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15 novembre 2024
Par Hamidou ANNE
LE SEUL PROJET DE PASTEF EST L’ABAISSEMENT DU SÉNÉGAL
Soutenir urbi et orbi que les comptes du pays sont maquillés pose plusieurs problèmes de forme et de fond. Soit la personne qui a parlé ne comprend rien à l’économie - ce qui est probable -, soit elle verse dans la manipulation grossière...
Soutenir urbi et orbi que les comptes du Sénégal sont maquillés pose plusieurs problèmes de forme et de fond. Soit la personne qui a parlé ne comprend rien à l’économie -ce qui est probable-, soit elle verse dans la manipulation grossière, ce qui est tout aussi soutenable. De plus, tenir de tels propos pour un responsable public c’est inaugurer un nouveau chapitre dans l’entreprise d’abaissement national, qui est la marque déposée du parti Pastef. Le Sénégal dispose de fonctionnaires sérieux et compétents ; parmi eux d’éminents spécialistes des finances publiques, qui ont travaillé d’arrache-pied pour redresser notre économie dont les taux de croissance n’ont cessé de tendre à la hausse depuis l’entrée en vigueur du Pse.
Si sa croissance a été erratique entre 2000 et 2011 (3,3% en moyenne), le Sénégal a été déclaré pays à la plus régulière moyenne de croissance économique pour la décennie 2011-2021. Il s’y ajoute une gestion remarquable du Covid-19, qui a permis l’atténuation des chocs et la relance plus rapide grâce aux mécanismes mis en œuvre et surtout à la résilience de l’agriculture et de l’industrie. Outre une économie placée sur les rails de l’émergence, le Sénégal dispose d’une administration sérieuse que M. Sonko et son cheptel politique ne cessent de vilipender et d’accuser de complots divers depuis une décennie. Les propos de M. Sonko, pour tout Sénégalais avec un peu de jugeote, n’ont aucune crédibilité tant l’homme est en indélicatesse naturelle avec la vérité. Mais que le chef de l’administration dise de celle-ci qu’elle est une machine de faussaires est le summum de l’irresponsabilité. En plus, les déclarations sont fausses pour la simple raison que le Sénégal n’évolue pas en vase clos. Nous sommes au sein de l’Uemoa et en étroite collaboration avec le Fmi et d’organisations multilatérales. Le budget est connu, les dépenses et les recettes retracées, les lois de finances rectificatives publiquement votées. Mieux, la Cour des comptes a déjà validé les lois de règlement des rapports de gestion 2020, 2021 et 2022. Le Sénégal ne saurait cacher ses données au Fmi, à la Banque mondiale, à la Banque centrale, etc.
Pire, le régime se dédit et publie des chiffres différents en une semaine. En effet, ils viennent de publier une Stratégie nationale de développement basée sur un déficit de 4,9%. Les mêmes viennent nous annoncer une semaine plus tard que le déficit est à hauteur de 10,4%.
Lors de deux missions récentes, le Fmi a donné ses chiffres et ses notes de perspective sur notre économie, qui n’ont du reste pas été démentis par le gouvernement. L’urgence par conséquent pour ce régime est de trouver des pistes de solution aux problèmes graves que soulève le Fonds, à l’issue de la dernière revue. Après avoir exprimé sa satisfaction sur le bilan du régime précédent, le Fonds revient trois mois plus tard peindre un tableau sombre de l’actuel régime. Le déficit en un trimestre est passé de 3,9 % à 7,5 % du Pib. La croissance, elle, a baissé, passant de 7,1 à 6,0 %. Le Fmi donne même les raisons de ce climat morose, relatives aux mesures incohérentes et tapageuses sur les Btp, les mines et l’industrie.
Ce gouvernement affirme vouloir miser sur le secteur privé, avec un volume de financement projeté à 12 000 milliards de F Cfa mais s’acharne à étouffer les entreprises par une politique fiscale confiscatoire et irréfléchie, et des tracasseries politiciennes puériles. Qu’ils nous disent quelle est la cohérence de compter sur le secteur privé tout en mettant nos capitaines d’industrie en prison et en versant dans l’acharnement fiscal. Miser sur le secteur privé tout en tenant un discours qui ferait reculer n’importe quel investisseur relève d’une curieuse manière de faire. Car dans les faits, suite aux propos hallucinants du 26 septembre, les marchés s’affolent et le crédit du Sénégal s’est à nouveau aminci selon un article de Bloomberg largement relayé. L’incompétence de Ousmane Sonko nuira à terme au prestige de l’Etat et à la sécurité nationale
Les perspectives sont sombres pour notre économie avec un volume de mobilisation des ressources en baisse contrairement aux années précédentes, des taux d’intérêt qui explosent et un déficit creusé après seulement six mois de gestion. La confiance s’est effritée et l’incertitude gagne les milieux d’affaires du fait de l’imprévisibilité du Premier ministre le plus incompétent de l’histoire de notre pays. Tout ceci nous oblige à interpeller M. Sonko, entre deux déplacements au Grand Théâtre, au sujet du coût de la vie, des drames de l’émigration irrégulière, des inondations, du chômage et de l’isolement progressif du Sénégal sur la scène internationale.
Un autre aspect du problème réside même dans la méthode cavalière ponctuée d’affabulations, de manipulations et d’absence de tenue pour des gens qui sont censés diriger un Etat. Car aux termes de l’article 1.7 de la loi 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, «dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, la situation globale des finances publiques, et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, fait l’objet d’un rapport préparé par le gouvernement. Ce rapport, audité par la Cour des comptes, est publié dans les trois mois suivants».
Or la Cour des comptes n’a toujours pas publié le rapport portant situation globale des finances publiques. Donc d’où viennent les chiffres distribués à des journalistes qui les relaient sans veiller à l’exigence basique de vérification qui est au cœur de leur métier ? Je n’accorde pour ma part aucun crédit aux chiffres, propos, promesses et engagements d’un individu habitué aux falsifications et aux déclarations outrancières.
