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17 novembre 2024
LE DÉBAT SONKO-BA MAINTENU PAR LES ORGANISATEURS
L'EAO et ITV confirment ce vendredi leur détermination à organiser le face-à-face entre Ousmane Sonko et Amadou Ba, passant outre les réserves du CNRA qu'ils jugent non compétent en la matière
(SenePlus) - Dans un communiqué conjoint publié ce vendredi 25 octobre 2024, l'École d'Art Oratoire et de Leadership (EAO) et la chaîne ITV réaffirment leur détermination à organiser le débat tant attendu entre le Premier ministre Ousmane Sonko et son prédécesseur Amadou Ba, malgré les réserves émises par le Conseil National de Régulation de l'Audiovisuel (CNRA).
L'EAO, qui se présente comme "une institution privée d'excellence, spécialisée dans la formation et l'accompagnement des leaders, managers et top décideurs du Sénégal et de la sous-région", rappelle qu'elle n'est pas soumise à la tutelle du CNRA, n'étant pas un média. Le communiqué souligne que cette initiative "s'inscrit dans une démarche citoyenne et moderne visant à enrichir le débat démocratique autour des enjeux économiques majeurs pour notre pays".
Cette confrontation historique, initialement prévue pour les 28 ou 29 octobre, a reçu un accueil favorable des deux protagonistes. Amadou Ba a officialisé son accord sur Facebook jeudi, déclarant vouloir "discuter des rapports évoqués et de sujets cruciaux comme l'économie, les libertés et les ressources naturelles". Une annonce qui a provoqué une réaction ironique d'Ousmane Sonko, s'étonnant qu'il ait "attendu des rumeurs d'interdiction du débat par le CNRA pour donner une réponse somme toute timorée".
Le format prévu concerne 90 minutes d'échange dans les locaux de l'EAO, les candidats debout derrière leur pupitre, disposant uniquement de "quatre feuilles vierges, un stylo et une bouteille d'eau", selon les informations rapportée par de Jeune Afrique, mercredi 23 octobre. ITV, qui assurera la diffusion à en croire l'EAO, s'est quant à elle engagée à mettre son signal à disposition de tous les médias.
Le CNRA, par la voix de son président Mamadou Oumar Ndiaye, avait exprimé ses réserves, invoquant "l'égalité de traitement entre les candidats". Une position qui n'a pas dissuadé les organisateurs, l'EAO et ITV se disant "honorés de contribuer à ce débat franc et direct en offrant un espace neutre, équitable et propice à un échange historique".
Le communiqué conclut en réaffirmant que les deux institutions "demeurent à l'écoute des deux candidats et réitèrent leur ferme volonté d'organiser ce débat tant attendu".
BOUGANE GUEYE OBSERVE UNE GREVE DE LA FAIM
Bougane Gueye Dany, qui est détenu depuis samedi dernier, observe une grève de la faim. Il a décidé de ne pas s’alimenter.
iGFM - Bougane Gueye Dany, qui est détenu depuis samedi dernier, observe une grève de la faim. Il a décidé de ne pas s’alimenter.
«Ce qui nous attriste, c’est que Bougane refuse de s’alimenter depuis lundi. Et ça, nous ne l’avions pas comme information», a annoncé Ben Mokhtar Diop, un de ses proches qui est allé rendre visite à Bougane Gueye Dany à la maison d'arrêt et de correction de Tamba.
Il a déclaré que leurs tentatives pour essayer de dissuader le leader de «Gueum sa bop» se sont avérées infructueuses : «On a essayé de l’en dissuader, mais il dit que c’est sa stratégie de riposte et qu’à ce niveau il a pris la décision de ne pas s’alimenter. C’est assez douloureux», regrette M. Diop.
APRES LA VISITE A BOUGANE GUEYE, CE QU'EN DIT LE FORUM CIVILE
Des membres du Forum Civil ont annoncé avoir rendu visite à Bougane GUEYE Dany, ce vendredi 25 octobre 2024, à la prison de Tambacounda (Est) pour s’enquérir de ses conditions de détention.
Des membres du Forum Civil ont annoncé avoir rendu visite à Bougane GUEYE Dany, ce vendredi 25 octobre 2024, à la prison de Tambacounda (Est) pour s’enquérir de ses conditions de détention.
Dans son communiqué, le forum civil après savoir rendu visite au leader de Guem Sa Bopp par ailleurs membre de la coalition ", à la Maison d'arrêt et de Correction (MAC) de Tambacounda, a fait le point.
"Monsieur Alhousseyni CISSOKO, membre du Bureau Exécutif du Forum Civil, par ailleurs Coordonnateur de la section Forum Civil de Bakel et Madame Marie Françoise DIOUF, Coordonnatrice de la section Forum Civil de Tambacounda ont rendu visite à Monsieur Bougane GUEYE Dany, ce vendredi 25 octobre 2024, pour s'enquérir de ses conditions de détention.
