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17 novembre 2024
PAR BOUNA MANEL FALL
DE LA RÉFORME DU CNRA POUR LIBÉRER LA LIBERTÉ D'EXPRESSION
"Il ne s'agit, ici, que d'une question de monitoring et le CNRA dispose d'un personnel pourvu d'une expérience avérée en la matière. Oui donc à la libération de la liberté d'expression des opinions politiques surtout en période électorale."
Le service public de l'information est en crise au Sénégal. Sous financement des entreprises médias, fiscalité inadaptée , insécurité des situations de travail pour les professionnels de l'information sont entre autres les maux du secteur.
Mais il y a pire : les dispositions obsolètes qui encadrent la régulation audiovisuelle. Troisième du genre après le Haut Conseil de la Radio Télévision ( 1991-1998) et le Haut Conseil de l'Audiovisuel ( 1998-2005), le Conseil National de Régulation Audiovisuelle ( CNRA) a été institué par la loi 2006-04 du 04 janvier 2006.
"Tous les médias audiovisuels entrent dans le champ de compétence de l’organe de régulation des médias audiovisuels quel que soit leur statut juridique", précise la loi précitée.
Mais le CNRA, s'inscrivant dans le statu quo, a malheureusement procédé à une interprétation restrictive de sa mission. En effet, lorsque l'idée d'un éventuel débat entre le Premier ministre Ousmane SONKO et son rival l'ancien Chef de Gouvernement Amadou BA a fait irruption dans l'espace public, le CNRA a opposé son veto, sous prétexte d’une rupture d’égalité entre les candidats.
Le CNRA a adopté en l'occurrence une position traditionnelle d'égalité de traitement entre candidats et ne s'est pas suffisamment projeté en faisant prévaloir la liberté d'expression des opinions politiques.
Or, il s'agit là, d'une belle occasion pour le nouveau Président du CNRA, de libérer la liberté d'expression politique en se projetant dans la régulation de 4ème génération par la prise en compte du consensus populaire pour le débat politique ouvert et inclusif.
Le Président Abdou DIOUF n'a jamais publiquement débattu avec le Président Abdoulaye WADE qui n'a pas offert cette opportunité à l'opposant Macky SALL qui s'est lui-même abstenu de prendre le risque d'un face à face médiatique avec ses opposants. Si donc ces derniers, en la personne du Premier ministre Ousmane SONKO ont jugé utile de débattre publiquement sur les choix de gouvernement, le CNRA ne devrait surtout pas être en dessous de ses prérogatives en sa qualité d'Autorité Administrative Indépendante chargée de la régulation audiovisuelle.
Et le Premier ministre a eu raison de rappeler : «Les éventuelles lacunes du Code électoral ou de la loi sur le CNRA avec des dispositions obsolètes quant à l’organisation des débats à l’occasion des élections au Sénégal, ne sauraient constituer un obstacle dirimant à sa tenue. » Parce qu'en réalité, réguler n'est rien d'autre que le fait de garantir le fonctionnement correct d'un système complexe. Certes, au regard du nombre de listes en lice pour les prochaines élections législatives, la tâche peut sembler ardue.
Mais en définitive, il ne s'agit, ici, que d'une question de monitoring et le CNRA dispose d'un personnel pourvu d'une expérience avérée en la matière. Oui donc à la libération de la liberté d'expression des opinions politiques surtout en période électorale. Afin que les Sénégalais puissent choisir leurs dirigeants politiques en connaissance de cause.
PREMIÈRE ÉDITION DU FESTIVAL DES GRILLADES DE DAKAR, UNE CÉLÉBRATION DES SAVEURS AFRICAINES
Fruit d’une collaboration entre restaurateurs ivoiriens et sénégalais, cet événement culinaire prévu le 9 novembre met à l'honneur l’amitié entre les deux pays. Gastronomie, culture...seront au cœur de cette édition qui réunira près de 5000 participants.
La capitale sénégalaise se prépare à accueillir un événement culinaire de grande envergure avec la première édition du Festival des grillades de Dakar (FGD). Prévu pour le 9 novembre 2024 à l’esplanade du Grand Théâtre, cet événement inédit marque l’arrivée à Dakar d’un festival qui a déjà fait ses preuves en Côte d'Ivoire, avec 17 éditions à son actif.
Lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 24 octobre 2024, M. Ababacar Sadikh Cissé, représentant du ministère sénégalais de l'Agriculture, a souligné l’importance de cet événement dans la promotion du consommer local et des liens de fraternité entre le Sénégal et la Côte d'Ivoire. « Ce genre d'événement à Dakar permet de promouvoir le travail des agriculteurs et les éleveurs qui constituent une véritable chaine de valeur par rapport à la lutte contre les importations, » a-t-il affirmé, tout en magnifiant l’initiative.
Mme Ndack Thiaba Diop, membre du comité d’organisation, a quant à elle rappelé l’objectif principal du festival : créer un pont entre Abidjan et Dakar. « Nous voulons ouvrir une plateforme d’échanges entre restaurateurs des deux pays, tout en offrant une expérience immersive à notre public » a-t-elle déclaré, soulignant l’ambition de renforcer les liens économiques et culturels à travers la gastronomie.
Pour M. Eric Atta, commissaire général du Festival des grillades d'Abidjan, cette édition à Dakar n’est pas un hasard. « Le choix de Dakar s’inscrit dans la continuité de l’amitié profonde qui unit nos deux pays. Après 17 éditions à Abidjan, c’est une nouvelle aventure qui commence ici, » a-t-il souligné avec enthousiasme. Il a également exprimé l’espoir que ce festival trouve un écho chaleureux à Dakar, tout en rendant hommage à la richesse de la cuisine africaine.
