Thiès, 2 oct (APS) – Un comité régional de lutte conte la migration irrégulière (CRLMI) a été installé ce mardi à Thiès, a constaté le correspondant de l’APS.
Placé sous la coordination du gouverneur de région, le comité a été installé par le secrétaire permanent du comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI), Modou Diagne.
‘’Aujourd’hui, nous devons faire face à une réalité qui touche profondément notre population, en particulier les jeunes et les femmes et maintenant les mineurs’’, a déclaré M. Diagne, lors de la cérémonie.
Il considère que la migration irrégulière est un phénomène d’une ampleur dramatique, estimant qu’elle requiert notre attention’’, ‘’notre solidarité’’ et ‘’notre détermination collective à agir ensemble’’.
‘’Derrière chaque candidat à la migration irrégulière se cache une histoire, des rêves et des sacrifices. Depuis des années, des milliers de jeunes risquent leur vie, pour franchir les frontières, quittant leurs foyers parfois dans des conditions désespérées au péril de leur sécurité, voire de leur vie’’, a-t-il rappelé.
Modou Diagne a souligné la nécessité de ‘’répondre aux défis et risques que la migration irrégulière pose à notre société’’.
Selon lui, la lutte contre ce phénomène implique un effort collectif nécessitant la mobilisation de tous les acteurs de la société sénégalaise.
‘’En collaborant, nous pourrons créer un environnement propice au développement, à la prospérité et dissuader les jeunes de risquer leur vie dans des périples dangereux, et parfois meurtriers’’, a-t-il soutenu.
Il indique que les dispositifs mis en place par l’Etat du Sénégal ont permis d’obtenir des résultats probants.
‘’En effet, les programmes d’employabilité et d’emploi des jeunes, la formation professionnelle et d’apprentissage, les politiques d’équité territoriale et sociale constituent une vision réelle du gouvernement à endiguer le phénomène de la migration irrégulière avec son lot de malheurs’’, a-t-il martelé.
Il a expliqué que cette vision s’est traduite sur le plan institutionnel par la création du Comité interministériel de lutte contre la migration clandestine, devenu cette année Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière. C’est ce comité qui a élaboré la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière.
Cheikh Yérim Seck en garde à vue
Cheikh Yérim Seck ne s'est pas tiré de son face-à-face avec les enquêteurs de la division de la cybercriminalité. Convoqué hier par les limiers, l’ancien journaliste de «Jeune Afrique» a été entendu jusque dans la soirée. Au terme de son audition, il a été placé en garde à vue. M. Seck est poursuivi pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles.
Retour de parquet pour Kader Dia
Restons à la Division spéciale de cyber sécurité (Dsc) pour dire que le chroniqueur de SenTv, Kader, y a précédé Cheikh Yérim Seck. Ce dernier, qui était en garde à vue, a été déféré hier devant le procureur. Mais son face-à-face avec le procureur de la République n’a pas eu lieu. Finalement, le chroniqueur de la Sen Tv a bénéficié d’un retour de parquet. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles. Lors d’une émission sur la SenTv, Kader Dia avait déclaré détenir une audio dans laquelle «un des migrants soutenait qu’une organisation de la police leur demandait de l’argent».
Diégui Diop revient lundi à la Dic
La responsable de l’Alliance pour la République (Apr), Diégui Diop, n’est pas encore sortie de l’auberge. L’ancienne directrice de la Promotion de l’économie sociale et solidaire va repasser à la Division des investigations criminelles (Dic) pour une deuxième audition. Elle revient à la Dic lundi prochain. Elle dit avoir confiance en la Justice et réaffirme son engagement à l'égard de Macky Sall. Il faut souligner que c’est suite à un rapport interne commandé par le ministre de la Microfinance, de l'Économie sociale et solidaire que Diéguy Diop est convoquée à la police.
Retour de parquet pour Khadim Bâ et Ibrahima Mar Fall
Comme précédemment annoncé, Khadim Bâ, directeur général de Locafrique et Ibrahima Mar Fall, directeur de Coris Bank International Sénégal, étaient hier dans les locaux du pool judiciaire financier sis au Point E dans les anciens locaux de la CREI pour un face-à-face avec le parquet financier. Les deux hommes d’affaires sont poursuivis pour une infraction douanière portant sur plusieurs milliards de francs cfa. D’après Dakaractu, ils ont bénéficié d’un nouveau retour de parquet.
Démenti sur la baisse des salaires des agents de l'Etat
Le Ministre Amadou Moustapha Ndjekk Sarré, porte-parole du gouvernement, est monté au créneau pour démentir l’information distillée par le Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT) prêtant l’intention au gouvernement de baisser les salaires et les pensions dans la Fonction publique. Selon lui, ces allégations sont dénuées de fondement. Ainsi le gouvernement met-il en garde les auteurs de ces manœuvres que la désinformation et la diffusion d'informations fausses, dans le seul but de discréditer les Institutions de la République et à des fins électoralistes, ne peuvent pas être acceptées. Il apparaît ainsi que ce communiqué, dit-il, prête aux Hautes Autorités du pays des intentions nullement évoquées dans leurs déclarations sorties de leur contexte. A en croire M. Sarré, le gouvernement, tout en encourageant le débat public contradictoire, inclusif et qualitatif sur les politiques publiques, appelle les auteurs de tels propos à plus de sagesse et rappelle que l'État saura faire prévaloir le droit.
