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15 novembre 2024
LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EN PROCÈS
Verbatim des déclarations de Cheikh Yérim Seck face à la Division spéciale de cybersécurité. Le journaliste arrêté pour diffusion de fausses nouvelles, a défendu sa démarche, invoquant des sources officielles pour contester les chiffres gouvernementaux
Le PV d'audition de Cheikh Yérim Seck, arrêté puis relâché pour avoir contesté les chiffres économiques du gouvernement, lève le voile sur un débat brûlant. Entre rigueur journalistique et accusation de diffamation, l'affaire cristallise les tensions autour de la liberté de la presse. Ci-dessous le verbatim de son échange avec les agents de la Division spéciale de cybersécurité.
Question : Après avoir écouté l'extrait de la vidéo issue de l'émission « Invité de Maimouna Ndour Faye » sur la chaîne de télévision 7TV et qui met en exergue vos déclarations. Pouvez-vous nous préciser dans quel contexte avez-vous fait ces déclarations qui contredisent les chiffres annoncés par le Premier ministre ?
CYS : J'ai fait ces déclarations dans le cadre de l'émission "L'invité de MNF sur la 7TV" animée par la journaliste Mamouna Ndour Faye.
Pouvez-vous revenir de façon concise, sur les chiffres dont il est question dans cet extrait-vidéo ?
Je n'ai pas annoncé des chiffres. J'ai contesté des chiffres avancés par le Premier ministre, à propos du déficit public et du ratio de la dette par rapport au PIB (Produit Intérieur Brut).
Aviez-vous l'intention de remettre en cause la véracité de ces chiffres ou d'exprimer un point de vue personnel ?
J'avais l'intention dans le cadre de l'expression de mon point de vue personnel, de remettre en cause la véracité des chiffres avancés par le Premier ministre Amadou Ba et le ministre Sonko.
Étiez-vous informé de la source des chiffres avant de faire vos déclarations ?
Je sais de science certaine qu'aucune des sources habilitées, notamment le FMI et la Banque mondiale ne donnent les chiffres donnés par le premier ministre. Même le site du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres. Mieux encore, le rapport de la Cour des Comptes, organisation habilitée ne confirme pas les chiffres avancés par le Premier ministre.
Sur quelles sources ou documents vous vous êtes basés, pour affirmer que ces chiffres étaient faux ?
Toutes les sources, notamment celles citées dans la réponse précédente, attestent que ce qu'a dit le premier ministre est faux.
Avez-vous vérifié ces informations auprès de sources officielles ?
Il n'y pas meilleure source que le site officiel du ministère des Finances du Sénégal dont les chiffres diffèrent de ceux avancés par le Premier ministre.
Pouvez-vous nous fournir des preuves par des documents qui appuient vos déclarations ?
Pour les chiffres, je vous reporte aux sites officiels de tous les organismes de financement qui coopèrent avec le Sénégal. D'ailleurs, le représentant résident du FMI a confirmé dans une déclaration que les chiffres antérieurs à la déclaration du Premier ministre.
Pourquoi avez-vous déclaré que les chiffres avancés par le Premier Ministre Ousmane Sonko sont faux ?
Aucun pays de l'UEMOA avec un déficit supérieur à 10% ne peut lever de fonds selon la réglementation communautaire. Or, rien qu'en septembre 2023, le Sénégal a levé trente-cinq (35) milliards sur le marché de l'UEMOA. C'est la preuve que le chiffre de déficit budgétaire avancé par le Premier ministre est faux. Je m'en limite là.
Êtes-vous conscient que vos propos pourraient être perçus comme diffamatoires à l'encontre du Premier ministre ou susceptibles de troubler l'ordre public ?
Je n'ai diffamé personne. J'ai dit des faits étayés par tous les organismes spécialisés sur la question.
En tenant de tels propos, aviez-vous l'intention de jeter le discrédit sur les institutions publiques, notamment le gouvernement ou le Premier ministre ?
