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15 novembre 2024
par Cheikh Faye
PROMESSE D’UNE RUPTURE, FLEURS D’UNE DICTATURE RAMPANTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes en démocratie et chacun a le droit de discuter des comptes publics. La parole du Premier ministre n’est pas celle de l’Évangile ou du Coran. La lecture du PV d’audition de Cheikh Yérim Seck donne des frissons
Dans tous les pays démocratiques du monde, la présentation des grandeurs macroéconomiques par le gouvernement, à l’occasion de la présentation d’un nouveau budget ou lors d’un changement de régime, est toujours suivie de contestation des chiffres. Ces contestations portent sur tout notamment sur l’ampleur des situations décrites (déficits, excédents, etc.), sur les méthodes de calculs utilisés (choix de la période de référence, de la maturité des données, des sources utilisées, etc.), etc.
Dans le cas de la présentation d’un nouveau budget, le gouvernement et son chef sont toujours accusés d’embellir la situation pour montrer notamment leurs soi-disant talents de bons gestionnaires. Par exemple, ici au Québec, les chiffres présentés par le Premier ministre sur le déficit budgétaire à l’occasion de la présentation du nouveau budget ont été vivement contestés par les principaux leaders de l’opposition, qui l’accusent même d’avoir puisé dans le Fonds des générations pour masquer l’ampleur des déficits. Pour autant, en dépit de l’âpreté des débats, aucun leader de l’opposition, ni les différents économistes invités sur les plateaux de télé pour conforter cette thèse, n’a fait l’objet d’une convocation à la police a fortiori accusé de diffusion de fausses nouvelles. Ce scénario (convocation à la police suivie d’arrestations) serait impensable, car nous sommes en démocratie et chacun a le droit de discuter des comptes publics. Chacun est libre de croire ou ne pas croire les chiffres publiés. La parole du Premier ministre n’est pas celle de l’Évangile ou du Coran.
L’autre exemple, en cas de changement de gouvernement, nous vient de la France. Il est récent et vient de se dérouler sous nos yeux : le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a déclaré que les comptes publics dont il avait hérités étaient davantage au rouge beaucoup plus qu’on le pensait notamment avec des déficits budgétaires plus importants qu’annoncés. Il a poussé le bouchon plus loin en qualifiant même la situation budgétaire de la France de « très grave ». Il n’en a pas fallu plus pour que les ténors de la Macronnie montent au créneau pour, d’une part, contredire ce qu’il a avancé et, d’autre part, brandir la menace d’une motion de censure dès la présentation de sa DPG devant l’Assemblée nationale. Il a fini par modérer son langage, rencontrer Gabriel Attal et d’autres leaders de la droite afin de trouver un compromis qui lui a permis de passer, hier, au Palais Bourbon sans subir une censure. Morale de l’histoire : ce que dit le Premier ministre est contestable et il ne détient pas le monopole de la vérité ni de la crédibilité, peu importe le fait qu’il soit revêtu des atours de la République ! Cela participe au jeu de la démocratie.
Ici au Sénégal, la lecture du PV d’audition de Cheikh Yérim Seck, qui circule sur les réseaux sociaux donne des frissons : toutes les questions qui lui ont été posées gravitaient autour de la sacralité des paroles du Premier ministre Ousmane Sonko.
Tout à l’heure, les avocats de Bougane Gueye Dany disent la même chose : leur client a été convoqué pour avoir contesté les chiffres fournis par le Premier ministre relativement à la situation économique du pays en exigeant de lui la preuve de la fausseté des chiffres sortis de la bouche d’Ousmane Sonko. Même dans la République du Gondwana, on ne convoque pas et n’arrête pas les gens sur la base de leurs opinions concernant les comptes publics.
Ces arrestations sont révélatrices de l’intolérance, voire du manque de sens démocratique de nos nouveaux dirigeants. Ils doivent comprendre que personne n’est tenue de les croire. À moins d’introduire dans notre droit positif une nouvelle obligation pour les citoyens(nes) : le devoir d’acquiescement devant la parole primatorale !
LA RUSSIE ENVISAGE D’EXEMPTER PLUSIEURS PAYS AFRICAINS DE VISAS
Dans le cadre de la facilitation des déplacements internationaux, Moscou prépare des accords permettant aux ressortissants de plusieurs pays africains de séjourner sans visa pour des périodes allant jusqu'à 90 jours.