Coorganisé par Thelma et le cabinet ivoirien Advantages Conseil, le Festival des Grillades de Dakar promet d’être un moment mémorable, avec la participation d’une vingtaine de restaurateurs renommés de Dakar et d’Abidjan. Le public aura l’occasion de découvrir et déguster une grande variété de grillades allant de la viande (bovins, ovins, caprins) aux fruits de mer (poissons, coquillages, huîtres) en passant par la volaille (pigeons, cailles, perdrix).
Avec une capacité d’accueil de 5000 festivaliers, le festival « sera non seulement une célébration de la gastronomie africaine, mais aussi un véritable espace de convivialité », soulignent les organisateurs.
par René Lake et Elhadji M. Mbaye
DE LA LÉGITIMITÉ DE LA SOCIÉTÉ CIVILE FACE AUX ÉLUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Reconnaître la légitimité de la société civile en tant qu’acteur moral et social, sans chercher à la réduire ou la marginaliser. À son tour, elle doit comprendre que son rôle n’est pas de se substituer aux élus
René Lake et Elhadji M. Mbaye |
Publication 24/10/2024
Le débat sur la légitimité de la société civile, en opposition ou en complément à celle des élus, a traversé l’histoire politique du Sénégal depuis les indépendances. Depuis l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, le 24 mars 2024, survenue après de longs mois de combats menés concomitamment par des acteurs politiques et ceux de la société civile, la légitimité de ces derniers est au centre de l’actualité en raison de leur détermination dans la lutte pour le changement de régime et du traitement auquel ils font l’objet dans le champ politique.
La société civile sénégalaise a ainsi activement contribué à la sauvegarde des fondements démocratiques du Sénégal, à un moment où le pouvoir de Macky Sall cherchait délibérément à empêcher une alternance politique par la voie des urnes. Elle a, au même titre que d’autres acteurs politiques, mobilisé des ressources humaines, financières, intellectuelles, logistiques pour éviter le recul démocratique du pays.
Ainsi, depuis l'élection au premier tour, avec plus de 54 % des voix, du président Bassirou Diomaye Faye, cette légitimité se pose avec acuité, que ce soit de manière explicite ou de façon plus insidieuse dans l'espace public. Le risque est réel de voir des acteurs politiques s’octroyer cette victoire et oublier tout le processus et l’engagement de tous les acteurs, y compris ceux de la société civile (universitaires, journalistes, religieux, avocats, médecins, syndicalistes, artistes…) qui ont aussi apporté leur contribution à la victoire contre le régime de Macky Sall, sans compter les luttes démocratiques menées depuis de nombreuses décennies.
Le Sénégal avait besoin de changement, et l’appartenance à un parti politique n’était pas un critère de légitimité dans la lutte pour ce changement. Cette victoire n’est pas seulement celle des acteurs politiques, elle est celle de tous.
Face aux demandes répétées de la société civile pour le respect des engagements du candidat Diomaye, il est nécessaire de s’arrêter pour faire le point sur le rapport entre société civile et acteurs politiques, entre ceux qui sont élus ou nommés et ceux qui contribuent à l’action publique par d’autres moyens. La promotion du nouveau référentiel des politiques publiques qui appelle à la mobilisation de tous pour faire face aux problèmes dont souffre notre pays nécessite l’implication de toutes les forces vives de la nation, qu’elles soient politiques ou issues de la société civile. Mais pour cela, il est important de mieux préciser le rôle, la place, la légitimité de la société civile et les ponts qu’elle doit établir avec les acteurs politiques au service de la Nation.
L’objectif de cet article est d’abord de rappeler les fondements historiques, sociaux et politiques des deux pouvoirs, politiques (partis politiques) et civils (société civile), ensuite d’expliquer comment ils coexistent, se complètent et enfin peuvent parfois entrer en conflit lorsque l’intérêt général est menacé.
Certains acteurs politiques tentent d’aborder cette question sous l’angle de savoir si la légitimité des acteurs civils peut rivaliser avec celle conférée par les urnes. Ce sujet mérite une réflexion approfondie. Cependant, l'objectif de cet article n'est pas d'opposer de manière binaire ces deux formes de légitimité, mais plutôt de comprendre comment elles coexistent, se complètent et, parfois, entrent en conflit.
Cette réflexion propose une analyse détaillée de ces deux formes d’autorité, en tenant compte de leurs fondements, de leurs rôles respectifs face aux enjeux démocratiques contemporains.
Les fondements de la légitimité élective : une autorité issue du processus démocratique
La légitimité élective repose, de manière formelle, sur l’expression de la volonté populaire à travers le vote. Ce processus est central dans toute démocratie, car il permet de conférer une autorité politique aux élus, chargés de représenter l’intérêt général. Le mandat électif, obtenu par la voie des urnes, est perçu comme la validation ultime d’une autorité. Il est souvent présenté comme l’incarnation même du pouvoir démocratique. Pourtant, cette légitimité n’est pas sans limites ni contestations.
L'une des critiques les plus récurrentes est que la légitimité élective repose sur un moment précis — l’élection —, mais qu'elle peut rapidement s’éroder si l’élu échoue à transformer cette légitimité en action concrète au service de la population. Des exemples emblématiques, comme celui d’Abdoulaye Wade ou encore, plus récemment, de Macky Sall, illustrent comment une légitimité électorale solide peut être mise à mal par des scandales éthiques. Élus légitimement et avec un enthousiasme populaire incontestable, leur autorité s’est effondrée significativement du fait de leur gestion solitaire et parfois autocratique, qui a révélé les failles morales de leur administration respective. Ce type de situation pose une question cruciale : l'élection suffit-elle à garantir la légitimité ?
Dans de nombreux cas, les élus sont tentés de faire des compromis pour conserver leur position, ce qui peut les conduire à adopter des stratégies politiques déconnectées des attentes de leurs électeurs. Cela est particulièrement visible dans des systèmes politiques où la réélection devient un objectif en soi, souvent au détriment du bien commun. Ainsi, la légitimité élective peut parfois être en porte-à-faux avec l'intérêt collectif, surtout lorsque la survie politique devient prioritaire pour l’élu.
