Les travailleurs de la Suneor pourraient avoir gain de cause dans leur bras de fer contre l’actionnaire majoritaire, Abbass Jaber. Le Premier ministre du Sénégal, qui faisait face aux députés hier, a tranché en faveur de la préservation de cette entreprise.
L’affaire Suneor pourrait trouver rapidement une issue heureuse. Les travailleurs, qui dénonçaient il y a quelques semaines «la tentative de balkanisation» de leur société, ont décroché le soutien du gouvernement. Face aux députés hier, le Premier ministre a tranché la question.
«A défaut de consolider la filière, nous ne donnerons pas notre avis favorable à tout processus de démantèlement de ce qui existe déjà. Nous nous opposerons à la division du patrimoine de la Suneor», a fait savoir Mohammad Boun Abdallah Dionne, à qui le Président a confié le dossier.
Abbass Jaber, patron du Groupe Advens propriétaire de la Suneor, veut revendre les usines de Kaolack et Ziguinchor à 14 milliards de francs Cfa à Copeol.
«Nous disons non», martèle le chef du gouvernement, qui promet de convoquer M. Jaber. «Soit il poursuit son investissement, soit il quitte. Mais, l’Etat ne laissera pas la désorganisation de la filière», a-t-il répondu au député Cheikh Seck.
Ce dernier est préoccupé par la campagne arachidière caractérisée par «un bradage des graines dans les marchés hebdomadaires», alors que l’Etat avait fixé le prix du kilogramme à 200 francs.
Sur cette question, le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural a partagé les chiffres du comité de suivi de la campagne de commercialisation arachidière. Et Dr Pape Abdoulaye Seck de parler de 89 100 tonnes collectées.
Et d’expliquer : «On n’est pas en situation de sous régime. En ce qui concerne les exportations, celles en direction de la Chine, du Vietnam et de la Tunisie sont de l’ordre de 59 900 tonnes.»
Le ministre rappelle qu’un fonds de commercialisation de 11,5 milliards a été mis en place, avec un taux bonifié de 6%, pour permettre l’achat de 50 000 tonnes de semences dont 25 000 tonnes certifiées et 25 000 tonnes écrémées.
ULTIMATUM
Le Premier ministre s'oppose à la vente des usines Suneor de Kaolack et de Ziguinchor. Il demande à Abbas Jaber de poursuivre ses investissements ou de partir
Les travailleurs de Suneor (ex-Sonacos) s’en sont remis à l’Etat dans leur lutte contre la balkanisation de leur entreprise qui, selon eux, est synonyme de «mort programmée» de la filière arachidière et de la perte annoncée de 400 à 500 emplois. Le Premier ministre a tranché hier, face aux députés. D’un ton ferme, M. Dionne a lancé: «nous disons non !» Et de poursuivre, à l’endroit du repreneur, Abass Jaber: «ou il poursuit son investissement ou il quitte, mais l’Etat ne laissera pas la désorganisation de la filière» arachidière.
Le Premier ministre est catégorique. Mahammed Boun Abdallah Dionne qui faisait face aux députés hier, jeudi 12 mars, avec l’ensemble de son gouvernement (ceux présents à Dakar), pour répondre aux questions brûlantes de l’heure, s’est montré intransigeant sur la proposition de vente d’une partie de Suneor, en proie à d’énormes difficultés.
Réaffirmant la volonté de l’Etat de préserver la filière arachidière, le Premier ministre a rassuré. «Nous ne donnerons pas notre avis favorable à tout processus de démantèlement de ce qui existe déjà. Ça veut dire, en clair, et ça été dit par les représentants de l’Etat au dernier Conseil d’administration de Suneor, nous nous opposerons à la division du patrimoine de Suneor. Suneor a proposé la vente des deux unités qui sont les unités de trituration Lindiane (Kaolack-ndlr) et Ziguinchor à 14 milliards de F Cfa à Copeol. Nous disons non !»
Le Pm Dionne, qui n’a pas mâché ses mots, s’est même montré un peu menaçant. «Et je vais être clair dessus, dans les prochains jours (…), je vais mettre en place une task force qui va travailler sur le soutien nécessaire à la filière. Et je vais convoquer ici, à Dakar, Monsieur Jaber: ‘’ou il poursuit son investissement ou il quitte’’ (Suneor-ndlr), mais l’Etat ne laissera pas la désorganisation de la filière. Je veux être clair dessus et ce sont les instructions que j’ai reçues (…), ce sont les instructions que le ministre de l’Economie et des Finances a reçues, pareil pour le ministre de l’Agriculture».
