SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
15 novembre 2024
TOURNOI UFOA, LE SÉNÉGAL CONSERVE SON TROPHÉE
Les Lions ont remporté la finale du tournoi masculin de l’Union des fédérations ouest-africaines de football, Zone A, après avoir battu par deux buts à zéro, la Sierra Leone, samedi au Samuel-Kanyon-Doe Stadium de Monrovia.
Dakar, 28 sept (APS) – L’équipe nationale du Sénégal de football des moins de 20 ans a remporté la finale du tournoi masculin de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA), Zone A, après avoir battu par deux buts à zéro, la Sierra Leone, samedi au Samuel-Kanyon-Doe Stadium de Monrovia.
Grâce à cette victoire, les Lionceaux du Sénégal, champions en titre du tournoi l’UFOA-A, conservent ainsi leur titre. Cheikh Tidiane Thiam a ouvert le score à la 13e minute, suivi, dix minutes plus tard par Ibrahima Dieng sur un magnifique lob depuis la moitié de terrain.
Avec son but en finale, Thiam réalise marque ainsi sa troisième réalisation de la compétition, qui faisait en temps office de tournoi de qualification à la prochaine CAN U20, dont le lieu n’est pas encore déterminé.
L’équipe sénégalaise est championne d’Afrique en titre de cette catégorie.
QUI ÉTAIT HASSAN NASRALLAH ?
Le secrétaire général du Hezbollah a été ciblé par une frappe israélienne vendredi 27 septembre, visant le quartier général du parti dans la banlieue sud de Beyrouth. Le lendemain, le Hezbollah a confirmé que Tsahal l’avait effectivement éliminé.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été ciblé par une frappe israélienne vendredi 27 septembre, visant le quartier général du parti dans la banlieue sud de Beyrouth. Le lendemain, le Hezbollah a confirmé que Tsahal l’avait effectivement éliminé.
Hassan Nasrallah, figure influente et discrète, entretenait des liens étroits avec l’Iran, qui a largement contribué à la transformation du Hezbollah en une force politique et militaire de premier plan. Il était vénéré par les partisans du groupe.
Sous sa direction, le Hezbollah a formé des combattants pour le Hamas palestinien et des milices en Irak et au Yémen, tout en obtenant des missiles et des roquettes fournis par l’Iran pour être utilisés contre Israël. Il a supervisé l’évolution du Hezbollah, passant d’une milice luttant contre l’occupation israélienne au Liban à une force militaire plus puissante que l’armée libanaise. Le Hezbollah est devenu un acteur central de la politique libanaise, ainsi qu’un fournisseur majeur de services de santé, d’éducation et de soutien social, jouant un rôle clé dans l’influence régionale de l’Iran.
Né en 1960 à Bourj Hammoud, dans l’est de Beyrouth, Nasrallah était l’aîné de neuf enfants. Son père, Abdul Karim, tenait une petite épicerie. Il a rejoint le mouvement chiite Amal après le déclenchement de la guerre civile libanaise en 1975. Après un bref séjour à Najaf, en Irak, pour y suivre des études religieuses, il est retourné au Liban et s’est séparé du mouvement Amal en 1982, à la suite de l’invasion israélienne. Avec le soutien militaire des Gardiens de la révolution iraniens, Amal islamique, groupe auquel il avait adhéré, a évolué pour devenir le Hezbollah, la plus puissante des milices chiites.
En 1985, le Hezbollah a officialisé sa création en publiant une « lettre ouverte », désignant les États-Unis et l’Union soviétique comme des ennemis de l’Islam et appelant à l’« anéantissement » d’Israël. Nasrallah a progressivement gravi les échelons de l’organisation, devenant chef du Hezbollah en 1992 après l’assassinat de son prédécesseur, Abbas al-Musawi, lors d’une attaque israélienne.
Dès sa prise de fonction, Nasrallah a organisé des représailles contre Israël. Les attaques comprenaient des tirs de roquettes sur le nord d’Israël, ayant entraîné la mort d’une jeune fille, ainsi qu’une série d’attentats, dont celui à la bombe contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, causant 29 décès.
Par Bocar LY
CE QUE JE PENSE
Les enjeux des Législatives du 17 novembre 2024 : Consolider la victoire du 24 mars 2024 par une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour entamer les ruptures attendues ou faire des pas en arrière pour la restauration de l’ordre ancien
Les enjeux des Législatives du 17 novembre 2024 : Consolider la victoire du 24 mars 2024 par une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour entamer les ruptures attendues ou faire des pas en arrière pour la restauration de l’ordre ancien. Le Sénégal est dans une situation inédite et à la croisée des chemins. Nous disions dans notre dernière publication que se défaire du pouvoir autoritaire et répressif de Maky Sall à l’époque demandait beaucoup d’abnégation, de tact et de lucidité. Le peuple a ainsi cerné les enjeux de la Présidentielle et a choisi le camp de la rupture, du changement de cap contre celui de la continuité avec toutes ses dérives.
