L’ancien chef d’Etat-major Général des Armées du Sénégal et ancien ambassadeur du Sénégal aux États-Unis, le Général Mamadou Mansour Seck se dit « scandalisé » de la parution du livre controversé dénommé « L’idée d’une Casamance autonome-Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal ». L’ouvrage écrit par l’historienne, chargée de recherches au CNRS à l'Institut des mondes africains (Imaf), Séverine Awenengo Dalberto, et publié aux Editions Karthala, devrait être présenté au public ce samedi 26 octobre 2024. Toutefois, face à la polémique qu’elle a suscitée depuis cette annonce, la maison d’édition a décidé d’annuler la cérémonie de dédicace.
Parler de l’autonomie de la Casamance ! Voilà un sujet qui fait sortir le Général Mamadou Mansour Seck de ses gonds. L’ancien Chef d’Etat-major Général des Armées du Sénégal et ancien ambassadeur du Sénégal aux États Unis, connu pour son courage sur des sujets relatifs à la sécurité et à la démocratie, est monté au créneau pour marquer sa totale désapprobation concernant la parution du livre « L’idée d’une Casamance autonome-Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal ».
« Les Sénégalais ne devraient jamais accepter sur leur territoire que quelqu’un puisse parler actuellement et officiellement d’une autonomie d’une région quelle qu’elle soit et qui appartient au Sénégal et qui est reconnue par la communauté internationale », tonne -t-il. Lui qui se dit « scandalisé » par la sortie de l’ouvrage écrit par Séverine Awenengo Dalberto, historienne, chargée de recherches au CNRS à l’Institut des mondes africains (Imaf) et publié aux Editions Karthala, affirme que « dans le cas où on pense le problème de la Casamance sous cette forme-là, se pose la question de la Corse ». « La Corse, bien que soit le pays de Napoléon, on parle d’autonomie et peut-être d’indépendance parce que dès qu’il y ait une différence physique puisque c’est une île, la Casamance, malgré la Gambie, est quand même d’un seul tenant du même pays qui a eu des difficultés à gauche et à droite », a déclaré le Général Mamadou Mansour Seck.
Les Éditions Karthala annulent la séance de dédicace
Depuis l’annonce de la cérémonie de dédicace prévue le samedi 26 octobre 2024, les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux. Pour cause, certains estiment que le livre touche l’intégrité du Sénégal et « défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance ». C’est pourquoi, « face à un risque de voir son déroulement perturbé, il a été décidé de l’annuler », informent les Editions Karthala dans un communiqué dont nous avons reçu copie hier, mercredi 23 octobre. « Les éditions Karthala regrettent profondément l’instrumentalisation politique d’un ouvrage scientifique par des personnes qui n’ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu. Ce livre est le fruit de vingt ans de recherches rigoureuses menées par une historienne de renom, reconnue par ses pairs au sein de la communauté académique », rapporte la note. Toujours dans le communiqué, la maison d’édition revient sur le contenu du livre. « L’idée de la Casamance autonome porte sur la période 1875-1970 et s’appuie sur une vaste documentation composée d’archives publiques et privées ainsi que d’entretiens. L’ouvrage n’a nullement pour objectif de défendre des thèses séparatistes mais d’en restituer les origines historiques complexes », a-t-elle précisé. Mieux, dira-t-elle : « Il est crucial de préciser que la publication de cet ouvrage, prévue depuis de très nombreux mois, est totalement indépendante de la situation politique actuelle au Sénégal. Les éditions Karthala invitent chacun à lire cet ouvrage afin de se forger une opinion éclairée sur le sujet ».
L’APR dénonce le mutisme du président de la République
Dans un communiqué rendu public, l’Alliance pour la République (Apr) dénonce le mutisme du Président de la République Bassirou Diomaye Faye à propos de la parution du livre sur l’autonomie de la Casamance. « La cérémonie de présentation et de dédicace du livre l’Idée de la Casamance autonome, Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, prévue à Dakar, le 26 octobre 2024 a réveillé un traumatisme que les Sénégalais croyaient avoir dépassé. Ce livre, que certains qualifient de pamphlet irrédentiste, défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance. Le mutisme des nouvelles autorités sur la question est particulièrement troublant. En effet, pourquoi, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, garant de l’unité nationale garde-t-il un silence, qui de plus en plus, résonne comme un soutien tacite à ces thèses mettant en péril l’unité nationale ? Pourquoi le Premier ministre Ousmane Sonko, qui se dit défenseur de la justice et de l’unité nationale n’a-t-il pas publiquement condamné ce livre ?”, s’est interrogé l’Apr. Le parti de l’ancien Président de la République Macky Sall n’a pas manqué de « dénoncer avec force, ce silence assourdissant des nouvelles autorités qui semblent cautionner ces idées sous couvert d’une complicité passive et estime, que dans ce cas précis, ne rien dire revient à encourager indirectement des idées qui s’inscrivent en faux contre l’intégrité de la République et qui mettent en péril la cohésion nationale ».
