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15 novembre 2024
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SEYDOU GUEYE RÉPOND À OUSMANE SONKO
"On n'est pas loin de la manipulation". Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, le porte-parole de l'APR dénonce une manœuvre électoraliste, promettant des "éléments factuels d'explication" prochainement
Vendredi 27 septembre au soir, sur les ondes de la TFM, Seydou Gueye, porte-parole de l'Alliance pour la République (APR) et ancien secrétaire général du gouvernement sous l'ère Macky Sall, a vivement réagi aux récentes accusations du Premier ministre Ousmane Sonko.
Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, Gueye a contre-attaqué avec véhémence : "C'est surréaliste, c'est inacceptable. On n'est pas loin de la manipulation." Il a souligné l'impossibilité d'une telle machination à l'échelle nationale et internationale, impliquant les institutions financières mondiales.
"Nous donnerons les éléments factuels d'argumentation et d'explication", a-t-il promis, annonçant une riposte imminente de l'ancien gouvernement. Gueye met en garde contre les conséquences de ces accusations sur la crédibilité du Sénégal : "Nous sommes complètement dégradés aujourd'hui sur le circuit financier mondial."
Concernant la gestion de Macky Sall, il a reconnu des difficultés tout en rejetant l'idée de malversations systémiques : "Il peut y avoir des fautes de gestion, il peut même y avoir des détournements, mais de là à parler de malversations... "
Dans un retour inattendu, Gueye a repris à son compte un ancien argument d'Ousmane Sonko, appelant à "donner la majorité parlementaire à l'opposition" lors des prochaines législatives qualifiées de cruciales pour le pays.
Malgré les départs au sein de l'APR, Seydou Gueye affiche sa confiance : "L'APR a un palmarès électoral. Sur 10 participations aux élections, elle en a gagné 9." Il a minimisé l'impact des défections, préférant souligner les nouvelles alliances, notamment avec le PDS.
Par EL AMATH THIAM,
UN PROCUREUR PEUT EN CACHER UN AUTRE
Avec une compétence exclusive sur les affaires dépassant 50 millions de FCFA, le PJF marginalise de facto les procureurs de droit commun. Cette centralisation soulève des interrogations sur l'équilibre du système judiciaire
La création du Pool Judiciaire Financier (PJF) par la Loi n°2023-14 du 2 août 2023 marque une refonte significative du paysage judiciaire sénégalais, redéfinissant les frontières des compétences entre cette nouvelle juridiction spécialisée et les procureurs de la République de droit commun. Cette réforme soulève des interrogations sur l’équilibre des pouvoirs et la cohérence des dispositifs procéduraux existants.
Le PJF constitue une véritable juridiction répressive qui centralisation la Justice en matière de droit pénal financier, prononçant des sanctions telles que des amendes, des peines d’emprisonnement ou des interdictions professionnelles à l’encontre des personnes jugées coupables.
La compétence élargie du Pool Judiciaire Financier : une redéfinition des rôles
Le PJF se voit attribuer une compétence exclusive et concurrentielle sur un éventail d’infractions financières, économiques et criminelles, énumérées aux articles 677-93 et 677-94 du Code de procédure pénale (CPP), modifié à cet effet. Ces infractions incluent la corruption, le détournement de fonds publics, le blanchiment de capitaux, les infractions douanières et fiscales, l’enrichissement illicite, ainsi que des crimes plus graves comme le financement du terrorisme et le piratage maritime. Cette vaste compétence place le PJF au cœur du traitement des affaires financières au Sénégal.
Cependant, un débat légitime pourrait se poser sur la compétence du PJF lorsqu’un ministre est poursuivi pour enrichissement illicite ? Bien que la CREI ait été abrogée, le Pool judiciaire financier reste compétent pour traiter les affaires d’enrichissement illicite, y compris celles impliquant des ministres. Contrairement à la CREI, le PJF est une juridiction ordinaire rattachée au Tribunal de Grande Instance, et sa compétence concerne principalement les infractions financières, y compris la corruption et l’enrichissement illicite. Le débat sur la compétence du PJF par rapport aux ministres est donc fondé, mais il semble que dans le cadre des infractions financières, la poursuite de ministres reste possible sous la nouvelle juridiction. Si l’on déclare que le PJF n’a pas compétence pour juger des ministres ou des personnalités politiques de premier plan, cela pourrait être interprété comme une contradiction avec l’esprit de la loi, qui vise à traiter les infractions financières de manière impartiale, quelle que soit la fonction ou le statut de l’accusé.
a) La compétence concurrentielle : vers un affaiblissement des procureurs de droit commun ?