Cette victoire éclatante dès le premier tour a été certes un pas important dans cette voie mais pas suffisante, car il va falloir faire face aux forces d’inertie, à la forte résistance des déchus qui ont encore gardé un certain nombre de positions de pouvoir, des aigris et de tous les rentiers qui sentent leurs intérêts menacés. En effet, des décrets ont été pris pour gripper la machine du pouvoir, des recrutements massifs incompréhensibles ont été effectués de même que des indemnités colossales accordées en fin de règne dans le but de mettre en mal le régime avec des Sénégalais en se basant sur un droit acquis. Après avoir échoué à bloquer le nouveau régime à travers l’Assemblée nationale où elle détenait la majorité, la coalition ou ce qui reste de l’ex-coalition BBY tente de s’agripper à ses anciens opposants pour essayer de survivre. Curieusement, on n’entend que l’APR. Où sont ses alliés de BBY ?
En réalité, les prochaines Législatives permettront d’avoir une meilleure lisibilité du paysage politique, de savoir qui est qui et de démarquer nettement les différents camps. La constitution des différentes coalitions et listes, ainsi que leurs justifications, est déjà un indicateur des enjeux des Législatives. Nous disions aussi que cette mandature sera nécessairement une mandature de transition pour poser les bases d’une profonde refondation. Dans cette optique, le nouveau pouvoir a besoin d’une majorité confortable et de qualité à l’Assemblée nationale pour neutraliser définitivement ces déchus revanchards et les aigris ainsi que tous leurs alliés pour mener à bien ses missions et satisfaire les besoins des populations. Pour y parvenir, il faudra un bon casting des listes de candidats entre Pastef et ses alliés par le choix des hommes et femmes de valeur, conscients des enjeux et mettant l’intérêt général au-dessus de tout. Il nous semble donc nécessaire de fédérer toutes les forces du camp patriotique et de rupture, conscientes des enjeux, et mettre de côté les egos en tirant effectivement les leçons des dernières Législatures et particulièrement, celle qui vient de s’achever. Il faut protéger la victoire du 24 mars obtenue aux prix de lourds sacrifices, la renforcer, la parachever et non l’affaiblir.
Pendant la campagne électorale, il faudra une bonne communication pour battre en brèche toute cette campagne de dénigrement, de désinformation et d’intoxication savamment orchestrée par les adversaires du camp patriotique à travers les médias. Il est inexact de dire que PASTEF fait cavalier seul et snobe ses alliés. La liste PASTEF n’est nullement une liste constituée exclusivement des éléments de PASTEF, mais bien de PASTEF et de ses alliés. Cette majorité parlementaire confortable est nécessaire pour le pouvoir pour abroger cette loi d’amnistie cynique afin de rendre justice aux victimes des manifestations et de leurs familles en identifiant et sanctionnant les auteurs de ces actes ainsi que leurs commanditaires sans compter les différentes commissions parlementaires nécessaires pour faire la lumière sur certains dossiers. Nous estimons qu’adossé à un parlement de qualité et conscient de sa mission, le nouveau pouvoir devra, sans attendre, s’atteler aux ruptures prônées et n’aura plus aucune excuse. Et la plus urgente est la refondation des institutions adossée à une nouvelle Constitution.
L’ARME FATALE SI PRISEE DES CIVILES
Dans les marchés de la capitale, les smartphones et autres appareils numériques sont vendus comme des petits pains. Sans facture, encore moins de garantie, ces outils technologiques constituent souvent un danger mortel entre les mains des utilisateurs.
Dans les marchés de la capitale, les smartphones et autres appareils numériques sont vendus comme des petits pains. Sans facture, encore moins de garantie, ces outils technologiques constituent souvent un danger mortel entre les mains des utilisateurs. L’attaque numérique de l’armée israélienne traduite par l’explosion de bipeurs tuant et blessant des dizaines de membres du Hezbollah illustre la dangerosité de ces moyens de communication. En immersion, Bés bi a exploré certains recoins du marché noir dédié au business des téléphones portables.
La scène est inédite ! Fatou Sané, une jeune dame accompagnée par son mari, est sur le point de péter un câble. Elle s’étrangle de colère. Debout sur son jean bleu aux bas larges, baskets bien lacés, elle brandit une plainte. «Avant-hier, vous m’avez vendu un smartphone à 210 000 F CFA avec une garantie d’un an. Toute la journée d’hier (vendredi 20 septembre), je chargeais le téléphone. Ma petite fille m’avait dit que la batterie chauffait grave. Je lui avais dit de ne surtout pas toucher le téléphone que j’avais déposé sur mon matelas sans drap. Et bizarrement, vers 22h, le téléphone a pris feu. Tu m’as vendu une pacotille !», s’étrangle-t-elle de colère. Dans la foulée, le jeune boutiquier demande à son vigile de fermer la porte. «Issa, que personne n’entre !», hausse-t-il le ton. Le jeune vendeur de portables et d’accessoires semble être pris au dépourvu par cette mésaventure qui dépasse l’entendement. Mais il est loin de se tirer d’affaires. «Cela fait plus de 15 ans que je vends des portables. Mes matériels sont de qualités parce que je collabore avec une grosse marque. Pas besoin de plainte madame ! Montre-moi d’abord le portable», tempère le boutiquier, le visage niché dans une barbe touffue. A sa grande surprise, le mari de la dame est un policier originaire du (Blouf) dans le département de Bignona. Le limier fait la médiation et demande au boutiquier de trouver un terrain d’entente avec sa femme. Dans la foulée, le boutiquier demande à la dame de choisir un autre téléphone. «Si vous branchez votre téléphone, ne le déposez plus sur votre matelas parce que la matière est inflammable. En tout cas, c’est la première fois que j’entends une telle histoire», regrette le vendeur qui lui délivre une nouvelle facture. Déposé sur la baie vitrée, l’appareil porte les stigmates des flammes. Seulement, le limier, lui, a fini de mesurer la dangerosité des smartphones. «Les téléphones sont des armes explosives qui peuvent causer des dégâts énormes. Je ne sais pas si vous êtes au courant des appareils explosifs au Liban. En tout cas, nous devons être vigilants avec ces appareils numériques», suggère l’homme de tenue.