Conduite de drones à l’UIDT
Des professeurs et des étudiants de l’Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès viennent de subir une formation de conduite de drones. C’est dans le cadre d’un partenariat avec le PAM. Selon le Pr Cheikh Sar, Vice-recteur en charge des études, de la pédagogie et de la vie universitaire, parmi les fonctions de l’université, il y a le service à la société. Il s’agit d’offrir à la société des services et cette formation entre dans ce cadre. Selon lui, la formation va permettre de former des étudiants et des enseignants sur les drones, qui sont des outils permettant d’offrir beaucoup de services aux sociétés et c’est important pour l’Université de Thiès. Il ajoute que les étudiants bénéficiaires de la formation ont été choisis dans l’ensemble des établissements et elle s’appuie sur la recherche, l’innovation et les services à la société. Thiès se dote d’un comité contre la migration irrégulière L’émigration clandestine est en train de prendre des proportions dangereuses dans le pays, avec des morts qui se comptent à la pelle. En effet, depuis des années, les jeunes n’hésitent pas à risquer la vie, en affrontant la haute mer, pour espérer rejoindre les côtes européennes. Mais la lutte contre cette tragédie appelle à un effort collectif. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu, hier à Thiès, la mise en place du Comité Régional de Lutte contre la Migration Irrégulière (CRLMI). Selon le Contrôleur Général de Police Modou Diagne, représentant le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, la démarche permet de décentraliser la lutte, mais aussi de réunir les services de l’Etat, les communautés de base et la société civile autour de cette question, avec une synergie d’actions, en représentant l’entité centrale, en tant que relais dans les départements et les régions. Ledit comité participera à la sensibilisation sur les méfaits de la migration irrégulière, à l’élaboration, à la vulgarisation et à la mise en œuvre de projets et programmes, dans le cadre de la lutte à l’échelle régionale.
Plateforme «Nay Leer»
Les ministres des Finances et l’ancien chef d’État Macky Sall, cités par le Premier ministre Ousmane Sonko dans une supposée falsification des données, doivent sortir de leur réserve pour s’exprimer sur les graves accusations formulées par l’actuel chef du gouvernement contre eux. C’est l’avis de la Plateforme «Nay Leer». Selon son coordonnateur, Babacar Mbaye Ngaraf et Cie, si les accusés rejettent ces allégations, «arguments convaincants» à l’appui, le peuple saura à quel genre de gouvernants il a affaire et prendra les sanctions adéquates à la diffusion de fausses nouvelles aussi graves. Au cas contraire, ajoutent-ils, si les faits sont avérés, les autorités incriminées doivent s’expliquer devant le peuple qui, en fonction des justifications fournies, décidera de la tolérance au nom de l’intérêt de notre pays ou de la punition à la hauteur de la faute commise. Dans un tel cas, précise la Plateforme «Nay Leer», le président de la République devra avant tout prendre son balai et débarrasser de notre administration tous les fonctionnaires mêlés à ces pratiques de quelque bord politique qu’ils puissent être aujourd’hui. Pour Ngaraf et Cie, les dirigeants d’hier ne doivent pas contribuer à l’apologie de la nargue que certains dirigeants d’aujourd’hui cherchent à ériger en mode face aux interrogations et interpellations légitimes de leurs mandants.
Soutien de la coalition Samm sa Kaddu à Bougane
Les leaders de la coalition Samm sa Kaddu sont montés au créneau pour condamner la convocation de Bougane Guèye Dany à la cybercriminalité, à la veille des élections législatives. Il s’agit à leurs yeux d’une provocation et d’une insulte à la démocratie. Ils sont d’avis que la convocation à la police d’un candidat de la liste « Samm sa Kaddu » aux élections législatives est une tentative de déstabilisation de la coalition. Ainsi la coalition Samm sa Kaddu prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur les menaces que le régime d’Ousmane Sonko/Diomaye fait peser sur la démocratie et les libertés individuelles et collectives. Elle met en garde le régime actuel sur sa volonté cynique d’utiliser les prérogatives régaliennes de l’État du Sénégal pour museler ses adversaires politiques. En tout cas, Samm Sa Kaddu fera face «aux tentatives d’intimidation, au nom de la démocratie et des libertés».
PAS D’OMBRE DE DIOMAYE SUR LA CARTE
Elu à la tête de l’Etat sans appareil politique personnel, Bassirou Diomaye Faye ne va pas peser sur ces législatives. Sonko, qui a parié sur son aura en créant une liste de Pastef expurgée de la Coalition «Diomaye Président»
Elu à la tête de l’Etat sans appareil politique personnel, Bassirou Diomaye Faye ne va pas peser sur ces Législatives. Sonko, qui a parié sur son aura en créant une liste de Pastef expurgée de la Coalition «Diomaye Président», montre qu’il reste la constante au sein de son parti fondé pour son ascension politique. Depuis le 24 mars, le Sénégal est entré dans une nouvelle ère.Par Bocar SAKHO –
Depuis le 24 mars dernier, l’Etat du Sénégal expérimente une gestion exécutive à deux têtes. Il y a le chef de l’Etat doublé d’un Premier ministre avec des pleins pouvoirs pour diriger l’équipe gouvernementale. Ces faits viennent d’être confortés par les Législatives avec la liste du parti Pastef dirigé par son fondateur Ousmane Sonko. Evidemment, aucun président de la République n’a dirigé une liste pour les Législatives, mais l’histoire en cours montre que l’actuel dirigeant semblerait être détaché des actes politiques dans la tenue de ce scrutin. Au-delà de ces décisions présidentielles qui ont précipité l’organisation du scrutin.
Aussi longtemps que l’on se souvienne, les présidents de la République ont toujours eu une influence sur la confection des listes de leurs coalitions. En 2001, le Conseil constitutionnel a dû même enlever l’ombre de Wade sur les listes de la Coalition Sopi dirigée par Idrissa Seck. Mais, le patron du Parti démocratique sénégalais (Pds) fut le «Directeur exécutif», qui a coché toutes les cases pour mettre ses hommes. En 2007, il a mis Macky Sall comme tête de liste après le bannissement de Idy, qui a pu être accompagné durant sa traversée du désert avec des députés frondeurs, en adoptant la même démarche pour garder une influence politique. L’ancien Premier ministre l’a appris à ses dépens, car Me Wade a montré qu’il était un simple pion politique. En 2008, il a été éjecté de la présidence de l’Assemblée à cause de la loi Sada Ndiaye.
