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15 novembre 2024
192 SÉNÉGALAIS SERONT RAPATRIÉS DE TRIPOLI, JEUDI
L’opération se fera en collaboration avec l’OIM, dans le cadre d'un vol prévu jeudi à l’aéroport de Diass. Les autorités ont pris des mesures pour résoudre la situation des compatriotes bloqués à Tripoli.
Dakar, 24 sept (APS) – Cent quatre-vingt douze jeunes sénégalais se trouvant en situation irrégulière à Tripoli, en Libye, vont être rapatriés au Sénégal par voie aérienne, jeudi, a annoncé mardi le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf.
‘’Le 26 septembre, 192 jeunes qui étaient bloqués en Libye vont venir par vol à 16h30, à l’aéroport Blaise Diagne de Diass’’, dans le cadre d’un partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a-t-il dit lors d’un entretien avec l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur dit s’être rendu en Libye, après sa prise de fonction, pour s’enquérir de la situation des Sénégalais se trouvant dans ce pays de l’Afrique du Nord.
‘’On a trouvé plus de 150 jeunes qui sont bloqués en Libye depuis quelques mois. On a trouvé aussi qu’il n’y avait pas de mission de passeports en Libye depuis des années’’, a indiqué M. Diouf.
Il a informé que les autorités sénégalaises ont échangé avec celles de la Libye pour trouver une solution à ce problème. De plus, ‘’une mission [d’établissement] de passeports est en Libye pour enrôler tous les jeunes qui sont là-bas’’ et qui souhaiteraient se faire délivrer ce document de voyage, a-t-il expliqué.
Il assure que le gouvernement sénégalais a décidé ‘’d’affronter les problèmes et d’essayer de les régler’’.
ALY NGOUILLE NDIAYE, L'ALLIÉ CONVOITÉ
L'ancien ministre de l'Intérieur est devenu la cible de toutes les convoitises politiques à l'approche des législatives du 17 novembre. Son poids électoral à Linguère et sa réputation de gagneur attirent aussi bien l'opposition que le pouvoir en place
Plusieurs formations politiques comme l’Apr cherchent à s’allier avec Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre de l’Intérieur et de l’Agriculture, en vue des élections législatives du 17 novembre prochain. La solide réputation que le maire de Linguère s’est bâtie en remportant tous les scrutins y est pour quelque chose au point que du côté du régime en place, on chercherait à avoir son soutien.
L’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye est en plein dans les préparatifs des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. L’ancien candidat à la Présidentielle et leader du Parti pour la souveraineté et le développement (Psd Njariñ) voit le siège de sa formation politique devenir un véritable carrefour pour les acteurs politiques influents.
Ayant reçu dernièrement une délégation importante de l’Alliance pour la République (Apr), comprenant le président sortant de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, et plusieurs anciens ministres dont Mahmouth Saleh et Mbaye Ndiaye, l’ancien ministre de l’Intérieur a vu les émissaires de l’ancien Président Macky Sall tenter de le convaincre à rejoindre leur coalition pour ces élections. Devenu «incontournable» à Linguère où il a toujours remporté les scrutins, Aly Ngouille Ndiaye va rencontrer d’autres figures politiques, annonce-t-on. Parmi ces figures politiques, on cite l’ancien Premier ministre Amadou Ba et l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, ainsi que des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) et même des représentants du pouvoir en place, a constaté Seneweb.
Après les difficultés connues lors de la dernière élection présidentielle du 24 mars dernier à l’issue de laquelle il avait fini derrière la Coalition «Diomaye Président» et Bby dans plusieurs départements, le soutien du maire de Linguère est considéré comme «crucial» et pourrait «influencer» l’issue du scrutin du 17 novembre. Ce qui qui fait que chacun des acteurs cherche à s’allier avec lui. Les jours à venir édifieront l’opinion publique sur la décision que prendra l’ancien ministre de l’Intérieur par rapport à ces joutes électorales.
Pour rappel, l’ancien ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, avait annoncé vendredi dernier la création de sa formation politique, le Parti pour la souveraineté et le développement, Jiitel Njarinu Reewmi (Psd Njariñe).
LE SUTELEC RECADRE LE PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT
Le Syndicat unique des travailleurs de l'électricité s'insurge contre les propositions du ministre Moustapha Sarré, accusant la société de "recrutements sauvages"
Suite aux propos tenus par le ministre de la Formation Professionnelle, non moins porte-parole du gouvernement lors d’une émission, le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC) a manifesté sa surprise ainsi que la désolation des travailleurs. Il dénonce les propos du ministre Moustapha Sarré.
Le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC) est dans une colère noire. Pour cause, les accusations portées par le ministre de la Formation Professionnelle sur la Senelec. En effet, lors d’une émission télévisée, Moustapha Sarré, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, avait déclaré qu’«il y a eu des recrutements sauvages, politiciens, qui ont été faits à la Senelec. Il y a beaucoup de facteurs qui déterminent le coût de l’électricité. Il en est ainsi de la masse salariale…». Une déclaration qui n’a pas manqué de provoquer l’ire du personnel de Senelec qui, à travers le syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC), rejette en bloc ces allégations du ministre qui, selon eux, «peuvent avoir des conséquences négatives sur la paix et la stabilité sociale de Senelec». En effet, selon le syndicat, «Moustapha Ndieck Sarré, apparemment sans aucune maîtrise du processus de fixation du prix du KWh par la CRSE et avec une légèreté inouïe, impute la cherté du coût de l’électricité à la masse salariale», a-t-il indiqué dans un communiqué parvenu à L’As. Ces propos, émanant d’une autorité étatique qui porte la voix du gouvernement du Sénégal, disent-ils, «sont d’une extrême gravité et peuvent avoir des conséquences négatives sur la paix et la stabilité sociale de Senelec. Le Sutelec rappelle, pour que nul n’en ignore, que les éléments qui entrent dans le processus de fixation des prix du KWh sont les charges de fonctionnement et les investissements».