L’une des innovations majeures du PJF réside dans sa compétence concurrentielle, qui lui permet d’intervenir sur des infractions auparavant traitées par les procureurs de droit commun. Cela soulève une question essentielle : dans quelles conditions ces derniers conservent-ils une autorité réelle et effective ? (L’article 677-98-100-101 du CPP) offre une base légale permettant au PJF de réclamer d’office et dans les 72 heures tout dossier entrant dans son champ d’application, alimentant ainsi un phénomène de “phagocytage” des compétences ordinaires.
Désormais, toutes les infractions financières ou économiques causant un préjudice supérieur ou égal à 50 000 000 FCFA relèvent du PJF, alors que les procureurs de droit commun conservent leur compétence uniquement pour des préjudices compris entre 1 000 000 mais n’excédant pas 50 000 000 FCFA (articles 140 et 677- 94 alinéas 9 et 10 du CPP). De plus, le PJF est également compétent pour des infractions telles que l’escroquerie et l’abus de confiance lorsque le préjudice atteint 50 000 000 FCFA ou plus, et que les faits impliquent plusieurs auteurs, complices, ou victimes, ou s’étendent sur plusieurs ressorts juridictionnels.
Quelles compétences restent aux Procureurs de droit commun ?
Bien que le PJF bénéficie d’une large compétence, les procureurs de droit commun conservent leur rôle pour les infractions de droit commun qui ne relèvent pas directement des compétences exclusives du PJF. Ils restent compétents lorsque les montants en jeu sont inférieurs à 50 000 000 FCFA, ou lorsque les critères d’extranéité ne sont pas atteints (article 677-94 al 11 CPP).
Cependant, l’intervention des procureurs de droit commun devient résiduelle, avec un nombre croissant de dossiers susceptibles d’être transférés au PJF. Cette situation soulève la crainte d’une marginalisation progressive de leur rôle au profit de cette nouvelle juridiction spécialisée, renforçant ainsi le risque d’une hypercentralisation de la justice financière.
Droit comparé :Entre la France et le Sénégal :
La comparaison entre le Parquet National Financier (PNF) en France et le Pool Judiciaire Financier (PJF) au Sénégal met en lumière des similitudes dans leurs objectifs de lutte contre les infractions économiques et financières complexes, tout en révélant des différences notables dans leur cadre législatif et la portée de leurs compétences.
1- Le Parquet National Financier en France :
Créé en 2013 à la suite de l’affaire Cahuzac, le PNF a pour mission de traiter les infractions les plus graves touchant à l’économie et aux finances. Il se concentre principalement sur quatre grandes catégories d’infractions :
Atteintes à la probité (corruption, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts) ;
Atteintes aux finances publiques (fraude fiscale aggravée, blanchiment d’argent) ;
Atteintes aux marchés financiers (délit d’initié, manipulation de cours) ;
Atteintes à la concurrence (ententes illicites, abus de position dominante).
2- Le Pool Judiciaire Financier au Sénégal :
Le PJF du Sénégal, bien que partageant des objectifs similaires à ceux du PNF, se concentre davantage sur des infractions liées à la gestion des ressources publiques, avec un accent particulier sur la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics. Sa compétence couvre une vingtaine d’infractions, bien plus large que celle du PNF.