Je n'ai aucune intention de jeter le discrédit sur quoi que ce soit. Ma seule intention était de rétablir la vérité des faits dans l'intérêt d'un dialogue démocratique et juste.
Quel était votre objectif en faisant ces déclarations ? Était-ce d'informer, de critiquer, ou d'alerter le public ?
Mon intention était claire. C'est une question qui m'a été posée dans le cadre d'une interview et j'ai répondu dans le souci de dire ce qui est conforme à la vérité.
Avez-vous tenté de contacter les autorités compétentes ou un porte-parole du gouvernement pour vérifier les chiffres avant de faire vos déclarations publiques ?
Je n'ai pas besoin de contacter une autorité compétente pour vérifier des informations qui sont dans le domaine public. Le fait que les nouvelles autorités aient pu lever mille six cent soixante-cinq (1.665) milliards de FCFA depuis leur arrivée au pouvoir prouve que ce que le premier ministre à dit est faux. Les documents sont partout.
Avez-vous connaissance d'éventuelles corrections ou précisions apportées par le gouvernement par la suite ?
Non !
Pouvez-vous expliquer votre état d'esprit lors de l'émission ? S'agit-il d'une critique ouverte ou d'un débat sur la situation économique du pays ?
J'étais dans une posture journalistique de restitution des faits dans leur authenticité.
Pour toutes les questions qui vous ont été posées, dans le souci d'apporter des preuves que les chiffres avancés par le Premier ministre sont faux, vous nous renvoyez vers des données officielles d'organismes de financement, des sites ou règles communautaires de l'UEMOA. Ne pensez-vous pas qu'il serait mieux de défendre votre thèse par la présentation d'un document officiel du Sénégal ?
Le document officiel du Sénégal : le dernier rapport de la Cour des comptes qui couvre jusqu'à la gestion 2022, donne des chiffres totalement différents de ceux avancés par le Premier ministre. La Cour des comptes est l'organisme habilité pour certifier la gestion budgétaire au Sénégal. Ces chiffres sont les seuls officiels. Les chiffres avancés par le Premier ministre ne le sont pas.
Pourquoi dites-vous que ces chiffres ne sont pas fiables ?
Ces chiffres ne sont pas fiables pour trois (03) raisons : Premièrement, je ne pense pas que le Premier ministre soit mieux outillé que tous les organismes de financement, toutes les structures de notation et toute l'administration des finances du Sénégal pour apporter des chiffres qui démentent les leurs.
Deuxième raison : l'argument fourni par le Premier ministre lui-même pour étayer la falsification des chiffres, à savoir une discussion privée entre le président de la République, l'ancien ministre de Finances et lui-même me semble déjà d'une légèreté grotesque.
Troisièmement : l'utilisation politique faite de ces données par le Premier ministre dans un contexte électoral prouve à suffisance, la motivation autre que scientifique de la fourniture de ces données.
Pensez-vous que ce que vous avez donné comme justificatifs suffit comme raisonnement scientifique pour démentir des chiffres avancés par le Premier ministre ?
En tout cas, tout ce que j'ai dit est de loin mieux documenté que ce que le Premier ministre a dit. Ce que j'ai dit se rencontre dans le rapport de la Cour des comptes et dans toutes les bases de données des organismes habilités alors que ce que le Premier ministre a dit nulle part en dehors de son discours.
Aviez-vous l'intention de nuire à la réputation du Premier ministre ou des institutions publiques ?
Je n'ai aucune intention de nuire à qui que ce soit. Mon intention, purement journalistique, consistait à produire des faits étayés par des organismes habilités.
Pensez-vous que vous pouviez étayer vos propos sans dire que ces chiffres sont faux ?
Moi au moins j'ai été délicat. Ousmane Sonko aurait dit que j'aurais menti.
Vos propos visaient-ils directement à discréditer le gouvernement ou à inciter le public à douter de l'intégrité des autorités ?
Je le répète, je ne cherchais rien d'autre que de faire mon métier en respectant la sacralité des faits.