En outre, il faut aussi préciser qu’il y a une évolution historique de l’acteur politique. Des travaux dans le domaine de la science politique ont démontré que les acteurs politiques se sont professionnalisés au fil de l’histoire. Ainsi, la rationalité première de l’Acteur Politique Professionnel (APP) est d'abord d'accéder au pouvoir et ensuite de le conserver. Cette rationalité prime parfois sur l’intérêt collectif, en raison notamment des logiques en jeu dans la carrière professionnelle de l’APP.
Si la présidentielle permet, en cas d’élections justes, libres et transparentes, la désignation d’un homme ou d’une femme politique issu(e) des urnes, la manière dont les élections législatives sont organisées ne permet pas la représentation d’élus issus du peuple, élus par le peuple et pour le peuple. Les listes nationales des partis et des coalitions donnent l’opportunité à des femmes et des hommes politiques d’être représentés à l’Assemblée nationale, non pas parce qu’ils ont été choisis pour défendre les intérêts des populations, mais plutôt ceux des leaders politiques qui les ont nommés. Ils sont ainsi assujettis aux ordres de leurs partis et coalitions plutôt qu’à ceux des citoyens. Ils peuvent ainsi être élus, même sans que les gens qu’ils comptent représenter n’aient voté pour eux. Comment voulons-nous alors qu’ils défendent leurs intérêts ?
Toutes ces réalités démontrent les limites de la représentation électorale comme unique légitimité au service de l’intérêt général.
La légitimité de la société civile : une autorité morale enracinée dans l'engagement éthique et l’expertise citoyenne
Contrairement à la légitimité élective, la société civile tire sa légitimité de sa capacité à incarner des valeurs morales, éthiques et des engagements qui transcendent les cycles électoraux. Cette légitimité n’est pas conférée par un vote, mais par l’expérience, l’expertise et l’engagement sur des questions au service de l’intérêt général. Les membres de la société civile ne cherchent pas une légitimité électorale, ils préfèrent défendre l’intérêt général à partir d’expertises spécifiques (artistiques, scientifiques, médiatiques, religieuses, sociétales…) et de valeurs universelles, adaptées au contexte national (les droits de l’homme, la liberté de la presse, l’état de droit, la bonne gouvernance, etc.).
La société civile regroupe une diversité d’acteurs — leaders religieux, syndicalistes, artistes, militants, intellectuels — qui incarnent ainsi des intérêts collectifs et ne sont pas nécessairement mus principalement par des ambitions personnelles. Leur légitimité repose sur un référentiel moral, non sur un mandat électif, et c’est précisément cette distinction qui leur confère une force incontestable. Ils transgressent les intérêts partisans des partis et coalitions politiques. Ces acteurs se situent en dehors des jeux de pouvoir traditionnels, et leur autorité se renforce d’autant plus qu’elle s’engage dans des combats porteurs de valeurs enracinées dans notre histoire.
Dans ce cadre, des figures telles que Serigne Cheikh Gaïnde Fatma ou Amadou Makhtar Mbow ont incarné cette légitimité morale. Leur engagement sur des questions politiques, sociales et culturelles a consolidé une autorité bien plus durable que celle des acteurs politiques. À travers le monde, des personnalités comme Nelson Mandela, avant même d’accéder à une légitimité élective, ont d'abord obtenu leur autorité par des combats moraux, incarnant des aspirations collectives. Au Sénégal, la liste pourrait être longue si l’on souhaitait mentionner des figures comme Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Ly, Babacar Niang, Tidiane Baïdy Ly, Seydou Cissoko, Aminata Sow Fall, Lamine Senghor, Seyni Niang, Eugénie Aw, Omar Blondin Diop, Mariama Bâ, Serigne Babacar Matouty Mbow, Makhtar Diack, Babacar Ndiaye, Mamadou Dia, Annette Mbaye d’Erneville, Mohamadou Billy Gueye, Charles Gueye, Babacar Touré, Waldiodio Ndiaye, Sidy Lamine Niass, Moussa Paye, Ousseynou Beye, etc.
Cette légitimité morale est d’autant plus précieuse qu’elle est ancrée dans les réalités du terrain. Contrairement aux élus, souvent perçus comme déconnectés des préoccupations quotidiennes des citoyens, les acteurs de la société civile sont au cœur des luttes sociales, économiques et culturelles. Leur influence dépasse les frontières électorales, car elle repose sur un engagement continu, souvent à long terme, en faveur de causes spécifiques. C’est ainsi qu’au niveau international, des personnalités, y compris très jeunes, comme Greta Thunberg, sans mandat électif, ont su s’imposer sur la scène internationale grâce à leur engagement moral pour des causes universelles, comme le climat. Loin des contraintes électorales, ces figures peuvent agir librement, en s'appuyant sur des valeurs partagées par la société.
Ainsi, l’expertise et la popularité ne suffisent pas à légitimer les acteurs de la société civile. La connexion avec les citoyens, leur écoute, leur confiance, leur plébiscite sont nécessaires pour renforcer la légitimité de la société civile. Même si celle-ci est très peu mobilisée, elle est capitale pour leur légitimité auprès des acteurs politiques, souvent intéressés par la collaboration que lorsqu’ils pensent pouvoir en tirer profit dans leur rationalité d’accéder et de conserver le pouvoir.
La société civile face au danger de la politisation : le risque d’une perte de légitimité
L’une des grandes questions que pose la légitimité de la société civile est celle de son entrée dans l’arène politique. Lorsque des personnalités issues de la société civile choisissent de se lancer en politique, elles peuvent perdre la légitimité morale qui les caractérise. L’exemple de Youssou Ndour au Sénégal est à cet égard édifiant. Leader populaire et reconnu pour ses engagements artistiques et sociaux, son entrée en politique n’a pas réussi à capitaliser sur sa popularité. Il a vu son image se diluer, ce qui soulève une problématique majeure : la société civile peut-elle maintenir son influence en s’engageant dans la compétition électorale ?
