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15 novembre 2024
LA CAP DÉNONCE UNE ATTEINTE À LA LIBERTÉ D'EXPRESSION
La Coordination des Associations de Presse a vivement réagi suite à la garde à vue du journaliste Cheikh Yérim Seck, interpellé après avoir exprimé des doutes sur les chiffres économiques du gouvernement.
La Coordination des Associations de Presse (CAP) a demandé , mardi, la libération du journaliste Cheikh Yérim Seck, placé en garde à vue hier après son audition par les enquêteurs de la brigade de lutte contre la cybercriminalité.
Lors d’une émission à la 7 TV au le journaliste a affirmé ne pas « croire aux chiffres énoncés par le Gouvernement concernant la situation économique héritée de l’ancienne gestion ».
Selon la CAP, Cheikh Yérim Seck a confirmé ses propos étayés par « les chiffres publiés sur le site du ministère des finances du Sénégal et par le fait que, selon lui, si le Sénégal a pu lever des fonds sur le marché de l’Uemoa c’est parce qu’il respecte les critères de convergence, sur la dette et le déficit budgétaire ».
Sur ce, la CAP, rappelle que « le Sénégal est un Etat de droit et qu’en conséquence les Libertés de presse et d’expression y sont consacrées par sa Charte Fondamentale ».
Elle appelle par ailleurs à la libération du journaliste Cheikh Yerim Seck qui « est libre d’user de son doit à une libre expression » et « considère qu’en l’absence d’une certification par la Cour des Comptes des chiffres annoncés par le gouvernement, tout citoyen est libre de se saisir du sujet et d’en faire les commentaires qu’il souhaite, dans le strict respect de la Loi ».
La CAP en appelle au sens élevé de la responsabilité des autorités judiciaires, y compris celles en charge des poursuites, face au respect des principes sacro-saints énumérés et protégés par la Constitution de la République du Sénégal, siège de leur pouvoir.
BOUGANE GUÈYE PLACÉ EN GARDE À VUE
Le leader du mouvement politique Geum Sa Bopp est poursuivi pour injures, diffamation et diffusion de fausses nouvelles.
Bougane Guèye est à un pas de la prison. Il vient d’être placé en garde à vue après plusieurs heures d’audition. Le leader du mouvement politique Geum Sa Bopp est poursuivi pour injures, diffamation et diffusion de fausses nouvelles, a-t-on appris.
Les accusations portées contre lui proviennent de déclarations qu’il aurait faites lors d’une récente intervention publique, où il aurait tenu des propos jugés offensants à l’égard de certaines personnalités politiques et d’institutions.
Le leader de Geum Sa Bopp avait été convoqué, ce mercredi, par la la Division de la Police en charge de la lutte contre la Cybercriminalité.
LA RUPTURE ATTENDUE N'A PAS ENCORE EU LIEU, SELON SEYDI GASSAMA
Ces derniers jours, chroniqueurs, journalistes et autres opposants font l’objet de convocations par la police et la gendarmerie. Ce qui inquiète la société civile
iGFM - (Dakar) Ces derniers jours, chroniqueurs, journalistes et autres opposants font l’objet de convocations par la police et la gendarmerie. Ce qui inquiète la société civile
«En matière de respect des libertés publiques, la rupture attendue n'a pas encore eu lieu». Telle est la réaction de Seydi Gassama. Le responsable de Amnesty Sénégal, qui réagit sur les nombreuses convocations de voix discordantes à la police, signale que «les mêmes lois liberticides utilisées par le président Macky Sall pour persécuter les opposants, les journalistes et les activistes sont toujours en place et la répression continue.»
Seydi Gassama estime que toutes ces lois, ainsi que les pratiques policières et administratives, doivent être mises en conformité avec les normes et standards internationaux. «En attendant, le Ministre de la justice doit instruire le parquet d'arrêter les poursuites pénales contre ceux qui exercent ces libertés», dit-il.
LE PARLEMENT DE LA CEDEAO CONDAMNE L’AGRESSION PHYSIQUE SUR GUY MARIUS SAGNA
Dimanche, le député sénégalais a été victime d’une agression alors qu’il participait à une activité de la ”Dynamique pour la majorité du peuple” (DMP), une plateforme d’opposition togolaise.
