Après plusieurs renvois, le procès de l'expert financier Pape Alboury Ndao a finalement eu lieu sans la présence de la partie civile, Karim Wade qui n'a pas été extrait. Cependant, le procès n'a pu se poursuivre, à cause de la demande de renvoi du parquet.
Non seulement les avocats de Karim Wade désiraient fortement la comparution de leur client pour soutenir ses accusations contre l'expert financier Pape Alboury Ndao, mais encore, ils espéraient que le tribunal correctionnel trancherait en faveur de leur client, avant que la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) ne rende son verdict contre Karim Wade.
Mais hier, la défense de Karim Wade a dû se sentir désabusée. En plus de plaider en l'absence de leur client, les conseils du fils de l'ex-président Wade ont été surpris de voir le procès renvoyé, juste après leurs plaidoiries. A leur grande surprise, le parquet, invité à faire son réquisitoire, a sollicité un renvoi jusqu'au 26 mars prochain, soit trois jours après le délibéré de la CREI.
Le substitut Abdoul Aziz Danfakha a justifié sa demande par le souci de faire "convenablement" ses réquisitions, car de nouvelles pièces ont été versées par les avocats de Karim Wade. Sa demande a eu l'effet d'une douche froide sur tous les avocats. "Sa demande est tardive. Nous ne sommes pas dans une procédure d'instruction. A défaut, il faut écarter ces documents des débats", a fulminé Me El Hadj Diouf, tout énervé et désespéré. L'avocat d'Alboury Ndao n'a pas pu convaincre le tribunal qui s'est rangé du côté du parquet.
Mais avant d'en arriver au renvoi, Pape Alboury Ndao s'est défendu des accusations de faux et de tentative d'escroquerie en jugement. Karim Wade soutient que le rapport du compte de Singapour est truffé de faux car le compte n'existe pas. L'expert financier a affirmé devant les juges que le compte créditeur de 47 milliards existe bel et bien et que Karim Wade en est le propriétaire. Comme il l'avait déclaré à la barre de la CREI, il a soutenu que le compte a été ouvert le 7 décembre 2011.
L'expert financier a expliqué que c'est en traquant Dubaï Port World (DPW) que le compte a été découvert, vu que les sapiteurs (personnes ayant une grande expertise en matière de délinquance financière) avec qui ils travaillaient ont été intrigués par la connexion entre cette société et Dubaï Ceramic.
D'après M. Ndao, en poussant leurs investigations, les experts ont découvert que cette société avait procédé à des virements de 2 437 758 dollars et 13 372 942 dollars, respectivement le 11 janvier 2012 et le 13 février 2012 au profit de AHS Guinée Bissau dont Karim Wade est propriétaire à 100%, et dont le solde bancaire serait créditeur au 23 octobre 2013 de la somme de 93 761 204 dollars, soit près de 47 milliards de francs CFA.
Il a réitéré les déclarations selon lesquelles Karim Wade, Mamadou Pouye, Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo et Tahibou Ndiaye y ont effectué des transactions, le même jour. Le prévenu a révélé que le 15 décembre 2011, un virement de 1,300 milliard F cfa a été effectué pour le compte de MP capital Group via la Bank of China Anzou group.
Le même jour, un virement de 2 millions 430 mille dollars a été fait via la même banque, au profit de Karim Bourgi. Le dernier virement portant sur 1 million 760 mille dollars, soit 825 millions de francs CFA. Il a été effectué pour Sen Pharma de Tahibou Ndiaye.
Face à ses allégations, le tribunal lui a demandé d'apporter les preuves des virements, mais également l'appartenance des sociétés à Karim Wade. L'expert financier a reconnu qu'il ne disposait ni des statuts ni des relevés de virements. "Je n'ai aucun élément, à part le rapport fait par mes sapiteurs que j'ai recoupé avec un autre groupe de sapiteurs avant de le transmettre à la commission d'instruction de la CREI qui a procédé à des vérifications", a-t-il répondu aux juges.
Sur sa lancée, il a laissé entendre que les juges ont donné de la valeur à son rapport et qu'il n'a jamais eu l'intention d'enfoncer Karim Wade. "C'est de la pure affabulation. Si je voulais enfoncer Karim Wade je l'aurais fait lorsque j'étais administrateur provisoire de Dubai port world", s'est défendu Pape Alboury Ndao qui a refusé de répondre à l'essentiel des questions des avocats de la partie civile.
"47 milliards..., pour daara et œuvres caritatives"
"J'ai déjà répondu à cette question. Référez-vous à mon rapport". Ces réponses ont été servies plusieurs fois par le prévenu, soutenu dans sa stratégie par Me El Hadj Diouf, un de ses conseils. Quoi qu'il en soit, Me El Hadj Amadou Sall est convaincu que le prévenu "ne pourra jamais produire un seul document attestant l'existence du compte".
Parce que tout simplement de l'avis de Mes Seydou Diagne et Ciré Clédor Ly, "rien n'a été trouvé en réalité". Pis, selon Me Diagne, l'expert financier, "n'a fait que remplir des feuilles blanches, c'est pourquoi les documents émanant de ses sapiteurs ne disposent ni d'en-tête ni de signature".
Me Demba Ciré Bathily a abondé dans le même sens pour dénoncer le fait que le rapport soit anonyme. "C'est odieux, ce qu'il a fait, car il a servi de bras armé à ceux qui ont voulu abattre Karim Wade", a martelé l'avocat. Estimant que Pape Alboury Ndao a porté préjudice à leur client, ils ont demandé que les 47 milliards avancés par le prévenu soient versés comme dommages et intérêts. "L'argent servira aux daara et à des œuvres caritatives", a précisé Me Diagne.
Ouestafnews - La production, le trafic et l’usage du cannabis restent très prégnants en Afrique de l’ouest au même titre que les drogues de synthèse, selon des experts du Bureau des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
« Ce qu’on a remarqué en Afrique de l’ouest, c’est que les deux tiers des toxicomanes sont affectés par l’usage du cannabis », a précisé à Ouestafnews, Birane Ndao en marge de la présentation du rapport annuel de son organisation rendu public le 3 mars 2015 à Dakar par son bureau Afrique de l’Ouest.
Selon ce rapport, il est établi que l’Afrique de l’ouest et du Centre constituent les principales zones de consommation courante de cannabis sur le continent. Selon M. Ndao, qui souligne la circulation de plus en plus fréquente de la métamphétamine, une drogue de synthèse décrit par les experts comme provoquant une « forte dépendance »
A titre d’exemple, il a indiqué qu’entre janvier et février 2015, la Douane sénégalaise a saisi au total 111 kilogrammes de méthamphétamine. Des saisies « inédites » opérées au Sénégal et qui inquiètent l’ONUDC, habituée de voir de telles saisies particulièrement au Nigeria.
Entre 2011 et 2013, pas moins de sept laboratoires de méthamphétamine avaient été découverts et démantelés au Nigeria.
Selon les derniers chiffres disponibles sur le site de l’Agence nationale du lutte anti-drogue du Nigeria (NDLEA, sigle en anglais), 338.968 kg de drogue ont été saisis en 2013 pour une valeur de 34 milliards de Naira, dont entre autres substances 340 kg de méthamphétamine et 205 kg de cannabis.