Cette question ne concerne pas uniquement Youssou Ndour. De nombreuses figures publiques à travers le monde ont connu des destins similaires. En France, Bernard Kouchner, après avoir été une figure éminente de la société civile en tant que fondateur de Médecins Sans Frontières, a vu son influence décliner en rejoignant le gouvernement. Aux États-Unis, des personnalités comme Michael Bloomberg ou Cornel West, en entrant en politique, ont également rencontré des difficultés à maintenir leur légitimité d'origine.
La société civile, en entrant en politique, adopte nécessairement les codes du pouvoir électoral, ce qui l’oblige à faire des compromis et parfois des compromissions. Or, c’est précisément ce qui érode sa légitimité morale. L’autorité de la société civile repose sur sa capacité à rester indépendante des logiques partisanes et électorales. Dès lors qu’elle entre dans le jeu politique, elle s’expose aux mêmes critiques que les élus : opportunisme, compromission, perte de valeurs, rationalité électorale…
Il faut cependant noter que dans certains cas, la politisation de figures de la société civile peut aussi être un moyen de renforcer leur influence, à condition qu’elles parviennent à maintenir leur intégrité morale et, le plus souvent, à refuser de s’insérer dans les jeux partisans. Sauf que, lorsqu’elles s’engagent dans l’arène politique, il leur est souvent difficile d'être indépendantes, car soumises à l’autorité des hommes politiques élus et à la contrainte de la solidarité partisane.
La société civile comme contre-pouvoir et partenaire dans la gouvernance démocratique
Malgré les risques liés à la politisation, la société civile demeure un partenaire privilégié de l’acteur politique dans tout système démocratique. Son rôle ne se limite pas à la critique des actions politiques ; elle est aussi un partenaire essentiel pour l’identification des problèmes publics, la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques. La société civile agit ainsi comme un régulateur, un acteur qui veille à ce que l’action politique soit conforme aux intérêts collectifs. Aujourd’hui, le paradigme dominant des politiques publiques est la gouvernance, en raison d’une part de la complexité des enjeux et défis auxquels les gouvernements sont confrontés, mais aussi de la nécessité d’impliquer d’autres acteurs, dont la société civile, dans la gestion des affaires publiques. La gouvernance démocratique est devenue une exigence aussi bien des citoyens que des partenaires techniques et financiers de nos États.
Dans ce domaine, l'une des principales forces de la société civile réside dans sa capacité à incarner une vision à long terme, au-delà des impératifs électoraux, à mobiliser son expertise et à s’exprimer et défendre l’intérêt général. Là où les élus sont souvent limités par des objectifs de résultats immédiats, ou confrontés au hiatus entre leurs promesses électorales et leurs réalisations liées aux contraintes de leur réélection, les acteurs de la société civile peuvent se concentrer sur des enjeux structurels, des réformes profondes et une vision globale des transformations nécessaires et des mesures qui peuvent paraître impopulaires mais au service de l’intérêt général. Cela en fait une source précieuse de propositions intellectuelles et de mobilisation autour des grands débats publics.
Toutefois, pour que cette relation soit constructive, il est nécessaire que les deux sphères — société civile et politique — se respectent mutuellement et soient conscientes des attributs de l’une et de l’autre. Les élus doivent reconnaître la légitimité de la société civile en tant qu’acteur moral et social sans chercher à la réduire ou à la marginaliser, mais aussi reconnaître sa contribution au service de l’intérêt général. Parallèlement, la société civile doit comprendre que son rôle n’est pas de se substituer aux élus, mais d’accompagner et d’orienter l’action publique, tout en restant dans une position critique, indépendante et constructive. Dans le management des politiques publiques, elle doit jouer un rôle de veille et de rappel des priorités des citoyens, de surveillant du processus décisionnel, d’acteur dans la mise en œuvre de politiques, là où les compétences de l’État sont limitées, et de chargée du suivi et de l’évaluation des engagements pris par les femmes et hommes politiques.
Les dangers de la remise en question de la légitimité civile : un signe avant-coureur de l’autoritarisme
Lorsque les régimes politiques cherchent à saper la légitimité de la société civile, ils s’engagent généralement sur une voie dangereuse, celle de l’autoritarisme. L’histoire a montré que l’attaque contre la société civile est souvent l’un des premiers signes d’une dérive autocratique. Des régimes comme ceux de Robert Mugabe, Donald Trump ou encore Abdoulaye Wade et Macky Sall, ont tous cherché à affaiblir les contre-pouvoirs civils, qu’il s’agisse de la presse, des intellectuels, des syndicats, des artistes ou des associations.
Cette dynamique est récurrente et doit servir d’alerte pour les démocraties modernes. Toute tentative de détruire ou de marginaliser la société civile doit être perçue comme une attaque directe contre la démocratie elle-même et l’intérêt général qu’elle incarne. La société civile est la garante d’un équilibre nécessaire entre pouvoir et contre-pouvoir, entre légitimité élective et morale, entre intérêt partisan et intérêt général. La démocratie ne peut s’épanouir pleinement que lorsque ces deux sphères collaborent, tout en respectant leurs rôles respectifs.
En clair, la légitimité de la société civile, bien qu’elle ne repose pas sur des élections, est tout aussi cruciale que celle conférée par les urnes. Elle joue un rôle de contre-pouvoir, de vigie, mais aussi de partenaire dans l’élaboration des politiques publiques. En garantissant un équilibre entre la légitimité élective et celle morale de la société civile, les systèmes démocratiques modernes peuvent espérer répondre aux aspirations de leurs citoyens de manière plus juste et plus durable.
Ce dialogue entre ces deux formes de légitimité est essentiel pour la stabilité des institutions et la pérennité des régimes démocratiques.