Dakar, 2 oct (APS) – Le parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné l’agression physique dont a été victime, dimanche, à Lomé au Togo, l’un de ses membres, le député sénégalais Guy Marius Sagna, a-t-on appris, mercredi, de source officielle.
‘’Le Parlement de la CEDEAO condamne cet acte de violence et souhaite un prompt rétablissement au député Guy Marius Sagna et à tous les autres blessés’’’, a déclaré l’institution parlementaire sous-régionale, dans un communiqué parvenu à l’APS.
Dimanche, Guy Marius Sagna a été victime d’une agression alors qu’il participait à une activité de la ”Dynamique pour la majorité du peuple” (DMP), une plateforme d’opposition togolaise.
‘’Le Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a appris avec regret l’agression physique dont l’honorable Député Guy Marius Sagna a été victime, le dimanche 29 septembre 2024 à Lomé (Togo), alors qu’il participait à une réunion non autorisée d’un collectif de partis de l’opposition togolaise et d’organisations de la société civile, en marge de la 3e session extraordinaire du Parlement à laquelle il prenait part’’, a-t-il déploré.
Des photos et des vidéos publiées sur des réseaux sociaux ont montré le député des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), allongé sur un lit, une de ses mains enveloppée par un pansement.
Sur une autre vidéo, Guy Marius Sagna est assis sur un fauteuil roulant, aux côtés d’une femme et d’un homme debout, vraisemblablement des membres de l’opposition au Togo.
Le député sénégalais, parlementaire de la CEDEAO, avait été pris à partie lorsque la réunion politique à laquelle il participait a été violemment interrompue par des individus sans que la police n’intervienne.
Lundi, le ministère sénégalais de l’Intégration africaine et des Affaires étrangère a ”condamné avec fermeté l’agression inqualifiable” dont a été victime le député sénégalais Guy Marius Sagna et a réclamé ”l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités”.
Dans son communiqué, ‘’le Parlement de la CEDEAO rassure l’opinion qu’il suit avec attention les dispositions prises par les autorités togolaises pour la sécurité du député ainsi que les autres mesures nécessaires en pareilles circonstances’’.
PRÈS DE 3000 ENTREPRISES POINTÉES POUR NON-AFFILIATION DE LEURS EMPLOYÉS AUX IPM
La directrice de l’Institution de coordination de l’assurance maladie obligatoire (ICAMO) a souligné les défis liés à l'évasion sociale et l’importance de réformer les IPM pour garantir leur rôle dans la protection sociale des travailleurs.
Dakar, 2 oct (APS) – Près de 3000 entreprises n’ont pas affilié leurs employés aux Institutions de Prévoyance Maladie (IPM) du Sénégal, a révélé, mercredi, la directrice de l’Institution de coordination de l’assurance maladie obligatoire (ICAMO), Marie Rosalie Ngom Coly.
“De manière générale au Sénégal, près de 3000 entreprises n’ont pas affilié leurs employés aux IPM. Toutes les entreprises ne respectent pas encore cette obligation d’affilier leurs employés’’, a-t-elle déploré
Marie Rosalie Ngom Coly s’exprimait lors d’un déjeuner de presse organisé par l’ICAMO à l’intention de l’Association des journalistes en santé population et développement (AJSPD). Cette session de renforcement de capacités est organisée en prélude de l’assemblée générale de renouvellement des instances de l’AJSPD.
Elle a indiqué que sur ”301 entreprises contrôlées par les inspections du travail de Thiès, Diourbel, Saint Louis et Sédhiou, seules 27 ont affilié leurs travailleurs aux Institutions de prévoyance maladie (IPM) au dernier semestre de 2023”, ce qui entraine, selon elle, ”une évasion sociale”.
‘’Ces quatre inspections des régions de Saint Louis, Thiès, Diourbel et Sédhiou ont mené ces contrôles au courant du deuxième semestre 2023, ce qui veut dire que le processus d’accompagnement est en cours’’, a-t-elle précisé.
