SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
6 février 2025
QUAND MACKY SALL REBAPTISE LE SÉNÉGAL
Si le président a annoncé son départ du pouvoir, il tient manifestement à ce que son nom reste dans les mémoires. Plutôt que de compter sur ses successeurs, ses partisans multiplient baptêmes et "rebaptêmes" dédiés
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 13/01/2024
Plusieurs sites au Sénégal ont récemment été rebaptisés du nom du président Macky Sall, qui quittera ses fonctions en avril prochain après deux mandats.
D'après une chronique de Damien Glez publiée dans l'hebdomadaire Jeune Afrique le vendredi 12 janvier 2024, "si le chef de l'État sénégalais a annoncé, le 3 juillet dernier, qu'il quittait le pouvoir, il semble tenir à ce qu'on ne l'oublie pas. Et plutôt que de compter sur ses successeurs pour graver son nom aux frontons sénégalais, ses aficionados déroulent baptêmes dédiés et « rebaptêmes » au pays de la Teranga."
En juillet, l'avenue Faidherbe à Dakar a été renommée "avenue Macky Sall" par le maire Alioune Ndoye, qualifiant le président de "leader et bâtisseur hors pair". En octobre, c'est au tour de l'avenue Charles-de-Gaulle à Saint-Louis de porter le patronyme du chef d'État.
Plus récemment, le 9 janvier, le ministre de la Culture a classé l'école élémentaire de Foundiougne où étudia Macky Sall comme "site historique". Lors d'un salon du livre à Fatick, le thème choisi était "la culture sous le magistère du président Macky Sall". L'hôpital régional de Fatick a également été baptisé du nom de la première dame.
Selon Glez, ces "baptêmes à tour de bras" en fin de mandat "relèvent de pulsions mégalomaniaques", comme le dénonçait le journal sénégalais Yoor-Yoor dans son édition du 11 janvier.
LA MAGIE DE LA CAN
Au-delà du terrain, la Coupe d'Afrique des Nations qui s'ouvre en Côte d'Ivoire ce samedi, a des vertus continentales insoupçonnées. En réunissant près d'un Africain sur deux, elle célèbre une Afrique unie dans sa diversité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 13/01/2024
Chaque deux ans, la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) rassemble les foules à travers le continent. Plus qu'une compétition footballistique, cette grand-messe du ballon rond joue un rôle social et politique majeur en Afrique, comme le souligne Jean-Baptiste Placca, rédacteur en chef de RFI, dans son éditorial du 13 janvier.
En effet, pour de nombreux supporters, assister à la CAN dans le pays hôte est souvent "l'unique occasion de découvrir ce pays et quelques réalités de l'Afrique", observe le journaliste. Peu d'Africains ont les moyens de voyager sur leur continent, aussi vastes que divers. La CAN offre cette chance inestimable de sortir de son "bantoustan" et d'échanger avec les autres peuples africains.
Mais au-delà des voyageurs, la CAN rassemble des millions de téléspectateurs à travers 24 sélections nationales. Son audience fait d'elle "l'événement qui mobilise le plus sur le continent", plus encore que la politique. Orchestratrice de ces moments de "communion", elle apporte à des sociétés parfois meurtries par les conflits intercommunautaires un brin de "bonheur simple".
Car sur les terrains aussi, la CAN célèbre l'unité retrouvée. Jamais une équipe nationale n'a exclu tel ou tel groupe ethnique, souligne J-B Placca. Bien au contraire, les "onze titulaires" rassemblent sous le maillot national des joueurs de toutes origines. Cette mixité des effectifs, garante du succès sur le terrain, illustre en creux la cohésion que le football parvient souvent seul à établir entre des communautés divisées par ailleurs.
Certes, les dirigeants politiques tentent parfois d'instrumentaliser l'événement à leur gloire. Mais accueillir la CAN demeure "l'occasion pour chaque pays de mettre en valeur sa diversité" auprès du reste du continent, estime le rédacteur en chef. Une opportunité que même les régimes les plus autoritaires ne peuvent s'empêcher de saisir, conscients de l'impact diplomatique, économique et touristique d'un tel événement.
L'anecdote révélatrice d'un homme d'affaires ouest-africain, découvrant dans les années 1990 la Côte d'Ivoire prospère alors que son propre pays stagnait, illustre parfaitement le rôle de la CAN comme révélateur des réalités contrastées d'un continent trop méconnu de ses propres habitants. Fédératrice des peuples, célébration de la diversité africaine, la CAN incarne ainsi bien plus qu'un simple tournoi sportif.
Avec sa dimension humaine et symbolique, elle demeure, aux yeux de nombreux observateurs comme Jean-Baptiste Placca, la manifestation la plus représentative d'une Afrique unie dans sa diversité.
VOICI LA LISTE DES CANDIDATS RETENUS PAR LE CONSEIL
Le Conseil Constitutionnel de la République du Sénégal a révélé la liste officielle des candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Une vingtaine de candidatures ont été retenues dont deux femmes novices
Le Conseil Constitutionnel de la République du Sénégal a révélé la liste officielle des candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Cette annonce intervient à la suite d’un processus rigoureux d’examen des dossiers de candidature, en stricte conformité avec les dispositions constitutionnelles et légales en vigueur.
La décision, numérotée 1/E/2024, repose sur plusieurs textes juridiques clés, incluant la Constitution du Sénégal, la loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel, et le Code électoral. La date de l’élection présidentielle a été fixée par le décret n° 2023-339 du 16 février 2023, tandis que d’autres arrêtés et décisions ont établi les critères et procédures pour la présentation des candidatures.
Les dossiers des candidats ont été examinés en stricte conformité avec les articles 1, 120 et 121 du Code électoral, ainsi qu’avec les conditions de fond stipulées par les articles 28 et 29 de la Constitution. Aucune irrégularité n’a été relevée lors de cet examen, conduisant à la recevabilité de toutes les candidatures.
Selon l’article 3 de la décision du Conseil Constitutionnel, la liste des candidats admis, établie selon l’ordre issu du tirage au sort, est la suivante :
Boubacar CAMARA
Cheikh Tidiane DIEYE
Déthié FALL
Daouda NDIAYE
Karim Meïssa WADE
Habib SY
Khalifa Ababacar SALL
Anta Babacar NGOM
Amadou BA
Rose WARDINI
Idrissa SECK
Aliou Mamadou DIA
Serigne MBOUP
Papa Djibril FALL
Mamadou Lamine DIALLO
Mahammed Boun Abdallah DIONNE
El Hadji Malick GAKOU
Aly Ngouille NDIAYE
El Hadji Mamadou DIAO
Bassirou Diomaye FAYE
Thierno Alassane SALL
La décision du Conseil Constitutionnel sera affichée au Greffe du Conseil, publiée au Journal officiel de la République du Sénégal et diffusée largement pour informer la population de cette étape cruciale du processus électoral.