Le 24 mars 2024 doit marquer un tournant historique, permettant au Sénégal de s’engager sur cette voie de collaboration entre les politiques et les différents segments de la société, qui souhaitent ardemment que cette troisième alternance réussisse et permette à notre cher pays de s’engager résolument sur le chemin de l’éradication de la pauvreté endémique, de la souveraineté, de l’équité et de la justice.
Les deux auteurs sont membres du Groupe de réflexion et d’action pour la sauvegarde de la démocratie et de l’État de droit, Sursaut Citoyen.
- René Lake est journaliste et analyste politique.
- Elhadji Mamadou Mbaye est enseignant-chercheur en sciences politiques à l’UGB.
DIOMAYE FAYE CONDAMNE L'ATTENTAT EN TURQUIE
Le chef de l’Etat a condamné fermement l’attaque terroriste qui a frappé, mercredi, la banlieue d’Ankara (Turquie), tuant au moins cinq personnes.
Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a condamné fermement l’attaque terroriste qui a frappé, mercredi, la banlieue d’Ankara (Turquie), tuant au moins cinq personnes.
”Je condamne fermement l’attaque terroriste en Turkiye. C’est un acte lâche et barbare. Au nom du peuple sénégalais, j’exprime notre compassion et notre solidarité au Président Recep Tayyip Erdoğan, aux familles des victimes et au peuple turc ami’’, a t-il dit dans un message publié sur le réseau social X.
Au moins cinq personnes ont été tuées et 22 autres blessées, mercredi, dans une attaque du siège de la société Tusas dans la banlieue d’Ankara.
Par Me Wagane Faye
ABDOULAYE WADE, MACKY SALL, INCROYABLE
Bientôt 41 listes de candidatures dont une formée tenez vous bien par deux anciens présidents de la république, qui vont se tirailler pour élire des députés à l’assemblée nationale.
Bientôt 41 listes de candidatures dont une formée tenez vous bien par deux anciens présidents de la république, qui vont se tirailler pour élire des députés à l’assemblée nationale.
Qui pouvait s’attendre à ce qu’un Abdoulaye Wade auquel Karim se colle parce qu’autrement il ne signifierait pas grand chose politiquement, et un Macky Sall, qui après deux mandats chacun à la magistrature suprême, avant d’être largement vaincus chacun à son tour, à des élections présidentielles, n’éprouvent aucune gène à se bousculer pour encore reprendre service cette fois-ci à l’Assemblée Nationale. N’étant pas rassasiés du pouvoir, ils veulent conserver un œil rivé dans le rétroviseur, pour suivre afin de trouver quelque chose à critiquer sur ce que font ceux qui les ont éliminés du pouvoir, et pour cause.
L’exemple du président Senghor
Que font-ils alors de l’exemple tant chanté en Afrique, des anciens présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, l’un s’étant écarté du pouvoir volontairement avant l’expiration de son dernier mandat en cours, l’autre ayant cédé la place, suite à sa défaite dans des élections régulières. « Nguur deesugn ko gnedd », même pour le cas d’un régime à propos duquel on aurait peu à dire, ce qui était loin d’être le cas pour celui de Laye Ndiombor et celui de Kor Marème.
Aussi bien l’un que l’autre, ce n’était pas faute d’avoir tenté toutes sortes de combines pour pouvoir se présenter pour un troisième mandat auquel pourtant la constitution ne leur permettait pas de prétendre. Puisque la chance n’avait souri à aucun d’eux et qu’ils se permettent de tenter de revenir par la voie parlementaire, on a l’impression qu’ils ont oublié les raisons de leurs défaites respectives. Et pourtant, étant à son apogée, le Président Abdoulaye Wade s’était une fois permis d’affirmer qu’il atteint tout ce qu’il vise. C’est le contraire qu’on a constaté. N’avait t-il pas voulu se faire succéder par son fils Karim Wade, en commençant par une tentative d’une réforme constitutionnelle que sa majorité aller voter sans y changer la place d’une virgule. N’avait t-il pas tenté de faire admettre la candidature de celui-ci aux dernières présidentielles, malgré l’évidence que la constitution barre le chemin qui mène au Palais Présidentiel à tout prétendant, titulaire de deux nationalités ? Échec. On peut même donner d’autres exemples où il avait visé sans rien atteindre.
Macky et Karim
Quant à Macky Sall, dont certains des faits inoubliables commis durant ses deux mandats, surtout lors du second, il ya lieu de se demander quelle pourra être la teneur de son discours d’ouverture de la campagne électorale en tant que tête de liste de TAKKU Wallu Senegal, dont les membres proviennent de ce qui reste de l’APR, et de ce qui reste du PDS, fidèle à Wade père et fils. Permettent t-ils qu’on les invite à être réalistes, à se mettre en tête qu’après la vie politique il ya une autre vie ?
Mais qu’en sera-t-il de leur campagne électorale si, étant exclu qu’Abdoulaye Wade puisse y prendre part, alors que Karim Wade persiste à s’interdire lui-même de mettre les pieds au Sénégal, et que Macky Sall pour les raisons que ses compatriotes subodorent, opte pour ne pas rentrer au pays, même pour s’acquitter du devoir de participer au vote à Fatick, comme il l’a toujours fait. En tout cas ceux qui ne lui veulent que du bien doivent le convaincre de rester là où il est jusqu’à s’assurer plus tard que la colère de ceux qui tiennent à se venger de la maltraitance qu’il leur avait fait subir s’estompe.
Son malheureux incident lors de sa rencontre dans un avion de ligne avec une sénégalaise en voyage comme lui et son épouse, est une preuve que l’envie de lui rendre la monnaie de sa pièce est encore vivace, et les invectives éventuelles entre sa liste et celles de ses adversaires, ne fera qu’aggraver l’inimitié existante et l’ardent désir de se venger, chez ceux qu’il avait maltraités et ceux que ses bras lourds et ses forces de désordre ont massacrés.
