C’est par le mépris que l’édile de la ville de Dakar a répondu, hier, à son camarade de parti, le député Cheikh Seck, qui l’a disqualifié de la course à la candidature du Parti socialiste (Ps) à la Présidentielle de 2017.
La réaction de Khalifa Ababacar Sall à la sortie de son camarade de parti, le député Cheikh Seck, qui lui préfère Ousmane Tanor Dieng ou Mamadou Lamine Loum pour porter une éventuelle candidature des socialistes à la prochaine élection présidentielle, est tombée, hier, dans l’après-midi.
Mais, ceux qui s’attendaient à ce que le maire de la ville de Dakar porta une vive réplique au Secrétaire général de l’Union régionale socialiste de Diourbel vont déchanter. Pour la bonne et simple raison que c’est par le mépris que M. Sall a répondu aux attaques à peine voilées du premier magistrat de Ndindy.
Accroché à la fin de la rencontre des socialistes du département qu’il a présidée à la Maison Léopold Sédar Senghor, Khalifa Ababacar Sall n’a pas souhaité épiloguer sur l’attaque du député Cheikh Seck à son encontre. Ce, malgré notre insistance.
«Je ne réponds pas à ça. ‘Man duma wax ci yoyu’ (Moi, je ne parle de ces genres de choses», a-t-il juste consenti à lâcher, arborant un large sourire qui en disait long sur le sentiment qui l’animait. Avant de prendre presque la poudre d’escampette.
Auparavant, le Secrétaire à la Vie politique du Ps - qui n’a pas également voulu se prononcer sur le blocage de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar - est revenu sur la rencontre qu’il a présidée. «Dans le cadre de la remobilisation des instances et des organes du parti, nous avons décidé au Bureau politique et au Secrétariat national de reprendre l’animation à la base.
Aujourd’hui, nous avons réuni le département de Dakar pour, d’abord, faire le point, pacifier, rassembler et réunifier les coordinations, au lendemain des renouvellements. Nous avions deux coordinations non renouvelées. Nous sommes en train de trouver des solutions, et nous avons 7 à 8 coordinations sur 18 où il y avait quelques séquelles au niveau des renouvellements», a renseigné Khalifa Ababacar Sall.
Avant de poursuivre : «Ensuite, nous avons discuté de la relance des activités. Le Secrétaire politique va, en rapport avec le Secrétaire administratif, convoquer les jeunes, les femmes et les travailleurs, pour réfléchir sur un programme du département. Et c’est un programme trimestriel que nous allons conduire dans le département, dans les coordinations. Donc, il s’agit aujourd’hui de nous mettre dans une phase de mobilisation et d’animation du parti».
En dehors de M. Sall, la rencontre susmentionnée a enregistré la présence des principaux responsables du Ps dans le département de Dakar, notamment le doyen Doudou Issa Niasse de Biscuiterie, Cheikh Ahmadou Bamba Fall de la Médina, Barthélemy Dias de Mermoz-Sacré-coeur, Jean Baptiste Diouf de Grand-Dakar, Mamoudou Wane des Parcelles assainies.
LE DG DE LA POSTE ET LE MINISTRE DES FORCES ARMÉS À COUTEAUX TIRÉS
S’ il y a deux camps de responsables qui ne conjuguent pas le parfait amour chez les apéristes de Thiès, ce sont bien celui du Dg de la Poste Siré Dia et du ministre des Forces armées, AugustinTine, par ailleurs coordonnateur de ladite formation politique.
En effet, la célébration de journée du 8 Mars a mis de l’huile sur le feu. Pour cause, dénoncent les partisans du premier camp, le responsable Augustin Tine, par « on ne sait quelle alchimie, a refusé la parole à nos femmes. Ce qui est une honte et a créé la frustration.
Ceci a fini de nous faire savoir que la guerre est vraiment déclarée », déclarent de jeunes partisans de Siré Dia. Ce même cadre n’a pas manqué de notifier à travers un communiqué parvenu à la presse que « certains intrigants trompent le président, ne travaillent pas pour lui et ne lui disent pas la vérité.
Ce qu’ils lui montrent, c’est de la mousse et du vent. Il n’est utile ni pertinent d’énumérer de soi-disant responsables, tant il est vrai que la coalition des epsilons, la sommation des epsilons donne toujours des epsilons. »
Les jeunes, parla voix de Mamadou Fall disent être « derrière monsieur Pape Siré Dia. Lui, il n’a pas de temps à perdre avec des intrigants. Pour lui,le débat est clos, il réitère et réaffirme n’avoir qu’un seul patron à l’Apr, c’est le président Macky Sall.
Nous rappelons qu’en matière de prophylaxie, un individu atteint d’un virus dont contre lequel on n’a pas encore trouvé de traitement, on lui ferme les frontières communales et le met en quarantaine dans son village ».
L’HOMME QUI AVAIT NEUF VIES
RUBRIQUE DIASPORA- LES VISAGES DE L’EMIGRATION KEN NDIAYE, SENEGALAIS DE BRUXELLES
Ken Ndiaye est un monsieur insaisissable et toujours à saute-moutons entre les projets. La naissance à Sédhiou, les études à Dakar, les cours de danse improvisés ou l’université, entre le journalisme et l’anthropologie. Ses mille et une pérégrinations, et la Belgique où il a pris racine, même s’il trouve tous les ans le temps de faire un tour au Sénégal. A Bruxelles où il vit depuis plus de 30 ans, Ken Ndiaye est conseiller communal pour le parti Ecolo. Il travaille aussi pour le Musée royal de l’Afrique centrale, et son restaurant «culturel» est une institution où l’on refait le monde.
Si on lui avait laissé le choix, Ken Ndiaye serait devenu médecin. Il aurait enfilé la blouse blanche, il aurait arpenté les couloirs d’un hôpital ici ou là. Sans doute aurait-il sauvé des vies. Mais que ne ferait-on avec des si ?! Au lieu de cela, l’homme s’est offert le luxe d’en brûler plusieurs à la fois, peut-être «neuf comme les chats».