Après les gendarmes, les policiers, les magistrats, les militaires traités de mercenaires à la solde de la France, les fonctionnaires du ministère des Finances prennent leur part de dénigrement. L’entreprise est constante : désacraliser les institutions, se soustraire aux vrais débats et à la confrontation d’idées comme la Dpg le prévoyait. Il préfère s’adresser à une masse informe excitée et à une presse peu rigoureuse voire complice. M. Sonko est tout sauf constant dans son parcours peu enviable. Je lisais la semaine dernière dans Le Quotidien, un texte d’un de nos compatriotes. Ses paroles terribles de justesse m’ont glacé le sang. Parlant à M. Sonko, il lui dit : «Vous avez fait haïr et détester tout ce qui est grand, bon et beau dans ce pays.»
Je repensais à cette phrase en écrivant cette chronique, et je ne peux me résoudre à accepter que mon pays aille vers l’abîme avec la complicité d’universitaires, de cadres, de militants, qui jadis rivalisaient d’ardeur dans la signature de tribunes pour soi-disant défendre l’Etat de Droit. Le Sénégal s’abaisse sous leurs yeux et ils font mine de regarder ailleurs. Cette année, nous commémorons la 22ème année du traumatisme national qu’a été le chavirement du Joola et la disparition d’environ 2000 personnes. Ce 26 septembre avait une saveur particulièrement désagréable, car le parti Pastef, dans son entreprise de destruction de tout ce qui peut fédérer la communauté nationale, a encore sévi. Le Sénégal a envoyé une délégation dirigée par un ministre pour le Débarquement de Provence, à 6000 km de nos côtes. Ce même gouvernement décide de rompre avec la tradition de la commémoration nationale du 26 septembre. Son chef a décidé de polluer le moment de la sacralité et du recueillement de toute la Nation en organisant un show politicien. Ce personnage rustique s’acharne à répéter son exercice favori : dire du mal de ses compatriotes et ridiculiser notre pays devant les yeux du monde.
Il a seulement le bon goût de ne pas convier Baba Wone pour chanter ses louanges, en guise d’oraison funèbre. Mais c’est désormais une affaire de temps.
L’EXPERT FINANCIER REVELE UN PRELEVEMENT DE PLUS DE 7 MILLIARDS FCFA SUR LE COMPTE DU COMMERÇANT
Rebondissement dans l’affaire Bocar Samba DIEYE / Cbao. Bocar Samba Dièye a fait face à la presse hier, pour partager le rapport de l'expert financier dans l'affaire judiciaire qui l'oppose à la Cbao.
Soutenu par l'association des clients et sociétaires des institutions financières, l’homme d’affaires sénégalais Bocar Samba Dièye a fait face à la presse hier, pour partager le rapport de l'expert financier dans l'affaire judiciaire qui l'oppose à la Cbao. Citant l’expert, il indique que plus de 7,2 milliards de FCFA ont été prélevés sur son compte par la banque.
Un nouveau rebondissement dans le différend judiciaire qui oppose l’homme d’affaires Bocar Samba Dièye à la banque Attijari (ex-CBAO). Face à la presse hier, le président de l'Acsif, Famara Ibrahima Cissé qui lisait les conclusions du rapport produit par l'expert financier Mamadou Badiane, révèle que la Cbao a prélevé un montant de 7,2 milliards FCFA sur le compte de Bocar Samba Dièye. « Ils ont prélevé plus de 2,5 milliards pour les frais d'agios et 5,6 milliards FCFA pour une traite comptabilisée dans son solde», regrette le président de l'Acsif. Jugeant ce prélèvement injuste, poursuit-il, l'expert a demandé la restitution de la somme et relevé aussi un autre montant de 879 millions que la banque a prélevé sur le compte de Bocar Samba Dièye. «Le rapport est donc clair et donne la vérité à Bocar Samba Dièye», ajoute le président de l'Acsif rappelant que le juge n'est pas un expert, mais il peut commettre un expert financier pour enquêter sur le différend. «On attendait que la banque restitue les biens de Bocar Samba Dièye mais de 2008 à nos jours, la banque a usé de subterfuges pour conserver les biens de Bocar Samba Dièye et recherché des décisions de justice pour saisir ses biens hypothèques aussi bien que sa maison située à Grand Dakar», déplore Famara Ibrahima Cissé.
Face à cette situation, il promet ainsi de mettre en place un plan d'actions pour exiger le respect de la décision de justice. « Nous ne pouvons pas continuer à laisser la Cbao s'emparer injustement des biens des honnêtes citoyens qui travaillent durement. C'est pourquoi nous comptons entamer d'autres actions et surtout institutionnaliser le combat au niveau de l'assemblée nationale», ajoute-t-il.
En attendant, Famara Ibrahima Cissé interpelle les nouvelles autorités. «Nous avons adressé des lettres au président de la République et à son Premier ministre Ousmane Sonko en joignant le rapport d'expertise. Conformément au jub jubeul jubenti, il est temps qu'on redresse les banques, notamment la Cbao qui fait souffrir d'honnêtes citoyens», affirme Famara Ibrahima Cissé.
SAMM SA KAADOU MISE SUR BARTH
La coalition d'opposition a jeté son dévolu sur l'édile pour mener la bataille des législatives. Ce choix place le maire de Dakar, connu pour son franc-parler et sa capacité à galvaniser les foules, en première ligne face au pouvoir
(SenePlus) - La coalition Samm Sa Kaadou frappe un grand coup en désignant le maire de Dakar, Barthélémy Dias, tête de liste pour les élections législatives du 17 novembre prochain.
Samm Sa Kaadou rassemble un éventail de forces politiques, allant de la gauche progressiste aux mouvements religieux, en passant par des figures de la société civile.
Parmi les poids lourds de cette coalition, on retrouve Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, ainsi que le Parti de l'Unité et du Rassemblement (PUR) de Serigne Moustapha Sy. Le Parti Républicain pour le Progrès (PRP) de Déthié Fall et Gëm Sa Bopp de Bougane Gueye Dany apportent également leur expérience politique et leur base électorale.
