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18 novembre 2024
par Ibrahima Traoré
RÉPONSE À L'ABBÉ ANDRIEN LATYR NDIAYE
Le voile n’a nullement besoin de notre approbation pour exister. Comme vous, nous pensons que notre société gagnerait à permettre que tous les segments, toutes les sensibilités aient droit au chapitre
*"La douceur n'a jamais accompagné une chose sans l'embellir, et elle n'a jamais été ôtée d'une chose sans l'enlaidir."* Hadith
Cher Abbé André Latyr Ndiaye,
La bienséance exige que je vous traite avec déférence eu égard à votre rang et à ce que vous représentez pour l’église et la communauté chrétienne pour laquelle nous n’avons que respect et considération. C’est vrai que notre culture et notre éducation nous inculquent la conception du rapport que nous devons avoir avec vous. Celle-ci nous impose de vous traiter avec une certaine révérence. Permettez-moi cher Abbé, le temps d’une réponse, de différer ce principe car le citoyen que je suis ne peut pas et ne doit pas faire l’économie d’une réflexion sur le sujet qui fait l’objet de nos débats. Votre sortie est une invite à prendre position par rapport à un sujet d’une importance capitale car questionnant un des fondements du vivre-ensemble. Une telle invitation ne doit pas rester lettre morte : elle se doit d’être honorée. Ainsi, je vous prie d’avance d’excuser mon impertinence si tant est que mes propos puissent passer pour telle. Cependant, je tâcherai de m’exprimer de la manière la plus respectueuse qui soit.
Mon cher Abbé, je pense sincèrement que votre lettre empreinte de prétention et de pédanterie, est une démonstration éclatante d’une certaine arrogance déguisée en sagesse. Vous brandissez des maximes latines et des citations érudites comme des boucliers, espérant peut-être dissimuler derrière ce vernis de culture votre incapacité à comprendre pour ne pas dire votre refus d’être à la hauteur des véritables enjeux de notre temps.
Vous commencez par rappeler l'adage latin "qui bene amat, bene castigat", mais j'aimerais vous inviter à considérer un autre principe cher aux humanistes de la Renaissance : "In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas" (Dans les choses nécessaires, l'unité ; dans les choses douteuses, la liberté ; en toutes choses, la charité). Cette maxime souligne l'importance de l'amour et de la tolérance dans tous les aspects de notre vie, y compris dans le discours politique.
Vous évoquez la politesse comme une clé en or, mais oubliez que celle-ci n’ouvre que les portes qui sont dans les dispositions. En pareille circonstance la tentation de parler sous l’effet de la colère est grande, la passion peut supplanter le reste mais nous savons que vous êtes assez sage et éclairé pour ne reconsidérer que ce qui doit l'être.
Mon cher Abbé, vous citez Bismarck et Montaigne sur la politesse, de grandes figures historiques connues pour leur pragmatisme et leur sagacité. Cependant, l'histoire nous enseigne également que la politesse ne doit jamais être un masque pour l'injustice. Le discours politique, bien que nécessitant une certaine forme, ne doit pas sacrifier la vérité et la justice sur l'autel de la politesse.
Votre référence à l’éducation catholique et son ouverture d’esprit est louable, mais permettez-moi de rappeler que cette même ouverture doit s’étendre à toutes les formes de diversité, y compris religieuse. L'Évangile selon Matthieu (5:9) nous enseigne : "Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu." La paix, chère Abbé, réside dans l'acceptation et la célébration des différences, et non dans la contrainte de l'uniformité.
Nous musulmans savons que certains de nous pouvent faire preuve de régression et de simplisme sur certains aspects et c’est en cela que nous trouvons salutaire tout discours ou critique qui nous permet de réinterroger nos paradigmes et nos pratiques à la lumière d’une démarche exigeante et objective. Cependant, votre Église, que vous érigez en bastion de vertu et Dieu sait qu’elle a beaucoup apporté à la civilisation et à l’humanisme, ne saurait effacer des siècles d’obscurantisme et de domination culturelle si bien que personne n'a à avoir une condescendante. Le voile, symbole de foi et de respect pour beaucoup, n’a nullement besoin de notre approbation pour exister. Votre attitude semble être celle qui manifeste une peur déguisée en mépris.
Vous évoquez la nécessité de dialogue et de respect des institutions. À ce propos, je me permets de rappeler les paroles de Martin Luther King Jr. : "La vraie paix n'est pas simplement l'absence de tension ; c'est la présence de justice." Le dialogue doit être ouvert et sincère, mais il doit aussi être fondé sur un respect mutuel et une véritable recherche de justice.
Mon cher Abbé, nous devons attendre de vous que vous travaillez à faire de telle sorte que vos écoles soient capables de s’adapter à la diversité qui compose notre nation car votre grande culture et votre fine intelligence font de vous une des personnalités les plus outillées pour cette mission. Oui, mon cher Abbé, Dieu vous a donné des bienfaits sur le plan intellectuel et culturel et cela exige de vous certaines missions au premier rang desquels celle-ci.
Mon cher Abbé, de grâce évitons tout discours qui peut être clivant, évitons d’importer un problème franco-français dans notre pays le Sénégal qui est un exemple de vivre-ensemble et de fraternité entre chrétiens et musulmans.
Mon cher Abbé, vous faites mention du livre de l'Ecclésiaste, un texte riche en sagesse, mais n'oublions pas les paroles de l'apôtre Paul dans sa lettre aux Galates (3:28) : "Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous, vous êtes un en Jésus-Christ." Cette affirmation radicale de l'égalité et de l'unité humaine doit nous guider dans nos actions et nos politiques.
Mon cher Abbé, vous critiquez l'emploi du pronom "on", le qualifiant d'indéfini. Cependant, il est parfois utilisé pour représenter une communauté ou un groupe, ce qui peut être un acte d'humilité plutôt que de lâcheté. L’amoureux des lettres que vous êtes si je m’en fie au niveau de langue et au style de votre lettre, n’êtes pas sans savoir que le moi est haïssable en littérature. En sus, en politique, comme en rhétorique, chaque mot porte un poids, et le choix d’un pronom indéfini peut parfois servir à être plus dans l’humilité que de rester dans une certaine imprécision.
Mon cher Abbé, enfin, vous terminez sur une note de mise en garde contre les déclarations de guerre et les rhétoriques belliqueuses. Merci pour ces sages conseils, nous sommes en total accord avec vous. La politique doit être l'art de la conciliation et de la recherche du bien commun même si
Victor Hugo nous rappelle que : « La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées.
Mon cher Abbé, comme vous, nous pensons que notre société gagnerait à permettre que tous les segments, toutes les sensibilités aient droit au chapitre. Aucune voix ne doit être étouffée car il y va de la vitalité de l’équilibre de notre société. Nous pensons également qu’une vraie démocratie ne veut pas dire la dictature de la majorité mais le respect des minorités et c’est dans ce cadre que je pense qu’il appartient à chaque musulman d’être le défenseur et le garant des chrétiens. D’ailleurs, nous avons la chance de ne pas faire de distinction entre musulmans et chrétiens et c’est une obligation à nous tous (à vous, à Ousmane Sonko et à nous autres) de préserver cela.
Ils ont beau cheminé ensemble, tout oppose le président Diomaye et son Premier ministre Sonko en matière de communication. Une accumulation d’erreurs peut déteindre sur l’image du régime et par conséquent sur le chef de l’État
Ils ont beau cheminé ensemble, tout oppose le président de la République et son Premier ministre en style de communication. Très effacé, Bassirou Diomaye Faye fait figure d’un dirigeant posé et calme. Tandis que son Premier ministre, harangueur de foules attitré, s’en sort plutôt difficilement avec des discours qui suscitent souvent la polémique. toutefois, selon des spécialistes que L’As a interrogés, une accumulation d’erreurs peut déteindre sur l’image du régime et par conséquent sur le chef de l’État.
Au sein du parti Pastef, l’un a été le patron de l’autre. Mais le dernier a été élu président de la République et le premier est devenu son Premier ministre. Et depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Trois mois après l’exercice du pouvoir, une différence de style de communication commence à être décelée. Bassirou Diomaye Faye paraît parfait dans ses habits de président de la République en dépit de quelques impairs. Le président de la République se pose en rassembleur et calme dans sa communication. Toutefois, il est à remarquer que souvent, ses discours sont improvisés. C’est l’exemple à Touba, lors de la Journée nationale de l’arbre où il a tenu un discours sans aucun document écrit. Précédemment, lors des premières journées de «Set Setal», il avait également fait des déclarations sans se référer sur des documents écrits. Une fréquence qui semble se révéler comme un choix.