Selon les experts, le Danger est d’autant plus présent que ces drogues de synthèse ont un faible coût de production. Selon l’Organisation mondiale des douanes (OMD), 50% de la méthamphétamine saisie en Asie en 2012, venait d’Afrique.
Pour l’ONUDC, la généralisation des drogues synthétiques reste une tendance en Afrique de l’ouest. Ludovic D’hoore, Conseiller au niveau de l’ONUDC, fait remarque qu’on constate actuellement « le développement d’un marché intérieur de méthamphétamine ».
« L’Afrique de l’Ouest est passée, dans un laps de temps très court, de zone de transit pour le trafic de cocaïne à région productrice de drogues et, plus précisément, de drogues de synthèse », relevait Abdelkader Abderrahmane, consultant en géopolitique, dans une tribune libre publiée par le site web du quotidien français « Libération ».
Le trafic de drogue constitue une menace non seulement pour la santé publique mais demeure aussi un élément de fragilisation des institutions en Afrique de l’ouest, souligne depuis quelques années, la Commission ouest africaine contre la drogue (WACD, sigle en anglais).
De l’avis de Ludovic D’hoore, « les Etats doivent d’abord bien cerner l’ampleur de la problématique ». Pour ce faire, le rapport de l’ONUDC propose deux approches, en guise de solutions : d’abord il y a les aspects liés à la lutte contre la circulation et la consommation des substances illicites, mais il y a aussi le volet de la prise en charge des toxicomanes.
Dans son précédent rapport, l’ONUDC lançait déjà une première alerte sur l’entrée en force des drogues de synthèses dans la sous-région. D’où un sentiment d’impuissance face à des trafiquants décidés à faire de la région une zone privilégiée, du fait de sa relative proximité avec l’Europe et l’Amérique du Nord.
Ces dernières années, les barons latino-américains de la drogue avaient fini par faire de l’Afrique de l’ouest une grande zone de transit entre l’Amérique latine et les pays d’Europe et d’Amérique du nord.
Wade et les marchands
Me Abdoulaye Wade a reçu hier dans l’après-midi le mouvement «Macky bayil Karim» constitué de marchands ambulants de Sandaga et de Colobane. Le mouvement a décidé de tenir un sit-in devant l’ambassade de France pour protester contre la sortie de l’ambassadeur Jean Félix Paganon. Le coordonnateur du mouvement Saër Tambédou et ses amis entendent défier le Préfet en cas d’interdiction de leur manifestation. Ils étaient une trentaine de marchands et sympathisants de Karim Wade hier au domicile de Gorgui. Selon leur coordonnateur, le mouvement a témoigné son soutien à Me Wade dans son combat pour la libération de Karim qui est, à leurs yeux, un prisonnier politique. Par ailleurs, ces marchands ambulants ont exposé également leurs difficultés à Me Wade.
Aïda Mbodj
C’est connu, quand Aïda Mbodj n’est pas d’accord, elle le dit de vive voix. L’égérie du Pds va faire claquer la langue aujourd’hui dans un hôtel de la place. Selon nos informations, elle a même adressé une correspondance à Gorgui. Nos radars n’ont pas pris connaissance du contenu de la correspondance, mais il semble qu’elle y crache ses vérités, surtout au sujet du “simulacre” de primaires qui a cours au Pds et dont le dénouement aboutira sans doute au choix de Karim Wade comme candidat du Pds en 2017.
Habré
Hissène Habré a perdu son bras de fer face à l’Etat du Sénégal, hier devant la Chambre administrative de la Cour Suprême. En effet, alors qu’il s’attaquait au décret signé par Macky Sall le 30 janvier 2013 portant nomination des magistrats, l’ancien Président du Tchad n’a pas été suivi par les sages de la haute juridiction. Hier, la Chambre administrative a déclaré sa requête irrecevable. Pour les avocats de Habré, la date de la signature du décret est pourtant antérieure à l’accord de coopération qui est entré en vigueur le 4 février 2013. Pour dire qu’il y a anomalie. Mieux, Me Ibrahima Diawara a souligné devant la Cour que lorsque le Conseil Constitutionnel statuait sur cette affaire pour la rendre conforme à la constitution, il manquait une signature celle du Président Cheikh Tidiane Diakhaté qui était décédé. Ainsi, il a demandé aux sages de la Cour de renvoyer le dossier au Conseil Constitutionnel afin qu’il statue à nouveau. Sur ce point aussi, il n’a pas été suivi. Pour rappel, Hissène Habré a attaqué le décret du 30 janvier 2013 sous prétexte que par cet acte Macky a fait une délégation du pouvoir de nomination des magistrats des Chambres Africaines Extraordinaires en le confiant à la commission de l’Union Africaine. Ce qui n’est pas conforme à la constitution.
Complexe culturel Polyvalent offert à Kanel
Un centre culturel polyvalent, c’est la nouvelle infrastructure que les populations de Kanel viennent d’étrenner. Une réalisation de Yaya Touré, un fils du terroir par ailleurs consul honoraire de la France dans la vallée du fleuve Sénégal. La cérémonie d’inauguration a été présidée par Mamadou Talla, ministre de la Formation professionnelle, en présence de Jean Félix Pagano, ambassadeur de France au Sénégal. Erigée en capitale départementale depuis 2002, la ville de Kanel souffre d’un manque criant d’infrastructures de base. En réalisant ce centre culturel flambant neuf composé d’une salle polyvalente, d’une bibliothèque de plus de 10 000 livres et d’un foyer socio-éducatif, Yaya Touré soulage les populations. En plus, c’est dans le même centre que sont logés les bureaux du conseil départemental de Kanel.
Mamadou Oumar Bocoum honoré
Restons à kanel pour dire que l’inauhuration du complexe culturel a été l’occasion d’une mobilisation des populations et Mamadou Oumar Bocoum a été véritablement la vedette du jour. «Si nous avons eu l’initiative et le courage de nous investir dans ces projets d’intérêt public, c’est parce que vous, Mamadou Oumar Bocoum, vous avez montré la voie à suivre. Les populations de Kanel ne vous remercieront jamais assez pour tout ce que vous avez fait. Je viens aujourd’hui de réaliser un rêve. C’est pourquoi, j’ai tenu à votre présence ici parmi nous», a déclaré le donateur Yaya Touré. Il faut rappeler qu’au-delà de son rôle de médiateur dans toutes les crises et autres conflits à Kanel, le receveur municipal de Dakar est à l’origine de nombreuses réalisations d’infrastructures de base. Cela grâce à son carnet d’adresse qu’il n’a jamais cessé de mettre au profit de sa ville. «Monsieur le ministre, il faut être à l’écoute des populations. C’est le plus important. Et c’est par la résolution des problèmes que nous parviendrons demain à changer l’image de notre Fouta», a dit Bocoum à l’endroit du ministre Mamadou Talla. Suffisant pour que Abdoulaye Anne, le président du conseil départemental de Kanel, exprime sa gratitude au mécène et invite toutes forces vives du terroir à suivre l’exemple de Mamadou Oumar Bocoum fortement ovationné par le public venu nombreux
OTD parle samedi prochain
Qui sera le candidat du Parti socialiste ? Ceux qui se posent encore la question de savoir qui de Mamadou Lamine Loum ou de Khalifa Sall portera l’étendard socialiste seront bientôt édifiés. Sauf situation extraordinaire, la réponse va leur être servie ce week-end. Le secrétaire général du parti socialiste qui sera à Mbour (le matin) dans le cadre de l’animation des instances de base, reviendra à Dakar le même jour à 15h précisément, pour procéder à l’installation du très sympathique militant socialiste Dibocor à la tête du mouvement des élèves et étudiants socialistes. Ce sera en présence de l’ensemble des membres du bureau politique, et une importante communication du Sg est attendue. Beaucoup pensent qu’il va réitérer la position du Ps dans le dossier de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar et se prononcer sur le choix du candidat du Ps à la prochaine présidentielle. Mais puisque le Ps a habitué les Sénégalais à des primaires, sans doute ce sont des primaires qui vont désigner le candidat du Ps qui empêche les apéristes de dormir du sommeil du juste.