Le Forum Civil remercie Monsieur Bougane GUEYE d'avoir accepté de recevoir ses membres et est rassuré sur son état d'esprit", indique le communiqué.
"La situation de la Maison d'Arrêt et de Correction de Tamba semble de délabrement..."
Le Forum Civil précise : "La situation de la Maison d'Arrêt et de Correction (MAC) de Tambacounda semble, effectivement, les constats faits par l'inspection Générale D'Etat (IGE) dans son rapport 2018/2019 sur les établissements pénitentiaires en terme de vétusté, de délabrement, de promiscuité qui "peuvent exposer leurs occupants, personnels et détenus, à des risques sérieux en matière de santé et de sécurité", constatent-ils, avant de remercier "le Régisseur de la MAC de Tambacounda et l'encourager à persévérer dans son travail avec professionnalisme et à hauteur des moyens en sa possession pour subvenir aux besoins de tous les détenus".
En conclusion, "le Forum Civil s'engage à porter le plaidoyer pour la modernisation des lieux de détention sur toute l'étendue du territoire national en relation avec les entités compétentes et appelle les acteurs de la vie publique à la sérénité pour dépasser cette situation."
PATRICE MOTSEPE SERA CANDIDAT A SA PROPRE SUCESSION
Patrice Motsepe a pris une décision sur sa candidature à l'élection présidentielle de la CAF dont il le président depuis 2021.
iGFM (Dakar) Patrice Motsepe a pris une décision sur sa candidature à l'élection présidentielle de la CAF dont il le président depuis 2021.
"Suite aux demandes de nombreux présidents d'Associations Membres de la CAF, de présidents d'Unions Zonales et d'acteurs clés, le Président de la CAF, Dr Patrice Motsepe, a finalement accepté de se porter candidat à l’élection présidentielle de la CAF prévue en mars 2025", informe la CAF.
LE SÉNÉGAL QUITTE LA ZONE GRISE DU GAFI
Cette liste identifie les pays dont le régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive présente des déficiences stratégiques.
Dans un communiqué publié ce vendredi 25 octobre 2024, le ministère des Finances et du Budget annonce le retrait du Sénégal de la “liste grise” du Groupe d’Action Financière (GAFI) qui identifie les juridictions dont les mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) sont faibles dans deux documents publics du GAFI qui sont publiés trois fois par an.
“Le Sénégal vient d’être officiellement retiré de la liste grise, à l’issue de la réunion plénière du GAFI tenue ce jour à Paris. La liste grise appelée aussi « Liste des juridictions sous surveillance renforcée » identifie les pays dont le régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FT/FP) présente des déficiences stratégiques”, a affirmé le ministère dirigé par Cheikh Diba.
Qui rappelle que “le Sénégal, inscrit en février 2021 sur cette liste, avait pris l’engagement de remédier aux insuffisances identifiées par l’adoption d’un plan de vingt-neuf (29) actions déclinées en quarante-neuf (49) mesures. Le processus de mise en œuvre de ce plan d’actions s’est matérialisé par la présentation de neuf (09) rapports de suivi et d’un rapport de synthèse”.
Les services du ministère des Finances et du Budget d’ajouter: “A l’issue de ces revues documentaires, le Sénégal a reçu, du 12 au 14 août 2024 à Dakar, la visite des experts de l’International Cooperation Review Group (Groupe de Revue de la Coopération) du Groupe d’Action financière (GAFI), sous la présidence du Ministre des Finances et du Budget Monsieur Cheikh Diba en présence de ses collègues membres du Gouvernement en charge de la justice et de l’intérieur”.
LA SONAGED LANCE DES OPERATIONS DE NETTOIEMENT POST-HIVERNAGE A DAKAR
Le Directeur général de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED), Khalifa Ababacar Sarr, a procédé, jeudi, au lancement des opérations de nettoiement ”post-hivernage” à Dakar.
Le Directeur général de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED), Khalifa Ababacar Sarr, a procédé, jeudi, au lancement des opérations de nettoiement ”post-hivernage” à Dakar.
Selon un communiqué transmis à l’APS, la cérémonie de lancement s’est déroulée à la place de la Nation en présence de plusieurs agents de la SONAGED.
La même source souligne que ”ces opérations visent à nettoyer en profondeur les grandes artères de la capitale après la saison des pluies, période durant laquelle des débris, des herbes sauvages et des déchets se sont accumulés, mettant à rude épreuve le système de gestion des déchets’’.
Elles visent à ”restaurer l’esthétique urbaine et prévenir les risques sanitaires en procédant à l’élimination des résidus et dépôts sauvages”, ajoute le communiqué.
Le texte indique que ‘’550 agents seront mobilisés pour cette opération de grande envergure”. Ils interviendront ”de manière méthodique pour redonner à la ville un aspect propre et sécurisé”.