LA DÉMOCRATIE PRISONNIÈRE DE SES VIEUX DÉMONS
Pour Jean Charles Biagui, l'arrestation de Bougane n'est que le symptôme de la persistance d'une culture administrative répressive héritée de la colonisation. Le reflet d'un système où les forces de sécurité continuent d'arbitrer les rivalités politiques
Selon l’Enseignant chercheur en Sciences politique à la faculté des Sciences politiques et juridiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la situation de regain de tension que vit actuellement le Sénégal en cette période de pré-campagne des législatives anticipées du 17 novembre prochain s’inscrit dans les « logiques de l'activité politique qui sont toujours les mêmes ». Interpellé par Sud quotidien sur l’arrestation de Bougane Gueye qui sera jugé le 30 octobre prochain en flagrant délit, Jean Charles Biagui a indiqué qu’« il est très peu probable que ce dernier puisse transformer cette situation en gain politique même s’il adopte une posture de victime ».
La situation de regain de tension que vit actuellement le Sénégal en cette période de pré-campagne électorale des législatives anticipées du 17 novembre prochain s’inscrit dans les « logiques de l'activité politique qui sont toujours les mêmes ». L’avis est de l’Enseignant chercheur en Sciences politique à la faculté des Sciences politiques et juridiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Jean Charles Biagui. Interpellé par Sud quotidien sur l’arrestation du leader du mouvement « Gueum Sa Bopp », Bougane Gueye pour « refus d’obtempérer et rébellion » à la suite d’une « altercation » avec des Gendarmes de la Brigade de Bakel le samedi 19 octobre dernier, Jean Charles Biagui tout en regrettant cet incident soutient qu’il est tout à fait compréhensible.
En effet, selon lui, nonobstant les évènements que le Sénégal a vécu ces dernières années, on est encore loin de « l’avènement d'une culture politique démocratique qui prendra non seulement du temps » mais aussi « nécessitera une longue maturation »
« Nous sommes dans une configuration où malheureusement les forces de sécurité et les juges arbitrent souvent les rivalités entre acteurs politiques. C'est ce que j'appelle la judiciarisation du champ politique sénégalais. Cette réalité n'est pas forcément le produit d'une injonction des autorités politiques. Il s'agit de l'expression d'une culture politique, d'une culture administrative. La Police, la Gendarmerie, la Justice, l'Administration s'inscrivent dans une perspective répressive héritée de la colonisation », a-t-il souligné.
Poursuivant son analyse, le Maître de Conférences assimilé au département des Sciences politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a toutefois tenu à exprimer son désaccord de cette intervention de cette perspective répressive héritée de la colonisation. « Si sous Macky Sall nous avions régulièrement dénoncé les arrestations tous azimuts de leaders politiques et de leaders sociaux, nous n'allons pas aujourd'hui justifier l’arrestation d'un politique pour des raisons qui ne s'imposent pas dans une démocratie libérale. La culture politique doit changer et évoluer vers une banalisation des stratégies pacifiques des hommes politiques. La Police et la Gendarmerie devraient davantage s'occuper de l'insécurité dans nos villes et dans nos villages et arrêter de suivre les agendas des hommes politiques pour chercher la petite bête qui justifierait leur convocation devant la Justice », a-t-il marteler.
Par ailleurs, à la question de savoir « à qui profite cette situation ? », l’Enseignant chercheur au département des Sciences politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar n’est pas allé par quatre chemins avant de déclarer. « S’il y a surtout un perdant dans cette situation, c'est la démocratie sénégalaise. Elle a beaucoup plus besoin de débats et de saines contradictions que d'invectives, d'insultes, d'actions répressives. Cela dit, nous estimons que c'est toujours improductif pour un régime de justifier les stratégies de victimisation des hommes politiques ou des leaders d'opinion ».
Pour conclure, l’Enseignant chercheur à la faculté des Sciences politiques et juridiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a toutefois tenu à faire remarquer malgré le tollé que cette arrestation a suscité notamment dans les réseaux sociaux, il est très peu probable Bougane puisse transformer cette situation en gain politique même s’il adopte une posture de victime. Et pour cause justifie-t-il. « Bougane Gueye a perdu beaucoup de temps. Il avait l'occasion de s'affirmer comme un leader antisystème comme il se définit lui-même en soutenant la candidature de Diomaye Faye. Mais, Monsieur Gueye a manqué de constance à une période où, il fallait faire un choix clair entre les aspirations du peuple au changement et celles d'une minorité de conservateurs. En géopolitique, les spécialistes insistent sur l'importance pour un acteur d'évaluer ses forces et ses faiblesses dans la détermination de ses modalités d'action. Bougane Gueye, Khalifa Sall, Barthélémy Dias n'ont malheureusement pas compris cette réalité ».