Dès lors, ces travailleurs du secteur de l’électricité rappellent aussi au ministre «qu’il a oublié la dette des créances échues de l’Administration (Centrale, Collectivités locales, EPAF et éclairage public) qui s’élève à plus de 100 milliards. Puisque l’État est défaillant sur le paiement des factures et ne verse pas la compensation à temps, Senelec est obligée de recourir à des emprunts bancaires avec des intérêts sans compter les intérêts débiteurs pour retard de paiement qui s’élèvent à plus de 8,5% du chiffre d’Affaires».
D’après le communiqué, «Senelec s’approvisionne auprès de la SAR à hauteur de 23 milliards en moyenne tous les mois. Avec les retards de paiement, la SAR aussi applique des pénalités de retard de paiements». A ces difficultés de trésorerie, souligne le Sutelec, s’ajoutent les créances des clients sensibles ne pouvant faire l’objet de suspension de la fourniture de l’électricité pour défaut de paiement qui s’élèvent à plus de quarante milliards (Sen-Eau, SETER, LIMAK- AIBD, concessionnaires d’électrification rurale : COMASEL et ERA, ...). «M. le ministre, porte-parole du gouvernement, malgré toutes ces difficultés, les travailleuses et travailleurs de Senelec dont vous faites une fixation délibérée sur leurs revenus sont conscients de leur mission de service public et font montre d’un engagement patriotique sans tapages médiatiques et assurent le service continu de l’électricité dans l’intérêt des populations sénégalaises», indique le syndicat.
Tenant compte de ces aspects, le Sutelec exige une réponse de la Direction générale sur les «graves» accusations «irrespectueuses», du ministre porte-parole du gouvernement à l’endroit d’un personnel qualifié, méritant, digne, conscient et responsable.
UN CHAMP DE BATAILLE VIEUX DE 3 250 ANS LIVRE SES SECRETS
Dans le nord-est de l'Allemagne, la vallée de Tollense dévoile les vestiges d'un affrontement sanglant datant de 1250 avant notre ère. L'analyse des artefacts révèle une bataille d'une complexité inattendue, impliquant des guerriers venus de loin
(SenePlus) - Selon un article récent de CNN, une nouvelle analyse d'artefacts archéologiques jette un éclairage fascinant sur ce qui est considéré comme le plus ancien champ de bataille connu en Europe. Le site, découvert en 1996 dans la vallée de Tollense au nord-est de l'Allemagne, continue de livrer des informations cruciales sur un conflit sanglant qui s'est déroulé vers 1250 avant notre ère.
Les fouilles ont mis au jour un véritable arsenal : "300 objets métalliques et 12 500 osssements appartenant à environ 150 individus tombés au combat", rapporte CNN. Parmi ces découvertes, des pointes de flèches en bronze et en silex ont particulièrement retenu l'attention des chercheurs.
Une étude publiée dans la revue Antiquity, menée par Leif Inselmann de l'Université libre de Berlin, s'est penchée sur ces artefacts. "Les pointes de flèches sont une sorte de 'preuve irréfutable'", déclare Inselmann. "Tout comme l'arme du crime dans un mystère, elles nous donnent un indice sur le coupable, les combattants de la bataille de la vallée de Tollense et d'où ils ont suivi."
L'analyse révèle une diversité surprenante dans la fabrication de ces armes. Si certains correspondent aux styles locaux, d'autres proviennent clairement de régions plus lointaines. "Cela suggère qu'au moins une partie des combattants, voire une faction entière impliquée dans la vallée de Tollense, provient d'une région très éloignée", explique Inselmann.
Cette découverte remet en question les théories précédentes sur l'ampleur des conflits à l'âge du bronze. Le professeur Thomas Terberger de l'Université de Göttingen, co-auteur de l'étude, souligne : « Ces nouvelles informations ont considérablement changé l'image de l'âge du bronze, qui n'était pas aussi pacifique qu'on le croyait. auparavant."
L'enjeu de cette bataille reste mystérieux, mais les chercheurs émettent des hypothèses. Une chaussée traversant la rivière Tollense, construite environ 500 ans avant le conflit, pourrait avoir été un point stratégique. "Le contrôle de ce goulot d'étranglement pourrait bien avoir été une raison importante du conflit", suggère Terberger.
Barry Molloy, de l'University College Dublin, non impliqué dans l'étude, propose une autre interprétation : « Il est probable, à mon avis, qu'il s'agissait d'un groupe cherchant à imposer un contrôle politique sur un autre. - une chose vieille comme le monde - afin d'extraire systématiquement des richesses au fil du temps, pas simplement comme pillage".
Quoi qu'il en soit, l'ampleur de la bataille est stupéfiante pour l'époque. Les chercheurs estiment que plus de 2 000 personnes ont pu être impliquées, un chiffre qui remet en question notre compréhension de l'organisation sociale et militaire de l'âge du bronze.
"Tollense nous montre que [les fortifications et les armes] ont également été créées à des fins militaires très réelles, y compris des batailles à grande échelle impliquant des armées en marche, se déplaçant vers des terres hostiles et faisant la guerre", conclut Molloy.
par Jaume Portelle Cano
OBLIGATIONS DE LA DIASPORA : UNE ALTERNATIVE POUR LE FINANCEMENT ?