Selon le journaliste et formateur à l'Institut supérieur des sciences de l'information et de la communication à l'Institut supérieur des sciences de l'information et de la communication (Issic),Ibrahima Bakhoum, le Président a choisi d’être «soft». C’est pourquoi, faitsavoir, lors de son déplacement à Touba, le chef de l’Etat s’est passé d’un discours écrit. Car ce qui l’intéressait, c’est par l’image, montrer l’importance de planter un arbre et d’encourager les citoyens à le faire.
Une analyse que semble confirmer l’Enseignant-chercheur en Communication des organisations au Centre d’études des Sciences et techniques de l’information, Sahit Gaye. Selon lui, même si le Président improvise, l'on sent derrière de l'authenticité et de la mesure. «La communication dépasse le verbal, elle englobe aussi le non-verbal, c'est-à-dire les gestes, les attitudes et les comportements. À ce jour, le comportement du Président (à la mosquée en aidant l'imam, ou avec Aminata Mbengue Ndiaye) participe à rendre invisibles certains impairs», a indiqué le Spécialiste en communication de crise qui note quand même que trois mois, c'est trop tôt pour tirer un bilan.
Toutefois, le choix de l’improvisation n’est pas sans conséquence. Puisque certains qualifient le Président Diomaye Faye de quelqu’un qui éprouve des difficultés en français. Toutefois, à en croire Ibrahima Bakhoum, si le Président manque d’éloquence, il ne peut prendre le risque d’improviser et prendre le risque de passer à côté. «Tout le monde a besoin de coaching surtout quand on a la responsabilité d’être l’ambassadeur de son pays à l’étranger. Il est critiqué non du point de vue du niveau de langue mais en termes de communication, c’est-à-dire de savoir où se trouvent les codes, le langage et l’opportunité», a insisté le formateur à l’Issic.
« Le président Abdoulaye Wade faisait tout le contraire de Diomaye en termes de communication »
Il faut noter qu’à l’étranger, après ses discours à Abidjan et à Bissau, qui ont suscité des moqueries sur la toile, le chef de l’Etat semble se raviser sur la forme de sa communication à l’international. Lors de ses deux déplacements à Paris, le Président Bassirou Diomaye Faye qui a participé à des sommets internationaux a tenu des discours écrits et préparés par ses conseillers. Un revirement compréhensible, de l’avis d’Ibrahima Bakhoum. «Si le Président Diomaye n’a pas l’habitude de haranguer les foules et du débat contradictoire, il vaut mieux, notamment à l’étranger où il s’adresse à des gens qui ne parlent pas wolof etc., écrire et s’assurer ce qu’il dit : un texte préparé», a souligné le Journaliste.
Sous ce rapport, constate-t-il, le président Abdoulaye Wade faisait tout le contraire de Diomaye en termes de communication. «Généralement, Abdoulaye Wade faisait ses discours en wolof au niveau national mais à l’étranger, il faisait des discours scientifiques même s’il n’écrivait pas. C’est aussi normal parce qu’il est un professeur d’Université et un avocat. Donc, il a l’habitude», a noté le journaliste.
Ibrahima Bakhoum : « le problème d’Ousmane Sonko, c’est psychologique ; il voit encore des adversaires et pense qu’il faut les détruire »
A la différence de Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko, quant à lui, semble toujours chercher ses marques. Il cumule des erreurs qui font souvent polémique. Selon Ibrahima Bakhou, Ousmane Sonko, dans sa communication, montre qu’il n’est pas encore dans la tête d’un gouvernant. «Il est toujours dans la peau d’un opposant. Le problème d’Ousmane Sonko, c’est psychologique, il voit encore des adversaires et pense qu’il faut les détruire. Il est toujours dans son combat d’opposant. Au pouvoir, il ne peut pas continuer à être toujours sur la défensive», a relevé le journaliste qui note que la manière de communication d’Ousmane Sonko montre qu'il est sur la défensive.
En communication, d’après Sahit Gaye, il y a une relation qui est établie avec le public et le contenu. A partir de cet instant, dit-il, la communication d'un Premier ministre devrait être inclusive. «Pour le Premier ministre, le problème se trouve au niveau du ressenti du public et de la sensibilité de certains sujets. Avec son ethos, il a l'habitude d'attaquer et de cogner, il doit faire sa mue et transcender les clivages pour construire ses discours autour du ''Projet'' de société», a souligné l’Enseignant-chercheur
Le discours d’Ousmane Sonko renseigne, selon Ibrahima Bakhoum, sur l’état d’esprit de quelqu’un qui n’a pas encore une confiance. «Il a besoin de montrer qu’il a raison et qu’il est inaccessible du point de vue des attaques de l’adversaire. En le faisant, progressivement, il fait une violence là où il n’y a rien, autrement dit une sorte de rappel des troupes où il n’y pas combat », fait remarquer le formateur qui pense que le Premier ministre doit se recadrer un peu.
En tant que Premier ministre, Ousmane Sonko peut, explique Sahit Gaye, certes aborder des sujets de controverses mais en prenant en compte que sa communication doit être d'intérêt général avec beaucoup de pédagogie. «Actuellement, sa communication devrait s'orienter vers la pédagogie d'autant plus que les urgences sont ailleurs. Pour un Premier ministre, l'improvisation est toujours à éviter et certains sujets sont à aborder avec tact», a signalé le spécialiste en Communication de crise.
Sahit Gaye : « les erreurs communicationnelles parasitent les actions sur le terrain »
Une accumulation d’erreurs de la part du Premier ministre peut se répercuter sur l’image du régime en place et sur le président de la République, a indiqué le journaliste et formateur à l’Issic. Car Ousmane Sonko a fait figure d’un leader charismatique et a été un élément central pour l’avènement de la troisième alternance. Donc, s’il perd du charisme du fait d’erreurs, forcément cela va déteindre sur le président de la République d’une manière ou d’une autre, dit-il.
A en croire, Sahit Gaye, les premiers mois d'un quinquennat sont toujours des marqueurs. «Les erreurs communicationnelles parasitent les actions sur le terrain. D'ailleurs à chaque fois qu'il y a une polémique sur un sujet, le gouvernement passe à côté de forts moments de communication sur des décisions ou des réalisations. L'accumulation des erreurs brouillent le message et donne l'impression d'un tâtonnement et à la longue, elle peut rendre inaudible le message», a martelé l’Enseignant-chercheur.
Les déchets menacent le fond marin à Cayar
A l'occasion de la journée nationale de la propriété du weekend dernier, le Comité local de la Pêche Artisanale (CLPA) avait prévu de s'attaquer au nettoyage du fond marin. C'est parce que, souligne Mor Mbengue le coordonnateur, l'écosystème marin est très menacé par des déchets provenant surtout des outils de pêche, notamment les mono filaments perdus en mer, les engins de pêche abandonnés. Mais malheureusement, la mer a connu ce jour une grande agitation et finalement, l'opération a été renvoyée à une date ultérieure. Mais la journée n'a pas été perdue car les professionnels du secteur, les maraîchers, les populations, se sont attaqués à la propreté de la plage, en commençant par les différents quartiers de la ville. Selon Mor Mbengue, cette action de propreté de la plage sera désormais menée trois fois dans l'année, avant l'ouverture de la campagne de pêche, durant et à la fermeture. Il s'y ajoute des opérations de sensibilisation pour pousser les populations à ne plus salir la plage qui, à ses yeux, ne doit pas être transformée en dépotoir d'ordures.
Le Grand Magal de Touba célébré le vendredi 23 août 2024
Le croissant lunaire a été aperçu hier. Ce mardi correspond ainsi au premier jour du mois de Safar. Ainsi le 18 Safar, jour de célébration du grand Magal de Touba, correspondant au vendredi 23 août 2024. C’est dire que la communauté mouride s’est lancée dans les préparatifs pour le succès de l’évènement. Pour rappel, la célébration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie mouride, mobilise des milliers de fidèles.
Diéguy Diop prête pour la passation de service
La convocation de l'ex directrice de la promotion de l'économie solidaire, Diéguy Diop, à la Brigade de recherches de la Gendarmerie de Keur Massar a suscité beaucoup de bruit. La responsable de l’Alliance pour la République (Apr) y est allée avec son griot qui l’attendait devant les locaux de la gendarmerie. En réalité, il ne s’agissait pas d’une enquête sur sa gestion mais plutôt d’une passation de service avec son successeur. Selon nos sources, Diéguy Diop a déclaré aux gendarmes qu'elle n'a jamais refusé de faire sa passation de service et qu'elle serait prête à le faire dès aujourd’hui. D’ailleurs à sa sortie des locaux de la gendarmerie, la responsable de l’Apr a soutenu qu’en tant que républicaine, elle n’a jamais refusé de passer le témoin. A l’en croire, cette convocation est une sorte d’intimidation pour qu’elle lâche son mentor Macky Sall. Pourtant, c’est son refus de déférer à la convocation de l’inspecteur du ministère pour la passation de service qui lui vaut son audition. Bref, tout est bien qui finit bien.