Mais il n’ya pas que l’éventualité de la survenance des rixes que la présence de Macky Sall pourrait entrainer, qui poserait des difficultés d’organisation de la campagne et des opérations électorales proprement dites dans les lieux de vote.
Supposons dépassées ou mises sous le boisseau les difficultés qu’il y aurait à l’occasion de la formation des listes de candidatures pour les coalitions, surtout celles composées de plusieurs provenances qui n’ont rien de commun, allant des partis politiques se disant de la vraie gauche, socialistes, libéral, de groupes teintés de prétendues préoccupation de religiosité. Il s’y ajoute d’autres difficultés liées à la confection des bulletins, notamment à leurs couleurs distinctives.
Il s’y ajoute également l’appellation des listes de candidats. Le nombre effarant de ces listes tout comme le non moins effarant des candidats, ne facilitent pas la tâche à la Direction Générale des élections.
Tout ceci participe à rendre exorbitant les coûts de l’organisation des élections dans notre pays, au nombre de trois : élections présidentielles, élections législatives, élections locales.
Il est temps qu’on y réfléchisse pour trouver des solutions tendant à réduire à deux le nombre des élections, sans écorcher la crédibilité des fonctions qui seront confiées aux élus, auxquels nous souhaitons de pouvoir s’acquitter avec succès de la mission qui leur sera confiée suite aux résultats des élections du 17 Novembre.
Par Par Moussa Diaw
LE REVEIL DE LA VITALITE DEMOCRATIQUE
Le paysage politique souffre depuis très longtemps d’un manque de débat contradictoire d’idées qui constitue un élément substantiel de la vie démocratique. Cette tradition, qui caractérise les pays de référence en la matière, reste à institutionnaliser
Le paysage politique souffre depuis très longtemps d’un manque de débat contradictoire d’idées qui constitue un élément substantiel de la vie démocratique. Cette tradition, qui caractérise les pays de référence en la matière, reste à institutionnaliser dans les pores de notre société démocratique.
Mais cela nécessite un ancrage des valeurs consubstantielles à la nature d’un tel régime politique qui exige le respect des règles ou des normes en vigueur pour sa consolidation. Ne faudrait-il pas que les différents acteurs soient imprégnés des valeurs leur permettant d’adopter des comportements et des pratiques conformes à cette aspiration ?
Aujourd’hui, la plupart des acteurs politiques ignorent et ne se conforment pas aux exigences de la vie démocratique. Ils cèdent facilement à la calomnie et à la manipulation, génératrices de tensions permanentes. On assiste à un parasitage du débat public en procédant à la désinformation et des campagnes de dénigrement de l’adversaire politique. C’est l’apanage de ceux qui sont habitués à la quête de l’abondance et des privilèges liés à la proximité du pouvoir.
L’absence de garde-fous explique sans doute certains agissements et des stratégies visant à détourner les citoyens de l’essentiel. Il convient de mieux organiser l’espace politique en instaurant des règles et des lois pour pérenniser l’esprit et les pratiques démocratiques, largement entamés par le bouleversement politique.
Les enjeux des élections législatives à venir accentuent les rivalités politiques entre leaders cherchant à mobiliser leurs militants afin de se renforcer dans un espace perturbé par une nouvelle dynamique relative aux « transformations systémiques ».
Ainsi, le défi lancé par le premier ministre à la tête de liste de la coalition « Jam Ak Jarin » pour l’affronter dans un débat contradictoire est une innovation dans les mœurs politiques car les leaders politiques sont peu enclins à la pratique de cet exercice par la faiblesse de niveau de compétences et les risques liés à cette confrontation. Pourtant, le débat contradictoire demeure crucial dans une démocratie dans la mesure où il permet, au sein du paysage médiatique, de l’espace public, de montrer son engagement, ses convictions et sa pugnacité à défendre, à expliquer son offre politique, économique et sociale. Il contribue à la formation d’une opinion éclairée et d’une conscience civique.
C’est aussi s’attaquer à la gouvernance, aux propositions de l’adversaire politique aux fins de faire adhérer les citoyens à son projet. Il est vrai que cette communication politique n’est pas sans risque comme le disait l’ancien premier ministre français, socialiste, Michel Rocard, il y a quelque chose de terrible dans cette médiatisation politique qui engendre un processus de construction et de déconstruction. Certes, c’est un exercice de clarification pour une lisibilité politique au profit de sa popularité, de son image, de sa crédibilité, de la sédimentation de l’affectivité auprès des concitoyens. Toutefois, l’effet inverse peut se produire après un débat, desservant considérablement un des protagonistes peu rompu à ce type d’exercice.
Si l’organisation de ce débat entre ces deux têtes de listes aux législatives se confirme, on aura franchi une étape importante dans cette volonté d’asseoir des pratiques politiques confortant la démocratie substantielle. Cependant, l’organe de régulation de l’audiovisuel ne semble pas être favorable à une telle confrontation pour des raisons, dit-on, «de rupture d’égalité entre les candidats», privant ainsi les Sénégalais la possibilité de faire leur choix en fonction de la capacité de l’un ou de l’autre à convaincre par une communication persuasive. A mon avis, il faut repenser cet organe qui ne remplit pas son rôle de restructuration du paysage médiatique qui est marqué par une anarchie et un laisser-faire d’organes de presse ne respectant pas les cahiers de charges et la déontologie des professionnels des médias.
En tout état de cause, ce débat est attendu parce qu’il permet au premier ministre de confirmer sa maîtrise et son imagination politiques face à «un chef de l’opposition» dont le discours est dominé par le registre de l’émotion et des sentiments . Or, les logiques politiques n’obéissent pas forcément à ces deux ressentis, une lecture approfondie des œuvres de Nicolas Machiavel lui donnera certainement des éléments de réponse.