La Russie envisage d’exempter plusieurs pays africains de visas. Des accords sur un régime sans visa sont actuellement en préparation selon le chef du département consulaire du ministère russe des Affaires étrangères.
Alexei Klimov précise que ces documents prévoient l’entrée sans visa pour les courts séjours jusqu’à 90 jours uniquement. Il n’a toutefois pas donné de date de mise en place de ces nouvelles mesures, car les négociations avec les partenaires sont à des stades d’avancement différents.
M. Klimov a promis d’informer sur les réalisations dans ce sens, « concrétisées par des accords bilatéraux documentés ».
Auparavant, le ministère russe des Affaires étrangères avait déclaré que la Russie négociait la simplification des régimes de visa avec plusieurs pays africains, dont le Zimbabwe.
Les Russes bénéficient déjà d’un régime d’exemption de visa en Angola, au Mozambique, au Malawi, à Sao Tomé-et-Principe, en Tunisie et au Maroc.
LE PROJET EN VISITE À SHENZHEN ET À LA SILICON VALLEY
En visitant coup sur coup la Chine et les États-Unis, Diomaye Faye affiche clairement ses ambitions numériques pour le pays. Du projet "Smart Sénégal" aux rencontres avec les géants de la Silicon Valley, une nouvelle ère technologique se dessine
À un mois d'intervalle, le porteur du Projet, Son Excellence, le président de la République, a visité la Chine et les États-Unis, deux géants de la technologie mondiale.
Sûrement, le terme "Chine populaire" renvoie, au-delà de la démographie, à un effort populaire vers l'essor économique.
Grâce à leurs propres valeurs, et à travers une souveraineté politique souvent incomprise par l'ordre de la mondialisation, cette nation s’est hissée au sommet de la pyramide économique mondiale.
Iba Fall, dans son articulation de l'universel au particulier, dirait sûrement que le particulier, en tant que souveraineté, peut élever une nation.
Un peuple, un but et une foi populaires.
Quand on parle d'intelligence artificielle, une expression linguistique plus liée à l'Occident, nous pensons que le siège de cette prouesse technologique s'y trouve.
Au contraire, en termes de profits et de nombre d'utilisateurs, la Chine est le champion mondial des innovations technologiques.
Au même titre que les FAGAM que nous connaissons mieux, la Chine a les BAT (Baidu, Alibaba, Tencent). Baidu est connu comme moteur de recherche, Tencent dans les réseaux sociaux et Alibaba dans le e-commerce. Ils ont tous intégré l'intelligence artificielle depuis longtemps dans leurs applications.
Ayant copié au départ les initiatives technologiques occidentales, ils se positionnent désormais comme des concurrents sérieux ou challengers grâce à leurs innovations et à leur part de marché.
Par exemple, Tencent s'étend dans l'imagerie médicale et les outils de diagnostic. Des startups comme SenseTime et Face++ ont vu le jour et dominent le domaine de la sécurité publique à travers la reconnaissance faciale. ByteDance est entré dans la danse et a bouleversé les technologies des réseaux sociaux avec son chef-d'œuvre TikTok.
Ce rappel introductif sur la place de la Chine dans le monde de la tech était important pour montrer l'enjeu de la visite du président de la République en Chine, notamment au centre de démonstration de Huawei, connu pour ses fournitures de réseaux de télécommunications. Huawei est implanté au Sénégal depuis 2005 et a collaboré avec l'ADIE pour fournir un accès Internet à haut débit. Il est également important de noter qu'un projet majeur, "Smart Sénégal", a été signé avec la Chine, impactant cinq domaines :
La sécurité publique grâce à l'utilisation d'outils technologiques (Safe City),
La modernisation des infrastructures réseaux,
Le déploiement de plateformes technologiques d'apprentissage pour l'enseignement (Smart Education),
L'assistance aux populations des départements du Sénégal sur les services de l'administration et des entreprises (Smart Territoires),
L'accès à Internet pour les FAI grâce à la bande passante internationale (câble sous-marin), ainsi que la multiplication des points d'accès Wi-Fi sur tout le territoire (Smart Wi-Fi).
En marge de sa participation à l'Assemblée générale des Nations Unies, aux États-Unis, le Président de la République, accompagné du ministère de l’Économie numérique, des directeurs de Synapsys et SENUM, a effectué plusieurs visites dans la Silicon Valley, la mine numérique américaine.