Auparavant, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, qui été invité à répondre aux questions d’un député dont l’une portait sur la situation qui prévaut à la Suneor, n’a pu aborder le sujet, son temps de parole (5mns) étant épuisé avant. Toujours est-il que les travailleurs et autres acteurs de la filière arachidière peuvent pousser un ouf de soulagement, en attendant la mise en place de mesures draconiennes pour sauver Suneor et relancer pour de bon la filière arachidière.
REACTIONS
ME EL HADJ DIOUF, DEPUTE NON INSCRIT : «Le pays marche… L’Assemblée ne marche pas»
Invité à prendre part, lors de ce premier passage du gouvernement à l’Assemblée nationale, le député et avocat, Me El Hadj Diouf, bien qu’étant de la majorité, a fustigé la façon dont les débats sont organisés. Dans un réquisitoire salé contre le Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, il a indiqué que ce dernier a violé les lois de l’Assemblée nationale. «Le pays marche, le Premier ministre travaille bien, le gouvernement aussi… mais l’Assemblée elle, ne marche pas. La répartition des questions entre les deux grands groupes parlementaires est mal faite et non conforme à la réglementation. Ce n’est pas normal, Mr. le Président de l’Assemblée !».
THIERNO BOCOUM, DÉPUTÉ DE REWMI : «L’essentiel des partis politiques représentés n’a pas pris la parole».
«Nous n’avons pas été surpris par le débat qui est déroulé au niveau de l’Assemblée nationale puisque nous l’avions annoncé. Je pense qu’il s’agit tout simplement d’aménager une tribune au gouvernement. Car ce qui s’est passé n’a rien à voir avec le règlement intérieur de notre institution. Selon cette loi, tout député a le droit de poser ses questions d’actualité. La seule condition exigée, c’est de les poser une heure avant la conférence des présidents. Mais, eux, ils ont tenu leur conférence des présidents pour ensuite dire que le nombre de questions va être arrêté à quatorze : dix pour la majorité, trois pour l’opposition (Pds) et un pour les non-inscrits. L’essentiel des partis politiques représentés n’a pas pris la parole. On ne peut pas donc parler de dialogue politique à l’hémicycle».
ABDOULAYE BALDÉ, DÉPUTÉ MAIRE DE ZIGUINCHOR : «Le débat n’était pas riche et les réponses des ministres peu précises»
«Je salue le format, le fait que le Premier ministre vienne avec tout son gouvernement s’expliquer devant la représentation nationale. Mais, par contre, sur le plan de l’organisation des débats et des réponses apportées à certaines questions posées, je suis resté sur ma faim. Je considère que la majorité des députés est venue assister comme des spectateurs d’un match de football. Le débat n’était pas riche et les réponses des ministres peu précises».
Si Karim Wade en veut à Pape Alboury Ndao, c’est parce qu’il a publié un rapport qui l’incrimine.
Selon les avocats du fils de l’ancien Président sénégalais, c’est à deux jours du bénéfice d’un non-lieu par leur client, que l’expert comptable a déposé un rapport qui fait état de la découverte d’un compte à Singapour de 47 milliards appartenant la société Ahs Guinée-Bissau, une société off-shore domiciliée aux Iles Vierges Britanniques et dont Karim Wade est à 100% actionnaire.
Le rapport indique, en outre, des virements qui seraient des commissions estimées à 7 milliards de francs faits par la société Dubaï Céramique et dont auraient bénéficié Tahibou Ndiaye,
Pape Mamadou Pouye et Bibo Bourgi. C’est suite à ces informations, disent-ils, que le magistrat instructeur a donné l’ordre d’identifier le compte de Singapour.
Après qu’une commission rogatoire a été mise en place, les juges ont envoyé Karim Wade en jugement pour 117 milliards.
Poursuivi pour faux et escroquerie au jugement, Alboury Ndao a nié ces faits à la barre du Tribunal correctionnel où il comparaissait hier pour ces chefs.
Après avoir précisé les missions qui lui ont été assignées par la commission d’instruction à savoir la mission d’observation et celle d’instruction, M. Ndao indique que pour la première fois, il n’avait pas constaté de mouvements.