En effet, le 18 septembre dernier, le monde s’est réveillé ébahi par 20 morts et des centaines de blessés causés par des explosions d’appareils de communication appartenant à des membres du Hezbollah au Liban. A Dakar, dans certains magasins spécialisés dans la vente des appareils de communication et électroniques, cette tragédie est passée inaperçue !
Le silence coupable des vendeurs
Le soleil est au zénith à Keur Massar lorsqu’une longue file de voitures se dresse sur le tapis goudronné. Le vrombissement des moteurs de voitures chauffe l’atmosphère. Des mendiants squattent les artères de la ville. A côté de la station service, un magasin spécialisé dans la vente de smartphones ouvre ses portes aux clients. Ici, la consigne est claire. Hors de question de communiquer sur la dangerosité et surtout l’aspect explosif des engins électroniques qui fait l’actualité au Moyen-Orient. Une jeune dame de teint basané qui assure l’accueil reste ferme. «Ne nous crée surtout pas de problème avec cette histoire. Nous ne pouvons répondre à ce genre de questions», clôt-elle le sujet. Une autre demoiselle pointe la porte du responsable du magasin. Une fois dans le bureau, un homme assis sur sa chaise tient un Coran entre les mains. «Ne perdez pas votre temps ! Je ne peux rien vous dire», coupe-t-il court. Juste à côté, Bara, l’un des vendeurs de portables les plus populaires du marché, se barricade derrière le silence. «Nous commerçants de portables sommes au courant de ce qui se passe au Liban. Je n’ai pas de commentaire. Pourquoi les journalistes ne cherchent que des problèmes ?», raille-t-il.
Par contre, un responsable de marketing d’une marque soutient dans l’anonymat qu’il est temps que les autorités contrôlent le marché des appareils numériques. «Le danger, c’est qu’en Afrique, nous consommons souvent les produits de seconde main ou de bas de gamme. Très souvent, ces produits ont des défauts de fabrication. En ce qui concerne les smartphones, les batteries ne sont pas bonnes. Le danger est palpable», met en garde le spécialiste.
Au marché noir, aucune règle de vente n’est respectée
Au-dessous du rond-point de Keur Massar, un véritable marché noir s’est installé. Il est très convoité par les riverains. Ils ne se cachent plus ! Même devant les éléments de la gendarmerie qui assurent la circulation au rondpoint de la station de service, les jeunes vendeurs de portables ne se soucient point de l’inégalité de leur activité commerciale. Ils ont transformé l’espace public au-dessous de l’autopont en un marché noir spécialisé dans la vente de portables. Ici, la loi est simple : pas de facture ni de garantie. Interpellés sur la dangerosité des smartphones, les jeunes commerçants ne sont au courant de rien. «Depuis la nuit des temps, avez-vous vu un appareil exploser ?», renvoie Moussa, muni d’un petit sac à dos. Dans cette ambiance électrique, certains vendeurs prennent place sur les barrières. Une jeune dame est sur le point de marchander un portable. «Je suis consciente de la dangerosité des appareils, surtout ceux de seconde main que nous achetons ici. Mais que faire si nous n’avons pas les moyens de payer un smartphone de 100 000 F CFA? Ici, avec 50 000, vous pouvez avoir un bon portable», justifie la femme de ménage. Cette même hypothèse est soutenue par Guedda Samb. «Ce marché est pour nous les pauvres. Si j’ai les moyens je n’y mettrai jamais les pieds parce que ce n’est pas sûr. Dans ces parages, on peut vous vendre un appareil volé», confirme la jeune dame aux ongles émaillés.
VOYAGE A TRAVERS LA MUSIQUE ET LES MOTS
Ecartelée entre son Sénégal natal et le Royaume-Uni, sa terre d’adoption, le maestro Seckou Keita s’attaque à l’exploration de sa propre identité. Il compte mettre sur le marché courant mois d’octobre, son album sous le label britannique Hudson Records.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 28/09/2024
C’est le 18 octobre prochain que l’artiste Seckou Keïta a choisi pour sortir son nouvel album, sous le label britannique Hudson Records. Celui qui est considéré comme un virtuose de la kora, vivant entre le Sénégal et le Royaume-Uni, s’essaie à l’exploration de sa propre identité à travers l’album intitulé «Homeland» qui signifie «terre natale ».