Le document signale que ”le nettoyage sera effectué à la fois mécaniquement avec l’utilisation de balayeuses et camions, et manuellement pour les zones difficiles d’accès”.
Après la Pace de la Nation, les opérations s’étendront sur plusieurs axes stratégiques de Dakar, selon la SONAGED qui invite ”la population à collaborer et à respecter les consignes pendant la durée de ces opérations de nettoyage pour garantir un succès”.
OUSMANE SONKO SE PRONONCE SUR L'AFFAIRE SAMBA NDIAYE
Sur sa page Facebook, le chef du gouvernement et Président du parti Pastef rassure ses militants, que «les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite.»
Ousmane Sonko vient de réagir sur la levée de boucliers de Pastef contre la nomination de Samba Ndiaye au poste de Pca de la Sn Hlm. Il a déclaré que le Président Diomaye a pris la décision sur proposition des alliés et n’avait aucune connaissance des faits dénoncés.
«Chers militants et sympathisants, Nous accusons réception des multiples expressions de votre indignation suite à une nomination intervenue récemment», a publié Ousmane Sonko ce vendredi, en réponse à la polémique soulevée par la nomination de Samba Ndiaye.
Sur sa page Facebook, le chef du gouvernement et Président du parti Pastef rassure ses militants, que «les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite.»
Et sur la nomination à proprement dite, le chef du gouvernement semble rejeter la faute sur les alliés tout en couvrant le chef de l’Etat : «Je puis vous assurer que le Président Diomaye, qui a certainement pris la décision sur proposition alliée, n’avait aucune connaissance des faits dénoncés», dit-il.
Dans son texte, Ousmane Sonko a rappelé que la position de notre parti. Celui, dit-il, reste ouvert à collaborer avec tous les Sénégalais convaincus par le projet et soucieux de son succès.
«En revanche, il reste fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse d’une responsabilité publique, ou ayant fait montre d’un zèle excessif dans l’inimitié contre le parti, ses leaders ou ses membres», dit-il.
DIOMAYE FAYE VA FAIRE UNE DÉCLARATION À LA PRESSE À 21 H
À quelques jours du lancement de la campagne pour les législatives anticipées, cette déclaration, très attendue par les citoyens et les acteurs politiques, pourrait apporter des éléments décisifs sur les priorités du gouvernement et les défis nationaux.
À quelques jours du lancement de la campagne électorale pour les législatives anticipées, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’apprête à faire une déclaration de presse ce vendredi 25 octobre à 21h00. Cet événement suscite une grande attente tant parmi les citoyens que les acteurs politiques, car il pourrait marquer un tournant dans le paysage politique national.
Ces législatives anticipées se déroulent dans un contexte particulier, où les questions de gouvernance, de développement et de sécurité occupent une place centrale dans le débat public. Les citoyens espèrent que la déclaration du président abordera ces enjeux cruciaux et fournira des éclaircissements sur les priorités du gouvernement pour la prochaine législature.
Les électeurs attendent des précisions sur les objectifs stratégiques du gouvernement pour les mois et années à venir, notamment en matière de croissance économique et de réduction des inégalités. Étant donné les préoccupations croissantes en matière de sécurité, des annonces concernant des mesures visant à renforcer la sécurité intérieure seront également particulièrement attendues.
Un discours promouvant l’unité et la participation citoyenne pourrait être formulé, encourageant un climat de dialogue respectueux entre les différentes factions politiques. De plus, une réaffirmation de l’importance d’élections transparentes et équitables serait essentielle pour rassurer les citoyens sur l’intégrité du processus électoral.
Les réactions à cette déclaration ne manqueront pas d’être variées. Les partis d’opposition et les organisations de la société civile sont susceptibles de réagir, soit en soutenant les initiatives proposées, soit en critiquant les choix du gouvernement. Les débats qui suivront pourraient fortement influencer l’atmosphère de la campagne électorale.
La déclaration de presse de Bassirou Diomaye Faye s’annonce comme un moment charnière dans la préparation des législatives anticipées. Les attentes sont élevées, et les enjeux, multiples. À l’aube de cette campagne, les mots du président pourraient bien définir les orientations politiques et sociales de la nation pour les années à venir. Les prochains jours seront donc cruciaux pour l’avenir politique du pays.
À suivre en direct sur RTS, Radio Sénégal et les supports digitaux.
Par El Hadji Moustapha DIOP
REGARDS D’UN ANCIEN SUR LA MARCHE DE L’AGRICULTURE ET SUGGESTIONS DIVERSES
Mon souhait unique est de partir de mon expérience de près d’un demi-siècle (48 ans exactement), passée dans deux instituts de recherches, notamment Irho (Institut de recherches pour les huiles et oléagineux) 1965-1974 et Isra 1974-2013
Mon souhait unique est de partir de mon expérience de près d’un demi-siècle (48 ans exactement), passée dans deux instituts de recherches, notamment Irho (Institut de recherches pour les huiles et oléagineux) 1965-1974 et Isra (Institut sénégalais de recherches agricoles) 1974-2013, pour proposer les nouvelles orientations qui me semblent plus à même d’apporter des avancées significatives au secteur agricole.