Lorsqu’il décroche son baccalauréat, ce n’est qu’un jeune homme de 18 ans qui a la bosse des sciences. Avec une mention Assez Bien en poche, il est convaincu d’avoir le choix. Si seulement il savait ! Car à ce moment-là, le Président Léopold Sédar Senghor, alors à la tête de l’Etat, souhaite remplacer les assistants techniques-des étrangers pour la plupart- qui enseignaient jusque-là les disciplines scientifiques. Le calcul de Senghor est assez simple : «il faut former des étudiants qui prendront la place des Français. Pour les tenir, il leur fait signer des contrats : une bourse mensuelle de 20000 F. CFA contre 20 ans dans l’enseignement». Mais Ken Ndiaye n’aime pas beaucoup l’odeur de la craie.
Un jour, il sort de chez lui à Rebeuss, longe la Corniche…Et voilà qu’il passe devant l’Ecole Mudra-Afrique, où l’on enseigne la chorégraphie. A l’époque, «l’établissement se trouve tout près de la Cour de Cassation» et une annonce attire son regard : on recrute ! Il pousse la porte, «presque sans conviction». Le casting de départ compte 300 candidats que le jury soumet à des exercices de danse, de théâtre etc. Ken Ndiaye se présente avec décontraction. Lui qui était venu un peu par hasard, empruntant une ruelle après l’autre, se retrouve parmi les 12 candidats que retient le jury. On lui dit en substance qu’il n’est «pas très doué », qu’il ne connaît «peut-être pas grand-chose à la danse», mais qu’il a…«quelque chose». Pour le jeune homme qui se cherche, c’est un défi, et peu importe s’il ne gagne que 30000 F. CFA. C’est nouveau, et cela suffit.
18 septembre 1982
Au bout de trois ans, le bon dossier qu’il a entre les mains lui ouvre les portes de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des Techniques de Diffusion (Insas). Si l’école est installée à Bruxelles en Belgique, «elle cherche surtout à s’ouvrir, à s’enrichir de sa diversité», avec des personnes comme Ken justement.
Lui ne souhaite plus vraiment être sur scène. Ce qu’il veut, c’est concevoir, imaginer…Ken fait mille et une choses en même temps : il étudie à Bruxelles, travaille à Anvers, au nord de la Belgique, et s’amuse aussi à enseigner la danse dans des écoles et auprès d’amateurs. Et cette vie-là lui correspond parfaitement. Il voyage aussi : la Russie, les Caraïbes et Amsterdam où il s’établit quelque temps.
De ses nombreuses pérégrinations, Ken garde un souvenir impérissable. Le premier jour où ses valises se posèrent à Bruxelles, «c’était le 18 septembre 1982», un premier pas qui avait le goût de l’aventure. La ville qu’il découvre n’est pas très accueillante : pas plus de 12% d’étrangers par commune, c’est «le seuil de tolérance». Pour un militant anti-apartheid comme lui, c’est un scandale, et c’est grâce à la bienveillance d’un certain Maurice Béjart, célèbre chorégraphe et cofondateur, avec Germaine Acogny, de Mudra-Afrique, qu’il obtient son titre de séjour.
Ken Ndiaye ne reste pourtant que deux ans à l’Insas. Comme s’il avait la bougeotte, il s’inscrit à l’Université Libre de Bruxelles (Ulb), où il commence par étudier le journalisme puis l’anthropologie, un peu sur un coup de tête. Avec les autres étudiants sénégalais, il parle du pays et ensemble ils se plaignent parfois de leurs «familles étouffantes». Autant dire que leurs rencontres sont des exutoires. Dès sa dernière année d’études, on le recrute comme chercheur en anthropologie médicale.
Mais il faut dire que Ken Ndiaye n’a pas du tout renoncé au monde des arts, même s’il a parfois l’impression de mener deux ou trois vies, sinon plus, et d’être incapable de faire autrement. « L’essentiel comme il dit, c’est de savoir jongler et de trouver un certain équilibre». Entre-temps, il quitte l’Ulb et monte, avec Mamady Keïta, «un percussionniste qui vit aux Etats-Unis et qui a lancé la mode du djembé, un groupe qui se fait appeler le Sewa Kan». Leurs tournées les mènent au Japon, aux Etats-Unis aussi.
L’Horloge du Sud
En 1997, Ken Ndiaye crée l’Horloge du Sud, sans doute le plus sénégalais des restaurants bruxellois, installé à Matongé, le quartier africain de la capitale belge. Plus qu’un restaurant, c’est une institution. Au départ, «l’aspect gastronomique n’est d’ailleurs qu’un prétexte».
Son idée à lui, c’était de faire à la fois dans le social, et que son local serve de vitrine aux cultures africaines de Bruxelles, que l’on puisse s’y retrouver d’où que l’on vienne, et que le côté chaleureux des lieux fasse oublier la grisaille du dehors. Ken Ndiaye souhaite aussi que tous ceux qui viennent chez lui «se sentent libres de refaire le monde».
Sa conviction, c’est qu’il faut « s’impliquer dans la chose publique », et que «les associations sénégalaises ne devraient pas se contenter de rapatrier des cadavres. C’est une bonne chose, mais cela ne suffit pas. Il faudrait encadrer les gens, leur apprendre à devenir citoyens». Il regrette d’ailleurs que certains Sénégalais poussent la négligence jusqu’à tout ignorer de ce qui se passe dans leurs pays d’accueil. « En période électorale par exemple, ils ne savent même pas pour lequel des candidats ils voteront, et se montrent complètement déconnectés.»
C’est ici en Belgique, et pas ailleurs, que tout se joue affirme Ken Ndiaye, parce que « c’est ici que nous autres avons nos intérêts concrets. Nous nous plaignons de discriminations, mais nous ne faisons pas d’efforts ne serait-ce que pour être reconnus ».
