Ouestafnews - La pollution atmosphérique reste un des grands défis écologiques actuels, favorisé par l’urbanisation et les « progrès économiques ». L’Afrique n’échappe pas à ce mal qui détériore la qualité de l’air dans les grandes villes et, selon des experts récemment réunis à Nairobi, le continent est encore à la traîne dans la prise en compte du fléau qui a des conséquences multiples sur la santé, l’environnement et l’économie.
Selon le Centre pour la science et l’environnement (CSE, basé en Inde), les villes africaines et indiennes sont toutes confrontées à ce défi, grandement lié au contrôle du transport urbain. Un phénomène qui concerne l’essentiel des pays du Sud.
Quelques 176.000 décès en Afrique sont occasionnés par la pollution de l’air, selon un document du CSE remis à la presse lors d’une rencontre à Nairobi à laquelle a pris part un journaliste d’Ouestaf News.
Aux conséquences sanitaires et environnementales, s’ajoutent aussi un manque à gagner économique, selon des chiffres fournis par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) parle d’une perte de 2,7 % du Produit intérieur brut (PIB).
Dakar, Lagos, Accra, ces villes très polluées
Dans ces grandes capitales ouest africaines, la concentration de microparticules toxiques (PM10) dépasse régulièrement les normes internationales. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le taux de pollution atmosphérique à Dakar dépasse 7 fois les taux de pollution admise dans les normes internationale. Pour Lagos et Accra, le chiffre est respectivement de 6 à 5 fois.
D'après le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), en une décennie les émissions de dioxyde de carbone causées par les transports ont augmenté de 53,7 % entre 1990 et 2010 en Afrique.
Selon les experts, un contrôle efficace de la qualité de l’air dans les pays du Sud fait largement défaut, ce qui selon le CSE cause une faible prise en compte du fléau qui étend son emprise au gré de l’évolution démographique.
Selon les estimations l’Afrique atteindra une population les 2 milliards d’habitants en 2050, dont la moitié vivra dans les villes.
Exposant le cas de son pays l’Inde, où le fléau fait des ravages avec pas moins de 627.000 morts liés à la pollution atmosphérique, Anumita Roychowdhury, directrice exécutive du CSE, estime que « l’Afrique doit redoubler d’efforts en matière de prévention ».
Contrôle strict de la qualité de l’air
« Il est important que les villes africaines s’inspirent du cas de l’Inde afin de ne pas reproduire quelques erreurs et manquements », a-t-elle soutenu. Selon elle, on compte près de 5.000 villes en Inde et aujourd’hui qui ont des problèmes « structurels » et seulement 247 disposent de stations de contrôle de la qualité de l’air.
La mise en place de système de contrôle et de suivi qui permet la production ponctuelle de données est aujourd’hui une forte recommandation des experts.
En Afrique seule onze pays dispose d’un dispositif de contrôle et de suivi dont le Sénégal et le Ghana, qui ont installé respectivement 5 et 10 stations dans leurs capitales respectives.
En plu des soucis de mobilité, l’espace urbain dans l’essentiel des pays africains, se caractérise par la vétusté des parcs automobiles et l’utilisation massive du diesel, substance pourtant déclarée « cancérigène » par l’OMS, mais qui reste le carburant le plus prisé.
Au-delà des méfaits d’un transport urbain mal réglementé, l’air est aussi victime de l’activité industrielle. A Dakar par exemple où se concentre l’essentiel de l’économie sénégalaise, le secteur industriel est considéré comme la seconde source de pollution atmosphérique.
Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, la pollution de l’air, autrement dit pollution atmosphérique, est un type de pollution caractérisé par une altération des niveaux de qualité et de pureté de l’air. En Afrique plusieurs substances sont à la base de cette dégradation de l’air dont particulièrement les émissions provenant des véhicules. Selon une estimation de l'OMS, en 2012 la pollution de l'air a provoqué la mort prématurée de 7 millions de personnes à travers le monde.
Dakar, 13 mars (APS) – Le président de l’Union africaine de radiodiffusion (UAR), Khelladi Tewfik, a assuré, vendredi à Dakar que le Sénégal dispose de toutes les ressources nécessaires pour réussir son passage de l’analogie au numérique.
''Quand je vois la qualité de la ressource humaine qui existe au Sénégal, je peux dire qu’il va réussir cette transition de l’analogie au numérique même si quelques soucis vont apparaitre. Ce qui est un peu normal’’, a-t-il dit à l’ouverture de la huitième assemblée générale ordinaire de l’UAR.
Cette rencontre de deux jours va permettre aux membres de l'Union africaine de radiodiffusion de discuter des "défis du passage de l'audiovisuel de l'analogique au numérique" et du "démarrage du réseau d'échange de contenus MENOS-UAR".
‘’Je reste convaincu que les télévisions sénégalaises ont toutes les ressources de qualité nécessaire pour passer le plus sereinement et le plus calmement de l’analogie au numérique prévu pour juin prochain’’, a soutenu M. Tewfik exposant les avancées de la Radiodiffusion nationale algérienne.
