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15 novembre 2024
SALE TEMPS POUR LES OPPOSANTS DE SONKO-DIOMAYE
Arrestations et convocations de journalistes, chroniqueurs et d’hommes politiques, On croyait que les vagues d’arrestations appartenaient au passé, un mauvais souvenir du régime de Macky Sall.
À un mois des élections législatives, le climat politique au Sénégal est tendu. L’incarcération d’opposants et de chroniqueurs se multiplie. L’arrestation de Cheikh Yérim Seck et du chroniqueur Kader Dia, suivie de la garde à vue de Bougane Guèye Dany, témoignent du resserrement de l’étau de la part des autorités.
On croyait que les vagues d’arrestations appartenaient au passé, un mauvais souvenir du régime de Macky Sall. Hélas, ce n’était qu’une illusion. Face aux multiples spéculations et aux dérives verbales des chroniqueurs et des politiques qui discréditent la parole gouvernementale, les autorités judiciaires, sans répit, ont décidé d’agir. Est-ce pour faire taire les voix dissidentes ou dissuader de prochaines diatribes contre les autorités et les institutions ? En tout cas, tout laisse à croire que le « Jubbànti » des opposants est en marche.
Cheikh Yérim Seck déféré au parquet
Le journaliste Cheikh Yérim Seck a été déféré, hier, au parquet pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Lors de sa garde à vue mardi dernier dans les locaux de la Division spéciale de cybersécurité, il lui a été demandé d’apporter des éclaircissements sur les chiffres du gouvernement qu’il avait réfutés lors d’une émission sur la 7Tv, en déclarant que « seule la Cour des comptes est habilitée à certifier la gestion budgétaire du Sénégal et les chiffres officiels contrairement à ceux avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko lors de sa conférence de presse avec les membres du gouvernement ». Il a soutenu n’avoir eu aucune intention de nuire à qui que ce soit. « Mon intention, purement journalistique, consistait à produire des faits étayés par des organismes habilités », avait-il dit aux enquêteurs. L’ancien journaliste de Jeune Afrique avait multiplié les apparitions dans les télévisions, livrant des analyses incisives et des commentaires sur la situation politique etsociale du pays, n’hésitant pas à lancer des piques contre le nouveau gouvernement. Le maître des exclusivités aurait-il divulgué des affaires sensibles, notamment dans le domaine de la politique ? Toutefois, Cheikh Yérim Seck a reçu le soutien de Reporter sans frontières (RSF) en Afrique subsaharienne. Sadhibou Morone a estimé qu’il « est quand même assez déplorable de voir les démons du passé ressurgir au Sénégal ». Selon lui, critiquer les autorités fait partie intégrante de la profession de Cheikh Yérim Seck. « Tous les jours, dans tous les pays du monde, des journalistes peuvent être amenés à faire cela dans l’exercice de leurs fonctions », a-t-il souligné.
Bougane Guèye Dany poursuivi pour diffamation et injures
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, Bougane Guèye Dany ne cesse de lancer des critiques acerbes à l’encontre des autorités. « Menteurs », « incapables » et « collecteurs de taxes », le président du mouvement Gueum Sa Bopp ne manquait aucune occasion pour vilipender le duo Sonko-Diomaye dès que l’opportunité se présentait. Tout laissait croire qu’il voulait se jeter dans la gueule du loup. D’ailleurs, il ne s’en cachait pas. Il semblait même vouloir être arrêté, à en juger par ses sorties médiatiques. Cherche-t-il à obtenir un capital sympathie ou à se positionner politiquement ? Tout porte à croire qu’il veut s’imposer comme le principal opposant du régime en place. « J’ai déjà préparé mon sac pour aller en prison », répétait-il souvent. Et nous y voilà. Il est maintenant dans le viseur de la justice. Après sept heures d’interrogatoire, le leader de Gueum Sa Bopp est poursuivi pour diffamation et injures.
Après sa convocation mardi, Bougane Guèye Dany a soulevé des questions sur les tensions croissantes entre le pouvoir et l’opposition à l’approche des élections législatives. Il n’a pas mâché ses mots en s’adressant au Premier ministre Ousmane Sonko : « Il veut utiliser la police, la gendarmerie et la justice en général pour régler des problèmes politiques », a-t-il déclaré sans hésitation, en soulignant que lui, Bougane, « ne se cachera pas derrière la jeunesse pour éviter de répondre à l’invitation des forces de l’ordre ». Allant plus loin, il a accusé le leader du PASTEF de vouloir éliminer Barthélemy Dias, un autre adversaire politique, dans un contexte marqué par une guerre de positionnement en vue des prochaines législatives. Bougane Dani Guèye a été placé en position de garde-à-vue. Il devrait être présenté au Procureur ce jeudi.
Kader Dia reste en prison et Diéguy Diop libre pour le moment
Le chroniqueur de la SenTV, Kader Dia, avait ouvert le bal cette semaine. Il a été convoqué par la Division spéciale de cybersécurité, suite à ses propos tenus lors d’une émission sur SenTV à propos des migrants retrouvés morts dans une pirogue au large de Dakar. A cette occasion, il a affirmé détenir un enregistrement audio dans lequel un candidat affirmait que des policiers leur demandaient de l’argent. Il a bénéficié d’un deuxième retour de parquet avant-hier mardi. Pendant que l’information sur la garde à vue de Cheikh Yérim Seck est largement commentée sur les réseaux sociaux, Diéguy Diop, responsable de l’APR, se trouvait dans les locaux de la Division des investigations criminelles jusqu’à 23h. Elle doit y retourner la semaine prochaine. L’ex-directrice de la Promotion de l’économie sociale et solidaire serait poursuivie pour détournement de 30 millions de francs CFA.
L’opposition indignée
La vague d’arrestations de journalistes, chroniqueurs et opposants a suscité des réactions parmi les membres de l’opposition. Tandis que certains dénoncent un climat de terreur, d’autres accusent le gouvernement d’instrumentaliser la justice à des fins politiques. Alioune Tine, membre de la société civile, a appelé au calme et au respect des principes démocratiques. Selon lui, il est essentiel que Bougane Guèye Dany et les autres acteurs politiques puissent préparer les élections législatives dans des conditions sereines : « Il faut laisser Bougane Guèye préparer les législatives avec sa coalition, comme tous les autres dirigeants politiques ». En ce qui concerne Kader Dia, il estime qu’il doit être libéré et reprendre son travail de journaliste. « Kader Dia, journaliste à SenTV, ne peut être emprisonné pour une chronique. Cela doit être réglé par un démenti. Kader Dia doit être libéré immédiatement pour retourner à sa rédaction », a tweeté le président d’Afrrikajom Center.