Ecartelée entre son Sénégal natal et le Royaume-Uni, sa terre d’adoption, le maestro Seckou Keita s’attaque à l’exploration de sa propre identité. Il compte mettre sur le marché courant mois d’octobre, son album sous le label britannique Hudson Records. Ce, après plusieurs singles dont «Ni mala beugué», «Nay rafet», etc. L’album est composé de 12 titres avec une variété de styles dont les morceaux valsent entre ultra pop et dance, acoustique, entre autres. «Seckou Keïta continue ainsi de défier les catégories de genres ou cultures dans une œuvre qui rassemble magnifiquement la musique, les rythmes et textes traditionnels africains avec des sonorités pop, englobant l’afro-pop, l’urbain, le hip-hop et le spoken word», renseigne un document de présentation. La même source a indiqué que Homeland est enregistré entre le Sénégal, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne, et est chanté en quatre langues, notamment mandingue, wolof, anglais et français. «Homeland célèbre cette hybridité culturelle. Bienvenue dans le premier chapitre de son nouvel album Homeland qui emmène les auditeurs dans un voyage surprenant entre le passé et le présent à travers la musique et les mots… Les auditeurs seront sans aucun doute émus, émotionnellement et physiquement», poursuit le document de présentation de l’album.
Entre son Sénégal natal et son Royaume-Uni d’adoption
Dans cette nouvelle production, M. Keïta s’attaque à l’exploration de sa propre identité, écartelée entre son Sénégal natal et le Royaume-Uni, qui est sa terre d’adoption. «Homeland», qui signifie la «terre natale», évoque ce questionnement intime sur le sens de l’appartenance. «Depuis les événements de 2020, mon esprit et mon cœur recherchent activement les réponses à tant de questions concernant ma patrie d’adoption au Royaume-Uni et ma patrie natale au Sénégal. Deux terres, deux maisons et tous les endroits que je visite régulièrement entre les deux ; chaque endroit comprenant la famille, les amis, la musique, le travail et toujours de nouvelles rencontres et opportunités d’apprendre», révèle l’artiste, avant de rappeler que le projet de l’album trouve son origine en 2017, lorsqu’il a initié une série de collaborations panafricaines dont un titre avec l’artiste Baba Maal.
Homeland chanté en quatre langues
Pour ce projet, Seckou Keïta s’est entouré d’invités prestigieux. Parmi eux, Moussa Ngom, coproducteur de Youssou Ndour. Ensemble, ils ont réussi à créer «le parfait crossover» entre musiques acoustique et électronique, fusionnant rythmes traditionnels et beats urbains. «Pour ce projet, il n’est pas surprenant que Seckou Keïta, connu comme un maître de la collaboration, ait voulu proposer d’autres sons, d’autres voix et d’autres histoires à un thème aussi important qu’essentiel», précise le document. Cependant, audelà de l’aspect musical, Homeland accorde une place centrale à la narration. «Au cœur de Homeland se trouve la narration, une partie essentielle de la tradition des griots, qui s’est façonnée au fil des siècles et fait partie intégrante de ma vie et de ma culture. Par-dessus tout, nous sommes les gardiens des histoires et de l’histoire», explique-t-il. Pour lui, il n’est donc pas surprenant que l’album commence et se termine par des morceaux écrits et interprétés dans le style traditionnel de la «tradition des griots», magnifiquement rendus par la voix de Abdoulaye Sidibé, gardien de la culture mandingue. Et pour lui, il était important d’aller plus loin et de s’assurer que les mots, la poésie en particulier, aient une place et un poids particuliers dans l’album. (…). Pour promouvoir ce nouvel opus, Seckou Keïta partira en tournée au Royaume-Uni et en Belgique en octobre et novembre 2024 avec son groupe Home-land.
LE CPR DOOLEEL PIT-SÉNÉGAL MISE SUR PASTEF POUR CONSOLIDER LA RÉVOLUTION
La plateforme appelle à la formation d'une majorité parlementaire capable de mener à bien les réformes promises. Elle espère que le prochain parlement va s’atteler à la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales
Le CPR Dooleel PIT-Sénégal, dans un geste fort, apporte son soutien à la liste PASTEF malgré quelques réserves. Cette décision s'inscrit dans la volonté de consolider le changement amorcé par l'élection de Bassirou Diomaye Faye. L'enjeu est de taille : former une Assemblée nationale diverse, représentative et capable de porter les réformes.
"Soutien à la liste PASTEF pour les élections législatives du 17 novembre 2024
La direction du Pastef a décidé d’aller, sous sa propre bannière, lors des prochaines législatives élections législatives du 17 novembre 2024, en y incluant certains des membres de la Coalition Diomaye Président. Cette décision a été prise en raison des courts délais impartis à la confection des listes électorales et du fait des retards pris dans la structuration de la Coalition, sans compter les expériences unitaires traumatisantes au sein de Yewwi Askan Wi et de l’Intercoalition avec le PDS. Le CPR Dooleel PIT-Sénégal prend acte de cette option, sans la partager entièrement et met en garde contre toute tentative de compromettre l’expression plurielle au sein de la nouvelle Assemblée.
Néanmoins, en cohérence avec l’appel historique que nous avions lancé pour soutenir la candidature de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle de 2024, il nous apparaît indispensable, aujourd’hui, de consolider la dynamique de changement en cours, en offrant au nouveau régime une majorité parlementaire solide et qualifiée. Le moment est venu de doter le Sénégal d’une Assemblée nationale en phase avec les aspirations profondes du peuple, prête à porter la vision de la révolution citoyenne qu’a initiée l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême.