Samm Sa Kaadou intègre également des mouvements émergents tels que "Les Serviteurs" de Pape Djibril Fall, l'Alliance pour la République et la Citoyenneté (ARC) d'Anta Babacar Ngom et le mouvement AGIR de Thierno Bocoum.
Le choix de Barthélémy Dias comme tête de liste n'est pas anodin. Maire de Dakar depuis 2022, il s'est imposé comme une voix forte et critique du pouvoir. Son style direct et sa capacité à mobiliser les foules en font un candidat redoutable pour le camp présidentiel.
LA COSYDEP ENGAGE LES ACTEURS A PROMOUVOIR LE DIALOGUE
En partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) a organisé un panel interactif sur le dialogue des offres d'éducation et de formation.
En partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) a organisé un panel interactif sur le dialogue des offres d'éducation et de formation. L’objectif est de renforcer les nouvelles orientations du secteur en vue d'une transformation qualitative de l'éducation à travers la mise en place d'un cadre de dialogue permanent entre le Daara, l'offre privée et publique et la formation personnelle.
Bâtir un système éducatif mieux coordonné et cohérent. Tel est le souhait du Directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow et son équipe. Convaincu, en effet, que les besoins éducatifs des enfants, des jeunes et des adultes sont si divers au point que le système scolaire se heurte à plusieurs endroits à des réticences et des résistances qui engendrent de l'exclusion, le Directeur exécutif de la Cosydep exhorte les acteurs à se coordonner afin de créer des opportunités d'enrichissement mutuel. «Il y a des enfants qui passent par l'offre Daara, d'autres par l'éducation publique, privée ou la formation professionnelle. Mais nous constatons depuis quelque temps que ces offres, au lieu de se compléter, s'opposent. Et nous pensons qu’il est temps qu'on aménage un espace de dialogue parce qu'au final, on doit bâtir le même sénégalais», affirme Cheikh Mbow. D'autant que, à son avis, chaque offre a quelque chose à apporter à l'autre. «L'offre publique qui peut inspirer les daaras aujourd'hui en termes de normes d'apprentissage, conditions de travail des élèves et d'ouverture par rapport à la technologie, pourrait être bénéfique au daara. C'est valable pour la formation professionnelle, qui a des compétences en savoir-faire, qui donne des aptitudes. Et si cette formation professionnelle est renforcée, ce qui se fait dans l'éducation populaire ou si on arrive à travers les heures de vacances à inculquer aux enfants le savoir vivre, cela sera bénéfique pour le type de citoyen qu'on souhaiterait avoir demain», ajoute le directeur exécutif de la Cosydep.
Pour sa part, la secrétaire général du ministère de l'Éducation nationale, Khady Diop Modji, pense que l’analyse des offres d’éducation et de formation, de même que les stratégies bien pensées, ne peuvent qu’être utiles dans la vision de transformation systémique du Sénégal ; processus dans lequel le secteur de l’Éducation et de la Formation a un rôle fondamental à jouer du fait de la taille des cibles qui ne cesse de croire d’ici l’horizon 2050. «C’est à ce titre que le ministre de l’éducation nationale remercie la COSYDEP pour sa disponibilité à participer à cette vaste mais exaltante mission de fonder une société éducative où personne ne sera en rade, soit pour apprendre soit pour soutenir l’effort de l’État dans la mobilisation des énergies et de ressources nécessaires pour la mise à disposition des intrants nécessaires à une éducation scientifique de qualité, attrayante, accessible et alignée aux besoins du monde du travail», affirme madame Khady Diop Modji.
CES GOULOTS A L’ACCES A LA PLANIFICATION FAMILIALE EN AFRIQUE
Déplacements forces, pauvreté, crise humanitaire, croyances culturelles et sociales, L’accès à la planification familiale en Afrique est un réel problème
L’accès à la planification familiale en Afrique est un réel problème. Ainsi, en prélude à la journée mondiale de la contraception, le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) a organisé un webinaire qui avait pour thème : Un choix pour tout le monde. La liberté de planifier, le pouvoir de choisir».
«Aucune femme ne doit mourir en donnant la vie, les grossesses doivent être un choix et non un hasard, et qu’il y ait zéro violence faite aux femmes. On ne peut pas le faire sans les médias, sans la communication», a dit d’emblée Dr Sennen Hounton, Directeur du Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa).
A l’en croire, au cours des dix dernières années, en moyenne, la prévalence contraceptive est passée de 13% en 2015 à 24% en 2024. «Certains pays ont fait des bonds extraordinaires», indique Dr Sennen Hounton. Selon lui, malgré les progrès notés, des défis demeurent surtout dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources et les crises multiformes qui affectent la vie de nombreuses femmes qui n’ont pas la possibilité de planifier la naissance de leurs enfants. «C’est une occasion pour sensibiliser sur l’importance de la planification familiale, l’accès à la contraception dans la réalisation de la santé, des droits sexuels et reproductifs », dit-il avant d’ajouter que cette thématique met en lumière l’importance du droit de chaque individu à une prise de décision éclairée en ce qui concerne sa santé reproductive et son bienêtre.
Le Dr Sennen Hounton a aussi souligné l’urgence de renforcer les efforts pour garantir un accès plus large aux services de santé reproductive et à la contraception. En effet, les statistiques dressent un tableau préoccupant : «le taux de prévalence contraceptive reste bloqué à environ 18%, bien en deçà des objectifs fixés. De nombreux pays de la région peinent à satisfaire la demande croissante de produits contraceptifs, souvent limitée par des ressources budgétaires insuffisantes. Le Burkina Faso, le Niger, le Mali et d’autres nations font face à des défis considérables, aggravés par une pauvreté persistante et des crises humanitaires récurrentes», affirme-t-il. Il faut noter que les projections démographiques, selon lui, sont tout aussi alarmantes. «Si les tendances actuelles se maintiennent, la population de la région pourrait doubler d’ici 2050, exacerbant les besoins en matière de santé et de services sociaux. Les pays de la sous-région doivent donc repenser de toute urgence leurs politiques de planification familiale pour faire face à ces défis et garantir un avenir meilleur à leurs populations», a prévenu le Directeur du Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa).