Mais c’est sur la base de ce rapport qu’il a été diligenté par la commission d’instruction pour mener des investigations sur la base des 47 milliards. «Nous avons organisé et constitué des équipes sur des endroits où nous avons estimé trouver des comptes. Mon équipe s’est rendu compte effectivement qu’il y’avait des mouvements dans la société qui m’a été confiée», a-t-il précisé.
Avant de poursuivre : «ces éléments m’ont été soumis, nous avons procédé a des recoupements qui se sont révélés positifs».
Le prévenu a aussi cité de nombreuses sociétés comme des éléments de preuves. Selon Me Seydou Diagne, c’est la seule mission de M. Ndao qui a fait l’objet d’une main levée.
Pour l’avocat, Karim Wade a des ennemis très puissants dont l’ambassadeur de France. Me Amadou Sall de dire que Alboury Ndao est assis sur ces certitudes, parce qu’il est couvert par une autorité.
Estimant que les délits sont constitués, les avocats de M. Wade ont réclamé la somme de 47 milliards de francs en guise de réparation.
Le Parquet a sollicité un renvoi à la date du 26 mars prochain. Selon lui, la partie civile a communiqué des pièces dont il voudrait d’abord prendre connaissance avant de faire ses réquisitions.
Une requête acceptée par le juge, qui a renvoyé le procès à cette date même si Me El Hadji Diouf, de la défense, estime que cette sollicitation a été tardive.
QUAND LE GOUVERNEMENT «TRONQUE» LES REPONSES !
PASSAGE DU PM DIONNE ET DE SON EQUIPE, À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Le Premier ministre s’est rendu hier, jeudi 12 mars, avec son gouvernement à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions d’actualité des députés. Ce premier face-à-face n’a tout de même pas permis au gouvernement d’éclairer la lanterne des députés et des Sénégalais sur certains dossiers mais aussi d’établir le fil d’un dialogue permanant et institutionnel avec l’opposition : deux objectifs que visait cette rencontre.
Annoncé comme une sortie risquée du fait de l’ébullition du front social avec la crise scolaire et universitaire, la situation politique polluée par la sortie de l’ambassadeur de la France au Sénégal sur le procès Karim Wade à deux semaines du verdict de la Crei, le passage du gouvernement à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions d’actualité a eu lieu hier, jeudi 12 mars, sans beaucoup de difficultés.
Le chef du gouvernement s’est présenté avec son équipe, comme initialement prévu, et ils se sont soumis aux questions des quatorze orateurs (dix députés de la majorité, trois de l’opposition) tirés sur le volet parmi les parlementaires pour prendre la parole, lors ce face-à-face de 122 minutes. Pour cette première rencontre avec les parlementaires que le gouvernement compte renouveler tous les mois, seuls quelques sympathisants ont effectué le déplacement pour apporter leur soutien à l’équipe gouvernementale. On était bien loin des exercices antérieures de déclaration de politique générale.
Cependant, il faut signaler que ce rendez-vous, une première au Sénégal dont l’objectif vise non seulement à éclairer la lanterne des députés sur la conduite des affaires publiques par le gouvernement mais aussi à établir le fil d’un dialogue permanant entre le pouvoir et l’opposition a encore du chemin à faire. Pour cause, Mahammad Boun Abdallah Dionne et son gouvernement n’ont pas réussi à apporter des réponses claires à certaines questions des députés.
A l’exception de l’affaire Suneor, où le chef du gouvernement lui-même a annoncé la position ferme du gouvernement contre la vente des usines de Ziguinchor et de Kaolack, la plupart des réponses apportées aux autres questions soulevées n’était que la répétition de ce que le commun des Sénégalais avait déjà entendu. C’est le cas des interpellations portant entre autres, sur le niveau d’exécution des engagements pris lors des Conseils des ministres décentralisés, sur les mesures pour l’amélioration des conditions en milieu carcéral, sur la solution de blocage du projet de loi portant sur les daaras ou encore le blocage de l’emprunt obligataire ville de Dakar, voire la solution à la crise de l’enseignement supérieur ou encore la relance du dialogue politique pour ne citer que celles-là.