Notre appui à soutenir la liste Pastef se justifie par la confiance que nous avons dans la volonté de son président, le Premier ministre Ousmane Sonko, de créer une synergie de forces progressistes, portées par des femmes et des hommes qui incarnent la diversité de notre nation. Le Sénégal est riche de sa pluralité : il est impératif que cette richesse trouve un écho dans l’hémicycle, où doivent siéger des représentants qui, au-delà de toute considération partisane, mettront au cœur de leur mandat l’intérêt général, le sens de la responsabilité et la quête perpétuelle de justice sociale. La prochaine législature ne sera pas une simple formalité, mais bien l’occasion pour une génération nouvelle de leaders, de démontrer leur capacité à transformer nos institutions, et surtout, à rétablir la confiance entre les gouvernés et leurs élus.
L'enjeu de ces élections dépasse les simples calculs électoraux. Il s'agit d’une chance inédite de reformer en profondeur notre cadre législatif, de renouveler le personnel politique et de placer, au sein de l'Assemblée nationale, des citoyens investis d'une mission : celle de réinventer notre démocratie. En effet, les futurs députés issus de cette coalition auront à mettre en œuvre un corpus législatif audacieux, en phase avec les engagements pris par le président Bassirou Diomaye Faye. Il s'agira de concrétiser les réformes nécessaires pour bâtir un État de droit authentique, où les droits humains, les libertés fondamentales et la justice sociale ne sont plus des slogans mais des réalités tangibles. Nous nous attendons donc à ce que cette majorité parlementaire agisse avec rigueur, vigilance et ambition pour traduire en actes concrets les promesses de la révolution citoyenne.
Ce parlement, temple de débats féconds, devra aussi s’atteler à la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales. Ces assises, fruit d’une large consultation populaire, ont dégagé des orientations claires pour l'avenir de notre pays. La nouvelle Assemblée nationale aura la lourde mais noble responsabilité d’en adopter les mesures les plus pertinentes, dans l’intérêt exclusif de notre nation. Elle devra être le miroir d’un Sénégal en pleine transformation, soucieux de son unité, de son développement et de l’épanouissement de chaque citoyen.
Le CPR Dooleel PIT-Sénégal en appelle donc à l’ensemble des forces vives de la nation, particulièrement à nos concitoyens épris de justice, de liberté et de progrès, à se ranger résolument derrière cette liste commune. Nous croyons fermement que la diversité, tant générationnelle qu’identitaire, doit être la force de cette nouvelle Assemblée nationale. Femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, issus de toutes les régions et secteurs de notre société, doivent être représentés. Ce sera là l’expression la plus pure de la démocratie participative que nous appelons de nos vœux.
En conclusion, nous réaffirmons que la construction du Sénégal de demain passe impérativement par l’élection d’une majorité parlementaire proposée par Pastef et ses alliés. Nous avons aujourd’hui l’opportunité de rompre avec les pratiques du passé et d’engager une véritable refondation de nos institutions. Cette refondation ne se fera pas sans des députés dotés d’une vision claire pour l’avenir de notre pays, porteurs d’une éthique sans faille et animés par une volonté indéfectible de servir le peuple sénégalais.
Que chacun prenne ses responsabilités le 17 novembre prochain, en votant pour la majorité parlementaire capable d’accompagner le président Bassirou Diomaye Faye dans la réalisation de son ambitieux projet pour le Sénégal. Le CPR Dooleel PIT-Sénégal se tient prêt à participer activement à cette nouvelle phase de notre histoire politique, avec détermination, cohérence et un engagement sans faille au service de la révolution citoyenne."
LE GRAND POKER MENTEUR
Macky Sall espère toujours peser sur la vie politique nationale en s’alliant avec ses frères libéraux. Idy a perdu en notoriété et en électorat, le PDS reste une énigme difficile à déchiffrer alors que Bokk gis-gis n’a jamais réussi à décoller
Malgré son départ de la présidence, Macky Sall espère toujours peser sur la vie politique sénégalaise et a décidé de s’allier avec ses frères libéraux du Pds, du Rewmi et de Bokk gis-gis. Que cherche-t-il, après avoir savonné la planche à son dauphin, qui a récupéré les partis constitutifs de Benno et des cadres de l’Apr qui avaient soutenu sa candidature en dépit des vents contraires provoqués par son parti ?
Il y a un marqueur pour les Législatives qui permet de revoir le passé dans un miroir. Car le ciel s’est dégagé pour avoir une meilleure vue sur la situation pré-Présidentielle jusqu’à la proclamation des résultats le 24 mars. Amadou Ba est resté avec ses soutiens issus des partis de la Gauche et des apparatchiks de l’Alliance pour la République (Apr). Lesquels ont appuyé sa candidature en dépit du mort d’ordre de boycott de celle-ci devenu désormais une vérité amère pour l’ex-parti au pouvoir dont les principaux responsables se retrouvent dans le viseur de la Justice à quelques semaines du début de la campagne électorale. La Coalition Jamm ak Njaarin, mise en place par Amadou Ba, qui balise son chemin vers la Place Soweto, est constituée du Ps, de l’Afp, du Pit, de la Ld, et de la Nouvelle Responsabilité dont les grandes figures sont Cheikh Oumar Anne, Aliou Sall, Abdou Latif Coulibaly, Zahra Iyane Thiam, en plus du ralliement d’autres ex-responsables de l’Apr. On parle de 600 maires et élus.
