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15 novembre 2024
LA FACTURE DES ADMINISTRATIONS A ATTEINT 71,6 MILLIARDS FCFA EN 2023
Cheikh Niane a souligné que l’urgence de mettre à l’échelle les différents projets et programmes en cours de développement avec l’AEME permettra de ‘’réduire plus amplement la facture d’électricité de l’État.
La facture d’électricité des administrations sénégalaises s’élevait à 71,6 milliards de francs Cfa, en 2023, a indiqué, lundi, le secrétaire général du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Cheikh Niane.
”Pour le cas spécifique des administrations, la facture d’électricité continue d’augmenter et a atteint 71,6 milliards de francs CFA en 2023’’, a-t-il fait savoir lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de renforcement de capacités des directeurs de l’administration générale et d’équipement (DAGE) et assimilés sur l’économie d’énergie.
Il a expliqué que l’objectif de cet atelier est de ”renforcer les capacités des DAGE et assimilés des ministères et structures publiques du Sénégal sur l’économie d’énergie et la réduction de la facture publique d’électricité”.
Selon lui, les consommations nationales d’électricité connaissent toujours ‘’des augmentations (…) avec 583 GWh de plus entre 2022 et 2023’’.
Cheikh Niane estime qu’il ”est très possible de contenir ces tendances à des niveaux beaucoup plus bas, avec le déploiement plus rapide de programmes d’envergure dans le domaine de l’électricité’’.
Il a signalé que le potentiel national d’économie d’énergie est évalué à environ ‘’36% pour notre pays, rien que sur le sous-secteur de l’électricité’’.
M. Niane a aussi relevé que le potentiel de réduction de la facture d’électricité de l’administration, avec seule l’optimisation des contrats d’abonnement est évalué à ‘’près de 15%’’.
Il a ajouté qu’en intégrant les autres mesures d’efficacité et de gestion énergétique, le niveau ”peut atteindre 40 à 45%’’.
Le secrétaire général du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a souligné que l’urgence de mettre à l’échelle les différents projets et programmes en cours de développement avec l’AEME (Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie) permettra de ‘’réduire plus amplement la facture d’électricité de l’État tout en rationalisant les consommations d’électricité de tous les acteurs pour lutter contre les gaspillages et les abus’’.
La déléguée générale de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME), Mame Coumba Ndiaye, a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de ‘’collaboration durable avec l’ensemble des administrations du pays pour mieux maîtriser les consommations et dépenses énergétiques’’.
‘’Elle constitue, selon Mme Ndiaye, une étape parmi tant d’autres à venir au regard des différents chantiers qui nous attendent dans ce domaine’’.
Le Premier ministre a présidé le 30 août dernier une réunion interministérielle où 17 décisions ”immédiates et à moyen terme” ont été prises pour la réduction de la facture d’électricité, a t-elle rappelé.
‘’L’atelier de ce jour s’inscrit dans cette dynamique d’application de ces décisions pour partager les différentes possibilités technologiques, comportementales de diversification et de gestion énergétique qu’offre la maîtrise de l’énergie pour répondre à ces préoccupations’’, a ajouté Mame Coumba Ndiaye.
SUNUBRT LANCE LA PHASE 2 AVEC SEPT NOUVELLES STATIONS
L’itinéraire de la ligne B1 compte désormais 21 stations, incluant les nouvelles, telles que Golf Sud, Police Parcelles Assainies, Scat Urbam, Liberté 5, Liberté 1, Dial Diop et la Grande Mosquée de Dakar.
SunuBRT annonce le lancement de la phase 2 de la mise en service progressive, avec l’ouverture de nouvelles stations et le déploiement de la ligne B2 semi-express, à partir de ce lundi 30 septembre 2024.
Sept nouvelles stations seront désormais opérationnelles : Grande Mosquée, Dial Diop, Liberté 1, Liberté 5, Scat Urbam, Police Parcelles Assainies et Golf Sud. En parallèle, la nouvelle ligne B2 semi-express, conçue pour offrir un trajet plus rapide, entrera en service et desservira uniquement sept stations clés : Papa Guèye Fall, Place de la Nation, Grand Dakar, Sacré-Cœur, Grand Médine, Dalal Jam et la Préfecture de Guédiawaye.
Selon un communiqué de SunuBRT, cette ouverture de nouvelles stations s’inscrit dans la deuxième phase du déploiement du Bus Rapid Transit (BRT). L’itinéraire de la ligne B1 compte désormais 21 stations, incluant les nouvelles, telles que Golf Sud, Police Parcelles Assainies, Scat Urbam, Liberté 5, Liberté 1, Dial Diop et la Grande Mosquée de Dakar.
De plus, le lancement de la ligne semi-express B2 offrira une alternative pour un trajet plus rapide, reliant des points stratégiques tels que Papa-Guèye-Fall à la Préfecture de Guédiawaye, en passant par des stations intermédiaires comme la Place de la Nation et l’hôpital Dalal Jam.
La mise en service de la ligne B2 entraînera la suppression de la ligne B1 Renfort (B1 Grand-Médine), permettant ainsi une optimisation du réseau de transport urbain. Ces évolutions témoignent de l’engagement de SunuBRT à améliorer la mobilité urbaine à Dakar, tout en offrant aux usagers une expérience de transport plus fluide, rapide et accessible.
MOUSTAPHA KÉMAL, UNE HISTOIRE TURQUE DE LA MODERNISATION
Atatürk (1881-1938) n’a dirigé la Turquie, en tant que président de la République, que sur une période de 15 ans. Sa présence reste pourtant toujours vivace dans la conscience populaire.
Ankara, 30 sept (APS) – Moustapha Kémal Atatürk (1881-1938) n’a dirigé la Turquie, en tant que président de la République, que sur une période de 15 ans. Sa présence reste pourtant toujours vivace dans la conscience populaire. Une preuve parmi tant d’autres de l’attachement et de la reconnaissance des Turcs à son action de modernisation du pays, plus de 80 ans après sa mort.
Dans la métropole d’Ankara, les grandes avenues, l’environnement verdoyant, comme les gratte-ciels qui se profilent et défilent le long des routes entrecoupées par endroits de parcs végétaux, donnent une idée du grand bond réalisé par la Turquie en matière d’infrastructures ces dernières décennies.