Comment réagiriez-vous si vos propos avaient été mal interprétés ou déformés par les téléspectateurs ou par les médias ?
Dans mon métier, on se limite à écrire et dire en laissant au public le soin d'apprécier, d'interpréter ou de commenter.
C'est tout ce que j'ai à déclarer.
LE MYSTÈRE BERNARD-HENRI LÉVY
Depuis trente ans, le philosophe est omniprésent dans les médias français. Serge Halimi et Pierre Rimbert décortiquent ce parcours hors norme, révélant les coulisses d'un pouvoir qui s'étend bien au-delà des frontières médiatiques
(SenePlus) - L’article du Monde Diplomatique d’octobre 2024 intitulé “BHL, trente ans de plus” est un texte signé par Serge Halimi et Pierre Rimbert qui s’intéresse à la figure intellectuelle de Bernard-Henri Lévy (BHL) et à son influence au fil des décennies. L’article critique sévèrement BHL, le qualifiant de personnage omniprésent dans les médias français et internationaux depuis les années 1990, et souligne les contradictions de son discours et de son parcours.
Les auteurs mentionnent d’abord les prises de position de BHL dans les années 1990, notamment en Yougoslavie, où il s’est présenté comme défenseur de la démocratie et des droits de l’homme. Cependant, ils critiquent le fait qu’il ait souvent soutenu des interventions militaires controversées, en particulier de la part des puissances occidentales, ce qui, selon eux, met en lumière un paradoxe dans sa défense des droits humains.
Une partie importante de l’article se concentre sur la manière dont BHL a utilisé sa position médiatique pour façonner l’opinion publique sur des questions internationales, tout en soulignant que ses prises de position ont parfois été en décalage avec les réalités du terrain. Les auteurs pointent du doigt son influence dans le discours sur la guerre en Libye en 2011, ainsi que sur d’autres conflits, et l’accusent d’avoir contribué à la justification de certaines guerres sous couvert de principes humanitaires.
Les auteurs rappellent également les positions de BHL sur Israël et la Palestine. Ils mentionnent que BHL a souvent défendu Israël, tout en étant critiqué pour sa vision partielle de la question palestinienne. Cet aspect est particulièrement mis en lumière avec des références aux conflits récurrents à Gaza et aux critiques internationales à l’encontre d’Israël, y compris par l’ONU, qui a qualifié certains événements de “crimes de guerre”. L’article critique le silence ou les justifications apportées par BHL sur ces questions sensibles.
En somme, l’article de Halimi et Rimbert dans Le Monde Diplomatique dépeint BHL comme un intellectuel influent mais problématique, dont les actions et discours sont souvent en contradiction avec la réalité des faits sur le terrain. Ils mettent en avant une réflexion critique sur l’influence d’une figure comme BHL dans le débat public français et international, et s’interrogent sur la durabilité de cette influence à l’avenir.
THIERNO ALASSANE SALL APPELLE À UNE JUSTICE RIGOUREUSE ET RAPIDE
« La justice doit servir la cause commune et non les humeurs hypersensibles des majestés qui règnent sur nous », a écrit le leader de la "République des valeurs".
Thierno Alassane Sall, ancien ministre du pétrole, a exprimé son indignation face aux convocations et gardes à vue de plusieurs personnalités, dont Cheikh Yérim Seck, Bougane Guèye et Kader Dia.
Selon lui, ces mesures ne pouvaient mener qu’à leur relaxe, tant les motifs étaient choquants.
Il a salué le fait que le pouvoir semble avoir compris cette réalité.
Thierno Alassane Sall a souligné l’importance d’une justice rapide et rigoureuse, notamment sur des dossiers touchant aux intérêts fondamentaux du pays.
Il a cité en exemple la gestion de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), qu’il qualifie de calamiteuse, entraînant une dégradation des espaces publics et une pollution des quartiers.
L’ancien ministre a également révélé avoir été entendu par les enquêteurs de la Section de Recherches de la Gendarmerie, un développement qu’il considère comme un signe positif après des années de plaintes restées sans suite.