A ce propos, Mme Coly a indiqué que ”85 gestionnaires d’IPM sont formés chaque année afin d’arriver à un taux optimal”.
Elle a déploré le fait que ‘’les IPM ne remontent pas toutes leurs données”. ”Ce qui fait qu’on a un taux de remontée qui tourne autour de 75%’’, a-t-elle fait savoir.
La directrice de l’ICAMO a souligné que ‘’le premier axe de lutte contre l’évasion sociale, c’est l’information et la communication”.
”A cela, s’ajoute le ciblage, en faisant le croisement de la base de données de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) et des IPM pour savoir exactement la liste exacte des entreprises qui n’ont pas affilié leurs travailleurs vu le caractère non contraignant de l’ICAMO’’.
Marie Rosalie Ngom Coly estime que ”la culture de l’IPM n’est pas très vulgarisée’’ au Sénégal.
”Les IPM ont souffert du manque de données statistiques pour assurer leur rôle de service public, d’où le sens de la tenue d’une telle rencontre pour vulgariser les interventions de ces institutions’’, a-t-elle expliqué, rappelant que c’est l’ICAMO qui assure ‘’l’équilibre financier de ces institutions sociales’’.
Elle a insisté sur le fait que les employeurs ont l’obligation d’affilier leurs employés aux IPM.
‘’Le fonds de garantie n’est pas utilisé par les IPM’’
En outre, elle a signalé que des réformes ont été entreprises pour relever les défis .”Il s’agit d’une réforme juridique, institutionnelle et de la gouvernance afin d’assurer la solidarité entre les IPM”, a-t-elle détaillé, relevant que cette approche ”a permis de mettre en place un fonds de garantie qui malheureusement n’est pas utilisé par les IPM’’.
‘’Le fonds de garantie destinés à améliorer la solvabilité des IPM vis-à-vis des prestataires a été opérationnalisé, mais n’est malheureusement pas encore utilisé par les IPM”, a déploré, de son côté, le président du Conseil d’administration de l’ICAMO, Bassirou Ndour.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LA CENTRALITÉ DU CITOYEN-PEUPLE : DE LA CONSTITUANTE INDÉPENDANTE ET SOUVERAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'actuelle Constitution, expression de notre enfermement depuis 64 ans dans le giron du post-colonialisme et des institutions de Bretton Wood, ne peut plus être le référentiel de la bonne gouvernance de rupture
La transition d’un régime post- colonial qui porte tous les stigmates d’une déchirure ouverte de la démocratie a instauré un régime issu de la révolution démocratique du 24 mars et s’avère un exercice complexe qui exige une nouvelle ingénierie institutionnelle.
La déclinaison du projet en Jub, Jubal, Jubanti devrait être reformulée comme suit Jubanti (Redresser) jusqu’á la jub (droiture) Jubal (se fixer un cap) pour mieux traduire par étapes les options afin de faire face au carnage institutionnel, au carnage politique, au carnage économique et social que nous avons gravement subi ces 24 dernières années. Il s’agit d’une nécessité portée par une jeune génération décomplexée pour réussir la rupture systémique promue au peuple sénégalais.
Il faut reconnaître que ces institutions étaient des outils au service exclusif du « président » depuis les indépendances jusqu’à nos jours.
La centralité du président qui nomme aux emplois civils et militaires et qui désigne plus de la majorité des membres du CESE (80 membres titulaires et 40 membres associés), du HCCT, s’exerçait aussi et surtout dans la désignation des députés devant faire partie de la liste évidemment majoritaire et le choix du président de l’Assemblée nationale.
La logique de la majorité, mécanique même courte, a fait adopter des lois les plus scélérates de la 14e législature, y compris celle inique de faire reporter l’élection présidentielle.
Les dynamiques sociopolitiques qui ont conduit à la révolution démocratique du 24 mars 2024, matérialisée par le déferlement de la jeunesse notamment dans les urnes, font transparaitre l’impératif de la déconstruction de tout l’appareil institutionnel et administratif de l’État post-colonial.