Durant ma carrière où j’ai dirigé pendant trente années une station de recherches, dès la création de l’Isra, j’ai particulièrement apporté au secteur semencier, auquel je me suis par la suite spécialisé des avancées telles :
• La production de l’essentiel des semences de pré-base d’arachide nécessaire pour la reconstitution de son capital semencier de 1997 à 2013 ;
• La production des semences de premiers niveaux de riz pour la région du fleuve ; ainsi que celles de la région sud durant toute la crise casamançaise, pour la même période ;
• L’introduction de 10 variétés de blé depuis le Royaume du Maroc, suivie de leurs tests d’adaptation agronomique, de 2001 à 2013 ;
• La mise sur pied et le fonctionnement, de 1983 à 1989, d’une ferme de 150 ha (Serpa), irriguée par pivomatic à Louga dont le promoteur était feu El Hadji Djily Mbaye ;
• La participation en qualité d’expert à l’opération Semir (Semences irriguées) initiée par la Sonagraines en 1996 pour la multiplication de semences d’arachide dans le delta et la moyenne vallée du fleuve Sénégal
• La conduite en qualité d’expert désigné par l’Isra du programme Suneor de multiplication de semences d’arachide d’origines américaine et chinoise au niveau des grands périmètres irrigués de la vallée du fleuve et de la zone de Keur Momar Sarr (2008) ;
• L’introduction directe des semences de pré-base dans les exploitations des gros producteurs, des khalifes généraux, grands marabouts agriculteurs pour sécuriser les semences de base et accélérer la reconstitution du capital semencier ;
• La production de semences de pré-base d’espèces diverses : oignon, piment, jaxatu, maïs, niébé fourrager et grain, sésame ;
• La coordination d’un groupe pluridisciplinaire chargé par le ministère de l’Agriculture de la valorisation des résultats de la recherche en milieu paysan, au niveau de 5 régions : Thiès, Diourbel, Kaolack Fatick et Louga ;
• L’élaboration de guides pratiques de production pour différentes espèces cultivées, à l’attention des grandes sociétés, des formateurs et des agriculteurs de pointe ;
• Formation d’agents de sociétés nationales de développement agricole, d’Ong, de privés et de contrôleurs semenciers, etc.
En guise de reconnaissance et de sanction positive, les autorités ont décidé d’ériger la station expérimentale de Ndiol (mon principal centre d’activités) comme vitrine de l’institut et en la baptisant : «Station Serigne Moustapha Bassirou Mbacké», grand marabout et entrepreneur agricole, frère aîné de l’actuel Khalife général des Mourides. (9 septembre 2008- Google).
DIAGNOSTIC DES GRANDES FILIERES AGRICOLES ET PISTES POSSIBLES D’AMELIORATION
L’arachide : une filière arachidière aux résultats mitigé
Malgré une longue présence au Sénégal, cette culture atteint rarement des performances satisfaisantes. Plusieurs explications pourraient être évoquées :
*Les besoins réels en eau des différentes variétés restent toujours insatisfaits sous pluie stricte (bassin arachidier) ;
*Les lots de semences sont le plus souvent des mélanges de variétés dégénérées, de cycles différents. Ils sont dans l’impossibilité d’atteindre les densités requises pouvant donner un rendement payant : celui-ci étant déterminé d’abord par le nombre de pieds (densité/ha) et leur rendement individuel ;
*L’absence réelle d’un capital semencier suffisant et organisé, suivant les législations en vigueur et les règlements techniques particuliers de l’arachide.
L’Isra, qui est l’unique obtenteur et détenteur de l’espèce, n’a pas tous les moyens de satisfaire la demande en pré-base, malgré l’existence de son service semencier. Il se contente de produire les deux premières générations qui sont toujours de faible quantité, en station, pour ensuite se tourner vers de grands exploitants privés, mieux équipés. Ceci, pour pouvoir produire la génération 3 qui est la semence de départ vers l’exécution du programme national semencier.
Les acteurs de ce programme, après l’Isra, sont les privés semenciers agréés et contrôlés par la Division des semences. Les activités de chacun de ces 2 groupes sont soumises à l’application stricte du règlement C/REG.4/05/2008, portant harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des semences végétales et plants dans l’espace Cedeao.
Malheureusement, il y a à la fois à déplorer l’absence d’un encadrement technique rapproché et de contrôleurs au champ officiellement reconnus. Seule la région du fleuve compte une présence véritable de contrôleurs privés semenciers agréés. Ces derniers étaient destinés à la filière riz au départ, mais ont fini par élargir leur champ d’activité aux nouvelles cultures telles que l’arachide qui y prend place petit à petit, sous l’impulsion de l’Isra.