Aujourd’hui, Amadou Ba est donc le continuateur de la Coalition Benno bokk yaakaar, enterrée par Macky Sall par un simple communiqué à la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans ses rangs, certains l’appellent même «Benno plus». En dissolvant cette structure qui a fédéré de grands partis, Macky Sall a voulu disperser son électorat, convoité par l’ancien candidat à la présidentielle. Pour l’Apr, c’est une blessure qui saigne encore après avoir perdu le pouvoir en croisant les doigts en guise de respect d’un «Sall» mot d’ordre. Aujourd’hui, elle joue son avenir après avoir dirigé ce pays pendant 12 ans. Comment ranimer les foules après avoir perdu le pouvoir, il y a à peine 6 mois ?
En décidant de laisser son parti dans une organisation sommaire pour mieux asseoir son pouvoir et étouffer les ambitions de ses militants, Macky Sall a quitté le sommet de l’Etat sans laisser un jardinier pour entretenir son legs. Cet héritage échoue entre les mains de plusieurs personnalités avec moins d’envergure, même s’il a décidé de suivre le chemin tracé par Me Abdoulaye Wade : garder la main sur son parti qui continue de subir des départs vers la Nouvelle Responsabilité. Il a décidé de reconstruire l’avenir sur les ruines du passé. Ce futur, composé de l’Apr, du Pds, de Rewmi et de Bokk gis-gis, précipite la reconstitution ou la réconciliation de la famille libérale, qui a mis une coalition pour le scrutin du 17 novembre. Macky, Idy, Karim et Pape Diop ont créé Takku wallu Senegaal pour espérer triompher dans deux mois. Cela permettra de mesurer le véritable poids politique de l’Apr, du Pds, de Rewmi et de Bokk gis-gis, après la présidentielle du 24 mars qui a complètement modifié la carte électorale du pays. Idy a perdu en notoriété et en électorat, le Pds reste une énigme difficile à déchiffrer, surtout qu’il a raté deux scrutins présidentiels, alors que Bgg n’a jamais réussi à décoller. Et Macky et Karim, qui ont opté pour une gestion digitalisée de leurs formations politiques, pourront-ils peser sur la balance ?
AU PDS, PURGE AVANT LES LÉGISLATIVES
Quatre cadres, dont Doudou Wade, Tafsir Thioye, Pape Saer Gueye et Hawa Abdul Ba, sont exclus pour "haute trahison". Le parti les accuse de manœuvres frauduleuses visant à saboter les candidatures internes
(SenePlus) - Le PDS traverse une crise interne majeure à l'approche des élections législatives du 17 novembre 2024. Dans un communiqué cinglant publié le 28 septembre, le parti annonce l'exclusion de quatre figures importantes : Doudou Wade, Tafsir Thioye, Pape Saer Gueye et Hawa Abdul Ba.
Le parti accuse ces anciens militants de "comportement sessionniste", de "haute trahison" et de "collusion avec l'adversaire". Selon le communiqué, ils auraient tenté de "tromper les militants" en réclamant leurs dossiers de candidature aux législatives dans le but de "les confisquer" et de "semer la confusion".
Face à cette situation, le PDS met en garde contre toute utilisation abusive de ses symboles et images par ces démissionnaires, les menaçant de poursuites judiciaires. Le parti rappelle que seul Maguette Sy, Secrétaire National en charge des élections, est habilité à recevoir les candidatures pour l'investiture aux législatives.
Dans un contexte politique tendu, le Secrétaire Général National du PDS, Me Abdoulaye Wade, aura la responsabilité de désigner la liste finale des candidats qui représenteront le parti au sein de la coalition Takku Wallu Sénégal (TWS).
Le communiqué se termine par un appel à la vigilance des militants, les exhortant à "démasquer ces traîtres" et à se mobiliser pour une "victoire écrasante" de leur coalition aux prochaines élections.
LA REACTION DES MARCHES A L’AUDIT DES FINANCES PUBLIQUES A LA UNE DES JOURNAUX DU WEEK-END
Les parutions de ce samedi continuent de parler du point de presse du gouvernement animé, jeudi dernier, par le Premier ministre Ousmane Sonko, les ministres de l’Economie, du Plan et de la Coopération et collègue de la justice...
Dakar, 28 sept (APS) – Les journaux reçus, samedi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS) continuent de parler du point de presse du gouvernement animé, jeudi dernier, par le Premier ministre Ousmane Sonko, les ministres de l’Economie, du Plan et de la Coopération, son collègue de la Justice et le secrétaire général du gouvernement.
Et c’est pour dire qu’après les accusations de manipulations de données par l’ancien régime qui aurait falsifié les chiffres pour masquer des déficits budgétaires et maquiller le taux de la dette publique, le Sénégal pourrait en faire les frais sur les différents marchés financiers.
Le Soleil tente une explication sur ‘’Ce que risque le Sénégal’’, après les déclarations du gouvernement, et donne la parole à l’expert financier Meïssa Lô qui explique que ‘’pour un Etat qui falsifie ses comptes publics, les risques seront sévères sur les marchés financiers et les répercussions nombreuses’’.