Quand on lui demande si lui, Ken Ndiaye se sent plus sénégalais que belge, ou l’inverse, il répond qu’il se sent un peu les deux, même si sa « vie en Belgique a forcément pris le dessus sur (sa) vie au Sénégal ». Et que dans sa « vie de tous les jours, il est forcément plus belge que sénégalais, qu’ (il) le veuille ou non ». Même s’il dit aussi que «il est toujours un peu trop étriqué que de parler de nationalité ».
«LES AUTRES DOIVENT ETRE POURSUIVIS COMME KARIM WADE»
ME EL HADJI DIOUF MET L’ETAT DEVANT SES RESPONSABILITÉS
Mohamed Boun Abdallah Dionne était face aux députés, ce jeudi, pour répondre aux questions orales relatives à la situation nationale. Parmi les interpellations des représentants du peuple, figure l’affaire Karim Wade. Me El Hadji Diouf a demandé au chef du gouvernement pourquoi Wade fils est le seul ancien ministre poursuivi dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis.
Le passage du Premier ministre (Pm) et son gouvernement n’était pas une partie de plaisir. Presque toutes les questions brûlantes de l’actualité ont été abordées par les parlementaires.
Durant la séance plénière, Me El Hadji Diouf, député et avocat de l’Etat du Sénégal dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, a surpris toute l’Assemblée nationale en faisant une déclaration fracassante sur les autres milliardaires en liberté.
Selon le tonitruant avocat, l’Etat du Sénégal est un peu trop passif quant à l’élargissement des poursuites pour enrichissement illicite. «Nous sommes dans un Etat de droit et la loi est générale. Elle est là pour tout le monde car tous ceux, qui sont concernés par la traque, doivent être poursuivis obligatoirement. L’affaire ne doit pas se terminer et se limiter à la seule personne de Karim Wade», martèle Me El Hadji Diouf.
Le parlementaire de s’interroger sur la suite des évènements devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei): «Après Karim Wade, a qui le tour ?»
Considérant que devant la justice qui ne dit rien consent, Me El Hadji Diouf estime que toutes les accusations contre Wade fils sont fondées.
L’avocat charge Karim Wade avant de promettre sa condamnation le 23 mars 2014, date du délibéré de son procès. «Qui ne dit rien consent, les propos d’Alboury Ndao sont clairs. Karim Wade a des milliards planqués à l’étranger et ça ne sera pas une surprise si on l’enferme en prison. Car, nous avons des preuves. On verra, le jour du délibéré. Il sera condamné», promet l’avocat de l’Etat.
L’autre surprise a été sa position par rapport au déroulement des débats. Me El Hadji Diouf a soutenu la position de son collègue, Thierno Bocoum de la formation politique d’Idrissa Seck, Rewmi.
Il s’est insurgé contre la démarche de la conférence des présidents de commissions de l’Assemblée nationale qui a limité les questions destinées au Chef du gouvernement et le temps de parole. Pour lui, la représentation parlementaire doit consulter les députés au préalable au lieu de les mettre devant le fait accompli.
Le tribunal correctionnel a renvoyé le procès qui oppose Hissein Habré à Aminata Touré au 9 avril prochain. Appelé hier à la barre, l’avocat de madame l’ancien Premier ministre a soulevé des exceptions.
Me Diallo a voulu dans un premier temps qu’il lui soit accordé le bénéfice de se substituer à sa cliente et qu’il lui soit permis de soutenir les exceptions et de plaider sur les intérêts civils sans entrer dans le fond du dossier.
Cette idée a heurté l’opposition des avocats de la partie civile qui estiment que dans ce genre de situation, il faut que Me Diallo produise un document signé par Aminata Touré, absente du territoire, dans lequel cette dernière exprime le désir se faire substituer par son avocat.
Pour Mes Serre et Diawara, la demande est mal fondée parce qu’elle n’est pas signée par Aminata Touré, mais plutôt par son avocat qui trouve que, pour se constituer pour sa cliente, il n’a pas besoin de le prouver par une lettre.
Selon Me Diallo, la question de droit est : «Est-ce qu’il peut plaider ses intérêts civils sans entrer dans le fond, du moment qu’elle n’est pas là ?»
Du côté de la partie civile, on pense que Mimi souhaite être jugée en son absence. Elle avait même déclaré dans les radios que ce sont des plaisanteries, qu’elle ne se présenterait jamais, a rappelé Me Diawara. Pour ce faire, ces conseils de Habré exigent à ce que la lettre émane d’elle-même.
En outre, Me Diallo a soulevé l’irrecevabilité et l’incompétence pour demander la nullité de la citation. Mimi Touré a été attraite pour un faux, et qu’au moment de signer, elle était ministre de la Justice.
Selon son avocat, elle doit être jugée par la Cour suprême. Il a demandé au Tribunal de se déclarer incompétent.
Sur ce point, pour la partie civile, Aminata Touré n’avait pas reçu une autorisation au préalable du président de la République encore moins celle du ministre des Affaires étrangères.
Ce dernier l’aurait même démentie, soutiennent les avocats de Hissein Habré en indiquant qu’il n’a jamais donné autorisation à Mimi de signer le document qui fait objet de la régulation de la procédure de Habré.
Mieux, disent-ils, au moment d’agir elle n’était plus ni ministre de la Justice ni Premier ministre. Ils ont demandé de rejeter cette demande et de la considérer comme mal fondée.
Le tribunal se prononcera sur les exceptions le 9 avril prochain.
‘’LES ÉCONOMIES QUI MARCHENT BÉNÉFICIENT D’UNE SOLIDARITÉ CITOYENNE’’
ABDELKRIM RAGHNI, ADMINISTRATEUR DIRECTEUR-GÉNÉRAL DE LA CBAO ATTIJARIWAFA BANK
Dans cette dernière partie de l’entretien accordé au journal Le Quotidien, M. Abdelkrim Raghni montre l’intérêt pour tous les citoyens à s’accorder sur l’essentiel afin de participer à l’émergence de leur pays, au-delà des intérêts partisans. Et il invite les acteurs économiques à savoir attirer les capitaux étrangers pour booster l’investissement au Sénégal.