Cette démarche a débuté par une rencontre avec les principaux investisseurs du numérique au Sénégal, comme Optic (Organisation des Professionnels de la TIC), Gaindé 2000, Wave…., ainsi que des acteurs de l'éducation et de la recherche, tels que Seydina Ndiaye du programme FORCE-N et membre de l'instance de réflexion sur l'IA de l'ONU, et le brillant Sénégalais Moustapha Cissé, ancien directeur du centre de recherche en IA de Google en Afrique.
Cette rencontre a permis de lancer le "New Deal technologique".
Dans la vallée de l'or du 21ᵉ siècle, le Président a visité NVIDIA, leader dans le domaine de l'intelligence artificielle grâce à ses produits révolutionnant le calcul de haute performance. Nvidia est reconnu mondialement pour ses puissants cloud et datacenters, ses systèmes embarqués, et surtout ses processeurs graphiques (GPU) pour le calcul d'image.
La délégation sénégalaise a ensuite visité de SpaceX et sa division Starlink, spécialiste mondial de l'Internet à haut débit par satellite. Il faut noter qu'à la même période l'année passée (août 2023), l'ARTP, sous l'égide du régime précédent, l’ARTP avait publié un communiqué interdisant la commercialisation des produits Starlink au Sénégal en raison d'un défaut d'autorisation. Cette visite du Projet chez SpaceX, propriété du créateur de X (anciennement Twitter), pourrait peut-être aboutir à une utilisation autorisée de cette connectivité innovante par les usagers, permettant ainsi un accès universel à Internet plus rapide.
Des séries de rencontres ont également eu lieu avec HP, fournisseur mondial d'équipements informatiques, ainsi qu'avec ARM (Advanced RISC Machine), dont les processeurs sont utilisés par 99 % des smartphones. RISC (ordinateur à jeu d’instructions réduit) est une architecture de microprocesseur qui utilise un ensemble d'instructions optimisées plutôt que des instructions spécialisées comme dans d'autres architectures.
Une rencontre intéressante a également eu lieu avec 500 Global et d'autres investisseurs américains. 500 Global est un leader du capital-risque, ayant favorisé l'innovation et la croissance durable aux niveaux local et mondial, avec plus de 2 900 startups soutenues, 1 000 investisseurs formés, et plus de 2,3 milliards de dollars d'actifs sous gestion.
Les premiers pas du "New Deal technologique", riche en visites et en rencontres d'affaires, sont parfaitement alignés avec le Projet pour un Sénégal Juste, Souverain et Prospère. Le New Deal technologique vise à faire du Sénégal un hub technologique en Afrique, et à garantir sa souveraineté numérique à travers la stratégie de transformation numérique du Sénégal 2035.
Cette dynamique, à travers ses différentes visites et rencontres dirigées par Son Excellence lui-même, montre clairement le cap pris par les nouvelles autorités, déterminées à amener le pays parmi les nations compétitives, en s'appuyant sur les leviers économiques les plus prioritaires pour soulager le peuple sénégalais.
Quelques esquisses ont été ébauchées dans le livre programme du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à savoir :
Une gouvernance apprenante et souveraine du numérique,
Une administration publique digitalisée et performante,
Un capital humain issu d'un système de recherche et d'innovation compétitif,
Un système de cybersécurité et de cyberdéfense aux standards mondiaux,
Un cadre incitatif et sécurisé pour l'entrepreneuriat numérique.
"Nous renforcerons le rôle du Sénégal pour définir une géostratégie africaine de sécurisation et de souveraineté sur les grandes routes numériques internationales, et sur la gouvernance mondiale du secteur numérique", telle est l'ambition derrière ces récentes actions.
Papa Fall est Statisticien-Spécialiste en Intelligence Artificielle & Big Data, Manager de Programme Pays, membre de Pastef les Patriotes.
Par Mamadou Diop
LA LIGNE DE FRACTURE SE DESSINE
Le débat sur la dette est inévitable parce que tout le monde la paye ; donc chacun a le droit de savoir et d’en parler. À mon avis, le cœur de l'exercice auquel le gouvernement s’est prêté le 26 septembre dernier n’est pas sur les chiffres...
Le débat sur la dette est inévitable parce que tout le monde la paye ; donc chacun a le droit de savoir et d’en parler. À mon avis, le cœur de l'exercice auquel le gouvernement s’est prêté le 26 septembre dernier n’est pas sur les chiffres si importants soient-ils, si significatifs soient-ils mais sur la nouvelle posture de transparence qui est affichée.