Evoquant le cas l’Algérie, il a déclaré: ''Nous nous sommes préparés pour basculer de l’analogie au numérique. Ainsi, nous sommes entrain d’installer les dernières plaques pour démarrer''.
Selon Khelladi Tewfik, également directeur général de la télévision nationale algérienne, l’objectif est de faire en sorte que les populations algériennes situées à plus de 2600 km d’Alger puissent recevoir les mêmes images que celles du Nord ou de l’Est. Les autres Etats africains devaient adopter cette même démarche, a t-il ajouté.
Pour sa part, le Secrétaire d'Etat à la Communication, Yakham Mbaye, a rappelé la mise en place par le gouvernement sénégalais d’un comité national chargé de piloter le processus du passage du numérique à l’analogie dont le basculement sera effectif le 17 juin prochain.
Il est également revenu sur les différentes opportunités de cette technologie, indiquant que ''le tout numérique permettra aux populations, en zones urbaines et en zones rurales de recevoir beaucoup plus de chaînes locales et étrangères avec une qualité meilleure''.
''Le passage de l’analogie au numérique va aussi, grâce à la convergence des technologies de réception et l’apport de l’Internet, favoriser la création de nouveaux services avec de nombreuses opportunités d’emplois et de production de richesses'', a dit Yakham Mbaye.
M. Mbaye a aussi fait part de l’engagement du gouvernement sénégalais à accompagner l’UAR afin que les chaînes de radiodiffusion du continent ''puissent en tirer le maximum de bénéfices et se positionner dans un monde où les enjeux de la communication sont au cœur du développement économique et social''.
50 BUS VONT DESSERVIR LA VILLE EN REMPLACEMENT DES MOTOS-TAXIS
Des véhicules de transport urbain pour pallier les motocyclettes communément appelée Jakarta, mais encore faciliter le déplacement aux populations de Thiès, c’est la toute nouvelle touche apportée au transport routier de Thiès.
Au total 9 lignes vont desservir les diffé- rents quartiers de la ville. Présidant la cérémonie de remise des clés, hier, à la gouvernance, le gouverneur Amadou Sy déclare que la mise en circulation de ces bus va participer au désenclavement de la ville et à la mobilité des populations.
Dans la même veine, le gouverneur Sy soulignera que ces véhicules vont permettre aussi de lutter contre la pléthore d’accidents dénombrés dans la commune du fait du phénomène des motos-taxis Le maire de Thiès Talla Sylla emboîtant le pas au gouverneur explique que « nous devrons penser à mettre sur pied un conseil exécutif du transport urbain à Thiès et autres dispositifs qui respecteront les normes de sécurité routière.
Concernant l’insécurité routière, j’ai instruit des mandants de convier toutes les parties prenantes pour une solution. Il nous faudra identifier les vélos-taxis, les conducteurs et les former. Que les véhicules soient assurés. On ne tolère plus les enfants sur les vélos-taxis ou des femmes enceintes.
L’objectif est de donner d’abord aux citoyens thiessois des moyens de transports adé- quats etsurtout qui respectent les normes de sécurité ». Quant au secrétaire général du Cetud, Alioune Thiam, il fera savoir que dans un premier temps, près d’une cinquantaine de bus Tata sont disponibles, en attendant le reste. Le total fait 93 bus pour Thiès.
« Durant tout le processus, nous avons travaillé avec les différents acteurs que sont les transporteurs. Aujourd’hui, nous allons procéder au lancement de l’exploitation de ces véhicules. D’autres véhicules suivront. Les lignes proposées l’ont été avec les opérateurs. Pour avoir un nouveau véhicule, il faudra donner un ancien qui sera envoyé à la casse.
Par rapport à la politique routière que mène le gouvernement, l’élimination des motos « Jakarta » du circuit serait une mesure pertinente. Les prix sont fixés à 100 F pour les courts trajets et 150 F pour les trajets longs.
«L’IMMIXTION DES POLITIQUES DANS LE SYSTEME DE PASSATION EST EN TRAIN DE LUI FAIRE PERDRE SON INDEPENDANCE ET SA CREDIBILITE»
ABDEL KADER NDIAYE, PRESIDENT DU SNBTP DIAGNOSTIQUE LES PROCEDURES DE PASSATION DES MARCHES PUBLICS
Même si globalement, le système des marchés publics sénégalais est conforme aux standards internationaux, il demeure que «l’immixtion des politiques dans le système de passation est en train de lui faire perdre son indépendance et sa crédibilité». Telle est la conviction d’Abdel Kader Ndiaye, président du Snbtp qui a fait une communication, avant-hier, devant le Cese sur l’évaluation des procédures de passation des marchés.