Après près de 8 ans de présence à Dakar, vous êtes l’un des doyens des dirigeants de banque au Sénégal, ce qui vous a permis d’avoir une certaine perception sur l’économie sénégalaise. Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que malgré les projets, les investissements, la situation économique du Sénégal est assez morose ?
Vous savez, dans la vie et dans la gestion de l’économie, quand on est pessimiste, on reste morose et on alimente la descente aux enfers. Moi, je sais que les économies qui fonctionnent à travers le monde sont celles qui bénéficient d’une solidarité citoyenne. Nous à travers nos personnes, nous devons être conscients de notre responsabilité par rapport à la grande population. Nous avons un gouvernement, un Etat et nous nous félicitons de la qualité de la tenue du pays.
Quand on se compare à d’autres pays qui perdent beaucoup de temps dans d’autres problèmes qui sont d’une autre nature.
Aujourd’hui, nous nous félicitons au Sénégal qu’il y ait un Etat, une ouverture et un projet qui s’appelle le Pse, qui est la politique de grands projets. Maintenant en tant que citoyen évidemment, on peut toujours critiquer. Il y a des sujets à critiquer.
Mais pourquoi ne pas voir ce qu’on peut faire pour construire et pour aller dans le sens que l’on veut. Et c’est mon appel. Cet appel est que nous sommes tous responsables. Et s’il y a des gens qui critiquent, ils sont eux aussi responsables.
Et ils doivent voir leurs responsabilités, non pas comme un besoin d’exprimer une déficience mais comme un appel, un effort encore additionnel.
Pourquoi ne pas se donner la main pour aller de l’avant et faire de ce pays, un pays émergent, parce qu’il dispose de tous les atouts.
La seule chose sur laquelle nous devons travailler, c’est de dire que même si on a un regard critique sur ce qui se passe, qu’est-ce qu’on veut changer pour que cela aille mieux et quelles réformes il faut pour améliorer les choses.
Et les règles, c’est de dire comment peut-on attirer, générer et mobiliser un maximum de fonds au Sénégal pour accompagner ce Pse. J’ai dit attirer, mobiliser et générer.
Attirer ; c’est attirer la vision internationale d’un positionnement stratégique. Les capitaux circulent aujourd’hui. Quand vous voyez les bourses mondiales, comme celle de Hong Kong, en une heure, elle produit 50 ans de plus que celle de Casablanca.
Donc, les capitaux circulent dans le monde. Et pourquoi ne passent-ils pas par le Sénégal?
C’est cela la question. Parce qu’il n’y a pas assez d’attrait. Et donc qu’est-ce qu’on doit faire pour améliorer l’attrait pour que les capitaux internationaux passent par le Sénégal?
Ensuite, il faut générer pour améliorer la rentabilité. Pourquoi, à chaque qu’il y a un projet qui marche, tout le monde saute sur la même chose, et en quelques années, elle devient déficitaire. C’est parce qu’on est tous en compétition sur la même niche, alors qu’on doit être complémentaires.
Si moi, je fais du café, tu dois faire du thé, un autre du lait, un autre des casseroles. Ce n’est pas parce que le café est rentable qu’on va tous faire du café. Et il n’y aura pas de bouilloire pour faire le café. Il y a un problème !
On doit mener une politique complémentaire. Enfin, mobiliser parce que l’argent existe mais il doit être mobilisé. Même l’argent qui est thésaurisé, ou que les propriétaires investissent dans des produits spéculatifs, cet argent peut venir et aider à financer. Mais pour que cela fonctionne, il faut développer le marché des capitaux.
Le marché des capitaux, c’est la bourse, les emprunts obligataires. Quand les grandes entreprises sénégalaises seront inscrites à la bourse de Dakar ou la bourse d’Abidjan, elles vont faire appel à l’argent.
Les citoyens vont placer leurs actions dans ces entreprises. Ils auront des fonds propres pour aller de l’avant. C’est comme ça qu’on peut faire bouger une économie. Mais on ne le fait pas par des critiques. Il faut un effort citoyen.
Le rôle des medias est très important. Si vous médias, avez des messages d’espoir, vous serez beaucoup plus tentés de les diffuser plutôt que des messages de destruction, qui ne servent pas le pays.
Comment vous intégrez ce triptyque dans les efforts pour lePse?
Le Pse est un plan d’appel. Le Pse n’est qu’un alibi parce que c’est ce plan qui après, va générer de la richesse. Et cette richesse va générer la création d’entreprises. Le débat sur les Pme date de plusieurs années.
Mais à mon avis ; on ne peut pas dire qu’on veut créer des Pme et après ? Comment elles vont gagner de l’argent. Les Pme ne peuvent résulter que d’un développement économique général.
Et ce développement économique ne peut se réaliser qu’avec des réformes courageuses, rapides pour donner l’impulsion et pour apporter des capitaux internes ou externes afin de mobiliser les grands projets qui, eux, auront besoin de Pme.
Ils vont créer le lit pour que les Pme puissent se développer dans le bon sens. C’est à ce prix-là qu’il y aura une économie où il y aura les grandes entreprises, des Pme, des entreprises moyennes, des opérateurs individuels.
L’économie est faite d’un ensemble et pas seulement de la Pme.
Et on est pollué par les messages internationaux qui disent qu’il faut la Pme, parce que dans leurs pays, il y a suffisamment de grandes entreprises. Ces dernières se développent grâce aux petites entreprises, parce qu’elles font de l’externalisation.
Nous, nous n’avons pas de grandes entreprises, comment voulez-vous qu’on fasse une économie uniquement avec des Pme ?