TNT
Le Comité national de pilotage de la transition de l’analogique vers le numérique (Contan) a reçu hier une délégation de l’Union africaine de radiodiffusion (UAR), qui regroupe 48 Etats membres dont le Sénégal. Ces experts africains sont en terre sénégalaise pour s’inspirer du processus de passage au numérique dont la date butoir est fixée au 17 juin 2015. Ousseynou Dieng, expert du Contan, leur a expliqué le procédé qui permettra à notre pays de passer à la Télévision numérique terrestre (TNT). Le Groupe Excaf télécom qui est chargé de la mise en oeuvre et du financement de ce projet devra débourser plus de 39 milliards de F Cfa, dont plus de 18 milliards réservés à l’achat de 865.000 décodeurs qui seront vendus aux ménages à 10.000 Cfa l’unité. A quelques mois de l’échéance, Excaf a assuré que le délai de rigueur sera respecté et que tout sera fin prêt le 17 juin prochain pour ce passage au numérique.
Echanges
Des échanges fructueux ont eu lieu hier entre les membres de la Table de la presse dirigée par Issa Sall et les patrons de la Cnes et du Cnp. Mansour Cama et Baïdy Agne ont parlé naturellement de l’entreprise, de sa centralité dans le développement économique et social du Sénégal, mais aussi des nombreux obstacles qui empêchent notre pays d’émerger. Autour des deux patrons il y avait les journalistes Issa Sall, Cheikh Thiam, Mamoudou Ibra Kane, Alassane Samba Diop, Thierno Birahim Fall, Maïmouna Ndour Faye, Massamba Mbaye, Mamoudou Wane et Mamadou Thierno Talla. Les deux responsables des deux plus grandes organisations patronales du Sénégal ont invité la presse à consacrer plus d’espace aux questions économiques. Proposition bien reçue puisqu’une émission télévisée pourrait bien démarrer très bientôt.
Braquage du Crédit mutuel de Ndioum
L’insécurité gagne du terrain dans la commune de Ndioum où les malfaiteurs dictent leur loi malgré la présence de la gendarmerie. Hier, des agresseurs se sont introduits au niveau de l’antenne du Crédit Mutuel de Ndioum tôt le matin. Ils ont tenu en respect la caissière qu’ils ont menacée, mais ils sont repartis bredouilles car interrompus par un véhicule de la gendarmerie en patrouille dans la zone. La bande de malfaiteurs était à bord d’un véhicule d’administration qu’ils ont volé à Saint-Louis. Il s’agit d’un véhicule de l’Unité d’Appui du Cnls volé vers 4 heures à Pikine 15 mètres.
Braquage du Crédit mutuel de Ndioum (bis)
Les malfaiteurs qui se sont introduits dans la mutuelle ont ciblé la caissière qui détenait les sous. Avec leurs armes, les bandits l’ont sommée de leur remettre l’argent ce qu’elle a refusé. Elle a cherché à les retarder nonobstant les menaces proférées à son égard. Les malfaiteurs ont brisé les vitres de la mutuelle avec leurs gourdins en fer, pour apeurer la caissière qui est restée zen. Par chance pour le personnel du Cérdit mutuel, un véhicule de la gendarmerie en patrouille s’est approché des lieux. Les bandits qui avaient vu le véhicule des pandores faire des va-etvient se sont empressés de vider les lieux. Ce fut le moment choisi par la caissière pour déclencher l’alarme. Les bandits sont sortis en vitesse et ont pris la direction du Dièry. Ils ont été poursuivis par les gendarmes qui ne sont pas parvenus à les appréhender.
LES AMÉRICAINS SE LANCENT DANS LA BATAILLE
L’Afrique, naguère délaissée, subit aujourd’hui un regain d’intérêt des pays du Nord dont les convoitises économiques s’accompagnent de plus en plus d’un déploiement médiatique qui n’est que la confirmation de l’enjeu stratégique autour de l'information
Ouestafnews - La Voix de l’Amérique (VOA, sigle en anglais), service public américain, vient de poser un pas qui l’ajoute à la longue liste des grands médias dits « internationaux » à se lancer sur la bataille pour le contrôle des opinions publiques africaines. La station qui émet depuis Washington, a procédé ce mardi 3 mars 2015 à l’ouverture d’une station radio à Dakar, la capitale sénégalaise.
Cette initiative confirme la ruée médiatique vers le continent notée ces dernières années, avec l’implantation de nombreux bureaux de médias étrangers.
La station de la VOA vient renforcer la présence américaine dans la capitale sénégalaise où la radio disposait déjà d’un bureau. Elle vise essentiellement une cible jeune entre 15 et 24 ans, selon le directeur de la stratégie, Bruce Sherman qui a fait face à la presse.
«Nous voulons informer, éduquer et inspirer cette classe d’âge importante dans la population sénégalaise et africaine en général», a-t-il précisé.
Désormais les Dakarois ont la possibilité de suivre en FM et 24/24H les programmes de la VOA. La radio n’exclut pas de s’étendre à l’intérieur du pays et promet de diffuser éventuellement en langue nationale wolof en plus du français et de l’anglais, selon M. Sherman.
Le continent africain naguère délaissé subit aujourd’hui un fort regain d’intérêt des pays du Nord dont les convoitises économiques s’accompagnent de plus en plus d’un déploiement médiatique qui n’est que la confirmation de l’enjeu stratégique autour de information.
Bataille pour le contrôle des opinions
Jadis prisées par les élites africaines, qui dans leurs pays n’avaient d’autres sources que les stations de radio gouvernementales, les radios « étrangères » ont connu un grand recul un peu partout en Afrique avec l’avènement des radios privées et des radios communautaires qui, jouant la carte de la proximité et des langues « nationales », ont bousculé les vieux « majors » étrangers.
Aujourd’hui ceux-ci se redéploient en force, tentent de trouver de nouvelles stratégies pour reconquérir le public africain. Ainsi tous les « grands » médias occidentaux sont actuellement dans une logique de renforcement de leur présence sur le continent.
Dans le secteur de l'audiovisuel, des chaînes d’informations comme Al Jazeera et Euronews, pour ne citer que ceux-là, ont déjà annoncé leur implantation prochaine en Afrique. Le groupe américain Bloomberg, la chaine CNBC, ont des « versions » africaines depuis. La télévision publique chinoise (CCTV) est aujourd’hui implantée en Afrique et Radio Chine internationale peut être écoutée sur la fréquence FM dans nombre de capitales africaines.