De la même manière, le visiteur peut se faire une idée de la détermination avec laquelle le pays cherche à se faire une place dans le cercle des nations qui comptent, dans une région très complexe comme le Moyen-Orient peut se prévaloir de bien des acquis, sur le plan religieux, politique comme géographique.
Si le style des véhicules apparaissant moins extravagant et semble parfois contraster avec le niveau de développement économique et social du pays, la qualité des routes renseigne sur le chemin jusque-là parcouru par la Turquie en matière de développement.
Le visiteur venant d’un contexte géographique et politique déterminé comme le Sénégal, où c’est la photo officielle du président de la République en exercice qui décore les bureaux de l’administration publique, fait la curieuse découverte qu’en Turquie, c’est plutôt l’image de Moustapha Kémal qui s’impose partout et à tout le monde.
L’ombre tutélaire d’Atatürk
La photo du président en exercice apparait très rarement à côté de celle du fondateur de la République turque. Comme si la stature de celui que l’on appelle Atatürk – le père de la Turquie moderne – est au-dessus de tout.
Son buste trône encore aujourd’hui dans les établissements scolaires, les institutions militaires et universitaires, comme dans les bâtiments touristiques et les entreprises médiatiques, des décennies après sa mort en 1938.
Statues et graffitis dédiés à sa mémoire sont partout présents dans les villes turques, de même que ses nombreuses représentations, en tenue militaire ou habillé en civil, jusqu’au sommet de certaines collines au sortir de la ville.
Ce qui attise plus que tout la curiosité du visiteur, en l’incitant à s’intéresser à la dimension singulière de celui dont la trajectoire imprègne grandement la vie des Turcs et structure leur conscience mémorielle.
Il n’a dirigé le pays que durant une quinzaine d’années, de 1923 à 1938, mais il apparait aujourd’hui que cette période a grandement déterminé l’avenir de la Turquie, au point que le nom de Moustapha Kémal a fini par donner le rythme de la marche d’un pays placée à la croisée des civilisations occidentale et orientale, de par son histoire et sa géographie.
L’omniprésence de cette personnalité charismatique renseigne sur le besoin, dans la plupart des pays, d’une figure emblématique, presque transcendantale, qui dépasse les clivages et dont la pensée et l’action poussent les citoyens à tout donner pour leur pays.
Interpellée devant une peinture moins familière du défunt leader, une consœur de l’agence de presse officielle Anadolu, ne put s’empêcher une digression en réponse à la question : who is this man in the photo ?
Entre autres commentaires, elle rappela que c’est la photo du père de la République de Turquie. Comme si se limiter à la seule réponse attendue à la question, en donnant juste le nom de celui qui était représenté par cette peinture, serait blasphématoire ou ne dirait pas grand-chose sur l’histoire et l’évolution du pays.
La littérature renseigne également que ce militaire passé à la postérité sous le sobriquet Kémal, qui veut dire en arabe littéral le parfait, a préféré la construction d’une République moderne au vaste empire ottoman qui a dirigé le monde musulman à partir du début du XIIIe siècle jusqu’à l’abolition du califat islamique en 1924 et la dislocation de ses territoires hétérogènes sous l’impulsion justement du kémalisme triomphant de l’époque.
La sortie d’Atatürk de la domination linguistique et culturelle de la civilisation arabe pour bâtir une identité islamique propre à son peuple est un peu à l’image de la construction somme toute inachevée de ce que l’on a voulu appeler l’islam noir en Afrique au Sud du Sahara.
Une sorte d’islam propre aux Subsahariens et qui serait moins orthodoxe et moins érudit. Moustapha Kémal Atatürk s’était ainsi évertué à encourager la scolarisation de ses concitoyens à partir de l’alphabet latin et non plus par les caractères arabes. Lui-même étant né dans les territoires de la Grèce actuelle, il se faisait photographier en train de donner des cours d’alphabétisation en langue latine.
Cohabitation entre religion et modernité
Son approche moderniste souvent considérée comme un cas d’école dans les parcours universitaires sur le réformisme dans le monde arabo-musulman se manifeste dans la rue à travers notamment l’habillement et l’attitude très à l’occidentale de la femme turque. Cette modernisation, d’autres diront une occidentalisation à outrance de la vie publique, s’accompagne d’un strict respect du culte. Dans plusieurs services visités, même des bâtiments militaires, le visiteur peut naturellement apprécier l’érection d’une mosquée, ou tout au moins d’une salle de prière aménagée pour ceux qui veulent pratiquer leur religion, sans encombrement ou difficulté.
Le linguiste passionné ou l’activiste convaincu de l’importance de la conscience historique ne peut qu’apprécier positivement le recours que les peuples peuvent faire à leur langue et fonds culturels pour bâtir leur hégémonie et faire face aux agressions culturelles et idéologiques de plus en plus marquantes dans le monde contemporain. Et cela, même si parfois, en dehors des lieux de grandes rencontres, comme les restaurants, les rédactions ou les universités, le visiteur devra s’attendre à subir la barrière linguistique.
C’est le cas par exemple d’un confrère du Djibouti qui, cherchant un renseignement dans un lieu marchant, a vu la satisfaction de voir un de ses compatriotes maîtrisant la langue du pays lui venir au secours et lui servir d’interlocuteur, par le plus heureux des hasards.
Son interlocuteur turc n’a pu s’empêcher une remarque qui peut être étonnante : “Pourquoi votre frère ne parle pas notre langue comme vous ?”.
La conversation avec des gens qui vous interpellent, certainement pour savoir si tout se passait bien dans votre séjour, finit très souvent dans un éclat de rire contagieux, devant l’impossibilité de continuer la communication.
L’arabophone peut tout au plus comprendre les mots qui reviennent le plus souvent : Merhaba, Teşekkür, dont la racine en arabe renvoie au fait de souhaiter la bienvenue à quelqu’un ou de lui dire merci. Tout se passe comme si votre interlocuteur chercherait à vous dire merci quand-même, malgré la barrière de la langue.
Une autre curiosité du pays concerne l’usage très répandu de la cigarette, sans différence d’âge et de sexe, qui fait que votre interlocuteur peut ostensiblement allumer sa cigarette électronique ou classique, au détour d’une discussion, sans avoir la courtoisie ou l’élégance de vous demander si vous étiez fumeur ou si la fumée vous insupporte. Il fait comme c’était naturel de fumer. Comme on se délecterait si naturellement de la très variée et appréciable cuisine turque.