Cette approche, déjà éprouvée par d'autres nations, promet de réduire drastiquement la charge de la dette tout en renforçant les liens avec les Sénégalais de l'étranger
Un PDF de 11 pages peut déclencher des changements politiques dans un pays de 54 millions d'habitants. C’est le cas ici. En proie à une lourde dette et en négociations avec le FMI, le Kenya a annoncé fin juin un plan économique prévoyant une hausse des impôts pour réduire le déficit budgétaire du gouvernement. Du pain aux transferts mobiles, tout était taxé. Avec une population frappée par l’inflation alimentaire, le plan a reçu le soutien des investisseurs, mais a été rejeté par les Kényans. Les manifestations ont fait au moins 39 morts et le parlement a été attaqué par certains manifestants. Cet épisode a conduit William Ruto, le président du Kenya, à annuler la loi.
C’était une démonstration de vitalité démocratique, mais une mauvaise nouvelle pour les investisseurs, comme l’a résumé un analyste des marchés émergents dans des déclarations à Bloomberg. Quelques jours après l’abandon des mesures, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note de crédit du Kenya. Un signal clair : le Kenya, qui s’était endetté à plus de 10 % en février pour rembourser une obligation arrivant à échéance en juin, aura désormais un accès plus difficile aux marchés privés. Désormais, toute opération similaire lui coûtera probablement un taux supérieur à 10 %. Dans ces conditions, accéder au financement du FMI - à des taux d’intérêt plus bas - et accepter ses conditions devient presque une obligation.
C’est une impasse dans laquelle se trouvent tous les pays africains qui s’endettent en dollars sur le marché privé. Lorsque les taux d’intérêt augmentent à la Réserve fédérale et à la Banque centrale européenne, la fenêtre de financement se referme et ils se retrouvent piégés entre les créanciers privés et le FMI : soit ils acceptent de s’endetter à des taux prohibitifs, soit ils adhèrent à un plan d’ajustement structurel. Ils ne peuvent pas se passer de dollars : c’est avec eux qu’ils paient les importations de nourriture et de carburant, indispensables au bon fonctionnement de toute société.
Tant que le pays a accès aux prêts, il peut refinancer la dette peu avant l’échéance - emprunter 100 dollars pour rembourser les 100 dollars dus - et seuls les intérêts changent. Le problème survient lorsque la fenêtre est fermée ou que les prêts deviennent plus chers, transformant la boule de neige des intérêts en un fardeau qui s'accapare, année après année, une part importante des ressources du budget national. Au Kenya, en Angola, au Malawi, en Ouganda ou au Ghana, plus de 20 % des recettes publiques sont consacrées au paiement des intérêts de la dette. Deux pays dépassent les 30 % (Zambie et Nigeria), et l’Égypte a déjà franchi les 40 %. En mai, l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes écrivait que les pays africains avaient peu de chances de résoudre leur crise de la dette dans un système « truqué contre eux ».
Le financement comme point de départ
Le nouveau gouvernement sénégalais, présidé par Bassirou Diomaye Faye, a réussi à la fin du mois de mars à conclure l'une des histoires politiques les plus épiques de ces dernières années. Faye, qui était emprisonné, est passé en 11 jours de la prison à une victoire électorale dès le premier tour. Son principal soutien, le populaire Ousmane Sonko, est également sorti de prison et a joué un rôle clé dans la victoire contre Amadou Ba, dauphin du président sortant, Macky Sall. Leurs promesses ont reçu un fort soutien, notamment chez les jeunes Sénégalais. Pour l’instant, les premières initiatives en matière de politique économique ont suivi une ligne de continuité par rapport à l’administration précédente. Le FMI s’est félicité que le gouvernement de Faye reste engagé dans le programme de réformes existant et ait l’intention de poursuivre la « consolidation budgétaire ». La confiance des marchés financiers dans le nouveau gouvernement s’est manifestée avec la vente d’Eurobonds d’une valeur de 750 millions de dollars, à un taux d’intérêt de 7,75 % sur sept ans. Avec des échéances de dettes importantes en 2026, les promesses les plus radicales du programme - la sortie du franc CFA ou la renégociation des contrats d’exploitation des ressources naturelles avec des entreprises étrangères - semblent aujourd'hui un écho lointain. Avec un déficit commercial permanent, le Sénégal dispose de peu de marge de manœuvre pour réduire sa dépendance envers les prêteurs, qui, en conséquence, dictent les limites de ses politiques.
La nouvelle administration pourrait gagner un peu de répit grâce à sa diaspora croissante. La migration est, au Sénégal, un facteur économique de premier ordre : elle représente 10 % du PIB, et la population sénégalaise dispersée dans le monde a contribué en 2023 près de 3 milliards de dollars à l’économie nationale. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de transferts sporadiques qui contribuent à la consommation alimentaire et au paiement des factures courantes. Pendant la pandémie, ces envois ont été un véritable bouclier qui a permis au pays de tenir malgré la chute du tourisme. Ensuite, ils ont aidé à atténuer la hausse des prix alimentaires après la guerre en Ukraine. Cette diaspora, au fil des ans, a également pris une place politique. Au-delà du soutien financier, elle souhaite désormais participer au débat sur l’avenir du pays. Elle a joué un rôle clé dans le soutien financier au parti d’opposition qui a fini par remporter la présidence. Rarement diaspora et gouvernement sont aussi alignés qu’au Sénégal. À cet égard, les obligations de la diaspora pourraient être une option intéressante pour obtenir un financement - en dollars ou en euros - à un coût beaucoup plus bas. De cette manière, la diaspora pourrait transformer ses transferts périodiques en un levier d'investissement plus ambitieux.