«Notre système des marchés publics est dans une large mesure conforme aux bonnes pratiques internationales (standards Ocde). (…) Tous les acteurs de la réforme s’accordent sur les progrès incommensurables enregistrés dans la période 2007-2009 qui font du Sénégal aujourd’hui une belle vitrine en matière de bonne gouvernance / marchés publics». Voilà schématisé le constat général fait par Abdel Kader Ndiaye qui traitait du thème «l’évaluation des procédures de passation du Code des marchés publics», avant-hier, devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese). «Globalement, la qualité de notre système de passation se situe à un niveau satisfaisant» avec un taux global de satisfaction de 82% en 2008, de 89% en 2009 et de 86,7% en 2011(source consultant), soutient-il avec euphorie.
«Globalement, la qualité de notre système de passation se situe à un niveau satisfaisant»
Ombre au tableau cependant. Le président du Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics (Snbtp) parle de «dysfonctionnements» constatés dans le dispositif de passation des marchés publics et de «contre-performances du système de passation qui se répercutent sur la gestion des ressources et des délais». Et dans ce cadre, il dénonce «l’immixtion des politiques dans le système de passation (qui) est en train de lui faire perdre son indépendance et sa crédibilité». Ce qui, d’ailleurs, selon lui, risque de «remettre en cause la confiance de certains acteurs clefs tels que les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et la société civile».
Il ne manque pas de s’interroger sur les motifs avancés par les politiques pour justifier les modifications du Code des marchés publics, notamment les «lenteurs» invoquées. Quelles sont les bases de cette assertion? Où est l’étude qui mesure ces lenteurs ? Quels sont les responsables de ces lenteurs?», se demande-t-il dubitatif parce que n’ayant «pas vu d’études approfondies traitant scientifiquement ou spécifiquement de ces questions», à part une «compilation de délais des procédures et quelques recommandations d’Auditeurs».
«Des modifications doivent être objectives, pertinentes et non taillées sur mesure»
Rappelant que dans les modifications de la période 2010 à 2011, les autorités gouvernementales arguaient que «le Cmp a été parfois un frein indiscutable à l’action du gouvernement dans les cas d’urgence que d’autres codes ont su pourtant appréhender avec dextérité…», M. Ndiaye estime que cela a «trahi les intentions inavouées des politiques qui ne sont préoccupés que par le mode de passation gré à gré», surtout constate-t-il qu’«il sera difficile de faire coïncider toujours le calendrier de l’homme politique et le calendrier des procédures et d’utilisation des ressources publiques». Selon lui, «personne n’est opposé aux principes des modifications». Un bon code est «dynamique», estime-t-il, «mais des modifications doivent être objectives, pertinentes et non taillées sur mesure».
Et en l’espèce, «la plupart de ces modifications sont des clés pour faire sauter les verrous rencontrés par les politiques pour la passation de marchés par entente directe». Il renseigne, par exemple que, «le champ d’application du nouveau Code exclut des contrats éligibles à la concurrence une part importante de dépenses publiques de l’Assemblée nationale, du Cese» qui n’est ainsi «pas soumise au champ des marchés publics», des décrets ont été «pris en dehors de la règlementation» pour autoriser à la Senelec de s’approvisionner directement à la Sar (décret 2011-865 du 22-07-2011), entre autres exemples».
KHALIFA ABABACAR SALL REPOND PAR LE MEPRIS
DISQUALIFIE PAR CHEIKH SECK DE LA COURSE A LA CANDIDATURE DU PS A LA PRESIDENTIELLE 2017
C’est par le mépris que l’édile de la ville de Dakar a répondu, hier, à son camarade de parti, le député Cheikh Seck, qui l’a disqualifié de la course à la candidature du Parti socialiste (Ps) à la Présidentielle de 2017.
La réaction de Khalifa Ababacar Sall à la sortie de son camarade de parti, le député Cheikh Seck, qui lui préfère Ousmane Tanor Dieng ou Mamadou Lamine Loum pour porter une éventuelle candidature des socialistes à la prochaine élection présidentielle, est tombée, hier, dans l’après-midi.
Mais, ceux qui s’attendaient à ce que le maire de la ville de Dakar porta une vive réplique au Secrétaire général de l’Union régionale socialiste de Diourbel vont déchanter. Pour la bonne et simple raison que c’est par le mépris que M. Sall a répondu aux attaques à peine voilées du premier magistrat de Ndindy.
Accroché à la fin de la rencontre des socialistes du département qu’il a présidée à la Maison Léopold Sédar Senghor, Khalifa Ababacar Sall n’a pas souhaité épiloguer sur l’attaque du député Cheikh Seck à son encontre. Ce, malgré notre insistance.
«Je ne réponds pas à ça. ‘Man duma wax ci yoyu’ (Moi, je ne parle de ces genres de choses», a-t-il juste consenti à lâcher, arborant un large sourire qui en disait long sur le sentiment qui l’animait. Avant de prendre presque la poudre d’escampette.