Après son élection à la tête de l’Etat en 2012, Macky Sall a reconduit les mêmes procédés, dupliqué les mêmes procédures pour avoir une mainmise sur l’Assemblée nationale. Moustapha Niasse, qui a dirigé la liste de Benno en 2012 et 2017, a présidé un Hémicycle sous inspiration Sall.
Mais, le Président Sall a montré sa toute-puissance au sein de son appareil politique incarné par Benno bokk yaakaar en 2022 : Aminata Touré, qui a réussi à avoir une courte majorité à l’Assemblée nationale, est écartée au dernier moment pour faire place à Amadou Mame Diop.
Cette volte-face présidentielle a passablement agacé Mimi Touré qui a claqué la porte de Benno et de l’Alliance pour la République.
Pleins pouvoirs ou dégringolade
Ces actions politiques dessinent les différents schémas auxquels le pays est habitué en matière électorale. Mais, le 24 mars 2024 a fait voler en éclats les certitudes, remis en cause l’ordre établi.
Choisi comme candidat de substitution par Ousmane Sonko, empêché à cause de ses déboires politico-judiciaires, Bassirou Diomaye Faye atterrit au pouvoir sans être détenteur d’appareil politique personnel. Cette réalité apparaît en pleine lumière avec ces Législatives convoquées après la dissolution de l’Assemblée, après l’annonce d’une motion de censure du Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar étouffée dans l’œuf. Sûr de sa force politique et sans doute de sa victoire, Ousmane Sonko acte la péremption de la Coalition «Diomaye Président» dont le parti Pastef est le moteur. Pris de court, certains partis satellites optent pour la rupture provisoire, alors que les autres acceptent de se soumettre à cette décision du Premier ministre.
A travers cet acte, le chasseur Sonko est chassé par trois grandes coalitions de l’opposition qui visent à lui imposer une cohabitation parlementaire. En gagnant, le Premier ministre va encore davantage sanctifier son nom, comme le soutiennent ses partisans. Ce qui lui permettra de renforcer son aura et aussi sa forte présence dans l’appareil étatique, en devenant un Premier ministre dont les pouvoirs sont renforcés par des gains politiques colossaux.
A défaut, ce sera une dégringolade politique qui va noircir son récit devenu grandiloquent après la victoire de son candidat en mars dernier. BDF, qui a démissionné de ses mandats à Pastef, reste à l’écart des mélodrames politiques internes au parti politique.
Mais ces élections, selon n’importe quelle issue, le mettront davantage à l’écart. Ou sous surveillance ?
URGENCE SIGNALEE
Dans le Dandé Maayo, la situation vire à l’urgence. A cause de la crue provoquée par le débordement du fleuve Sénégal, cette partie de la région de Matam est coupée du reste du pays.
Dans le Dandé Maayo, la situation vire à l’urgence. A cause de la crue provoquée par le débordement du fleuve Sénégal, cette partie de la région de Matam est coupée du reste du pays. Cela affecte la vie quotidienne des populations : pas de déplacement, pas d’évacuation sanitaire, ni de transport de marchandises. Pour l’instant, l’Etat a opté pour le relogement de certains sinistrés de manière provisoire dans des écoles et aussi érigé des tentes pour les y caser, le temps que la situation se normalise.Par Abass Ly (Correspondance particulière) –
Il y a des moments où l’inquiétude prend le pas sur les évidences quotidiennes. Les populations du Dandé Maayo (partie située sur la rive gauche du fleuve Sénégal) sont coupées du reste de la région de Matam depuis des jours. Car les eaux du fleuve Sénégal ont quitté leur lit pour envahir les terres. Cette partie de la région accessible par des pistes latéritiques devenues impraticables est déconnectée du Diéry où se trouvent l’essentiel des infrastructures sociales et les grandes voies de communication routière. Abda Sy, un habitant de Gababé, explique la gravité de la situation : «Pour se rendre à Oréfondé, on faisait moins de deux heures de temps. Mais depuis quelques jours, le voyage nous prend une journée. Un voyage plus que pénible.» Même situation chaotique pour les populations de Sade, Woudoul et Nguidjilone, qui ralliaient la route nationale par Doumga Ouro Alpha et Seddo Sebbe, mais ne peuvent plus se déplacer à cause des pistes inondées et coupées par endroits. Face aux risques d’enlisement ou d’accident, aucune voiture ne se déplace. Dans cette bande de terre appelée Dandé Maayo nord, les communes d’Orefondé, des Agnam, de Dabia, de Bokidiawe et de Nabadji Civol sont coupées des localités situées sur la rive gauche du fleuve Sénégal.
Aujourd’hui, les voitures de Dakar chargées de passagers, de marchandises ou de matériaux de construction sont obligées de s’arrêter au niveau de la Route nationale ou un peu en profondeur dans le Walo, sans prendre des risques. «On est obligés de délimiter les routes par des sacs de sable pour éviter aux voitures de déraper. Le Dandé Maayo est dans une situation de détresse. Il y a au moins 15 véhicules qui sont coincés», se désole un passager.
100 familles relogées
Sur des centaines de kilomètres, l’eau dort tranquillement sur ses nouveaux lits. «On demande de l’aide, nous habitants du Dandé Maayo. On ne peut pas évacuer les malades. A un moment donné, les denrées alimentaires risquent de manquer», ajoute un habitant de Nguidjilone. Entre Ndouloumadji et Woudourou, les routes sont coupées après le débordement du fleuve Sénégal. Si quelques petits véhicules prennent des risques pour faire voyager les populations, les gros camions et les bus ne peuvent plus emprunter ce corridor qui dessert une dizaine de villages. «On s’arrête à Doumga Ouro Alpha parce que nous ne pouvons pas prendre le risque de traverser le pont de Ndouloumadji qui est en mauvais état. Ensuite, la route latéritique pour continuer vers le Dandé Maayo est totalement impraticable. Sinon les véhicules vont s’embourber, avec les conséquences que vous imaginez», explique un chauffeur de bus qui arrête son trajet à Ndouloumadji. Un enseignant qui s’apprête à rejoindre son poste s’interroge même sur l’effectivité de la rentrée scolaire à cause de cette situation. «Je ne sais pas comment je vais m’y rendre. En temps normal, cette zone est très enclavée, mais là on est en face d’une catastrophe naturelle parce qu’on est encore loin de la décrue du fleuve», s’inquiète cet instituteur.