Prenons l’exemple de la dernière euro-obligation vendue par le Sénégal. À 7,75 %, le Sénégal devra verser environ 58 millions de dollars d’intérêts chaque année pendant sept ans. Au total, il aura payé plus de 400 millions pour recevoir 750 millions. Une obligation de la diaspora est un instrument déjà utilisé par des pays comme Israël ou l’Inde. Le patriotisme des investisseurs permet d’obtenir des taux d’intérêt plus avantageux. Dans certains cas, ce type de financement est utilisé lorsque le pays a du mal à accéder aux financements - ce qui est précisément la situation actuelle des pays africains. Si le Sénégal pouvait vendre une obligation de 750 millions de dollars à sa diaspora avec un taux d’intérêt de 1 %, il économiserait plus de 50 millions de dollars d’intérêts annuels. Cet argent pourrait être réinvesti dans des écoles, des hôpitaux, des infrastructures ou des aides aux agriculteurs. Chaque année. Une augmentation de la production alimentaire au Sénégal réduirait la facture des importations de produits alimentaires tels que le riz (657 millions de dollars en 2022), le maïs (100 millions), les pommes de terre (32 millions) ou les oignons (113 millions).
Les économies réalisées sur la facture des importations permettraient de réinvestir cet argent au Sénégal ou de financer l’importation de machines pour améliorer la productivité agricole ou renforcer la souveraineté énergétique. Sur le point de devenir un producteur de pétrole et de gaz, le Sénégal disposera de nouvelles sources de revenus qui, sous la structure actuelle, serviront à payer les intérêts croissants du service de la dette. Ces intérêts élevés contribuent à maintenir la structure économique actuelle : face à la nécessité d’honorer les paiements annuels de la dette, le pays peine à financer un projet d’industrialisation. Il continue d'exporter des arachides - à qui un tiers de ses terres cultivées sont dédiées - sans transformation, comme à l'époque coloniale. Réduire la facture des intérêts ouvrirait la voie à une meilleure protection sociale ou à des investissements accrus, tout en permettant de mener une politique agricole avec plus de ressources ou de tenter de valoriser les ressources naturelles du pays.
Le court terme s'oppose au long terme
Réduire la quantité de fonds envoyés aux familles constituerait un changement important. Moins de fonds signifie également moins de consommation et moins de clients pour certains commerces. Cela provoquerait un choc pour l'économie locale. C'est le principal inconvénient potentiel d'une obligation de la diaspora, mais les bénéfices à moyen terme seraient considérables : une amélioration de la productivité agricole – obtenue grâce au soutien aux agriculteurs avec des engrais moins chers – augmenterait la quantité de nourriture disponible, réduisant ainsi les dépenses liées aux produits alimentaires importés, actuellement financées par ces envois d'argent. Une réduction structurelle des taux d'intérêt – si le Sénégal parvenait à réduire progressivement son portefeuille d'obligations à 7 % d'intérêt pour le convertir en un portefeuille avec des obligations à 1 % – libérerait des fonds pour financer une partie de cette transition pour les familles touchées. Le paiement des intérêts de la dette extérieure est l'une des dépenses les plus importantes du gouvernement sénégalais. En 2023, selon l'UNCTAD, le Sénégal a consacré 12,5 % des recettes de l'État au paiement des intérêts de sa dette. Avec des obligations de la diaspora et des investissements orientés vers l'agriculture locale, le Sénégal serait en mesure de réduire cette charge et de réaffecter ces fonds à sa population. Contrairement aux émissions obligataires, qui dépendent des fluctuations des marchés internationaux et des taux d'intérêt fixés par les banques centrales des pays riches, la diaspora envoie cet argent au Sénégal chaque année, quoi qu'il arrive. Ce qu'elle envoie représente déjà le double de l'aide internationale reçue par le pays. Si cet argent existe, pourquoi ne pas l'utiliser autrement ?
LES 1000 HA DE TERRES ATTRIBUES AU «ROI DE LA BANANE» REFONT SURFACE
Mamadou Oumar Sall a déjà valorisé 677 ha sur les 1000 qui lui sont octroyés par le Conseil municipal. Une surface que le promoteur bananier ne doit plus dépassée, selon le maire de la commune Diarga Sané
A la dernière étape de la tournée économique du ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage (Masae), dans la commune de Pakour, département de Vélingara, les populations du terroir ont étalé au grand jour leur division, relativement à l’exploitation de plantations de bananes par Mamadou Oumar Sall sur une superficie de 1000 ha attribués par le Conseil municipal.
«Mamadou Oumar Sall est un champion, un agri-diambar qui fait la fierté du Sénégal. J’invite tous ceux qui ont assez d’argent au Sénégal de s’inspirer de son modèle et d’investir dans l’agriculture.» C’est par ces mots que le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, Dr Mabouba Diagne, s’est adressé au roi de la banane au Sénégal, avant-hier dimanche à Pakour, ultime étape de sa tournée économique dans le Sud du pays. Mamadou Oumar Sall venait de faire visiter à la délégation ministérielle ses blocs de plantations de bananes dont certains cohabitent avec des champs de maïs et qui s’étendent sur près de 6 km ; blocs espacés par endroits de 300 à 500 m. Et puis, Yaya Sall, fils du promoteur avait aussi pris la peine d’informer les hôtes de Diarga Sané, maire de la commune de Pakour, des investissements consentis par son pater. Il a dit : «Le Gie Yellitaare exploite au Sénégal près de 4000 ha en plantations de bananes. Nous avons à notre actif 70% de la production de bananes au Sénégal et employons 3515 hommes et 515 femmes. La production de bananes du Gie Yeelitaare en 2023 était de 75 000 tonnes.» Dans les zones d’intervention du Gie Yellitaare, M. Sall se donne un point d’honneur de réaliser des investissements pour le bénéfice des populations locales. Des réalisations qui ont pour noms : «Pistes de production, postes de santé, salles de classe, mosquées et financement de campagnes agricoles, surtout au profit des femmes.» «Le Gie Yellitaare s’engage, avec l’accompagnement de l’Etat, à couvrir entièrement les besoins du Sénégal en bananes à l’horizon 2029», a déclaré Yaya Sall, qui a été fortement applaudi par des imams, des chefs de village, des leaders de jeunes et des ouvriers, manifestement reconnaissants envers M. Sall.