CLASSEMENT FIFA, LE SENEGAL DANS LE TOP 20
Le classement FIFA officiel du mois d'octobre a été communiqué ce jeudi, confirmant les chutes drastiques de la Côte d’Ivoire et de la Tunisie.
iGFM (Dakar) Le classement FIFA officiel du mois d'octobre a été communiqué ce jeudi, confirmant les chutes drastiques de la Côte d’Ivoire et de la Tunisie.
Ce jeudi, la FIFA a publié son classement officiel du mois d'octobre. Ce rang confirme les chutes drastiques des champions d'Afrique et de la Tunisie et le retour des Lions du Sénégal dans le top 20 mondial.
Chutes drastiques de la Côte d’Ivoire et de la Tunisie
Conformément aux prédictions, la Côte d’Ivoire championne d'Afrique 2023, perd sept places au classement mondial, tandis que la Tunisie enregistre la régression la plus importante depuis le dernier le classement (-11). Conséquence, les deux mauvais élèves du top 10 africain reculent chacun de deux rangs (6e et 7e), en se faisant doubler par deux des meilleurs, le Nigeria (4e, +3) et l’Algérie (5e, +4). La meilleure élève, le Cameroun (8e, +4) stagne à la huitième position.
Le Sénégal réintègre le top 20
Pour le reste, statu quo. Le Maroc reste en tête des meilleures nations africaines, en grapillant une place à l’échelle mondiale (13e), suivi sur le podium du Sénégal qui réintègre le top 20 FIFA (20e, +1), à la faveur de sa double victoire face au Malawi malgré le départ surprise d’Aliou Cissé, et de l’Egypte (30e, +1). Le Mali fait du surplace et reste 54e à trois rangs devant la RD Congo qui boucle le top 10 continental (57e, +1).
Les Comores, l’ascension la plus vertigineuse
Dans la seconde moitié du top 20, pas de changement majeur, hormis le dépassement du Gabon (85e, -1) par l’Angola (82e, +3) et l’éviction du Bénin au profit de la Guinée Equatoriale qui signe son retour. Auteur de la plus grosse perte de points (-38,3), le Cap-Vert (72e, -7) doublement surpris par le Botswana (0-1, 1-0) voit revenir sur ses talons le Ghana (73e, -3), pourtant pas au mieux de sa forme (nul 0-0 puis défaite 2-0 contre le Soudan).
Fort de leurs performances, les Zèbres (140e, +7) cumulent ainsi le meilleur total de points (+38,3). Enfin, la meilleure ascension est à mettre au crédit des Comores (108es) qui bondissent de 10 places après avoir contrarié la Tunisie (0-1, 1-1). Le top 3 mondial est lui inchangé avec l’Argentine devant la France et l’Espagne.
iGFM (Dakar) Le Sénégal n'est pas représenté dans quasiment toutes catégories des CAF Awards 2024.
C'est l'information du jour. Le Sénégal ne figure pas dans quasiement toutes les catégories des CAF Awards 2024. Une première depuis au moins cinq ans. Lamine Camara et El Hadji Malick Diouf sont les seuls sénégalais nominés cette année par la Confédération Africaine de Football (CAF). Ils sont dans la catégorie du jeune joueur de l'année, publiée, ce jeudi dans les différentes plateformes de l'instance.
Dans les autres catégories, figurent la Côte d'Ivoire championne d'Afrique en titre, le Nigeria, la Guinée, le Maroc, la RD Congo...Découvrez ci-dessous les nominés des catégories suivantes : sélection, coach, gardien et joueur africain de l'année.
SAISIE DE 240 KG DE CHANVRE INDIEN PAR LA GENDARMERIE
La brigade polyvalente de la gendarmerie de Nianing, dans le département de Mbour (ouest), a saisi, jeudi, six sacs de chanvre indien d’un poids total estimé à 240 kilogrammes, a appris l’APS de sources sécuritaires.
La brigade polyvalente de la gendarmerie de Nianing, dans le département de Mbour (ouest), a saisi, jeudi, six sacs de chanvre indien d’un poids total estimé à 240 kilogrammes, a appris l’APS de sources sécuritaires.
Cette saisie, réalisée vers 11 h 30, a été rendue possible grâce à une information reçue par les gendarmes. Celle-ci faisait état d'”un probable débarquement de chanvre à Pointe Sarène”.
L’exploitation de cette information a “permis à la brigade polyvalente de Nianing de procéder à la saisie de six sacs de chanvre indien estimé à 240 kg”.
Les sacs avaient été “abandonnés à cinq kilomètres au large de Mbodjène”.
“Les malfaiteurs ayant senti la présence des gendarmes ont préféré libérer le produit en mer avant de prendre la fuite”, a ajouté la même source.
Elle indique que “cette opération vient s’ajouter à la saisie de 155 kilogrammes de chanvre indien à Thiadiaye, le 2 octobre dernier, et de 154 kilogrammes à Somone, le 1ᵉʳ septembre passé”.
Au total, ce sont 549 kilogrammes de chanvre indien qui ont été “saisis en l’espace de deux mois en provenance de la mer”.
Une enquête a été ouverte pour retrouver les mises en cause.
LES RENDEMENTS DE L’ARACHIDE PAS AU RENDEZ-VOUS A TAÏBA NIASSENE
Les producteurs agricoles de la commune de Taïba Niassène (Kaolack) affiliés au Cadre local de concertation des organisations de producteurs (CLCOP) indiquent que les rendements d’arachide attendus cette année ne sont pas à la hauteur des attentes
Les producteurs agricoles de la commune de Taïba Niassène (Kaolack) affiliés au Cadre local de concertation des organisations de producteurs (CLCOP) indiquent que les rendements d’arachide attendus cette année ne sont pas à la hauteur des attentes, malgré l’accompagnement dont ils ont bénéficié auprès des services de l’Etat et la bonne pluviométrie qui a suscité l’espoir de bonnes récoltes pour cette spéculation.