Parmi ces conséquences, le consultant, citant une dépêche de l’agence Reuters, indique que ‘’les obligations en dollars du Sénégal ont chuté de plus de 2% dans les premiers échanges de vendredi 27 septembre avant de s’établir à 73,01 et 85,52% pour le dollar’’.
Pour le quotidien Les Echos, si ‘’les obligations en dollars du Sénégal chutent’’, le premier ministre ‘’Ousmane Sonko (en est) la principale cause’’, pour avoir porté à la connaissance du public ‘’l’audit de la gestion de l’ancien régime, qui a révélé une dette et un déficit très importants’’.
Moins péremptoire sur sa titraille que Les Echos, Walf Quotidien, qui a également donné la parole à un économiste, met à sa Une : ‘’Ça craint pour la signature du Sénégal’’.
En page intérieur, le journal donne la parole à Mor Gassama, spécialiste des questions économiques qui déclare : ‘’Ces dernières informations diffusées pourraient impacter dans un premier temps négativement. (…) Quand on maquille des chiffres, on ne peut pas avoir une lecture claire de la réalité économique’’.
Sud Quotidien, de son côté, met en exergue la politique et constate que la liste des 49 listes déclarées partantes pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain, certain ‘’ténors du jeu politique préfèrent jeter l’éponge’’, mettant à sa Une les photos d’Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du Parti socialiste et des anciens ministres Serigne Mbaye Thiam et Aly Ngouille Ndiaye.
En sport, le quotidien Record affiche à sa Une la finale du tournoi de l’Union des fédérations ouest-africaines de football Zone A en catégorie des moins de 20 ans (UFOA/A-U20) qui met aux prises, aujourd’hui, à Monrovia, le Sénégal, tenant du titre, et la Sierra Leone, deux équipes d’ores et déjà qualifiées pour la CAN U20
par Abdou Latif Coulibaly
COMMENT CROIRE AUX PROPOS DU PREMIER MINISTRE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi avoir pris comme référence des statistiques que l'on savait au départ truquées dans le travail d'élaboration de la Stratégie Nationale de Développent ? Incompétence, maladresses, amateurisme, désir de vengeance ?
Comment croire aux propos du Premier Ousmane Sonko tenus lors de son extraordinaire déballage, le jeudi 26 septembre, au cours duquel lui-même semblait reconnaître qu’il prenait certains risques en y allant de cette manière ? Lesquels risques ? Nous aurions souhaité qu’il s’en explique davantage. Hélas ! Je dis et répète que le pays demande à croire aux allégations de son Premier ministre. Il faut aller savoir avec ce nouveau gouvernement ! Incompétence, maladresses, amateurisme, désir de vengeance contre des adversaires ? Rien ne peut expliquer, encore moins justifier la sortie problématique du Premier ministre.
Il y a à boire et à manger dans la dernière conférence de presse d’Ousmane Sonko, accompagné en particulier de son ministre de l’Economie et du Plan. Ce matin, un journaliste s'est présenté à moi, pour me demander de réagir aux propos tenus jeudi après-midi par le chef du gouvernement et par son ministre de l’Économie sur les comptes publics. Je lui expliquais que je n'avais pas encore suffisamment analysé ce qui avait été dit pour pouvoir réagir.
Sincèrement, j’ai beaucoup hésité à tenter de répondre à certaines affirmations faites par nos gouvernants au cours de la conférence de presse. J’avais alors fini par lui indiquer que je ne disposais pas d'éléments factuels assez significatifs pour lui donner une réaction utile. C'est ainsi que mon interlocuteur m’invita à parler d’autre chose qui s'inscrit en réalité en droite ligne de sa première demande. Il sortit alors de la mémoire de son ordinateur portable un document en format PDF. Un immense document de plus d'une certaine de pages. Mon interlocuteur m'indiqua que c’était là, le projet gouvernemental, sous l'appellation de Stratégie Nationale de Développent (SND). Un nouveau référentiel des politiques publiques qui va succéder au Plan Sénégal Emergent (PSE).
Ensemble, mon visiteur et moi, avons parcouru le document en question sur au moins une quarantaine de pages sur lesquelles figurent beaucoup de statistiques officielles, ayant servi de base de travail pour asseoir la démarche conceptuelle du nouveau référentiel des politiques publiques. Les statistiques majeures trouvées concernent notamment la détermination de l'objectif général attaché à la SND, ainsi que la définition des objectifs spécifiques du projet. Elles concernent aussi les choix arrêtés pour la détermination des résultats attendus de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie.
Ces statistiques citées indiquent surtout les repères ayant servi, pour conduire la tâche incontournable d'analyse de l'état de l'économie nationale (état des lieux). La convocation des statistiques officielles qui, en définitive, ont orienté la démarche des concepteurs de la Stratégie Nationale, se sont finalement révélées fausses. C’est du moins ce qu’ont expliqué aux Sénégalais le Premier ministre et le ministre de l’Économie, lors de leur conférence de presse, ce jeudi 26 septembre 2024.
Les autorités, je suppose, n’en ont été informées qu’après la rédaction finale du document présentant la SND. Sinon, ils en auraient sûrement parlé aux concepteurs du projet. Cela leur aurait permis d’éviter de citer en abondance les statistiques officielles dans le référentiel des politiques publiques conçu pour les cinq ans à venir. Cela a pu constituer des biais substantiels dans la connaissance des faits à partir desquels ils ont travaillé. La falsification de la réalité économique du pays n’aura pas aidé à produire un document fiable à tous points de vue. Au moment où les experts engageaient leurs travaux scientifiques et techniques en vue de produire le document de la SND, les faussaires n’étaient pas encore identifiés et connus des Sénégalais.