MASSACRES, DEPORTATIONS… L’HORRIBLE FILM DES EVENEMENTS DE 1989
Les réfugiés mauritaniens de la vallée n’ont pas oublié ces matinées et ces nuits d’horreur qui ont abouti à leur déportation. Les souvenirs, difficiles, émergent de mémoires qui cherchent un oubli impossible. Récit.
Le miroir du temps n’a pu effacer des mémoires les images de ces moments d’avril 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. Les réfugiés mauritaniens de la vallée n’ont pas oublié ces matinées et ces nuits d’horreur qui ont abouti à leur déportation. Les souvenirs, difficiles, émergent de mémoires qui cherchent un oubli impossible. Récit.
Les images sont gravées dans sa mémoire. 34 ans après, Banaa Woulou Ly n’a rien oublié de cette matinée. Elle et l’ensemble des habitants de son village furent déportés vers le Sénégal. Aujourd’hui encore, le souvenir de ces moments la plonge dans une mélancolie profonde. Originaire du village de Ranéré dans l’arrondissement de Dar El Barka, région du Brakna, elle ne peut oublier ces funestes évènements qui ont conduit à son arrivée dans la commune de Ndioum, dans la région de Saint-Louis, au Nord du Sénégal. «Les gendarmes avaient une liste quand ils sont arrivés dans notre village. Comme nous vivions avec les Harratines (Maures noirs) qui travaillaient pour nous, ils connaissaient tous les habitants du village. Ils leur ont fourni des informations», dit-elle. Fille du chef de village, elle assiste aux premières loges à ce qui sera l’une des plus graves crises entre le Sénégal et la Mauritanie. «Certaines faisaient la cuisine, d’autres le linge. Ils appelaient quelqu’un et un enfant allait le chercher. Tu arrivais et tu t’asseyais. Quand tout le monde a été réuni, ils nous ont dit qu’ils allaient nous déporter de l’autre côté du fleuve. Ils nous ont interdit de retourner dans nos chambres, donc on n’a rien pu prendre. Le lendemain, tôt le matin, ils nous ont fait monter dans des camions en direction du fleuve. Tous ceux qui avaient un bijou ou un objet de valeur, ils l’ont arraché. Un de mes oncles avait une magnifique brebis. Mais ils l’ont égorgée devant nous. On ne pouvait rien y faire», narre la vieille Banaa.
Le soleil darde ses rayons sur la commune de Ndioum. La principale route qui traverse la bourgade est animée en cette matinée. Voitures, charrettes et motos circulent sans discontinuer. La maison de Banaa Woulou Ly est accolée à la route. Autour d’une vaste cour sableuse, les chambres sont alignées face à la route. Les femmes de la maison, assises dans la cour, discutent tranquillement. Dans l’une des chambres, la sexagénaire est assise sur un matelas à même le sol. Les pieds et une main enveloppés de sachet en plastique pour laisser le temps au henné de noircir. Un voile sur la tête, elle plonge dans une profonde réflexion en repensant à ces heures cruciales. Le conflit, qui a éclaté le 9 avril 1989 par une altercation entre des bergers mauritaniens et des cultivateurs sénégalais sur l’îlot de Dundé Khoré, a fait plus de 800 morts sénégalais et négro-mauritaniens. Même si le village de Banaa n’a enregistré aucune victime, ce conflit sonne le glas d’une vie paisible au rythme des saisons.
Entre agriculture, élevage et pêche, la vie paisible à Ranéré va connaître un bouleversement inéluctable le 24 juin 1989, quand tout le village est déporté. L’annonce de cette déportation aura aussi des conséquences sur la vie de Ibrahima Mamadou Diallo. Militaire en mission dans la région de Sélibabi, c’est presque par hasard qu’il apprend la déportation de son village. «Un chauffeur qui travaillait aux statistiques agricoles m’a informé que mon village avait été déporté. J’étais entre Bakel et Sélibabi. Quand j’ai eu la confirmation, je suis allé voir mon Lieutenant. Puisque toute ma famille était de l’autre côté, je n’avais plus rien à faire dans cette Armée. J’ai fait ma demande de libération. Je l’ai obtenue au bout de 15 jours et je suis allé rejoindre ma famille», raconte le chef du site de Ranéré, également réinstallé à Ndioum, et président de la Fédération départementale des refugiés de Podor. Agé d’à peine 25 ans, c’est un homme désarmé physiquement et moralement qui traverse clandestinement le fleuve à l’aube du 20 août 1990.
«On nous a abandonnés…»
C’est le même scenario pour Saidou Yéro Sow. Installé à Mboumba, à quelques kilomètres de Ndioum, il était élève au moment des évènements. «C’est difficile d’expliquer comment on est arrivés ici. Ils nous ont tout pris, même nos pièces d’identité. Les vieux qui étaient au village ont été embarqués dans des camions. Ceux qui sont arrivés au Sénégal avec deux ou trois vêtements, c’est parce qu’ils les avaient superposés. Rare sont ceux qui ont ramené deux à trois têtes de bétail. J’étais élève et avec d’autres jeunes, on est arrivés à Bababé au cœur de la nuit, et nous avons traversé le fleuve», dit-il. Quand il rejoint sa famille sur le site de Diam Bouri, à quelques kilomètres de Pété, Abdoulaye Alassane Ba, fraîchement libéré de l’Armée mauritanienne, la retrouve dans une situation très difficile. «Quand je suis arrivé ici, j’ai trouvé ma famille dans une situation très précaire. Chacune des familles du village avait installé un abri sommaire, à côté d’un arbre, avec des toilettes faites d’épines», dit-il. Sans eau potable ni abri, ils dépendaient de la bonne volonté des villageois voisins, ceux de Lougué. Tous ces réfugiés vivent désormais au Sénégal depuis 34 ans. Si certains attendent un hypothétique retour dans leur pays natal, d’autres souhaitent tout simplement s’exiler vers l’Occident. D’autres encore, résignés, ont accepté d’être naturalisés sénégalais. Mais là encore, le parcours est tout sauf simple. Des plaintes ont été introduites au Tribunal à compétence universelle de Bruxelles par les associations de réfugiés. Mais elles n’ont rien donné. «Nous avons porté plainte contre Ould Taya (Président de la Mauritanie au moment des évènements de 1989) à Bruxelles. Pourquoi Hissène Habré (dictateur tchadien) a été jugé et pas Taya. Aujourd’hui, on nous a abandonnés et on ne sait même pas pourquoi», déplore Ibrahima Mamadou Diallo. «Ce que nous pensons, c’est que c’est l’Etat du Sénégal qui ne veut pas qu’on rentre. Parce qu’ils refusent de mettre la pression sur le gouvernent mauritanien. Même si la Mauritanie n’appartient pas à la Cedeao, ce n’est pas une raison. Ils interviennent quand ils veulent dans les autres pays, mais personne ne parle jamais de la Mauritanie et de ce qui s’y passe», dénonce Ibrahima Mamadou Diallo, président de la Fédération départementale des refugiés de Podor.