Fin de la grève des travailleurs de la SGO
Le Collège des délégués du personnel et la Direction de SGO ont fumé le calumet de la paix après un rude bras de fer. Les délégués ont suspendu le mouvement, suite à la médiation d’Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Haut conseil du Dialogue social. Les deux parties ont paraphé un protocole et la Direction est revenue sur toutes les mesures prises à l’encontre des grévistes. Les deux parties vont poursuivre les échanges autour d’une table, jeudi prochain. Pour le moment, tout est rentré dans l’ordre.
Le building administratif fonctionnel
Le Building administratif Mamadou Dia dont le coût de la réfection continue de susciter une polémique est désormais fonctionnel. Même si le bâtiment n’est pas encore réceptionné, l’option du gouvernement de confier les travaux de finition du Building Administratif Mamadou Dia à l’Agetip s’est révélée payante. Selon le Directeur Général de Agetip, El Hadj Malick Gaye, après vingt jours de dur labeur, sous sa supervision effective, son service a réussi à mettre en état de fonctionnement le bâtiment. D’ailleurs, le Premier Ministre Ousmane Sonko a reçu hier le vice-président de la République de Gambie et sa délégation dans les locaux du Building. Il s’agit maintenant, dit-il, de livrer le Building dans toute sa complétude dans un délai court. Toutefois, il rassure que le chantier se poursuit sans porter préjudice au travail et à la quiétude des usagers du Building.
Réunion interministérielle sur les accidents routiers jeudi
La série noire des accidents de circulation se poursuit. Le ministre des Infrastructures et des Transports, El hadji Malick Ndiaye, annonce la tenue, jeudi prochain, d’une réunion interministérielle afin d'apporter des solutions à ce phénomène. Selon El Hadj Malick Ndiaye, plusieurs facteurs concourent à ces accidents. Il s’agit de l’état des véhicules, des routes mais aussi du facteur humain qui est à l'origine de plus de 80% des accidents. A l’en croire, le gouvernement est en train de travailler d'arrache-pied pour juguler ce fléau qui entraîne d'énormes dégâts. El Malick Ndiaye promet que des mesures fortes seront prises et le peuple verra que le gouvernement est là pour apporter des solutions aux accidents qui hantent le sommeil des populations. Il révèle par ailleurs qu'un programme d'infrastructures routières est en cours pour désenclaver le département de Linguère.
Suspension de la diffusion de la serie chez Jojo» sur Tfm
Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel a mis en exécution sa menace. Le CNRA suspend la diffusion de la série «CHEZ JOJO» sur la Tfm pour une période de quinze (15) jours. C’est ainsi qu’il a constaté que des insultes inacceptables dans la série «CHEZ JOJO» diffusée par la TFM avaient valu à la chaîne de télévision une mise en demeure en date du 11 juillet 2024. Il ressort de la mise en demeure adressée à la TFM que le CNRA a appelé la télévision à s’abstenir de diffuser tout contenu outrageant ou injurieux. Le régulateur relève dans l’épisode diffusé, le dimanche 4 août 2024, un des acteurs, de surcroît le plus âgé ou parmi les plus âgés et expérimentés, proférer des injures d’une extrême gravité. A cet effet, la TFM est tenue de procéder au retrait de la série de ses programmes durant la période indiquée. En cas de récidive, après la reprise de la diffusion de la série «CHEZ JOJO», prévient le Cnra, la production fera l’objet d’une interdiction définitive de diffusion et la télévision fera l’objet de sanctions. Pour rappel, le régulateur mettait en garde les médias audiovisuels sur les conséquences de la présence, dans des contenus, des insultes, de vulgarités et autres propos, de déclarations ou présentations visuelles qui offensent la morale en général. Ainsi face à la recrudescence d’insultes et d’insanités dans des séries télévisées, des plateaux et débats, malgré les mises en garde précédentes, le CNRA avait, par un communiqué en date du 9 juillet 2024, adressé une mise en demeure collective aux médias audiovisuels.
La Cedeao condamne les attaques contre les soldats maliens
Malgré le départ du Mali de l’organisation sous régionale, la commission de la Cedeao condamne les attaques violentes contre les membres des forces de défense et de sécurité maliennes à Tin Zaouatine dans le nord du pays, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les forces maliennes. La Commission de la CEDEAO saisit également cette occasion pour exprimer sa ferme désapprobation et sa ferme condamnation de toute ingérence étrangère dans la région pouvant constituer une menace à la paix et à la sécurité en Afrique de l'Ouest, ainsi que de toute tentative visant à entraîner la région dans les affrontements géopolitiques actuels, renseigne un communiqué reçu à «L’As». Elle réitère son ferme engagement et sa constante disponibilité en faveur de toute initiative visant à œuvrer pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région.
Quatre personnes portées disparues après le naufrage d’une pirogue
Quatre personnes ont été portées disparues à la suite du chavirement d’une pirogue à Boutoumbou, un village du département de Bakel, a appris l’Aps du commandant de la 63e compagnie d’incendie et de secours des sapeurs-pompiers, le lieutenant Saliou Diaw. Le naufrage de la pirogue a eu lieu samedi, selon lui. La pirogue transportait huit personnes, qui sont toutes de nationalité malienne. Quatre personnes sont portées disparues. Des opérations de secours ont été lancées dans le but de les retrouver. Il y a eu quatre rescapés, a précisé M. Diaw. Les passagers de la pirogue sont des commerçants maliens qui se rendaient dans cette partie du Sénégal proche du Mali.
L’appel de la Cdc aux coopératives d’habitat
La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) du Sénégal qui s’est engagée dans la construction de logements sociaux invite les coopératives d’habitat à domicilier leurs fonds auprès de ses guichets. Cette initiative vise à renforcer la collaboration entre la CDC et les coopératives, en offrant des avantages significatifs, renseigne un communiqué reçu à «L’As ». D’après la même source, les coopératives qui choisiront de domicilier leurs fonds àla CDC bénéficieront non seulement d’une rémunération attractive, mais également d’un accès prioritaire à tous les projets et programmes sociaux de la CDC.
La position de Cheikh Bamba Dièye sur le voile
Restons sur la polémique sur le voile pour dire que le leader du Fsd-Bj, Cheikh Bamba Dièye, apporte son grain de sel. Pour lui, l'éducation est un service public qui incombe au premier plan au président de la République, à son Premier ministre et au gouvernement. Cette mission régalienne peut être déléguée à des individus ou à des groupes privés constitués, précise d’emblée M. Dièye non moins directeur général de l’Aibd. Il n'en demeure pas moins que le Premier ministre est bien dans son droit lorsqu'il revient sur un sujet de préoccupation dans le monde de l'éducation, relève-til, même si l'importance du privé catholique dans notre système éducatif est indéniable. Cependant, il est important de rappeler, à ses yeux, que les écoles confessionnelles, malgré leur importance, sont rétribuées, après service rendu, par les parents d'élèves. Sous ce rapport, il pense qu’il est difficilement admissible qu'un tel service puisse porter atteinte aux libertés religieuses. «Nous sommes un pays de paix et de tolérance. Restons-le car c'est là tout le charme du Sénégal. Les hommes de Dieu de notre pays de toutes les confessions ont toujours habitué le peuple sénégalais à beaucoup de dépassement, de retenue et de hauteur», a-t-il dit dans un communiqué.
Le Model apporte son soutien à Sonko
La polémique sur le voile continue d'alimenter l'espace médiatique. A l'image des religieux, les acteurs politiques s'invitent dans le débat. Le Secrétaire national du Mouvement pour la Démocratie et les Libertés (MODEL), Ibrahima Sall, dans un communiqué parvenu à « L'As », trouve que l'interdiction du port du voile dans les écoles privées catholiques au Sénégal est une mesure contraire à la liberté et aux lois et règlements du pays. M. Sall est d'avis que l'école est un lieu de dispense de connaissances et d'éducation, mais n'a pas pour vocation d'influencer ou d'orienter la foi religieuse de l'apprenant. Par conséquent, il exhorte le Premier ministre Ousmane Sonko à ne pas reculer par rapport à sa position.