Invité par ailleurs à apporter des éclaircissements concernant les dispositions prises pour le suivi et l’évaluation du Pse par le gouvernement, mais aussi sur le niveau actuel de mobilisation des ressources et de la réalisation des projets, le ministre Amadou Bâ a tout simplement préféré dire éluder la question. «À ce jour, sur les 27 projets phares et les 17 réformes à effectuer, le document de suivi sera présenté, dès cette semaine, au Premier ministre qui le soumettra à son tour au président de la République», a-t-il dit avant d’annoncer que près de 206 milliards sont déjà injectés dans le financement des projets, à la date de ce jour. Abondant dans le même sens, le ministre Serigne Mbaye Thiam interpelé sur le blocage du projet de réforme des daaras s’est tout simplement contenté de réaffirmer que le projet de loi a fait l’objet d’une très large concertation contrairement à ce qui est dit. «Le gouvernement est ouvert au dialogue avec tous les acteurs concernant tous les points, à l’exception de l’objectif même de la loi».
INGÉRENCE DE L’AMBASSADEUR DE FRANCE DANS LE DOSSIER KARIM WADE : Le Pm invite les libéraux à être conséquents avec eux-mêmes
Que ceux qui s’attendaient à une réaction du gouvernement du Sénégal, suite à la sortie de l’ambassadeur de France dans le dossier Karim Wade déchantent ! Interpelé hier sur ce sujet, lors du passage du gouvernement à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions d’actualité, le Premier ministre M. Dionne s’est contenté d’inviter les libéraux à être conséquents avec eux-mêmes. «On n’avait pas entendu le Gouvernement lors de l’appel à l’ingérence de l’ancien Président Abdoulaye Wade, on ne l’entendra pas non plus sur ce que vous appelez ingérence. Qui a sollicité les Président Obama et Hollande sur un procès qui se déroule entre Sénégalais, qui a demandé que des juges français viennent gérer un dossier qui nous concerne ? Nous devons être conséquents et faire confiance à la justice de notre pays. Ceux qui sont aujourd’hui entre les mains de la justice, s’ils prouvent leur innocence seront libérés, le cas échéant ils seront condamnés. Nous ne sommes pas des manipulateurs, du droit, de la justice et du peuple, nous travaillons aujourd’hui pour servir et non nous servir», a expliqué M Dionne sous les applaudissements de certains élus de la majorité.
EMPRUNT OBLIGATAIRE DE LA MAIRIE DE DAKAR : La suspension n’est pas «politique»
La suspension de l’emprunt obligataire de 20 milliards de francs CFA prévu par la mairie de Dakar n’est pas d’ordre « politique», elle s’explique par des raisons “techniques”, a tenu à préciser hier jeudi, le Premier ministre devant l’Assemblée nationale. « Concernant l’emprunt de la Ville de Dakar, on parle de dossier politique. Non, c’est un dossier technique ». Et M Dionne qui a fait remarquer que « L’endettement (…) nécessite un regard extrêmement exhaustif », a ajouté que l’opération a été suspendue, en attendant de savoir si la mairie de Dakar « peut supporter un endettement supplémentaire de 20 milliards de francs CFA ». M Dionne indiquera aux députés : « Il y a un ordonnateur unique du Budget national, c’est le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. C’est lui qui a la signature de l’Etat en matière de finances publiques. Il va donner une garantie à hauteur de 10 milliards de francs CFA, parce qu’il est sollicité pour 50% de l’emprunt. Avant de la donner, il doit évaluer la dette actuelle du bénéficiaire », la mairie de Dakar en l’occurrence, a expliqué le Premier ministre.
Selon le Dionne par ailleurs, « les avances» faites par l’Etat à la mairie de Dakar s’élèvent à 12,3 milliards de francs CFA. Et la dette à payer par cette collectivité locale aux banques s’élève à 19,7 milliards de francs CFA, a-t-il indiqué. Dans la foulée, le chef du gouvernement a ajouté que son gouvernement a demandé au ministre de l’Economie, des Finances et du Plan de traiter ce dossier « professionnellement » et en tant que « technicien, de concert avec ses services ». En conclusion, le Pm a dit : « Oui aux financements innovants ! Mais dans la transparence ». Pour rappel, le 19 février dernier, la mairie Dakar s’apprêtait à lancer l’emprunt obligataire de 20 milliards pour une durée de sept ans. Mais le gouvernement du Sénégal s’y est opposé, deux jours avant le lancement de l’emprunt. Cette décision a mis l’organe de régulation des marchés financiers de l’Uemoa dans l’obligation de suspendre le lancement de l’emprunt.