La création du Pool Judiciaire Financier (PJF) au Sénégal marque une avancée significative dans la lutte contre les infractions économiques et fi-nancières, en redéfinissant les compétences des juridictions compétentes. Cette spécialisation permet une répression plus ciblée et efficace des crimes complexes touchant à l’économie nationale. Toutefois, l’élargissement des compétences du PJF au détriment des procureurs de droit commun soulève des questions légitimes sur l’équilibre des pouvoirs au sein du système judiciaire et le risque d’une centralisation excessive qui déboucherait à un bras de fer relatif aux poursuites soumis à l’appréciation souveraine du Procureur général près de la Cour d’Appel de Dakar à la diligence de l’un des procureurs. La logique institutionnelle voudrait d’éviter que le PJF ou le Procureur général de la Cour d’Appel ne monopolisent les décisions de poursuite. Cela garantirait la diversité des décisions et limiterait le risque de pressions hiérarchiques.
Si l’objectif principal de cette réforme est de renforcer la lutte contre la cor-ruption, le blanchiment d’argent, et autres infractions financières majeures, il est impératif de garantir que cette évolution n’entraîne pas une marginalisation des juridictions ordinaires. La complémentarité des rôles doit être préservée afin de maintenir un système judiciaire équilibré et fonctionnel.
De plus, cette nouvelle dynamique institutionnelle ne doit en aucun cas affai-blir les droits de la défense, qui sont des garanties fondamentales protégées tant par le droit interne que par les engagements internationaux ratifiés par le Sénégal. Les principes de procès équitable, de respect des droits de l’accusé et de l’accès à une justice impartiale doivent rester des priorités dans l’application de cette nouvelle législation. Il est essentiel que la justice financière soit non seulement rigoureuse dans sa répression, mais également exemplaire dans le respect des droits des justiciables, afin de garantir un sys-tème judiciaire à la fois efficace et équitable.
Bon à Savoir : Article 417 du Code de Procédure Pénale dispose que :
« Sauf dans les cas où la loi dispose autrement, les procès-verbaux et les rapports constatant les délits ne valent qu’à titre de simples renseignements »
LA JUSTICE FRANÇAISE SE PRONONCE LE 6 NOVEMBRE SUR LES ÉVÉNEMENTS DE 2021
Un tribunal français décidera de donner suite ou non à la plainte de Juan Branco accusant l'ancien régime de crimes contre l'humanité
La justice française fixe au 6 novembre 2024 le délibéré sur l'ouverture de la procédure pour «crimes contre l'humanité» intentée contre des responsables sénégalais. L’annonce est de Juan Branco, l’avocat français du leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, alors dans l’opposition, sur Instagram. En effet, l’avocat français avait déposé, courant 2023, une plainte en France et une demande d'enquête à la CPI contre Macky Sall et certains dignitaires de son régime et le Général Moussa Fall alors Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale pour «crimes contre l'humanité» Pour cela, un dossier «de 170 pages» avait été transmis à la Cour Pénale Internationale, selon Juan Branco, l’avocat français de l’opposant Ousmane Sonko qui avait révélé avoir reçu plus de 4 500 éléments de preuves sur des «crimes» commis au Sénégal depuis mars 2021.
Ainsi citera-t-il cite plusieurs dizaines de noms, au sein de la famille du chef de l’État, du gouvernement, ou encore de l’appareil sécuritaire. «Nous avons mené ces derniers mois une longue enquête avec la participation de centaines de Sénégalais qui nous a permis d’établir l’existence de 60 crimes, considérés comme des crimes contre l’humanité. Ces crimes ont été commis dans le cadre d’une attaque générale et systématique contre une population civile», avait expliqué l’avocat devant la presse dont RFI. La procédure concerne donc la période entre les émeutes de mars 2021 et les violences du mois de juin 2023, qui ont fait au moins 16 morts officiellement, 30 selon l’opposition. Juan Branco demandais alors au bureau du Procureur de la CPI de se saisir de ces éléments. Ce sera à la Cour de décider, ou pas, de l’ouverture d’une enquête.
Seulement, il sera débouté par la CPI, sa démarche ayant été rejetée en amont par le ministre de Forces Armées et ancien président de l’Assemblée des États parties de la CPI, Maître Sidiki Kaba, qui lors d’une conférence de presse du gouvernement en juin 2023, avait qualifiée la tentative de fanfaronnade. «On a entendu dire que l’État du Sénégal, ses plus hautes autorités, vont être déférés devant la Cour pénale internationale. Ce sont des fanfaronnades. Ceux qui le disent n’ont ni la qualité, ni la capacité de le faire. Il y a une confusion parce qu’on veut ternir l’image du Sénégal et saper le moral des Forces de défense et de sécurité».