ROBERT BOURGI ET LES TRANSPORTS DE FONDS DE L’AFRIQUE VERS LA FRANCE
Figure controversée de la Françafrique, il publie ses mémoires et fait des confidences explosives, revenant sur son parcours d'homme de l'ombre ayant exercé une influence de haute volée sur les relations politiques franco-africaines
Beaucoup prient tous les jours pour qu’il n’ouvre pas la bouche. Parce que Robert Bourgi est une bibliothèque de secrets. Notamment entre hommes politiques français et africains au point que certains l’on surnommé «fils de Jacques Foccart». «Ils savent que je sais tout : Ma vie en Françafrique», son livre-mémoire va paraitre aux éditions Max Milo.
Un condensé d’entretiens avec le journaliste Frédéric Lejeal entre souvenirs, archives et notes personnelles. «Mémoires d’une existence passée à déambuler dans les arcanes franco-africains», dit-il dans l’Avant-propos. L’influent lobbyiste y évoque ses rapports avec «de très hauts dignitaires ou l’organisation de transports de fonds de l’Afrique vers la France». Mais lui qui admet avoir profité du «système françafricain» a décidé de dénoncer ses «turpitudes» et «dérives». Comme il avait commencé à le faire depuis son entretien avec Le Journal du dimanche en 2011. Il partage avec E-Media l’Avant-propos de son ouvrage. C’est déjà beaucoup de propos.
A l’automne de ma vie, au terme d’une carrière m’ayant amené à servir des personnages en tous points exceptionnels et à en côtoyer beaucoup d’autres insipides, j’ai décidé de rassembler mes souvenirs, de nombreuses archives et notes personnelles dans cet ouvrage. Mémoires d’une existence passée à déambuler dans les arcanes franco-africains. Pour les avoir longtemps accueillis dans l’atmosphère rincée à l’encens de mon cabinet, avenue Pierre 1 de Serbie, journalistes et médias connaissent ma prodigalité en confidences et en informations de première main. Qu’elles se déroulèrent en France, en Afrique ou au Moyen-Orient, mes missions, tout comme mon rôle pour ma famille politique ou auprès des chefs d’Etat africains, étaient sues de tous et commentées avec régularité au gré de l’actualité de la Françafrique ou de la politique hexagonale.
«C’est pourtant ma stricte vérité, la seule qui compte»
Pour la première fois, j’ai cependant décidé d’aller beaucoup plus loin en convoquant toute ma vie sans exclusive, de mon enfance auprès de mes parents et de mon si fascinant père Mahmoud jusqu’à mes actions d’influent lobbyiste, en passant par mes rapports avec de très hauts dignitaires ou l’organisation de transports de fonds de l’Afrique vers la France. - Extorqués» pendant cinquante heures d’entretien avec finesse et intelligence par le journaliste Frédéric Lejeal, africaniste pointu et ancien rédacteur en chef de La Lettre du Continent, ces aveux dressent le tableau de ce qu’il m’a été donné de faire, d’entendre, de voir. Avec force détails, anecdotes et révélations, il restitue des scènes qui, par leur aspect détonant, voire ébouriffant, pourront laisser le lecteur totalement pantois. C’est pourtant ma stricte vérité, la seule qui compte.
«Les contempteurs continueront de s’employer à me discréditer»
Malgré ces témoignages et documents inédits, les contempteurs me qualifiant de «sulfureux», «d’intrigant», de «messager occulte» continueront, à n’en pas douter, de s’employer à me discréditer, ainsi qu’ils le font depuis tant d’années, en butant constamment sur les durs pépins de ma réalité. Pour stopper net leurs investigations, il leur suffit pourtant de revisionner le débat que Mediapart avait organisé, le 28 janvier 2023, entre moi et Eva Joly, juge ayant instruit l’affaire Elf, pour comprendre que le nom de Robert Bourgi reste à la source de tous les fantasmes, d’une image écornée, d’une légende falsifiée montée de toutes pièces par la rumeur, la méconnaissance, voire la calomnie.
«Des missions sensibles pour lesquelles la diplomatie officielle montrait ses limites»
Mon nom n’apparaît, en effet, à aucun moment dans cette retentissante affaire, pas plus qu’il ne ressort des multiples scandales de la relation franco-africaine, de l’Angolagate aux Biens mal acquis (BMA). Quelles furent réellement mes missions ? Du convoyage de fonds, principalement à une période où il était autorisé, des «services», de l’influence de haute intensité, des mises en relation stratégiques, des missions éminemment sensibles pour lesquelles la diplomatie officielle montrait ses limites. La libération, en 2010, de la jeune Française Clotilde Reiss, emprisonnée dans les geôles iraniennes, en est une illustration parmi beaucoup d’autres. Elle fut d’ailleurs, pour moi, un grand motif de fierté.
«Je ne conteste pas avoir largement profité du système françafricain»
Ces Mémoires me servent-ils pour autant de paravent aux critiques sur mes conduites, mon éthique, mes fréquentations ou mes choix de vie parfaitement assumés ? Évidemment, non. Décrié, le système françafricain, je ne conteste pas en avoir largement profité et l’avoir servi ad nauseum jusqu’à en dénoncer les turpitudes, les dérives et les travers, en 2011, dans le Journal du dimanche. En apportant au lecteur un regard sincère et plus encore lucide sur ce pan entier de la diplomatie et de la vie politique françaises, cet ouvrage n’est que la continuité logique de cette interview.
LA CHAMBRE DE COMMERCE, D’INDUSTRIE ET D’AGRICULTURE DE DAKAR DANS L'IMPASSE
Un administrateur dénonce l’illégalité du bureau actuel et saisit le gouvernement, réclamant l’exécution de décisions de justice en sa faveur
La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar serait dirigée dans l’illégalité. C’est du moins ce qu’affirme Birane Yaya Wane. L’administrateur de sociétés a saisi le Premier ministre et le ministre pour «corriger ce manquement» qu le régime de Macky Sall n’a pu gérer, selon lui.
La Chambre de commerce, d’industrie et d'agriculture de Dakar (Cciad) est secouée par un différend qui perdure. Après avoir interpellé en vain l’ancien président de la République, Macky Sall, Birane Yaya Wane a adressé depuis le 28 mai dernier une correspondance à l’actuel Premier ministre pour un règlement définitif de ce qu’il qualifie une «situation délétère indescriptible» à la Cciad. Dans cette correspondance lue par Bés Bi, cet administrateur des sociétés, membre de la coalition And Deffarat Chambre de commerce, met en cause Abdoulaye Sow. «Après 14 longues années de mauvais et déloyaux services rendus au secteur privé sénégalais institutionnel comme organisationnel patronal, l’actuelle équipe dirigeante sous la houlette de M. Abdoulaye Sow, veut se maintenir à la tête de la Cciad», a-t-il écrit à Ousmane Sonko.
Les décisions de la Cour suprême
Citant des décisions de la Cour suprême annulant le 1er tour de la sous-section Etablissements financiers, des élections de la Chambre de commerce, ou annulant le 2ème tour du scrutin des élections de la Chambre de Commerce, Birane Yaya Wane souligne qu’ «il appartient alors au ministre du Commerce et au Gouverneur de la Région de Dakar auxquels toutes les décisions ont été notifiées en tant qu’autorités de tutelle, de faire produire à ce dispositif son plein effet en tirant toutes les conséquences logiques qu’il comporte». Pour lui, il s’agit de «constater l’illégalité de l’actuel bureau de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, de mettre en place de façon concertée une structure provisoire pour diriger l’institution». Il souligne que «le refus par l’autorité compétente ou même la simple abstention de donner effet à ce dispositif de l’arrêt de la Cour d’appel pourra faire l’objet de toutes les voies de recours prévues par la loi, notamment un recours pour excès de pouvoir». Au Premier ministre, M. Wane informe du «blocage des chambres de commerce depuis 15 longues années pour les 13 régions du Sénégal et depuis 14 ans à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar». Des années «d’illégitimité et d’illégalité» qui devraient, selon lui, «trouver une issue heureuse avec l’installation de délégations spéciales pour nous mettre autant que nous sommes au même pied d’égalité».