Auparavant, le Secrétaire à la Vie politique du Ps - qui n’a pas également voulu se prononcer sur le blocage de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar - est revenu sur la rencontre qu’il a présidée. «Dans le cadre de la remobilisation des instances et des organes du parti, nous avons décidé au Bureau politique et au Secrétariat national de reprendre l’animation à la base.
Aujourd’hui, nous avons réuni le département de Dakar pour, d’abord, faire le point, pacifier, rassembler et réunifier les coordinations, au lendemain des renouvellements. Nous avions deux coordinations non renouvelées. Nous sommes en train de trouver des solutions, et nous avons 7 à 8 coordinations sur 18 où il y avait quelques séquelles au niveau des renouvellements», a renseigné Khalifa Ababacar Sall.
Avant de poursuivre : «Ensuite, nous avons discuté de la relance des activités. Le Secrétaire politique va, en rapport avec le Secrétaire administratif, convoquer les jeunes, les femmes et les travailleurs, pour réfléchir sur un programme du département. Et c’est un programme trimestriel que nous allons conduire dans le département, dans les coordinations. Donc, il s’agit aujourd’hui de nous mettre dans une phase de mobilisation et d’animation du parti».
En dehors de M. Sall, la rencontre susmentionnée a enregistré la présence des principaux responsables du Ps dans le département de Dakar, notamment le doyen Doudou Issa Niasse de Biscuiterie, Cheikh Ahmadou Bamba Fall de la Médina, Barthélemy Dias de Mermoz-Sacré-coeur, Jean Baptiste Diouf de Grand-Dakar, Mamoudou Wane des Parcelles assainies.
LE DG DE LA POSTE ET LE MINISTRE DES FORCES ARMÉS À COUTEAUX TIRÉS
S’ il y a deux camps de responsables qui ne conjuguent pas le parfait amour chez les apéristes de Thiès, ce sont bien celui du Dg de la Poste Siré Dia et du ministre des Forces armées, AugustinTine, par ailleurs coordonnateur de ladite formation politique.
En effet, la célébration de journée du 8 Mars a mis de l’huile sur le feu. Pour cause, dénoncent les partisans du premier camp, le responsable Augustin Tine, par « on ne sait quelle alchimie, a refusé la parole à nos femmes. Ce qui est une honte et a créé la frustration.
Ceci a fini de nous faire savoir que la guerre est vraiment déclarée », déclarent de jeunes partisans de Siré Dia. Ce même cadre n’a pas manqué de notifier à travers un communiqué parvenu à la presse que « certains intrigants trompent le président, ne travaillent pas pour lui et ne lui disent pas la vérité.
Ce qu’ils lui montrent, c’est de la mousse et du vent. Il n’est utile ni pertinent d’énumérer de soi-disant responsables, tant il est vrai que la coalition des epsilons, la sommation des epsilons donne toujours des epsilons. »
Les jeunes, parla voix de Mamadou Fall disent être « derrière monsieur Pape Siré Dia. Lui, il n’a pas de temps à perdre avec des intrigants. Pour lui,le débat est clos, il réitère et réaffirme n’avoir qu’un seul patron à l’Apr, c’est le président Macky Sall.
Nous rappelons qu’en matière de prophylaxie, un individu atteint d’un virus dont contre lequel on n’a pas encore trouvé de traitement, on lui ferme les frontières communales et le met en quarantaine dans son village ».
L’HOMME QUI AVAIT NEUF VIES
RUBRIQUE DIASPORA- LES VISAGES DE L’EMIGRATION KEN NDIAYE, SENEGALAIS DE BRUXELLES
Ken Ndiaye est un monsieur insaisissable et toujours à saute-moutons entre les projets. La naissance à Sédhiou, les études à Dakar, les cours de danse improvisés ou l’université, entre le journalisme et l’anthropologie. Ses mille et une pérégrinations, et la Belgique où il a pris racine, même s’il trouve tous les ans le temps de faire un tour au Sénégal. A Bruxelles où il vit depuis plus de 30 ans, Ken Ndiaye est conseiller communal pour le parti Ecolo. Il travaille aussi pour le Musée royal de l’Afrique centrale, et son restaurant «culturel» est une institution où l’on refait le monde.
Si on lui avait laissé le choix, Ken Ndiaye serait devenu médecin. Il aurait enfilé la blouse blanche, il aurait arpenté les couloirs d’un hôpital ici ou là. Sans doute aurait-il sauvé des vies. Mais que ne ferait-on avec des si ?! Au lieu de cela, l’homme s’est offert le luxe d’en brûler plusieurs à la fois, peut-être «neuf comme les chats».