« L’État post-colonial s’est installé dans une dépendance idéologique et financière, une dépendance tenace et pernicieuse vis-à-vis de l’étranger. Face à ces difficultés internes, il a favorisé la rencontre avec l’extérieur (institutions financières internationales, anciennes puissances coloniales, doctrine libérale) au détriment des solutions endogènes »[1].
Le ballet des institutions financières internationales, des partenaires techniques et financiers donne la mesure du piège de la maintenance du système tendue au nouveau régime afin de maintenir les choses en l’état.
Un état de droit où la gouvernance est fondée sur l’éthique, la participation, la concertation, le respect des institutions, des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux,
Le Sénégal un pays de justice sociale, d’équité avec des citoyens égaux en droit et animés par un haut degré du sens civique, engagés dans le développement durable s’appuyant sur un mouvement harmonieux du territoire et une sécurité nationale crédible.
Il ne s’agit pas de réformer les institutions faussement habillées de la cosmétique démocratique pour suivre la même logique de l’hyper-présidentialisme et de la chambre d’enregistrement dont la liste est fournie par le président. Il s’agit de déconstruire tout le système de la 5e République qui fait du président de la République un Bonaparte Tropical dont le fondement reste la reproduction d’une élite politicienne et d’une caste d’affairistes post-coloniaux corrompus.
Transformer la 15ème législature en constituante souveraine et indépendante est une exigence éthique de rupture systémique. La matérialité de ce pouvoir constituant auto-proclamé est de pouvoir rédiger une nouvelle Constitution qui organise la déconstruction de l’État post-colonial. La constitution actuelle qui est la cheville ouvrière de l’armature institutionnelle doit être cassée et réelaborée sur la base de la nouvelle vision pour une rupture systémique contenue dans la Pacte National de Bonne Gouvernance. Cette Constitution qui est l’expression de notre enfermement permanent depuis 64 ans dans le giron du post-colonialisme et des institutions de Bretton Wood, ne peut plus être le référentiel de la bonne gouvernance de rupture.
Nous devons revenir à la centralité du citoyen-peuple pour la transformation de cette élection législative en une constituante indépendante et souveraine. Le peuple dans toutes ses composantes devrait y trouver sa place et peser de tout son poids afin que sa voix soit intégralement respectée et que les consultations citoyennes soient constitutionnalisées.
Il faut bâtir le « Pencuum Senegal » (Assemblée constituante du Sénégal) sur les rampes de lancement de la rupture systémique.
[1] Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique
L’ATEL CRIE À LA TERREUR JUDICIAIRE
L'Alliance dresse un tableau sombre des événements récents : arrestations de candidats, pressions sur les journalistes et rejet unilatéral du consensus politique. Elle annonce des actions de protestation imminentes
L'Alliance pour la transparence des élections (AATEL) dénonce, dans un communiqué publie ce mercredi 2 octobre, ce qu'elle qualifie de "terreur judiciaire" orchestrée par le pouvoir de Pastef. Le texte évoque une série d'actions perçues comme des attaques ciblées contre l'opposition : arrestations, menaces de poursuites, et pressions sur les médias. Face à cette situation jugée alarmante, ATEL appelle à une mobilisation générale et annonce des actions de protestation, déterminée à faire respecter l'intégrité du processus électoral.
"Animée de la bonne volonté de favoriser un esprit de concertation et de consensus, l'alliance ATEL avait accepté de participer à la rencontre initiée par la société civile le samedi 28 septembre 2024 sous la présidence du ministre de l'Intérieur. Cette rencontre a abouti à un consensus sur un allongement du délai de dépôt des listes de candidats. Mais le pouvoir Pastef a décidé, de façon unilatérale, de rejeter le consensus des partis politiques, de la société civile et des organes de régulation.
Immédiatement après la fin du dépôt des listes, le pouvoir Pastef est monté d'un cran dans sa volonté de fausser l'équité électorale à travers des attaques systématiques contre la liberté d'expression des opposants et, notamment, de candidats investis par l'opposition. Apparemment surpris et déçu par la capacité de l'opposition à s'organiser efficacement en dépit des délais étriqués, Pastef multiplie depuis 48 heures les agressions contre la liberté des opposants, des candidats de l'opposition et des journalistes critiques.