‘’Il y a eu, cette année, une abondance de pluies venues au bon moment, même si nous avons relevé une pause pluviométrique. Nous avons reçu les engrais à temps et en grande quantité grâce à l’appui de l’Etat’’, témoigne Amath Diakhaté Niass, président du CLCOP de cette commune du département de Nioro du Rip.
Malgré tout, il indique que ‘’les rendements attendus dans la production de l’arachide ne sont pas au rendez-vous’’ dans cette zone du bassin arachidier. ‘’Pour dire vrai, il y a des problèmes dans la production arachidière’’, concède-t-il.
Il décrie la qualité des graines d’arachide reçues par les producteurs. Il pointe aussi la mauvaise qualité des semences de maïs hybride qui sont importées sans que les conditions de conservation ne soient respectées.
Il estime qu’”acheter un sachet de semences à 150 mille francs CFA sans pour autant avoir les rendements escomptés n’est pas rentable’’.
Selon lui, ‘’l’Etat doit exiger des vendeurs de semences’’ qu’ils fassent des prélèvements pour ‘’des tests de germination’’. ‘’Si le taux de germination dépasse 88%, ils peuvent vendre. Le cas échéant, qu’ils sachent que ce n’est plus un bon produit à vendre aux producteurs’’, suggère-t-il.
Le président du CLCOP de Taïba Niassène dit ne pas comprendre qu’on oblige les producteurs à se soumettre à une assurance agricole comme condition d’accès au crédit.
D’après M. Niass, ‘’toutes les conditions ne sont pas réunies pour une bonne campagne agricole”, alors que ”ni l’assurance encore moins la banque agricole n’ont rien dit pour rassurer le producteur qui ne sait pas quoi faire’’.
Devant une telle situation, il estime que l’Etat doit prendre ses responsabilités, prévenant que ‘’les producteurs ne pourront pas s’acquitter de leurs dettes cette année’’.
‘’Gouverner, c’est prévoir’’, a rappelé Amath Diakhaté Niass, tout en invitant les autorités à trouver une solution à cette situation, afin de lever l’inquiétude des producteurs.
Evoquant les avantages du maïs blanc, il indique que cette spéculation est d’une qualité supérieure aux autres types de maïs. Selon lui, elle résiste aux mycotoxines comme l’aflatoxine et l’ochratoxine. ‘’En plus, ce maïs blanc a les mêmes fonctions culinaires que le riz’’, fait-il remarquer.
Il plaide pour que les encadreurs agricoles puissent mener le travail d’hybridation au Sénégal, au lieu de recourir à des produits semenciers hybrides importés.
Pour permettre à l’agriculture sénégalaise de pouvoir jouer pleinement son rôle, il invite les pouvoirs publics à travailler à la maîtrise de l’eau, à revoir ‘’sincèrement’’ le capital semencier et faire en sorte que les engrais 6-20-10, 15-15-15 et 15-10-10, soient renouvelés à travers la mise en place de nouvelles formules.
L’accompagnement bienveillant de l’Etat
L’accompagnement de l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage lors de la présente campagne agricole, est ‘’inédite’’, juge Moustapha Thiam, président de la Société des coopératives agricoles de Taïba Niassène. C’est même une ‘’aubaine’’ pour les producteurs, déclare-t-il.
‘’Cette année, l’Etat nous a donné 1000 tonnes de maïs hybride avec des semences, de l’engrais et de l’urée à des prix subventionnés. Ce qui constitue une aubaine pour nous, puisque, sur le marché, le kilogramme de semences est vendu à 5000 francs CFA, alors que nous l’avons acheté à 2000 francs CFA’’, dit-il.
Il informe que la Société des coopératives de Taïba Niassène a reçu gratuitement de l’Etat 1000 tonnes de phosphates, ainsi que des produits phytosanitaires pour la protection des cultures.
‘’Nous saluons très sincèrement l’approche du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, qui a permis de mettre en place, à temps et en quantité suffisante, les intrants agricoles’’, a-t-il poursuivi.
Pour éviter la situation de cette année, les producteurs de Taïba Niassène disent vouloir opter désormais pour une diversification des spéculations avec l’introduction des espèces culturales 28 206 et 73 133.
Ils confient que des équipes de l’ISRA et de la Direction de la protection des végétaux (DPV) sont venues dans leur localité pour effectuer des prélèvements de sol pour des tests en laboratoire.
Ils rappellent néanmoins que les semences 28 206 et 73 133 ‘’sont vieillissantes, parce que datant de plusieurs dizaines d’années maintenant’’. Compte tenu de cette situation, dit-il, ‘’l’Etat doit aider l’ISRA à pouvoir produire des semences de prébase accessibles à tous les producteurs’’.
‘’En d’autres termes, il faut travailler au renouvellement du capital semencier avec des espèces certifiées pour booster la productivité agricole’’, plaide Moustapha Thiam.
Il n’en demeure pas moins selon lui que les semences de prébase de l’ISRA pour l’arachide coque coûtent ‘’excessivement’’ cher, puisqu’étant vendues à 6 000 francs CFA le kilogramme.
La productrice et transformatrice de produits agricoles, Faty Omar Niass, indique en revanche que les productions de maïs et de mil ont répondu aux attentes des producteurs locaux.
‘’Ici, dans le cadre de la diversification culturale, nous avons opté principalement pour le mil avec trois variétés, notamment +souna 3+, +thialack 2+ et +sunugaal+. Pour toutes ces variétés, nous espérons atteindre notre objectif avec de très bons rendements’’, déclare-t-elle.
Elle soutient que la souveraineté alimentaire du Sénégal passe ‘’inéluctablement’’ par une bonne productivité de mil, de maïs et d’autres produits céréaliers.
Faty Omar Niass, productrice et transformatrice de produits agricoles