C’est d’ailleurs dans cette zone que les rendements de l’arachide ont atteint des niveaux de rendement de loin supérieurs à ceux prévus par les fiches techniques pour l’ensemble des variétés homologuées. Sur fleur 11 par exemple, le rendement a été même triplé : 6 t/ha, avec un poids aux 100 gousses augmenté de 11 grammes et un rendement au décorticage de l’ordre de 65%.
L’arachide a réellement changé de comportement dans les conditions irriguées du fleuve. Voilà pourquoi la région devrait jouer le rôle de zone de sécurité pour la multiplication de toutes les semences de base, en laissant au bassin arachidier dont le régime hydrique est aléatoire, les niveaux R1, R2 et suivants. Mon article du 31 mars 2018, sur Google (écrit en période de difficultés d’écoulement de la production), intitulé : «Pourquoi l’arachide du Sénégal ne se vend pas», donne plus d’éclairages sur le sujet.
La riziculture, futur levier de la souveraineté alimentaire ?
Il demeure depuis toujours le produit alimentaire le plus importé. Son autosuffisance ne sera possible qu’après une profonde réorganisation de l’ensemble du système de production.
• Amélioration de la qualité des aménagements, baisse de leur coût, ainsi que celui de l’irrigation. La pratique d’une irrigation par déversement devrait être étudiée partout où c’est possible. Les régions de Pavia et de Vercelli, en Italie, premiers producteurs de riz d’Europe, utilisent cette technique depuis l’aube des temps (Voir dans le net mon article intitulé «Autosuffisance en riz en 2017, par devoir d’éclairage : El-Hadji Moustapha Diop : novembre 2014»).
• Reprofilage des cours d’eau, accompagné de la suppression des adventices envahissantes pour en optimiser les débits, souvent insuffisants à des moments cruciaux (exemple récent de Diawel).
• Mettre le paquet pour renforcer les capacités de l’ensemble des producteurs de la moyenne et de la haute vallée, de loin moins performants que ceux du delta. L’île à Morphil, qui fait 1250 km2, sur une longueur de 200 km, pourrait en même temps sortir de son extrême pauvreté, inexplicable.
• Révision du nombre pléthorique de variétés homologuées en circulation. En décembre 2017, l’Isra homologuait 15 nouvelles variétés, alors qu’il en existait déjà trente disponibles. Ceci, loin d’aider à l’atteinte de l’autosuffisance en riz, comme d’aucuns pourraient le penser, ne fait que compliquer les choix et contrôles à tous les niveaux. Quel est le semencier qui peut faire la différence entre 45 variétés de riz, chacune avec ses propres caractéristiques déterminées par la génétique ?
Cette prolifération de variétés nécessite des arbitrages raisonnés pour des choix plus opérationnels.
L’oignon : un exemple de réforme à engager pour une agriculture sénégalaise compétitive
Cette culture dont l’écoulement et la conservation posent le plus de difficultés à l’Etat, aux commerçants et aux producteurs. La source du problème provient essentiellement de la qualité des semences utilisées.
L’oignon est une culture bisannuelle, qui comprend 2 phases.
An 1 : Une semence certifiée de pré-base (matériel de l’obtenteur) est plantée en vue d’obtenir des bulbes mères matures, qui sont ensuite triés suivant leur forme, taille, coloration et nature, après élimination totale de tous ceux qui sont montés en fleurs. Le lot obtenu (semence de base) est conservé en séchoir ou par d’autres moyens jusqu’à la saison suivante de production.
An 2 : Les bulbes mères sont plantés pour monter en fleurs et produire uniquement des semences de base. La poursuite du même processus mènera aux semences standards qui limitent le processus de certification légale. Les semences standards sont utilisées pour la grande production destinée à la consommation.
Seul ce processus peut permettre l’obtention d’un oignon de consommation identique à celui de l’importation
L’inaptitude à la conservation des oignons du Sénégal vient de la montée systématique de la culture en fleurs, alors que le phénomène ne doit pas dépasser les 15%. Ces fleurs sont portées par une hampe florale sortie du cœur des bulbes où elle laisse une galerie centrale. Cette «plaie» est la porte d’entrée de l’humidité et des bactéries. C’est ainsi qu’on remarque chaque année une aggravation des pertes par pourrissement dès la montée de l’hygrométrie de l’air (début d’hivernage).
Comprenons définitivement qu’un produit d’une telle mauvaise qualité ne peut être conservé par aucun moyen, même par les chambres froides qu’on évoque souvent. Les producteurs professionnels sont nombreux au Sénégal à mettre sur le marché des oignons répondant aux normes (Sénéguindia, Scl, Socas, projet de Diobass, qui a même exporté en Europe, etc.).
La solution passera nécessairement par une réorganisation profonde du secteur où on observe :
Un vide causé par le manque de moyens de l’Isra pour produire les pré-base de violet de Galmi, la principale variété cultivée au Sénégal. Par ricochet, son autoproduction a entraîné la dégénérescence de la variété, qui explique les difficultés actuelles.