D’ailleurs, au-delà des mots, Dr Mabouba Diagne a été séduit par ce qu’il a vu dans le bloc de Manato : la modernisation des techniques de coupe des régimes de bananes, leur acheminement mécanique vers le lieu de pesage, la coupe puis lavage des mains de bananes et leur placement dans des caisses. Ce qui a poussé le ministre à dire : «Je voyage beaucoup. Mais ce que je vois là me rappelle ce que j’ai vu au Costa Rica, et seulement au Costa Rica.»
A rappeler que les blocs de plantations de bananes de Mamadou Oumar Sall doivent couvrir une superficie totale de 1000 ha attribués en 2016 par le Conseil municipal de Pakour. Une surface qui continue de soulever des vagues de contestation d’une partie de la population qui réclame la diminution de l’assiette foncière octroyée à Sall.
La guerre des pancartes
A l’occasion de la visite du ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage dans les bananeraies de Pakour du Gie Yeelitaare, les populations de la commune ont étalé au grand jour leurs divergences en ce qui concerne l’assiette foncière de 1000 ha octroyée à Mamadou Oumar Sall, surnommé roi de la banane au Sénégal. Les pros et les anti se sont donné rendez-vous à un carrefour qui mène vers les plantations pour accueillir le ministre, chacun à sa manière. Sur les pancartes des anti-projets Sall, on pouvait lire : «Oui à l’agriculture, non à l’expropriation, nous exigeons la restitution de nos terres, Mbour 4 et Pakour sont tous au Sénégal, 1000 ha arrachés, 10 000 problèmes semés ou encore Sall banane dégage.» Pour les pros-projets Banane, les slogans sont : «Mamadou Oumar Sall pour l’autosuffisance en banane et la sécurité alimentaire, Mamadou oumar Sall contre l’émigration irrégulière ou encore Bienvenu à Mabouba Diagne et Mamadou Oumar Sall.» Pour justifier leur opposition à l’acte de cession des 1000 ha par le Conseil municipal, Diaé Sané, responsable politique de Pastef à Pakour a dit: «A Pakour, nous sommes tous des agriculteurs et des éleveurs. Le Conseil municipal a octroyé 1000 ha à une seule personne qui les a clôturés sans laisser de passage au bétail pour accéder au cours d’eau et aux lieux de pâturage. Nous exigeons qu’une partie des 1000 ha soit rétrocédée et aménagée pour la riziculture. La banane produite ici ne nous sert à rien. Il faut auparavant bien manger pour consommer de la banane.» Le maire de la commune, Diarga Sané, a défendu le projet en ces termes : «Je suis surpris par ces manifestations hostiles. Le gouvernement du Sénégal fait des efforts pour la création d’emplois. Tout comme le secteur privé. Et c’est ce que fait Mamadou Oumar Sall. Nous avons légalement octroyé 1000 ha à Sall, après avoir épuisé toutes les procédures administratives requises. Mon engagement envers la population en m’engageant en politique était de lutter contre l’émigration clandestine. Et Dieu m’a apporté Mamadou Oumar Sall qui m’aide à respecter cet engagement. Ces manifestants sont des opposants politiques qui n’ont que l’argument des 1000 ha à opposer à mon bilan.» Le ministre a coupé la poire en deux. Il a demandé aux jeunes manifestants de faire preuve de patience en lui donnant le temps de négocier avec tout le monde en y impliquant les maires et les autorités administratives.
Le maire prêt à reprendre 300 ha à Sall
Mamadou Oumar Sall a déjà valorisé 677 ha sur les 1000 qui lui sont octroyés par le Conseil municipal. Une surface que le promoteur bananier ne doit plus dépassée, selon le maire de la commune Diarga Sané qui a informé : «Nous avons enclenché un processus de négociations avec Sall pour exproprier le reste de la surface non exploitée encore. Il a valorisé 677 ha et je puis vous dire qu’il va s’arrêter là. Nous sommes très avancés dans les négociations.» Cette information sera-t-elle suffisante pour tempérer les ardeurs contestatrices des détracteurs du projet Sall ? Wait and see.
PAS DE MAJORITE POUR DES DICTATEURS, SELON OUMAR YOUM
Le coordonnateur départemental de l’APR de Mbour monte au créneau contre le nouveau pouvoir
Le coordonnateur départemental de l’APR de Mbour a présidé une assemblée générale de mobilisation en vue des législatives, ce lundi. Au cours de cette rencontre Maître Oumar Youm a estimé que » donner la majorité au pouvoir actuel c’est renforcer une dictature ».
» Donner au pouvoir la majorité à l’Assemblée nationale est gros de dangers. C’est renforcer la dictature. On vous avait bien dit de ne pas s’aventurer à voter pour ces gens-là qui n’atteignent pas Macky Sall à la cheville. Actuellement, tout le monde constate que tout est devenu plus cher, la viande, le poisson… », a déclaré Me Oumar Youm au cours de l’Assemblée générale.
« Le rapport du FMI sur le Sénégal est alarmant. Je parie qu’il y aura diminution de salaires car le président de la République a lui-même dit que la masse salariale est incontrôlée. En plus, il y a beaucoup de licenciements, à la Poste, à la Lonase, au Port. C’est pour toutes ces raisons que nous devons nous mobiliser avec nos alliés pour éviter que le pouvoir gagne les législatives. Nous devons faire preuve d’ouverture avec nos alliés car ce sera un choix difficile, celui des candidats » ajoute le maire de Thiadiaye
» Avec Macky Sally, il y avait une augmentation de la croissance, des terroirs émergents, des villages électrifiés, des cadres nommés à des postes de responsabilité. Il faut renaître l’espoir et faire du département un centre névralgique du Sénégal », souligne Oumar Youm.