2024 NOUVEAUX CAS DE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS RECENSÉS CHAQUE ANNÉE
Selon le Dr Guénoune, ‘’chaque année, il y a plus de 12 mille nouveaux cas de cancers au Sénégal, avec environ au total huit mille décès. En ce qui concerne le cancer du sein, il y a 1800 nouveaux cas chaque année avec 976 décès’’.
Mille trois cent douze personnes décèdent chaque année du cancer du col de l’utérus au Sénégal, où 2024 nouveaux cas sont enregistrés par an, a indiqué dimanche la présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), Dr Fatma Guéunoune.
‘’Le cancer du sein est le deuxième cancer après le cancer du col de l’utérus qui est le premier cancer avec 2024 nouveaux cas et 1312 décès chaque année’’, a révélé la présidente de la Lisca, au terme d’une randonnée pédestre marquant le lancement de la campagne ‘’Octobre Rose’’.
Cette randonnée pédestre a enregistré la présence du ministre de la Santé, Ibrahima Sy, et de Maimouna Dièye, ministre de la Famille et des Solidarités.
Selon le Dr Guénoune, ‘’chaque année, il y a plus de 12 mille nouveaux cas de cancers au Sénégal, avec environ au total huit mille décès. En ce qui concerne le cancer du sein, il y a 1800 nouveaux cas chaque année avec 976 décès’’.
‘’Au Sénégal, (…) tous sexes confondus, les cancers gynécologiques sont les premiers cancers. Le dépistage du cancer du sein passe par la mammographie. Il s’agit d’un examen graphique des seins qui permet de voir des tumeurs de très petite taille palpées à la main’’, ,a-t-elle expliqué.
La présidente de la Lisca demande à “toutes les femmes âgées de 40 ans de faire une mammographie tous les deux ans”. Elle estime qu’un tel examen “leur permet au moins de voir s’il n’y a pas de petites tumeurs”. “Nous demandons aussi aux femmes, à partir de 20 ans, (…) de faire l’auto-examen des seins’’, a-t-elle poursuivi.
Elle a rappelé que ‘’l’auto-examen des seins est un examen (…) gratuit” que les femmes doivent faire ”dès 20 ans, après l’apparition des règles’’.
Le Dr Guénoune appelle les populations à accompagner les malades de cancer, signalant que ‘’la Lisca est en fin de ressources’’.
‘’Nous avons environ 400 femmes qui sont sur la liste d’attente pour une prise en charge au niveau de la Lisca. Nous avions fait un téléthon en 2022 qui nous a permis d’avoir plus de 200 millions de francs Cfa, mais nous avons dépensé plus de 220 millions de francs Cfa pour prendre en charge 830 malades’’, a-t-elle souligné.
par Lamine Fall
AMADOU MAKHTAR MBOW, SCOUT TOUJOURS
La contribution peu connue de Makhtar Mbow « Ecureuil actif » était sa participation au mouvement scout. Avec la majorité des routiers et des responsables, ils réclamaient une accélération du processus d'indépendance par rapport aux EDF
Acteur majeur de l'Histoire du scoutisme en Afrique, Ousmane Thiané Sar, connu sous le nom de "Sanglier zélé", fonde en 1938 à l'École Normale William Ponty, à Sébikhotane. Le Groupe local Pontyville, qui compte plusieurs unités, et c'est grâce à lui qu'un pontyn sur deux a franchi le pas vers le scoutisme.
De cette manière, la contribution peu connue d'Amadou Makhtar Mbow « Ecureuil actif » était sa participation au mouvement scout. Avec la majorité des routiers et des responsables, ils réclamaient une accélération du processus d'indépendance par rapport aux EDF (Éclaireurs de France) tout en appelant, dans des motions de congrès, les autorités à mettre fin aux guerres coloniales fratricides qui touchaient surtout la jeunesse, qui est la force vive des Nations.
À cette époque, l'École Normale William Ponty de Sébikhotane était connue pour former tous les cadres de l'administration, des instituteurs (d'où son nom d'École Normale), des candidats à l'École de médecine et de pharmacie Jules Carde, des candidats à l'École de vétérinaire ou supérieure de technique de Bamako... Ceux-ci, de toutes ethnies et de toutes croyances, étaient des habitants des territoires de l'AOF (Afrique occidentale française) et même de l'AEF (Afrique équatoriale française).
Parmi eux se trouveront de nombreux hommes d'État, diplomates de carrière, enseignants brillants, médecins de renom : Bakary Djibo, professeur Assane Seck, Abdoulaye Albert Ndiaye, Baffa Gaye, Dr Thianar Ndiaye, Thierno Souleymane Diop, Abdoulaye Seck dit Douta, Sidi Mohamed Ould Déyine, Professeur Papa Kouaté, Demba Bèye, Macodou Diène, Bocar Cissé, Ibrahima Ahmadou Sangho, Arona Sy, Mody Diagne, Malick Thioye, Séga Gueye, Abdoulaye Diallo, Dr Lamine Sine Diop, Abo Damadia, Kassory Bangoura, Paul Zoukou Bailly, Issa Diop, Alassane Diop, Dr Brelotte Sow, Dr Papa Gaye, Dr Abdourahmane Kélétigui, Edouard Coll, Lompolo Koné, etc.
Au cours de la période de décolonisation, la majorité des membres du scoutisme laïque, qui est un mouvement d'éveil de conscience et de prise de responsabilités, seront parmi les principaux dirigeants des divers partis politiques, mouvements de jeunesse ou syndicats, parmi lesquels on pouvait mentionner, entre autres : Ousmane Thiané Sar, Ouézzin Coulibaly, Majhemout Diop, Amadou Makhtar M’Bow, Abdoulaye Ly, Abdoulaye Gueye-Cabri, Assane Seck, Ibrahima Sangho, Bocar Cissé, Alassane Diop, Bakary Djibo, Saër Gaye, Baffa Gaye, Kassory Bangoura, Issa Diop, Mody Diagne, Ali Bocar Kâne, Alioune Badara Paye, Tibou Tounkara, Boubacar Diallo Telli, Abel Goumba, Abdoul Maham Bâ, Mamadou Marone, Amadou Ndéné Ndaw, Malick Diop, Mbakhane Ndaw, Cheikh Dé Thialaw Dieng, Bara Goudiaby etc.