Pour l’instant, toutes les habitations ne sont pas menacées, même si à certains endroits, les eaux ont envahi des concessions. Alors que les populations attendent tranquillement la décrue pour procéder à la culture hors saison, la menace n’est pas encore éloignée. «Nos maisons ne sont pas en danger. Il ne faut pas que cela continue, sinon nous sommes tous en danger», poursuit Ablaye, interrogé par téléphone.
Lundi, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, qui était en déplacement dans les zones inondées, a été obligé de prendre une pirogue pour se rendre dans certaines localités, notamment au village de Lobaly, situé dans le département de Kanel dont plusieurs villages sont sous les eaux et aussi coupés du reste du pays à cause de l’impraticabilité des pistes. Il explique : «Je suis venu réconforter les populations après le débordement du fleuve Sénégal. C’est un phénomène naturel qui a lieu chaque année. On a déplacé plus de 100 familles, notamment des femmes et des enfants, pour les reloger dans d’autres villages grâce aux sapeurs-pompiers et aux Forces de défense et de sécurité.» «Nous nous mettons aux côtés de nos concitoyens sinistrés. Avec l’extension des villages avec la croissance démographique, les crues affectent plus facilement les populations. On est à leurs côtés, quels que soient les difficultés et l’enclavement, ils verront toujours leur Etat à leur chevet», promet le ministre Cheikh Tidiane Dièye.
Pour l’instant, les bulletins hydrologiques n’annoncent pas un repli du niveau d’eau.
PAS L’OMBRE DE DIOMAYE
Elu à la tête de l’Etat sans appareil politique personnel, Bassirou Diomaye Faye ne va pas peser sur ces Législatives.
Elu à la tête de l’Etat sans appareil politique personnel, Bassirou Diomaye Faye ne va pas peser sur ces Législatives. Sonko, qui a parié sur son aura en créant une liste de Pastef expurgée de la Coalition «Diomaye Président», montre qu’il reste la constante au sein de son parti fondé pour son ascension politique. Depuis le 24 mars, le Sénégal est entré dans une nouvelle ère.
Depuis le 24 mars dernier, l’Etat du Sénégal expérimente une gestion exécutive à deux têtes. Il y a le chef de l’Etat doublé d’un Premier ministre avec des pleins pouvoirs pour diriger l’équipe gouvernementale. Ces faits viennent d’être confortés par les Législatives avec la liste du parti Pastef dirigé par son fondateur Ousmane Sonko. Evidemment, aucun président de la République n’a dirigé une liste pour les Législatives, mais l’histoire en cours montre que l’actuel dirigeant semblerait être détaché des actes politiques dans la tenue de ce scrutin. Au-delà de ces décisions présidentielles qui ont précipité l’organisation du scrutin.
Aussi longtemps que l’on se souvienne, les présidents de la République ont toujours eu une influence sur la confection des listes de leurs coalitions. En 2001, le Conseil constitutionnel a dû même enlever l’ombre de Wade sur les listes de la Coalition Sopi dirigée par Idrissa Seck. Mais, le patron du Parti démocratique sénégalais (Pds) fut le «Directeur exécutif», qui a coché toutes les cases pour mettre ses hommes. En 2007, il a mis Macky Sall comme tête de liste après le bannissement de Idy, qui a pu être accompagné durant sa traversée du désert avec des députés frondeurs, en adoptant la même démarche pour garder une influence politique. L’ancien Premier ministre l’a appris à ses dépens, car Me Wade a montré qu’il était un simple pion politique. En 2008, il a été éjecté de la présidence de l’Assemblée à cause de la loi Sada Ndiaye.
Après son élection à la tête de l’Etat en 2012, Macky Sall a reconduit les mêmes procédés, dupliqué les mêmes procédures pour avoir une mainmise sur l’Assemblée nationale. Moustapha Niasse, qui a dirigé la liste de Benno en 2012 et 2017, a présidé un Hémicycle sous inspiration Sall.
Mais, le Président Sall a montré sa toute-puissance au sein de son appareil politique incarné par Benno bokk yaakaar en 2022 : Aminata Touré, qui a réussi à avoir une courte majorité à l’Assemblée nationale, est écartée au dernier moment pour faire place à Amadou Mame Diop.
Cette volte-face présidentielle a passablement agacé Mimi Touré qui a claqué la porte de Benno et de l’Alliance pour la République.
Pleins pouvoirs ou dégringolade
Ces actions politiques dessinent les différents schémas auxquels le pays est habitué en matière électorale. Mais, le 24 mars 2024 a fait voler en éclats les certitudes, remis en cause l’ordre établi.
Choisi comme candidat de substitution par Ousmane Sonko, empêché à cause de ses déboires politico-judiciaires, Bassirou Diomaye Faye atterrit au pouvoir sans être détenteur d’appareil politique personnel. Cette réalité apparaît en pleine lumière avec ces Législatives convoquées après la dissolution de l’Assemblée, après l’annonce d’une motion de censure du Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar étouffée dans l’œuf. Sûr de sa force politique et sans doute de sa victoire, Ousmane Sonko acte la péremption de la Coalition «Diomaye Président» dont le parti Pastef est le moteur. Pris de court, certains partis satellites optent pour la rupture provisoire, alors que les autres acceptent de se soumettre à cette décision du Premier ministre.