L’opposition n’est pas en reste par rapport à ces arrestations. La coalition Sàmm sa Kàddu a publié un communiqué mardi, exprimant sa ferme opposition aux convocations judiciaires de Bougane Guèye Dany par la Division spéciale de la cybersécurité. Cet acte, selon la coalition, est une manœuvre politique visant à déstabiliser leur mouvement à l’approche des élections législatives. Dans son communiqué, la coalition dénonce ce qu’elle considère comme « une provocation manifeste et une atteinte à la démocratie ». Elle souligne que ces actions ne sont pas dirigées uniquement contre un individu, mais qu’elles visent à intimider et à réduire au silence l’ensemble des membres de Sàmm sa Kàddu. Les leaders de la coalition appellent à une vigilance accrue de la part de l’opinion publique, tant nationale qu’internationale, concernant les menaces que représente le régime d’Ousmane Sonko et de Diomaye Faye pour les libertés fondamentales des citoyens sénégalais.
Par Abdou Karim DIARRA
MAMADOU OUMAR NDIAYE, LA RÉCOMPENSE D’UN BAROUDEUR
La modestie et la témérité incarnées dans un seul homme. MON, le dernier des Mohicans de la presse sénégalaise, accède à la présidence du CNRA. Son parcours, jalonné de défis et de convictions, témoigne d'une vie dédiée au journalisme intégré
La nouvelle a surpris au sein de la rédaction du Témoin. Osons le dire, le concerné a été lui aussi surpris de la décision du président Bassirou Diomaye Faye de le nommer à la tête du Conseil national de régulation de l’audiovisuelle (CNRA) en remplacement de Babacar Diagne. Il a prestement sauté de son bureau pour rejoindre la rédaction centrale pour s’enquérir de la nouvelle. Et pourtant certains d’entre nous, notamment votre serviteur qui lui sert de rédacteur en chef depuis le 01 er novembre 2015ne sont pas surpris d’une telle nouvelle. Il faut le dire après le départ de Babacar Diagne, j’ai pensé que le poste méritait de revenir à un doyen, mais surtout à un des derniers Mohicans de la Presse sénégalais qui formait la bande des 4 moustiquaires (Babacar Touré de Sud, Sidy Lamine Niasse de Wal Fadjri, Laye Bamba Diallo du « Cafard libéré » d’alors et Mamadou Oumar Ndiaye). Au sein de la presse, l’homme qui fonda en 1990 l’hebdomadaire Le Témoin devenu depuis 2015 un quotidien est familièrement appelé MON. Il jouit d’un profond respect de ses pairs. Du Soleil en terminant par le Témoin, Mon a été un baroudeur passionné d’un métier à travers d’autres rédactions notamment Takussan et « SOPI ». Le Témoin hebdomadaire a réussi à marquer le paysage médiatique sénégalais.
Sa parution du mardi était fortement attendue parce qu’elle recelait des révélations exclusives. Et pourtant l’homme déroute par sa modestie légendaire qu’il porte fièrement dans la quotidienneté de la pratique d’un métier qu’il savoure comme à chaque fois qu’on lui sert sa tasse de thé. Devant l’ordinateur, l’homme fascine par sa témérité, mais surtout par le courage de ses positions. Il ne se gêne guère de dire tout le bien d’un acte posé par le président de la République, un ministre ou une haute autorité publique. Après cela, ceux qui le connaissent ne seront pas surpris quelques semaines après de voir le même MON vouer aux gémonies ces mêmes autorités. Au décompte final, ce chevalier Bayard de la presse nationale qui reste le seul directeur de publication à son âge à continuer à pratiquer le journalisme de ses convictions est d’une témérité légendaire jusqu’à pouvoir battre le records Guiness des procès pour diffamation. Il a été condamné dans certaines affaires et relaxé dans d’autres mais était tellement habitué aux prétoires qu’il pourrait écrire un bouquin sur le délit de diffamation ! Récemment, je suis tombé sur une interview de l’homme qui rappelle que cette témérité lui a valu des représailles matérielles et physiques.
En exécution d’un procès qu’il avait gagné contre Mon, le fils de Bara Diouf, l’ancien DG du Soleil, avait fait exécuter la décision par le biais de son avocat qui n’était autre que… Me Augustin Senghor, l’actuel président de la Fédération sénégalaise de football ! Lequel avait envoyé un huissier saisir tous les biens meubles de MON qui avait dormi la première nuit sur une natte avant de se voir offrir par des âmes charitables des matelas et autres commodités matérielles pour équiper son appartement. En outre un beau matin de 1997, une forte explosion avait retenti chez lui. Les fenêtres de sa maison avaient été emportées par le souffle d’une forte explosion.
Cette histoire de l’attentat à la bombe chez Mon n’a jamais été élucidée. On oubliera son refus de recevoir une médaille de l’Ordre national du Mérite des mains d’un ancien président de la République. L’homme est resté chevillé à ses principes de dignité et d’orgueil Haal Pulaar, mais aussi à sa témérité d’enfant de la banlieue, plus précisément du quartier de Diamaguène-Diacksao dont il continue à se réclamer et où il se rend à chaque fois qu’un ancien voisin est touché par une épreuve. D’une générosité sans faille, notre dirpub a aussi le sens du partage mixé à un humanisme fécond. En réalité, MON reste un feuilleton vivant de l’histoire de la presse sénégalaise de ces 40 dernières années. Il a réussi à préserver son talent, mais surtout à faire aimer le métier à de jeunes professionnels qui sont passés entre ses mains dans sa prestigieuse rédaction du Témoin. Au Témoin, à ses côtés, nous n’avons cessé d’apprendre parce que MON est une école au quotidien pour tout journaliste qui veut progresser et bien faire son travail. Malgré notre proximité, MON n’a jamais hésité à censurer un article quand il doute de sa pertinence ou des faits qu’il contient. Il le fait sans état d’âme, mais il fait dans un strict respect en te donnant les raisons pour lesquelles le papier n’est pas publiable.