Il n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur président de la République à qui il a reproché de ne pas tenir sa parole.
« En tant que fils du département de Mbour que Diomaye qui est un digne fils de Diegueme puisse en arriver à ne pas respecter sa parole. Ce n’est pas honorer sa communauté connue pour son sens élevé de l’honneur et du respect de la parole donnée », a-t-il souligné devant ses militants.
Beaucoup de responsables Apéristes ont brillé par leur absence à cette Assemblée générale où il n’ y avait que trois maires Alpha Samb de Nguéniéne, Aliou Gning de Sandiara et Oumar Youm de Thiadiaye.
DIOMAYE FAYE PLEURE LA PERTE D’UN PATRIARCHE DE LA NATION SENEGALAISE
Le président de la République a rendu hommage à l’ancien directeur général de l’UNESCO, Amadou Moctar Mbow, décédé mardi à l’âge de 103 ans, saluant la mémoire d’un patriarche de la nation sénégalaise au legs inestimable.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a rendu hommage à l’ancien directeur général de l’UNESCO, Amadou Moctar Mbow, décédé mardi à l’âge de 103 ans, saluant la mémoire d’un patriarche de la nation sénégalaise au legs inestimable.
“C’est avec une profonde émotion que j’apprends la disparition du Professeur Amadou Mahtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO et un grand défenseur du multilatéralisme”, a-t-il indiqué dans un message partagé sur le réseau social X.
Le chef de l’État salue ainsi la mémoire d’un “des patriarches de la Nation sénégalaise qui s’est éteint, en laissant un héritage inestimable, marqué par son combat pour une justice éducative et culturelle mondiale”.
Le président Faye à New York dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies prie pour que la sagesse et l’engagement d’Amadou Moctar Mbow continuent d’inspirer l’Afrique et le monde.
Par Hamidou ANNE
VITE, UN FRONT REPUBLICAIN !
«Seule une main peut défaire ce qu’une autre a fait» serait la traduction plus ou moins proche du dicton wolof. Mais l’idée reste de mon point de vue sans nuance aucune : la démocratie a conduit au pouvoir un parti anti-démocratique et anti-républicain
«Seule une main peut défaire ce qu’une autre a fait» serait la traduction plus ou moins proche du dicton wolof. Mais l’idée reste de mon point de vue sans nuance aucune : la démocratie a conduit au pouvoir un parti anti-démocratique et anti-républicain. C’est à la démocratie d’enlever l’abcès Pastef du corps du Sénégal. En six mois, Pastef a montré qu’il n’était pas un parti de gouvernement. Il avait mis en avant une infrastructure insurrectionnelle censée le conduire au pouvoir et compte gouverner par la menace et l’outrance.
Ceux qui sont surpris par cette gouvernance chaotique me surprennent. Soit ils n’avaient pas assez observé ce parti dans l’opposition, soit ils étaient peu exigeants sur les valeurs démocratiques et républicaines, soit enfin ils ne sont pas de bonne foi. Ces gens ne peuvent pas gouverner dans la sérénité car ce sont des populistes dont les idées s’ancrent dans une perspective insurrectionnelle et dans une volonté de détruire les fondements de l’Etat laïc et républicain. Mon ami Yoro Dia a été bien inspiré un jour de souligner que le projet du parti Pastef relevait d’une «négation du Sénégal» par sa volonté de destruction du modèle social de concorde sociale et religieuse et d’ouverture du pays à tous les vents féconds du monde.
Six mois après l’arrivée au pouvoir de ces amateurs, les Sénégalais découvrent un chef de gouvernement plus prompt à aller au théâtre qu’à l’Assemblée ; en plus de sortir des énormités verbales dans une langue plus que sommaire. Pire, nos concitoyens se rappellent qu’entre deux missions du Fmi, la charge de gestion d’un Etat requiert sérieux et compétence et non verbiage et slogans vaseux. Le Fmi, qui soulignait, dans un compte-rendu du mois de mai 2024, que les signaux étaient au vert avec un déficit à 3,9% et une croissance à 7,1%, sonne désormais l’alarme et informe qu’en trois mois, tous les indicateurs sont passés au rouge. Le déficit passe à 7,5% et la croissance chute à 6%, avec une économie dont la perspective est négative. Le ralentissement économique reflète, selon le Fonds, «une activité plus faible dans les secteurs minier, de la construction et agro-industriel». Au lieu de s’acharner à maintenir la trajectoire vertueuse dessinée par le régime précédent, le gouvernement a versé dans des actions tape-à-l’œil de blocage systématique de l’activité économique. L’arrêt des chantiers sur le littoral, l’acharnement fiscal, les discours incendiaires vis-àvis de nos partenaires internationaux, les atermoiements sur le franc Cfa, les clins d’œil aux aventuriers de l’Aes, les purges annoncées par l’Exécutif, l’incompétence au sommet de l’Etat sont autant de facteurs qui déroutent les investisseurs, menacent le climat des affaires et freinent l’activité économique. Ils ont hérité d’un Sénégal sur une pente ascendante avec une signature crédible, des signaux au vert et dans une vraie dynamique d’émergence, et veulent le transformer en un petit Etat tropical du début des années 60 préoccupé par les règlements de comptes et les économies d’épicier, et les discours suspicieux propres aux dictatures de l’époque. Ils glosaient sur des milliers de cadres compétents et intègres, mais ont dû racler les fonds de tiroir pour trouver des ministres et directeurs généraux dont l’incompétence et l’irresponsabilité suintent à la première prise de parole. Les mêmes qui ont appelé au «Mortal Kombat» pour sauver le «Projet» ont avoué le 24 avril qu’ils n’en avaient pas un. Ils sont les mêmes à avoir rusé pour soustraire leur gourou de l’exigence constitutionnelle de la Déclaration de politique générale. Ces gens ont rompu avec la tradition de la concertation consacrée depuis 1991 en vue de l’organisation de chaque rendez-vous électoral.