Il a exprimé l’espoir que les protagonistes de cette affaire, qui se sont échangé des accusations graves par médias interposés, puissent bientôt s’expliquer devant les enquêteurs.
« La justice doit servir la cause commune et non les humeurs hypersensibles des majestés qui règnent sur nous », a-t-il conclu, appelant à une justice équitable et au service de l’intérêt général.
L’ÉTAT RÉSERVE UNE PART DES MARCHÉS PUBLICS AUX PETITES ENTREPRISES
Les contrats publics inférieurs à 80 millions de FCFA pour les services et 100 millions pour les travaux seront priorisés pour les petites entreprises, avec 5 % des budgets réservés, notamment aux entreprises dirigées par des femmes.
Le gouvernement sénégalais vient de franchir une nouvelle étape en faveur du développement des petites entreprises et de l’entrepreneuriat féminin. À partir de ce jeudi 3 octobre 2024, les petites entreprises sénégalaises auront désormais plus de chances de décrocher des contrats publics, avec des mesures spécifiques prises pour leur garantir un accès prioritaire à ces marchés.
Conformément à un arrêté signé par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, plusieurs initiatives ont été mises en place pour soutenir ces entreprises. Désormais, les contrats publics de moins de 80 millions de francs CFA pour les services et de moins de 100 millions de francs CFA pour les travaux seront prioritairement attribués aux petites entreprises locales.
L’arrêté stipule également qu’une partie des contrats publics sera réservée aux entreprises dirigées par des femmes. En effet, l’État s’engage à garantir que 5 % des budgets alloués aux contrats publics soient réservés à des petites entreprises, avec une répartition de 3 % pour les petites entreprises sénégalaises et 2 % spécifiquement pour les entreprises dirigées par des femmes.
En outre, les entreprises œuvrant dans le secteur social, notamment les associations et coopératives, bénéficieront également de ce dispositif. Cette mesure vise à encourager les initiatives locales et sociales tout en renforçant la participation des femmes et des petites entreprises au développement économique du pays.
L’initiative du ministère des Finances et du Budget s’inscrit dans une démarche plus large de redressement des finances publiques et d’inclusion économique. Elle marque une volonté ferme de l’État de soutenir les petites entreprises, souvent confrontées à des difficultés d’accès aux marchés publics, et d’encourager la diversification des bénéficiaires de ces contrats.
Avec cette nouvelle politique, le Sénégal espère dynamiser son tissu économique local et donner un coup de pouce aux entrepreneurs, notamment ceux issus des petites structures et des secteurs moins représentés jusqu’ici dans les marchés publics.
IBRAHIMA CHEIKH DIONGUE NOMMÉ DIRECTEUR EXÉCUTIF DU FONDS DE RÉPONSE AUX PERTES ET DOMMAGES
Avec plus de 30 ans d’expérience dans le climat et la finance, le Sénégalais prendra ses fonctions le 1er novembre 2024, apportant un soutien financier aux pays les plus vulnérables face au changement climatique.
Le Sénégalais Ibrahima Cheikh Diongue a été désigné directeur exécutif du Fonds de réponse aux pertes et dommages mis en place lors de la 28e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) tenue à Dubaï, aux Emirats arabes unis, a-t-on appris de source officielle.
M. Diongue qui détient également la nationalité américaine a été désigné par le Conseil d’administration du Fonds de réponse aux pertes et dommages pour un mandat de quatre ans qui débute le 1er novembre 2024, lit-on sur le site officiel de la CCNUCC.
Parlant couramment l’anglais, le français et le mandarin, il a été sélectionné, à l’issue d’un processus de recrutement ouvert, transparent et fondé sur le mérite, mené par le Conseil d’administration du Fonds.
Il assurera ainsi le leadership stratégique et la supervision du Secrétariat du Fonds et aidera le Conseil d’administration à remplir le mandat du Fonds, qui consiste à apporter un soutien financier aux pays vulnérables les plus durement touchés par les effets du changement climatique.