Au finish, nous lui concédons cela parce qu’il sait ce que nous ne savons pas. Le président Bassirou Diomaye Faye a vu juste. Sa décision ne sonne pas chez nous comme une récompense à notre directeur de publication. MON ne connait ni Bassirou Diomaye Faye, ni Ousmane Sonko, mais il n’a pas hésité à afficher ouvertement son soutien aux actes de redressement du duo à la tête de pays. Ce faisant, il se moque éperdument de ce que les autres peuvent penser de ce soutient. Parce quand il écrit, il le fait avec conviction. Voilà ce que l’on peut dire de MON. Mais une chose est sûre. Sa nomination à la tête du CNRA participera à donner à cet organe de régulation de l’audiovisuel de nouveaux gages de crédibilité. Parce que, encore une fois, c’est un océan de crédibilité dans le milieu de la presse nationale. Nous sommes convaincus que MON réussira sa mission. Bon vent grand MON et que Dieu t’accompagne dans cette nouvelle mission !
par Makhtar Diouf
SOUVENIRS AVEC AMADOU MAKHTAR MBOW
EXCLUSIF SENEPLUS - À la découverte de l'homme derrière la légende. Ce récit retrace une amitié riche en enseignements. Un témoignage précieux sur l'un des grands intellectuels africains du 20ème siècle
C’est vers la fin de mes études que je rencontre A. Makhtar Mbow pour la première fois et rapidement à l’Unesco, avant qu’il en devienne le Directeur général. A l’époque, il est ministre de de l’Education nationale du Sénégal.
Rentré à Dakar après son passage durant douze ans à la tête de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, il ne boude aucune manifestation intellectuelle, culturelle où il est invité.
Le 6 février 1996, lors de la célébration du 10ème anniversaire du rappel à Dieu de Cheikh Anta Diop au Cices, il préside une séance où je prononce une conférence sur La marginalisation de l’Afrique. C’est là que commence véritablement notre amitié.
Un peu plus tard, dans le même lieu où se tient la Fiara (Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales), en visitant les différents stands, je tombe sur celui de Femmes de la région de Saint-Louis. Je le trouve là, devant une carte détaillée de la région. Lorsque je le salue, il tend ma main vers la carte et la pointe sur la localité, je crois Nguélar, et me dit en wolof : Fii la sama papa juddo (C’est là qu’est né mon père). Je lui dis : yow nga judoo Luga (Et toi tu es né à Louga). Il me répond : gnu bari loolu la gnou fook, waaya ma ngi judoo Dakar. (C’est ce que beaucoup croient, mais je suis né à Dakar).
Le 12 septembre 2013 à l’amphithéâtre de l’Ecole normale supérieure, il introduit le Cours inaugural de l’Université du Troisième âge. Il tient le public en haleine pendant plus d’une heure, sans une feuille de note. Il nous parle beaucoup de Lamine Guèye, homme multidimensionnel qui à Saint-Louis enseignait les mathématiques et l’arabe, et aussi grand nationaliste.
A l’époque, nous raconte notre illustre conférencier, les autorités coloniales n’accordent des bourses d’études en France aux Africains que pour faire des études vétérinaires. Soigner des animaux, mais pas des humains. Il n’est pas question de s’inscrire en Faculté de Médecine et Pharmacie et encore moins en Faculté de Droit. Mais Lamine Guèye a réussi, nous dit-il, à contourner toutes les difficultés et est arrivé à s’inscrire en Faculté de Droit pour devenir le premier Licencié puis Docteur en Droit et avocat de l’AOF, se faisant le défenseur des victimes d’injustice du système colonial.
Il nous apprend que lorsque devenu maire de Dakar, Lamine Guèye a accordé des bourses d’études en France à tous les Africains qui le désiraient, chacun pouvant faire les études de son choix. On y compte entre autres Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Wade, Fadilou Diop devenu un grand avocat. Amady Ali Dieng en parle aussi dans son excellent livre Lamine Guèye.
A la fin de son exposé, je m’approche de Makhtar Mbow et je le supplie d’écrire ses Mémoires. Ce sont, lui dis-je, des écrits dans lesquels on trouve bien des informations qu’on ne trouve pas dans des livres d’Histoire. Il me promet de le faire.
Lors de l’enterrement du président Mamadou Dia le 25 janvier 2009 au cimetière de Yoff, je me trouve à côté de lui sur l’esplanade, en attente de l’arrivée du corbillard. C’est là qu’il me raconte que Mamadou Dia est né en 1910 et non en 1911 comme il apparaît sur son état-civil, que c’est le stratagème qui avait été trouvé pour lui permettre de s’inscrire à l’école primaire alors qu’il n’avait pas encore l’âge requis.
Lors de la décision d’organiser les Assises nationales en 2008, je suis approché par des amis universitaires pour y prendre part. Je suis réticent, n’y voyant qu’une entreprise politicienne du défunt régime PS. C’est lorsque j’apprends que Makhtar Mbow a accepté d’entre être le président que j’ai donné mon accord, pour être dans la Commission Economie et Finance. Je passe le voir de temps en temps dans le bureau qui lui est affecté.
Il m’a raconté qu’à un moment donné, pour une raison d’équité, il avait ouvert la porte de l’Unesco à des islamologues occidentaux de renom, pour y faire une présentation objective et sereine de l’Islam. Comme le Français Maxime Rodinson (auteur de Islam et capitalisme,1966). Comme le diplomate suisse Marcel Boisard, qui a passé toute sa carrière diplomatique dans les pays arabes, auteur de L’humanisme de l’Islam, 1979 et L’Islam aujourd’hui, 1985, édité par l’Unesco. (J’ai pu juger de l’érudition et de l’objectivité de Boisard pour avoir lu ses deux ouvrages qu’il m’avait offerts dans son bureau de Genève).
Makhtar Mbow était une mémoire vivante de l’histoire politique, sociale et culturelle du Sénégal de son époque. Un conteur remarquable des évènements qu’il a vécus.
Notre dernière rencontre a lieu lors de la levée de corps de notre regretté Amady Ali Dieng le 14 mai 2015 à la mosquée du Point E. C’est là qu’il me dit qu’il a presque fini de rédiger ses Mémoires. Il me dit aussi qu’il est en proie à des problèmes cardiaques. Raison pour laquelle je m’abstenu de lui rendre visite ou de lui téléphoner pour ne pas le déranger, sachant que même dans la douleur il savait se rendre disponible.
Il m’appelait toujours turandoo (mon homonyme). Une fois il m’a servi du ‘’Grand Makhtar’’ : dans une de nos plaisanteries, je lui avais dit que je suis plus âgé que lui parce que je suis né un 19 mars et lui un 20 mars. Un grand homme.
Par Makhtar DIOUF
SOUVENIRS AVEC AMADOU MAKHTAR MBOW
C’est vers la fin de mes études que je rencontre A. Makhtar Mbow pour la première fois et rapidement à l’Unesco, avant qu’il en devienne le Directeur général. A l’époque, il est ministre de d’Education nationale du Sénégal.