Les violations de la loi se multiplient, de même que les volontés de règlements de comptes ; sans oublier les discours orduriers et les injures et propos outrageants à l’encontre des chefs religieux, autorités coutumières, journalistes et intellectuels qui ont l’outrecuidance de ne pas se soumettre aux désidératas du gourou et de son fidèle échanson.
Ceux-là qui appelaient à la préférence nationale voient leur ministre de la Santé assumer que la préférence allait au parti et à ses militants. Cheikh Tidiane Dièye, cet opportuniste qui a en plus le bon goût d’être un incompétent notoire, pense esquiver pour toujours le dossier de l’Onas, tandis que Cheikh Oumar Diagne est maintenu en fonction malgré son incompétence, ses diplômes douteux et ses propos sidérants menaçant l’unité et la sécurité nationales.
Pour les Législatives anticipées, les démocrates et républicains doivent se mobiliser afin de faire échec à ce régime dont la volonté est de nous maintenir dans des basses querelles de vaisselle et de micro-ondes, faute de vision solide et de solutions concrètes aux vrais enjeux économiques et sociaux.
La dissolution téléguidée, l’organisation chaotique du scrutin à venir et les menaces graves du parti Pastef sur l’unité nationale nous engagent et nous obligent. Au nom de la laïcité républicaine, des libertés publiques, du pouvoir d’achat et de la crédibilité du Sénégal à l’étranger, nous devons toutes et tous faire preuve de responsabilité avant que l’irréparable ne se produise.
En démocratie, entre républicains, nous sommes des adversaires opposés par des visions différentes sur la société et sur la manière de conduire nos stratégies de développement. Mais sur l’essentiel, qui consacre la préservation de la République, de la laïcité et du modèle social sénégalais, nous sommes assis sur le même socle érigé par nos Pères fondateurs. Ce n’est pas le cas de Pastef, qui est un parti fasciste, donc en dehors de l’arc républicain, et dont la pratique politique se fonde exclusivement sur la violence et la grossière manipulation.
Tout ceci nous oblige au combat avec rigueur, hargne et hardiesse afin de faire un demi-tour démocratique dès les Législatives et transformer l’essai en 2029. Le parti Pastef doit être une parenthèse dans la République, comme le nazisme l’a été en Allemagne.
Au regard de ce qui précède, je suis convaincu qu’un large rassemblement des forces politiques autour de l’impératif d’un Front républicain constitue une urgence. Les limites idéologiques de ce Front républicain sont l’adhésion aux valeurs de la République. Les familles politiques historiques, socialistes, libéraux et sociaux-libéraux, parce qu’elles ont fondé le Sénégal et gouverné jusque-là, ont une obligation de sauver la République du désastre Pastef, de l’islamisme rampant, des menaces sur les libertés, de l’effondrement économique et de l’isolement du Sénégal sur la scène internationale.
Ce rassemblement nécessite de l’ingéniosité grâce à l’expérience électorale des uns et des autres, de la générosité, du courage de décider parfois contre les siens et du sens du sacrifice pour la seule urgence valable : la République.
La République du Sénégal est menacée. Tâchons toutes et tous d’être à la hauteur de l’histoire et de l’exigence de sauver la Patrie républicaine outragée, menacée et désacralisée. Si le parti fasciste a entre les mains tous les leviers du pouvoir, il en sera fini du Sénégal dont nous avons hérité et qu’il nous incombe de transmettre comme legs précieux aux prochaines générations de Sénégalaises et de Sénégalais.
J’avais écrit dans ces mêmes colonnes ceci, le 26 mars dernier : «Dès la proclamation définitive des résultats, il faut offrir à la moitié des Sénégalais, qui ont refusé de confier le pays à des aventuriers, un horizon, un projet, un discours et un cadre d’expression pour une opposition exigeante sur les principes, intelligente sur la stratégie et innovante sur les méthodes. Dans ce chemin d’espérance qui doit surgir pour faire de la défaite du 24 mars un terreau fertile pour un sursaut vers des victoires futures, je suis prêt à assumer toute ma part de responsabilité.»
Pour ce scrutin, nous ne devons pas nous dérober face à nos responsabilités afin de faire face aux fascistes, au nom de la République et du vivre-ensemble.
Vite, un Front républicain !
Par Docteur Biram Ndeck NDIAYE
TRISTE FIN DE VIE DE SPORTIFS ET ARTISTES : QUE FAIRE ?
La situation difficile que vivent d’anciennes gloires du sport (et de la culture) est à méditer avec beaucoup de lucidité
La situation difficile que vivent d’anciennes gloires du sport (et de la culture) est à méditer avec beaucoup de lucidité. Il convient de tirer une leçon de cette triste actualité à analyser froidement, de dépasser la mentalité d’éternels assistés pour chercher une solution durable.
Quelle mentalité adopter
Quelle mentalité doivent avoir les sportifs, surtout les vedettes ? Une vedette doit avoir pour ambition d’être un leader qui influence positivement son domaine d’activité, apporte des améliorations utiles au sport et aux sportifs. Pourquoi se lamenter et ne rien envisager comme action ? Qui est responsable de la situation difficile d’anciens sportifs ? Tout le monde sauf eux-mêmes ? Il est difficile de le croire.