LES REFUGIES MAURITANIENS ENTRE DEUX RIVES, 34 ANS APRÈS
Promesses bafouées, accès à l'éducation et aux soins refusés, pièces d'identité introuvables : le quotidien des réfugiés mauritaniens de retour dans leur pays n'est que désillusion plus de trois décennies après le drame de 1989
34 ans ! C’est le décompte du temps qui s’est écoulé depuis cette matinée sombre du 9 avril 1989 à Dondé Xorée, situé dans le département de Bakel, provoquant l’éclatement du conflit sénégalo-mauritanien. Plus de 800 «négro-mauritaniens» avaient été atrocement tués et 60 mille chassés de leur pays. Au Sénégal où la majorité a trouvé refuge, l’envie et le désir de rentrer sont là, en dépit des souvenirs sanglants qui meublent leurs journées et nuits. Ils ont tout entassé dans leur mémoire. Des conditions de vie précaires viennent renforcer ce désir. Mais hélas ! Le projet du retour pour ces réfugiés éparpillés le long du fleuve Sénégal est une désillusion totale. Les promesses non tenues et la politique du gouvernement mauritanien se sont liées pour transformer cet espoir en une longue et infernale attente. Grâce à une bourse de Minority Rights Group (Mrg), Le Quotidien a pu se rendre au niveau des deux rives du fleuve Sénégal pour rencontrer ces hommes qui rêvent d’un autre avenir.
Les premières images du village d’Aly Baidi, situé dans la région de Brakna, dans le département de Mbagne, sont celles de ces groupes de femmes en train d’arroser des plants de légumes. Le champ de quelques hectares à peine, est situé à l’orée du hameau, à côté du forage. Juste après, c’est la maison de la famille Ndiaye. Sans clôture comme souvent au village, la maison est composée d’une bâtisse basse en brique de terre, recouverte d’un toit de tôle. Dans la cour, une tente sous laquelle une jeune demoiselle prépare du thé. Tout autour, le village s’étend à perte de vue, et quelques maisons en ruine composent le paysage. Nous sommes à quelque 12 kilomètres du fleuve Sénégal, en terre mauritanienne. Dans ce village, des réfugiés mauritaniens de retour au pays essaient de retrouver un peu de cette vie opulente qu’ils avaient avant 1989. A Aly Baidi, elles sont quelques familles à avoir quitté leur exil de Diam Bouri, un village sénégalais à quelques kilomètres de Pété, pour retourner dans leur pays d’origine. Mais ce retour est teinté de désillusion. Abou Ndiaye, le chef de famille, était parmi les hommes les plus puissants de la contrée. Son immense troupeau lui conférait respect et considération. Mais aujourd’hui, lui et sa famille sont confinés à la marge du village. Ils sont devenus des «Moub aad», des «mis à part». «Ceux qui sont rentrés sont nommés aujourd’hui en Mauritanie des «mis à part».
Et pour des gens qui comprennent la situation sociologique de la Mauritanie, ils savent que cette mise à part veut tout dire : problème d’accès à l’état civil, à l’éducation, à la santé et à l’eau potable. Les éléments les plus fondamentaux du droit humain sont bafoués pour eux», explique Diafara Diallo, chef du site de réfugiés de Madina Ndiathbé, dans la vallée du fleuve Sénégal. Dans ce village mauritanien, les évènements de 1989 ne peuvent être gommés des mémoires. Abou Amadou Ndiaye, le chef de famille, ne cache pas son amertume. «Ils avaient promis de nous donner un bâtiment où vivre, des têtes de bœufs, du ravitaillement et des papiers», explique-t-il. Mais la réalité sera différente. Les maisons abandonnées au moment du sauve-qui-peut ne sont plus disponibles. Certaines ont été occupées par les villageois qui n’avaient pas été déportées. D’autres ont été pillées et entièrement razziées par d’autres. D’autres encore ont tout simplement été perdues par l’usure du temps. Des têtes de bétail promises, ils ne recevront qu’une pour 4 ou 5 personnes.
Pourtant, ces promesses étaient inscrites noir sur blanc dans l’accord tripartite signé le 12 novembre 2007 entre le gouvernement sénégalais, la Mauritanie et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr). Cet accord devait permettre le retour dans leur pays de quelque 24 000 réfugiés mauritaniens. Mais l’opération n’ira pas à son terme. Les retours se feront suivant un calendrier très perturbé. En juillet 2008, seulement 4700 personnes étaient revenues au pays, dans des conditions très précaires, souligne Marion Frésia dans son ouvrage «Les enjeux politiques et identitaires du retour des réfugiés en Mauritanie». Le Hcr, qui devait organiser ces retours, avait reçu suite à un appel au don, 1, 5 million sur des besoins estimés à 7 millions de dollars. «Le gouvernement mauritanien garantira aux rapatriés les mêmes droits et l’accès aux mêmes services que les autres ressortissants mauritaniens. Cela comprend l’accès aux documents d’identité et la participation aux activités socio-économiques», indique Jennifer Pagonis, porte-parole du Hcr, le 31 août 2007, au cours d’une conférence de presse à Genève annonçant la reprise des rapatriements. «Beaucoup de ceux qui sont revenus n’ont pas pu obtenir de papiers», constate Aminata Demba Sy, du village d’Aly Baidi. «Les réfugiés ne peuvent plus obtenir de papiers. Ils sont obligés de taire cela pour avoir une petite chance d’obtenir une carte d’identité par le circuit normal. Et encore !», poursuit-elle. Dans le contexte actuel où le gouvernement mauritanien est engagé dans une politique d’arabisation de la société, les negro-mauritaniens peinent à exister, à avoir une pièce d’identité. «On te demande les certificats de mariage de tes grands parents. C’est vraiment de la mauvaise volonté», dénonce un vieux refugié du village.