C’est vers la fin de mes études que je rencontre A. Makhtar Mbow pour la première fois et rapidement à l’Unesco, avant qu’il en devienne le Directeur général. A l’époque, il est ministre de d’Education nationale du Sénégal.
Rentré à Dakar après son passage durant douze ans à la tête de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, il ne boude aucune manifestation intellectuelle, culturelle où il est invité.
Le 6 février 1996, lors de la célébration du 10ème anniversaire du rappel à Dieu de Cheikh Anta Diop au Cices, il préside une séance où je prononce une conférence sur La marginalisation de l’Afrique. C’est là que commence véritablement notre amitié.
Un peu plus tard, dans le même lieu où se tient la Fiara (Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales), en visitant les différents stands, je tombe sur celui de Femmes de la région de Saint-Louis. Je le trouve là, devant une carte détaillée de la région. Lorsque je le salue, il tend ma main vers la carte et la pointe sur la localité, je crois Nguélar, et me dit en wolof : Fii la sama papa juddo (C’est là qu’est né mon père). Je lui dis : yow nga judoo Luga (Et toi tu es né à Louga). Il me répond : gnu bari loolu la gnou fook, waaya ma ngi judoo Dakar. (C’est ce que beaucoup croient, mais je suis né à Dakar).
Le 12 septembre 2013 à l’amphithéâtre de l’Ecole normale supérieure, il introduit le Cours inaugural de l’Université du Troisième âge. Il tient le public en haleine pendant plus d’une heure, sans une feuille de note. Il nous parle beaucoup de Lamine Guèye, homme multidimensionnel qui à SaintLouis enseignait les mathématiques et l’arabe, et aussi grand nationaliste.
A l’époque, nous raconte notre illustre conférencier, les autorités coloniales n’accordent des bourses d’études en France aux Africains que pour faire des études vétérinaires. Soigner des animaux, mais pas des humains. Il n’est pas question de s’inscrire en Faculté de Médecine et Pharmacie et encore moins en Faculté de Droit. Mais Lamine Guèye a réussi, nous dit-il, à contourner toutes les difficultés et est arrivé à s’inscrire en Faculté de Droit pour devenir le premier Licencié puis Docteur en Droit et avocat de l’AOF, se faisant le défenseur des victimes d’injustice du système colonial.
Il nous apprend que lorsque devenu maire de Dakar, Lamine Guèye a accordé des bourses d’études en France à tous les Africains qui le désiraient, chacun pouvant faire les études de son choix. On y compte entre autres Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Wade, Fadilou Diop devenu un grand avocat. Amady Ali Dieng en parle aussi dans son excellent livre Lamine Guèye. A la fin de son exposé, je m’approche de Makhtar Mbow et je le supplie d’écrire ses Mémoires. Ce sont, lui dis-je, des écrits dans lesquels on trouve bien des informations qu’on ne trouve pas dans des livres d’Histoire. Il me promet de le faire.
Lors de l’enterrement du Président Mamadou Dia le 25 janvier 2009 au cimetière de Yoff, je me trouve à côté de lui sur l’esplanade, en attente de l’arrivée du corbillard. C’est là qu’il me raconte que Mamadou Dia est né en 1910 et non en 1911 comme il apparaît sur son état-civil, que c’est le stratagème qui avait été trouvé pour lui permettre de s’inscrire à l’école primaire alors qu’il n’avait pas encore l’âge requis.
Lors de la décision d’organiser les Assises nationales en 2008, je suis approché par des amis universitaires pour y prendre part. Je suis réticent, n’y voyant qu’une entreprise politicienne du défunt régime PS. C’est lorsque j’apprends que Makhtar Mbow a accepté d’entre être le Président que j’ai donné mon accord, pour être dans la Commission Economie et Finance. Je passe le voir de temps en temps dans le bureau qui lui est affecté.
Il m’a raconté qu’à un moment donné, pour une raison d’équité, il avait ouvert la porte de l’Unesco à des islamologues occidentaux de renom, pour y faire une présentation objective et sereine de l’Islam. Comme le Français Maxime Rodinson (auteur de Islam et capitalisme,1966) . Comme le diplomate suisse Marcel Boisard, qui a passé toute sa carrière diplomatique dans les pays arabes, auteur de L’humanisme de l’Islam, 1979 et L’Islam aujourd’hui, 1985, édité par l’Unesco. (J’ai pu juger de l’érudition et de l’objectivité de Boisard pour avoir lu ses deux ouvrages qu’il m’avait offerts dans son bureau de Genève).
Makhtar Mbow était une mémoire vivante de l’histoire politique, sociale et culturelle du Sénégal de son époque. Un conteur remarquable des évènements qu’il a vécus.
Notre dernière rencontre a lieu lors de la levée de corps de notre regretté Amady Ali Dieng le 14 mai 2015 à la mosquée du Point E. C’est là qu’il me dit qu’il a presque fini de rédiger ses Mémoires. Il me dit aussi qu’il est en proie à des problèmes cardiaques. Raison pour laquelle je me suis abstenu de lui rendre visite ou de lui téléphoner pour ne pas le déranger, sachant que même dans la douleur il savait se rendre disponible.
Il m’appelait toujours turandoo (mon homonyme). Une fois il m’a servi du ‘’Grand Makhtar’’ : dans une de nos plaisanteries, je lui avais dit que je suis plus âgé que lui parce que je suis né un 19 mars et lui un 20 mars. Un grand homme.
PAR MAKHTAR DIOUF
QUAND LE TANDEM SONKO-DIOMAYE SINGE LE RÉGIME DE MACKY SALL
Journalistes, militants et opposants tombent les uns après les autres sous des accusations de "diffusion de fausses nouvelles". Ce délit, jadis utilisé par le régime précédent pour museler l'opposition, semble devenir l'arme préférée du nouveau pouvoir
A peine sept mois de gouvernance, le tandem Ousmane Sonko-Bassirou Diomaye s’illustre déjà par le nombre d’interpellations des voix discordantes sur la base du délit de diffusion de fausses nouvelles. Une situation qui rappelle avec regret les années sombres du régime du président Macky Sall qui avait fait de l’article 254 du code pénal condamnant le délit d'offense au chef de l'État son arme préférée dans le cadre de sa stratégie de réduction de l’opposition à sa plus simple expression.