Ainsi, pour remédier à cette situation, Dr Hountou est d’avis qu’il est essentiel d’investir dans l’éducation sexuelle et reproductive, de sensibiliser les communautés et de renforcer les systèmes de santé. «La planification familiale ne doit plus être perçue comme un luxe, mais comme une nécessité vitale pour le développement durable de la région. Il est temps d’agir avec détermination pour relever ces défis et construire un avenir plus prospère et équitable pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre», soutient-il. 25% des besoins en financement ne sont pas couverts, précise-t-il, parce que les États font face à des crises humanitaires. «Nous avons, par exemple, près de 36 millions de personnes qui ont besoin d’assistance, de protection à cause des déplacements forcés dans notre sous-région, une pauvreté qui s’est accrue, des pays dont les dettes sont à des points critiques comme au début des années 2000», a-t-il souligné. A cet effet, les besoins non satisfaits en matière de planification familiale (Bns) ont diminué 24 à 17%. «Il y a encore du chemin à faire pour que chaque femme qui en exprime le besoin puisse planifier convenablement ses grossesses. En plus des crises humanitaires et des problèmes de financements, les croyances culturelles et sociales entravent l’accès des femmes à la planification familiale. Il y a des pays où parler de contraception est encore tabou», affirme Dr Hountou. 20 pays sur 23 en Afrique de l’Ouest et du Centre achètent des produits contraceptifs.
Il s’est cependant réjoui du fait que vingt (20) pays sur 23 en Afrique de l’Ouest et du Centre prévoient des lignes budgétaires pour acheter les contraceptifs. «Quelques années auparavant, ce n’était pas le cas dans ces deux zones du continent africain», indique Dr Hountou. A cet effet, il a rappelé qu’actuellement plusieurs pays ont envisagé les mécanismes innovants de promotion des services et de l’accès gratuit aux produits dans le cadre de la planification familiale, notamment au Burkina, au Mali, au Niger, en République centrafricaine.
Par Massamba Ndiaye
OÙ VA LE SÉNÉGAL ?
Devant un parterre de journalistes, le premier ministre, monsieur Ousmane Sonko a dressé un portrait cauchemardesque de la situation économique du pays. Il n’a pas failli à sa réputation de franc-tireur.
Devant un parterre de journalistes, le premier ministre, monsieur Ousmane Sonko a dressé un portrait cauchemardesque de la situation économique du pays. Il n’a pas failli à sa réputation de franc-tireur. Un exercice de communication politique critique et périlleux qu’il a bien voulu assumer au grand jour afin de montrer au peuple les pratiques de mauvaise gouvernance de l’ex chef de clan Macky Sall et sa bande de thuriféraires zélés, au moment même où des interrogations légitimes fusent de partout pour savoir voire connaître sa capacité à régler les problèmes existentiels lancinants de nos concitoyens en l’absence de la déclaration de politique générale.
Ce tableau hideux des affres de mauvaise gestion de nos ressources publiques et de pratiques mafieuses soulève de nombreuses questions sur la capacité de nos hauts fonctionnaires à être à équidistance des chapelles politiques et à œuvrer pour l’intérêt général. Les accusations du premier ministre Ousmane Sonko distillées par ci et là sont d’ une extrême gravité et doivent être élucidées sans aucune faiblesse coupable afin de situer la responsabilité des uns et des autres sur cet inédit “carnage financier.”
Les accusations du premier ministre Ousmane Sonko ne doivent pas être considérées comme de simples joutes verbales visant à discréditer voire à jeter l’opprobre sur des adversaires politiques surtout à l’approche des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Ou même un moyen de détourner l’attention de nos concitoyens sur leurs difficultés actuelles voire de l’impuissance de nos autorités gouvernementales à apporter des solutions ou mieux à décliner une feuille de route, une orientation efficiente et objective sur des fléaux comme l’immigration clandestine avec son lot de pertes en vies humaines et les inondations.
En effet, ces accusations de falsification de documents financiers de nos comptes publics vont au-delà des personnes incriminées nommément Macky Sall, Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Mamadou Moustapha Ba, qui d’ailleurs observent un silence des momies sur ce scandale gravissime. Et surtout, le candidat malheureux des élections présidentielles du 24 Mars 2024, monsieur Amadou Ba, qui part aujourd’hui encore à la conquête de l’électorat sénégalais pour les prochaines élections législatives du 17 novembre 2024. Il doit des explications à nos concitoyens, ne serait-ce que pour défendre sa probité morale et son honneur. Est-ce suffisant ? Non, mais c’est le début de la manifestation de la vérité en attendant que la justice se saisisse de cette affaire et fasse son travail en toute responsabilité.
Elles visent sans les nommer les fonctionnaires du ministère de l'Economie , des Finances et du budget qui ont facilité voire permis ce maquillage des chiffres en vue d’induire en erreur les partenaires financiers de l’ État du Sénégal : la Banque mondiale, le Front monétaire international ( le FMI ), et in fine de permettre par exemple un carnage financier de 650 milliards de francs CFA , introuvables à ce jour.et aucune trace sur les documents comptables de l’Etat du Sénégal.
En vérité, s’il s’avère que nos autorités gouvernementales ont menti sur la réalité des agrégats économiques et financiers, la chaîne de responsabilité doit être étendue à toutes les directions qui ont travaillé sur la confection des budgets de 2019 - 2023 et de leur validation par la Cour des comptes. Il semble improbable que toutes ces personnes ou entités n’ont rien vu d’anormal voire de délictueux pendant toute cette période et il a fallu que le nouveau régime du président Diomaye Faye accède au pouvoir pour découvrir toute cette supercherie. Toutefois, si ces fonctionnaires étaient au courant et se sont tus pour ne pas déranger les autorités gouvernementales, il s’agit de haute trahison et d’une violation manifeste de leur serment. La loi pénale devrait leur être appliquée dans toute sa rigueur, car ils auront entaché pour toujours l’ Etat du Sénégal et son administration.