Le sceau nouveau sous lequel les nouvelles autorités semblent vouloir entretenir des relations non seulement avec les institutions de Bretton Woods, avec les partenaires techniques et financiers (PTF) mais d’abord et avant tout avec le peuple Sénégalais, me semble être le sceau de la vérité c’est-à-dire du courage en politique, le sceau de l’éthique de gestion. Pour certains il ne fallait pas révéler les résultats du travail d’audit au motif que cela ferait fuir les investisseurs.
Au fond qu’est-ce que nous voulons ? Depuis le premier PAS (plan d’ajustement structurel) de 1979 sous le Premier Ministre Abdou Diouf, toutes les générations d’opposants ont accusé leurs adversaires du gouvernement de fournir à l’opinion publique, au Fmi et à la Banque mondiale de faux chiffres. La particularité ici est que des chiffres sont publiés et sont appelés à servir de référentiel pour la suite des orientations et actions de l’État. Je considère que c’est extrêmement courageux et c’est la seule voie pour se faire respecter. Croire que le pays va se transformer au bénéfice de ses citoyens sur la base du faux serait, pour les nouvelles autorités, une manière de capituler, de renoncer à toute ambition de changer positivement les choses.
Contrairement à ce qu’on annonce ici et là, aucun partenaire économique et financier ne partira du Sénégal du fait du discours de vérité du gouvernement sauf si le Sénégal le décide souverainement. Tous les observateurs avertis du rapport de forces actuel dans le monde le savent. Les politiques du FMI et de la Banque mondiale ont toujours été critiquées depuis les années 80, à juste titre, par les Africains au motif que leur seul objectif est de leur soustraire des ressources pour payer des dettes qui n’ont pas toujours servi les peuples qui pourtant les remboursent. Ces institutions ne se sont pas invitées ici. C’est l’irresponsabilité des gouvernants africains y compris au Sénégal, vassalisés par les puissances extra africaines qui a mis nos pays à genoux. Ces institutions ne nous apprennent rien que nous ne sachions déjà en termes de gestion vertueuse. Si la Transparence et le parler-vrai sont synonymes de défaillances graves chez ceux qui dirigent l’État, alors il ne reste plus qu’à rompre les rangs car tout est définitivement perdu. Mais heureusement que ce n’est pas le cas.
Je perçois dans la démarche du gouvernement une manière de prendre date. Nous ne pouvons nous en sortir en continuant notre train-train habituel. Notre pays n’est pas en guerre mais les maux dont il souffre ne sont pas différents de ceux des pays en guerre. La faim et la malnutrition à longueur d’année, tomber malade sans pouvoir se soigner pour des millions de personnes, le chômage et les hécatombes qui en sont la conséquence sur les océans etc.
Lorsque la France a été occupée par l’Allemagne en 1940 avec 100.000 morts en un mois et 8.000.000 de déplacés, l’Angleterre s’est retrouvée seule face à Hitler. Winston Churchill, alors Premier Ministre britannique dans un discours historique eut ses propos qui détonnent encore dans les oreilles des historiens. :
« Je dis que c'est faire la guerre par terre, par mer et par air. Faire la guerre de toutes nos forces et de toute la force que Dieu nous a donnée, et faire la guerre à une monstrueuse tyrannie jamais surpassée dans le sombre et lamentable catalogue du crime humain. C'est notre politique… Je n'ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur » (Je souligne ce passage).
Que je sache, Bassirou Diomaye et Ousmane Sonko n’offrent ni sang ni larmes parce que notre pays n’est pas dans une guerre chaude contre un ennemi comme l’était l’Angleterre face à l’Allemagne nazie, mais ils ont sûrement du labeur et de la sueur à offrir.
Le discours de vérité du 26 septembre 2024 du Premier Ministre sur la situation réelle du pays est salutaire à tous égards parce qu’annonciateur de nouvelles postures partout et par tous, à l’interne comme avec l’extérieur. J’espère qu’il y en aura bien d’autres pour fonder et porter la seule praxis capable de nous sortir du marais où nous pataugeons depuis si longtemps.
Notre espoir est dans ce cap.
PLUSIEURS TONNES D’OR EXPORTEES CLANDESTINEMENT ENTRE 2013-2022
Dans une étude rendue publique ce jeudi, l’ONG suisse SWISSAID révèle que 36 à 41 tonnes d’or ont été exportées clandestinement du Sénégal entre 2013 et 2022.
