va très bientôt démarrer ses travaux, probablement d'ici à la fin du mois de mars», avait-t-il annoncé
Le ministre de la Pêche et de l'économie maritime indiquait aussi qu’«il y aura un bon dragage et un bon balisage lumineux du fleuve Casamance». Il annonçait également un vaste programme maritime dans le cadre du Budget consolidé d'investissement (Bci) de 2015 pour permettre aux bateaux de faire des escales dans les régions littorales. Mais voilà qu’alors qu’on approche de fin mars et au moment même où les deux nouveaux bateaux s’apprêtent à démarrer leur rotation, le dragage n'a pas toujours eu. Selon des sources proches du dossier, rien n’est pas encore effectif.
Le dragage consiste à prélever l’excès de sédiments pour redonner aux voies d’eau leurs caractéristiques initiales, nécessaires à la navigation des bateaux, et assurer le bon écoulement des eaux. Il a aussi un enjeu économique, puisque l’eau des fleuves et des canaux transporte au cours de son mouvement alternatif de nombreuses particules en suspension. Ces particules qui s’accumulent au fil du temps constituent des sédiments qui réduisent progressivement la profondeur du cours d’eau, ralentissant son débit et devenant un obstacle au transport fluvial et au libre écoulement des eaux. C’est ce phénomène qu’on observe actuellement au niveau du chenal de fleuve Casamance.
«La voie de l’eau est une voie d’avenir»
Aujourd’hui, hormis la solution alternative à l’obstacle du bac de Farafégny en Gambie, la voie d’eau permet sur le plan économique d’écouler les ressources naturelles de la verte Casamance. Cet enjeu économique confirme l’adage selon lequel «la voie de l’eau est une voie d’avenir». Car, en dehors d’une solution pour assurer la navigabilité régulière et à tout moment, le dragage du fleuve peut aussi, d’après des spécialistes en environnement, apporter une réponse à la dégradation de l’écosystème. Puisque, selon de plusieurs publications, le chenal du fleuve est très vulnérable du fait notamment de l’existence dans cette zone d’une «roche meuble». Le littoral ne peut donc, d’après plusieurs analyses publiées dans la presse, résister plus aux assauts répétés des eaux de l’embouchure du fleuve Casamance et de l’océan Atlantique.
Selon les statistiques de la Brigade des Eaux et forêts de Cabrousse, la mer a englouti environ 15 kilomètres de terre entre 2004 et 2012. Sur le plan écologique, cette situation a occasionné depuis lors un taux élevé de mortalité végétale, la déstructuration de l’écosystème, causant ainsi une intrusion marine très avancée au niveau des rizières de Nikine qui nourrissaient jadis la population de la localité.