Avec Ousmane Thiané Sar, Amadou Makhtar Mbow et d’autres frères éclaireurs avaient initié entres autres à St-Louis un projet d’auto-construction populaire appelé communément « Cité castors ». Pa Mbow comme l’appelé affectueusement certains, avait servi sa communauté, son pays, l’Afrique et le monde. Pour paraphraser quelqu’un, « il est resté à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît. Inusable militant de la cause humaine, du tiers-monde et des valeurs de la République pour lesquelles il donnera jusqu’à sa santé ».
LE THIÉBOU DIEUNE DEVIENT UN LUXE
La cherté des denrées alimentaires et la rareté du poisson frais transforment le quotidien en un combat pour la survie
Le plat national sénégalais, le «Thiébou dieune», n’est plus accessible à n’importe qui depuis quelque temps. Les ménagères indexent la cherté des denrées et du poisson frais devenu d’ailleurs rare sur le marché du Sénégal oriental.
Un tour effectué au marché de Kothiary a permis de se rendre compte de la difficulté rencontrée par les pères et mères de famille pour faire bouillir la marmite. Dans cette contrée située dans le département de Goudiry, région de Tambacounda, le panier de la ménagère subit une tension inflationniste indescriptible, témoigne S. Sow, une dame trouvée devant l’étal d’une vendeuse de légumes. Pendant que l’argent se raréfie, les prix des denrées flambent, soutient Mme Sow. «Jadis, je venais avec 2000 francs au marché, j’arrivais à faire mes provisions. Aujourd’hui, tel n’est plus cas, à cause du renchérissement des prix des légumes. Le kilogramme d’oignon coûte ici, à Kothiary, 800 francs, la pomme de terre 1000 francs Cfa. Alors qu’habituellement, leurs prix n’avaient jamais dépassé 500 francs, quelle que soit la crise. Les autres denrées, n’en parlons même pas. Il y a moins de 3 mois, le sac d’oignon s’échangeait à 8000 ou 7000 francs. Aujourd’hui, il est vendu à 19 000 francs, soit plus du double», explique Nogaye Fall, une autre ménagère tout atterrée par la cherté des prix.
Ce qui fait que préparer un bon plat de «Thiébou dieune» coûte les yeux de la tête. «Il faut aujourd’hui casquer entre 8 et 10 mille francs Cfa pour arriver à présenter un bon plat de «Thiébou dieune»». «Tout est cher actuellement. L’oignon, la pomme de terre, le piment, la carotte, le manioc… aucune denrée n’a connu de baisse de prix. Tout a flambé», s’est égosillée Nogaye. Pire, poursuit-elle, «compte tenu de sa rareté, le poisson est devenu inaccessible. Il n’est pas à la portée de toutes les bourses. Seul le «Yaboye» (sardinelle : Ndrl), est accessible. Mais à quel prix ? Trois «Yaboye» coûtent 500 francs. Et, même ceux-là, ce sont de tout petits poissons. S’agissant des gros poissons, il faut au minimum débourser 2000, voire 3000 francs Cfa, pour s’en procurer. L’équivalent de ma dépense quotidienne. Nous sommes fatiguées», peste Mme Fall.
Un autre tour à l’étable du boucher. Là aussi, c’est quasiment la même situation. Outre la cherté du prix du kilogramme, les femmes se plaignent de la qualité. Le kilogramme de viande est vendu à 3000 francs, informe,Sène, l’un des bouchers du village. Il était auparavant vendu à 2000 francs, ensuite 2500. «Aujourd’hui, il faut débourser 3000 francs Cfa pour avoir de la viande», a soutenu Awa Magou, trouvée sur place.
Pire, la qualité laisse à désirer. «Ce sont de rachitiques bœufs qui sont égorgés et mis en vente. Nous n’avons pas le choix. Les bœufs de qualité sont acheminés à Dakar et dans les autres régions de l’intérieur du pays. Nous sommes vraiment fatiguées», martèle-t-elle.
Les consommateurs appellent ainsi les nouvelles autorités, en qui ils avaient fondé un grand espoir, de bien veiller sur les prix des denrées alimentaires. «Le gouvernement doit trouver une solution à la situation que nous vivons. Même pour le riz et l’huile, seuls ceux qui achètent en gros ont senti une légère baisse. Nous achetons dans le détail, nous n’avons senti aucune baisse», fulmine-t-elle. Et pourtant, il a été annoncé que des volontaires allaient être recrutés pour faire appliquer la mesure de la baisse. Malheureusement, rien n’est fait, s’est désolée la bonne dame.
DE LA DIFFAMATION EN POLITIQUE
LU POUR VOUS - Cette arme stratégique est devenue un levier destructeur, notamment dans le cas de La France insoumise et de son fondateur Jean-Luc Mélenchon, accusés faussement d’antisémitisme
(SenePlus.com) - L’article « L’Art de la diffamation politique » de Serge Halimi et Pierre Rimbert, paru dans Le Monde diplomatique en octobre 2024, s’attaque à une problématique centrale dans les débats politiques contemporains : l’utilisation de la diffamation comme arme stratégique pour discréditer les opposants politiques. À travers une analyse détaillée et éclairante, les auteurs montrent comment cette tactique est devenue un levier destructeur, notamment dans le cas de La France insoumise (LFI) et de son fondateur Jean-Luc Mélenchon, accusés faussement d’antisémitisme. En dépit du manque de preuves tangibles, cette campagne de dénigrement a eu des conséquences lourdes sur l’image et la légitimité du premier parti de gauche en France.
La construction d’une accusation infondée
L’article s’ouvre sur le contexte politique des élections législatives du 7 juillet dernier, où le Nouveau Front populaire (incluant LFI) a remporté 193 sièges sur les 577 de l’Assemblée nationale, surpassant la coalition présidentielle (166 sièges) et le Rassemblement national (RN), qui s’est allié avec la droite (142 sièges). Malgré ce succès électoral, un premier ministre issu du parti Les Républicains (LR), Michel Barnier, a été nommé à la tête du gouvernement par le président Emmanuel Macron. Ce dernier a formé un cabinet minoritaire avec le soutien de la droite, une alliance qui contredit les résultats des urnes. Halimi et Rimbert notent que cette « dissonance entre le vote des Français et sa représentation politique est devenue habituelle » dans un paysage politique où les manœuvres électorales contournent de plus en plus les voix populaires (Le Monde diplomatique, octobre 2024).