Après le président Macky Sall et son régime qui avaient fait de l’article 254 du code pénal, qui condamne le délit d'offense au chef de l'État, leur arme préférée dans le cadre de leur stratégie de réduction de l’opposition à sa plus simple expression, le tandem Ousmane Sonko-Bassirou Diomaye est-il en train de rééditer cette stratégie à travers le délit de diffusion de fausses nouvelles ? Et pour cause, à peine sept mois de gouvernance, on note déjà une dizaine d’interpellations sur la base de cette infraction qui avait servi de mobile sous la gestion de Macky Sall d’incarcération de plusieurs responsables de l’actuel parti au pouvoir. Parmi les personnalités tombées sous ce coup de ce délit, on peut citer le leader de Gueum Sa Bopp. Convoqué hier, mercredi 02 octobre, par la Division spéciale de cybersécurité, Bougane Guèye, par ailleurs membre de l’Alliance pour la transparence des élections et candidat à la députation investi sur la liste de la coalition Takku Wallu Senegaal, est poursuivi selon nos confrères de la Radio futur média (Rfm privée), pour injures publiques et diffamation suite aux propos tenus lors de l’un de ses points de presse.
Outre le patron du groupe du groupe de presse D-média, ily’a également le journaliste Cheikh Yérim Seck qui est actuellement visé par une procédure judiciaire sur la base de ce délit de diffusion de fausses nouvelles. Placé en garde à vue depuis mardi 1er octobre dernier dans une enquête ouverte par la Division spéciale de cybersécurité pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles » sur des propos tenus dans une émission sur une télévision de la place, Cheikh Yérim Seck a bénéficié hier, mardi, d’un retour de parquet. Chroniqueur du groupe D-média, Kader Dia fait également partie des victimes de cette infraction. Déféré le mardi 1er octobre par la Division spéciale de cybersécurité pour diffusion de fausses nouvelles, il est toujours dans l’attente du sort qui lui sera réservé parle procureur de la République face à ses accusations de corruption contre une organisation de la Police nationale dans l’affaire de chavirement d’une pirogue qui a fait plusieurs morts au large de Dakar.
Autre personnalité écrouée sous le régime actuel sur la base de ce délit de diffusion de fausses nouvelles, c’est le commissaire à la retraite, Cheikhouna Keïta. Président du mouvement « Force dolel Askanwi », l’ex-patron de la Direction de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) avait été radié d’office des rangs de la Police le 25 octobre 2013 par le Président Macky Sall, après une suspension de ses fonctions depuis trois mois à la suite du scandale de la drogue qui avait secoué la Police nationale la même année. Très critique à l’égard du régime actuel, notamment contre le Premier ministre Ousmane Sonko, Cheikhna Keita a été arrêté sur un ordre de conduite émis par le Procureur de la République à la Division des investigations criminelles (Dic), le vendredi 6 septembre, avant d’être placé sous mandat de dépôt par le juge du 10e cabinet, le 11 septembre dernier, pour diffusion de fausses nouvelles.
Avant lui, le directeur de publication du journal « La Tribune » du groupe D-média, Pape Moussa Traoré a lui aussi était placé en garde à vue à la Section de recherches de la Gendarmerie sise à Colobane avant de bénéficier d’une levée de cette mesure, suite à un article concernant l’affaire de l’affectation du Général Souleymane Kandé à l’ambassade du Sénégal en Inde comme attaché militaire. Les premières victimes de ce délit sont l’activiste proche de l’ancien régime du président Macky Sall, Bah Diakhaté, et l’Imam Cheikh Tidiane Ndao qui ont été condamnés lundi 3 juin à trois mois de prison ferme et 100 000 francs CFA d’amende pour diffusion de fausses nouvelles. Dans une vidéo diffusée sur la toile, Bah Diakhaté s’était attaqué au Premier ministre, Ousmane Sonko, suite au discours que ce dernier a prononcé sur l’homosexualité lors de la visite de l’opposant français et leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Pour sa part, le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao avait lui-aussi critiqué dans une autre vidéo le Premier ministre dont il qualifiait le démarche de complaisante vis-à-vis de l’homosexualité.
LA COMMUNAUTE ESTUDIANTINE DANS LA CONFUSION…
Les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb) assistent à une véritable guerre des communiqués (celui du recteur et celui du directeur du Crous), entrainant une confusion chez les pensionnaires
Le début de l’année universitaire à l’université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb) est prévu ce 03 octobre 2024, selon une note d’information signée par le recteur de ladite université, Pr Magatte Ndiaye, rendue publique le 25 juillet dernier. S’en suivra le communiqué du Directeur du Centre Régional des Œuvres Universitaires de Saint-Louis (Crous), dans lequel il est prescrit que le campus social de l’Ugb allait ouvrir ses portes le 1er octobre passé. Ce communiqué publié le 27 septembre 2024 a suscité beaucoup de polémique chez les représentants des étudiants. C’està-dire la Coordination des Étudiants de Saint-Louis (Cesl), la commission sociale (Com-Soc) et le collectif des délégués de l’Unité de formation et de recherche lettres et sciences humaines (Ufr/ Lsh). Depuis, les étudiants assistent à une véritable guerre des communiqués entrainant une confusion chez les autres pensionnaires de l’Ugb.
En effet, dans son communiqué du 29 septembre dont nous détenons copie, la Cesl a demandé à la communauté estudiantine de l’Ugb de « rester chez elle jusqu’à nouvelle ordre » en reprochant le Ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation (Mesri) de ne pas respecter ses engagements et ses promesses lors de sa visite au sein de ladite université le 28 juin 2024. Le 30 septembre dernier, deux autres communiqués sont sortis à savoir celui du chef du service des restaurants qui annonce que « le service de restauration sera exclusivement assuré par le restaurant N°2 » et du collectif des étudiants de l’UFR/LSH qui constitue un réplique au communiqué de la Cels, en ordonnant les étudiants de l’UFR/LSH « de regagner le campus tant qu’ils ne voient pas un communiqué du CROUS affirmant l’annulation de l’ouverture des restaurants ». La note du Cels réaffirme sa fermeture sur sa décision dans son deuxième communiqué du 01 octobre en réponse à la commission sociale qui, de son côté, a décidé de s’aligner derrière la CESL en annonçant que « les restaurants universitaires resterons fermés » et a incité les étudiants à respecter le mot d’ordre de la Cesl.
Cette opposition observée au niveau des représentants des étudiants a entrainé, selon des étudiants de cette université, une confusion et une diversité d’opinion chez certains d’entre-deux. Certains sont d’avis avec la Cesl et soutiennent que tous les étudiants devraient s’unir derrière elle car c’est le syndicat qui défend l’étudiant et son intérêt et c’est à travers sa voix que l’opinion nationale est alertée des maux qu’endurent les étudiants et tous ces combats sont pour la cause estudiantine. Cependant, d’autres pensent autrement. En effet, ils stipulent que le temps est compté et ne les attend pas, la seule chose qui les importe, c’est de finir les études universitaires et s’investir dans un autre secteur. Et d’estimer que ces grèves souvent d’ordre politique participent au retard noté au sein des universités sénégalaises.