Lorsqu’il décroche son baccalauréat, ce n’est qu’un jeune homme de 18 ans qui a la bosse des sciences. Avec une mention Assez Bien en poche, il est convaincu d’avoir le choix. Si seulement il savait ! Car à ce moment-là, le Président Léopold Sédar Senghor, alors à la tête de l’Etat, souhaite remplacer les assistants techniques-des étrangers pour la plupart- qui enseignaient jusque-là les disciplines scientifiques. Le calcul de Senghor est assez simple : «il faut former des étudiants qui prendront la place des Français. Pour les tenir, il leur fait signer des contrats : une bourse mensuelle de 20000 F. CFA contre 20 ans dans l’enseignement». Mais Ken Ndiaye n’aime pas beaucoup l’odeur de la craie.
Un jour, il sort de chez lui à Rebeuss, longe la Corniche…Et voilà qu’il passe devant l’Ecole Mudra-Afrique, où l’on enseigne la chorégraphie. A l’époque, «l’établissement se trouve tout près de la Cour de Cassation» et une annonce attire son regard : on recrute ! Il pousse la porte, «presque sans conviction». Le casting de départ compte 300 candidats que le jury soumet à des exercices de danse, de théâtre etc. Ken Ndiaye se présente avec décontraction. Lui qui était venu un peu par hasard, empruntant une ruelle après l’autre, se retrouve parmi les 12 candidats que retient le jury. On lui dit en substance qu’il n’est «pas très doué », qu’il ne connaît «peut-être pas grand-chose à la danse», mais qu’il a…«quelque chose». Pour le jeune homme qui se cherche, c’est un défi, et peu importe s’il ne gagne que 30000 F. CFA. C’est nouveau, et cela suffit.
18 septembre 1982
Au bout de trois ans, le bon dossier qu’il a entre les mains lui ouvre les portes de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des Techniques de Diffusion (Insas). Si l’école est installée à Bruxelles en Belgique, «elle cherche surtout à s’ouvrir, à s’enrichir de sa diversité», avec des personnes comme Ken justement.
Lui ne souhaite plus vraiment être sur scène. Ce qu’il veut, c’est concevoir, imaginer…Ken fait mille et une choses en même temps : il étudie à Bruxelles, travaille à Anvers, au nord de la Belgique, et s’amuse aussi à enseigner la danse dans des écoles et auprès d’amateurs. Et cette vie-là lui correspond parfaitement. Il voyage aussi : la Russie, les Caraïbes et Amsterdam où il s’établit quelque temps.
De ses nombreuses pérégrinations, Ken garde un souvenir impérissable. Le premier jour où ses valises se posèrent à Bruxelles, «c’était le 18 septembre 1982», un premier pas qui avait le goût de l’aventure. La ville qu’il découvre n’est pas très accueillante : pas plus de 12% d’étrangers par commune, c’est «le seuil de tolérance». Pour un militant anti-apartheid comme lui, c’est un scandale, et c’est grâce à la bienveillance d’un certain Maurice Béjart, célèbre chorégraphe et cofondateur, avec Germaine Acogny, de Mudra-Afrique, qu’il obtient son titre de séjour.
Ken Ndiaye ne reste pourtant que deux ans à l’Insas. Comme s’il avait la bougeotte, il s’inscrit à l’Université Libre de Bruxelles (Ulb), où il commence par étudier le journalisme puis l’anthropologie, un peu sur un coup de tête. Avec les autres étudiants sénégalais, il parle du pays et ensemble ils se plaignent parfois de leurs «familles étouffantes». Autant dire que leurs rencontres sont des exutoires. Dès sa dernière année d’études, on le recrute comme chercheur en anthropologie médicale.
Mais il faut dire que Ken Ndiaye n’a pas du tout renoncé au monde des arts, même s’il a parfois l’impression de mener deux ou trois vies, sinon plus, et d’être incapable de faire autrement. « L’essentiel comme il dit, c’est de savoir jongler et de trouver un certain équilibre». Entre-temps, il quitte l’Ulb et monte, avec Mamady Keïta, «un percussionniste qui vit aux Etats-Unis et qui a lancé la mode du djembé, un groupe qui se fait appeler le Sewa Kan». Leurs tournées les mènent au Japon, aux Etats-Unis aussi.
L’Horloge du Sud
En 1997, Ken Ndiaye crée l’Horloge du Sud, sans doute le plus sénégalais des restaurants bruxellois, installé à Matongé, le quartier africain de la capitale belge. Plus qu’un restaurant, c’est une institution. Au départ, «l’aspect gastronomique n’est d’ailleurs qu’un prétexte».
Son idée à lui, c’était de faire à la fois dans le social, et que son local serve de vitrine aux cultures africaines de Bruxelles, que l’on puisse s’y retrouver d’où que l’on vienne, et que le côté chaleureux des lieux fasse oublier la grisaille du dehors. Ken Ndiaye souhaite aussi que tous ceux qui viennent chez lui «se sentent libres de refaire le monde».
Sa conviction, c’est qu’il faut « s’impliquer dans la chose publique », et que «les associations sénégalaises ne devraient pas se contenter de rapatrier des cadavres. C’est une bonne chose, mais cela ne suffit pas. Il faudrait encadrer les gens, leur apprendre à devenir citoyens». Il regrette d’ailleurs que certains Sénégalais poussent la négligence jusqu’à tout ignorer de ce qui se passe dans leurs pays d’accueil. « En période électorale par exemple, ils ne savent même pas pour lequel des candidats ils voteront, et se montrent complètement déconnectés.»