Les chiffres donnés lors de la conférence de presse du premier ministre étaient introuvables et il a fallu la diligence des agents de l'IGF sous l’ère Diomaye-Sonko pour que tous ces cafards poussiéreux sortent des tiroirs.
La question qui me taraude l’esprit est la suivante : où étaient tous ces fonctionnaires pendant ce “ carnage financier “ ? Pourquoi maintenant et pas avant ? Et pourquoi le premier ministre Ousmane Sonko n’a pas attendu le rapport définitif de la Cour des comptes pour se prononcer sur l’état des lieux de la situation économique et financière du pays et d’avoir ainsi une visibilité réelle sur les vrais chiffres certifiés par ces hauts magistrats ? Est-ce que les chiffres de l’IGF suffisent pour accréditer l’idée d’une quelconque falsification des comptes publics de l’Etat du Sénégal ? Ou soupçonne-t-il les fonctionnaires de la Cour des comptes d’être de connivence avec le régime de l’ex chef de clan Macky Sall ? Nous ne saurons le certifier et nous donnerons notre langue au chat.
Mais, nous estimons que les déclarations du premier ministre Ousmane Sonko auraient plus de portée et d’impact si elles étaient tenues au sein de l'Assemblée nationale devant la représentation nationale et ce dans le cadre d’un débat contradictoire. Elle aurait l’avantage de permettre à l’actuel ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba, l’absent le plus présent sur la scène politique, de clarifier la situation parce qu’il a travaillé avec l’ancien régime en sa qualité de directeur de la programmation budgétaire.
La décision du premier ministre Ousmane Sonko de ne pas faire sa déclaration de politique générale ( DPG ) est fort regrettable et ne participe pas à un effort de bonne gouvernance et ce surtout dans le cadre d’un État de droit. Elle a brouillé les pistes et a laissé émerger une idée assez amère d’une probable fuite du premier ministre Ousmane Sonko à faire face aux députés de Benno Bokk Yakkaar. La tenue de la DPG n’est pas et ne saurait être laissée à l’appréciation du chef du gouvernement, fût-il monsieur Ousmane président de Pastef-Les Patriotes. C’est une obligation constitutionnelle que le premier ministre Ousmane Sonko n’a pas voulu satisfaire et surtout avec l’assentiment d’un président de la République, monsieur Bassirou Diomaye Faye qui n’a pas estimé nécessaire dans ce cadre de figure, dans cette logique de surenchère politique d’honorer sa signature en vue de sauver voire à épargner à son premier ministre de possibles saillies incendiaires outrageantes des députés de l’ancienne mouvance présidentielle et ce devant toute la nation sénégalaise.
Ces accusations de falsification des comptes publics est une tâche qui va ternir à jamais l’administration des Finances. En écoutant en filigrane les propos du premier ministre Ousmane Sonko, tout laisse penser que nous avons affaire à une administration corrompue avec la complicité de nos partenaires financiers en vue de mieux spolier le Sénégal. Et, il appartient à la justice de mener des investigations fiables et objectives en vue de situer la responsabilité des uns et des autres et de nettoyer les écuries d’Augias et de remettre le pays sur les rails de la gouvernance vertueuse.
Ces accusations de falsification, de corruption et de détournement de deniers publics doivent être laissées à l’appréciation de nos seules autorités judiciaires. Le régime du président Bassirou Diomaye Faye ne doit reproduire en aucune manière les tares et les immixtions de l’ancien régime dans le traitement des dossiers judiciaires. Tel est le sens d’une bonne compréhension du slogan Jub Jubbal Jubanti, si cher à nos nouveaux dirigeants si on veut réellement changer de manière substantielle nos pratiques de gestion des affaires de la Cité en dehors de toutes tractations politiciennes
UN RENDEZ-VOUS CULTUREL INCONTOURNABLE POUR LES AMOUREUX DU THEATRE
Dans quelques jours, la ville de Dakar vibrera au rythme de la deuxième édition du Festival International de Dakar Théâtre Humour, un événement annuel qui attire des milliers de passionnés de culture, de théâtre et de danse.
Dans quelques jours, la ville de Dakar vibrera au rythme de la deuxième édition du Festival International de Dakar Théâtre Humour, un événement annuel qui attire des milliers de passionnés de culture, de théâtre et de danse. Prévu du 3 au 6 octobre 2024, ce festival sera une occasion pour les acteurs de célébrer la diversité et la richesse des cultures locales et internationales, offrant une expérience immersive à travers des spectacles et des panels. Le thème choisi cette année est : « Femme, miroir et espoir - Djigéen Dji Gën ».
Cela fait des années que le théâtre sénégalais est en léthargie. Fort de ce constat, raviver cet art devient plus que jamais un leitmotiv pour redonner à la capitale sénégalaise sa place d’antan. Pour Yacine Sané, initiatrice du Festival International de Dakar Théâtre Humour, la capitale sénégalaise était en train de perdre sa place depuis le décès de l’un de ses pionniers, Macadou Mbengue, en 2014. « L’objectif premier du festival est de redonner au théâtre sa place au Sénégal, mais également de rehausser les productions de théâtre professionnel. La capitale sénégalaise était une plaque tournante des créations, mais cela s’est estompé depuis un bon moment. Faute de moyens, les compagnies ne produisaient plus », explique-t-elle.
Cette année, les amoureux du théâtre auront l’occasion de découvrir des artistes venus des quatre coins du monde, avec des performances allant des danses traditionnelles africaines aux chants folkloriques, en passant par la présentation de nouvelles créations. Le programme met également à l’honneur le Mali. « C’est une compagnie malienne, une grosse production, qui va faire l’ouverture du festival. Cette troupe est très bien connue et a fait le tour du monde », informe Yacine Sané.