Floraison d'initiatives
Et les campagnes de communication de Radio France Internationale et de France 24 font de plus en plus partie du décor des capitales des pays d’Afrique francophones.
Dans la même foulée, le groupe de presse français le Monde a lancé depuis la mi-janvier 2015 un site d’infos entièrement dévolu au continent. Selon, Serge Michel, responsable éditorial du site, «l’Afrique, qui compte déjà la moitié des francophones de la planète (85 % en 2060), est la destination naturelle des développements internationaux du Monde».
Le très « sérieux » Financial Times britannique, quant à lui, a préféré nouer un partenariat avec Le Soleil (quotidien du service public sénégalais) pour lancer un magazine spécialisé dans l’économie et la finance. Depuis le milieu de l’année 2014, Le Point, Canal Plus et le groupe Lagardère à travers une radio (Vibe radio) ont aussi mis en place des initiatives pour capter les audiences africaines. Et on peut continuer de citer les exemples à foison.
Les Africains qui font de la résistance
Néanmoins, quelques « entrepreneurs africains » ayant aussi compris l’enjeu vital derrière l’information, ne veulent pas céder si facilement le champ de bataille aux seuls médias venus de l’extérieur. La chaîne Africa 24 (créée en 2009 et basée à Paris) est actuellement en train de procéder à l’élargissement de ses bases sur le continent, parallèlement l’ancien directeur de TV5 Afrique, le Sénégalais Mactar Sylla a annoncé la création d’une télévision « panafricaine » qui sera basée à Libreville au Gabon.
Quant à la VOA, qui diffuse déjà dans 15 langues en Afrique pour une audience cumulée de 50 millions d’auditeurs, elle est en train de parachever son maillage du continent.
« La station dakaroise est pour le moment la dernière d’une série d’inauguration de stations comme au Mali, au Tchad, en Mauritanie, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire et il y a encore plus à venir », selon Bruce Sherman pour qui, l’idée est de renforcer la présence de VOA dans toute l’Afrique.
La cartographie déclinée pour l’instant laisse indiquer une légère inclinaison vers les pays du Sahel, région où le terrorisme et le désordre politique sévissent fortement.
L’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, James Zumwalt, qui a voulu rassurer sur le caractère « indépendant » de la nouvelle station du point de vue de sa ligne éditoriale, a affirmé qu’elle va approfondir davantage les « relations étroites » qui existent entre le peuple sénégalais et le peuple américain.
L'insuffisance rénale est causée par le trio hypertension artérielle, diabète et infections. En prélude à la journée internationale du rein, le professeur Abdou Niang revient dans cet entretien sur les conséquences de cette terrible maladie, le coût du traitement de la dialyse, la nécessité de voter la loi sur la greffe et les avancées notées ces dernières années au Sénégal.
On a noté une recrudescence de l'insuffisance rénale. Cela est dû à quoi, selon vous ?
Nous pensons qu'aujourd'hui, il y a une augmentation de l'incidence de l'insuffisance rénale au Sénégal. Mais ceci est secondaire à de multiples raisons. Il y a la raison secondaire à la montée épidémiologique en Afrique qui fait qu'aujourd'hui, les maladies infectieuses sont en baisse, tandis que les maladies métaboliques sont en augmentation. En parlant de maladies métaboliques, je fais référence au diabète, à l'hypertension artérielle, à l'hypercholestérolémie, à l'obésité etc.
C'est une raison qui fait qu'aujourd'hui, l'insuffisance rénale, qui prend séquence de ces maladies métaboliques, est en nette augmentation. L'autre raison est qu'aujourd'hui, nous avons au Sénégal de meilleurs moyens de diagnostic, ce qui permet à des médecins, même dans des zones très éloignées, de pouvoir poser la créatinémie qui est l'examen de référence qui permet de poser le diagnostic d'une insuffisance rénale. Il y a une amélioration du plateau technique, qui fait que, de plus en plus, on fait plus facilement le diagnostic de l'insuffisance rénale qu'il y a de cela 20 ans.
Quelles sont les causes exactes de cette pathologie ?
La cause la plus fréquente au Sénégal, c'est l'hypertension artérielle. C'est indéniable et on connaît aujourd'hui la prévalence de l'hypertension. Les statistiques déférentes montrent que 25% à plus de 60% de nos populations seraient hypertendues. C'est inquiétant, quand on se rend compte que l'hypertension artérielle est la première cause d'insuffisance rénale chronique au Sénégal. Malheureusement, cette hypertension artérielle est largement sous-diagnostiquée et largement sous-traitée.
En dehors de l'hypertension artérielle, nous avons le diabète. Celui-ci est en nette croissance dans nos populations, surtout dans les pays à revenus limités. Pendant longtemps, on a pensé que le diabète était réservé aux pays en développement. Mais maintenant, on se rend compte que dans nos pays, du fait de notre alimentation extrêmement déséquilibrée, le diabète est en nette progression. L'autre chose importante, ce sont les infections. Les infections au niveau du rein constituent une importante cause d'insuffisance rénale chronique au Sénégal, et cela concerne aussi bien les infections bactériales que les infections virales (hépatite B) ou encore les infections parasitaires.
On s'est rendu compte que le paludisme aussi pouvait être à l'origine de ces infections. Il y a une cause non négligeable qui existe dans notre pays sur laquelle il faudrait vraiment insister auprès des populations, c'est l'utilisation des médicaments toxiques traditionnels. Quand quelqu'un est malade ici, le premier recours, c'est le médecin tradipraticien. Malheureusement, il y a plus de charlatans que de vrais tradithérapeutes. Ce qui fait qu'avec l'utilisation de ces médicaments dont ils ne maîtrisent pas la toxicité, nous voyons des malades qui viennent à l'hôpital avec une insuffisance rénale secondaire à la prise de ces produits toxiques. Il y a aussi certaines causes rares.
Comment se manifeste l'insuffisance rénale ?
Le gros problème de l'insuffisance rénale est le fait que cette maladie est sournoise. C'est ce qui montre aussi l'étendue de la tâche des éducateurs, des journalistes, de tout le monde, pour que la population puisse prévenir cette maladie. Cette maladie, au début, ne présente aucun symptôme. On ne sent rien du tout. Lorsque l'insuffisance rénale se révèle avec ses symptômes, le malade va consulter parce qu'il est anémié, fatigué ou parce qu'il vomit. A ce moment, la maladie est à un stade très avancé. Pratiquement, le malade a perdu 50 à 75% de la capacité fonctionnelle de ses reins. Malheureusement, c'est à ce stade qu'on voit les malades à l'hôpital. Donc, il faut faire des efforts pour que les gens puissent avoir la culture d'aller à l'hôpital, sans être malade. C'est pourquoi on l'appelle le tueur silencieux.
Quels sont les dangers auxquels expose cette maladie ?
Quand on a une insuffisance rénale, on est exposé à plusieurs types de complications. Il y a des complications neurologiques. Une insuffisance rénale à un stade avancé met le malade dans un tableau de comas. Elle peut entraîner des complications cardiaques, parce que le cœur et le rein sont extrêmement liés. Le cœur pompe beaucoup de sang et 25% de ce sang pompé va vers le rein. Dès que le rein est malade, le cœur le ressent et vice-versa. Les complications surviennent lorsqu'on n'a pas accès à ces thérapeutiques comme la dialyse.