Selon plusieurs observateurs, sa nomination constitue ‘’une étape clé vers la réponse aux pertes et dommages en apportant un financement à des millions de personnes dans les pays en développement qui sont en première ligne du changement climatique’’.
Diongue possède plus de trois décennies d’expérience internationale dans les domaines du changement climatique, de la finance et du développement.
Se réjouissant de sa nomination, il s’est dit honoré ‘’d’assumer ce rôle à un moment aussi crucial où la crise climatique s’avère être une menace existentielle pour les vies et les moyens de subsistance, en particulier pour les communautés les plus vulnérables des pays en développement’’.
‘’Je me réjouis de travailler avec le Conseil d’administration, nos partenaires et les parties prenantes pour apporter un soutien crucial aux pays en développement à faible revenu les plus touchés par le changement climatique’’, a-t-il déclaré.
Il a assuré en outre que le Fonds de réponse aux pertes et dommages fera une ‘’différence significative’’ pour les personnes touchées de manière disproportionnée, et j’assume cette responsabilité avec humilité et un engagement total à servir.
M. Diongue est actuellement Représentant spécial du président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. Il était auparavant secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur général de l’Agence spécialisée de l’Union africaine, le Groupe de la Capacité africaine de gestion des risques (ARC), où il était chargé de façonner, de définir et d’exécuter la vision stratégique de l’institution.
Il a occupé au Sénégal, les fonctions de ministre et conseiller spécial du président de la République du Sénégal, de directeur général de la coopération internationale du Sénégal et secrétaire permanent de l’énergie du Sénégal, responsable du département Afrique de l’IFC.
Il fut également coordinateur régional du dispositif de conseil en infrastructures publiques et privées à la Banque mondiale.
MADIAMBAL DIAGNE BLOQUÉ À L'AÉROPORT
"Je voyage ce soir. Des instructions ont été données à la police de l'aéroport pour me retirer le passeport diplomatique. Je n'ai jamais possédé un tel document", a écrit le journaliste sur son compte X.
Madiambal Diagne vient d’en faire l’annonce. Le président du Groupe avenir communication déclare qu’il a été bloqué à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar par la police, qui lui réclame son passeport diplomatique.
"Je voyage ce soir. Des instructions ont été données à la police de l'aéroport pour me retirer le passeport diplomatique. Je n'ai jamais possédé un tel document, pour bizarre que cela puisse paraître aux nouvelles autorités du pays", a posté Madiambal Diagne sur X. Il signale que la police le fait actuellement poireauter pour vérification.
"Comment leur donner un document que je n'ai jamais eu", s'interroge-t-il.
La police "doit quand même pouvoir voir dans ses machines que je n'ai jamais voyagé avec un passeport diplomatique. Franchement ce doit être élémentaire", ajoute-t-il.
ARRESTATIONS TOUS AZIMUTS, "Y'EN A MARRE" HAUSSE LE TON
Les leaders du mouvement appellent au respect des droits fondamentaux, dénonçant une dérive autoritaire et réclamant une véritable démocratie et justice sociale pour le Sénégal.
Le mouvement « Y’en a Marre » a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression suite aux interpellations et convocations tout azimut de voix discordantes au régime de Bassirou Diomaye Faye.
« Nous avons toujours voulu manifester contre le régime de Macky SALL, notamment pour soutenir Pastef, sans tenir compte de l’arrêté Ousmane Ngom. Aujourd’hui, alors qu’un ministre de SONKO peut s’appuyer sur cette loi, il est impératif que ce gouvernement respecte notre démocratie s’il souhaite une paix durable », a déclaré Thiat, l’un des porte-parole du mouvement.
Le cas du commissaire Keita a été particulièrement souligné par le mouvement, qui a qualifié l’enquête le concernant d’injustifiable.
« Dire qu’Ousmane Sonko et le président sont en conflit ne devrait pas justifier une détention prolongée », a-t-il affirmé.