Il sera appuyé par se collègue, Me Aïssat Tall Sall, alors ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur qui, réagissant sur RFI et France 24, a trouvé cette démarche de « puérile et ridicule».
Mais, l’avocat français ne renoncera pas pour autant. Au contraire, Juan Branco avait brandi le fait qu’une plainte a également été déposée en France. Et les parties à la procédure (plaignante et «accusés») seront édifiées ce 6 novembre 2024.
CONSERVER LE TROPHEE, L'ULTIME DEFI DES LIONCEAUX
Le Sénégal affronte ce samedi au stade Samuel Do de Monrovia (Libéria), la Sierra Leone en finale du tournoi de l'Ufoa U20 A.
Sénégal-Sierra Léone. C'est l'affiche de la finale du tournoi UFOA-A U20 organisé au Liberia. Après avoir composté son ticket pour les phases finales de la prochaine CAN de la catégorie, les Lionceaux vont tenter de conserver le trophée continental et de maintenir leur suprématie dans la sous-région.
Le Sénégal affronte ce samedi au stade Samuel Do de Monrovia (Libéria), la Sierra Leone en finale du tournoi de l'Ufoa U20 A.
Les équipes ont déjà décroché les deux tickets qualificatifs pour les phases finales de la prochaine CAN U20. Le dernier acte qui s'annonce âpre entre deux formations qui ont réussi un parcours sans faute.
Candidat à sa propre succession, le Sénégal a démarré le tournoi en trombe avec une probante victoire contre le Mali (2-0), avant d’être accroché dans le derby qui l'a opposé au voisin de la Gambie (2-2).
En tête de la Poule B, les poulains de Serigne du coach Serigne Saliou Dia se feront fort de franchir le cap décisif en remportant à l'arrachée la demi- finale face à la Guinée (2-0).
De leurs côtés, les juniors de la Sierra Leone se sont prévalus d'un tout aussi bon parcours qu'ils ont conclu avec un large succès en demi-finale face à la Gambie (3-0) et les privant du coup d’une troisième qualification inédite dans leur histoire à la CAN de la catégorie.
Plus de deux ans après le trophée obtenu en 2022 au Stade Cheikhna Boidya de Nouakchott, le Sénégal vise un second trophée consécutif. En attendant de reconquérir le trophée africain lors de la prochaine CAN de la catégorie prévue cette année dans un pays qui sera désigné par la CAF. Pour l'heure, le premier objectif est atteint pour le sélectionneur national "Notre premier objectif est de défendre notre titre de champions de l’Ufoa-A. Ensuite, bien sûr, nous visons la qualification pour la Can U20. C’est une étape essentielle pour continuer à progresser et à offrir de l’expérience à nos jeunes joueurs sur la scène internationale. Nous sommes prêts, et je suis très confiant quant aux capacités de cette équipe à atteindre ces objectifs», avait indiqué l’entraîneur Serigne Saliou Dia.
DESAGREGER POUR PRENDRE DES DECISIONS ECLAIREES
L'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) s’est engagée dans une réflexion approfondie visant à améliorer la prise en compte des données ventilées par sexe.
La désagrégation des données, dans une perspective d’optimisation de l’allocation des ressources, fondée sur une approche rigoureuse des statistiques, permet non seulement de réduire les inégalités, mais également de promouvoir une croissance économique plus inclusive et durable. À cet égard, l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) s’interroge sur le fonctionnement et le financement du comité multipartite, chargé de faciliter une meilleure prise en compte des données ventilées par sexe dans la production des indicateurs statistiques.
Dans toutes les politiques publiques, les données occupent une place centrale en matière d’enjeux et de décisions éclairées. Forte de cette réalité, l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) s’est engagée dans une réflexion approfondie visant à améliorer la prise en compte des données ventilées par sexe. Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet Women Count (Les femmes comptent), piloté par le comité multipartite, soutenu par ONU Femmes et mis en place depuis 2021.