Le traitement de cette maladie est très coûteux. Qu'est-ce qui a été fait pour aider les malades ?
Il faut reconnaître que dans ce pays, les autorités font beaucoup de choses depuis 4 à 5 ans environ. Avant 2010, la dialyse coûtait dans le public 50 000 francs la séance, et pour faire trois séances de dialyse, il fallait 150 000 francs. Cela faisait environ 750 000 francs par mois. On avait évalué le coût à 9 millions de francs chaque année pour qu'un malade puisse vivre un an.
En 2010, on a commencé à subventionner la dialyse à plus de 80%, ce qui ramenait le coût de la dialyse à 10 000 francs. Et depuis 2012, la dialyse est devenue gratuite dans le secteur public. Mais, il y a encore beaucoup de problèmes d'accessibilité. C'est-à-dire qu'il n'y a pas assez de machines, et l'Etat a fait une politique volontariste de décentralisation de la dialyse. Aujourd'hui, il y a non seulement trois centres publics de dialyse à Dakar, mais il y en a aussi dans les régions. Il y a en un à Saint-Louis, Touba, Tamba, Kaolack et Ziguinchor. Et l'Etat est en train de dérouler un autre programme pour décentraliser de plus la dialyse.
Effectivement, la prise en charge de la dialyse est excellente, mais si nous ne faisons pas le travail en amont, c'est-à-dire agir sur la prévention, nous ne pourrons jamais prendre en charge tous les malades qui auront besoin de dialyse. Parce que non seulement c'est coûteux pour l'Etat, mais le rythme de croissance pour ces malades va être exponentiel. Donc il va falloir mettre en place de véritables politiques de prévention, pour arrêter ce lot important de malades qui arrivent au stade de dialyse.
Malheureusement, comme la dialyse en public n'est pas accessible pour tout le monde, la dialyse en privé a été partiellement subventionnée par l'Etat, mais les choses restent encore chères pour nos concitoyens qui font la dialyse dans les structures privées.
Pourquoi la dialyse en public n'est pas accessible pour tout le monde ?
C'est un problème de machines. Vous savez, quand on a dans un centre comme Le Dantec par exemple 20 machines. Ces 20 machines peuvent au maximum prendre trois malades par jour. Quand on prend ce nombre de malades, parce que la dialyse dure 4 heures de temps, ça fait 12 heures, plus le temps du repos du malade etc. Donc, la journée est terminée. Il y a aussi le temps de repos de la machine et le respect de l'utilisation. C'est ce qui fait que la capacité est essentiellement limitée.
Malheureusement, la demande reste encore supérieure à l'offre. Aujourd'hui, dans tous les centres publics, il y a des listes d'attente. Alors que l'attente n'est pas couronnée de succès dans ce genre de traitement. La seule façon de pouvoir prendre des malades, c'est de créer encore des centres de dialyse.
Les malades veulent le vote de la loi sur la greffe. Pourquoi, on ne le fait pas au Sénégal ? Est-ce un problème de plateau technique ou de compétence ?
Les problèmes sont à plusieurs niveaux. Mais le niveau le plus immédiat, c'est celui de la législation. Dans le monde, les gens sont très regardants sur les programmes de greffe. Quand vous devez opérer une personne qui n'est pas malade pour lui enlever un rein et le donner à son père ou à sa sœur, c'est cet acte juridique qui doit être encadré par la législation nationale.
C'est pour cela qu'en collaboration avec les sociétés internationales, l'agence de la biomédecine de France, nous avons beaucoup travaillé au Sénégal pour écrire une loi, qui a été déposée au niveau des autorités, et nous attendons jusqu'à présent que cette loi soit votée à l'Assemblée nationale, pour permettre aux techniciens de pouvoir réaliser la greffe au Sénégal. Sur le plan des ressources humaines et sur le plan du plateau technique, aujourd'hui, nous sommes, nous techniciens, pratiquement tous d'accord que la greffe peut être aujourd'hui largement réalisable au Sénégal. Nous avons les ressources humaines, matérielles et techniques et nous avons le plateau technique aussi.
L'autre aspect important, c'est d'avoir un accompagnement de l'Etat, parce qu'il faudrait qu'un budget soit alloué à la greffe, comme un budget a été alloué à la dialyse. Parce que si nous ne le faisons pas, même si la greffe est autorisée, elle va être réservée à certaines personnes nanties. Parce que la greffe coûte 25 millions en Inde et en Tunisie. Si vous allez en France, vous payez entre 40 et 50 millions.
Donc, si nous voulons le faire ici, c'est sûr que le prix va être largement réduit, mais il faudrait que cette greffe soit subventionnée. C'est-à-dire qu'une partie du budget qui est alloué à la dialyse soit allouée à la greffe, surtout que celle-ci est le meilleur moyen pour sortir les malades de la dialyse. Quelqu'un qui est en dialyse, si on ne le greffe pas, il risque de rester en dialyse jusqu'à sa mort. Alors que s'il fait la greffe, il va sortir de la dialyse et coûtera moins cher à l'Etat. Une personne greffée, au bout de deux ans, coûtera 2 millions par an à l'Etat, alors que la dialyse, c'est 9 millions par an.
Ce sont des économies substantielles que l'Etat peut faire dans sa politique de prise en charge des insuffisants rénaux. Il est extrêmement important que les autorités nous aident à faire progresser le programme de greffe en l'appuyant. Nous avons beaucoup de jeunes qui sont en dialyse, des enfants de 8 ans, 10 ans, 15 ans. Ces derniers, si on les met 20 ans à la dialyse, ça leur amène des difficultés scolaires. Alors que si on les greffe, ils deviennent autonomes. C'est un appel de la part des malades, des techniciens et tous pour qu'enfin au Sénégal, nous puissions démarrer notre programme de greffe. La Côte d'ivoire a démarré un programme de greffe en 2012.
LES MALADES METTENT LEUR SURVIE ENTRE LES MAINS DES DÉPUTÉS
L'insuffisance rénale est une maladie grave qui entraîne une détérioration graduelle et irréversible de la capacité des reins à filtrer le sang et à secréter certaines hormones. Les produits du métabolisme et l'eau en excès passent de moins en moins dans l'urine et s'accumulent dans l'organisme. Avec un traitement coûteux et des dialyses à vie, les malades demandent le vote de la loi sur la greffe, seule chance pour mieux vivre. Ils reposent tout leur espoir sur les députés.
Certains sont assis, d'autres déambulent dans la cour. Des accompagnants attendent, la mine inquiète, leurs malades sous dialyse ou en traitement. Les uns sont venus pour un rendez-vous, et les autres pour prendre des informations.
C'est ce décor qui meuble le quotidien du service de néphrologie de l'hôpital Aristide le Dantec. Ce centre traite les personnes atteintes de maladies rénales. L'ambiance dans cet endroit est très calme en ce début de matinée. Ici, on prie, on est triste. Canne entre les mains, Bara Ndiaye, dans son grand boubou bleu, est assis sur une chaise. Avec de grosses lunettes de myopie qui cachent tout son visage, il voit à peine les gens. Barbu, la blancheur de ses cheveux donne une idée sur son âge. Il attend sagement son tour.