Mme Diégui Diop, responsable de la liste Takku Wallu Senegaal, a été déclarée fugitive et recherchée par la police criminelle, ce qui aurait pu conduire à des dérapages préjudiciables. Elle a pu apporter la preuve du caractère diffamatoire de cette accusation. Depuis lors, le pouvoir peine à formuler clairement les reproches qui lui seraient faits.
M. Bougane GUÈYE DANY, un des fondateurs de ATEL et de la liste Samm Sa Kaddu, est également entendu par la police. Tout indique qu'on voudrait le sanctionner pour les critiques qu'il a faites concernant la récente conférence de presse du Premier ministre.
Le pouvoir a publié un communiqué menaçant de poursuites judiciaires la direction du parti PIT, une composante de la coalition Jamm ak Jariñ, après des critiques concernant la volonté évidente du pouvoir Pastef de remettre en cause les droits acquis des fonctionnaires, au nom de la baisse des dépenses publiques, et particulièrement de la masse salariale.
Des journalistes, parmi lesquels M. Cheikh Yérim Seck, sont arrêtés et placés en garde à vue après des propos tenus dans les médias.
Ces attaques ciblées ne relèvent pas du hasard. Elles s'insèrent dans une stratégie de la terreur judiciaire dont l'objectif n'est autre que d'empêcher la participation normale et sereine de l'opposition au débat électoral.
Tout ceci confirme le bien-fondé du combat de ATEL pour une gestion concertée et consensuelle du processus électoral et pour le respect des libertés individuelles et collectives.
ATEL appelle le peuple sénégalais à se mobiliser, dans l’unité, contre ces manœuvres éhontées visant à fausser l'expression de la volonté du peuple sénégalais dans des élections législatives libres et transparentes.
ATEL appelle tous les acteurs de la famille judiciaire à refuser de servir de bras armé à ce piétinement systématique des garanties offertes par notre Constitution et nos lois.
Dans les prochaines heures, une conférence de presse et un appel à une manifestation pacifique seront annoncés comme jalons de la résistance démocratique contre le projet de putsch électoral du pouvoir Pastef."
TAKKU WALLU SENEGAAL DÉNONCE UNE DÉRIVE AUTORITAIRE DU NOUVEAU RÉGIME
La coalition d'opposition portée par l'ancien président Macky Sall pointe du doigt une série d'atteintes aux libertés fondamentales, de l'arrestation d'opposants à la répression de la presse
(SenePlus) - Dans un communiqué cinglant publié ce mercredi 2 octobre 2024, la coalition Takku Wallu Senegaal tire la sonnette d'alarme sur ce qu'elle perçoit comme une dangereuse dérive autoritaire du gouvernement d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.
Le texte accuse le tandem présidentiel de « transformer notre système démocratique en un système autoritaire » en multipliant les atteintes aux libertés fondamentales. La coalition dénonce notamment l'interdiction systématique des manifestations de l'opposition et les arrestations de journalistes et opposants politiques.
Parmi les personnalités ciblées, le communiqué cite nommément Cheikh Yerim Seck, Lat Diop, Dieguy Diop, Bougane Gueye Dany et Cheikh Bara Ndiaye. Selon Takku Wallu, ces arrestations s'apparentent à "une véritable atteinte à la liberté d'expression garantie par notre Constitution".
La coalition s'inquiète particulièrement du traitement réservé aux journalistes, estimant que le nouveau pouvoir cherche à "museler" la presse. Elle appelle à la vigilance face à ce qu'elle considère comme une volonté de "mettre fin au rapport critique que le tandem Sonko-Diomaye a avec la liberté d'expression".
Face à cette situation jugée préoccupante, Takku Wallu Senegaal en appelle à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation « pour la sauvegarde des libertés individuelles et collectives acquises de haute lutte ».