Saisine du ministre des Finances et du budget
Après le Premier ministre, Birane Yaye Wane a saisi aussi le ministre des Finances et du budget sur la même question. Il dit avoir informé Cheikh Diba «des lenteurs notées dans l’exécution des décisions de justice émanant de la Cour suprême et des Chambres réunies de la Cour d’appel de Dakar sur le contentieux électoral de la Cciad». Il se trouve que, soulignet-il, dans les circuits de l’administration centrale, ce genre de dossier à enjeux peut accuser des retards injustifiés, alors qu’il concerne plusieurs départements qui doivent apporter leurs concours pour arriver à exécuter ces décisions de justice transmises par l’Agence judiciaire de l’Etat au ministère de l’Industrie et du commerce depuis bientôt deux ans. A Cheikh Diba, il ajoute : «C’est dans ce cadre que je vous ressaisis à nouveau pour solliciter de votre ministère qui se trouve être la tutelle financière de la Cciad, l’interprétation des arrêts de justice transmis, qui devront faire l’objet d’une transmission au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur, afin de ne plus donner l’occasion à des juristes de seconde zone de pouvoir faire une interprétation quelconque et erronée de ces décisions de justice.» Répondant à une correspondance de Birane Yaya Wane, le ministre de la Justice Ousmane Diagne lui assure que ses services compétents «en tireront toutes les conséquences, conformément à la loi». Bés Bi a essayé d’entrer en contact, en vain, avec le ministère du Commerce et de l’industrie. Aucune réponse aux différentes sollicitations.
Reaction d’Abdoulaye Sow, président de la CCIAD : « Birane Wane a porté plainte deux fois et a été débouté deux fois »
«Ma légitimité, ce n’est pas Birane Wane qui doit en parler parce qu’il ne m’a pas élu. Et, dès lors, qu’il ne m’a pas élu, il ne peut pas me déchoir de mon poste de président. J’ai été élu en novembre 2019. Ce qu’il dit ne me concerne pas parce que je n’étais pas membre de la Chambre de commerce de Dakar à cette époque. J’ai été élu démocratiquement avec un bureau. On travaille. Je dois dire que j’ai été installé par le ministre du Commerce de l’époque et le gouverneur de la région de Dakar a supervisé les renouvellements des instances. D’ailleurs, on va vers la réforme des chambres de commerce. Le moment venu, celui qui sera élu va présider aux destinées de la Chambre. Il a amené le dossier tout récemment au ministère du Commerce et il a été rejeté. D’ailleurs, il y a la prescription parce que ce dossier date de plus de 10 ans. C’était en 2010. Cela fait maintenant 14 années. Il a porté plainte à deux reprises et il a été débouté à deux reprises.»
Par Yoro DIA
DE L’AUTRE COTÉ DE L’ATLANTIQUE
La rancœur, le ressentiment, l’excitation des instincts de la foule n’ont jamais rien construit. Au contraire, ils détruisent comme Pastef a su le faire en 2021 et 2023. Pour l’instant, le duo Diomaye-Sonko est dans le populisme
Le grand avantage des douceurs de l’opposition est le fait de prendre le recul pour réfléchir sur les alternatives mais surtout de prendre des vacances. Pour ces premières vacances post-gouvernement, rien de tel qu’un tour à New York. New York si aristocratique et si démocratique, à l’image de Alexis de Tocqueville qui était «aristocratique par instinct, par classe sociale et démocrate par raison». Tocqueville était attaché à la démocratie mais supportait péniblement la médiocrité de ceux qui l’incarnaient par moments. J’ai le même sentiment quand je vois ce qui se passe dans mon pays. Tocqueville est resté plusieurs mois aux Etats Unis pour une étude comparative des systèmes carcéraux français et américain, mais ce sera son chef d’œuvre De la démocratie en Amérique qui en sortira.
Moi, je n’ai que deux semaines à New York pour partager avec vous mon sentiment sur le «fonctionnement de l’Amérique» que Tocqueville voyait comme l’avenir du monde. Tocqueville a surtout comparé l’Amérique à son pays la France. Moi je vais comparer l’Amérique et mon pays, qui sont les deux plus vieilles démocraties d’Amérique et d’Afrique. Il n’est pas étonnant que l’Amérique soit la plus grande puissance du monde, parce qu’il est le premier pays à avoir «constitutionnalisé» la poursuite du bonheur comme un droit inaliénable. C’est dans cette poursuite du bonheur que se trouve l’optimisme américain incarné par la fête du Thanksgiving. Cet optimisme qui a permis à Franklin Delano Roosevelt de sortir l’Amérique la crise de 1929 dans les 100 premiers jours de son mandat. Si l’Amérique a constitutionnalisé la poursuite du bonheur, le duo Diomaye-Sonko veut «constitutionnaliser» le ressentiment contre les élites, les riches, contre les entrepreneurs et créateurs de richesses, qu’ils jettent à la vindicte populaire afin de détourner le regard sur l’échec des 100 jours. Le plus NewYorkais des présidents américains est sans doute Franklin Roosevelt, qui était aussi la fois si aristocrate et si démocrate, comme New York et comme Tocqueville. Par un discours (la seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même qui nous paralyse) et une causerie au coin du feu, diffusée à la radio, il a redonné confiance aux Américains en proie au doute profond et les a réconciliés avec l’optimisme. Le lendemain de sa première causerie au coin de feu, les Américains se sont rués sur les banques, non plus pour retirer mais pour y ramener leur argent qu’ils gardaient chez eux, parce qu’ils ne faisaient plus confiance au système bancaire. On est loin de la médiocrité du duo Diomaye-Sonko qui est en train de casser notre dynamique d’émergence comme le dit bien cette Une de Walf du 31 juillet sur les «germes de la désindustrialisation» et «le privé se perd dans la stratégie de l’Etat». Ce n’est pas seulement le secteur privé mais c’est tout le monde qui s’y perd parce qu’il n’y a point de stratégie.
Tout le monde est d’accord avec la reddition des comptes, l’audit qui est un mode normal de gestion, mais il est urgent de fixer un cap pour le pays et de substituer la confiance, l’optimisme à la culture du ressentiment qui est le moteur de Pastef. Cette vague de ressentiment sur laquelle surfe Pastef et qui nous fait détester nos milliardaires, le voisin qui réussit, le frère qui excelle alors que les Américains sont si fiers de leurs milliardaires et célèbrent leurs entrepreneurs. Une autre leçon que nous pouvons tirer de la comparaison avec l’Amérique : la politique extérieure est le prolongement de la politique intérieure, comme le pense Kissinger. L’Amérique, grâce à son soft power, exporte ses valeurs grâce entre autres à Hollywood, à sa littérature, à ses Gafam. Le Sénégal aussi avait un soft power qui lui permettait d’exporter sa littérature, ses créateurs, ses soldats de la paix, son modèle démocratique. Dommage, aujourd’hui notre cher pays exporte de la vulgarité et de la brutalité, à l’image de Guy Marius Sagna se comportant comme un gladiateur brandissant des muscles au Parlement de la Cedeao. Cette politique intérieure qui use de la terreur contre les médias et les activistes de l’opposition pour imposer l’autocensure, comptant sur une surdité sélective de la Justice afin de masquer un échec si flagrant. Cet échec qu’on cherche à masquer avec de la diversion politicienne comme l’annonce de la création d’un ministère du Culte par notre Premier ministre. Un ministère à la fois inutile et dangereux. Les Etats-Unis sont probablement avec le Sénégal les deux pays où il y a le plus de vitalité religieuse grâce à des formes de laïcité locales et originales. Il y a trois formes de laïcité. La laïcité américaine : freedom of religion, liberté totale de religion, la laïcité française : freedom from religion, se libérer de la religion et la laïcité positive sénégalaise qui est un juste milieu entre ces deux extrêmes et qui se fonde sur la nécessité d’éviter la «querelle des allégeances» entre l’Etat et les confréries. Cette querelle des allégeances qui a été à l’origine des longues guerres de religion en Europe. Notre modèle fonctionne très bien. Donc Monsieur le Premier ministre, ne nous créez pas des problèmes dans le domaine où nous n’avons aucun problème. Un ministère du Culte n’a aucun sens parce que l’Etat n’a aucune compétence en matière religieuse. La compétence de l’Etat est de garantir la paix civile et la sécurité pour une pratique libre et normale de la vie religieuse.
Avec le président de la République, réorientez votre énergie sur une politique de défense que nous attendons impatiemment car le feu djihadiste s’approche dangereusement de nos frontières et une politique économique qui est l’essentiel et dont le fondement ne peut être que le retour de la confiance comme l’a montré Roosevelt. L’économie se fonde sur la consommation, découlant de la confiance que vous avez remplacée par un ressentiment généralisé devenu un cancer qui ronge le pays. Depuis 1789, entre deux élections, une aristocratie bâtit l’Amérique en tirant la classe moyenne par le haut. Dans le Sénégal de Diomaye-Sonko, on attise le ressentiment de la classe moyenne et des plus pauvres contre l’aristocratie, comme l’arrêt arbitraire et unilatéral des travaux sur la corniche. Dans un pays qui veut émerger, on doit se réjouir que Yerim Sow ait pu sortir le Radisson des grottes de la corniche où il n’y avait que des marginaux fumeurs de yamba quand nous étions étudiants à l’Ucad.