A Aly Baidi, le retour s’est fait dans la douleur. Dans les cœurs, la rancœur est bien présente. Mais la résignation encore plus. Dans son cœur de mère, la colère de Aminata est attisée par le fait que ses enfants n’ont plus accès à l’éducation. «Quand on est arrivés, l’Aner, partenaire du Hcr dans la région, avait construit une salle de classe pour nos enfants dans l’école. Mais comme l’enseignant qui était ici, est arrivé à la fin de son contrat, il n’a pas été remplacé. Depuis, nos enfants ne vont plus à l’école», dit-elle. Idem pour la santé. La structure sanitaire la plus proche se trouve au village voisin, distant de 2 à 4 km. Les femmes, en l’absence d’électricité et de moulin à mil, passent encore de longues heures dans les corvées d’eau et de pilage de mil. Le petit périmètre maraîcher qu’exploitent les femmes, vient à peine de redémarrer, faute d’une disponibilité suffisante de l’eau.
Le jeu trouble des Etats
Retourner dans son pays de naissance, revoir le berceau de ses ancêtres. Les réfugiés mauritaniens de la vallée du fleuve ont cet espoir chevillé au corps. Un espoir qui a poussé un nombre considérable d’entre eux à tenter le retour. Selon le Hcr, 35 mille personnes sont rentrées spontanément en Mauritanie de 1996 à 1998. Vingt ans plus tard, en 2017, 24 mille réfugiés mauritaniens vivant dans plus de 250 emplacements différents au Sénégal, souhaitaient encore rentrer dans quelque 50 communautés, de quatre régions de la Mauritanie. La conclusion d’un accord tripartite entre les gouvernements mauritanien, sénégalais et le Hcr avait rendu ce rêve du retour plus palpable. Mais après deux décennies de tentatives mitigées, ces opérations de rapatriement ont cessé. Et ne subsistent dans les cœurs et les esprits des refugiés de la vallée qu’une multitude de questions.
Encadre Les réfugiés de Dakar parlent des mêmes maux
Le quartier est survolté à Guinaw Rail, dans la banlieue de Dakar. Partout, des drapeaux rappellent qu’une finale va opposer ce samedi après-midi, les deux équipes de football du quartier. Aux abords du marché Waranka, c’est dans le centre de santé du quartier que nous rencontrons Mamadou Lamine Ba, le coordinateur des organisations de réfugiés de Dakar. Arrivé au Sénégal à l’âge de 25 ans, il est aujourd’hui technicien en odontologie.
«J’ai eu une bourse du Hcr pour être infirmier d’Etat. Ensuite, j’ai suivi une formation de technicien supérieur en odontostomatologie. Mais je ne peux pas être recruté dans la Fonction publique et je suis mal payé», raconte-t-il. Ils sont nombreux, les jeunes diplômés issus de la communauté de réfugiés qui peinent à avoir un contrat de travail en bonne et due forme. Mamadou Lamine Ba dispose d’une carte d’identité de refugié valant titre de séjour. Mais depuis septembre 2023, celle-ci a expiré, et rien n’est encore clair quant au renouvellement de sa pièce.
Par DIAGNE Fodé Roland
A PROPOS DES INITIATIVES MEMORIELLES DES MOUVANCES HISTORIQUES DES GAUCHES COMMUNISTES
Des anciens marxistes-léninistes de l’ex-gauche communiste du PAI, PIT, LD, AJ expriment de plus en plus le besoin d’une transmission mémorielle de leurs expériences malgré et au-delà de la faillite totale dans laquelle sont plongées ces organisations....
Bés Bi le Jour |
DIAGNE Fodé Roland |
Publication 13/01/2024
Des anciens marxistes-léninistes de l’ex-gauche communiste du PAI, PIT, LD, AJ expriment de plus en plus le besoin d’une transmission mémorielle de leurs expériences malgré et au-delà de la faillite totale dans laquelle sont plongées ces organisations suite à leur intégration capitulation dans les gouvernements libéraux de la première et de la seconde alternance néocoloniale. Objectivement ce besoin de transmission mémorielle résulte à la fois des âges avancés mais aussi de l’émergence parallèle de nouveaux bataillons d’une jeunesse militante patriotique et panafricaine qui rejette en bloc, fort justement, les leaders connus renégats qui ont troqué leur engagement révolutionnaire d’antan contre des places ministérielles et autres postes de sinécures au sein des bourgeoisies bureaucratiques d’État néocoloniales.
Des militants de Ferñent ont participé à l’expérience du Comité National de célébration du Manifeste du PAI sous l’égide des Doyens du PAI, feu Moctar Fofana Niang, feu Sadio Camara, feu Gormack Thiam, Alla Kane, Babacar Sokhna, François Lô, Abdou Kane, Abdou Nancy, etc. Expérience qui a produit des livres personnels ou collectifs, des conférences et colloques et un film mis à la disposition de la nouvelle génération. Ferñent considère que ce besoin de transmission de la part des résistants de l’ex gauche, qui ont rejeté les reniements, est légitime, mais note aussi le manque de clarté parfois parce que faisant se côtoyer des exacteurs de la gauche qui sont situés des côtés opposés de la barricade de la lutte de libération et de la lutte des classes, ce qui jette une suspicion voire un discrédit sur la bonne foi des bien intentionnés.
Franchement, les traîtres n’ont rien à y faire. La tragédie du «cancer de la trahison», dont parlait Amilcar Cabral sur la dépouille mortelle de Nkwame Nkrumah, qui s’est abattue sur la gauche sénégalaise avait fait l’objet d’un avertissement clairvoyant d’Engels dès1894 : «Après la victoire commune, on pourrait nous offrir quelques sièges au nouveau gouvernement - mais toujours en minorité. Cela est le plus grand danger. Après février 1848, les démocrates socialistes français (...) ont commis la faute d’accepter des sièges pareils. Minorité au gouvernement des républicains purs, ils ont partagé volontairement la responsabilité de toutes les infamies votées et commises par la majorité, de toutes les trahisons de la classe ouvrière à l’intérieur. Et pendant que tout cela se passait, la classe ouvrière était paralysée par la présence au gouvernement de ces messieurs, qui prétendaient l’y représenter» (La révolution italienne à venir et le Parti Socialiste - P.486).