Ce comité a pour objectif d'intégrer la désagrégation systématique des données par sexe, un pas essentiel vers l’amélioration de la production, de la disponibilité, de l’accessibilité et de l’utilisation de statistiques de qualité sur des questions clés liées à l’égalité des sexes. Il convient de souligner que la désagrégation des indicateurs statistiques ne saurait être un simple exercice technique, mais bien une démarche stratégique, jetant ainsi les bases d’une politique publique inclusive et équitable. La disponibilité des statistiques de genre permet non seulement de mesurer les progrès accomplis en matière d’égalité des sexes, mais aussi d’identifier les écarts et les obstacles auxquels femmes et hommes sont confrontés dans divers domaines, tels que l’accès à l’éducation, à l’emploi ou encore aux soins de santé.
Sans cette désagrégation, il devient difficile, voire impossible, d’identifier les inégalités structurelles et de concevoir des interventions adaptées aux politiques publiques.
Il est attendu que ce comité multipartite, à travers son plan d’actions, prenne en compte les besoins sectoriels en matière de données désagrégées sur une période de quatre ans.
Certes, le principal défi demeure la mobilisation des ressources financières nécessaires à l’exécution de ce plan d’actions ; cependant, il incombe aux autorités publiques d’apporter leur contribution financière afin d’atteindre cet objectif.
Les conclusions issues de cette réflexion devront faciliter la communication et l’échange entre producteurs et utilisateurs de données, aux fins d’une meilleure prise en compte des besoins, en particulier ceux des producteurs.
IL EST TEMPS D'AGIR DE MANIERE PROACTIVE POUR RENFORCER LA RESILIENCE DE NOTRE ECONOMIE…
Maleine Amadou Niang, expert en finances publiques, analyse les défis majeurs auxquels le pays doit faire face et souligne l'urgence de réformes pour garantir une gestion saine des finances et assurer un avenir économique durable.
Recueillis par Moussa THIAM |
Publication 28/09/2024
La récente visite de la délégation du FMI au Sénégal a révélé des perspectives économiques préoccupantes, avec une révision de la croissance à la baisse pour 2024 et un déficit public plus important que prévu. Maleine Amadou Niang, expert en finances publiques, analyse les défis majeurs auxquels le pays doit faire face et souligne l'urgence de réformes pour garantir une gestion saine des finances et assurer un avenir économique durable.
La récente délégation du FMI a publié un communiqué soulignant une baisse de la croissance et un déficit public plus important que prévu. Que vous inspire cette situation en tant que spécialiste des finances publiques ?
Cette situation semble s'inscrire dans une trajectoire prévisible. Les rapports du FMI et d'autres partenaires de développement ont souvent alerté sur des questions essentielles telles que le financement de l'économie, l'endettement public, et la mobilisation des ressources. Il est crucial de distinguer les facteurs conjoncturels des facteurs structurels. Le déficit public, projeté à près de 7 % d'ici la fin de l'année, est bien supérieur à la prévision initiale de 3,7 %. Cette situation résulte de marges budgétaires réduites, d'une baisse dans la mobilisation des ressources et de dépenses constantes. La dette publique, quant à elle, a été alourdie par le coût des emprunts récents.
Le FMI recommande également la suppression des subventions sur les produits pétroliers. Quel impact cela pourrait-il avoir sur l'économie ?
Les recommandations du FMI doivent être considérées dans le contexte des priorités nationales. Pour un pays comme le Sénégal, la suppression des subventions sur les produits pétroliers pourrait avoir des effets immédiats et négatifs sur le pouvoir d'achat des ménages. Il est donc essentiel d'aborder cette question de manière structurelle. La réduction des dépenses de l'État est un défi, surtout dans un contexte de crise permanente. Il faut explorer des moyens de dégager des marges budgétaires suffisantes pour soutenir nos politiques de développement.
Le rapport souligne également l'importance de la gestion de la dette publique. Comment le pays peut-il améliorer la transparence et la viabilité de sa dette tout en poursuivant ses projets d'infrastructures ?