C’est ici en Belgique, et pas ailleurs, que tout se joue affirme Ken Ndiaye, parce que « c’est ici que nous autres avons nos intérêts concrets. Nous nous plaignons de discriminations, mais nous ne faisons pas d’efforts ne serait-ce que pour être reconnus ».
Quand on lui demande si lui, Ken Ndiaye se sent plus sénégalais que belge, ou l’inverse, il répond qu’il se sent un peu les deux, même si sa « vie en Belgique a forcément pris le dessus sur (sa) vie au Sénégal ». Et que dans sa « vie de tous les jours, il est forcément plus belge que sénégalais, qu’ (il) le veuille ou non ». Même s’il dit aussi que «il est toujours un peu trop étriqué que de parler de nationalité ».
«LES AUTRES DOIVENT ETRE POURSUIVIS COMME KARIM WADE»
ME EL HADJI DIOUF MET L’ETAT DEVANT SES RESPONSABILITÉS
Mohamed Boun Abdallah Dionne était face aux députés, ce jeudi, pour répondre aux questions orales relatives à la situation nationale. Parmi les interpellations des représentants du peuple, figure l’affaire Karim Wade. Me El Hadji Diouf a demandé au chef du gouvernement pourquoi Wade fils est le seul ancien ministre poursuivi dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis.
Le passage du Premier ministre (Pm) et son gouvernement n’était pas une partie de plaisir. Presque toutes les questions brûlantes de l’actualité ont été abordées par les parlementaires.
Durant la séance plénière, Me El Hadji Diouf, député et avocat de l’Etat du Sénégal dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, a surpris toute l’Assemblée nationale en faisant une déclaration fracassante sur les autres milliardaires en liberté.
Selon le tonitruant avocat, l’Etat du Sénégal est un peu trop passif quant à l’élargissement des poursuites pour enrichissement illicite. «Nous sommes dans un Etat de droit et la loi est générale. Elle est là pour tout le monde car tous ceux, qui sont concernés par la traque, doivent être poursuivis obligatoirement. L’affaire ne doit pas se terminer et se limiter à la seule personne de Karim Wade», martèle Me El Hadji Diouf.
Le parlementaire de s’interroger sur la suite des évènements devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei): «Après Karim Wade, a qui le tour ?»
Considérant que devant la justice qui ne dit rien consent, Me El Hadji Diouf estime que toutes les accusations contre Wade fils sont fondées.
L’avocat charge Karim Wade avant de promettre sa condamnation le 23 mars 2014, date du délibéré de son procès. «Qui ne dit rien consent, les propos d’Alboury Ndao sont clairs. Karim Wade a des milliards planqués à l’étranger et ça ne sera pas une surprise si on l’enferme en prison. Car, nous avons des preuves. On verra, le jour du délibéré. Il sera condamné», promet l’avocat de l’Etat.
L’autre surprise a été sa position par rapport au déroulement des débats. Me El Hadji Diouf a soutenu la position de son collègue, Thierno Bocoum de la formation politique d’Idrissa Seck, Rewmi.
Il s’est insurgé contre la démarche de la conférence des présidents de commissions de l’Assemblée nationale qui a limité les questions destinées au Chef du gouvernement et le temps de parole. Pour lui, la représentation parlementaire doit consulter les députés au préalable au lieu de les mettre devant le fait accompli.
Le tribunal correctionnel a renvoyé le procès qui oppose Hissein Habré à Aminata Touré au 9 avril prochain. Appelé hier à la barre, l’avocat de madame l’ancien Premier ministre a soulevé des exceptions.
Me Diallo a voulu dans un premier temps qu’il lui soit accordé le bénéfice de se substituer à sa cliente et qu’il lui soit permis de soutenir les exceptions et de plaider sur les intérêts civils sans entrer dans le fond du dossier.
Cette idée a heurté l’opposition des avocats de la partie civile qui estiment que dans ce genre de situation, il faut que Me Diallo produise un document signé par Aminata Touré, absente du territoire, dans lequel cette dernière exprime le désir se faire substituer par son avocat.
Pour Mes Serre et Diawara, la demande est mal fondée parce qu’elle n’est pas signée par Aminata Touré, mais plutôt par son avocat qui trouve que, pour se constituer pour sa cliente, il n’a pas besoin de le prouver par une lettre.
Selon Me Diallo, la question de droit est : «Est-ce qu’il peut plaider ses intérêts civils sans entrer dans le fond, du moment qu’elle n’est pas là ?»
Du côté de la partie civile, on pense que Mimi souhaite être jugée en son absence. Elle avait même déclaré dans les radios que ce sont des plaisanteries, qu’elle ne se présenterait jamais, a rappelé Me Diawara. Pour ce faire, ces conseils de Habré exigent à ce que la lettre émane d’elle-même.