Ce mélange des «torchons et des serviettes», des «bukkis et des volailles» est un résidu de la rupture non totalement assumée qui prête à confusion et discrédite aux yeux des jeunes militants rebelles ces «parts de vérités» de ceux et celles restés fidèles aux valeurs et idéaux du don de soi antiimpérialiste dont ont fait montre des centaines de révolutionnaires du PAI, PIT, LD, AJ, RTAS, RND. Ce fut le cas par exemple de l’échec prévisible du MAG (Assises de la gauche) qui mêlaient collabos et résistants au début de la première alternance libérale néocoloniale. Malgré cette réserve, il est clair que la rencontre entre les résistants de l’ex-gauche communiste et la rébellion patriotique et panafricaine de la jeunesse en quête d’une vie meilleure au pays ne peut qu’être salutaire en ce sens qu’elle met cette dernière à l’école des prouesses héroïques méconnues des anciens pour leur éviter le syndrome de l’éternelle «découverte du feu», pour leur éviter la chimère «qu’avant nous, il n’y avait rien», «l’histoire commence avec moi, ma génération». Une telle rencontre bénéfique à la lutte d’aujourd’hui met aussi l’ancienne génération à l’école de l’énergie, de l’esprit d’initiative et du savoir-faire technique de la jeunesse militante qui maîtrise les moyens technologiques, notamment de communication.
La mémoire critique du passé révolutionnaire est un des guides de l’action du présent et constitue une des assurances vie de la victoire de la révolution et de sa consolidation dans le futur. Sachant le chemin fait par les anciens, leurs réussites et leurs échecs, l’actuelle génération en lien avec leur mémoire partagée saura prendre en compte et mettre en application l’enseignement d’Amilcar Cabral paraphrasant Lénine : «si la révolution peut éclater sans théorie, on ne connaît aucune révolution victorieuse sans théorie». C’est aussi à cela que peut servir la rencontre entre les mémoires révolutionnaires transmises et l’action révolutionnaire de la jeunesse patriotique et singulièrement communiste révolutionnaire. Une telle rencontre est donc un élément nécessaire pour produire sur la base du REOL (Recherche, Elaboration, Organisation de la Lutte) l’analyse concrète partagée de la réalité concrète pour féconder la libération nationale et l’émancipation sociale.
Toutefois, dans leur anthologie mémorielle de la mouvance Reenu Reew Mi/And-Jef/Xarebi, des militants de la première heure de l’ex-courant «armé de la pensée Mao Tsé Toung» écrivent : «L’OML (Organisation Marxiste-Léniniste) est héritière du MCI (Mouvement Communiste Internationale) et des premiers Sénégalais dont Lamine Senghor, Amadou Gaye, Amadou Dièye membres du Parti Communiste Français (PCF) et de l’Union Inter coloniale. Ils sont redevables au PCF et à l’Internationale Communiste (IC) au plan de la formation théorique, et politique, de la pratique militante et de l’entraînement à la lutte contre la répression et l’infiltration policière mais leur déception fut grande en l’endroit du PCF. Car en 1927, suite à l’échec de «l’Union Inter coloniale», des difficultés surgirent et altèrent leurs rapports en particulier avec le PCF. Le nœud principal des contradictions s’est situé au plan de la conception du PCF en matière coloniale. Lamine Senghor déclara très explicitement «le parti (PCF) voit la révolution par le haut, nous nous la voyons par le bas». Selon le PCF, l’indépendance dans les colonies doit être subordonnée à la tactique dans la métropole. Cette divergence s’inscrit dans un problème plus vaste car l’Internationale Communiste (IC) avait une très mauvaise lecture de la situation des colonies (tant en Asie qu’en Afrique) mais aussi de la question noire. Ces questions, ainsi que l’application du Marxisme-léninisme dans les conditions du Sénégal et le Panafricanisme seront au cœur des préoccupations de l’OML» (p. 16).
Il y a manifestement d’abord de la part des auteurs de ce texte, pour le moins, une «très mauvaise lecture», une erreur sérieuse pour ne pas dire plus dans l’amalgame qui est fait entre PCF et IC concernant la question nationale et coloniale, notamment la question noire. Il y a une ignorance des 21 conditions d’adhésion à l’IC. Il n’existe aucune critique visant l’IC de Lamine Arfan Senghor ou de Tiémokho Garang Kouyaté de la ligne sur la question nationale et coloniale, sur la question noire. Lamine Arfan Senghor (décédé avant sa mise formelle en place) et Tiémokho Garang Kouyaté ont été membres de la Commission Noire de l’IC et y ont participé avec le communiste noir étatsunien James Ford, les communistes sudafricains Alfred Nzula, Laguma, etc. Cette Commission ainsi que dans le cadre du Profintern (Syndicalisme rouge) a élaboré des résolutions sur les questions noires aux USA, en Afrique du Sud et plus généralement à l’échelle internationale. Ensuite, il faut préciser que les déviations de droite de la section française de l’IC, le PCF, ont co-existé à l’époque avec des prouesses historiques qui en ont fait le parti des «fusillés» FTP et FTP/MOI de la résistance et de la victoire contre les collabos de l’occupant nazi de la France, les «porteurs de valises» du réseau Curiel pour les combattants algériens, l’un des partis soutiens à la Conférence internationaliste de Bruxelles en 1927 qui a révélé Lamine Arfan Senghor, les grandes grèves de solidarité avec la lutte insurrectionnelle du RIF Marocain, la mise en place des Groupes d’Eudes Communistes (GEC) en Afrique noire, le soutien à la fondation du RDA, puis plus tard au PAI. Ces déviations sont allées croissantes au point que le PCF a voté les «pleins pouvoir» en 1956 sous la houlette des socialistes français contre le peuple algérien, a été relativement silencieux sur les massacres du peuple insurgés du Cameroun de 1955 à 1971 et finalement s’est englué dans l’Eurocommunisme antisoviétique avant de se socialdémocratiser totalement aujourd’hui.