Deux questions sont fondamentales : d'abord, nous empruntons pour investir, et ces investissements doivent générer suffisamment de revenus pour rembourser la dette et financer de nouvelles dépenses. Un audit de la gestion des finances publiques peut révéler des sources de pertes budgétaires et d'inefficacité dans l'investissement public. Ensuite, pour maîtriser notre endettement, nous devons diversifier nos sources de financement et élargir notre assiette fiscale. Cela implique de mieux exploiter le potentiel fiscal du foncier et du numérique, tout en rationalisant nos exonérations fiscales.
Quelles réformes fiscales concrètes recommandez-vous pour améliorer l'efficacité de la politique fiscale et réduire l'évasion fiscale ?
Au niveau fiscal, il est impératif de renforcer l'information fiscale et de dématérialiser la gestion pour minimiser les pertes. L'investissement dans le secteur numérique représente un fort potentiel fiscal. Il est également crucial de revoir notre politique d'exonérations fiscales afin de s'assurer qu'elle remplit son rôle sans engendrer de pertes significatives de recettes. Nous devons adopter une fiscalité économiquement acceptable et socialement juste, garantissant que chaque citoyen contribue selon ses capacités.
Quelles solutions préconisez-vous pour sortir de la crise actuelle ?
Pour relancer l'économie, il faut stimuler des secteurs clés tels que le minier, la construction et l'agroalimentaire. La reddition des comptes est essentielle pour identifier les sources de pertes, mais cela ne doit pas immobiliser l'économie. Ces processus doivent se dérouler de manière parallèle. Il est également crucial de faciliter le dialogue entre l'État et les acteurs économiques pour établir un climat de confiance. Une société de confiance est fondamentale pour encourager l'investissement et la croissance, car l'activité économique tire la fiscalité. Cela nécessite un engagement continu envers la bonne gouvernance et la transparence. En somme, il est temps d'agir de manière proactive pour renforcer la résilience de notre économie et créer un environnement propice à la croissance durable.
AMINATA MBENGUE NDIAYE JETTE L’EPONGE
La Secrétaire générale du Parti socialiste a annoncé à ses camarades réunis en Comité de pilotage des investitures pour les législatives anticipées du 17 novembre, qu’elle avait pris la décision de ne pas se présenter aux législatives
Mme Aminata Mbengue Ndiaye, porte-étendard des «Socialistes» ne prendra pas part aux législatives anticipées de novembre prochain. Selon un communiqué parvenu à notre rédaction, «La Secrétaire générale du Parti socialiste (PS), Mme Aminata Mbengue Ndiaye, a annoncé à ses camarades réunis en Comité de pilotage des investitures pour les législatives anticipées du 17 novembre, qu’elle avait pris la décision de ne se présenter sur aucunes listes, non pas pour des raisons de santé mais pour une question de principe et de grandeur.»
En prenant cette décision, «elle a exhorté ses camarades senior ou ceux ayant effectué plusieurs mandats déjà, de suivre son exemple et d’avoir la générosité et l’esprit d’ouverture de laisser la place aux jeunes et aux femmes, particulièrement ceux qui n’ont jamais eu l’opportunité d’être investis en vue de défendre les valeurs socialistes à l’Assemblée nationale», a indiqué le document.
Ainsi, la source assure que «Cette position de la Secrétaire générale du PS a été très largement soutenue, si l’on compte le nombre de responsables qui ont, sur cette lancée, annoncé qu’eux aussi se désistaient de leur droit conféré par les statuts et règlements du Parti de pouvoir se présenter de nouveau à la députation, notamment les représentants des mouvements affiliés (jeunes, femmes, syndicats, etc.).» D’ailleurs, «À la suite de Mme Aminata Mbengue Ndiaye, les ministres Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye, les députés Rokhaya Diaw de Louga et Oulèye Diaou de Rufisque, les responsables Boubacar Mané de Kolda et bien d’autres encore, ont également exprimé leur vœu de renoncer à se présenter pour mettre en avant les jeunes », a fait constater le même communiqué.