ECHOS... ECHOS... ECHOS...
Abdoulaye D. Diallo : «Tous ceux qui sont concernés par la traque seront... poursuivis»
En réponse au député Me El Hadj Diouf qui a demandé, au sujet de la traque des biens mal acquis, « à qui le tour après Karim Wade?», le ministre de l’Intérieur, répondant à la place du ministre de la Justice absent, a affirmé : « La loi est de portée générale et tous ceux qui sont concernés seront entendus », prenant l’exemple par ailleurs sur «un autre ancien ministre qui avait été mis en demeure par le Procureur spécial, mais qui a bénéficié d’une liberté provisoire». Cependant, a-t-il assuré, « généralement et dans ce cas-ci, tous ceux qui sont concernés seront nécessairement poursuivis... »
Mary Teuw Niane espère un accord avec le Saes
Le gouvernement a « bon espoir » qu’il trouvera, avec le Saes, un accord concernant la loi-cadre sur les universités, a dit hier le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Mary Teuw Niane a expliqué que la controverse engendrée par la loi en question porte sur trois aspects : la composition des conseils d’administration des universités, les modalités de nomination du président et du vice-président de ces conseils, et la nomination des recteurs. Selon le ministre, l’espoir est permis que le gouvernement et le Saes qui vont se retrouver aujourd’hui, vendredi à 15h, au ministère du Travail, trouvent une issue heureuse à ces différends qui bloquent la réforme de l’enseignement supérieur.
LE PM REFUSE DE PORTER LE COMBAT DES LIBÉRAUX
SORTIE DE L’AMBASSADEUR DE FRANCE, AFFAIRES MASSALY, AÏDA NDIONGUE...
Pour les députés libéraux qui se sont adressés hier au Premier ministre à l’Assemblée nationale, il est nécessaire que le gouvernement du Sénégal se prononce sur la sortie de l’ambassadeur de France pour marquer sa souveraineté, ainsi que sur le fonctionnement de la justice et le déroulement du procès de Karim Wade, en particulier. Mahammad Boun Abdallah Dionne les a renvoyés à leurs demandes d’ingérence servies aux puissances étrangères et formulées par leur mentor Abdoulaye Wade.
«De l’ingérence», «une démarche de colon», ce sont entre autres les expressions qui ont été convoquées par les députés libéraux pour inviter le gouvernement du Sénégal, présent hier à l’Assemblée nationale dans le cadre des questions d’actualité, à se prononcer sur la sortie de Jean Félix Paganon. «L’ambassadeur de France a déjà donné son verdict», s’est indignée Woré Sarr.
«Les Sénégalais ont été choqués lundi 9 mars (L’émission Grand jury en question a eu lieu le dimanche). Ils ont été bafoués dans leur dignité. Poussant sa logique de censeur, l’ambassadeur Jean Félix Paganon est allé jusqu’à prédire la réaction des Sénégalais en cas de verdict impopulaire. A ce jour, le gouvernement n’a pas réagi. Qu’est-ce que vous attendez pour vous prononcer ?», a demandé le Libéral Mamadou Lamine Thiam.
Alors que le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne sous-traitait certaines questions, il a décidé de prendre celle-ci en charge.
«Qui a entendu le gouvernement quand il y a eu un appel à l’ingérence par l’ancien président de la République. Qui a demandé à des juges français et américains de venir se substituer aux juges sénégalais ? Vous devriez avoir confiance en la justice sénégalaise. Nous ne sommes pas des manipulateurs de la justice... Cette obligation de rendre compte nous sera appliquée demain. On n’entendra pas le gouvernement sur ce que vous appelez ingérence», a rétorqué le Pm.
Il flatte Aïda Mbodj
Par ailleurs, le délit collé à Karim Wade ne devrait pas se limiter qu’à ce dernier, selon Me El hadji Diouf. Il a demandé au Pm le sort réservé «aux autres présumés milliardaires qui se sont enrichis du temps de Abdou Diouf et de Abdoulaye Wade». «Il faut que la loi s’applique à tout le monde pour qu’on ne puisse pas dire que Karim Wade était la personne visée», suggère-t-il.
Assurant l’intérim du ministre de la Justice, Abdoulaye Daouda Diallo a assuré au député-avocat que cette loi s’appliquera à toutes les personnes concernées. D’ailleurs, rappelle-t-il, «un ancien ministre a été inculpé par la Crei et il a bénéficié d’une liberté provisoire».