Ce sexagénaire souffre d'une insuffisance rénale. Depuis six ans, il vit avec sa maladie, et continue de souffrir en silence. Il vient trois fois dans la semaine pour faire ses séances de dialyse. Accompagné de son fils, ce vieux raconte sa maladie avec beaucoup de mélancolie. "Je ne sais pas par où commencer", lance-t-il, tellement il a envie de partager sa douleur, de dire sa tristesse, de raconter son calvaire, bref : de vider son sac.
"Je suis condamné à vivre ainsi jusqu'à la fin de mes jours. C'était un jeudi matin. Il y a de cela 6 ans. Une ambulance est venue me chercher à la maison tôt le matin. Je sentais des douleurs au niveau des reins. Je n'arrivais pas à me lever du lit pendant presque un mois. C'est à l'hôpital que j'ai su de quoi je souffrais", explique-t-il, la mine triste, le regard hagard.
Avant son évacuation à l'hôpital, le vieux Bara se faisait masser chaque soir par un tradipraticien. "Il le faisait avec de l'huile fabriquée traditionnellement avec des feuille de goyave. Je me sentais très faible. Pendant au moins trois semaines, il n'y a eu aucune amélioration. Ma femme m'a demandé d'aller à l'hôpital et je ne prêtais aucune importance à ses propos. Me voilà ici aujourd'hui dépendant d'une machine", narre, stoïque, M. Ndiaye.
A l'hôpital, il n'éprouve plus de difficulté parce que la dialyse est devenue "gratuite". "Même si j'ai dépensé une fortune pendant toutes ces années, je me sens soulagé avec la gratuité aujourd'hui de la dialyse. Tout ce que je souhaite est que les députés nous sauvent en votant la loi de la greffe", appelle-t-il de toutes ses forces.
"J'ai vendu deux maisons pour payer le traitement de mon fils"
Non loin du vieux Ndiaye, Antoine Sarr égrène méticuleusement son chapelet. Il fait des va-et-vient sans arrêt. De temps à autre, il s'adosse au mur, ou répond au téléphone. Il attend son fils qui est sous dialyse. Ce cinquantenaire va devoir attendre 4 heures, le temps de la durée de la séance. Son fils a 22 ans et est atteint d'une insuffisance rénale.
"C'est écœurant pour un père de voir son fils souffrir", dit-il. Il se tait un instant, lève les yeux au ciel et tourne le dos. En un moment donné, il fait un signe de la croix avec son chapelet et reprend la discussion. "Je ne peux pas vous dire ce que j'ai dépensé pour la prise en charge de mon fils. J'ai vendu deux maisons, un terrain, pour pouvoir payer les dialyses. Même ma femme a dû vendre ses bijoux. Il ne nous reste plus rien. Plus rien je vous dis", se répète M. Sarr.
Son fils est insuffisant rénal depuis ses 16 ans. "Je ne sais pas comment il est devenu insuffisant. C'est la question qu'on se pose tous les jours. Ses études sont perturbées par la maladie. Il ne peut pas continuer à vivre comme ça. Il faut une solution. Ce sont les députés qui détiennent la survie de ces malades. S'ils continuent à vivre, c'est grâce à eux. S'ils meurent, c'est à cause d'eux, parce que rien ne les empêche de voter la loi."
Adossée à un mur, téléphone scotché à l'oreille, Rama Sy, attend sagement sa sœur Oulèye venue faire un traitement. La fatigue se lit sur ses yeux. Même si elle n'effectue pas une séance de dialyse, le traitement est aussi coûteux. "Elle n'est pas encore au stade de dialyse. Nous rendons grâce à Dieu, parce que sa maladie a été très tôt détectée. Je sens la souffrance de ces personnes. Si la greffe peut abréger leur souffrance, que les députés votent la loi. A mon avis, cette loi sur la greffe est plus importante que celle du tabac qu'on a voté l'an dernier", dit-elle.
Avant d'ajouter : "Ces gens n'ont pas choisi de tomber malade. Alors que les fumeurs le font délibérément. Il faut sauver ces vies. Ils en ont besoin. Tout leur espoir est entre les mains des députés. Le président Macky Sall doit aussi entendre l'appel de ces malades. C'est vraiment touchant", plaide Rama Sy avec beaucoup de conviction. Sera-t-il entendu ?
650 000 Sénégalais ont une maladie du rein et ne le savent pas
La maladie rénale peut durer une vingtaine d'années avant d'atteindre le stade d'insuffisance rénale. A en croire le Pr Abdoul Niang, néphrologue à l'hôpital Aristide le Dantec, la maladie rénale peut durer une vingtaine d'années avant d'atteindre le stade d'insuffisance rénale.
Les estimations au Sénégal font état de 5% de la population atteints d'anomalies du rein. Cela veut dire qu'il y a 650 000 Sénégalais qui ont une maladie du rein et qui ne le savent pas. Si rien n'est fait pour cette catégorie, ils seront atteints d'insuffisance rénale d'ici 15 à 20 ans et auront besoin de dialyse, avertit le docteur Niang.
C'est pour cela qu'il faut multiplier les séances de dépistage et de prévention, estime Abdallah Sall, technicien supérieur en néphrologie au centre ABC hémodialyse. Pour une meilleure prise en charge des malades du rein, les néphrologues ont appelé les autorités à adopter la loi sur la transplantation qui pourrait réduire les coûts du traitement.
Au Sénégal, seuls 9 insuffisants rénaux ont été transplantés et ils ont subi l'opération à l'étranger. " On ne sait pas où se situe le blocage. Mais pas à notre niveau. Parce que nous avons un bon plateau technique, de bonnes ressources humaines. Et nous avons suivi une formation depuis 2008 concernant la greffe. Mais on est encore là à attendre ce vote de la loi", a dit M. Sall.
Les reins vieillissent
L'insuffisance rénale chronique touche des personnes de tous âges. Même si elle peut survenir à tout âge, elle devient plus fréquente avec l'âge avancé. Après 40 ans, la filtration rénale commence à diminuer d'environ 1% par an. En plus du vieillissement naturel des reins, de nombreuses conditions qui endommagent les reins sont plus fréquentes chez les personnes âgées, dont le diabète, l'hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires.
C'est important car la maladie rénale chronique augmente le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral, et dans certains cas, cela peut évoluer vers une insuffisance rénale chronique nécessitant une dialyse ou une transplantation.
DR MAME MBAYANG DIONE, DÉPUTÉ À L'ASSEMBLÉE NATIONALE
"Nous ferons tout pour voter la loi, dès qu'elle arrivera à l'Assemblée"
Néphrologues, techniciens et malades appellent de tous leurs vœux le vote du projet de loi sur la transplantation. Si on en croit Docteur Mame Mbayang Dione, députée à l'Assemblée nationale, cet appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. La parlementaire révèle que ledit projet de loi n'est pas encore arrivé à l'Assemblée nationale. Elle promet que ses collègues et elle feront tout pour qu'il soit voté.
"Je suis membre de la commission santé, mais nous n'avons pas reçu le projet de loi parmi les documents qui nous ont été transmis. Cela veut dire que la lenteur est du côté du gouvernement. Donc, il faudrait vraiment que le ministre de la Santé active pour que le processus soit accéléré", explique Dr Dione.