La clé de cette situation politique réside dans une campagne médiatique et politique visant à discréditer Jean-Luc Mélenchon et LFI en les associant à l’antisémitisme. Cette accusation, qualifiée par les auteurs de « mensonge politique », a permis d’ostraciser un des plus grands partis de gauche, tout en réhabilitant l’extrême droite, réputée pour ses positions historiques antisémites. Les auteurs rappellent l’ampleur de la charge diffamatoire, illustrée par les propos de Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo, qui, sur Europe 1, a déclaré le 2 septembre 2024 : « Que croit la bande de Mélenchon ? Qu’on va regarder s’installer dans les ministères des antisémites et des copains d’antisémites comme des vaches regardent passer des trains ? » Cette rhétorique incendiaire, poursuivent Halimi et Rimbert, vise à alimenter la peur et à dresser une barrière infranchissable entre LFI et le reste de l’échiquier politique.
Les effets politiques d’une diffamation
L’un des aspects les plus frappants de cette campagne, notent les auteurs, est la manière dont elle a permis de normaliser et même de légitimer la montée de l’extrême droite en France. Selon Halimi et Rimbert, cette opération a réalisé trois objectifs simultanément : « ostraciser le premier groupe parlementaire de gauche, réhabiliter l’extrême droite (qui aurait cessé, elle, d’être antisémite) et justifier la mise à l’écart de la coalition qui comptait le plus grand nombre d’élus ».
Là réside l’ironie de cette manœuvre politique. Alors que LFI est attaquée pour des accusations infondées d’antisémitisme, le Rassemblement national, autrefois paria politique pour ses positions antisémites et racistes, est progressivement réhabilité et intégré dans la normalité politique. Halimi et Rimbert montrent que cette inversion des rôles sert à affaiblir la gauche tout en renforçant les forces conservatrices et d’extrême droite. Cette stratégie, expliquent-ils, s’appuie sur un usage délibéré de la « fausse information », un phénomène que les autorités françaises s’efforcent de combattre dans d’autres contextes (par exemple lorsqu’il s’agit de désinformation en provenance de Moscou ou des États-Unis sous Donald Trump), mais qu’elles tolèrent ici en raison de ses bénéfices politiques immédiats.
L’accusation d’antisémitisme, soulignent Halimi et Rimbert, n’est pas une simple attaque rhétorique. Elle a des répercussions concrètes sur le paysage politique français. Elle permet de justifier la mise à l’écart de LFI, un parti qui, en raison de sa forte représentation à l’Assemblée nationale, aurait pu prétendre à une part importante du pouvoir législatif. Au lieu de cela, LFI est présentée comme une menace pour la démocratie, et des figures comme Philippe Val appellent à les « chasser des ministères de la République », en leur promettant de « vivre l’enfer » jusqu’à ce qu’ils quittent la scène politique.
Une manœuvre politique hypocrite
Les auteurs dénoncent également l’hypocrisie derrière ces accusations d’antisémitisme. Ils montrent que la violence de la charge contre LFI n’est pas justifiée par des faits tangibles, mais par une volonté de réduire au silence une opposition politique gênante. « La violence de la charge contre LFI, combinée à l’absence d’éléments irréfutables permettant de la justifier, donne le vertige », écrivent-ils. Cette utilisation abusive de l’antisémitisme comme arme politique, soulignent-ils, reflète une tendance plus large dans la politique contemporaine, où les débats idéologiques sont de plus en plus remplacés par des attaques diffamatoires visant à détruire des adversaires.
Ce processus est particulièrement pernicieux dans le cas de LFI, un parti qui s’est constamment opposé au racisme et à l’antisémitisme. En liant faussement LFI à des idéologies antisémites, la campagne diffamatoire cherche non seulement à discréditer le parti, mais aussi à délégitimer toute forme de contestation politique venant de la gauche. Halimi et Rimbert affirment que ce type d’accusations est une arme puissante dans le champ politique : elle permet de détourner l’attention des vrais débats et de saper la crédibilité des mouvements progressistes.
La rhétorique maccarthyste du XXIe siècle
L’une des conclusions les plus puissantes de l’article réside dans la comparaison faite par les auteurs entre cette campagne diffamatoire et le maccarthysme des années 1950 aux États-Unis. À l’époque, des accusations infondées de sympathies communistes étaient utilisées pour réduire au silence des personnalités publiques, des intellectuels et des politiciens. De la même manière, l’accusation d’antisémitisme devient aujourd’hui un outil pour marginaliser les voix de gauche et empêcher toute remise en cause du système en place.
Halimi et Rimbert soulignent également les dangers pour la démocratie de cette dérive rhétorique. En réduisant le débat politique à des accusations infamantes, on empêche toute discussion rationnelle et nuancée sur les enjeux de fond. Cela fragilise non seulement les partis ciblés, mais aussi l’ensemble du débat démocratique. Cette instrumentalisation de l’antisémitisme pour des fins politiques érode la confiance du public dans les institutions et affaiblit la lutte réelle contre le racisme et l’antisémitisme.
En conclusion, « L’Art de la diffamation politique » est un article percutant qui dénonce avec force l’usage cynique de la diffamation dans le débat politique contemporain. En se concentrant sur le cas de La France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon, Serge Halimi et Pierre Rimbert offrent une analyse convaincante des mécanismes de marginalisation politique et des dangers que cela représente pour la démocratie. La manière dont les accusations d’antisémitisme sont manipulées à des fins politiques ne doit pas seulement être perçue comme une attaque contre un parti particulier, mais comme un symptôme d’un mal plus profond qui mine le débat démocratique dans son ensemble.
Cet article est un appel à la vigilance face à ces pratiques et un rappel que la démocratie repose avant tout sur la possibilité d’un débat ouvert, honnête et basé sur des faits. Lorsque ce débat est remplacé par des accusations mensongères et infondées, c’est toute la démocratie qui est en danger.
AU CŒUR DU CALVAIRE DES FEMMES DU DELTA DU SALOUM
A l’île Mar Lodj, les femmes sont doublement impactées par les changements climatiques et l’exploitation du pétrole de Sangomar. La communauté, plus particulièrement les femmes qui se nourrissaient des produits halieutiques, est dans le désarroi.