Il a appelé à un traitement équitable de tous les citoyens dans le cadre des lois en vigueur.
Pour sa part, Aliou Sané, a rappelé l’importance du dialogue, notamment lors des assises de la justice.
« Nous avons applaudi à l’ouverture de ce dialogue. Continuons sur cette voie, mais refusons toute forme de piétinement de nos droits », a-t-il conclu, soulignant que leur combat est avant tout pour « une démocratie véritable et une justice sociale au Sénégal ».
Le mouvement « Y’en a Marre », connu pour son engagement en faveur des droits civiques et de la justice sociale, reste déterminé à poursuivre son action pour défendre la liberté d’expression et les droits des citoyens dans un climat politique de plus en plus tendu.
par Mame Lika Sidibé
DEVOIR ACCOMPLI
Le DG Saer Niang est un monument. En une décennie, il a transformé l'institution en un modèle de rigueur et d'innovation dans la commande publique. Les grands qui aident les petits à devenir grands seront éternellement plus grands
Monsieur Saer Niang n’est plus DG de l’ARCOP selon le communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi.
J’ai eu l'honneur et le privilège d’avoir travaillé durant deux ans aux côtés d’un homme charismatique et respectable, qui m'a inculqué la rigueur, l’engagement, l’abnégation dans le travail. Une personne avec des connaissances énormes et pointues dans le domaine de la commande publique précisément, mais dans beaucoup d’autres domaines aussi. Discret, très respecté, la foi, l’équité, la transparence et l’éthique en bandoulière dans toutes les décisions qu’il prend, dans tous les actes qu’il pose, dans sa vie de tous les jours. Et ce sont ces vertus qu’il ne cesse d'inculquer à tout le monde, quel que soit son niveau de responsabilité.
DG partez la tête haute.
En moins de 10 ans, vous avez, dans des conditions pas faciles, réussi à hisser l’ARCOP, l’ARMP avant, au sommet des structures les plus respectées, sinon la plus respectée au niveau national et continental.
Votre dernier acquis à la tête de la Direction générale de l’ARCOP, c’est d’avoir obtenu, après deux années d'intense plaidoyer, la signature de l’arrêté sur les marchés réservés. Cette disposition pour laquelle vous vous êtes investi corps et âme, vise à promouvoir une catégorie défavorisée à travers la discrimination positive. Au-delà, vous avez mis en place depuis plusieurs années, le ‘’small business commande publique’’ à l’effet de combiner et impulser une dynamique réelle autour de trois dimensions : la formation, l’appui technique et l’aménagement de dispositions réglementaires favorables à l’accès des acteurs de l’économie sociale et solidaire à la commande publique.
Dans le domaine de la formation, qui vous tient à cœur, vous avez développé et déroulé une offre de formation plurielle comprenant la formation qualifiante, l’accréditation de spécialistes en passation des marchés et la formation diplômante via le Master II professionnel en Management et Régulation des marchés publics. Ce master est le fruit de la coopération tripartite entre l’ARCOP, l’Ecole nationale d’Administration (ENA) et l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
L’ouverture, en janvier 2020, du Master II professionnel en Ingénierie et Régulation de la Commande publique, en partenariat avec l’UFR des Sciences juridiques et politiques de l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), également à votre actif, participe de la volonté de l’ARCOP de renforcer la professionnalisation des acteurs de la commande publique.
Vous avez signé en 2022, une convention avec l’université Iba Der Thiam et l’Agence Régionale de Développement de Thiès pour la création du master en commande publique et gestion des finances publiques. Les enseignements ont déjà démarré.
Vous avez mis en place depuis 2022 un programme de formation des assistants dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de professionnalisation des acteurs du système.
Les résultats de la MAPS II sont éloquents quant au niveau de professionnalisation des acteurs du système. Votre dernier plaidoyer portait sur la création d’un ordre des experts de la commande publique.