La place laissée a créé une affluence d’importateurs semenciers privés qui introduisent de façon anarchique toutes sortes de matériel végétal, vendu à des prix exorbitants. L’introduction incontrôlée de ces variétés est souvent à l’origine de la venue de maladies et de divers parasites (mouche blanche, cochenille farineuse, pucerons sur le niébé, etc.).
A ce stade, le service semencier est officiellement mandaté pour faire appliquer le décret 97-602 instituant un catalogue des espèces et variétés de plantes cultivées au Sénégal, ainsi que le décret 97-616 portant réglementation de la production, de la certification et du commerce des semences et plants.
Cette réglementation a été renforcée par le règlement Cedeao cité plus haut. La résolution de ces difficultés pourra à terme arriver à l’émergence de producteurs professionnels, dans un circuit bien organisé.
En définitive, il y a une nécessité d’un meilleur éclairage des décideurs afin d’engager des réformes structurelles et basées sur des évidences scientifiques
Le Sénégal possède un Institut de recherches (Isra), qui est le prolongement direct des anciens instituts français depuis 1923 (Cnra de Bambey). Ces instituts (Irat, Irho, Irct) ont conçu l’essentiel des programmes de développement agricole de l’Afrique de l’Ouest à partir du Sénégal.
L’Isra lui-même est devenu cinquantenaire depuis cette année. C’est dire que le pays peut être fier de son organe de recherche, qui a mis au point de nombreuses technologies de pointe capables de booster le développement national de façon significative.
Malheureusement, ces connaissances sont insuffisamment valorisées, pour ne pas dire sont restées dans les tiroirs. Les sociétés de développement et autres acteurs qui devaient transférer les acquis n’en sont pas suffisamment informés, mais développent des stratégies purement maison dans un cadre d’appui-conseil, de renforcement de capacités, etc. Recommandés par les institutions de Bretton Woods… Si pour la campagne agricole 1965- 1966, le pays a obtenu une production contrôlée (et non surestimée comme actuellement) d’1 million de tonnes, c’est parce que derrière se trouvait une bonne organisation qui liait solidement la recherche, la vulgarisation et le producteur. Les sociétés de vulgarisation (Satec, puis Sodeva) étaient arrimées à la recherche et traduisaient en thèmes digestibles les acquis de la recherche. Si après toutes ces années de progrès scientifiques réalisés, le monde rural continue encore à chercher sa voie, le constat implique obligatoirement des réformes. Ces réformes s’avèrent nécessaires au vu de la conception ou de la réalisation de projets très coûteux, sans véritable maîtrise ou même vision prospective :
On peut citer les deux grands projets agricoles étatiques de Keur Momar installés non loin de l’ancienne ferme israélienne qui a fini par disparaître pour cause de salinité des sols.
Les mêmes causes y sont en train de produire les mêmes effets. L’eau du lac est chargée en chlorures provenant du drainage des parcelles de canne à sucre de la Css, cultivées sur des sols salés. Les concentrations suivent un gradient nord-sud et varient avec l’évaporation. «Gogels & Gac : 1986.» La Sepam (Société d’exportation de fruits et légumes), qui possédait deux grandes exploitations dans la zone, a fini à l’abandon.
Dans la même veine, on peut déjà s’inquiéter de la plantation de manguiers à Touba, alimentée par des forages dont la qualité de l’eau est affectée par un taux de salinité supérieur à 2000 mg/l. C’est seulement vers la partie est (Touba-bogo) qu’on trouve une meilleure qualité, avec des taux de 650 mg/l. (source : Ecole supérieure polytechnique/Dpt Génie civil «Projet de fin d’études : M. Ndiaye & S. Ngom-2006».
Le problème est posé si on sait que le manguier est sensible à l’accumulation de sel et qu’une teneur supérieure à 1200ppm entraîne des symptômes menant vers la mortalité. L’inexistence de plantation de manguiers dans la ville sainte, qui pourtant compte 42 forages et une gratuité de l’eau, devait être source de questionnements.
La plus grande difficulté des périmètres irrigués par les forages captés dans le maestrichtien est la gestion de l’irrigation à partir d’une eau chargée. Dans les régions de Kaolack, Fatick et Diourbel, cette nappe renferme de l’eau salée et/ou fluorée, avec une teneur en chlorure variant entre 750 et 3500mg/l.
C’est ainsi que même avec une concentration d’1g/l, si on apporte 2000 m3 dans l’année (soit 5 à 6 mm/jour), on provoque une accumulation de 2 tonnes de sel par hectare. Voilà la raison qui fait que beaucoup d’exploitations agricoles initiées par l’Etat (plus particulièrement celles irriguées par aspersion) ont périclité dès leurs premières années de fonctionnement. Il y a déjà une douzaine d’années, il m’avait été demandé d’installer des parcelles de production de semences de pré-base dans certains de ces périmètres. Mais une simple visite des lieux m’a immédiatement fait reculer et abandonner l’idée.