Dossier réalisé par Mame Diarra DIENG |
Publication 30/09/2024
Le Delta du Saloum est compris dans le bassin versant du fleuve Saloum qui comporte deux principaux bras. Il s’agit de Diomboss et Bandiala. Formé d’îlots, le Delta présente des chenaux bordés de mangrove. En plus de la zone marine, une partie continentale occupée par des forêts sèches, des savanes et des terroirs agricoles fait aussi le décor. Le site englobe des canaux d'eau saumâtre et près de 200 îles et îlots, des mangroves, un environnement maritime Atlantique et une zone boisée sèche. Cette belle description du paysage et du cadre est aujourd’hui, hélas, un souvenir. Et comme cause, le changement climatique et l’exploitation du pétrole de Sangomar. Les femmes y souffrent le martyre.
Le delta du Saloum est niché au Centre-Ouest du Sénégal entre la ville de Joal-Fadiouth au Nord, la République de Gambie au Sud et l’océan Atlantique à l’Ouest. Après plus de trois heures de route, nous sommes arrivés à Ndagane, une pirogue s’est accostée pour nous amener à l’île de Mar Lodj. Bien installés, la pirogue a pris le départ avec un bras de mer un peu agité. Tout au long du trajet, nous apercevons les campements qui ornent le décor mais il y a un fait marquant qui attire notre attention, ce sont des maisons R+ en construction aux abords. 20 mn après, nous voilà à l’île Mar Lodj. Ici les femmes sont doublement impactées par les changements climatiques et l’exploitation du pétrole de Sangomar. La communauté, plus particulièrement les femmes qui se nourrissaient des produits halieutiques, est dans le désarroi. La ressource se fait rare.
Regroupées au sein d’une maison, une natte étalée au milieu de la cour entourée de chaises, les femmes transformatrices de l’union locale de Mar Lodj racontent les problèmes auxquels elles font face. Les visages fatigués par la longueur de la journée. Elles ont fait plus de 8 heures à la recherche de propagules qu’elles doivent cultiver le lendemain pour avoir des mangroves dans quelques mois.
Animatrice communautaire au sein de l’union locale des femmes transformatrices de Mar Lodj, Ndiémé Ndom est nostalgique des années 90 où les ressources halieutiques étaient abondantes. «Ce qu’on trouvait auparavant dans le delta du Saloum, on ne le trouve plus. Ces produits sont devenus rares. La rareté des produits halieutiques est liée au changement climatique. Mais il y a aussi l’exploitation du pétrole de Sangomar qui a beaucoup dérangé l’écosystème dans la zone», se désole-t-elle.
A l’en croire, le changement climatique a frappé fort sur les mangroves. «On peut dire que la rareté de ces produits est liée aux aléas climatiques. Mais il y a aussi l'exploitation du pétrole de Sangomar qui a beaucoup dérangé dans la zone. Parce qu'il y avait un navire qui était dans les boulons, ils ont creusé les boulons de la plateforme jusqu'à Foundiougne, pour que les bateaux puissent passer et amener le produit brut. Le mouvement des moteurs et de la plateforme a fait fuir tous ces poissons. Maintenant, on ne trouve plus de poissons», explique-t-elle. Les souvenirs restent intacts. Par exemple, elle raconte, nostalgique : «avant l’exploitation du pétrole, on achetait un kilo de poissons au moins à 200 francs. Maintenant, le plus petit poisson, on l'achète à 2000 francs. Donc on n'a plus de produit. Là où la plateforme est installée est une zone poissonneuse. On l'a interdit aux pêcheurs». Se désolant du fait que les pêcheurs sont d’ailleurs les plus touchés, souvent ils n’ont même pas quoi assurer la ration familiale. «Si on a des difficultés à bien manger, à plus forte raison,, comment procéder à la vente voire la transformation ?» argue-t-elle. Elle persiste : «on est vraiment impacté avec les aléas climatiques et l'exploitation du pétrole de Sangomar». Certaines ressources ont certainement disparu. «Ce qu'on trouvait dans le Delta du Saloum comme les moules, les crabes, les huîtres, les crevettes, les poissons, on ne les trouve plus. Maintenant, ça devient rare, toutes les femmes étaient actives, selon elle, mais maintenant, tout le monde est assis. Personne ne va plus en mer ». 80% des jeunes ont tenté l’émigration clandestine Interpellé sur l’absence des jeunes dans la localité, Ndiémé Ndom annonce que 80% des jeunes de la localité sont allés vers l'émigration clandestine. «Il n’y a plus de jeunes de la zone. Il y a deux semaines, il y a trois pirogues qui ont quitté la zone pour aller vers l'émigration. Il y a deux pirogues qu'on ne trouve pas, jusqu'à présent, il y a plus de trois semaines qu’on n'a pas d'informations. On ne sait pas s’ils sont arrivés en Espagne ou s’ils sont morts. Nous n’avons pas d'informations», s’inquiète-t-elle. Poursuivant son propos, elle affirme qu’il n’y a plus de jeunes dans les villages, toutes les pirogues sont en haute mer. «Il n'y a plus de pêcheurs, encore moins de jeunes et ils sont partis à cause de ces dérangements».
L’ACCAPAREMENT DES TERRES PAR LES ETRANGERS
Hormis, l’exploitation du pétrole et les effets du changement climatique, Mar Lodj fait face à l’accaparement des terres par les étrangers. Membre de l’union locale des femmes transformatrices de Mar Lodj, c’est avec le cœur gros que Binta Sarr souligne le bradage des terres par les étrangers qui s’activent dans l’exploitation du pétrole. «Des étrangers achètent des terres ici à de vils prix auprès de populations démunies qui ne mesurent pas l'ampleur et les enjeux fonciers dans cette localité. Alors que nous avons besoin de foncier pour l’agriculture afin de nourrir nos enfants. Les multinationales sont installées et construisent des villas dans la localité. Tout le long de l’île, on voit des constructions qui appartiennent aux étrangers», indique-t-elle. Sur le même volet, elle note que la façon dont les terres sont bradées est inacceptable. En plus, elle affirme que les lois sur l’impact environnemental ont été violées. Trouvée au niveau du site de Dioham, Maya Dione explique l’importance du reboisement de la mangrove. «Le reboisement a commencé depuis plus de 10 ans et permet non seulement de freiner l’avancée de la mer, mais aussi de reconstruire un écosystème pour la reproduction des produits halieutiques. Des hectares de terres sont déjà reboisés en mangrove dans la zone. C’est au niveau des palétuviers reboisés en 2014, qui récoltent les propagules que nous repiquons. Maintenant nous faisons de l’ostréiculture», informe-t-elle.