Sonko est chassé par trois grandes coalitions de l’opposition qui visent à lui imposer une cohabitation parlementaire. En gagnant, le Premier ministre va encore davantage sanctifier son nom, comme le soutiennent ses partisans. Ce qui lui permettra de renforcer son aura et aussi sa forte présence dans l’appareil étatique, en devenant un Premier ministre dont les pouvoirs sont renforcés par des gains politiques colossaux.
A défaut, ce sera une dégringolade politique qui va noircir son récit devenu grandiloquent après la victoire de son candidat en mars dernier. BDF, qui a démissionné de ses mandats à Pastef, reste à l’écart des mélodrames politiques internes au parti politique.
Mais ces élections, selon n’importe quelle issue, le mettront davantage à l’écart. Ou sous surveillance ?
Par Djibril BA
«DOGALI SYSTEME» AU SOIR DU 17 NOVEMBRE 2024
Depuis leur accession au pouvoir, la ferme volonté et la détermination sans faille du président de la République et de son Premier ministre de procéder à des réformes très profondes de nos institutions sont indiscutables, très réelles et connues
Depuis leur accession au pouvoir, la ferme volonté et la détermination sans faille du président de la République et de son Premier ministre de procéder à des réformes très profondes de nos institutions sont indiscutables, très réelles et connues par tout citoyen imbu de valeurs patriotiques et soucieux d’un développement durable de la Nation.
Cette noble mission, très difficile et risquée face à des lobbies très puissants et endurants, pour perdurer et avoir les résultats escomptés, devra impérativement se heurter à de très fortes confrontations, de résistances quotidiennes infondées et de discours calomnieux.
En d’autres termes, les politiciens classiques frustrés, les ennemis de la Nation, en collaboration avec les affairistes parasites, certains journalistes et patrons de presse, certains charlatans politiciens, sont en train de remuer ciel et terre pour faire face aux nouvelles autorités au détriment d’un Peuple désespéré jusqu’au soir du 24 mars 2024.
Cette classe de la société, animée par ses intérêts personnels et prise au dépourvu par l’accession des nouveaux dirigeants au pouvoir, a vu sa gloire et ses privilèges injustifiés s’amenuiser et s’estomper. A date, selon elle (cette classe), toute stratégie (même sans aucune déontologie et éthique) est salutaire pour barrer la route à ceux qui incarnent le projet Jub Jubal Jubanti, au détriment de toute une population qui cherche depuis belle lurette des lendemains meilleurs à travers l’équité sociale, la gestion efficiente de nos ressources naturelles et financières, bref la bonne gouvernance.
Qu’on le veuille ou pas, le maître-mot pour ces égoïstes, ces parasites et ces ennemis de la Nation, est de faire face à l’actuel régime qui les empêche de commettre leurs forfaits habituels. En somme, pour affaiblir davantage ce système, voire le jeter aux oubliettes, la jeunesse, les intellectuels et toutes les autres couches de la Nation doivent se constituer en un seul homme pour donner une majorité parlementaire à l’actuel gouvernement au soir du 17 novembre 2024. Je rappelle que 900 000 F Cfa de dette par citoyen est le lourd héritage du régime précédent. En votant pour l’opposition, êtes-vous prêts à cautionner cette dilapidation et à léguer cette dette aux générations futures ? Est-il réaliste et logique d’avoir moins de 54% aux prochaines élections ? Chaque citoyen est comptable de l’avenir de notre pays.
En votant, nous avons le pouvoir de changer notre mode de vie, notre manière de gérer les deniers publics, de construire notre pays conformément aux axes du document référentiel à l’horizon 2050, et en définitive assurer le déclic pour ouvrir de nouvelles pages de l’histoire. Refusons de cautionner cet endettement irréfléchi et sans impact sur le quotidien des Sénégalaises et des Sénégalais.
Compte tenu de la maturité des Sénégalais, de la cohérence et de l’intelligence de sa jeunesse et de la population en général, j’ose espérer que le processus déclenché lors de l’élection présidentielle de mars 2024 va aboutir ce 17 novembre 2024. Dogali rek. Dès lors, la prochaine étape consistera à accompagner les nouvelles autorités, à travers un engagement citoyen et patriotique, à mettre en œuvre et protéger le projet au profit des populations.
LES PAYS DE LA SOUS-REGION AFFUTENT LEURS ARMES À DAKAR CONTRE LES MALADIES ZOONOTIQUES
Le rapprochement de tous les secteurs permet donc de mieux comprendre les risques communs à l’interface homme-animal-environnement
Face à la menace que constituent les maladies zoonotiques, un atelier sous-régional de trois jours, ouvert hier à Dakar, regroupe des experts venus de la sous-région. Organisé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), l’Organisation mondiale de la santé animale (Omsa) et l’Organisation mondiale de la santé (Oms), cet atelier sous-régional permettra une meilleure évaluation de l’outil multisectoriel d’Evaluation conjointe des risques (Ecr) pour accompagner les pays à évaluer de façon consistante et harmonisée les risques à l’interface homme-animal-environnement.
Les menaces et les maladies zoonotiques constituent un risque tant pour la santé animale que pour la santé publique, et nécessitent des efforts conjoints des secteurs de la santé publique, de la santé animale et de l’environnement pour y faire face efficacement. En effet, les activités visant à identifier, évaluer, gérer et réduire les risques liés aux zoonoses bénéficient de la coordination et de la collaboration entre les ministères et d’autres organismes d’un pays qui sont responsables de divers aspects de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement. Le rapprochement de tous les secteurs permet donc de mieux comprendre les risques communs à l’interface homme-animal-environnement. C’est dans ce cadre que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), l’Organisation mondiale de la santé animale (Omsa) et l’Organisation mondiale de la santé (Oms) ont développé l’outil multisectoriel d’Evaluation conjointe des risques (Ecr) pour accompagner les pays à évaluer de façon consistante et harmonisée les risques à l’interface homme-animal- environnement.