En outre, Me Diallo a soulevé l’irrecevabilité et l’incompétence pour demander la nullité de la citation. Mimi Touré a été attraite pour un faux, et qu’au moment de signer, elle était ministre de la Justice.
Selon son avocat, elle doit être jugée par la Cour suprême. Il a demandé au Tribunal de se déclarer incompétent.
Sur ce point, pour la partie civile, Aminata Touré n’avait pas reçu une autorisation au préalable du président de la République encore moins celle du ministre des Affaires étrangères.
Ce dernier l’aurait même démentie, soutiennent les avocats de Hissein Habré en indiquant qu’il n’a jamais donné autorisation à Mimi de signer le document qui fait objet de la régulation de la procédure de Habré.
Mieux, disent-ils, au moment d’agir elle n’était plus ni ministre de la Justice ni Premier ministre. Ils ont demandé de rejeter cette demande et de la considérer comme mal fondée.
Le tribunal se prononcera sur les exceptions le 9 avril prochain.
‘’LES ÉCONOMIES QUI MARCHENT BÉNÉFICIENT D’UNE SOLIDARITÉ CITOYENNE’’
ABDELKRIM RAGHNI, ADMINISTRATEUR DIRECTEUR-GÉNÉRAL DE LA CBAO ATTIJARIWAFA BANK
Dans cette dernière partie de l’entretien accordé au journal Le Quotidien, M. Abdelkrim Raghni montre l’intérêt pour tous les citoyens à s’accorder sur l’essentiel afin de participer à l’émergence de leur pays, au-delà des intérêts partisans. Et il invite les acteurs économiques à savoir attirer les capitaux étrangers pour booster l’investissement au Sénégal.
Après près de 8 ans de présence à Dakar, vous êtes l’un des doyens des dirigeants de banque au Sénégal, ce qui vous a permis d’avoir une certaine perception sur l’économie sénégalaise. Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que malgré les projets, les investissements, la situation économique du Sénégal est assez morose ?
Vous savez, dans la vie et dans la gestion de l’économie, quand on est pessimiste, on reste morose et on alimente la descente aux enfers. Moi, je sais que les économies qui fonctionnent à travers le monde sont celles qui bénéficient d’une solidarité citoyenne. Nous à travers nos personnes, nous devons être conscients de notre responsabilité par rapport à la grande population. Nous avons un gouvernement, un Etat et nous nous félicitons de la qualité de la tenue du pays.
Quand on se compare à d’autres pays qui perdent beaucoup de temps dans d’autres problèmes qui sont d’une autre nature.
Aujourd’hui, nous nous félicitons au Sénégal qu’il y ait un Etat, une ouverture et un projet qui s’appelle le Pse, qui est la politique de grands projets. Maintenant en tant que citoyen évidemment, on peut toujours critiquer. Il y a des sujets à critiquer.
Mais pourquoi ne pas voir ce qu’on peut faire pour construire et pour aller dans le sens que l’on veut. Et c’est mon appel. Cet appel est que nous sommes tous responsables. Et s’il y a des gens qui critiquent, ils sont eux aussi responsables.
Et ils doivent voir leurs responsabilités, non pas comme un besoin d’exprimer une déficience mais comme un appel, un effort encore additionnel.
Pourquoi ne pas se donner la main pour aller de l’avant et faire de ce pays, un pays émergent, parce qu’il dispose de tous les atouts.
La seule chose sur laquelle nous devons travailler, c’est de dire que même si on a un regard critique sur ce qui se passe, qu’est-ce qu’on veut changer pour que cela aille mieux et quelles réformes il faut pour améliorer les choses.
Et les règles, c’est de dire comment peut-on attirer, générer et mobiliser un maximum de fonds au Sénégal pour accompagner ce Pse. J’ai dit attirer, mobiliser et générer.
Attirer ; c’est attirer la vision internationale d’un positionnement stratégique. Les capitaux circulent aujourd’hui. Quand vous voyez les bourses mondiales, comme celle de Hong Kong, en une heure, elle produit 50 ans de plus que celle de Casablanca.
Donc, les capitaux circulent dans le monde. Et pourquoi ne passent-ils pas par le Sénégal?
C’est cela la question. Parce qu’il n’y a pas assez d’attrait. Et donc qu’est-ce qu’on doit faire pour améliorer l’attrait pour que les capitaux internationaux passent par le Sénégal?
Ensuite, il faut générer pour améliorer la rentabilité. Pourquoi, à chaque qu’il y a un projet qui marche, tout le monde saute sur la même chose, et en quelques années, elle devient déficitaire. C’est parce qu’on est tous en compétition sur la même niche, alors qu’on doit être complémentaires.
Si moi, je fais du café, tu dois faire du thé, un autre du lait, un autre des casseroles. Ce n’est pas parce que le café est rentable qu’on va tous faire du café. Et il n’y aura pas de bouilloire pour faire le café. Il y a un problème !