En plus des spectacles en plein air, un panel sur le thème « Quel dénouement à la crise du théâtre sénégalais ? » sera proposé. Une aubaine pour les acteurs. Il sera question de discuter des maux qui gangrènent le théâtre professionnel sénégalais, selon Yacine Sané. Par ailleurs, de nombreux ateliers seront proposés pour renforcer les capacités des directeurs de festival venus des quatre coins du continent africain.
Le festival promet d’être un espace de rencontre et de partage, où petits et grands pourront découvrir et apprécier les différentes facettes du patrimoine culturel africain et mondial. Que vous soyez passionné de musique, amateur d’art ou simplement curieux, ne manquez pas ce rendez-vous exceptionnel. Soyez prêts à plonger dans un tourbillon de couleurs, de sons et de saveurs.
ADMINISTRATION PUBLIQUE FACE A UNE FACTURE D'ELECTRICITE DE 71,6 MILLIARDS FCFA EN 2023
La facture d’électricité des administrations sénégalaises s’élevait à 71,6 milliards de francs Cfa, en 2023, a indiqué, lundi, le secrétaire général du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Cheikh Niane.
La facture d’électricité des administrations sénégalaises s’élevait à 71,6 milliards de francs Cfa, en 2023, a indiqué, lundi, le secrétaire général du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Cheikh Niane.
« Pour le cas spécifique des administrations, la facture d’électricité continue d’augmenter et a atteint 71,6 milliards de francs CFA en 2023 », a-t-il fait savoir lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de renforcement de capacités des directeurs de l’administration générale et d’équipement (DAGE) et assimilés sur l’économie d’énergie.
Il a expliqué que l’objectif de cet atelier est de « renforcer les capacités des DAGE et assimilés des ministères et structures publiques du Sénégal sur l’économie d’énergie et la réduction de la facture publique d’électricité ».
Selon lui, les consommations nationales d’électricité connaissent toujours « des augmentations (…) avec 583 GWh de plus entre 2022 et 2023 ».
Cheikh Niane estime « très possible de contenir ces tendances à des niveaux beaucoup plus bas, avec le déploiement plus rapide de programmes d’envergure dans le domaine de l’électricité ».
En présidant le 30 août dernier un conseil interministériel sur l’économie d’énergie dans les services de la fonction publique d’Etat, le premier Ousmane Sono avait avancé ce même chiffre - 71 milliards de francs CFA - comme montant de la consommation d’électricité des administrations publiques pour l’année 2023.
« C’est énorme ! Imaginez que l’on parvienne à atteindre 20 ou 25 % de réduction de la consommation d’électricité, c’est alors une somme de 20 milliards de francs CFA que l’Etat pourrait économiser », avait-il indiqué à l’endroit des ministres présents à cette rencontre.
Soulignant la nécessité de faire entrer « les gestes d’économie » dans le quotidien des agents de l’Etat, le premier ministre avait fait publier une circulaire prohibant l’usage de matériels jugés autant « inutiles » que dévorateurs d’énergie électrique.
Cet aspect a été d’ailleurs signalé par le secrétaire général du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines. Selon lui, le potentiel national d’économie d’énergie est évalué à environ « 36% pour notre pays, rien que sur le sous-secteur de l’électricité ».
Cheikh Niane a aussi relevé que le potentiel de réduction de la facture d’électricité de l’administration, avec seule l’optimisation des contrats d’abonnement est évalué à « près de 15% ». Et avec l’intégration des autres mesures d’efficacité et de gestion énergétique, le niveau « peut atteindre 40 à 45% ».
A cet égard, il a souligné l’urgence de mettre à l’échelle les différents projets et programmes en cours de développement avec l’AEME (Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie). Cela permettra de « réduire plus amplement la facture d’électricité de l’État tout en rationalisant les consommations d’électricité de tous les acteurs pour lutter contre les gaspillages et les abus ».
La déléguée générale de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME), Mame Coumba Ndiaye, a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de « collaboration durable avec l’ensemble des administrations du pays pour mieux maîtriser les consommations et dépenses énergétiques ».
« Elle constitue, selon Mme Ndiaye, une étape parmi tant d’autres à venir au regard des différents chantiers qui nous attendent dans ce domaine ».
« L’atelier de ce jour s’inscrit dans cette dynamique d’application de ces décisions pour partager les différentes possibilités technologiques, comportementales de diversification et de gestion énergétique qu’offre la maîtrise de l’énergie pour répondre à ces préoccupations », a ajouté Mame Coumba Ndiaye.
PAR PAPA DOUDOU SOW
LA NÉCESSITÉ D’UNE MAJORITÉ PARLEMENTAIRE EN FAVEUR DU NOUVEAU RÉGIME
Actuellement, aucune critique objective et justifiée relative aux politiques publiques ne peut être formulée, à l’encontre du nouveau régime. Tout ce que l’on note, c’est qu’ils ont pris des initiatives courageuses malgré leur marge de manœuvre limitée.
Ce régime vient d’arriver, avec des ambitions de redressement, de rationalisation et de prise en charge des besoins les plus urgents pour le peuple. Par conséquent, ceux qui l’incarnent ont nécessairement besoin de mettre en place une bonne stratégie, pour faire un excellent travail. A cet effet, ils doivent analyser et diagnostiquer. Ces deux verbes ne se conjuguent jamais avec la précipitation. Surtout, pour un régime qui souhaite bien travailler. Les Sénégalais, n’ont pas demandé simplement de travailler mais de bien travailler, pas de poser simplement des actes, mais de poser de bons actes. Il faut dès lors, déconstruire, adapter, orienter et parfaire pour entamer les grands changements, des changements solides et durables.