Dans une étude rendue publique ce jeudi, l’ONG suisse SWISSAID révèle que 36 à 41 tonnes d’or ont été exportées clandestinement du Sénégal entre 2013 et 2022.
Au Sénégal, l’exportation clandestine d’or a connu des proportions impressionnantes ces dix dernières années. Dans une étude diffusée ce jeudi 3 octobre 2024, l’ONG suisse SWISSAID révèle en effet qu’entre 2013 et 2022, 36 à 41 tonnes d’or, d’une valeur de 2,38 à 2,71 milliards de dollars, ont été illégalement sortis du pays, soient 3,6 à 4,1 tonnes d’or sont exportées clandestinement chaque année.
Ce flux non déclaré, issu principalement de l’extraction artisanale et à petite échelle (EMAPE), transite par le Mali avant d’atteindre les Emirats arabes unis (EAU). La proximité de la région de Kédougou avec la frontière malienne facilite les transactions avec des acheteurs indépendants maliens qui proposent des prix plus attractifs que les comptoirs agréés par l’État sénégalais, note le rapport. Ce dernier signale que seuls 10 % de l’or artisanal passent par les circuits officiels.
L’étude révèle des écarts importants entre les volumes d’or produits et exportés, notamment en raison de la non-déclaration de l’or artisanal. Par exemple, en 2021, une différence de 2,95 tonnes a été constatée entre les chiffres d’exportation officiels et ceux rapportés par les pays importateurs.
SWISSAID préconise donc une meilleure régulation de l’exploitation aurifère artisanale, notamment par la réduction des taxes à l’exportation, actuellement fixées à 4 %. Cette mesure pourrait rendre les comptoirs d’achat plus compétitifs et limiter le flux d’or clandestin vers les pays voisins.
Bien que la production et les exportations officielles d’or aient significativement augmenté, principalement grâce aux mines industrielles, l’extraction artisanale et à petite échelle (EMAPE) reste importante mais largement sous-déclarée, déplore le document.
En 2022, la production industrielle d’or au Sénégal a atteint 14,9 tonnes, tandis que l’exploitation artisanale, estimée entre 4 et 4,5 tonnes par an, reste peu documentée. Les exportations officielles s’élevaient à 18,31 tonnes, principalement vers la Suisse, l’Australie et les Émirats.
LES AGENTS DE L'ASECNA SUR PIED DE GUERRE
Les travailleurs de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Aecna) ont manifesté leur ras-le-bol hier mercredi. En effet, restés plusieurs mois sans percevoir leur indemnité de sécurité aérienne (Isa)...
Les travailleurs de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Aecna) ont manifesté leur ras-le-bol hier mercredi. En effet, restés plusieurs mois sans percevoir leur indemnité de sécurité aérienne (Isa), ils sont aujourd’hui sur le pied de guerre, puisqu’ils ont décidé de déposer un préavis de grève.
Les travailleurs de l’Asecna ont tenu une assemblée générale extraordinaire hier 4 septembre 2024 à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Au sortir de celle-ci, ils informent l’opinion «qu’un préavis de grève cosigné par tous les syndicats sera déposé immédiatement après les délais requis suite à la saisine de la Direction du travail déjà faite la semaine dernière».
Ce que ces travailleurs réclament, c’est tout simplement le règlement exhaustif de leurs arriérés d’indemnité de sécurité aérienne. Mais surtout, qu’ «une solution pérenne pour la régularité de paiement et le retour de l’harmonisation».
Ils ont expliqué hier, que cette indemnité a été instaurée depuis plus de vingt ans pour le personnel de la quasi-totalité des structures exerçant dans le secteur des transports aériens au Sénégal. Elle vise à rémunérer des services à caractère régalien rendus par des citoyens sénégalais dans le domaine de souveraineté que constitue le transport aérien.
Et cet élément de salaire, disent-ils, a toujours été exclusivement financé par l’État du Sénégal. Ce, à travers un prélèvement sur les ressources nationales provenant du secteur aéronautique, notamment les redevances.
Ce qu’ils regrettent aujourd’hui, c’est que deux mois se sont écoulés depuis leur rencontre avec le ministre des transports aériens et «aucune réponse ou acte rassurant n’a été posé par l’administration sous sa tutelle». Ce, malgré les engagements fermes qu’il avait pris.