Nous ne pouvons donc que mettre sur le compte de l’étape «d’enfance de l’OML» cette sorte «d’application du marxisme-léninisme dans les conditions du Sénégal et le Panafricanisme au cœur des préoccupations». Nous avons aussi connu «notre enfance» d’apprentissage du Marxisme-Léninisme que notre étude du 7ème et dernier congrès de l’IC sur la tactique anti-fasciste et avant du 6éme congrès, notamment les thèses sur la révolution dans les colonies et semi colonies ont permis de dépasser pour aller vers ce que nous avons appelé «vers la maturité» que la victoire dans les années 89/91 de la contre-révolution bourgeoise en URSS et dans le camp socialiste d’Europe a fait relativement subir un reflux qui s’est manifesté par l’implosion du RTAS. La réévaluation critique rétrospective de notre propre expérience, celle du MCI et camp socialiste mondial, sur une base d’enquête forcément non exhaustive, nous a conduit à définir la défaite des années 89/91 de partielle en signalant l’existence des rescapés du camp socialiste que sont la Chine, la Corée du Nord, le Vietnam, Cuba. Et, dans deux brochures sur les cent ans du PCC et sur la place de la RPC dans l’histoire, à soutenir leurs expériences en cours de préservation et de développement du «socialisme de marché à la chinoise» comme une NEP initialement expérimentée en URSS sous l’égide de Lénine lui-même. Notre approche fait ici un parallèle entre les deux références de la révolution bourgeoise antiféodale que sont celle d’Angleterre de la monarchie parlementaire au 17éme et début 18éme siècles et celle républicaine bourgeoise de la France fin 18éme et début 19éme siècle et se sont prolongées par des formes nationales propre à chaque capitalisme national.
En ce qui concerne la question noire et l’IC, nous soumettons ci-dessous à la critique scientifique révolutionnaire certains de nos propres textes relatant brièvement le travail fait à l’époque par l’IC qui n’a jamais cessé d’œuvrer à la «Bolchevisation» de ses sections nationales à l’échelle internationale jusqu’à sa dissolution en 1943, c’est-à-dire à faire le travail idéologique et pratique de rupture totale avec les stigmates réformistes de la socialdémocratie qui est devenue depuis belle lurette la «gauche» du capital dans le centre impérialiste et du néocolonialisme dans les pays opprimés.
DAKAR REMPORTE LE GRAND PRIX DOUTA SECK POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE
La région de Dakar a remporté, vendredi, à Fatick, le Grand Prix Douta Seck, décerné à la meilleure participation artistique régionale au Festival national des arts et cultures (Fesnac), dont la 12e édition a été clôturée le même jour
Fatick, 13 jan (APS) – La région de Dakar a remporté, vendredi, à Fatick, le Grand Prix Douta Seck, décerné à la meilleure participation artistique régionale au Festival national des arts et cultures (Fesnac), dont la 12e édition a été clôturée le même jour, a constaté l’APS.
Après Kaffrine en 2023, Dakar double la mise en remportant cette année encore le grand trophée du Fesnac et une enveloppe financière de trois millions de francs CFA.
La capitale a réussi la meilleure participation régionale pour avoir gagné le premier prix en théâtre, musique et arts visuels ainsi que le deuxième prix danse.
Le prix a été remis à Alioune Kéba Badiane, directeur du centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar par le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow. Très satisfait du résultat obtenu, M. Badiane estime qu’il n’y a point de secret pour réussir ce doublé.
‘’Nous prenons le temps de coacher nos artistes, de les accompagner et de prendre aussi du temps d’appeler des gens expérimentés qui viennent leur apprendre’’, a-t-il expliqué. Il estime que c’est cher de préparer un artiste.
Selon lui, il ne s’agit pas d’attendre d’arriver sur les lieux de la compétition pour investir des moyens. ‘’Nous avons fait l’essentiel et nous avons lu les critères, respecté le timing et je pense que c’est là où on a joué gros pour gagner ce prix’’, explique Aliou Kéba Badiane. Il a rappelé qu’une audition a été organisée au niveau de la région de Dakar pour sélectionner les meilleurs artistes.
La région de Tambacounda s’est distinguée cette année en occupant la deuxième place en slam et en musique et la troisième place dans la catégorie théâtre.
Très « enthousiaste et satisfaits des performances des artistes de la région, le directeur du centre culturel régional de Tambacounda souligne que ces derniers ont compris le discours malgré le temps limité qu’ils ont eu pour se préparer.
Trois disciplines artistiques ont été introduites cette année dans la compétition : le slam, les arts visuels et le conte.
La présidente du jury théâtre, la comédienne du théâtre Daniel Sorano, Ndèye Fatou Cissé, a relevé le haut niveau des prestations.
Par exemple, indique-t-elle, la troupe de théâtre de Fatick a remporté la deuxième place, car ayant fait appel aux services d’un professionnel, en l’occurrence Ibrahima Mbaye ‘’Thié’’ pour accompagner ses artistes.
Outre les prix nationaux, des prix spécifiques ont été aussi attribués aux artistes.
Il faut rappeler que les artistes ont compéti sous le thème de la 12e édition du Fesnac, »Macky, les arts et le patrimoine ».
Un concert de l’orchestre national a clôturé cette douzième édition du Fesnac à Fatick.
Palmarès
Théatre
Troisième prix : Tambacounda
Deuxième prix : Fatick
Premier prix : Dakar
Danse
Troisième prix : Sédhiou
Deuxième prix : Dakar
Premier prix : Diourbel
Musique
Troisième prix : Matam
Deuxième prix : Tambacounda
Premier prix : Dakar
Peinture Arts visuels
Troisième prix : Kaffrine ex aequo avec Louga
Deuxième prix : Thiès
Premier prix : Dakar
Slam
Troisième prix : Saint-Louis
Deuxième prix : Tambacounda
Premier prix : Thiès
Conte
Troisième prix : Thiès
Deuxième prix : Kaolack
Premier prix : Diourbel
Prix locaux des artistes de Fatick
-Meilleur chasseur : Abdoulaye Ndiaye
-Meilleur conteur : Djiby Bongue Ndiaye
-Meilleur production littéraire : Ibrahima Diouf
-Meilleur conservateur : Cheikh Salmone Diouf
-Prix du cadre de vie : Samba
Par Abdoulaye DABO
LA CAN ENTRE PRISME ET REALITE
Des Lions, des Léopards, des Éléphants des Aigles. A côté de ces mastodontes de la brousse et du ciel, quelques espèces moins impressionnantes mais gardant leur côté dangereux. C’est le tableau nominatif qu’offre la Can.