Ce n’est pas possible !
Une question d’ordre personnel pour terminer. Vous êtes au Sénégal depuis bientôt 10 ans. A un moment donné, on avait agité le bruit de votre départ. Quelles sont vos perspectives sur le plan personnel ?
Cela fait effectivement 10 ans que je suis là. Mais vous savez depuis le premier jour, je suis dans une logique de départ. Parce qu’une fois qu’on est nommé, on ne peut être que dénommé.
Donc, moi, je remercie beaucoup le Conseil d’administration, les actionnaires de la Cbao et le président du Groupe qui me font confiance. Tant que je peux apporter ma contribution, d’une manière ou d’une autre, je serai heureux de le faire.
Par contre, je ne suis pas dans la logique de la pérennité, mais dans celle du mouvement. Mon espoir est de passer le flambeau à d’autres personnes et au moment où le conseil, l’Assemblée générale le jugeront opportun.
Cela, afin de compléter, parce qu’en dix ans, j’ai certainement fait beaucoup de bêtises, je ne suis pas à l’abri de cela. Par conséquent, j’espère avoir un successeur qui corrigera mes bêtises même s’il en fera d’autres, et que dans la moyenne, il permettra à la Cbao de prospérer.
Vous êtes Marocain, mais vous semblez plus un Sénégalais que nombre de vos employés.
Je suis un humain. Je n’adore pas les gens à travers leur nationalité. J’adore les gens que je sers à travers leur humanisme. Et c’est le fond de ma pensée.
Auriez-vous des choses à regretter si vous venez à quitter le Sénégal ?
Le Sénégal fait désormais partie de ma vie, évidemment ! Les belles choses, les aventures que nous avons vécues resteront dans ma mémoire.
Mais les belles choses sont faites pour qu’on les quitte. C’est pour cela qu’elles font partie de nos souvenirs. La vie est ainsi faite. Il y a des passages de relais. Nous sommes tous des serviteurs d’institutions.
C’est pour ça que nous devons mettre le service public au plus haut de la pyramide de nos préoccupations et non pas l’intérêt personnel.
Dans ma vie, je n’ai jamais privilégié l’intérêt personnel. Je plaide pour l’intérêt public ou l’intérêt de ceux que je sers. Et par conséquent, il n’y a pas de regrets.
C’est pour moi un grand bonheur d’avoir vécu et de vivre cette expérience. Quand le moment viendra de passer le relais, je le ferai avec beaucoup de bonheur.
Le gouvernement aurait-il enfin décidé de limiter les pouvoirs de Abbas Jaber qu’il ne s’y prendrait pas autre ment. L’homme d’affaires, qui voulait revendre l’ancienne Sonacos par petits morceaux, et en tirer un bon pactole, après l’avoir acquis pour une bouchée de pain, grâce à beaucoup de complicités, s’est vu opposé un Niet ferme de la part du chef du gouvernement.
Même si l’on présume qu’il sera assez difficile à l’Etat d’empêcher un opérateur économique de se dessaisir à volonté d’un bien qu’il a légalement acquis, on imagine que les autorités pourraient invoquer l’intérêt national, comme elles l’ont fait dans le cadre du chemin de fer Dakar-Bamako.
Cet intérêt national avait été foulé aux pieds, quand il s’est agi de lui attribuer cette importante industrie de trituration et de fabrication d’huile d’arachide.
Tout le temps que M. Jaber a dirigé cette entreprise, il n’a quasiment pas réinvesti, et au contraire, n’a cessé de réduire l’activité de la boîte pour en arriver à une situation où il pouvait faire avaliser sa volonté de s’en débarrasser à bon compte.
La même stratégie avait déjà été appliquée avec plus ou moins de succès dans le cadre de Transrail, une autre entreprise stratégique offerte à l’homme d’affaires sur un plateau d’argent.
Il a fallu que les dirigeants du Mali et du Sénégal prennent conscience que le concessionnaire n’avait nulle ambition d’aider le rail à redémarrer, alors que le concurrent ivoirien, fouetté par le français Bolloré, ne se contentait pas de se modernisait, mais était en train de chercher à créer une jonction jusqu’à Niamey, au Niger.
Ce faisant, il y avait le risque de voir le port de Dakar perdre ses parts de marché, faute de débouché digne de ce nom, au profit des voies ivoiriennes, mieux à même de desservir l’hinterland malien.
Il en est de même de l’arachide qui, même s’il ne cesse de perdre de la valeur sur les bourses occidentales, est encore une spéculation stratégique pour l’économie et la société sénégalaises.
L’Etat ne peut se permettre de regarder sans réagir, le principal industriel de l’huile d’arachide, premier interlocuteur du monde paysan sénégalais, ne vise que ses intérêts, sans tenir compte du bien public.
La convocation, qui a été servie à Serigne Assane Mbacké cité dans l’affaire de l’incendie des maisons du député, Moustapha Cissé Lô, est loin de calmer ce dernier. Atèkh a corsé son dossier en s’attaquant au président de la République et à la première dame. Pis, le jeune marabout a proféré de nouvelles menaces en direction du vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô.
Convoqué par le procureur de la République de Diourbel, Thierno Demba Sow, le président du mouvement des jeunes marabouts, Serigne Assane Mbacké Atèkh risque gros. Au delà des chefs d’inculpations d’incendie volontaire et destruction de biens appartenant à autrui qui pourraient lui tomber sur la tête, son dossier peut encore être corsé davantage.
Faisant face à la presse hier, au Palais de justice de Dakar, Serigne Assane Mbacké est même allé plus loin en soutenant qu’il est prêt à récidiver ou à éliminer le vice-président de l’Assemblée nationale. «Si Moustapha Cissé Lô répète ce qu’il avait dit dans l’enregistrement à l’origine de la mise à sac de ses maisons, je ne parle même pas d’incendie, mais je ferai de lui un défunt député», prévient-il.