Ce que le Parquet a refusé à Mamadou Lamine Massaly. A ce titre, le ministre de l’Intérieur a fait savoir à Woré Sarr que cette affaire a dépassé le niveau «du flagrant délit». «Le dossier est à la Cour d’appel. Il appartient aux juges de se prononcer», dit-il. Comme c’est d’ailleurs le cas pour Karim Wade, selon toujours le ministre.
Concernant le dossier Aïda Ndiongue, le gouvernement a expliqué que la femme libérale est poursuivie pour deux délits : «l’escroquerie et l’enrichissement illicite». Selon Adoulaye Daouda Diallo, il revient aux juridictions d’en décider.
Toutefois, le Pm s’est évertué à flatter le député Aïda Mbodj, lorsque celle-ci a dépeint un tableau noir de l’économie sénégalaise en montrant que le taux de croissance visé est au-dessous de la moyenne dans la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine).
Elle a aussi justifié la nécessité d’un dialogue politique, «condition» d’une éventuelle réussite du Plan Sénégal émergent. Au-delà des précisions apportées sur les taux de croissance comparés, M. Dionne lui a répondu en ces termes : «Le dialogue politique est là. Ça se passe ici à l’Assemblée nationale. Je sais que vous êtes une femme de dialogue et de paix. Vous partagez beaucoup d’idées du président de la République, il veut le dialogue.»
Boun Abdallah est véritablement un personnage béni. Hier, en entrant à l’Assemblée nationale, il savait déjà de quoi il allait parler, et quelle question allait lui être posée.
Normal donc, dans ces conditions, qu’il apparaisse comme un démiurge, capable de tout, et ayant réponse à tout. Ses fidèles ont eu à s’assurer qu’il ne devrait pas faire face à une seule question qui fâche, et surtout, à laquelle il pourrait ne pas avoir de réponse.
Conséquence, la cérémonie des questions au gouvernement a ronronné doucement, comme dans un film bien scénarisé. On comprend alors que Mahammed ait voulu endosser la tenue de la star du jour.
Entonnons en chœur avec le ministre-conseiller-chanteur Youssou Ndour : «daxar sax bo koy jaay bat ay, faw nga am fulë bat ay».
Pour dire que le Premier ministre Momo a été hier sec, cassant et d’ailleurs on en manque même de qualificatif pour marquer sa prestation devant la représentation parlementaire.
Pour son second grand oral, après sa déclaration de politique générale, dont on se rappelle d’ailleurs certaines saillies bien placées, Momo n’a pas fait dans la dentelle.
Surtout sur certaines questions. Et ses positions de principe vont certainement lui valoir l’estime de bon nombre de personnes. Sûr que sa côte de popularité va grimper.
Réécoutez le camouflet qu’il a fait à Jabber qui non content d’avoir ramassé sans se baisser la Suneor - pour moins qu’une bouchée de pain, s’apprêtait à la démanteler et vendre ses plus beaux quartiers.
Sans se soucier que cette société est la colonne vertébrale de la filière arachidière qui structure le monde rural.
Voilà donc ce que préparait Jabber, plonger le monde rural dans un puits sans fond ni fin. Mais cela, seul un fou ou un irresponsable l’auraient accepté. Et heuresuement qu’en haut, on n’est ni l’un ni l’autre. Ouf !
Pour la première fois dans l’histoire, le Premier ministre et son gouvernement ont fait face aux députés pour faire le point sur l’actualité du pays. Remous dans l’enseignement supérieur, modernisation des daara, conditions de détention et système judicaire, santé..., les députés dans la limite de 14 orateurs ont reçu les réponses des ministres. Le rendez-vous est mensuel.
La tension dans l’enseignement supérieur, née de la loi sur les universités, pourrait s’apaiser dès aujourd’hui. Le syndicat des enseignants du supérieur rencontre en plénière le Première ministre.
«A part quelques points de désaccord qu’il y a eus sur le Conseil d’administration, nous sommes d’accord sur tout le reste, c’est-à-dire l’organe de gouvernance des universités, à côté d’ailleurs du Conseil pédagogique qui est un véritable outil remplaçant l’assemblée des universités telle qu’elle existait.