Le peuple sénégalais a en besoin. C’est pour cette raison que les nouveaux gouvernants sont en train de faire des analyses et diagnostics profonds, qui déboucheront sur des voies claires et larges pour que «Sunugal» puisse être conduit sûrement et arriver à bon port. C’est dans cette périphérie contextuelle que le débat au tour du projet, qui n’est rien d’autre qu’un programme structuré, est agité. Il nous semble pertinent de rappeler, donc, qu’en réalité, la signification et le contenu d’un programme politique renvoient à un souhait basé sur une méthode, un chemin à suivre. En l’espèce, il s’agit du «projet Pastef». Ce projet a été bâti de façon abstraite par des personnes qui étaient dans l’opposition. Ces dernières, arrivées au pouvoir récemment, sont obligées de passer par ces deux verbes précités (analyser et diagnostiquer) pour pouvoir entamer le programme.
Il s’y ajoute que le Projet, va, désormais, sortir de l’abstrait pour être appliqué à tous les niveaux et dans tous les secteurs. C’est la «matérialisation» ou la «concrétisation». Cette matérialisation de ce projet au niveau de l’Etat, demande une étude sérieuse, une analyse profonde et un diagnostic sans complaisance pour bien dérouler. Ainsi, il faut du temps, ne serait ce qu’une année pour ce préalable nécessaire; si bien sûr, nous voulons du durable. Tout de même, Comme la marche des secteurs ne s’arrête pas, il faut parallèlement, prendre des mesures urgentes et conjoncturelles. C’est ce qui explique, la prise de certaines mesures face à des situations d’une certaine immédiateté. C’est ce qu’on pourrait appeler les «référés» en droit. Des mesures rapides doivent être prises lorsqu’il y’a urgence. Par ailleurs, ce régime aura besoin de moyens humains, économiques et institutionnels pour un travail durable pour solutionner certaines problématiques endémiques.
Parmi ces moyens institutionnels, l’Assemblée nationale y occupe une place très importante. Autrement dit, le projet ne pourra pleinement et réellement être mis en œuvre, que, lorsqu’il sera possible de faire passer les grandes réformes, lorsqu’il sera possible de déposer et de faire voter des lois guidées par le projet. A cet égard, il y a certaines ruptures qu’ils avaient annoncées, qui ne peuvent être mises en œuvre qu’avec une majorité à l’Assemblée nationale. Ce qui sert de prétexte pour parler de l’extrême nécessité pour ce régime, d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale. C’est leur donner les moyens de travailler, de réaliser leurs promesses. Ce n’est pas un argument politicien et aérien que de dire, que le régime a besoin d’une majorité parlementaire. Mais, cet argument n’est valable que pour un régime qui vient d’arriver. Un nouveau régime a besoin indubitablement d’une majorité parlementaire pour mettre en œuvre ce pourquoi, le peuple l’a élu.
C’est après, un ou deux mandats, que cet argument d’une nécessaire majorité ne sera plus reçu automatiquement, car, en ce moment, c’est le bilan, le chemin emprunté et la voie tracée qui plaideront en faveur d’une majorité parlementaire ou d’une cohabitation. Il est, à cet effet, très prématuré de parler de cohabitation pour le nouveau régime. Une cohabitation utile et objective pour un pays, n’intervient jamais en début de mandat d’un nouveau régime. L’histoire a montré, que toutes les cohabitations utiles et objectives, interviennent à la fin d’un mandat présidentiel pour contrecarrer une politique qui a déjà montré ses limites. Voir, par exemple, la cinquième République française en 1986 avec François Mitterrand et Jacques Chirac. Personne, ne peut objectivement et véridiquement, critiquer les orientations politiques du nouveau régime qui n’a pas encore déroulé ses politiques publiques, qui n’a pas encore une majorité à l’Assemblée nationale, qui n’a fait que cinq mois pour un mandat de cinq ans. Quel argument pour convaincre les Sénégalais, que ce nouveau régime ne mérite pas une majorité parlementaire?
C’est la raison pour laquelle, ils auront conséquemment et pour l’intérêt général plus de 65 % lors des législatives à venir. En effet, des millions de sénégalais, qui n’avaient pas voté pour le candidat de Pastef à la présidentielle, voteront en leur faveur pour l’intérêt général. C’est pour permettre à ceux qui sont élus de pouvoir travailler et matérialiser leurs orientations, c’est le Sénégal qui y gagne. Il est contradictoire, d’élire nouvellement une équipe et ne pas les permettre de mettre en œuvre leurs politiques. Il leur faut une majorité mais cette fois, elle ne sera pas écrasante ou mécanique. Cette majorité sera protectrice. Voilà la nouvelle mission de la majorité avec le nouveau régime, une «majorité protectrice et constructive». Une majorité qui protège l’intérêt général, qui protège les intérêts des sénégalais et du Sénégal. Une majorité constructive, capable de construire, d’élaborer et de créer.
Actuellement, aucune critique objective et justifiée relative aux politiques publiques ne peut être formulée, à l’encontre du nouveau régime. Tout ce que l’on note, c’est qu’ils ont pris des initiatives courageuses malgré leur marge de manœuvre limitée.
Au demeurant, techniquement, il est possible d’espérer au regard de ce qui a été possible de faire en quelques mois. Les Sénégalais ont élus de nouveaux hommes politiques, qui avaient clairement présenté leur orientation. Par conséquent, il est nécessaire pour l’intérêt du Sénégal, de les soutenir dans cet élan de construction. Cela ne signifie pas une absence d’opposition, chose impossible, mais une opposition qui place l’intérêt du Sénégal au dessus des oppositions personnelles et contre des personnes. Les Sénégalais, ont choisi de confier les destinées du pays à une vision, une philosophie. Le fait que leader de Pastef Ousmane Sonko ait choisi Bassirou Diomaye Diakhar Faye, devenu son excellence, le président de la République, atteste suffisamment que cette philosophie transcende les personnes.