A l'en croire, il y a tout un processus, avant qu'il soit adopté. "Ça doit faire l'objet de discussions au sein du gouvernement, être partagé, avant de venir à l'Assemblée. Il y a tout l'aspect juridique qui doit être également vu par la Cour suprême, et je suppose qu'il est dans ce circuit. Donc, ce n'est pas encore arrivé à l'Assemblée".
"Je suis tout à fait favorable à ce projet de loi, et si jamais ça vient à l'Assemblée, nous ferons tout notre possible au sein de la commission santé pour qu'il soit voté à l'unanimité. Je sais ce qu'une greffe peut apporter", rassure l'honorable députée.
Elle soutient par ailleurs que les greffes peuvent sauver et augmenter l'espérance de vie.
"J'ai eu quelqu'un dans ma famille qui en a souffert. Heureusement, à l'époque, il était dans une ambassade à l'étranger. Donc, on a pu envoyer son frère. Et comme il y a eu une bonne compatibilité, ce dernier lui a offert un rein. Il a pu vivre 20 ans après, alors qu'il était condamné. Il prenait juste les médicaments, parce qu'aussi, pour que la greffe prenne, on vous donne un tas de médicaments pour qu'il n'y ait pas rejet. S'il n'avait pas pu faire la greffe, c'était une mort certaine", témoigne-t-elle.
LES JOURNAUX COMMENTENT LE PASSAGE DU PM À L’ASSEMBLEE
Dakar, 13 mars (APS) - L’intervention du Premier ministre à l’Assemblée nationale lors de la première séance de questions d’actualité est largement commentée par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Pour cette première séance de questions-réponses à l’Assemblée nationale, ‘’le Premier ministre a été intraitable’’, remarque Libération qui souligne que Mohamad Boune Abdallah Dionne et son équipe étaient ‘’d’attaque’’ pour répondre aux interpellations des députés sur les conseils des ministres décentralisés, le renforcement du potentiel des régions, la justice, l’agriculture, l’éducation, la commercialisation de l’arachide, etc.
Au sujet de ce ‘’premier grand oral du gouvernement’’ devant les députés, La Tribune titre : ‘’Le PM cogne Jabber (sur le dossier de la Suneor), recadre Khalifa Sall (sur l’emprunt obligataire de la ville de Dakar) et tacle Wade (à propos du procès de Karim Wade’’.
Concernant Abbas Jabber, le Premier ministre a assuré devant les députés que l’Etat va s’opposer à "la division du patrimoine" que prépare Advens, l’actionnaire majoritaire de la société de fabrication d’huile, la Suneor. De quoi faire dire au Populaire que le PM ‘’menace Jabber’’.
Le Quotidien parle de ‘’cinéma à Sowéto’’ et titre : ‘’Dionne en guest star’’. ‘’Boun Abdallah est véritablement un personnage béni. Hier, en entrant à l’Assemblée nationale, il savait déjà de quoi il allait parler, et quelle question allait lui être posée. Normal donc, dans ces conditions, qu’il apparaisse comme un démiurge, capable de tout, et ayant réponse à tout’’, souligne le journal.
Le Quotidien ajoute : ‘’Ses fidèles ont eu à s’assurer qu’il ne devrait pas faire face à une seule question qui fâche, et surtout à laquelle il pourrait ne pas avoir de réponse. Conséquence, la cérémonie de questions au gouvernement a ronronné doucement, comme dans un film bien scénarisé (…)’’.
Pour Walfadjri, le gouvernement ‘’réussi son cirque’’ et relève que les ministres ‘’répondent à des questions connues d’avance’’. L’Observateur remarque des ‘’questions impertinentes et réponses polémiques’’.
Pour Sud Quotidien, il y a des ‘’question sans réponses’’. ''Ce premier face à face (avec les députés) n’a tout de même pas permis au gouvernement d’éclairer la lanterne des députés et des Sénégalais sur certains dossiers mais aussi d’établir le fil du dialogue permanent et institutionnel avec l’opposition (…)’’, selon Sud.
Le Soleil, pour sa part, estime que ces questions d’actualité à l’Assemblée nationale constituent ‘’un jalon dans le renforcement’’ de la démocratie. Le journal souligne aussi que le chef de l’Etat a insisté, lors du Conseil des ministres, sur ‘’l’impératif de préserver la tranquillité publique’’.
MANKEUR NDIAYE À LA CONFÉRENCE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'ÉGYPTE
Dakar, 13 mars (APS) - Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Mankeur Ndiaye, prend part à la Conférence pour le développement économique de l’Égypte (EEDC) qui s’ouvre ce vendredi à Charm El Sheik, annonce un communiqué transmis à l’APS.
Selon le ministère des Affaires étrangère, Mankeur Ndiaye va représenter le chef de l’Etat, Macky Sall, à cette rencontre de trois jours.
La Conférence de Charm El Sheik va rassembler des chefs d’État représentants plus de 20 pays et de nombreux décideurs économiques internationaux, indiquent les organisateurs dans un communiqué.
Ils soulignent que l’objectif premier de la Conférence EEDC ‘’est de présenter le nouveau cadre d’investissement de l’Égypte, engagée dans une nouvelle dynamique avec de nombreuses opportunités pour les investisseurs étrangers’’ dans différents secteurs.
Le communiqué cite entre autre l’agriculture et l’agri-business, le logement et la construction, les TIC, l’industrie et la manufacture, les secteurs pétroliers, gaziers et miniers, l’énergie, la vente et le commerce international, le tourisme et le transport.
Après Charm El Sheik, le ministre des Affaires étrangères conduira, ensuite, la délégation sénégalaise à la deuxième Grande commission mixte de coopération entre le Sénégal et le Qatar prévue à Doha, les 15 et 16 mars 2015, selon le communiqué.
La même source souligne qu’à cette occasion, Mankeur Ndiaye ‘’aura des entretiens bilatéraux avec certains officiels qataris au sujet de la coopération déjà exemplaire entre les deux pays’’.
La plupart des grands partis politiques de la scène locale partent tous en vrille. Soit à cause du positionnement de leur leader vis-à-vis du président Macky Sall, soit du fait d'ambitions présidentielles de leur (plus très) jeune garde.
On voit l'Alliance des Forces de Progrès, depuis l'annonce par son patron, Moustapha Niasse, qu'il ne soutiendra personne de son parti contre Macky Sall lors de la prochaine présidentielle, être dans la tourmente. Son numéro deux, Malick Gackou ne fait rien pour arranger la situation quand il va rendre une visite très médiatisée au chef de l'opposition, Me Abdoulaye Wade.
Ce même ancien président de la République n'est pas mieux loti, lui qui voit son parti menacé d'éclatement, depuis qu'il a lancé l'avis d'appel d'offres pour sa succession à la tête du Parti démocratique sénégalais.
Mais c'est au Parti socialiste que les manœuvres sont plus sournoises. D'emblée, une opinion, partie de ses performances à la tête de la mairie de Dakar, fait de Khalifa Sall l'un des principaux outsiders de l'actuel chef de l'Etat dans deux ans. Mais les choses ne sont pas simples et le parti de Senghor, sans doute le plus traversé de courants, est celui qui vit le plus mal ces contradictions liées aux candidatures à la prochaine présidentielle.