Les mouches et les larves de «Cochliomyia hominivorax» constituent des insectes parasites qui causent d’importants dégâts chez les animaux à sang chaud. L’homme n’y échappe pas, ce qui constitue un grave problème de santé publique. «La lucilie bouchère est une mouche qui infecte s’il y a une porte d’entrée. Si vous avez un animal ou même l’homme, s’il y a une porte d’entrée, la mouche vient se mettre sur la porte d’entrée et pond des œufs qui vont donner des larves. Ces larves-là vont manger la chair, ce qui donne des plaies impressionnantes et cause des dégâts au niveau de la production et au niveau de la santé publique», argumente Dr Coumba Kébé Guèye, de la Direction des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, qui intervenait lors de l’atelier sous-régional d’Evaluation conjointe des risques (Ecr) sur les myiases à «Cochliomyia hominivorax» et à «Chrysomya bezziana» en Afrique de l’Ouest
Beaucoup de cas de cette maladie ont été enregistrés l’année dernière au Sénégal.
«C’est une maladie qu’on pourrait qualifier d’émergente. On pensait l’avoir éradiquée, mais depuis l’année dernière, il y a beaucoup de cas détectés au Sénégal. Ils ont détecté environ 1900 cas au Sénégal depuis l’année dernière. Donc, ça veut dire que la maladie est bien présente», renseigne Dr Coumba Kébé Guèye, qui révèle que c’est une maladie qui «peut être mortelle». Sa collègue Dr Coumba Faye Diouf, Coordonnatrice nationale du Centre d’urgence de la Fao pour la lutte contre les maladies animales transfrontières, de laisser entendre que c’est une maladie «méconnue» du grand public.
«C’est une maladie émergente au Sénégal et dans la sous-région… C’est une maladie assez grave compte tenu du fait que ça crée des lésions, mais aussi parce que ce sont les mouches qui mangent la chair. Ce sont des infestations», souligne Dr Coumba Faye Diouf. En dehors du Sénégal, selon elle, il y a eu des cas qui ont été rapportés en Gambie, en Guinée, et la Fao a appuyé à travers les fonds d’urgence. «Cet espace doit être géré de manière collégiale» pour pouvoir faire face à cette maladie, avec la «porosité» des frontières, pour davantage contenir cette maladie transfrontalière.
L’atelier sous-régional, qui réunit des acteurs des secteurs clés, permettra de fournir des recommandations aux décideurs pour élaborer et mettre en œuvre des mesures de gestion des risques et des messages de communication du risque fondés sur des données scientifiques et connaissances (connaissances sont très importantes même si elles ne sont pas publiées) harmonisées entre les différents secteurs dans les différents pays.
LES ENNUIS JUDICIAIRES DE CERTAINS DETRACTEURS DU REGIME A LA UNE DE LA PRESSE QUOTIDIENNE
Les quotidiens de ce mercredi reviennent sur la convocation de plusieurs contempteurs du régime par la justice en lien avec certaines de leurs positions et opinions sur la marche du pays.
Dakar, 2 oct (APS) – Les quotidiens reviennent très largement mercredi sur la convocation de plusieurs “contempteurs” du régime par la justice en lien avec certaines de leurs positions et opinions sur la marche du pays.
“La matraque”, affiche Bès Bi Le Jour par exemple, au sujet de ce que le journal appelle un “défilé de voix divergentes à la police”. “Après Kader Dia de la Sen Tv, écrit-il, c’est au tour de Cheikh Yérim Seck de recevoir une convocation des autorités judiciaires”, mardi.
“L’opposant Bougane Guèye Dany a lui aussi reçu sa convocation pour ce mercredi, à 9 h”, annonce Bès Bi Le Jour. “La justice carbure à plein régime”, constate le quotidien Source A, lequel rappelle que six personnes ont été “convoquées”, “gardées à vue ou emprisonnées pour des délits d’opinion, en six mois seulement de règne” du président Bassirou Diomaye Faye.
L’activiste des droits de l’homme Alioune Tine, interrogé par Source A, s’inquiète de cette situation et appelle la société civile à s’impliquer pour y mettre un terme. “Je pense que les délits d’opinion doivent disparaître de notre Code pénal”, plaide-t-il dans des propos rapportés par le même journal.
Le Mandat pense que le nouveau régime en place depuis début avril “cherche à museler” ses contempteurs. L’Observateur lance des “signaux d’alerte”. “Des arrestations à la pelle, des mandats de dépôt décernés à tout-va, des manifestations interdites, la situation actuelle du pays est préoccupante”, écrit-il.
Rien n’est pardonné aux “détracteurs” du pouvoir
Le journal interroge à propos plusieurs “spécialistes”, dont certains “crient au ‘règlement de comptes et à la violation des droits fondamentaux’. Mais pour nos juristes, ajoute-t-il, c’est encore prématuré de s’alarmer”.
Walfquotidien n’attend pas plus et considère que cette situation constitue un “grand bon [sic] en arrière”. “Parallèlement aux dossiers judiciaires de reddition des comptes impliquant d’anciens ministres et directeurs généraux, d’autres individus font l’objet de poursuites à cause de leurs sorties médiatiques”, relève le journal.
“Terreur chez les opposants de Diomaye-Sonko”, lit-on à la une du quotidien L’As, selon lequel “les nouvelles autorités judiciaires ne pardonnent rien aux détracteurs” du président de la République et de son Premier ministre.
“Alors que le Sénégal se prépare pour les élections législatives prévues le mois prochain, le climat politique semble s’assombrir. Les arrestations et les convocations se multiplient, visant des figures de l’opposition et certains chroniqueurs critiques du régime en place”, mentionne le quotidien Enquête.