AHMED KHALIFA NIASS ANNONCE UNE PLAINTE CONTRE FADILOU KEITA
Sur le plateau du Grand Jury de la RFM, dimanche dernier, le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, évoquant un rapport de l’Inspection générale d’État, a affirmé que le marabout et Samuel Sarr doivent 3,5 milliards de FCFA à l’État.
Sur le plateau du Grand Jury de la RFM, dimanche dernier, le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Fadilou Keita, évoquant un rapport de l’Inspection générale d’État (IGE), a affirmé que Ahmed Khalifa Niass et Samuel Sarr doivent 3,5 milliards de FCFA à l’État du Sénégal. Le marabout et homme d’affaires cité en premier conteste cette déclaration, avançant que c’est plutôt à lui que le Trésor public devrait de l’argent. Il revendique même un montant de 3,7 milliards.
Ce montant représenterait, selon lui, la contrepartie d’une livraison de 40 voitures de luxe à la présidence de la République, sous Abdoulaye WADE, à la veille du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) tenue à Dakar en 2008. Considérant que la sortie de Fadilou Keita lui a causé du tort, il a annoncé une plainte contre ce dernier, mais également contre sa mère, Nafi Ngom, qui dirigeait l’IGE. «Mes avocats sont en train de travailler sur le dossier», a indiqué Monsieur Niass au journal Walf Quotidien.
Ahmed Khalifa Niass déclare avoir acquis les véhicules à travers sa société Africa Invest et les avoir débarqués à ses frais du Port de Dakar avant de les mettre à la disposition de la Présidence. «Tous les virements d’argent provenant de mes fonds, que j’ai effectués en faveur des concessionnaires, pour l’acquisition des véhicules sont traçables. On peut les vérifier à partir du système Switch, les données sont disponibles», a affirmé Ahmed Khalifa Niass, joignant «des relevés bancaires attestant les transactions», rapporte le journal.
Ahmed Khalifa Niass assure avoir relancé à plusieurs reprises son client, sous Wade puis sous Macky Sall, sans succès. «Jusqu’à présent, je continue à réclamer mon argent à l’État du Sénégal», indique-t-il.
NOUS N’AVONS PAS LE DROIT DE TRAHIR CE PEUPLE…
Le développement économique du Sénégal ne peut se faire que par l’engagement de tous. Aux yeux du ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, un plan stratégique sera présenté aux Sénégalais le 7 octobre
Le développement économique du Sénégal ne peut se faire que par l’engagement de tous. Aux yeux du ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, un plan stratégique sera présenté aux Sénégalais le 7 octobre prochain, en vue de résoudre les problèmes économiques actuels. Faisant savoir cela sur la 7Tv, Moussa Bala Fofana a abordé aussi la question sensible des convocations récentes à la Division des investigations criminelles (Dic), en réfutant les accusations de répression.
Le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a abordé plusieurs points dont l’état de l’économie sénégalaise, la crise actuelle dans le secteur des Btp, mais aussi la question sensible des convocations récentes à la Division des investigations criminelles (Dic). Selon lui, le développement économique du Sénégal ne peut se faire que par l’engagement de tous. Le ministre de l’Urbanisme, qui était l’invité de Maïmouna Ndour Faye sur 7Tv, appelle à un engagement national pour redresser le pays. «Nous n’avons pas le droit de trahir ce Peuple qui nous a fait confiance à 54%…», a-t-il lancé d’emblée.
Attaques contre les libertés, les opposants et les journalistes : L’Atel condamne et appelle les populations à la mobilisation
Aussi, face à la crise économique qui secoue le pays, accentuée par des difficultés dans le secteur des Btp, le ministre a voulu rassurer. «Le gouvernement est pleinement conscient de la gravité de la situation, mais travaille activement à y remédier. Le développement économique du Sénégal ne peut se faire que par l’engagement de tous, gouvernement, secteur privé et pôles territoriaux. Nous avons le devoir de dire la vérité aux Sénégalais et de construire une relation de confiance», a-t-il insisté. Lors de cet entretien, le ministre de l’Urbanisme a dévoilé qu’un plan stratégique sera présenté aux Sénégalais le 7 octobre prochain. Ce plan, selon lui, vise à apporter des solutions concrètes aux défis actuels. S’exprimant sur la gestion financière de l’ancien gouvernement, notamment en ce qui concerne les appels d’offres spontanés sans impact réel sur l’économie du pays, il précise que le gouvernement a pris le temps d’analyser les comptes de l’Etat pour fournir un diagnostic complet et transparent. «La rigueur et la transparence demeurent des priorités pour établir des relations solides avec les partenaires financiers internationaux, notamment le Fmi», a-t-il ajouté.