Des groupes différents : «Le Maroc, qui l’a réussi avec l’ensemble Inra/Sonacos, nous fournit des fruits et légumes frais au quotidien. De nombreux autres exemples d’approches inopérantes, toujours coûteuses, pourraient être évoqués. Voilà pourquoi une grande unité d’action susceptible de garantir la réussite de l’objectif final doit être pensée, car si l’on veut faire du concret, si l’on veut faire du vrai, il faut pouvoir faire travailler ensemble des groupes différents.»
El Hadji Moustapha DIOP
Spécialiste en semences et productions végétales
Alors que le Nord et l'Est du pays sont submergés par les eaux, le Premier ministre préfère orchestrer son show à Dakar Arena, niant la gravité des inondations et inventant des secours fantômes
J’aurais pu ne pas écrire une seule ligne de cette chronique du jour et partager de nouveau un papier d’octobre 2023 qui s’intitulait «L’enfant gâté de la République et son univers dystopique». Ousmane Sonko, en se présentant devant ses ouailles et partisans pour chauffer à blanc une meute politique et préparer du bétail électoral pour lui confier pieds et mains liés la majorité à l’Assemblée nationale, au moment où une partie de nos compatriotes voyait au Nord et à l’Est tous leurs espoirs noyés dans les eaux, s’est illustré en parfait scénariste de réalités alternatives. Il a commencé à réfuter les inondations à Bakel avec le débordement du fleuve Sénégal, et a poussé le vice jusqu’à confier que des vivres en quantité et l’assistance nécessaire étaient déjà distribués dans les zones sinistrées. La spontanéité des réseaux sociaux aidant, des vidéos de populations sinistrées étaient montées dans la foulée de son intervention, avec en fond sonore son discours. De la tragédie en cours de Bakel à Podor, en passant par Matam, Tambacounda et Kédougou, il dira qu’elle a sûrement des origines criminelles avec des investigations menées pour identifier les fautifs. On ne peut pas faire pire dans l’insensibilité et surtout la désinvolture, à une station aussi importante de l’appareil d’Etat.
Dans la chronique que j’évoquais plus haut, je disais ce qui suit : «Depuis mars 2021, consécration par la violence aveugle de notre glissement en tant que société dans une séquence folle qui est le fruit d’un activisme sans limite d’entrepreneurs politiques, d’une passivité coupable et criminelle des services d’Etat et d’une abdication de la pensée critique chez les faiseurs d’opinions (intellectuels et médias) pour laisser place à la partisannerie primaire, l’absurde a pris le dessus sur tout. Le Sénégal ressemble au bout du compte à un univers dystopique où tout marche à l’envers. Rien de ce qui devrait se passer dans un pays normal ne s’effectue maintenant dans les règles de l’art. Les agressions contre la Justice dont certains magistrats «encartés» s’accommodent, ou les flagrants partis-pris dans la presse à la cause d’un homme qui devrait être poursuivi pour trahison et désigné ennemi domestique, après tous les actes qu’il a posés pour fragiliser la République, ont de quoi nous pousser à nous pincer pour nous sortir de ce fichu cauchemar. J’irai plus loin en disant que nous nous trouvons tous prisonniers d’une dystopie dont Ousmane Sonko est le metteur en scène. Il aura voulu par tous les moyens se faire roi, en usant de tous les stratagèmes, pour finir par se rendre omniprésent dans le débat public. Et cela, dans toutes les postures incongrues possibles. Il se sera imposé comme un Léviathan des consciences, une sorte de Big Brother boulimique quémandant sympathie et attention partout, en faisant de l’opinion le relais privilégié de toutes ses viles ruses. Beaucoup de monde, par mimétisme et effet d’entraînement, s’accommodent de tous ses caprices, pardonnent tous les abus à sa meute, se courbent face au poids de l’insolence de ses soutiens.»
Je ne pensais pas si bien dire, car Ousmane Sonko himself confessera à ses partisans lors de son meeting du 19 octobre 2024, qu’il n’a jamais été malade pour plonger dans un état comateux, encore moins à l’article de la mort lors de son internement au Pavillon spécial de l’hôpital Principal de Dakar. Il faudrait peut-être penser à rembobiner tous les événements qui se sont passés dans cette terrible fenêtre et voir ce qui était vrai et ce qui reposait d’une comédie tragique. De façon bancale, il dira qu’il aura usé de ruses pour gagner du temps et de stratagèmes pour contrer un pouvoir qui voulait sa peau. Après tous les dégâts, toute l’indignation et tous les troubles qui sont nés de la maladie imaginaire du patriote en chef et toutes les péripéties qui ont entouré sa détention, on est en droit de se dire que cet homme n’a jamais respecté ses compatriotes, et encore moins ses militants. Le lot de morts, les vies détruites dans le sillage de ses démêlés avec la Justice, la manipulation des masses et élites politico-religieuses, tout cela aura contribué à paver un chemin royal pour accéder au pouvoir et continuer tel un ogre à exister dans l’espace public. Je lui concéderai une finesse maligne pour berner autant de monde et les embarquer de façon aveugle dans sa cause pour endosser tous ses dires, au point de se battre corps et âme contre toute personne qui y opposera une pensée contraire ou une lecture lucide. Les interventions alarmistes de plusieurs personnalités politiques, de la Société civile et des médias sont encore fraîches dans nos mémoires. Les «requiems» à coup de chaudes larmes pour sensibiliser les chefs religieux sont assez drôles quand on les regarde aujourd’hui avec du recul et les révélations du principal intéressé.