Pour une meilleure prise de conscience
Que chacun voit sa propre part de responsabilité et, surtout, s’engage à tout mettre en œuvre pour éviter pareille situation aux générations actuelles et futures. C’est cela être acteur du progrès au lieu de rester simple spectateur, témoin d’une régression, sans rien faire pour trouver une solution. Est-ce que les sportifs sénégalais ont proposé une solution, après les matches de retrouvailles, les rigolades autour de déjeuners copieux et de blagues à vous couper le souffle ? Quand quelqu’un demande qu’on fasse quelque chose pour lui, on peut se demander qu’est-ce qu’il a fait ou envisage de faire pour d’autres. La main ne doit pas être tendue seulement pour demander mais aussi et surtout pour donner. Il faut participer au progrès d’une communauté et ne pas rester d’éternels assistés.
Engagement de chacun
On peut participer en idées, en actions, en mobilisation ou en argent autour d’un idéal. Il ne faut rien sous-estimer dans la marche vers le progrès. Bunu xeeb dara. Celui qu’aucune cause noble ne mobilise, comment pourrait-il mobiliser autour de ses intérêts personnels ? Il ne faut jamais croire qu’on te doit tout alors que tu ne dois rien à personne. Il faut donner d’abord si tu le peux avant de demander. La meilleure solution est de penser au groupe avant de penser à un individu. L’individu est dans le groupe. L’organisation et l’engagement sont déterminants pour toute réussite.
Faire preuve de discernement
Nous avons encore cette image d’entraîneur national de football demandant, exigeant presque au public de venir supporter l’équipe nationale. L’entraîneur ou sélectionneur est payé (salaire), les joueurs sont payés(indemnités) mais le public, outre l’impôt, paie transport, ticket et nourriture pour voir un match. Entraineur et joueurs ont des obligations (résultat) que le public n’a pas. L’investissement dans le sport (même si nous pensons qu’il faut toujours faire plus) est plus important que l’investissement consenti dans des secteurs indispensables dans la vie de notre pays.
Une meilleure répartition des ressources provenant du sport
Il faut surveiller l’utilisation de toute la manne financière depuis le mondial jusqu’à la Coupe d’Afrique des Nations et faire un bon arbitrage entre les différents besoins. Pourquoi ne pas réserver une partie à la couverture santé des pratiquants évoluant au Sénégal et ajouter une proportion des taxes sur le sport, le matériel et les équipements de sport ?
Droit ȧ la santé et fondement juridique
Selon l’article 22 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale… grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays. La résolution 58.33 du 25 mai 2005 adoptée par la 58ème Assemblée mondiale de la Santé sur « financement durable, couverture universelle et systèmes de sécurité sociale » déclare que « tout individu doit pouvoir accéder aux services de santé sans être confronté à des difficultés financières ». Elle demande aux pays membres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de développer des systèmes de financement de la santé pour garantir à leur population un accès équitable à des services de santé de qualité et éviter des dépenses de santé catastrophiques et la paupérisation de personnes ayant besoin de soins. Cette résolution prévoit la transition vers la couverture universelle de tous les citoyens compte tenu du contexte macroéconomique, socioculturel et politique de chaque pays. La Constitution du Sénégal consacre, pour sa part, le droit à la santé en son article 8 qui en fait un droit fondamental et son article 17 qui dispose : « l ’État et les collectivités locales (territoriales) ont le droit de veiller à la santé physique et morale de la famille et, en particulier, des personnes handicapées et des personnes âgées. L’État garantit aux familles en général, et à celles vivant en milieu rural en particulier, l’accès aux services de santé et au bienêtre ». L’exploitation du gaz et du pétrole, comme une aubaine, doit pouvoir profiter aux plus démunis en matière de santé et d’éducation.
La solution par l’assurance santé et retraite
Une solution existe face au spectacle pathétique d’anciennes vedettes du sport et des arts gravement malades et abandonnées à leur triste sort. Aujourd’hui qu’un même département ministériel abrite aussi bien le sport que la culture, on peut s’inspirer de la couverture sociale au bénéfice des métiers de la culture (convention déjà signée et mise en œuvre) pour ratisser large. La couverture maladie universelle et les compagnies d’assurances peuvent se compléter pour offrir la gamme la plus large possible de couverture santé etretraite (du sportif amateur au professionnel avéré). L’étude est disponible et ce serait un bon coup pour les autorités sénégalaises, à exporter ensuite en Afrique le Sénégal étant un bon laboratoire.
Partage de responsabilités
L’Etat a une dette envers les populations. Il lui incombe l’obligation de leur assurer une couverture adéquate en matière de protection sociale en général, en matière de santé en particulier. Toutefois, les responsabilités sont partagées entres sportifs, acteurs culturels, État, collectivités territoriales du fait des compétences transférées, Fédérations et Ligues, compagnies d’assurances, SEN-CSU(ex-Agence de la CMU) pour la couverture sanitaire universelle. Cela dit, pour revenir aux sportifs et acteurs culturels, apprenons à donner, à nous engager au service des bonnes causes. Il faut s’acquitter de ses devoirs avant d’exiger ses droits. La plupart des individus sont dans une position attentiste. La révolution, c’est peu de personnes qui la font et tout le monde en profite après.
Pour une grande rencontre des sportifs
Pour commencer, il faut d’abord se retrouver, discuter sur la condition sociale des sportifs. Un colloque, une grande conférence est la première étape. Il est urgent de parler entre principaux concernés et nous croyons fermement que l’Etat est disposé à créer les conditions de cette rencontre pour marquer sa volonté politique et échanger avec les principaux acteurs concernés. Aider à faire avancer des secteurs et sous-secteurs, n’est-ce pas là une forme d’efficacité de la politique ? Le faire c’est gérer la cité, être à l’écoute et au service des citoyens. Aux concernés de faire des propositions à l’État en précisant ce qu’ils veulent et comment ils comptent y parvenir. Les sportifs doivent prendre la pleine mesure de ce qu’ils représentent dans un pays: la force, l’énergie, le nombre et ils savent mobiliser la jeunesse. Ils doivent penser à utiliser ces atouts pour attendre leurs objectifs.