Des Lions, des Léopards, des Éléphants des Aigles. A côté de ces mastodontes de la brousse et du ciel, quelques espèces moins impressionnantes mais gardant leur côté dangereux. C’est le tableau nominatif qu’offre la Can. Des noms totémiques, des appellations qui font allusion aux symboles des nations et des références culturelles. Au simple énoncé de ces noms que portent les équipes africaines, on se croirait dans le grand zoo du monde, dans une véritable faune où se côtoient et s’affrontent des animaux dans des combats mortels. C’est juste une image à laquelle renvoie l’attachement à des croyances, à l’histoire qui a marqué la vie des peuples africains dans le passé tous ces animaux. Pas plus. Ici, ce sont des footballeurs drapés dans leurs couleurs nationales et dopés par leurs hymnes nationaux qui se disputent un prestigieux trophée. Ici, la cible commune, c’est un ballon de foot. Lorsqu’on dressera la crinière quand on sortira les crocs qu’on serre les dents ou qu’on durcisse les trompes, il n’y a aucune inquiétude à se faire. C’est pour offrir un spectacle autour du football dans la pure tradition sportive comme en Europe. Comme en Amérique Latine ou en Asie.
La grande fête colorée qui fait vibrer tout un continent
Les courses poursuites, les sauts, les chutes, seront à mettre au compte de la conquête d’un ballon ou d’un but qui enflamme les foules et vous pousse vers la sublimation. Pas d’une proie à dévorer crue. Ce sont des athlètes qui écrivent toute une histoire. Celle qu’on écrit sur les pelouses et qui ne subit pas l’usure du temps et que la mémoire collective retient. C’est la version humaine et humanisée d’une grande fête colorée qui fait vibrer tout un continent au rythme des rencontres de football. La faune est sortie d’un simple cliché pour se muer en bande de conquérants les uns plus déterminés que les autres à la conquête d’un trophée, en une vitrine où sont exposées les meilleures équipes africaines. Un showroom qui attire de plus en plus de monde à travers tous les continents. Un événement sportif certes, mais de haute portée économique et touristique pour le pays organisateur et baromètre de l’avancée du football africain. C’est ça la réalité de la Can qui tranche d’avec tous ces noms qui, a priori, fait penser à autre chose.
LE DÉMARRAGE DE LA CAN EN CÔTE D’IVOIRE A LA UNE DE REVUE DE PRESSE DE L’APS CE SAMEDI
Tous les quotidiens dakarois parus ce samedi ont les yeux tournés vers la Côte d’Ivoire où l’équipe nationale de football défend son titre continental, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), dont le coup d’envoi sera donné cet après-midi.
Dakar, 13 jan (APS) – Tous les quotidiens dakarois parus ce samedi ont les yeux tournés vers la Côte d’Ivoire où l’équipe nationale de football défend son titre continental, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), dont le coup d’envoi sera donné cet après-midi.
‘’34e Coupe d’Afrique des nations de football : ça démarre aujourd’hui !’’, annonce le Soleil en manchette. Le quotidien national souligne que ‘’les autorités, le chef de l’Etat Alassane Ouattara au premier chef, ont mis les gros moyens pour réussir la plus grande Can de l’histoire’’.
Le journal indique qu’’’un spectacle grandiose est prévu au stade Ebimpé, avec une cérémonie d’ouverture de 18 minutes, suivie d’une prestation musicale de 5 minutes’’.
Sud Quotidien écrit qu’’’à quelques heures du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), les capitales économiques et administratives de la Côte d’Ivoire, Abidjan et Yamoussokro, sont plongées dans l’effervescence de la plus prestigieuse des compétitions sportives sur le continent’’, souligne le journal.
‘’Akwaba !’’, s’écrit le quotidien du Groupe Sud Communication en manchette, soulignant que cette 34e édition de la CAN est ‘’placée sous le sceau de l’hospitalité’’.
Le quotidien Enquête prévient que ‘’cette Can est partie pour être la plus disputée de l’histoire’’.
Le quotidien Record rassure sur l’état d’esprit de l’équipe nationale. ‘’Des Lions sereins et concentrés’’, titre en une le quotidien sportif. Le journal informe qu’ils ont ‘’tenu hier [vendredi]’’ leur troisième séance d’entrainement au terrain annexe du stade Charles Konan Banny.
Le journal Stades se préoccupe lui du dispositif d’attaque que le sélecteur national Aliou Cissé devra concocter face aux Scorpions. ‘’Qui à la pointe de l’attaque contre la Gambie ?’’, s’interroge le journal.
Il explique qu’après le forfait de Boulaye Dia, ‘’Aliou Cissé devra choisir entre Habib Diallo, Nicolas Jackson, Abdallah Sima ou Bamba Dieng pour démarrer à la pointe de l’attaque’’.
L’Observateur donne la parole à Pierre Lechantre, vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 2000 avec le Cameroun, lequel donne la recette pour éviter la malédiction du champion d’Afrique.
Le journal s’est aussi intéressé aux tenues des différentes sélections, évoquant ‘’une Can de haute couture’’.
En politique, L’As informe que ‘’le Conseil constitutionnel a rendu publique hier la liste provisoire des candidats qui vont compétir à la prochaine élection présidentielle’’. Le journal précise que 21 candidats ont ‘’franchi l’étape des parrainages’’.
‘’Les 7 +Sages+ valident tout le monde’’, informe à son tour Le Quotidien.
Commentant cette décision, Walfadjri estime que ‘’l’élection présidentielle du 25 février prochain va battre le record de participation’’. Et le journal pense que ‘’cette pléthore de candidats risque de faire l’affaire du premier ministre Amadou Ba, candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, s’il arrive à convaincre les frondeurs Aly Ngouille Ndiaye, Boun Abdallah Dionne et Mame Boye Diao de renoncer à leur candidature pour le soutenir’’.
DES FORMULES POUR RESOUDRE LES PROBLEMES DE LA SOCIETE
Nombreux sont ces écoliers qui se n’intéressent pas à cette discipline ô combien importante, surtout face aux défis actuels du changement climatique qui menace la survie de l’espèce humaine.
Pour certains, les mathématiques, c’est du charabia. Et dans la tête, c’est une discipline compliquée. Ce matin du 11 janvier, Seneweb a repris un article de Les Echos parlant d’un homme condamné pour corruption de mineure après avoir transformé les cours de Maths en «leçons sexuelles» avec une fille en classe de 4e. Et puis, du fait de son aspect théorique et abstrait, l’importance des mathématiques a toujours fait l’objet de débats du point de vue de son apport social. Cependant, si l’on en croit Hamidou Dathe, mathématicien et professeur titulaire de classe exceptionnelle à la Faculté des sciences et techniques de l’Ucad, les théories mathématiques aboutissent souvent à des applications concrètes dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie de l’homme, même si la vocation première des maths n’est pas de répondre à des défis de société. Bés bi pose l’équation de cette matière dans la société. Et les solutions qu’elle peut apporter.