Une connaissance avec laquelle j’ai eu des échanges musclés et rompu les liens à la suite de mes chroniques sur la maladie imaginaire du chef du parti Pastef et de sa logique d’entraîner les Sénégalais dans des réalités alternatives, m’a écrit suite aux confessions du tout-puissant Ousmane. Il aura l’honnêteté de ravaler sa fierté et de dire qu’il aura été dupé par un politique pour qui il nourrissait de l’affection, et s’offusquait à ce que toute une machine d’Etat soit mise en branle pour lui faire souffrir le martyre. Je me rappellerai qu’il m’avait maudit à l’époque en me disant que j’aurai la mort de son héros sur ma conscience et que mes mains seront tachées de sang. Il est ridicule de voir à quel point le jeu d’un politique qui n’hésite devant rien pour atteindre ses buts peut impacter sur des relations humaines au point où nous devenons des adversaires, voire des ennemis, prompts à prêter à autrui les pires intentions. Cela, du moment qu’on ne partage pas les mêmes opinions. Je reste pour ma part très à l’aise sur tout ce que j’ai pu dire et analyser sur Ousmane Sonko. Déconstruire les faits politiques et gestes populistes, je m’en donne à cœur joie, et avec Sonko, il y a de la matière. Le temps, qui reste le meilleur des juges, rétablira tout le monde dans sa vérité. Ce qui est doux avec le metteur en scène de la dystopie ayant cours au Sénégal est qu’il profite de toutes les tribunes où l’audience est importante pour mettre à nu, de son propre chef, tous les schémas qu’il met en œuvre. Quand c’est de sa bouche qu’il confirme tout ce que nous avons démontré, on ne peut que dormir tranquille et se dire que le sillage que nous laissons est le bon.
Jean-Paul Krassinsky avait publié en 2019 un excellent roman graphique intitulé La fin du monde en trinquant. Pour faire court, il s’agit d’un cochon qui est un éminent astronome œuvrant sous le règne de l’impératrice Catherine II de Russie. Nikita Petrovitch, brillant scientifique, est un cochon peu amène qui découvre qu’une comète va s’écraser en Sibérie. Il communique sa découverte au trône, mais il n’est guère pris au sérieux et est contraint de prendre sous son aile Ivan, un chien fou et maladroit, pour donner la mauvaise nouvelle aux populations. Comme tous les veilleurs, ils sont chahutés et rencontrent des villageois pas trop reconnaissants. Ceux-ci idéalisent la Russie du 18e siècle et sont d’une crédulité sidérante face aux agissements du pouvoir royal. Ce roman graphique est un récit sarcastique mettant au centre le triomphe de la crédulité, la bêtise politique et l’obscurantisme, surtout quand les ficelles sont tirées par ceux à qui les populations offrent leur pleine confiance. Quand je relis cet ouvrage, je vois beaucoup de similitudes avec notre pays, qui tournent le rire en inquiétude.
Une vieille dame s’est permis dans le spectacle comique qui se tenait à Dakar Arena, de mimer un malaise et de se lever d’un brancard pour saluer son héros Ousmane Sonko. La mise en scène est d’un grotesque, qu’il n’aura pas fallu plus d’une journée pour que des gens retrouvent cette sacrée comédienne et déconstruisent la supercherie qui visait à toucher les masses par l’émotion. Son jeu d’actrice sera tourné en dérision sur les réseaux sociaux et des révélations suivront sur sa partition au grand cirque. On ne peut pas faire mieux en matière de dystopie. Ce Sénégal est un cas tragique. En fin de soirée hier, le journaliste Ahmed Ndoye a été appréhendé par les services de police après une conférence de presse qu’il tenait. Tout est mis en œuvre pour faire taire toutes les voix contraires. Je ne pense pas que ceux qui criaient au changement partout ont voté pour de telles régressions. Bonjour autocratie, rebonjour égocratie, le Sénégal est un paradis d’humanité et de liberté perdu ! J’oubliais, le Premier ministre nous disait qu’il a hérité d’un pays en ruine. Trinquons donc, c’est sur des ruines que se bâtissent les empires !