BASSIROU DIOMAYE FAYE, L'ÉTOILE MONTANTE SOUS LES PROJECTEURS DU TIME
Le magazine américain intègre le président de la République dans sa prestigieuse liste TIME100 Next réservée aux talents émergents promis à un brillant avenir, consacrant ainsi l'ascension fulgurante de ce quadragénaire à la tête du Sénégal
À seulement 44 ans, Faye est devenu le plus jeune président de l'histoire du Sénégal en avril dernier, quelques semaines à peine après sa sortie de prison. Son ascension fulgurante et sa victoire électorale ont été saluées comme un triomphe pour la démocratie dans une région secouée par une série de coups d'État militaires.
Ancien inspecteur des impôts reconverti en homme politique, Faye a su capitaliser sur un discours anti-establishment, promettant de lutter contre la corruption et d'introduire des réformes économiques. Son élection a été perçue comme l'avènement d'une nouvelle génération politique dans un pays où l'âge médian n'est que de 19 ans.
Cependant, le magazine TIME ne manque pas de souligner les défis auxquels Faye est confronté. Après six mois de mandat, la mise en œuvre des réformes promises s'avère difficile. Malgré son engagement à renforcer les institutions démocratiques, ses relations avec la presse nationale semblent tendues.
Le magazine américain évoqué l'épisode de la convocation d'élections anticipées législatives comme un moyen de débloquer l'impasse politique et de faire avancer l'agenda du nouveau chef de l'État.
L'inclusion de Bassirou Diomaye Faye dans la liste TIME100 Next souligne les attentes élevées placées en lui, tant au niveau national qu'international, pour relever les défis complexes auxquels le Sénégal est confronté.
Alors que le monde observe attentivement l'évolution de la situation politique au Sénégal, Diomaye Faye incarne l'espoir d'un renouveau démocratique en Afrique de l'Ouest, tout en portant sur ses épaules le poids des attentes d'une jeunesse avide de changement.
QUAND LA CONTESTATION DEVIENT UN DÉLIT
Cheikh Yérim Seck se retrouve dans la tourmente pour avoir osé remettre en cause les chiffres économiques avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko sur la situation du pays. Placé en garde à vue, le journaliste maintient sa position
(SenePlus) - Le journaliste Cheikh Yérim Seck s'est retrouvé au cœur d'une polémique inattendue, comme le rapporte le quotidien L'Observateur dans son édition du mercredi. L'ancien collaborateur de Jeune Afrique a été placé en garde à vue suite à ses déclarations remettant en cause les chiffres avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko concernant la situation économique du pays.
Lors de son interrogatoire, Seck a maintenu sa position, affirmant que son "intention était, dans le cadre de l'expression de son point de vue personnel, de remettre en cause la véracité des chiffres avancés par le Premier ministre". Il a souligné qu'"aucune des sources habilitées, notamment le FMI et la Banque mondiale, n'a donné les chiffres avancés par le Premier ministre".
Le journaliste a poussé son argumentation plus loin, déclarant que "même le site officiel du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres". Il a également fait référence au rapport de la Cour des Comptes, qui selon lui, ne corrobore pas les données présentées par Sonko.
Face aux enquêteurs qui l'interrogeaient sur ses sources, Cheik Yérim Seck a maintenu que "toutes les sources habilitées attestent que ce que dit le Premier ministre est faux". Il a notamment cité une interview du représentant résident du FMI confirmant des chiffres différents de ceux annoncés par le chef du gouvernement.
Le journaliste a également mis en avant des arguments économiques pour étayer sa position. Il a souligné qu'"aucun pays de l'UEMOA avec un déficit supérieur à 10% ne peut lever de fonds, selon la réglementation communautaire", ajoutant que "rien qu'en septembre 2024, le Sénégal a levé trente-cinq (35) milliards sur le marché de l'UEMOA".
Les enquêteurs auraient suggéré que les propos de Seck pourraient être considérés comme "diffamatoires à l'encontre du Premier ministre ou même susceptibles de troubler l'ordre public". Cependant, le journaliste a fermement nié ces accusations, insistant sur le fait qu'il n'avait fait que "dire des faits étayés par tous les organismes spécialisés sur la question".