Il estime que “l’étau se resserre” autour certains politiciens et journalistes qui se retrouvent “dans le collimateur de la justice”. Vox populi se demande s’il ne s’agit pas d’une “tentation” d’instaurer une “chape de plomb”.
Le Dandé Mayo “coupé du reste du pays”
Malgré tout, l’électorat “reste toujours fidèle à [Ousmane] Sonko”, le leader du parti Pastef (au pouvoir) et actuel Premier ministre, affirme le quotidien Yoor-Yoor, disant relayer le “point de vue des observateurs politiques”.
Les quotidiens relèguent à leur périphérie divers autres sujets dont la question des inondations faisant suite aux importantes précipitations enregistrées ces derniers jours et semaines.
Le journal Le Quotidien rapporte qu’avec la crue du fleuve Sénégal, le Dandé Mayo, dans la région de Matam, se trouve “sans voie”, “coupée du reste du pays”. La situation “vise à l’urgence”, selon le journal.
“Pas de déplacement, pas d’évacuation sanitaire, ni de transport de marchandises”, la vie quotidienne des populations du Dandé Mayo s’en trouve affectée, insiste Le Quotidien.
Sud Quotidien fait état d’une “flambée généralisée des prix des produits de consommation courante”, qui a mis le marché “sous pression”. Le Soleil revient sur la volonté prêtée au gouvernement de baisser les salaires des agents de l’Etat.
Le journal rapporte que le gouvernement a sorti un communiqué pour réfuter “les allégations du PIT”, le parti de l’indépendance et du travail, actuellement dans l’opposition. Il y dénonce des “manœuvres” et une “désinformation et diffusion d’informations fausses qui ne peuvent être acceptées”.
L’info informe que le Conseil national du patronat (CNP) et la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) ont acté leur fusion, avec l’ambition de “mieux servir l’entreprise et accompagner les nouvelles autorités dans leurs politiques de développement économique et social du pays”.
lettres d'amérique, Par Rama YADE
LES BRICS, UN AVENIR POUR L’AFRIQUE ?
Le 16e Sommet des Brics à Kazan se profile comme un événement majeur dans un monde en pleine mutation. L'expansion récente du groupe, intégrant des acteurs clés du Moyen-Orient et d'Afrique, renforce son poids face aux puissances occidentales
Alors que le monde est entré dans une nouvelle phase de tension, de Kiev à Beyrouth, la Russie s’apprête à accueillir, à Kazan, le 16e Sommet des Brics, du 22 au 24 octobre 2024.
Ce groupe informel, fondé en 2009 autour du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, s’est agrandi en août 2023 avec l’entrée de cinq nouveaux membres dont deux pays africains : l’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Désormais, les Brics+ représentent 46% de la population mondiale et 30% du Pib mondial, davantage que le G7, mais toujours moins que le G20.
«Des changements comme on n’en a pas vu depuis 100 ans»
«A l’heure actuelle, il y a des changements -comme on n’en a pas vu depuis 100 ans-, et c’est nous qui les initions ensemble» : ainsi s’exprimait le Président chinois Xi Jinping le 22 mars 2023, lors d’une visite historique à Moscou. Le Président russe avait alors répondu : «Je suis d’accord.»
Incontestablement, ces mouvements géopolitiques sont davantage qu’une pierre jetée dans le jardin américain.
Certes, la fin de la Guerre froide avait marqué la victoire de la démocratie libérale, donc américaine, sur le grand rival soviétique. Toutefois, ce n’était pas encore la «fin de l’histoire», selon la formule de Francis Fukuyama.
Les attentats du 11 septembre 2001 (une violente contestation de la mondialisation culturelle), la crise financière de 2008 (qui a entraîné une remise en cause de l’ordre financier) et, enfin, la pandémie du Covid19 (qui a affaibli davantage l’architecture multilatérale) ont progressivement redistribué les cartes. Des rivaux régionaux, de plus en plus désinhibés (la Turquie, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, les pays de la Péninsule arabique, la Russie), ont surgi aux côtés des Etats-Unis et désormais de son rival économique principal, la Chine, donnant le sentiment d’une fragmentation du monde, illustrée par le retour des talibans en Afghanistan, la réactualisation des vieilles guerres au Moyen-Orient et le retour des conflits en Europe.
L’afro-souverainisme
Ces basculements ont favorisé un désordre international nouveau impulsé par des pays que certains commentateurs appellent le «Sud global», bien que certains de ses représentants -et pas des moindres- se situent dans le Nord, comme la Chine et l’Inde, et qu’avec la Russie en son sein, le Sud global n’est pas une simple réplique du mouvement des non-alignés des années 50.
C’est donc un mouvement alternatif, davantage que sudiste, qui émerge. Sur le flanc africain, la contestation de l’ordre occidental, qui s’apparente à ce qu’on pourrait appeler un afro-souverainisme, porte à la fois sur :
les valeurs dites démocratiques, comme en témoigne un certain soutien populaire aux coups d’Etat du Sahel intervenus entre 2021 et 2024 ;
les avancées sociétales telles que les droits des homosexuels considérés comme attentatoires aux traditions africaines, y compris dans les démocraties les plus avancées comme le Sénégal. On se rappelle comment le Président Macky Sall a renvoyé dans ses buts le Président Barack Obama, alors en visite à Dakar en juin 2013 sur cette question sensible ;
ou encore la domination financière occidentale représentée par le Fonds monétaire international (Fmi), du Soudan où le Général Al Burhan avait pris prétexte des réformes économiques du Premier ministre Abdallah Hamdock pour renverser ce dernier en octobre 2021, au Ghana dont le Président Nana Akufo-Addo avait popularisé la formule «Le Ghana par-delà l’aide» en février 2022.
Une ambition contrariée
C’est dans ce contexte que les Brics prospèrent, offrant une précieuse roue de secours à la Russie sous sanction dans la foulée de sa guerre déclenchée contre l’Ukraine en février 2022. Ainsi, en 2023, quand ses exportations de pétrole vers l’Union européenne baissaient de 79%, elles partaient à la hausse de 21% vers la Chine, de 75% vers la Turquie et de 111% vers l’Inde.