La rancœur, le ressentiment, l’excitation des instincts de la foule n’ont jamais rien construit
Au contraire, ils détruisent comme Pastef a su le faire en 2021 et 2023. Les pères fondateurs des Etats-Unis l’ont tellement bien compris qu’immédiatement après la révolution et l’indépendance, ils ont canalisé les foules avec une Constitution où il n’est pas mentionné une seule fois le mot démocratie, parce qu’avant tout l’Amérique est une République qui s’inspire plus de l’aristocratique Rome que de la très démocratique Athènes.
Pour l’instant, le duo Diomaye-Sonko est dans le populisme en attendant le despotisme s’ils gagnent leur guerre contre les médias, que les pères fondateurs des Etats-Unis ont protégés dès le 1er amendement car ils avaient compris que la liberté de presse conditionnait toutes les autres libertés. Donc pour la démocratie, mieux vaut les excès de Fox news que l’autocensure institutionnelle de la Pravda soviétique. Donc Monsieur le Premier ministre votre guerre déclarée contre la presse et les réseaux sociaux est perdue d’avance parce que la liberté de presse n’est pas un don ou une libéralité du gouvernement, mais lui est consubstantielle. C’est pourquoi aux EtatsUnis, le journaliste Bob Woodward a fait tomber Nixon avec le Watergate. Au Sénégal, Latif Coulibaly a fait tomber le gouvernement du Premier ministre Idrissa Seck par un livre. Dans un tel pays, vouloir terroriser la presse est un rêve et il n’y rien de plus démocratique que le rêve. On aurait préféré que le président et le Premier ministre aient de grands rêves comme Kennedy avec sa nouvelle frontière sur la lune, mais pas de si petits rêves de mettre la presse au pas. Nixon a essayé et a lamentablement échoué. Vous aussi, vous échouerez.
Le temps ne chôme pas. Comme Jack Kerouac, il est temps de se remettre «sur la route» et reprendre la marche vers l’émergence au lieu de nous créer un évènement, une distraction quotidienne comme aux Galeries Lafayette.
La grande question que pose la passionnante campagne électorale qui se déroule actuellement aux USA, avec ses divisions et ses dérives, trouve sa réponse dans le grand livre de John Sperling The great divide : Retro versus Metro America. Ce livre qui relate le grand schisme entre Metro America (l’Amérique moderne et ouverte sur le monde) et le Retro America (l’Amérique fermée des conservatismes). Le retro America constitue la base de l’électorat de Trump alors que le Metro America qui a élu Obama, un noir dont le père n’est même pas Américain, veut, cette fois encore, aller beaucoup plus loin en donnant les clés de la Maison Blanche à une femme noire et indienne. Toute chose étant égale par ailleurs, chez nous, c’est le retro-Sénégal qui a triomphé le 24 mars 2024, avec un souverainisme désuet et anachronique parce que l’émergence est consubstantielle à l’ouverture au monde.
God bless Senegal. God bless America
Dr Yoro Dia est politologue, ancien ministre.
LA DIPLOMATIE ET L'ÉCONOMIE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les livraisons de ce mardi traite d’un grand nombre de sujets dont les nouvelles perspectives de renforcement de la coopération sénégalo-gambienne.
Dakar, 6 août (APS) – La livraison de mardi de la presse quotidienne traite d’un grand nombre de sujets dont les nouvelles perspectives de renforcement de la coopération sénégalo-gambienne.
Le chef du gouvernement sénégalais, Ousmane Sonko, et le vice-président gambien Muhammad Jallow, ont eu une séance de travail, lundi, dans le cadre d’une visite que ce dernier effectuait à Dakar.
MM. Sonko et Jallow “ont salué l’état de la coopération sénégalo-gambienne”, rapporte le Soleil. Ils se sont aussi “engagés à renforcer les points de convergence dans la coopération sécuritaire, la lutte contre la criminalité transfrontalière et le transport transfrontalier”.
“Dans cette dynamique, renseigne Le Soleil, ils entendent redynamiser le secrétariat permanent sénégalo-gambien, véritable colonne vertébrale de cette coopération”. “Dakar et Banjul ouvrent de nouvelles opportunités”, souligne à ce sujet le quotidien 24 heures.
Plusieurs quotidiens reviennent sur le débat sur le port du voile à l’école, après des déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko qui ont ramené ce sujet au-devant de l’actualité.
Sud Quotidien pose les termes du débat en notant que “près de cinq ans après la polémique” née de la décision de l’institution Sainte Jeanne d’arc d’interdire le port du voile à ses pensionnaires, “voilà que le Premier ministre Ousmane Sonko dépoussière le dossier”, en déclarant que l’Etat n’accepterait plus que les filles portant le voile soient récusées dans certains établissements.
“L’enseignement privé catholique se sentant ainsi visé”, convoque la Constitution et le règlement intérieur de ces établissements, indique Sud Quotidien, selon lequel face à un discours “ayant suscité indignations et récriminations, les appels au calme se multiplient”.
Régler définitivement la question du voile à l’école
Le quotidien L’As fait observer que la lettre de l’abbé Latyr Ndiaye, en réponse à la sortie du Premier ministre, “continue de faire couler beaucoup d’encre. Mais cette polémique est manifestement l’arbre qui cache la forêt”.
L’As considère que le débat devrait être posé dans les termes suivants : dans un pays majoritairement religieux tel que le Sénégal, le modèle éducatif doit-il continuer à être sous-tendu par une laïcité qui est une survivance coloniale, calquée quasiment sur la loi de 1905 ?
Sud Quotidien note toutefois que cette sortie du Premier ministre “pourrait être le début des +Assises de l’enseignement privé+ qui permettraient de régler définitivement cette question et tant d’autres comme la part de la subvention allouée à ces écoles mais aussi pour promouvoir le vivre-ensemble qui concerne tout le monde”.
“L’ampleur du tollé suscité par la sortie de l’abbé Latyr Ndiaye contre les propos de Ousmane Sonko sur l’interdiction du voile dans certaines écoles a aussi rafraichi les mémoires sur une polémique similaire”, relève Bès Bi Je jour.
Il rappelle que l’ancien président Abdoulaye Wade “avait vu le courroux du même homme d’église s’abattre sur lui” en 2009, après des déclarations considérées comme offensantes pour la communauté catholique. “L’ironie du sort, ajoute Bès Bi Le jour, c’est aussi le même Moustapha Guirassy, ministre de la Communication à l’époque”, aujourd’hui ministre de l’Education nationale, “qui s’était retrouvé au front pour la contre-attaque”.
En marge de ce débat, Le Mandat pointe les “sorties de plus en plus nombreuses et peu convaincantes” du chef du gouvernement, des prises de position qui “dérangent jusqu’aux familles religieuses”.
Plus généralement, estime le quotidien Kritik’, le nouveau pouvoir “entretient plusieurs fronts et le tandem en place semble s’y plaire. Si le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye évoque les sujets d’actualité avec un style qui lui est propre, posé mais intransigeant, c’est de loin de la méthode avec laquelle son chef de gouvernement s’y prend”.
“Des discours qui suscitent souvent la polémique”
“Va-t’en guerre, belliqueux et menaçant, le PM […] tire sur tout ce qui bouge. Provocation politique, brouillage des pistes ou dispatching dans la communication étatique, la double tonalité du discours fait du tandem un alliage entre le fer et le feu”, analyse le même journal.
L’As fait le constat de “deux styles à l’épreuve du pouvoir”. “Ils ont beau cheminer ensemble, tout oppose le président de la république et le Premier ministre en style communication”, avance ce journal.
“Très effacé, Bassirou Diomaye Faye fait figure d’un dirigeant posé et calme. Tandis que son Premier ministre, harangueur de foules attitré, s’en sort plutôt difficilement avec des discours qui suscitent souvent la polémique”, soutient L’As.
D’autres titres se projettent sur les prochaines législatives devant être convoquées après la dissolution annoncée de l’Assemblée nationale. ”Au cas où, comme le prévoit la Constitution, le président de la République dissout l’Assemblée nationale, les élections législatives se tiendront courant décembre 2024”, indique Walfquotidien.
”A partir de ce moment, ajoute le journal, la coalition au pouvoir risque de faire face à un choix difficile dans la confection des listes, comme ce fut le cas avec les régimes précédents”.
Toujours est-il que le président de la République a saisi le Conseil constitutionnel pour ”connaître la date opportune pour dissoudre l’Assemblée nationale”, annonce le quotidien Enquête.
L’Observateur est plutôt intéressé par la situation économique du pays, sur la base du rapport de juillet 2024 de la direction de la prévision et des études économiques (DPEE), document portant sur ”les risques macroéconomiques au Sénégal et les mesures d’atténuation”.