Dans votre volonté de hisser le Sénégal au niveau des standards internationaux en termes de commande publique, vous aviez initié le projet de dématérialisation des procédures de passation de la commande publique à travers une plateforme moderne que vous avez dénommée KERMEL.
Il me plaît de transcrire exactement ce que vous disiez le 10 octobre 2024, à l’occasion de la cérémonie de remise des attestations à la 2e promotion des assistants en passation de marchés publics : « Je suis certain que vous avez la capacité d’accompagner les autorités contractantes. Mais n’arrêtez pas d’apprendre. Appliquez ce que vous avez appris ici à l’IRCOP, vous serez remarqué et vous allez bénéficier de la confiance de votre hiérarchie. Bannissez la tricherie, ne donnez pas l’impression de connaitre ou de maitriser des choses alors qu’il n’en est rien. Il n’y a pas de secret. Il faut être éthique, sérieux, engagé, avoir une bonne dose de passion et surtout lire le Code de la commande publique. Ne cessez pas d’interpeller vos enseignants, les séniors qui vous ont procédé, vos encadreurs, sur des questions que vous ne semblez pas maîtriser. On ne finit jamais d’apprendre. La commande publique est aujourd’hui un instrument indispensable pour toutes les administrations, en termes de bonne gouvernance et d’efficacité. Toutes les acquisitions de tous les États se font grâce à la commande publique. Il faut savoir rationaliser les ressources publiques, mettre en place des procédures de bonne gouvernance, des mécanismes de contrôle, pour pousser les administrations à être plus efficaces ».
Voilà résumé ce qu’est Saer Niang.
" Seuls les meilleurs doivent servir l’État". Vous êtes dans le lot de ces meilleurs, à tous points vus, de cette belle race des hauts commis de l'Etat du Sénégal et même au niveau africain.
Au nouveau, qui a grandi sous l’aile protectrice du DG Niang qui savait s’entourer de personnes compétentes et éthiques et détectait très tôt les bonnes graines, nous souhaitons la bienvenue.
Quand je suis arrivée à l’ARCOP le 6 avril 2022, le DG Niang m’a donné le numéro de Moustapha Djitté, me disant qu’il était un excellent expert sur qui je pouvais compter, notamment pour la production de documents scientifiques de qualité.
Le DG Saer Niang est un monument. Les grands qui aident les petits à devenir grands seront éternellement plus grands.
Merci pour tout Saer Niang.
Mame Lika Sidibé est CCRP/ARCOP.
LA FRANCOPHONIE À LA CROISÉE DES CHEMINS
À l'approche du 19e Sommet de la Francophonie, le Dr Bakary Sambe livre une analyse éclairante sur l'avenir du français sur le continent. Entre rejet apparent et réinvention nécessaire, la langue de Molière se trouve au cœur d'un débat complexe
(SenePlus) - À l'aube du 19e Sommet de la Francophonie prévu en France les 4 et 5 octobre 2024, la langue française se trouve au cœur d'un débat complexe en Afrique francophone. Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre Paris et certains pays d'Afrique de l'Ouest, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la question de l'avenir du français sur le continent se pose avec acuité.
Le Dr Bakary Sambe, Directeur régional de l'institut de recherche Tombouctou Institute – Centre africain d'études sur la paix, apporte un éclairage nuancé sur cette situation. Selon lui, le prétendu "sentiment anti-français" est en réalité "un raccourci, un fourre-tout qui ressemblerait à un exutoire permettant d'échapper à un nécessaire exorcisme collectif constamment refoulé". Il s'agirait plutôt d'une "forte exigence de renouvellement du paradigme même de la coopération entre la France et les pays africains".
Paradoxalement, la langue française elle-même ne semble pas souffrir de ces tensions. Le Dr Sambe souligne que "cette langue n'appartient pas à la France ; elle est la propriété malléable de ses locuteurs qui se trouvent majoritairement en Afrique, qui est le cœur battant de la Francophonie". Les jeunes générations africaines s'approprient le français, lui donnant "un nouveau souffle tout en lui imposant leurs marques culturelles qui la fécondent".