On doit mener une politique complémentaire. Enfin, mobiliser parce que l’argent existe mais il doit être mobilisé. Même l’argent qui est thésaurisé, ou que les propriétaires investissent dans des produits spéculatifs, cet argent peut venir et aider à financer. Mais pour que cela fonctionne, il faut développer le marché des capitaux.
Le marché des capitaux, c’est la bourse, les emprunts obligataires. Quand les grandes entreprises sénégalaises seront inscrites à la bourse de Dakar ou la bourse d’Abidjan, elles vont faire appel à l’argent.
Les citoyens vont placer leurs actions dans ces entreprises. Ils auront des fonds propres pour aller de l’avant. C’est comme ça qu’on peut faire bouger une économie. Mais on ne le fait pas par des critiques. Il faut un effort citoyen.
Le rôle des medias est très important. Si vous médias, avez des messages d’espoir, vous serez beaucoup plus tentés de les diffuser plutôt que des messages de destruction, qui ne servent pas le pays.
Comment vous intégrez ce triptyque dans les efforts pour lePse?
Le Pse est un plan d’appel. Le Pse n’est qu’un alibi parce que c’est ce plan qui après, va générer de la richesse. Et cette richesse va générer la création d’entreprises. Le débat sur les Pme date de plusieurs années.
Mais à mon avis ; on ne peut pas dire qu’on veut créer des Pme et après ? Comment elles vont gagner de l’argent. Les Pme ne peuvent résulter que d’un développement économique général.
Et ce développement économique ne peut se réaliser qu’avec des réformes courageuses, rapides pour donner l’impulsion et pour apporter des capitaux internes ou externes afin de mobiliser les grands projets qui, eux, auront besoin de Pme.
Ils vont créer le lit pour que les Pme puissent se développer dans le bon sens. C’est à ce prix-là qu’il y aura une économie où il y aura les grandes entreprises, des Pme, des entreprises moyennes, des opérateurs individuels.
L’économie est faite d’un ensemble et pas seulement de la Pme.
Et on est pollué par les messages internationaux qui disent qu’il faut la Pme, parce que dans leurs pays, il y a suffisamment de grandes entreprises. Ces dernières se développent grâce aux petites entreprises, parce qu’elles font de l’externalisation.
Nous, nous n’avons pas de grandes entreprises, comment voulez-vous qu’on fasse une économie uniquement avec des Pme ?
Ce n’est pas possible !
Une question d’ordre personnel pour terminer. Vous êtes au Sénégal depuis bientôt 10 ans. A un moment donné, on avait agité le bruit de votre départ. Quelles sont vos perspectives sur le plan personnel ?
Cela fait effectivement 10 ans que je suis là. Mais vous savez depuis le premier jour, je suis dans une logique de départ. Parce qu’une fois qu’on est nommé, on ne peut être que dénommé.
Donc, moi, je remercie beaucoup le Conseil d’administration, les actionnaires de la Cbao et le président du Groupe qui me font confiance. Tant que je peux apporter ma contribution, d’une manière ou d’une autre, je serai heureux de le faire.
Par contre, je ne suis pas dans la logique de la pérennité, mais dans celle du mouvement. Mon espoir est de passer le flambeau à d’autres personnes et au moment où le conseil, l’Assemblée générale le jugeront opportun.
Cela, afin de compléter, parce qu’en dix ans, j’ai certainement fait beaucoup de bêtises, je ne suis pas à l’abri de cela. Par conséquent, j’espère avoir un successeur qui corrigera mes bêtises même s’il en fera d’autres, et que dans la moyenne, il permettra à la Cbao de prospérer.
Vous êtes Marocain, mais vous semblez plus un Sénégalais que nombre de vos employés.
Je suis un humain. Je n’adore pas les gens à travers leur nationalité. J’adore les gens que je sers à travers leur humanisme. Et c’est le fond de ma pensée.
Auriez-vous des choses à regretter si vous venez à quitter le Sénégal ?
Le Sénégal fait désormais partie de ma vie, évidemment ! Les belles choses, les aventures que nous avons vécues resteront dans ma mémoire.
Mais les belles choses sont faites pour qu’on les quitte. C’est pour cela qu’elles font partie de nos souvenirs. La vie est ainsi faite. Il y a des passages de relais. Nous sommes tous des serviteurs d’institutions.
C’est pour ça que nous devons mettre le service public au plus haut de la pyramide de nos préoccupations et non pas l’intérêt personnel.
Dans ma vie, je n’ai jamais privilégié l’intérêt personnel. Je plaide pour l’intérêt public ou l’intérêt de ceux que je sers. Et par conséquent, il n’y a pas de regrets.
C’est pour moi un grand bonheur d’avoir vécu et de vivre cette expérience. Quand le moment viendra de passer le relais, je le ferai avec beaucoup de bonheur.