Prêt à séjourner à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss ou de Diourbel, le jeune marabout à déclaré: «J’ai déjà préparé mes valises pour aller en prison, parce que je suis convaincu que c’est le régime dictatorial de Macky Sall qui est derrière ma convocation.
Macky Sall est un dictateur». Et l’offense au Chef de l’Etat et la menace de mort contre un vice-président de l’Assemblée nationale sont lâchées, selon un juriste. La situation du sieur Serigne Assane Cissé va certainement se corser devant le procureur de la République.
Quatre mois après le saccage et l’incendie de ses maisons à Touba, le député Moustapha Cissé Lô avait attisé encore le feu en exhumant l’affaire devant l’Assemblée nationale comparant cette affaire à celle de Cheikh Béthio Thioune quant au respect du principe de l’égalité de tous les Sénégalais devant la loi.
«Pourquoi Cheikh Béthio Thioune est-il arrêté et emprisonné ? Pourquoi, Serigne Assane Mbacké, qui a revendiqué en direct,à la télévision,l’incendie criminel de mes maisons et de mes biens à Touba, est encore en liberté ? Qu’est-ce que la justice de mon pays a jusqu’ici fait pour arbitrer cette affaire de terrorisme ?»
Ce sont là, autant de questions que le vice-président à l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô, avait posé au garde des Sceaux, ministre de la justice, Me Sidiki Kaba, lors de son passage devant les parlementaires.
En juillet passé, Serigne Assane Mbacké, le jeune marabout dont parle Moustapha Cissé Lô, est passé aux aveux, sur le plateau de l’émission Senegaal ca kanam, animée par Mamadou Sy Tounkara de la 2STv. Il a clairement déclaré que c’est lui-même qui a dirigé l’expédition punitive. Parce que des propos désobligeants prêtés à Moustapha Cissé Lô et visant Serigne Fallou avaient été diffusés sur Internet.
«JE N’AI AUCUN ÉLÉMENT QUI ATTESTE QUE KARIM WADE EST LE PROPRIÉTAIRE DE CE COMPTE, SI… »
PAPE ALBOURY NDAO SUR LES 47 MILLIARDS DE SINGAPOUR
Le tribunal Correctionnel de Dakar a jugé, hier, l’expert comptable Pape Alboury Ndao poursuivi pour faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie au préjudice de Karim Wade. Après la plaidoirie de la partie civile, le procès a été renvoyé jusqu’au 26 mars à la demande du parquet.
Son rapport dans le dossier de Karim Wade devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Au dernier moment, l’expert comptable, Pape Alboury Ndao a retourné la situation. Un fait qui a surpris la défense de l’ex-ministre d’Etat qui faisait l’objet de poursuites judiciaires depuis le 17 avril 2013.
En fait, suite son l’inculpation, Karim Wade devait justifier la somme de 694 milliards affectés à son patrimoine. Cette procédure va aboutir à son placement sous mandat de dépôt. C’est là que tout commence. Le procureur met sous administration provisoire les sociétés incriminées.
Vers le 27 avril, il prend une ordonnance de désignation d’un administrateur provisoire en la personne de Pape Alboury Ndao pour la société Dubaï port world (Dpw), évaluée forfaitairement à 400 milliards de FCfa. Quelques temps après, le Président de la République, Macky Sall et le président du Group Dpw font un communiqué conjoint pour dire que ladite société va continuer ses investissements.
Du coup, une ordonnance de main levée de l’administration provisoire est sortie et «400 milliards s’évanouissent du patrimoine de Karim Wade», selon Me El Hadji Amadou Sall. Dans cette même ordonnance faite par les juges de la Commission d’instruction(Ci) de la Crei, il est mentionné: « Nous donnons à Pape Alioune Ndao de faire une mission d’investigation pour vérifier les dividendes des prêtes noms de cette société».
« Mais depuis qu’il a été désigné, on n’a jamais entendu parler Alboury Ndao. Il n’a fait aucun acte pour la Ci et à 6 mois, on allait vers un non lieu après une année d’instruction. Mais, 3 jours avant la clôture, il dit qu’il a trouvé un compte à Singapour d’unmontantde47milliardsFCfa et il le met dans son rapport», narreMe Sall.
Avant de poursuivre : « L’expert soutient que le titulaire du compte Thunder 2011 est African handling services(Ahs) Guinée Bissau, une société Off Shore, détenue à 100% par Karim Wade et immatriculée aux Iles Vierges Britanniques. Il ajoute avoir dé- couvert au mois d’octobre 2013, deux virements faits par la société Dubaï Ceramic qui est une filiale de Dpw».
D’après Me Sall, cet argent est présenté comme des rétro-commissions que son client avait touchés pour avoir offert le Port de Dakar à Dpw après un appel d’offres. Ce faisant, la Ci a renvoyé le fils d’Abdoulaye Wade devant la Crei pour 117 milliards de FCfa. Outre cette accusation, une autre est articulée sur une corruption d’enrichissement illicite de 7 milliards deFCfa.
Pour la défense de Karim Wade, le sieur Ndao n’a pas les relevés de compte à l’appui de son rapport et ne peut pas produire les statuts d’Ahs Guinée Bissau qui lui permet de dire que Karim Wade le détient à 100%. « Il ne dit pas la vérité aux autorités judiciaires de ce pays et nous avons toutes les pièces qui le démontrent», fait remarquer Me Amadou Sall.
Le prévenu : « Ma mission est un succès »
Hier, la victime Karim Wade n’a pas été extraite de sa cellule. De même, les témoins Ndiaga Sarr, Pape Mamadou Pouye et Bibo n’ont pas répondu à la convocation. Debout devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar, coincé dans son ensemble costume, les lunettes bien ajustées sur le nez, l’expert comptable a nié les faits de faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie au jugement pour lesquels il est poursuivi. « La Commission d’instruction (Ci) m’avait demandé deux missions que sont l’administration provisoire et d’établir les liens juridiques entre Dpw Sa et Dpw Sénégal.