Notons qu’après l’université Gaston Berger, c’est au tour de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et de la Fédération Nationale des Étudiants de l’Université Numérique Cheikh Hamidou Kane (FNEUN). En effet, dans son communiqué rendu public le 1er octobre dernier, le collectif des amicales de l’Ucad a montré son désaccord concernant la date de la réouverture du campus social prévu le samedi 19 octobre 2024, en estimant que cette date ne concorde pas avec celle de reprise des différentes facultés, écoles et instituts. Le collectif des amicales a ainsi demandé au Coud d’« accélérer les travaux en cours et appelle les autorités pédagogiques et sociales à harmoniser les positions pour permettre aux étudiants une reprise dans la quiétude ». De son côté, la FNE-UN, à travers un communiqué publié daté hier 02 octobre, a souligné le problème de la connexion Internet indispensable dans leurs études auquel ils font face depuis trois mois. Á cet effet, elle appelle le Mesri de « résoudre cette situation avant la reprise prévue le 09 octobre » et de poursuivre au cas contraire, elle « déclenchera une grève illimitée ».
UN HOMMAGE NATIONAL A MAHTAR MBOW
Hier, en Conseil des ministres, le Président de la République s’est incliné devant la mémoire du Pr Amadou Mahtar MBOW. Le Président Bassirou Diomaye Faye a rendu un hommage à l’Enseignant hors pair, à l’ancien Ministre de l’Education, de la Culture et de la Jeunesse, à l’ancien Député et, surtout, à l’ancien Directeur général de l’UNESCO. Il a salué le parcours exceptionnel de ce grand commis de l’Etat qui a brillamment servi son pays et fortement contribué au développement du système éducatif national, à la promotion du vivre ensemble et au rayonnement international du Sénégal. Dans cet élan, le Chef de l’Etat a demandé aux Ministres en charge de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Culture de préparer un hommage national à cet illustre compatriote dont les écrits et l’engagement patriotique et panafricain doivent être vulgarisés auprès des jeunes générations d’élèves et d’étudiants à travers l’expression culturelle et les contenus d’enseignement.
FINANCES PUBLIQUES DIOMAYE SOUTIENT SON PM…
Revenant sur la situation des finances publiques, le Chef de l’Etat a félicité le Premier Ministre et l’ensemble du Gouvernement pour la présentation de l’état des lieux exhaustif des finances publiques. Parlant du lourd héritage du régime précédent, des constats d’écarts remarquables sur les statistiques des finances publiques et leurs conséquences directes sur la gouvernance publique et les engagements présents et futurs de l’Etat, le Président de la République a invité le Premier Ministre à prendre, sans délai, les mesures impératives de redressement pour accélérer le retour rapide à l’orthodoxie budgétaire, financière et comptable conformément à la Constitution et aux textes législatifs et réglementaires en la matière.
…QUI INTERPELLE SON MINISTRE DU BUDGET
Le Premier Ministre est d’ailleurs revenu sur la situation de référence des finances publiques dévoilée lors du point de presse qu’il a tenu le jeudi 26 septembre 2024. Selon lui, cet exercice illustre la détermination de Monsieur le Président de la République pour la transparence dans la gestion des affaires publiques. Ousmane Sonko s’est appesanti sur la priorité que représente, pour le Gouvernement, le rétablissement, dans des délais raisonnables, d’une saine gestion des finances publiques, au regard de l’étendue des dérives ressorties de l’état des lieux de la gestion du régime sortant. A cet égard, il a demandé au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, de prendre les dispositions appropriées à cet effet, en relation notamment avec le Fonds monétaire international (FMI).
LE DOCUMENT DE POLITIQUE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT PRESENTE LE 14 OCTOBRE AU CICAD
Restons au Conseil des ministres pour dire que, selon le président de la République, le document national de présentation et de planification des axes de notre politique économique et sociale va révéler et refléter les choix stratégiques et opérationnels devant asseoir la transformation systémique du Sénégal sur la période 2025-2050. Le Chef de l’Etat a félicité le Premier Ministre pour le pilotage abouti de la finalisation du nouveau référentiel de politique économique et sociale basé sur le Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère. Il s’est réjoui de la réussite de cet exercice délicat, inclusif et prospectif de refondation endogène de notre modèle de développement fondé sur les principes de patriotisme économique, de progrès social, de responsabilité et de redevabilité. Le président de la République a informé le Conseil qu’il présidera, le lundi 14 octobre 2024 au CICAD, la cérémonie de présentation et de vulgarisation du Document de Politique nationale de Développement, en présence du Gouvernement, du monde socio-économique et de l’ensemble des partenaires du Sénégal.
MEDIAS M. OUMAR NDIAYE AU CNRA, MOMAR DIONGUE A L’APS
Le fondateur et directeur de publication du Témoin, Mamadou Oumar Ndiaye, a été nommé président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) en remplacement de Babacar Diagne qui vient de terminer un mandat unique de 6 ans. Un autre journaliste, notre confrère Momar Diongue en l’occurrence, a été nommé hier nouveau directeur général de l’Agence de presse sénégalaise. Le président Bassirou Diomaye Faye a bien pioché des hommes respectés par leurs pairs dans la profession journalistique.
INNOCENCE NTAP NDIAYE REMPLACEE PAR MAMADOU LAMINE DIANTE
Autre départ remarqué, c’est celui de la Présidente du Haut Conseil du dialogue social (HCDS), Mme Innocence Ntap Ndiaye. Figure de proue du régime du président Macky Sall, elle avait gardé encore son fauteuil après les départs de Amadou Mame Diop, Abdoulaye Daouda Diallo, Aminata Mbengue Ndiaye des têtes des institutions comme l’Assemblée nationale, le CESE et le HCCT. Mme Innocence Ntap Ndiaye est remplacée par le syndicaliste Mamadou Lamine Dianté qui s’est beaucoup singularisé dans le combat politique de Pastef.