Aujourd’hui, il y a un groupe de plénipotentiaires, quatre côté Etat et quatre côté syndicat, qui a été mis en place et ce groupe fera des propositions demain (aujourd’hui Ndlr) à la plénière. Si on a accord, cet épisode sur la loi cadre sera derrière nous», s’est réjoui hier le Premier ministre qui faisait face aux députés sur les questions d’actualité.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a rappelé que les divergences portent sur trois aspects de cette loi. Les syndicalistes ne sont pas d’accord avec la composition du Conseil d’administration, le nombre des enseignants dans ce conseil, les modalités de nomination du président et du vice-président et la nomination du recteur.
Mary Teuw Niane s’est dit ouvert à toutes les propositions qui ne porteraient pas atteinte à la substance du texte de loi.
Daara
La modernisation des daara, sujet qui a soulevé beaucoup de controverses, est revenue dans les questions. Le ministre de l’Edu cation nationale a rappelé que le texte, qui inclut l’enseignement coranique dans le système éducatif national, a fait l’objet d’une large concertation avec l’implication de tous les acteurs et des visites dans les foyers religieux.
Serigne Mbaye Thiam a informé qu’un collectif d’acteurs est en train de travailler sur des amendements à apporter à la loi. Les conclusions devront être déposées le 15 de ce mois et un atelier organisé à la fin du mois de mars pour en discuter.
Conditions carcérales
A la question du député Mousta pha Cissé Lô sur les actions que menait le gouvernement pour améliorer les conditions dans les Maisons d’arrêt et de correction, le ministre de l’Intérieur, assurant l’intérim de celui de la Justice, a rappelé les réformes entreprises.
Abdoulaye Daouda Diallo a annoncé la suppression prochaine des Cours d’assises qui vont être remplacées par des chambres criminelles. Il a aussi parlé de la réduction des longues détentions provisoires à six mois en matière de délit et trois ans pour les crimes. Il est même prévu d’indemniser les personnes relaxées après une longue détention.
Cmu
Dans le domaine de la Santé, Zator Mbaye s’est intéressé aux avancées dans la Couverture maladie universelle (Cmu). Le ministre de la Santé a partagé les actions menées pour renforcer les mutuelles de santé et les Institutions de prévoyance maladie et augmenter les gratuités.
Faisant le bilan, Awa Marie Coll Seck a annoncé : «En un an, on a créé plus de 107 mutuelles de santé. Nous avons touché près de 30 000 adhérents et près de 300 000 personnes. Pour la gratuitédesenfantsde0à5ansdansles postes, centres de santé et en urgences, on a touché plus 1 million dont 59 000 hospitalisations».
PASSAGE DU PM DIONNE ET DE SON EQUIPE, À L’ASSEMBLÉE NATIONALE : Quand le gouvernement «tronque» les réponses !
Le Premier ministre s’est rendu hier, jeudi 12 mars, avec son gouvernement à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions d’actualité des députés. Ce premier face-à-face n’a tout de même pas permis au gouvernement d’éclairer la lanterne des députés et des Sénégalais sur certains dossiers mais aussi d’établir le fil d’un dialogue permanant et institutionnel avec l’opposition : deux objectifs que visait cette rencontre.
DIONNE DIT NON A LA BALKANISATION DE LA SUNEOR : «Ou Jaber poursuit son investissement ou il quitte...»
Les travailleurs de Suneor (ex-Sonacos) s’en sont remis à l’etat dans leur lutte contre la balkanisation de leur entreprise qui, selon eux, est synonyme de «mort programmée» de la filière arachidière et de la perte annoncée de 400 à 500 emplois. Le Premier ministre a tranché hier, face aux députés. d’un ton ferme, M. dionne a lancé: «nous disons non !» et de poursuivre, à l’endroit du repreneur, Abass Jaber: «ou il poursuit son investissement ou il quitte, mais l’etat ne laissera pas la désorganisation de la filière» arachidière.