A l’issue de nos travaux, nous n’avons pas vu de mouvements suspects. C’est sur cette base que la Ci a ordonné la levée de l’administration provisoire. Pour dire que, je ne cherche pas à enfoncer qui que ce soit», indique-il. Et de répondre aux avocats de Karim Wade :
«Cette même Ci m’a demandé de diligenter une mission d’investigation. Nous avons organisé des équipes statutaires dans des endroits où on pouvait trouver quelque chose. Moi, quand je travaille, je n’ai pas de compte à rendre à qui que ce soit. Nous avons mené des collectes d’informationq ui ont aboutis par l’affirmatif et la Crei a procédé à un travail de vérification et de validation du rapport».
Selon lui, Karim Wade est le propriétaire du compte Icbc qui est administré par un agent à Singapour. Il affirme qu’il y a eu des mouvements dans ce compte en 2011 et que Pape Mamadou Pouye, Bibo et Tahibou Ndiaye ont reçu de l’argent à travers la banque Of China Limited. Mieux, le 9 dé- cembre 2011, la société Black pearl Finance a versé une somme dans ledit compte. «Ma mission est un succès et je m’en limite à cela. La Ci a pris mon rapport pour en faire une commission rogatoire», s’enorgueillit-il.
Pourtant, il dira : « Je n’ai aucun élément qui atteste que Karim Wade est le propriétaire de ce compte si ce n’est le rapport que mes sapiteurs m’ont donné. Car, je n’ai pas accédé aux statuts de Ahs. Cette information est juste tirée des actes déposés dans les banques». « Quelle preuve avezvous pour dire que cette société appartient à Karim Wade ?» lui demande le juge.
« J’ai fait le rapport le 8 avril et je l’ai déposé le lendemain à la Ci», avance-t-il. « Comment le rapport a atterri dans la presse ? », ajoute le juge. « Je n’en sais absolument rien. Mais, si ma démarche était d’enfoncer Karim Wade, je l’aurais fait dans mes investigations. Mes honoraires de cette mission d’investigations ne m’ont toujours pas été payées Mon cabinet Rma a gagné des missions d’audits organisées par l’Etat américain. Donc, je ne vois pas qu’est ce qui pouvait motiver M. Ndao qui a un petit cabinet avec une crédibilité reconnue à s’aventurer sur ces faits», dit-il, non sans révéler que son cabinet Rma a gagné des missions d’audits organisées par l’Etat américain.
Le parquet fait renvoyer l’affaire jusqu’au 26 mars
Pour l’un des avocats de la partie civile, Me Ciré Clédor Ly, Pape Alboury Ndao n’a pas les documents qui prouvent que Dubaï Ceramic est une filiale de Dpw Fze ainsi que la pièce justificative du compte de Singapour dans son second rapport à partir du numéro 8 jusqu’à 32. Pis, aucune trace n’a été relevée sur les deux virements.
«On m’a dit que mon travail se limitait à Dakar, que je ne pouvais pas venir à Dubaï », s’est défendu le prévenu. Avant même qu’un de ses conseils, Me El Hadji Diouf ne lui demande de se taire : « C’est la Crei qui vous a mandaté, ne répondez pas à ses questions». Que nenni, l’expert comptable déroule : « je maintiens tout ce qui est contenu dans le rapport. Donc, referez-vous à ce document», lance-t-il à l’endroit de Me Ly.
Ainsi, ce dernier soutient que le prévenu a inscrit dans son rapport que le compte de Singapour été ouvert le 12 mars 2013, alors qu’il déclare que les mouvements ont débuté le 11 décembre 2011.Pour autant Pape Alboury Ndao met tout dans le compte «d’une faute de frappe», non sans rappeler que «l’erreur est humaine». Pour la partie civile, l’expert ne dispose aucun élément pour étayer que l’actionnariat de cette société appartient à Karim Wade.
«Les sapiteurs ont-ils prêté serment et est-ce que c’est la Ci qui a autorisé à vous adjoindre à eux ?», se demande la partie civile. «Je ne réponds pas», lance le prévenu. Alors que pour Me Demba Ciré Bathily et Cie, le 27 février 2015, une attestation de la banque Icbc signée par le Directeur général adjoint démontre que le compte n’existe pas.
Ainsi, la défense a communiqué le dossier au parquet et au tribunal. Sur ces entrefaites, le Substitut du procureur qu’il besoin de temps pour faire son réquisitoire car des documents lui ont été présentés au cours de l’audience. Et pour bien les étudier, il a demandé le renvoi du procès jusqu’au 26 mars. Soit, 3 jours après le verdict de la Crei sur l’affaire Karim Wade. Le tribunal a accédé à sa demande.
47 MILLIARDS ET LE RETRAIT DE LA QUALITÉ DU PREVENU RECLAMÉS
Lors de leurs plaidoiries, les avocats de Karim Wade ont réclamé la somme de 47 milliards de FCfa ainsi que le retrait de la qualité d’expert à Pape Alboury Ndao. Pour eux, dans cette affaire, «il s’agit d’abattre Karim Wade et Ndao est le bras armé ».
Prenant la parole en premier, lors de la plaidoirie de la partie civile, Me Seydou Diagne a fait savoir que les sapiteurs devaient envoyer les 7milliards relatifs aux rétro-commissions. « Si vous aviez fait cela, notre procès serait plus facile devant la Crei. Votre rapport est parti de rien. C’est la preuve de sa fausseté.
La justice sénégalaise ne peut pas se fier à des inconnus. Dire que Dubaï Ceramic est une filiale de Dpw est l’élément de la fausseté intellectuelle.», fulmine Me Diagne avant de réclamer 47 milliards pour toute cause et préjudice confondus. Une somme qui, annonce-t-il, va servir aux Daaras et quelques œuvres charitables.