LE CHANGEMENT D’ACTIVITES COMME ALTERNATIVE
A cause des aléas climatiques, la mangrove s'est dégradée. « Nous ne sommes pas des salariés. On allait en mer pour chercher de quoi manger, de quoi vendre, pour aller au moins nous occuper de la santé, de l'alimentation, du social, de l'habillement de la famille. Et maintenant, on ne l'a plus. Nous avons changé d'activité. Nous avons fait la formation à la saponification, le savon liquide, le savon et pour la transformation des céréales parce que nous sommes à moitié insulaire et à moitié terrestre parce qu'on fait l'agriculture. Nous nous sommes rabattus vers ça et nous le faisons avec notre matériel rudimentaire. Parce qu'on n'a pas d'unité de transformation», souligne-t-elle avant d’ajouter que ce que nous voulons, c’est explorer la transformation de céréales, de saponification et autres. «Il y a beaucoup d'activités que nous pouvons faire. Parce qu'on ne peut plus dépendre de cette mer qui n'a plus rien, qui est dérangée, qui n'a plus de produits. On ne trouve plus rien dans le Delta du Saloum. Nous ne travaillons plus».
ABSENCE D’ELECTRICITE ET D’INFRASTRUCTURES SANITAIRES ADEQUATES
En plus d’être envahis, la plupart des îles du delta du Saloum n’a pas d’électricité. C’est le cas de Mar Lodj où la nuit, c’est l’obscurité et il y a aussi le manque d’eau. Dans une autre île, Mar Wadjié, il n’y a même pas de poste de santé.
LUMIERE SYNERGIE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN RESCOUSSE
Fort de tous ces constats, l’Ong Lumière Synergie pour le développement (Lsd) est venue à la rescousse des communautés surtout des femmes pour les appuyer. Chargée de projet à Lsd Aby Dia estime que dans le contexte de l'exploitation du pétrole de Sangomar, nous soutenons les communautés riveraines de la plateforme pour les sensibiliser sur l'exploitation du pétrole, mais aussi les accompagner dans le processus. «Nous sentons que les communautés n'ont pas beaucoup d'informations concernant cette exploitation et il y a beaucoup d'enjeux, surtout les risques avec les changements climatiques». Elle soutient qu’en outre, il y a des impacts négatifs par rapport à l'exploitation du pétrole, ça peut poser problème. «Mais si toutefois leur préoccupation est prise en compte, ça peut porter ses fruits, d'autant plus qu'elles connaissent la nature mieux que quiconque. Donc il faut les impliquer dans tout ça, éviter qu'il y ait des dégâts qu'on ne souhaite pas du tout. Mais on exhorte l'État du Sénégal à encadrer cette exploitation, que l'entreprise le fasse de manière responsable, mais aussi travailler sur la redevabilité. Parce que si une exploitation de cette envergure se passe dans une zone, on estime qu'il peut y avoir un développement. Et un développement ne peut pas durer si les communautés ne sont pas impliquées», soutient Mme Dia. Elle déclare qu’il y a trois cargaisons qui ont rejoint l'Europe et l'Asie. «Mais aussi, on a eu écho qu'il y a un 24ème puis, ça c'est des aspects techniques, mais c'est une information qu'on a eue à travers nos recherches. Et que les communautés n'ont rien compris dans ces détails-là. Donc il faut les informer, c'est un minimum», suggère-t-elle. Ndiémé Ndong confirme qu’elles ont reçu un appui de Lsd, «et ce n'est pas la première fois. LSD est en train de nous accompagner, à changer vers une autre tournure pour faire une autre exploitation, une autre transformation rationnelle. Parce qu'on a fait une expérimentation sur l'ostréiculture (élevage des huîtres).
DECONSTRUIRE LES RECITS POUR MIEUX COMPRENDRE
Dans le cadre du projet Opportunities, la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en partenariat avec le théâtre Royal Flamand Kvs, a présenté, ce vendredi, la pièce théâtrale intitulée «Hannibal», une pièce qui aborde l’émigration clandestine
Dans le cadre du projet Opportunities, la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en partenariat avec le théâtre Royal Flamand Kvs, a présenté, ce vendredi, la pièce théâtrale intitulée «Hannibal», une pièce qui aborde la thématique de l’émigration clandestine. Ce projet, qui rassemble des chercheurs, des Ong et des professionnels du théâtre, vise à offrir une perspective géographique et transculturelle large sur la «migration, l’émigration et l’immigration», mais aussi un «aperçu» des différentes politiques migratoires en termes de pays d’origine, de pays d’arrivée et de principales destinations de la migration.
La Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en partenariat avec le théâtre Royal Flamand Kvs, a présenté, ce vendredi à Sorano, la pièce théâtrale intitulée «Hannibal», qui présente la migration comme un phénomène de tous les siècles et qui montre en même temps qu’il faut voir les deux côtés de l’histoire. «De toutes les conversations que nous avons eues, nous revenons toujours à la même histoire : l’Afrique et l’Europe doivent créer un récit commun autour de la migration sur un pied d’égalité.» Telle est la conviction des membres du projet Opportunities, un consortium international dédié aux questions migratoires.
En conférence de presse mercredi dernier, Aly Tandian, directeur du Laboratoire d’études et de recherches sur le genre, l’environnement, la religion et les migrations (Germ) de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, et Cie ont soutenu que la question des migrations est l’un des grands enjeux du 21e siècle. Mais malgré cela, sa légitimité est «fragile», voire «contestée», alors que les migrations internationales ont été considérées, dans le rapport du Programme mondial des Nations unies pour le développement, comme un facteur «essentiel du développement humain». Et disent-ils, «les opinions publiques et les gouvernements peinent souvent à accepter certaines réalités telles que l’objectif du vivre-ensemble dans un monde cosmopolite, la nécessité de revisiter la citoyenneté ou encore l’influence des Etats de départ dans la gestion des migrations». Face à cette situation, ajoutent-ils, « les politiques migratoires sont souvent en décalage par rapport à la réalité des flux».