Interrogé sur la crise dans le secteur des Btp, qui a vu l’arrêt de plusieurs chantiers, Moussa Bala Fofana a tenu à rassurer que cet arrêt momentané ne compromet pas le taux de croissance du pays, malgré les inquiétudes. «Le recul de 2% du taux de croissance économique ne peut pas être attribué uniquement à l’arrêt des travaux dans le secteur des Btp. D’autres facteurs, comme la sous-valorisation du secteur agroalimentaire, sont également à considérer. Pendant une décennie, le Sénégal a négligé cet aspect crucial de son économie en concentrant ses efforts sur les infrastructures, ce qui a réduit l’équilibre des exportations», a-t-il expliqué.
Série d’interpellations : ÉTAT DES POURSUITES
Sur la question sensible des convocations récentes à la Division des investigations criminelles (Dic), le ministre a tenu à lever toute ambiguïté. «Parler de restriction des libertés est un peu fort», a-t-il affirmé, en réfutant les accusations de répression. Selon lui, les réformes engagées visent au contraire à renforcer l’Etat de Droit et à garantir une Justice équitable pour tous. «La Justice sénégalaise a besoin de jouer son rôle pleinement, dans le respect de la légalité et de l’équité, des valeurs fondamentales pour assurer la stabilité de la Nation», a-t-il martelé.
Takku-Wallu Senegaal sur les interpellations d’opposants et de journalistes : «Une pratique d’un autre âge»
Le ministre de l’Urbanisme a également souligné que les actions de son gouvernement en matière de Justice «sont à célébrer, car elles s’inscrivent dans une dynamique de transparence et de renforcement de l’Etat de Droit, essentielle pour maintenir la paix sociale et la stabilité du Sénégal».
BOUGANE GUEYE, CHEIKH YÉRIM SECK ET KADER DIA LIBRES
Ces personnalités étaient accusées, entre autres, de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation.
Le leader du mouvement politique Gueum Sa Bopp et président-directeur général du groupe de presse D-Média, Bougane Gueye, ainsi que le journaliste Cheikh Yérim Seck et le chroniqueur Kader Dia, ont été libérés, selon plusieurs médias.
Ces personnalités étaient accusées, entre autres, de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation.
Bougane Gueye avait été placé en garde à vue suite à sa convocation, la veille, par la Division spéciale de la cybersécurité. Il lui était reproché des propos injurieux et diffamatoires, ainsi que la diffusion de fausses informations. Bougane Gueye est également candidat aux prochaines élections législatives, prévues pour le 17 novembre prochain.
Quant à Cheikh Yérim Seck, le procureur Ibrahima Ndoye a décidé de classer son dossier sans suite.
UNE FRESQUE MURALE EN HOMMAGE AUX VICTIMES DE L'EMIGRATION CLANDESTINE
Lors de la troisième édition du Nguekhokh Urban Festival, la ville de Mbour a été dotée d’une fresque murale. Une belle œuvre d’art réalisée les 28 et 29 septembre, dans but de rendre hommage aux victimes de l’émigration irrégulière.
Lors de la troisième édition du Nguekhokh Urban Festival, la ville de Mbour a été dotée d’une fresque murale. Une belle œuvre d’art réalisée les 28 et 29 septembre, dans but de rendre hommage aux victimes de l’émigration irrégulière.
À Mbour, lors de la 3e édition du Nguekhokh Urban Festival, une œuvre d'art saisissante a vu le jour. Il s’agit d’une fresque murale vibrante de couleurs et d'émotions, dédiée à ceux qui ont tragiquement perdu la vie en mer, en quête d'un avenir meilleur. D’après l’initiatrice de l’événement, Blackish, tout a été fait pour un hommage symbolique. ‘’On a pu réaliser une fresque murale qui parle de l’émigration clandestine sous le thème de la troisième édition : ‘Reconstruction urbaine, réinventer la Petite Côte à travers la culture et l’empowerment’’’, dit-elle.