COMMENTAIRE : Mini oral sans... fard
Pour une première, le passage du Pm Mahammad Dionne et son gouvernement devant l’Assemblée nationale, aux fins de matérialiser le dialogue politique sous label Macky Sall, est bien parti pour ne point rester dans les mémoires des citoyens, au vue de la copie qui a été rendue hier, jeudi, devant la douzième législature. Non pas, toutefois, dans l’ordre du symbole, puisque l’initiative est tout à fait inédite dans les annales parlementaires sénégalaises, comme s’est plu à le rappeler Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale. Seulement, en termes de format et de réponses de fond sur les grandes questions de l’heure, la sortie de l’attelage gouvernemental devant les «élus du peuple» a donné une impression d’inachevé et de raccourci, pour ne pas dire de rendez-vous tronqué. En somme, un mini oral sans pigment ni sel n’ayant pas renforcé les grandes « convictions » du citoyen lambda, relativement aux politiques publiques déclinées par le nouveau pouvoir pour redresser la marche d’un pays en mal de repères.
GHANA / SÉNÉGAL DU 28 MARS AU HAVRE : Aliou Cissé boucle sa liste aujourd’hui
Pour son premier match sur le banc des Lions, Aliou Cissé va livrer ce vendredi les noms des footballeurs devant prendre part à cette rencontre amicale post Coupe d’Afrique qui mettra aux prises le Sénégal et le Ghana, le 28 mars prochain au Havre
Vu le contexte, la confection de la liste ne sera pas une partie de plaisir pour Aliou Cissé. toutefois, il ne faut pas s’attendre à une rupture en dépit de la désillusion à la dernière CAn. Le nouveau sélectionneur a montré une envie ferme de rassembler ses joueurs pour un nouveau départ. Le successeur d’Alain Giresse devrait s’appuyer sur l’existant et progressivement greffer dans son groupe de nouveaux joueurs. «Le sélectionneur s’active depuis cinq jours à joindre les joueurs ciblés pour cette rencontre. Il a récupéré des numéros de téléphone et a commencé à nouer le contact avec les principaux acteurs. De toutes les façons, au niveau de la Fédération, on lui fait entièrement confiance. Et on n’a aucune injonction à faire», confie une source proche de la Fédération sénégalaise de football.
Liste des Lions à la CAN 2015 gardiens (3) : Bouna Coundoul (Ethnikos, Chypre), Lys Gomis (trappani, Italie), Pape demba Camara (sochaux, France)
défenseurs (7) : Zargo touré (Le Havre, France), Lamine Gassama (Lorient, France), Lamine sané (Bordeaux,France), Kara Mbodj (Genk, Belgique), Pape ndiaye souaré (Lille, France), Papy djilobodji (nantes, France), Cheikh Mbengue (rennes, France)
Milieux (6) : Cheikhou Kouyaté (West Ham, Angleterre), Pape Kouli diop (Levante, Espagne), Idrissa Gana Guèye (Lille, France), stéphane Badji (Brann, norvège), salif sané (Hanovre, Allemagne), Alfred ndiaye (Bétis, Espagne) Attaquants (7) : Mame Biram diouf (stoke, Angleterre), sadio Mané (southampton, Angleterre), Moussa sow (Fenerbahçe, turquie), Papiss demba Cissé (newcastle, Angleterre), Henri saivet (Bordeaux, France), Dame ndoye (Lokomotiv, russie), Moussa Konaté (FC sion, suisse)
CLASSEMENT FIFA : MOIS DE MARS : Le Sénégal gagne une place en Afrique
Le Sénégal a gagné une place au niveau africain dans le dernier classement FIFA rendu public hier. Les Lions passent de la 6ème à la 5ème place sur le continent et restent au 36ème rang mondial
Hier place le sénégal au 5ème rang sur le continent. soit une place de gagnée, par rapport au classement précédent (6ème). sur le plan mondial, les Lions stagnent à la 36ème place. sur le plan africain, c’est l’Algérie (18ème mondial) qui mène la danse, devant la Côte d’Ivoire (20ème mondial) et le Ghana (24ème mondial). suivent ensuite la tunisie (25ème mondial) et le sénégal (36ème mondial). Au niveau mondial, l’Allemagne continue de trôner avec une avance confortable sur l’Argentine et la Colombie. «Pour faire le classement, la FIFA utilise les matchs officiels et les rencontres amicales sur une période bien déterminée», rappelle le site officiel de la FIFA, qui indique par ailleurs que le prochain ranking sera publié le 9 avril prochain. Top 10 africain
1er Algérie, 2ème, Côte d’Ivoire, 3ème Ghana, 4ème tunisie, 5ème, sénégal, 6ème Cap-Vert, 7ème nigeria, 8ème Guinée,
9ème rdC, 10ème Cameroun