Par Hamidou ANNE
DIEU SAURA RECONNAITRE LES SIENS
Nous avons hérité de la République de nos pères fondateurs. Elle ne nie aucune composante socioculturelle ; elle n’a pas de religion ni d’affiliation politicienne, mais elle fonde le socle commun à partir duquel nous bâtissons une histoire
«N’obéis pas à ceux qui crient en mensonge, ils aimeraient bien que tu transiges avec eux afin qu’ils transigent avec toi. Et n’obéis à aucun grand jureur, méprisable, grand diffamateur, grand colporteur de médisance.» Le Noble Coran (68 : 8-11)
Je racontais à un proche ma récente visite à Joal puis à Fadiouth, sur les terres de mes esclaves sérères, qui ont tous les défauts mais gardent une qualité : celle d’être les parents de sang et de terroir de l’illustre Léopold Sédar Senghor. Mon interlocuteur me fit remarquer que les Sérères de Fadiouth ont un autre mérite : ils ont eu le bon goût d’avoir donné au Sénégal deux cardinaux. D’abord, le regretté Monseigneur, le Cardinal Hyacinthe Thiandoum, archevêque de Dakar pendant quatre décennies. Ensuite, Son Eminence Monseigneur Théodore Adrien Sarr, créé Cardinal par la Sainte-Eglise de Rome en 2007.
La chrétienté sénégalaise a toujours joué un rôle d’avant-garde malgré son statut de minorité. C’est un fervent chrétien, lecteur attentif du prêtre jésuite Teilhard de Chardin, qui a fondé notre Etat. L’Eglise a accompagné la formulation de politiques ambitieuses dès les premières heures de l’indépendance. Le Père Lebret, prêtre dominicain, a conçu avec Mamadou Dia le premier plan quadriennal de développement du Sénégal. Mgr Sarr rappelait dans une interview, il y a 15 ans, le souci de l’Eglise de proposer aux hommes «un salut global» conformément au message du Christ de sauver l’homme dans son «être total». A côté des églises, sont érigés des dispensaires, des écoles, des centres de promotion et de renforcement de la dignité humaine. L’Eglise a formé des millions d’enfants du Sénégal. Elle ne leur a pas offert comme horizon indépassable l’insulte et la calomnie sur les réseaux sociaux.
Je tiens à rappeler le travail des Spiritains de Ngazobil, qui ont ouvert au savoir un petit enfant devenu Père de la Nation.
Je pense aux différents ordres des Sœurs de l’Immaculée Conception, de Saint-Joseph de Cluny, les Bénédictines et les Bénédictins, les Frères Carmes, Caritas, Présence Chrétienne, Clairafrique...
Tous ces ordres, toutes ces initiatives, toutes ces personnalités contribuent à la formation des esprits et à l’épanouissement social et humain des Sénégalais. Ceux qui les menacent ne sont pas à leur hauteur en termes de qualité et de hauteur. Sont-ils dans la continuation du projet de la «Dahwa» ? C’est peine perdue car le Sénégal est un peuple sans couture. Par surcroît, si le caractère sensible de la question ne nous interdisait d’en rire, il aurait été savoureux de voir ceux qui ont déchiré le voile de pudeur au Sénégal et promu l’injure à l’encontre de nos guides religieux s’ériger en musulmans modèles, en se présentant en défenseurs du foulard.
Nation pétrie dans la foi, le Sénégal s’est toujours honoré d’être une société détribalisée, où les polémiques entre les diverses composantes religieuses n’existent pas. Les musulmans et les chrétiens «font mélange» pour ne se définir que Sénégalais, renvoyant à notre devise nationale. Dans nos foyers, les imams côtoient les prêtres dans une parfaite ordination. De temps à autre, comme en ce moment, quelques zélés tentent de briser le cycle vertueux du vivre-ensemble. Ces derniers sont des rentiers de l’obscurantisme et de la disharmonie. Les cours des maisons et les médias responsables ont refusé d’entendre et de relayer leurs saillies. Ils ont pris le chemin des réseaux sociaux, là où l’insulte et l’outrance octroient célébrité fugace et fortune sans lendemain. Malgré les errements et les velléités transgressives propres aux hommes politiques, nous avons eu la chance, depuis le président Senghor jusqu’au président Sall, d’avoir des dirigeants intransigeants sur la laïcité, responsables et soucieux de la préservation de ce qui fonde notre pacte national : le respect de la différence des confessions, la diversité culturelle et surtout l’allégeance des hommes et femmes qui incarnent le pouvoir politique à la République. Nous avons hérité de la République de nos pères fondateurs. Elle ne nie aucune composante socioculturelle ; elle n’a pas de religion ni d’affiliation politicienne, mais elle fonde le socle commun à partir duquel nous bâtissons une histoire, un destin commun et une ambition économique et sociale.
Comme l’école, la laïcité est un fondement de notre République. Elle permet aux Sénégalais de vivre en harmonie sans se jauger, ni se juger. Elle est garante de l’équilibre des relations entre le centre politique et les pôles de foi qui rayonnent dans tout le Sénégal et au-delà. Le choix de maintenir la laïcité malgré les harangues de ses ennemis, dans la Constitution, honore notre pays. Car elle seule garantit la liberté de croire ou de ne pas croire sans que cela ne soit un débat public. L’Etat respecte tous les cultes, mais reste équidistant pour jouer son rôle de rempart et de recours dans le jeu démocratique et social. La foi des gens ne saurait constituer un débat public ni une source de paroles médisantes.
Revenons-en à la polémique stérile, à l’agitation démagogique, qui n’ont leur place ni dans le moment ni dans le lieu, censés être ceux de la célébration de l’excellence. Je dois confesser que quand la médiocrité est invitée à célébrer l’excellence, un biais cognitif s’instaure. Je pense aux pauvres enfants, qui ont travaillé d’arrache-pied une année durant, et qui espéraient être célébrés devant leurs parents, leurs familles et leurs amis. On devait les montrer en exemple comme la future élite de la République. Hélas, un adulte aussi incompétent qu’encombrant a décidé de gâcher la fête, de parasiter la célébration de l’école républicaine et des écoliers pour se mettre en scène. Les meilleures blagues sont pourtant les plus courtes.
Je suis convaincu, au nom de la liberté, qu’on ne saurait accepter l’interdiction du port du voile dans les écoles de la République. Et selon ma compréhension, les établissements visés ne le souhaitent pas. Pire, l’Etat du Sénégal, en concertation avec le Diocèse a réglé cette question depuis 2019. A quoi sert-il alors de réveiller avec désinvolture des polémiques inutiles sinon à montrer que le culte du travail, dans le silence et la solitude, n’est pas sa plus grande qualité. Le costume d’Etat est décidément trop grand pour des épaules rompues à l’outrance verbale et au radotage sans fin.
Les menaces proférées vis-à-vis d’écoles confessionnelles mais ouvertes à tous les enfants du Sénégal sont aussi à mettre au crédit de l’ignorance, de l’incompétence et de l’incapacité à s’élever. Dans ses Mémoires d ’ o u t r e - t o m b e , Chateaubriand avait prévenu : «Une ambition dont on n’a pas le talent est un crime.»
Je suis d’ailleurs peu surpris par ces menaces grossières, qui relèvent davantage de la pollution sonore que de la déclaration générale d’une politique pour le quinquennat à venir. Elles sont surannées et demeurent inopérantes, car nous sommes un pays de démocratie et de liberté, où l’expression des citoyens est garantie par les textes fondamentaux.
Depuis quelques années, de nombreux compatriotes, qui n’ont pas cédé à la tyrannie verbale, alertent sur l’affaissement de la République et les pulsions velléitaires d’individus mus par le besoin de tout conflictualiser pour récolter des dividendes électoraux sur l’autel du face-à-face permanent entre les Sénégalais.
Des dirigeants incompétents et incultes fondent leur ascension politique sur l’instrumentalisation de la violence verbale et physique. Le sectarisme, le régionalisme et l’islamisme sont des instruments au service d’un projet dont l’Adn est le populisme.
Je suis rassuré, car souvent un homme qui parle trop lit peu. Or le refus d’apprendre, conformément à la première parole du Coran, précipite la chute. La vie chère, les drames de l’émigration, l’insécurité sur les routes, la guerre à nos frontières commandent de retourner à la lecture de l’Ecclésiaste : «Il y a un temps pour jeter des pierres et un temps pour les ramasser.»
Au travail ! Dieu Lui saura reconnaître les siens.