MATHS, UNE DISCIPLINE A LA TRAINE DEPUIS LE LYCEE : LA RACINE DU PROBLEME
Les mathématiques sont la bête noire de la plupart des élèves au Sénégal. Nombreux sont ces écoliers qui se n’intéressent pas à cette discipline ô combien importante, surtout face aux défis actuels du changement climatique qui menace la survie de l’espèce humaine. Des élèves du lycée Blaise Diagne semblent confirmer cette thèse du fait de la rigueur que demande cette matière. Reportage…
En cette matinée de mercredi, ce n’est pas encore la grande affluence sur l’axe Fass-Point E-Colobane. La circulation est fluide. Les véhicules roulent convenablement dans tous les sens. Les piétons également n’éprouvent pas des difficultés pour traverser les différentes voies. Les automobilistes sont épargnés des embouteillages à cette heure. Le soleil n’est pas encore ardent ; la fraicheur matinale vit ses dernières heures avant de laisser la place au soleil de plomb qui sévit sur Dakar ces derniers jours. Sur la route menant vers le marché Colobane, c’est le même constat. Les va-et-vient des passants rythment les trottoirs de ce tronçon. A gauche, il y a le lycée Blaise Diagne. Le portail peint en couleur bleu ciel, le nom de l’établissement gravé en haut. Une petite ambiance se crée aux alentours de l’établissement. Des vendeuses de petit-déjeuner et de boissons fraiches se sont installées sous un grand arbre à côté de la grande porte. Il est 10h, l’heure de la récréation. Des groupes d’élèves en uniforme aux couleurs verte et rouge «assiègent» ces dames pour s’offrir une baguette de pain ou un sachet d’eau frais avant la reprise. Pendant ce temps, les uns dans la même livrée franchissent la porte de l’école pour rejoindre la cour, tandis que les autres en sortent pour rentrer chez eux. Voilée de teint clair et de taille moyenne, Astou Diédhiou, une des pensionnaires de l’école accepte d’aborder le sujet alors qu’elle voulait traverser le petit pont du Canal 4 pour rejoindre le quartier populaire de Fass. «Les maths, c’est trop difficile, un seul signe ou une virgule manque et ça fausse tout le calcul», a-t-elle réagi le sourire aux lèvres, montrant que cette discipline ne fait pas partie de ces favorites. Puis elle ajoute : «Malgré tout, je fais des efforts mais les résultats ne suivent pas. Je trouve que c’est compliqué et qu’il y a beaucoup de calculs».
«Les profs n’encouragent pas ceux qui ont des difficultés en maths»
Dans la cour de l’établissement, l’ambiance est au rendez-vous. Des groupes d’élèves se forment partout. Des discussions et des rigolades animent l’enceinte de l’école. Il a fallu une bonne dizaine de minutes pour trouver la bâtisse qui abrite l’administration du fait de l’immensité de cette école qui porte le nom du premier député africain élu à la Chambre des députés française en 1914. Ici, les bâtiments poussent comme des champignons. A quelques encablures du bâtiment administratif, sont assises Aïssatou et Ouly Diallo en train de discuter. Elles partagent la même classe, la seconde L J.
Selon elles, les mathématiques sont trop rigoureuses et difficiles, c’est pourquoi elles préfèrent se concentrer sur leurs matières dominantes telles que les langues et l’histoire et la géographie. Aïssatou, de son coté, pense qu’il y a une sorte de discrimination chez les profs de maths, car ils n’encouragent pas les élèves qui ont des difficultés. «En plus ils privilégient seulement ceux qui sont bons», a-t-elle renchéri. Les deux amies reconnaissent tout de même l’importance des maths, surtout face aux défis que pose le changement climatique. Non loin de là, se trouve un terrain où un nombre important d’élèves s’échauffent sous le regard du professeur d’éducation physique. Ils s’étirent puis font le tour du terrain tandis que quelques-uns sont assis aux alentours. C’est le cas de Seybani Konaté, trouvé en train de jouer sur son téléphone. Il est en classe de seconde S et contrairement aux autres, lui n’a pas de difficulté avec les maths, même s’il soutient que sa matière préférée est l’histoire et la géographie. Selon lui, c’est à cause de la paresse que certains n’aiment pas cette discipline. Pendant ce temps, le soleil est devenu plus ardent dardent ses rayons, et les élèves retrouvent petit à petit les salles de classe. Les cours se poursuivent graduellement. La cour de l’école se vide petit à petit, laissant la place au silence et quelques échos lointains provenant de certaines salles de classe.
APPORT DES MATHEMATIQUES UNE SOLUTION AUX NOMBREUSES EQUATIONS
A quoi servent les mathématiques ? Cette question pratiquement tout le monde se la pose. Il arrive même qu’elle se pose lors des réunions des grandes sommités de la discipline. Cette interrogation est peut-être liée, d’une part au caractère théorique et abstrait des mathématiques. Pourtant, pour certains intellectuels, elles ont une grande importance dans la vie en société. Même si cette discipline n’a pas pour vocation première de répondre à des défis de société, selon le Pr Hamidou Dathe, mathématicien de formation. Mais cette science, d’après lui, aide l’être humain à se développer, à se comporter d’une façon convenable par rapport à son environnement. Il ne se limite pas à ce début de réponse, il ira plus loin en affirmant que les mathématiques sont un «instrument irremplaçable de formation à la rigueur, au raisonnement, à l’intuition, à l’esprit critique et à l’imagination». Et toutes ces qualités réunies font de l’être humain un «citoyen modèle». Malgré toutes ces explications «métaphysiques», la réponse à la question semble incomplète car l’aspect concret et palpable constitue la pièce manquante du puzzle. Ce qui rend perplexes d’aucuns. Cependant, ces théories de mathématiques aboutissent toujours à long ou à court terme à des applications, selon le spécialiste. Par exemple, l’informatique, dérivée des mathématiques, à travers plusieurs paramètres, est en train, depuis quelques années, de jouer un rôle déterminant dans l’apport de solutions face aux défis actuels notamment le changement climatique, les problèmes de santé publique avec les épidémies et pandémies… L’objectif des mathématiques est d’améliorer les conditions de vie des populations.