SAER NIANG QUITTE L’ARCOP
Un autre départ qui fera date, c’est celui de Saer Niang de la tête de l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP). Le maintien de Saer Niang à la tête de l’ARCOP continuait à faire débat. L’homme trônait à cette « station » depuis 2011 lorsqu’il avait remplacé l’ancien ministre de l’Equipement Youssoupha Sakho. Malgré la controverse, Saer Niang a toujours réussi à se maintenir à ce poste. Et même quand l’ARMP est devenue ARCOP, il est resté. D’ailleurs dans certains milieux d’affaires, on récusait les décisions prises par l’ARMP ou l’ARCOP car estimant que le maintien de Saer Niang violait la loi. Maintenant tout cela est de l’histoire ancienne puisque, après 13 à la tête de l’ARMP, puis de l’ARCOP, Saer Niang va céder son fauteuil à Monsieur Moustapha DJITTE, Magistrat.
NOMINATION DE M.O.N DES ANCIENS LAUREATS S’EN FELICITENT AUSSI !
C’est avec un immense plaisir que les membres de la rédaction du « Témoin » ont appris la nomination de leur directeur de publication Mamadou Oumar Ndiaye à la tête du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra). Il succède ainsi à Babacar Diagne qui a occupé cette fonction pendant six ans et dont le mandat a déjà pris fin. La décision a été prise, hier, en Conseil des ministres par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye. A l’annonce de cette décision, tout le monde s’accorde à reconnaitre que le Chef de l’Etat a choisi l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ! Ancien président de la commission communication du Sommet de l’Organisation de la coopération islamique (Oci) à Dakar en 2008, un événement couvert par plus de 600 journalistes venus du Sénégal et du monde entier, Mamadou Oumar, comme on l’appelle, capitalise des décennies d’expérience et de professionnalisme dans la presse où il n’a plus rien à prouver. Sauf d’aller, cette fois ci, régulariser l’audiovisuel. A cet effet, il a toutes les capacités professionnelles pour accomplir cette mission. « Le Témoin » souhaite plein succès à M.O.N dans ses nouvelles fonctions.
NOMINATION DE M.O.N DES ANCIENS LAUREATS S’EN FELICITENT AUSSI ! (BIS)
Dès l’annonce de la nomination de Mamadou Oumar Ndiaye comme Président du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra), le standard du quotidien « Le Témoin » a failli disjoncter. Les amis, fidèles lecteurs et annonceurs appelaient de partout pour féliciter M.O.N. Evidemment pour cette nomination qui sanctionne le mérite et l’abnégation. Dans le lot des félicitations et témoignages, des membres de l’Association des anciens lauréats du Concours général. « C’est toujours une fierté de voir un ancien lauréat comme Mamadou Oumar Ndiaye nommé à des postes de responsabilités étatiques » se réjouissent-ils.
AFFAIRE CHEIKH YÉRIM SECK LA CAP DENONCE UNE ATTEINTE A LA LIBERTE DE PRESSE ET APPELLE A LA LIBERATION DU JOURNALISTE
La Coordination des Associations de Presse (CAP) dit avoir appris, ce mardi, la convocation, l’audition puis la mise en position de garde à vue du journaliste Cheikh Yérim Seck qui est poursuivi, selon plusieurs médias, pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation. L’audition du mis en cause a porté sur sa dernière émission à la 7 TV au cours de laquelle il a affirmé ne pas croire aux chiffres énoncés par le Gouvernement concernant la situation économique héritée de l’ancienne gestion. Le journaliste a confirmé ses propos étayés par les chiffres publiés sur le site du ministère des Finances et par le fait que, selon lui, si le Sénégal a pu lever des fonds sur le marché de l’Uemoa c’est parce qu’il respecte les critères de convergence, sur la dette et le déficit budgétaire. La CAP, après en avoir délibéré, rappelle que le Sénégal est un Etat de droit et qu’en conséquence les Libertés de presse et d’expression y sont consacrées par sa Charte Fondamentale. Elle appelle à la libération du journaliste Cheikh Yerim Seck qui est libre d’user de son doit à une libre expression.
LES 30 CORPS DE MIGRANTS ENTERRES HIER A YOFF
Les 30 corps de migrants retrouvés au large de Yoff par des pêcheurs ont été enterrés hier au cimentière de Yoff. Le 23 septembre dernier des pêcheurs du village de Yoff avaient découvert dans une pirogue à la dérive des migrants morts. Le décompte faisait état de 30 corps de migrants. La Marine nationale avait fait le déplacement pour ramener sur la terre ferme les corps des 30 migrants qui avaient ensuite été gardés à l’hôpital de Grand Yoff. Plusieurs sources s’accordent à dire que ces migrants venaient de Mbour où on avait signalé la disparition en mer d’une pirogue de 200 migrants.
L’AGENCE SENELEC DE OUAKAM EN FEU
Un incendie s’est déclaré hier matin, vers 11h30, dans les locaux de l’Agence Principale Commerciale de Ouakam, a rappelé la Senelec dans un communiqué. Selon l’entreprise, « l’incendie a été rapidement maîtrisé par les soldats du feu », ce qui, selon l’électricien national, a permis de limiter l’ampleur des dégâts, qui sont uniquement matériels. La Senelec a tenu à rassurer ses clients quant à la continuité de ses services et a annoncé que les opérations commerciales ne seront pas affectées par cet incident. « Senelec tient à rassurer la clientèle de la continuité du service notamment des opérations commerciales », peut-on lire dans la note reçue par la Rédaction.
UNE RENTREE, MILLE DEFIS
Les enseignants retrouveront le chemin de l’école ce jeudi 3 octobre tandis que les élèves s’y mettront le lundi 7 octobre prochain pour la rentrée scolaire 2024-2025. L’heure est aux préparatifs de l’ouverture.
Depuis des années, le système éducatif sénégalais souffre de plusieurs maux. Conscient de cela, le nouveau gouvernement veut une réforme profonde de l’école pour offrir un enseignement de qualité aux élèves et un cadre de travail adéquat pour les enseignants. Et pour la rentrée scolaire 2024-2025, des mesures allant dans ce sens ne manquent pas.
Les enseignants retrouveront le chemin de l’école ce jeudi 3 octobre tandis que les élèves s’y mettront le lundi 7 octobre prochain pour la rentrée scolaire 2024-2025. L’heure est aux préparatifs de l’ouverture. D’un côté, élèves et parents s’activent pour les inscriptions et autres fournitures, pendant que le personnel administratif mettra les bouchées doubles pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions. Déficit d’enseignants, de salles de classe, de tables bancs, taux d’échec élevé, grèves syndicales, classes pléthoriques, abris provisoires, décrochage scolaire, programmes en « inadéquation avec les réalités nationales » : tel est le décor de l’école publique depuis quelques années. Parmi les causes, il y a aussi les crises socio-politiques. Celles qui ont secoué le Sénégal ces trois ou quatre dernières années, ont gravement perturbé les cours avec les fermetures d’établissements scolaires.