La note fait savoir que «La décision de la SG du PS a été saluée à sa juste valeur, car elle appartient à une longue tradition des socialistes sénégalais théorisée par le premier d’entre eux, Léopold Sedar Senghor: « Nguur ken du ko ñjëd ». C’est ce qui explique qu’après avoir obtenu tous les honneurs de la République et du peuple sénégalais, le Président Senghor a volontairement quitté le pouvoir, le Président Diouf a reconnu sa défaite en 2000 et appelé de son propre chef le vainqueur Abdoulaye Wade avant même la publication des résultats provisoires, ne se prononçant plus jamais publiquement du moins sur les affaires du Sénégal.» Seulement, «Il reste cependant une petite subtilité politique: certains responsables qui se sont désistés espèrent peut-être être «repêchés» sur la liste nationale. Pendant que d’autres, certains de garder leur électorat et leur mandat, ne jurent que par les listes départementales où seuls les gladiateurs se risquent», a-t-on conclu.
LE TRAFIC AÉRIEN DEVRAIT CROITRE A UN RYTHME INFERIEUR A 4,6% PAR AN
Ousmane Sonko a présidé hier, vendredi 27 septembre 2024, la cérémonie d’ouverture de la 74e session du Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar
Ousmane Sonko a présidé hier, vendredi 27 septembre 2024, la cérémonie d’ouverture de la 74e session du Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). A cette occasion, le Premier ministre sénégalais a fait savoir que le trafic aérien en Afrique devrait croître à un rythme inférieur à 4,6% par an au cours des 20 prochaines années, mais un taux au-dessus de la moyenne mondiale de 3,5%.
Le trafic aérien en Afrique devrait croître à un rythme inférieur à 4,6% par an au cours des 20 prochaines années, mais un taux au-dessus de la moyenne mondiale de 3,5%. C’est ce qu’a révélé le Premier ministre, Ousmane Sonko. Il s’exprimait hier, vendredi 27 septembre 2024, lors de la cérémonie d’ouverture de la 74ᵉ session du Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). Selon lui, cette croissance va être alimentée par l’urbanisation rapide, l’augmentation des revenus et la forte croissance démographique. «L’implémentation du marché unique du transport aérien africain, lancée en 2018, constitue l’un des 12 projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine», indique-t-il.
Pour le Premier ministre, ce marché unique devrait permettre la création de 300.000 emplois directs et de 2 millions d’emplois indirects sur le continent et l’augmentation du PIB [Produit intérieur brut] africain de 4,2 milliards de dollars. «Ces chiffres mettent en exergue l’importance du transport aérien qui constitue un moteur-clé du développement économique de l’Afrique, avec des perspectives de croissance significatives à moins et long terme», a dit M. Sonko.
Par ailleurs, le Premier ministre s’est réjoui des nombreuses initiatives prises par les États pour développer leur transport aérien et en faire des outils au service de leur développement et de l’Afrique. Il a cité, en guise d’exemple, “la construction de nouveaux aéroports, le lancement de nouvelles compagnies aériennes et la mise en œuvre de projets aéroportuaires structurants tels que les Académies des métiers de l’aviation et autres Centres de maintenance des avions. Dans la foulée, Ousmane Sonko, a plaidé, pour ”l’élargissement” de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) à d’autres Etats du continent. «Nous devons tous continuer d’œuvrer à son [élargissement à d’autres Etats africains. 19 Etats, c’est déjà bien, bientôt certainement un vingtième : mais nous considérons que l’ensemble des Etats africains devraient et pourraient faire partie de l’ASECNA», a-t-il déclaré.
Selon Ousmane Sonko, l’ASECNA est non seulement un instrument d’intégration majeur, mais aussi et surtout le bras technique des Etats pour un développement harmonieux du secteur des transports aériens. «La solidarité sur laquelle a été bâtie l’ASECNA au fil des années s’est renforcée”, lui permettant de devenir ‘’un centre d’excellence mondialement reconnu. L’ASECNA a surtout su s’adapter à l’évolution très rapide dans le domaine de l’aviation civile, ce qui a permis à l’institution communautaire d’être à la pointe de la technologie dans tous les domaines», soutient-il.