C'est la seule formation où on voit trois potentiels candidats. Son secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, n'a jamais renoncé à ses ambitions, contrairement aux apparences, et durablement légitimé par les douze ans des Wade et la plupart des congrès qu'il a organisés ; il a encore des supporters. Il est le premier à pouvoir se présenter devant Macky Sall dans deux ans. Il a quand même lâché ses hommes...
Il y a naturellement Khalifa Sall, adoubé par les Dakarois, mais pas encore sûr d'avoir une emprise territoriale nationale. Il a dirigé la coalition victorieuse de "Benno Bokk Yaakaar" en 2009 dans la capitale (quand personne n'y croyait), mettant un terme aux ambitions de Karim Wade d'être maire de Dakar, alors que le Pds y gagne depuis 1993. Quand Khalifa Sall lance un emprunt obligataire sur le marché de l'Uemoa pour la Ville de Dakar, il y a des fritures sur la ligne avec le ministère de l'Economie et des Finances.
Sans oublier les termes de l'Acte 3 de la décentralisation qui font penser que c'est dirigé contre les grandes villes et leur premier magistrat. Dans tous les cas, le patron de Dakar surfe sur une vague de popularité politico-médiatique, surfaite ou non, mais qui inquiète au plus haut point.
Il est l'un des historiques du Ps, patron des jeunesses socialistes depuis le début des années 80, ancien maire de Grand-Yoff, ancien ministre chargé des relations avec les Institutions, puis du Commerce (il a conduit la délégation sénégalaise au sommet de l'Organisation mondiale du Commerce à Seattle en 1999).
Il est surtout l'un des barons qui ont résisté à la vague wadiste en 2000, quand de larges franges du Ps ont plié bagages et rangé cartes d'électeur pour aller répondre aux sirènes libérales. Lors de l'élaboration du fameux protocole de Savana, c'est lui qui a évité au Ps l'implosion en 2000, il a fermement tenu la barre. Aujourd'hui, comme l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, il a choisi la stratégie du silence.
Il y a également Me Aïssata Tall Sall, maire de Podor, et nouvelle chouchou des médias. Elle évite soigneusement les grandes rencontres du Ps, pour ne pas gêner officiellement, mais surtout pour être l'absente la plus présente. Quand elle ne vient pas au Comité central, tout le monde en oublie même à l'ordre du jour. Mais là n'est pas le fait le plus intéressant. Il est dans ce que Tanor a lâché ses hommes.
Quand l'ancien patron des jeunesses socialistes, le maire de Ndindy (département de Mbaché), Cheikh Seck, estime que Khalifa Sall ne serait pas un bon candidat pour le Ps en vue de 2017, il ne faut pas chercher loin. Quand il pose la candidature de l'ancien Premier ministre Mamadou Loum, pour dire que c'est une éventualité, en n'en pensant rien de moins que c'était une sonde, on sent bien que Tanor tient toujours ses troupes.
LE TEMPS DES MANŒUVRES
CANDIDATURE DU PARTI SOCIALISTE POUR LA PROCHAINE PRÉSIDENTIELLE
La candidature du Ps à l'élection présidentielle de 2017 divise les différents responsables socialistes qui s'agitent avant même que les instances de décision du parti ne se penchent sur la question. Déjà, différents noms sont avancés pour porter l'étendard du parti en 2017. Parmi ceux-ci, Khalifa Ababacar Sall, Ousmane Tanor Dieng et Mamadou Lamine Loum.
C'est le temps des manœuvres dans les rangs du Parti socialiste (Ps) en perspective de l'élection présidentielle de 2017. Au moment où la plupart des partis alliés de l'Alliance pour la République au pouvoir se sont déterminés, le Parti socialiste maintient jusqu'ici le flou sur celui qui va le représenter à l'élection présidentielle de 2017.
Même si la question est pour le moment évitée dans les instances suprêmes du parti, elle se pose avec acuité dans certaines coordinations. C'est le cas dans celle de Dalifort où récemment, le secrétaire général Idrissa Diallo est monté au front pour s'insurger contre la gestion de la candidature du Ps par le Secrétaire général national.
En effet, selon le maire de Dalifort, Ousmane Tanor Dieng ne peut plus être candidat du Ps à une quelconque élection présidentielle en ce sens qu'il s'est déjà lui-même engagé à ne plus se présenter à une élection présidentielle. Allant jusqu'à l'accuser de complot sur le dos du parti, Idrissa Diallo liste les handicaps de son secrétaire général en ces termes :
"Tanor n'est pas un gagneur, il est trop lent, il calcule trop", a-t-il déclaré récemment dans la presse. A en croire le maire socialiste de Dalifort, non seulement Otd n'est pas apte à représenter le parti à la prochaine présidentielle, mais "il cherche à affaiblir le potentiel candidat du parti à la prochaine présidentielle".
Les initiateurs du Mouvement And dolel Khalifa se sont empressés de s'engouffrer dans cette brèche, en investissant leur leader, avant d'inviter les instances suprêmes du Ps à en faire de même. Face à la presse le samedi dernier, le coordonnateur de ADK a souligné que la candidature du maire de Dakar, loin d'être un choix judicieux, "est une demande sociale exprimée par les Sénégalais eux-mêmes".
Estimant que le maire de Dakar est le "candidat idéal" pouvant permettre le retour du Ps aux affaires, Babacar Diop et ses camarades fondent leur argumentaire sur le fait que Khalifa Sall, contrairement à certains de ses camarades de parti, n'est en aucun moment comptable du bilan de Macky Sall et de sa coalition Benno Bokk Yaakaar.
Mais à peine ont-ils fini d'investir le maire de Dakar que le député Cheikh Seck le disqualifie. "Le Parti socialiste, concernant l'élection présidentielle de 2017, doit s'inscrire dans une position de roi ou de faiseur de roi, mais il est hors de question pour le Ps de s'adonner à une aventure périlleuse pour son avenir politique", déclare le Secrétaire général de l'Union régionale du Ps de Diourbel pour qui "le Parti socialiste est un parti responsable et souverain, dont l'organisation et le fonctionnement exigent à tout militant et responsable le respect de ses instances de base et de direction".
Tout en écartant Khalifa Sall de la candidature du Ps à l'élection présidentielle de 2017, le pro-Tanor donne deux perspectives. Ainsi, "si le Ps devait aller à l'élection présidentielle de 2017, il est incontestable que le candidat du parti qui serait choisi au terme du processus d'appel à candidature, et validé par des primaires, serait Ousmane Tanor Dieng", estime le président de la Commission développement et aménagement du territoire du Ps.
Qui n'écarte pas toutefois la piste Mamadou Lamine Loum. L'ancien Premier ministre d'Abdou Diouf, selon lui, "mérite une attention particulière car après Tanor, il pourrait faire l'unanimité en tant que potentiel candidat du Ps".
Dans tous les cas, il faut noter que le débat ne se pose pas encore dans les instances suprêmes du Ps même si ça manœuvre de tous bords. "Je ne peux pas trop m'avancer sur cette question en ce sens que le Ps ne s'est pas encore prononcé sur cela", a soutenu le porte-parole du parti, Abdoulaye Wilane, joint par EnQuête.