Comme conséquences de cette situation, les contre-performances s’enchainent. Des milliards investis dans le secteur de l’éducation n’ont toujours pas les résultats escomptés. 7145 abris provisoires recensés à travers le pays, un déficit de 48 696 salles de classe, un déficit de 207 103 tables bancs, 2 409 écoles sans latrines, un besoin de 4 527 enseignants, taux d’échec de 34% au CFEE, 26% au Bfem et 49% au Bac : tels sont les chiffres révélés lors de la réunion interministérielle sur la rentrée, tenue le 19 septembre dernier. Face à ces difficultés, rebâtir une nouvelle école est l’un des engagements phares du gouvernement. Il y a quelques semaines, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye a exprimé, lors d’un Conseil des ministres, sa volonté de rénover l’école sénégalaise pour mieux aligner le système éducatif avec les réalités et ambitions du pays.
Ce début d’année scolaire se déroule ainsi dans un contexte de défis importants pour les autorités qui ont engagé une transformation systémique de l’éducation nationale basée sur une nouvelle vision. C’est pourquoi des mesures sont prises pour offrir un enseignement de qualité aux élèves et un cadre de travail adéquat pour les enseignants. L’un des défis est aussi la résorption du déficit d’enseignants. Vendredi dernier, 28 septembre, le « ministère de l’Education nationale a remis les ordres de service de tous les enseignants sortants, aux Inspecteurs d’académie, en présence des Inspecteurs de l’Education et de la Formation, ce vendredi 28 septembre 2024 », informe un communiqué. Il s’agit de « 1500 maîtres pour les écoles préscolaires, élémentaires et daaras modernes et de 501 professeurs pour les lycées et collèges ». La même source de préciser que « le personnel était mis en place plusieurs semaines après la rentrée, ce qui empêchait la reprise effective des enseignements apprentissages, surtout dans les zones affectées par les nombreux départs occasionnés par le mouvement national de mutation des enseignants ». Selon le Men, « cette année, pour la première fois, les académies et les inspections de l’Education et de la Formation ont toutes reçu autant d’arrivées d’enseignants que de départs et parfois même plus ».
Cette rentrée va également marquer un tournant significatif avec l’introduction de l’anglais à l’élémentaire dès la rentrée scolaire. Même si cette décision est saluée par des acteurs de l’éducation, certains estiment qu’il faut des préalables pour y aller notamment en renforçant d’abord la formation des enseignants. D’autres défis sont aussi à relever pour une année scolaire apaisée. Même si le « MEN a réussi à traiter un passif significatif concernant leur carrière, y compris les arrêtés relatifs aux examens professionnels, les décisions de nominations, et les arrêtés de catégorisation », d’autres points sont à satisfaire pour les enseignants.
17 SITES D’ORPAILLAGE CLANDESTINS ET 6 ENTREPRISES DEMANTELES
La zone militaire N°4, a mené avec la Gendarmerie nationale et les parcs nationaux, une opération dénommée Nawetaan du 14 au 30 septembre 2024.
La zone militaire N°4, a mené avec la Gendarmerie nationale et les parcs nationaux, une opération dénommée Nawetaan du 14 au 30 septembre 2024.
La Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) faisant le bilan de cette opération informe que dix-sept (17) sites d'orpaillage clandestins démantelés, six (6) entreprises d'exploitation minière suspendues pour non respects du décret interdisant les activités le long de la Falémé.
Des sites d’orpaillage clandestins ont été même démantelés dans le parc Niokolo-Kaba. Les Armées promettent de poursuivre et d’intensifier ces opérations qui visent à renforcer la sécurité aux frontières et soutenir les populations dans ces zones difficiles d'accès.
Pour rappel du 5 au 9 décembre, le Forum Civil, accompagné de journalistes, s’est déplacé dans la région de Kédougou pour vérifier l’effectivité du décret d’interdiction de l’orpaillage le long de la Falémé. Le constat sur le terrain était que les orpailleurs avait fait fi de la mesure étatique et continuant leurs activités.
Le 31 juillet 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait pris un décret interdisant les activités minières dans la zone de la Falémé. Ainsi, il est suspendu jusqu’au 30 juin, toute opération minière ou délivrance de titre minier autour du rive gauche de la Falémé sur un rayon de cinq cent (500) m.
DIOMAYE ANNONCE LA CREATION D’UN CONSEIL SUPERIEUR DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION
Afin d’assurer un meilleur pilotage et une coordination optimale des activités scolaires et universitaires, le Président de la République a décidé de la création d’un Conseil supérieur de l’Education et de la Formation
En Conseil des ministres hier, mercredi 2 octobre, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé la création d’un Conseil supérieur de l’Education et de la Formation. « Afin d’assurer un meilleur pilotage et une coordination optimale des activités scolaires et universitaires, le Président de la République a décidé de la création d’un Conseil supérieur de l’Education et de la Formation, organe de supervision logé à la Primature qui va assurer, avec la participation des acteurs impliqués, le suivi et l’évaluation systématique du Programme national de l’Education et de la Formation », lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres.
En effet, les élèves reprennent le chemin de l’école ce lundi 7 octobre, ce après le personnel enseignant et administratif ce jeudi. Dans ce cadre, Bassirou Diomaye Faye a demandé au « gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires, en relation avec les parties prenantes, pour, d’une part, accélérer la transformation consensuelle du système éducatif national et, d’autre part, garantir le bon déroulement de l’année scolaire et universitaire 2024-2025 ». Selon le communiqué, « il a souligné la nécessité de veiller au renforcement du dialogue social dans le système éducatif mais également à l’amélioration du cadre de vie dans les écoles ». Toujours au sujet de l’éducation,
Bassirou Diomaye Faye a invité le Gouvernement à « procéder au lancement, sans délai, d’un vaste programme de résorption des abris provisoires, de réhabilitation et de construction aux normes d’établissements scolaires ». Mieux, « il a indiqué l’impératif de finaliser le nouveau Programme national de l’Education et de la Formation en adéquation avec les valeurs historiques et culturelles de la Nation ».
Le Chef de l’Etat est aussi revenu sur l’importance de l’ouverture aux langues étrangères. « Au regard de la jeunesse de notre population, le Président de la République a insisté sur l’urgence de rebâtir notre modèle d’école publique autour du civisme, de la citoyenneté, de nos langues nationales et de l’ouverture aux langues étrangères universelles mais également à la préparation aux aptitudes scientifiques, techniques, technologiques et professionnelles de nos élèves face aux évolutions du monde contemporain », rapporte le communiqué.