Ce qui est une rapide transition pour parler des deux susnommés. Un duo inédit et historique. La surprise serait de les voir se séparer dans la gestion du pays, car, ils ont des liens jamais entretenus jusque là, par un Président et un Premier ministre. Point n’est besoin de revenir sur ce que les Sénégalais savent déjà concernant leur relation. Il est plus pertinent, me semble-t-il, de relever la nature inédite de leur relation à la tête du pays, qui rend insécable leur lien politique. En effet, ils n’entretiennent pas des relations situationnelles ou conjoncturelles. Ils entretiennent des relations profondément structurelles. Rien, dans leur rapport, ne favorise une disconvenance, une incompatibilité ou une contradiction substantielle.
Constat bien clair, pour qui prend la peine de regarder.
Vive le Sénégal.
PLUS DE 200 FAMILLES MENACÉES DE DÉPOSSESSION À LA CITÉ NAZA
Dans la commune de Sébikhotane, un litige foncier plonge de nombreuses familles dans une profonde détresse. Leurs terrains, qu’ils considéraient comme une partie d’eux-mêmes, sont menacés d’expropriation
Dans la commune de Sébikhotane, un litige foncier plonge de nombreuses familles dans une profonde détresse. Leurs terrains, qu’ils considéraient comme une partie d’eux-mêmes, sont menacés d’expropriation. Ce qui était autrefois un refuge, une source de sécurité et de fierté, est devenu aujourd’hui un cauchemar. Des terres qui risquent d’être accaparées par des gens plus forts que leurs pauvres occupants actuels, tel est le constat des propriétaires de terrains à la cité Naza.
En cette matinée, comme chaque dimanche, ils se regroupent sous l’ombrage d’un arbre pour manifester leur mécontentement. Ils sont maçons, vendeurs ambulants, ouvriers, bref des «Gorgorlou». A partir de cet arbre, ils regardent leurs terres, impuissants. Depuis presque deux ans, les lieux sont quasiment désertés. Les activités qui les animaient autrefois ont disparu. Plus de camions, ni de calèches, encore moins de maçons dans les rues. Des empilements de fer corrodé, des briques dispersées çà et là, des échafaudages partiellement montés et des planches de bois témoignent de l’arrêt soudain des travaux. Leurs maisons, bâties à la sueur de leur front, risquent d’être démolies et attribuées à des entreprises qui se sont accaparées le foncier sur lequel se trouvent leurs terrains. « Ils ne veulent pas seulement nous déposséder de nos terres mais aussi effacer notre histoire. Nous avons acheté légalement les terrains à des propriétaires crédibles depuis 2013, à une époque où personne ne s’intéressait à ces lieux. À notre grande surprise, en 2022, alors que chacun d’entre nous commençait à bâtir sa maison, des entreprises, de connivence avec la municipalité, sont venues dans l’intention de mettre la main sur nos terres. Ce qui est incompréhensible ! », s’étrangle Ibrahima Diao, membre du collectif. A l’en croire, « avec le prolongement du Train Express Régional et de l’autoroute à péage, des gros bonnets ont jeté leur dévolu sur notre foncier ».
« Les manœuvres visant à récupérer nos terrains se sont intensifiées »
Cependant, avec le nouveau gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye, ils espèrent voir leurs préoccupations prises en compte. « Le président Bassirou Diomaye Faye est perçu comme un espoir pour nous, grâce à son engagement envers la population de Ndengler. Avec son slogan «Jub-Jubbal-Jubbanti», les habitants attendent de lui qu’il mette fin à des années d’injustice foncière. Depuis le début des élections, les manœuvres visant à récupérer nos terrains se sont intensifiées, forçant les habitants à réagir avant qu’il ne soit trop tard », ajoute Yankhoba Djitté, membre du collectif. Selon lui, « l’une des entreprises en cause, la CDA, possède presque plus d’hectares que la surface habitée de Sébikhotane ». « Elle prévoit même de céder 15 hectares au détriment de familles entières »,souligne-t-il. « De même, les entreprises Elton, Sagam et Senbus invoquent des décrets pour s’approprier 10 hectares déjà habités par plus de 200 familles. Ces actions privent les citoyens que nous sommes de leurs foyers pour enrichir davantage un milliardaire », fustige-t-il.
Et de poursuivre : « Cette situation révèle un système foncier injuste et opaque où les intérêts économiques priment sur les droits des citoyens ordinaires. Les habitants de Sébikhotane continueront leur lutte jusqu’à ce que justice soit rendue et que leurs droits fonciers soient respectés. Il est temps que les autorités prennent des mesures fermes pour mettre fin à cette exploitation abusive et garantir un avenir juste et équitable pour tous les habitants de Sébikhotane » estime Yankhoba Djitté.
« Il est également urgent d’améliorer les mécanismes de gouvernance foncière»
Pour Yaye Diaw Gaye, porte-parole du collectif, la situation est plus alarmante encore pour ceux qui ne sont pas directement concernés par les arrêtés de suspension des constructions. « Nous nous sentons aujourd’hui abandonnés et nous ne savons plus vers qui nous tourner. Beaucoup se demandent si les autorités actuelles, connues pour avoir défendu les intérêts de Ndengler pendant des années, pourront réellement trouver une solution durable aux problèmes fonciers qui touchent d’autres régions du pays »,s’interroge-t-elle.
À l’en croire, outre les arrêts temporaires de construction ordonnées notamment sur le littoral de Dakar ou à Mbour 4, dans le département de Thiès, d’autres pistes doivent être envisagées pour résoudre les litiges fonciers au Sénégal. « La question de la régularisation et de la relocalisation des populations affectées est centrale. Une réponse rapide des autorités, à travers un dialogue franc avec les acteurs concernés, pourrait apporter des solutions concrètes, notamment en garantissant l’accès à des terres viables ou en indemnisant les populations affectées. Il est également urgent d’améliorer les mécanismes de gouvernance foncière. Des réformes législatives et la mise en place de commissions indépendantes pour gérer ces conflits pourraient atténuer les tensions », conclut Yaye Diaw Gaye.