D’après eux, les nouveaux enjeux tels que le changement climatique, l’urbanisation galopante de la planète autour de mégapoles, la part des moyens d’information ne cessent de tracer les grandes tendances des migrations futures. «Un bras de fer est souvent engagé entre les pays de départ et les pays d’installation, peu désireux de sacrifier une part de leur souveraineté dans ce domaine emblématique du contrôle des frontières, au prix de milliers de morts et de violations quotidiennes des droits de l’Homme. C’est autour de ces paradoxes que se déclinent les migrations, dans leur diversité et leur complexité. Et le Sénégal n’échappe pas à ces paradoxes, car il est confronté à de nombreux défis liés aux migrations. Un défi se pose chaque jour sur les côtes sénégalaises : les jeunes partent et beaucoup périssent.» Et à en croire Oumar Sall, auteur et critique, il y a l’impression que tout ce qui a été fait jusqu’ici ne sert à rien. «Le mal est profond. On a l’impression que rien ne bouge. Il n’y a pas encore deux ou trois mois, si on fait le cumul des nombres de jeunes qui ont péri en mer, c’est énorme», déplore-t-il. De son côté, le directeur du Théâtre national Daniel Sorano estime qu’il est important de s’arrêter un moment pour évaluer tous les projets et initiatives qui ont été lancés sur la question de la migration. «Le phénomène de l’émigration clandestine persiste», a dit Ousmane Barro Dione, tout en soulignant qu’à travers cette pièce de théâtre Hannibal, le maximum de Sénégalais seront «sensibilisés». De son avis, le meilleur facteur pour sensibiliser les populations, du point de vue culturel, «ne peut que passer par le théâtre».
«La migration, c’est un problème d’humanisme»
Une idée que partage Aly Tandian, directeur du Germ de l’université Gaston Berger de Saint-Louis. A l’en croire, ce projet Opportunities, comme son nom l’indique, est une opportunité pour le Sénégal de lutter contre l’émigration clandestine. «C’est une chance pour le Sénégal d’accueillir le groupe Kvs. Ce projet nous aide à déconstruire, à avoir une idée de la migration. Il donne aussi l’opportunité d’avoir un enrichissement mutuel, un dialogue commun, une compréhension et une conversation égales», explique-t-il, tout en soulignant que la migration, ce ne sont pas seulement des questions de transfert d’argent. «La migration, ce sont des questions de souffrance, des espaces qui sont traversés, un capital immatériel qui est obtenu, c’est également l’absence ou la présence d’une politique migratoire», analyse-t-il. Chercheur à l’université Gaston Berger de SaintLouis, il rappelle que depuis plusieurs années, l’Etat du Sénégal s’est mobilisé, mais «malheureusement la réponse n’est pas encore trouvée». Abondant dans le même sens, le Directeur artistique de Kvs Bruxelles, Michael De Cock, dira également que la migration, c’est un problème d’humanisme et d’égalité, de dialogue entre humains. «Ce n’est pas un problème sénégalais ni africain, c’est un problème mondial. Donc, ça dépasse largement l’anecdotique», a-t-il indiqué.
Pour rappel, le projet Opportunities rassemble 8 partenaires européens d’Autriche, de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Italie, des PaysBas, du Portugal et de Roumanie, ainsi que 3 partenaires africains du Ghana, du Sénégal et de la Mauritanie. Et selon une note remise à la presse, grâce à la collaboration transnationale entre partenaires européens et africains, le projet offre non seulement une perspective géographique et transculturelle large sur la migration, l’émigration et l’immigration, mais il donne également un aperçu des différentes politiques migratoires en termes de pays d’origine (Ghana, Sénégal), de pays de transit (Italie, Mauritanie, Roumanie), de pays d’arrivée (France, Portugal) et de principales destinations de la migration (Belgique, Allemagne, Autriche). L’objectif principal de cette collaboration interdisciplinaire, selon eux, est d’initier des changements d’attitude et de perspective sur les discours dominants sur la migration dans la sphère publique européenne.
DEMBA BA DEGOUPILLE !
Face à la colère montante des acteurs du football, et principalement des joueurs qui dénoncent la surcharge du calendrier avec le rallongement de la Ligue des Champions pour n’en citer qu’un exemple, la Fifa pourrait finalement manger son chapeau.
La Confédération africaine de football (Caf) pourrait se retrouver piégée par la Fifa et la Coupe du monde des clubs. Face à la colère montante des acteurs du football, et principalement des joueurs qui dénoncent la surcharge du calendrier avec le rallongement de la Ligue des Champions pour n’en citer qu’un exemple, la Fifa pourrait finalement manger son chapeau.
En effet, l’instance mondiale pourrait annuler sa Coupe du monde des clubs nouvelle formule à 32 équipes prévue du 15 juin au 13 juillet 2025, comme informé par La Gazzetta dello Sport
Le quotidien italien explique que l’entité, avec son président Gianni Infantino, est confrontée à de sérieux obstacles de nature à faire avorter le tournoi impopulaire. Plus précisément, l’organisme ne dispose, à date, d’aucun sponsor, ni de diffuseur pour ce qui est censé être sa nouvelle vache à lait.
La Caf, le dindon de la farce ?
lors que l’avenir dudit tournoi s’inscrit en pointillés, c’est la Confédération africaine de football (Caf) qui pourrait payer les pots cassés. Puisque celle-ci se retrouverait le dindon de la farce après avoir reporté, malgré la gronde des Africains, la Can 2025 sur une période jusqu’ici inédite, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, soit en plein Noël, afin de s’accommoder à la Fifa.
De quoi choquer à nouveau les spécialistes. Sur son compte officiel X, l’ex-international sénégalais Demba Ba (22 sélections, 4 buts) a exprimé sa déception en taclant implicitement la Caf. «Et on a reporté la Can au Maroc pour ça, n’est-ce pas ?», a-t-il publié. Une sortie qui n’a pas manqué de faire réagir l’expert du foot africain Hervé Penot: «Si c’est le cas, ce serait un scandale. Et le savoir assez vite pour qui sait se retourner…»
Taxé d’être à la botte de son entité de tutelle, la Caf pourrait changer son fusil d’épaule si l’annulation du Mondial des clubs venait à se confirmer.