A l’en croire, son client qui est un banquier d’affaires est aujourd’hui estampillé comme un délinquant financier. Selon lui, Pape Alboury Ndao aide l’Etat du Sénégal à obtenir la tête de Karim Wade.
«On ne peut pas insulter notre intelligence. Nous venons de démontrer que les affirmations du prévenu sont fausses. Il s’agit d’abattre Karim Wade et Ndao est le bras armé. C’est odieux, quand on participe à un complot judicaire de cette nature», peste Me Demba Ciré Bathily.
Pour Me Ciré Clédor Ly, les énonciations du prévenu ne sont pas véridiques puisqu’aucun support ne les atteste. « L’intention était malicieuse pour dire que notre client est un délinquant et le condamner pour corruption d’enrichissement illicite. Le prévenu porte atteinte à la paix publique.
Nous demandons au tribunal de retirer sa qualité d’expert afin qu’il ne puisse plus exercer», sollicite Me Ly. Abondant dans le même sens, Me El Hadji Amadou Sall a soutenu que le prévenu est incapable de produire les documents, mais «nous savons qui sont ses sapiteurs».
«A la Crei, Ndao a dit que l’argent a disparu dans le compte. C’est un homme qui est plus fort que Barack Obama et Angela Merkel car lui seul a vu les entrées et sorties dans le compte. Ce que la Cia n’a pu faire», argue-t-il. D’après lui, le prévenu a travesti la vérité. Et de révéler: « Il a été payé à Paris par des escrocs qui voulaient trouver de l’argent pour arrêter Karim. Il est couvert par une autorité de l’Etat. Des aventuriers l’ont vu. C’est un mauvais scénario qui a été fait». Toutefois, il ironise : «dans le jardin de Pape Alioune Ndao, a poussé un navet ». Le réquisitoire du parquet ainsi que la plaidoirie de la défense sont attendus au 26 mars prochain.
Pour une première, le passage du Pm Mahammad Dionne et son gouvernement devant l’Assemblée nationale, aux fins de matérialiser le dialogue politique sous label Macky Sall, est bien parti pour ne point rester dans les mémoires des citoyens, au vue de la copie qui a été rendue hier, jeudi, devant la douzième législature. Non pas, toutefois, dans l’ordre du symbole, puisque l’initiative est tout à fait inédite dans les annales parlementaires sénégalaises, comme s’est plu à le rappeler Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale.
Seulement, en termes de format et de réponses de fond sur les grandes questions de l’heure, la sortie de l’attelage gouvernemental devant les «élus du peuple» a donné une impression d’inachevé et de raccourci, pour ne pas dire de rendez-vous tronqué. En somme, un mini oral sans pigment ni sel n’ayant pas renforcé les grandes « convictions » du citoyen lambda, relativement aux politiques publiques déclinées par le nouveau pouvoir pour redresser la marche d’un pays en mal de repères.
En cent vingt-deux minutes millimétrées par Moustapha Niasse, le Pm et son gouvernement se sont évertués, au forceps, à donner réponses aux interpellations des parlementaires. Toutes les cinq minutes, un ministre de la République a dû s’expliquer sur une question clé de l’actualité politique ou sociale relevant de son département : crise universitaire, polémique sur la modernisation des daaras, différend autour de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar, situation problématique des aéroports du Sénégal…
Seulement, là où le bât blesse, c’est que le temps imparti était si court que certains ministres ont été pris…de court. A l’image du ministre de l’Economie Amadou Bâ qui a été stoppé en plein exposé par Moustapha Niasse, alors qu’il s’expliquait sur les connexions financières d’un sujet qui ne cesse d’alimenter les suspicions. En l’occurrence, l’emprunt obligataire de la ville de Dakar qui a été bloqué par l’Etat du Sénégal et, à propos duquel les commentaires vont bon train. Surtout, au niveau de ceux qui y voient une manœuvre « politicienne » du nouveau pouvoir pour mettre des bâtons dans les roues de Khalifa Sall, le maire de Dakar, en perspective de…2017.
La même mésaventure a également endigué Maïmouna Ndoye Seck, le ministre de l’Energie lancé en pleine séance d’explications sur l’affaire Africa Energy. Une affaire qui avait créé grand bruit depuis que des informations circulaient en faisant état là d’un marché de gré à gré de 300 milliards de FCfa. Incapables de calibrer leur réponse dans le timing des cinq minutes dégagées par l’Assemblée nationale et surveillées comme du lait sur le feu par Moustapha Niasse, ces ministres ont dû regagner le box gouvernemental sans aller au bout de leurs …plaidoiries.
Demandez à Pape Abdoulaye Seck, le ministre de l’Agriculture sur la Sunéor ! Suffisant pour contraindre le chef du gouvernement à revenir, en fin de plénière, sur certains points, notamment l’affaire Africa Energy pour réfuter fermement tout gré à gré dans cette initiative de construction d’une centrale de 300 Mégawatts à Mboro, dans la région de Thiès. Voire la suspension de l’emprunt obligataire de la mairie de Dakar estimé à 20 milliards de Fcfa, en déclarant qu’elle n’est pas « politique », mais plutôt d’ordre technique.
Sans débat, embrigadé dans un format où le temps de parole a été restrictif, le mini oral du Pm Dionne et de son équipe devant l’Assemblée nationale a laissé, à dire vrai, les Sénégalais sur leur faim. Des Sénégalais qui attendaient des réponses de fond sur les questions majeures qui font leur quotidien. En lieu et place d’un dialogue structurel entre le gouvernement et l’Assemblée nationale (pouvoir et opposition) qui laisse libre champ au débat contradictoire, on a assisté vraisemblablement à un exercice à l’issue duquel les citoyens n’ont nullement été mieux informés qu’ils ne l’étaient avant le passage de Dionne et cie devant la douzième législature. Plaidoyer pour un autre rendez-vous plus structuré et plus…citoyen, dans un mois !