SCANDALE DE FRAUDE FISCALE PRÉSUMÉE À PREMIER BET SÉNÉGAL
Joris Dunkel, le Directeur général de la société de paris sportifs, aurait été arrêté alors qu'il tentait de fuir le pays, selon l'Observateur. Il est soupçonné d'avoir délibérément éludé ses obligations fiscales
(SenePlus) - Joris Dunkel, le Directeur général de Premier Bet Sénégal, une société de paris sportifs, a été arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC) pour une fraude fiscale présumée de 12 milliards de francs CFA, selon les informations rapportées par le quotidien L'Observateur.
La situation a pris une tournure dramatique alors que l'entreprise avait annoncé à ses employés la fermeture de ses portes le 31 juillet dernier, incapable de s'acquitter d'un redressement fiscal. Cependant, les autorités avaient déjà lancé des poursuites judiciaires à l'encontre de Joris Dunkel, visé par une plainte de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID).
"C'est ainsi qu'il a été arrêté au moment où il passait la police des frontières avec sa famille", rapporte L'Observateur, citant des sources proches de l'enquête. Selon le journal, Dunkel avait déjà pris ses dispositions pour fuir le Sénégal, mais la DIC avait anticipé son mouvement en alertant la police des airs.
Interrogé par les enquêteurs, le Directeur général de Premier Bet Sénégal a déclaré, de manière surprenante, "qu'il ne savait pas qu'il devait verser des impôts à la DGID", surtout qu'il versait déjà "3% de son chiffre d'affaires à la Lonase", rapporte L'Observateur.
Le journal indique que Joris Dunkel sera déféré ce mardi devant les autorités compétentes, marquant ainsi une étape cruciale dans cette affaire de fraude fiscale présumée.
Par Vieux SAVANÉ
LA LAÏCITÉ À LA SÉNÉGALAISE, UN IMPÉRATIF VITAL
La question du voile à l’école se pose non point en se couvrant la tête mais en promotion du vivre-ensemble. Si derrière tout ce tintamarre s’exprimait un désir d’émancipation vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, elle est d’une paresse confortable
Alors même qu’il s’entretenait la veille avec les lauréats du Concours général qu’il avait conviés à une réception, le Premier ministre Ousmane Sonko avait « immédiatement arrêté le discours qu’il faisait sur la laïcité et la religion au Sénégal », lorsque l’appel du muezzin pour la prière du crépuscule a retenti aux alentours, rapporte « Le Témoin » de mercredi dernier. Selon toujours le journal, « à la fin de l’appel de la prière », le Premier ministre « a eu droit à un tonnerre d’applaudissements » de la part de nos futures élites. « Et si des cloches avaient retenti d’une église voisine » s’interroge le Témoin ? Bien que la question posée soit pertinente, il n’en demeure pas moins que Barthélémy Dias avait adopté la même attitude lors d’une réunion politique. Lui aussi, avait été ovationné. C’est dire ! Il ne reste donc plus qu’à souhaiter qu’en cas d’urgence dans leurs futurs domaines de compétences, cette promotion de cracks n’ait pas un cas de conscience entre l’appel à la prière d’un muezzin ou celui du bedeau qui sonne les cloches de l’Eglise. Gageons plutôt qu’en bons apprenants, ils s’inscrivent dans une logique de vénération du travail en faisant leur cette sentence de Cheikh Ahmadou Bamba, à savoir : « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir, et prie comme si tu devais mourir demain ».
Il est surtout à se désoler que cette séquence quelque peu déroutante a eu lieu dans un contexte qui s’est voulu vindicatif, prévenant de sa volonté de ne pas cautionner que le port du voile puisse ne pas être accepté dans une quelconque institution scolaire. Une prise de position affichée dans un brutalisme qui vient s’agréger à tous ces bruits et fureurs qui polluent les sujets religieux et qu’il convient de contenir au plus vite avant qu’ils ne développent des antagonismes inappropriés.
Musulmans, chrétiens, animistes, athées entretiennent pourtant de bonnes relations tout en laissant à l’Autorité Suprême le soin de reconnaître les Siens. Cela se manifeste quotidiennement dans la mixité de nos familles mais aussi lors de différentes fêtes religieuses symbolisées notamment par la distribution de la viande de mouton aux voisins catholiques lors de la fête de Tabaski , ou alors celle de la distribution de « ngalax » par la communauté catholique aux frères et sœurs musulmans.
Dans ce pays, faut-il le rappeler, un fervent catholique a été porté à la magistrature suprême contre Lamine Guèye, un adversaire politique de confession musulmane. La Grande mosquée de Dakar a été inaugurée en 1964 en présence du président Léopold Sédar Senghor, sa majesté le Roi Assane II du Maroc et El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh. Le chef de l’Etat assistait lui-même à la prière de l’Aïd par une présence remarquée à la mosquée. On a eu dans une même famille recomposée un archevêque catholique et un imam. Qui ne souvient par ailleurs de ce qu’il s’est passé en 2006 lors de la profanation de la Cathédrale en plein Vendredi Saint par des policiers qui cherchaient à interpeller Jean Paul Dias ? A la Cathédrale on se rappelle encore avec une vive émotion de la présence des dignitaires musulmans venus massivement en soutien contre cette ignominie. Lorsque en 2012, la Zawiya d’El Hadj Malick Sy de Dakar a été l’objet à son tour de profanation avec des tirs de grenades lacrymogènes sur des manifestants du M23 protestant contre un 3e mandat de Abdoulaye Wade, on a assisté à ce même mouvement de solidarité avec la présence remarquée des dignitaires catholiques. C’était un des grands moments de communion et d’unité nationale dont le Sénégal a le secret.
Promouvoir le vivre-ensemble
Quel intérêt y a-t-il donc à exacerber des tensions inutiles, si l’on sait que la question du voile à l’école se pose autrement. Non point en se couvrant la tête mais en promotion du vivre ensemble. Dans les règlements intérieurs de l’enseignement catholique, il est en effet question de ne pas accepter le refus de serrer la main d’un camarade de sexe opposé, de partager un même table-blanc avec un camarade de sexe opposé. Qui peut défendre que dans une institution privée, de surcroit religieuse, une personne de confession différente puisse s’y inscrire en toute connaissance de cause et exiger au nom de sa religion de ne pas serrer la main de garçon, de ne pas se mettre en short pour la gymnastique. C’est assurément fort de café d’autant plus que rien ne s’oppose à ce qu’elle s’inscrive dans une institution privée en accord avec ses attentes.
Alors qu’il est question d’un état des lieux sur la situation du pays, il importe de rappeler qu’il est attendu du président de la République et de son gouvernement de veiller à trouver des solutions aux problèmes que traversent les populations. Ces derniers poussent notamment nombre de jeunes à continuer de risquer leurs vies en s’embarquant pour l’Europe tant décriée, à la recherche d’un avenir dont ils se sentent exclus chez eux. La semaine dernière un internaute vivant aux Etats-Unis a informé ses followers que 40 000 Sénégalais avaient foulé le sol américain via le Nicaragua. Pendant ce temps, dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 août, cinq enfants talibés sont morts calcinés dans un violent incendie, dans un village rattaché à la commune de Tivaouane. Ce sinistre a réveillé le souvenir funeste d’il y a 11 ans , où par une nuit du dimanche 3 au 4 mars 2013, il a été constaté la mort atroce de 9 jeunes talibés à la suite d’un incendie dans un bâtiment insalubre de la Médina. En dépit de tout cela, le problème des enfants talibés demeure toujours aussi poignant.
En tout état de cause, si derrière tout ce tintamarre s’exprimait un désir d’émancipation vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, disons-le tout net, la voie choisie est celle d’une paresse confortable. La souveraineté tant chantée ne saurait en effet se résumer à une posture déclamatoire. Elle est un comportement, un combat qui consiste à se donner concrètement les moyens de son autonomie et de son indépendance. Et cela ne pourra se faire que par une exaltation de la valeur travail, de l’éthique et de la morale. Elu pour exécuter le programme qu’il a « vendu » à ses compatriotes, le président de la République et le gouvernement qu’il a mis en place sont au service de leur pays. Ils ne sont pas la République mais ses serviteurs. En ce sens nulle arrogance et surtout l’humilité de celui qui se sait en mission commandée tant les tragédies qui explosent sous nos yeux obligent à se mobiliser autour des véritables enjeux. Il faut donc avancer, promouvoir la laïcité à la sénégalaise, cette façon bien originale de rendre effectif l’exercice de toutes les croyances tout en entretenant un rapport apaisé avec elles, refusant ainsi de patauger dans le poto-poto des polémiques inutiles qui sonnent comme l’expression d’une incapacité à saisir les problèmes à bras le corps