Cependant, l’avenir de la Francophonie en Afrique de l’Ouest reste incertain. Le Dr Sambe appelle à "revenir à un nouvel humanisme francophone sincère, fondé sur l'égalité et le respect mutuel et de la diversité". Il met en garde contre une perception de domination de la « Francophonie du Nord » au sein des institutions francophones, soulignant le poids démographique et géographique des pays africains francophones.
Face à l'attrait croissant d'autres alliances linguistiques comme le Commonwealth, le Dr Sambe estime que "si la francophonie renoue avec ses valeurs fondatrices elle retrouvera sa place". Il appelle à une réinvention de la Francophonie, qui doit prendre en compte les nouvelles réalités émergentes, comme la dualité des systèmes éducatifs dans de nombreux pays francophones ou l'importance du français comme langue d'accès au savoir religieux pour de nombreux musulmans francophones.
En conclusion, le Dr Sambe affirme que « les choses sont beaucoup plus complexes que la dialectique autour de l'héritage colonial et de la modernité ». L'avenir de la Francophonie en Afrique dépendra de sa capacité à se réinventer tout en restant fidèle à ses valeurs fondatrices d'égalité et de diversité.
DIOMAYE APPELLE À LA MOBILISATION CONTRE LE CANCER DU SEIN
À l'occasion de la campagne Octobre Rose, le chef de l'Etat a rappelé l'importance du dépistage précoce et salué l'initiative de réduction du coût de la mammographie.
Le président Bassirou Diomaye Faye a adressé, jeudi, un vibrant appel aux Sénégalais à l’occasion de la campagne Octobre Rose, dédiée à la lutte contre le cancer du sein. Dans une déclaration poignante, il a souligné l’urgence et l’importance de ce combat, face aux chiffres alarmants de cette maladie au Sénégal.
Chaque année, le pays enregistre environ 1 838 nouveaux cas de cancer du sein, avec près de 976 décès. Derrière ces statistiques se trouvent des « mères, des sœurs, des épouses et des filles » qui perdent la vie, laissant des familles dévastées et endeuillées. Le président Faye a insisté sur la nécessité pour chaque citoyen de s’engager dans cette lutte, car, selon lui, « chaque femme peut être touchée par la maladie, ou un membre de sa famille ».
Le président a particulièrement mis l’accent sur l’importance de la prévention et du dépistage précoce. Il a appelé les Sénégalais à sensibiliser leur entourage, notamment les femmes, qu’elles soient jeunes ou plus âgées, afin qu’elles puissent mieux comprendre cette maladie et, surtout, effectuer des dépistages précoces. En effet, lorsque le cancer du sein est détecté à un stade précoce, les chances de guérison augmentent considérablement.
Il a salué l’initiative du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui a pris la décision de réduire le coût de la mammographie de 30 000 FCFA à 15 000 FCFA pendant tout le mois d’octobre. Une mesure visant à faciliter l’accès aux dépistages pour un plus grand nombre de femmes, notamment celles issues des couches les plus défavorisées de la population.
Dans son discours, Bassirou Diomaye Faye a rappelé que le gouvernement du Sénégal demeure engagé dans la sensibilisation sur le cancer du sein. Il a souligné l’importance de discuter de cette maladie avec ses proches, afin de briser les tabous, mais aussi d’accompagner et de soutenir les personnes déjà touchées.
Cette prise de position s’inscrit dans le cadre de la campagne Octobre Rose, qui vise à réduire la mortalité liée au cancer du sein grâce à une meilleure prévention, une sensibilisation accrue et des actions concrètes comme la baisse du coût des examens de dépistage.
Le chef de l’Etat a terminé son intervention par un message d’espoir, appelant à un engagement collectif pour faire reculer ce fléau dans le pays. « Notre engagement commun fera reculer le cancer du sein dans notre pays », a-t-il déclaré, exhortant chaque citoyen à jouer un rôle dans cette bataille pour la vie.