Une thématique qui lui tenait particulièrement à cœur. ‘’La Petite Côte, avec ses richesses naturelles et son patrimoine culturel, a un potentiel énorme à exploiter. En mettant l'accent sur la culture, nous pouvons non seulement valoriser notre héritage, mais aussi créer des opportunités pour les jeunes et les femmes de la région de Mbour. La culture est un vecteur puissant de changement. En organisant des événements comme le Nguekhokh Urban Festival, nous offrons une plateforme pour que les artistes locaux puissent s'exprimer, partager leurs talents et toucher un public plus large. Cela permet également de renforcer le sentiment d'appartenance et d'identité au sein de notre communauté’’, a-t-elle expliqué.
L'empowerment, quant à lui, poursuit-elle, est essentiel pour permettre aux jeunes de prendre en main leur avenir. ‘’En formant les jeunes dans des domaines tels que l'entrepreneuriat culturel, la gestion de projets et le slam, et divers domaines, nous leur donnons les outils nécessaires pour se lancer et réaliser leurs ambitions. Cela contribue à créer un environnement où chacun se sent capable de contribuer au développement de la région’’, souligne Blackish.
En définitive, elle explique que réinventer la Petite Côte à travers la culture et l'empowerment, ‘’c'est simplement construire un avenir où notre patrimoine est célébré, nos talents sont valorisés et chaque membre de la communauté a la possibilité de s'épanouir’’.
Chaque coup de pinceau raconte l’histoire d’un jeune, femme ou homme, plein de vie
Par ailleurs, ¨la fresque, située en plein cœur de la ville, est bien plus qu'une simple réalisation artistique ; elle est un hommage aux milliers de jeunes partis à la recherche de liberté, dont les rêves et les espoirs se sont éteints dans les vagues’’ poursuit-elle. Pour elle, ‘’cette œuvre symbolise la mémoire et la solidarité évoquant les rêves et les espoirs brisés de nos frères et sœurs disparus’’.
Soulignant également que chaque coup de pinceau raconte l’histoire de jeunes pleins de vie, confrontés à des routes incertaines, poussés par le désir de liberté. Celle de jeunes hommes et femmes pleins d'ambitions et de vie qui ont emprunté des routes incertaines, espérant atteindre des rivages plus prometteurs. À travers des visages esquissés, ceux des enfants, des symboles évocateurs tels que la mer, les tombes, la nuit froide, cette œuvre incite les spectateurs à se plonger dans les récits des âmes disparues, à ressentir leur quête de liberté et à comprendre l'immense tragédie humaine que représente l'émigration irrégulière.
Un message d’espoir et de solidarité
Outre la simple commémoration, la fresque se veut un espace de mémoire et de solidarité. Ainsi, elle rappelle que derrière les statistiques froides et impersonnelles, il y a des vies humaines, des familles brisées par la perte des parents, des frères et des sœurs plongés dans le deuil. ‘’La fresque invite à la réflexion sur les vies humaines derrière chaque chiffre, rappelant les familles en deuil et l’importance de lutter pour des solutions durables’’, explique Blackfish. La douleur des familles est subtilement évoquée, tout comme la nécessité impérieuse de trouver des solutions durables à ce fléau qui continue de ravager les vies. ‘’Ensemble, nous devons bâtir un avenir où chacun peut réaliser ses aspirations sans mettre sa vie en danger’’, préconise l’organisatrice du Nguekhokh Urban Festival. Une invitation à réfléchir sur l'importance de bâtir un avenir où les jeunes ne ressentent plus le besoin de risquer leur vie pour poursuivre leurs rêves.
Ce lieu de recueillement et de réflexion s'impose désormais comme un phare pour la communauté de Mbour et au-delà. Il incarne la dignité humaine et la mémoire des disparus, tout en portant un appel à l’action. ‘’La fresque est là pour rappeler à tous que les disparus ne seront jamais oubliés. Ils resteront à jamais dans nos cœurs et leur mémoire nous pousse à bâtir un avenir où de telles tragédies n'auront plus lieu d’être’’.
Pour rappel, le Nguekhokh Urban Festival a été lancé en 2021, pendant la période de la Covid-19. Il est rapidement devenu un événement annuel, jouant un rôle essentiel dans l'animation de la vie culturelle à Nguekhokh et dans le département de Mbour. ‘’Lors des précédentes éditions, souligne l’organisatrice, nous avons eu l'opportunité de former une trentaine de jeunes dans divers domaines tels que l'entrepreneuriat culturel, le slam et la gestion de projets. Cette troisième édition est marquée par la réalisation d'une fresque murale en hommage aux disparus en mer’’.