Si les accusations portées contre le régime sortant s'avéraient vraies, ce dont je doute, la copie finale qui consigne la SND, devrait impérativement être reconsidérer et corriger, pour être en adéquation avec la valeur réelle et probante des statistiques fournies par le ministre de l’Économie, au cours de la conférence de presse. Pourquoi avoir pris, comme référence des statistiques, que l'on savait, au départ, truquées, dans le travail d'élaboration de la SND ? La chaîne des faussaires est large. Elle va au-delà des responsables politiques clairement identifiés devant son micro par le Premier ministre. Il va falloir aussi débusquer d’autres responsables, c’est-à-dire tous ces techniciens qui auraient aidé à falsifier les données. Ils sont nombreux dans les rouages de l’Etat. Il va falloir aussi en débusquer à l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), au ministère des Finances et du Budget, de l'Economie et du Plan. Nous voulons parler de tous ceux qui ont pris part à la mascarade. Que faire des juges de la Cour des comptes qui ont préparé les différentes lois de règlement, des années (2019, 2020, 2021 et 2022), ayant certifié les comptes publics enregistrés au cours de ces quatre ans d’exercice budgétaire ? Sans oublier les députés de la Nation qui les votent.
Que faut-il dire de plus ? Peu de choses, je pense ! Sinon, s'étonner de la façon dont a procédé le gouvernement pour justifier les propos imprudents du Premier ministre qui a affirmé que les nouvelles autorités ont hérité d’un Etat en ruine. Comment un Premier ministre peut-il se venger de cette manière contre des adversaires ou plutôt contre « des ennemis politiques », quand on est placé à un aussi haut niveau de responsabilité ? Par la manière dont il s’y est pris, le Premier ministre et son équipe compromettent dangereusement le pays ? Ils ont pris sur eux, le gros risque de compromettre l’avenir de tout un pays sur les marchés financiers du monde, en prétendant que toutes les statistiques nationales sont truquées, sur la seule base de généralités économiques sans consistance pratique visible.
Ousmane Sonko fait dans une dramaturgie sans nom. Il essaie d’énumérer les éléments de la catastrophe contée. Tout y passe, des contrats d’armements cachés, des marchés publics dissimulés, etc. Par ailleurs, son ministre de l’Economie annonce un taux d’endettement de l’ordre de 83%, du total de notre Produit intérieur brut (PIB). Il fait cette annonce tout en expliquant aux citoyens que cet endettement est pourtant bien soutenable. Si le ministre de l’Economie dit vrai, de qui veut-on alors se moquer, en imposant à notre économie une limite d’endettement d’un taux de l’ordre de 70%. Pourquoi nous opposer des taux factices, j’allais dire, alors que nous sommes en mesure de dépasser les plafonds fixés, tout en restant dans les normes d’une économie saine. Manifestement, le ministre Abdourahmane Sarr ne semblait pas s’inscrire dans une logique de démolition catastrophée, à l’image de son patron. Il s’est montré pudique, surtout dubitatif, face aux termes du déballage et des attaques à peine voilées contre le Fonds Monétaire International.
Je rappelle que le ministre a servi, pendant plus de deux décennies, au FMI. A cet égard, il m’est agréable de lui demander, si l’adhésion de notre pays à la Norme Spéciale de Diffusion des Données Statistiques (NSDD) du FMI, pourrait laisser passer pour le Sénégal, ce type de maquillage grossier, opéré en présentant la situation économique, budgétaire en particulier, dont son gouvernement accuse le régime sortant ? Rappelons ce qu’est la norme spéciale de diffusion des données (NSDD). Elle a été créée en 1996 par le FMI pour aider les pays membres – qui ont ou pourraient chercher à avoir accès aux marchés internationaux de capitaux – à communiquer des données économiques et financières importantes au public. L'année suivante, le FMI a créé la norme générale de diffusion des données (NGDD), qui vise à préparer les pays à satisfaire aux exigences de la NSDD. Au terme d’un choix bien sélectif, le Sénégal a été admis dans ce club. La participation à cette norme permet au FMI d’encadrer et de conduire les pays à diffuser des statistiques officielles crédibles. « Il s’agit des données fournies par les pays souscrivant à la NSDD, ainsi que les informations fournies par les pays participant. Un guide a été élaboré à cet effet. Il a pour objectif d'aider les souscripteurs à la NSDD, à se familiariser avec ses caractéristiques et son champ d’application ». Ce guide vise à compléter les initiatives du FMI « en matière de transparence et de normes relatives aux données, à améliorer la publication de statistiques internationales complètes et à jour, et de contribuer ainsi aux efforts entrepris par les pays pour adopter des politiques macroéconomiques saines, ainsi qu'à l'amélioration du fonctionnement des marchés financiers mondiaux ».
Si tout ceci a été accepté par notre pays pour adhérer à la norme, ce n’est sûrement pas pour se mettre après à falsifier ses données économiques. Soyons plus sérieux dans les propos que nous tenons à nos peuples !