Par rapport aux nations africaines, les Brics ont cherché à prendre le contrepied des institutions de Bretton Woods en offrant des prêts aux pays pauvres sans conditionnalité à travers leur Nouvelle Banque de développement (Nbd) créée en 2014.
Toutefois, cette ambition se heurte à la réalité du dollar dominant. La Nbd peine à se financer et sa prétention à créer un fonds monétaire ne convainc encore personne. De toutes les façons, malgré un néo-souverainisme décomplexé et offensif, l’assise politique des Brics demeure trop fragile pour donner une véritable impulsion à ces projets. Les rivalités internes entre la Chine et l’Inde achèvent de multiplier les divisions internes, et les désaccords s’étalent au grand jour comme sur la question des adhésions. Au-delà de la Russie et de la Chine, les autres membres des Brics sont au demeurant membres d’institutions occidentales rivales, à l’instar de l’Inde qui appartient au «Quad», aux côtés des Etats-Unis, du Japon et de l’Australie.
Pour les Etats-Unis, il est crucial de se repositionner en favorisant une plus grande inclusion des pays du Sud dans les institutions multilatérales qu’ils contrôlent. Sans doute cet impératif explique que les Etats-Unis aient soutenu l’entrée comme membre permanent de l’Union africaine au sein du G20 aux côtés de la seule autre organisation régionale de l’enceinte, l’Union européenne, et mis les Chinois et les Russes au défi en soutenant deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies. Encore timide, la réforme des institutions de Bretton Woods est sans doute la plus attendue, au moment où les besoins de financement des économies africaines sont immenses.
Un monde désoccidentalisé, mais pas tout à fait post-américain
Les Etats-Unis ont des atouts, et d’abord cette capacité d’innovation et cette attractivité pour tous qui rêvent d’opportunités, ce qu’on ne trouve ni en Russie ni en Chine. Même pour les Chinois, l’Amérique est une aspiration : ils constituent la population la plus nombreuse parmi les étudiants étrangers installés aux Etats-Unis. L’Amérique a aussi une capacité de rebond qui manque aux Européens. Pour regagner une compétitivité ébranlée, le pays a ainsi fait le choix stratégique d’injecter pas moins de 2000 milliards de dollars dans son économie en 2021. Sous Joe Bien, avec le Chips and Sciences Act, dit loi Chips et Inflation Reduction Act, dit loi Ira, les Etats-Unis ont pu redynamiser leur production manufacturière tout en contenant les offensives commerciales chinoises, notamment dans le secteur des batteries électriques.
Pendant ce temps, la Chine, premier partenaire commercial des nations africaines depuis 20 ans, pourrait être contrainte de réduire la voilure en raison de ses problèmes domestiques, donnant aux Etats-Unis l’opportunité historique de rattraper leur retard.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
SADIO MANE, LA RENAISSANCE SOUS STEFANO PIOLI
Déjà l’effet Stefano Pioli ? En tout cas, les chiffres sont révélateurs. Sadio Mané, depuis l’arrivée du technicien italien, a retrouvé son efficacité. Il s’épanouit dans le jeu d’Al Nassr.
Déjà l’effet Stefano Pioli ? En tout cas, les chiffres sont révélateurs. Sadio Mané, depuis l’arrivée du technicien italien, a retrouvé son efficacité. Il s’épanouit dans le jeu d’Al Nassr.
Tout comme la saison dernière, la star sénégalaise a débuté timidement le nouvel exercice en étant moins impactant sur le jeu d’Al Nassr. Dans les matchs clés, Mané a vraiment du mal à laisser son empreinte. Luis Castro serait probablement le problème. Depuis le limogeage de l’entraîneur portugais et la signature de Stefano Pioli (ex entraîneur de l’AC Milan), l’enfant de Bambali a retrouvé toute sa verve.
Sadio Mané déjà impliqué dans 5 buts en 4 matchs sous Pioli
Al Nassr était sur le pré lundi soir. Le club saoudien a affronté Al Rayyan (club qatari) à l’occasion de la 2e journée de Ligue des champions asiatique avec une victoire à la clé (2-1) à domicile. Sadio Mané a lancé les hostilités dans le temps additionnel de la première période. Il a ouvert le score (45e+1) avant que Cristiano Ronaldo ne fasse le break (76e).
Un but qui prolonge sa belle série sur le plan individuel. Sur les 4 derniers matchs, qui coïncident avec l’arrivée de Stefano Pioli sur le banc, l’attaquant sénégalais de 32 ans est dans une spirale positive. Il a inscrit 2 buts et délivré 3 passes décisives.
Avant son départ, Luis Castro a dirigé 6 matchs avec Al Nassr cette saison. Et les chiffres du joueur formé à Génération Foot en disent long. Il n’a délivré que deux passes décisives dans cette période. Il a également eu toutes les peines à se frayer une place pour pouvoir faire éclore ses qualités.
Une très bonne nouvelle pour le Sénégal et Aliou Cissé
Sadio Mané a retrouvé son niveau d’antan au bon moment. Ce vendredi, la liste du Sénégal sera dévoilée pour la double confrontation face au Malawi, comptant pour les 3e et 4e journées des qualifications pour la CAN 2025 dans le groupe L. Sans surprise, l’ex joueur de Liverpool sera là.
Avec sa forme olympique, il va permettre au Sénégal, qui est dans une petite forme actuellement, de tenter de faire le carton plein face au Malawi et de valider sa qualification pour la CAN 2025.
Les Lions, qui vont jouer le Malawi le vendredi 11 octobre 2024 (19h GMT à Diamniadio) et le mardi 15 octobre (13h GMT au Bingu National Stadium) occupent la 2e place de la poule L avec le Burkina Faso à égalité de points (4).