LA VAR, L’ENNEMI NUMERO 1 DES POLITIQUES
De promesses reniées en transhumances opportunistes, les politiciens voient leurs contradictions exposées au grand jour, leurs paroles d'hier devenant les preuves accablantes de leur versatilité
«A beau mentir qui vient de loin». Cette célèbre maxime signifiait qu’il est aisé de mentir lorsque l'on est sûr que ce que l'on dit est difficilement vérifiable. Mais ça, c’était à une certaine époque. Toutefois, depuis la démocratisation de l’information grâce à l’Internet mais surtout l’événement des réseaux sociaux, les hommes politiques semblent être dans le creux d’une vague. Si la VAR (Vidéo Assistant Referees en anglais) a été créée pour régler définitivement les erreurs d’arbitrage dans le football qui n’est plus qu’un jeu, elle fait surtout souffrir les hommes politiques sénégalais. Si les medias rechignent à déconstruire les déclarations à l’emporte-pièce des uns et des autres, les populations, elles, veillent au grain. Elles notent tout, archivent tout et gare à la moindre escapade. Ceux qui tournent casaque pour leurs intérêts personnels, en paient de très lourds tributs. Déclarations d’hier, contredites par celles d’aujourd’hui selon le bord qu’ils se trouvent. La VAR est tout simplement devenue l’ennemi public numéro 1.
Tout juste après avoir annoncé sa décision de rejoindre le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) pour les élections législatives du 17 novembre prochain, une vidéo du leader du Parti républicain pour le progrès (Prp), Déthié Fall est devenue virale dans les réseaux sociaux. Dans laquelle vidéo, il disait en Wolof : « Je ne trahirai jamais. Je ne suis pas comme ça. Il y a des gens pour qui les valeurs chez eux ne sont pas l’argent encore moins le matériel mais la dignité et l’honneur ». Investi à la 5e position sur la liste de la coalition « Samm sa kaddu », l’ancien candidat à la dernière présidentielle est pourtant parti rejoindre le parti au pouvoir, donnant l’occasion au public d’apprécier son geste à travers ses paroles.
De Abdoulaye Wade à Macky Sall en passant par Ousmane Sonko, tous sont passés à la trappe. Tels des voleurs pris en flagrants délits et poursuivis par la clameur publique. Sur les réseaux sociaux, les déclarations antécédentes des hommes politiques font les choux-gras des camps adverses.
Véritable star des réseaux sociaux, l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, alors opposant, est aussi rattrapé par ces déclarations et autres publications par ses détracteurs. Dans une des vidéos, on l’entend dire qu’ils (son parti) vont transformer le Sénégal en 2024 une fois élu en seulement deux mois. Que nenni ! Face aux réalités du pouvoir après quelques mois aux commandes, il est revenu soutenir le contraire et déclarant qu’il est « impossible de transformer un pays en deux ou cinq mois, ou en un seul mandat ». L’opposant d’alors avait également fait savoir que « ceux qui disent que si l’opposition obtient une majorité à l’Assemblée nationale, le pays va être bloqué, n’ont pas raison et qu’il fallait donner la majorité à l’opposition pour qu’elle puisse contrôler l’Exécutif ». C’était lors des élections législatives de 2022. Deux ans après, l’actuel Premier ministre appelle à voter une majorité au Parlement afin de permettre au pouvoir de dérouler ses programmes.
Cette tortuosité ne date de mars 2024. L’ancien Premier ministre Idrissa Seck et candidat à quatre élections présidentielles a aussi été confronté au phénomène de la VAR. « Si je suis personnellement appelé à une concertation avec lui, ma réponse, c’est non », avait-il dit. Mais grande fut la surprise des sénégalais quand il est allé rejoindre avec armes et bagages son éternel rival Macky Sall au lendemain de la présidentielle de 2019 pendant que sa coalition s’apprêtait à publier un livre blanc et à contester les résultats de l’élection. La très charismatique Aissata Tall Sall, leader du parti « Osez rêver » n’est pas en reste. Elle a également été rattrapée par ses propos lorsqu’elle soutenait qu’il leur (politiques) appartient de combattre la transhumance. Ce, avant qu’elle ne soit nommée ministre des Affaires étrangères sous Macky Sall, consacrant ainsi « la transhumance »
Quid de l’ancien ministre Souleymane Ndéné Ndiaye sous Wade qui avait déclaré qu’il faut « fusiller » tous les transhumants mais qui n’a pas hésité de retourner sa veste pour transhumer lui-même aux côtés de Macky Sall.
Calculateurs, dissimulateurs… nul besoin de consulter l’opinion pour savoir que les convictions de certains politiciens sont directement influencées par la direction du vent électoral.
D’autres font des promesses de pacotille pour attirer l’électorat. Par la suite, ils manquent leur parole et créent un gouffre entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font. Ce qui fait que la parole politique perd de sa crédibilité et délégitimise la fonction de l'élu. Quant à la dignité et autres valeurs, ils n’en ont cure. La « faim » justifie les moyens.
LE SYSTÈME DE LA COMMANDE PUBLIQUE À BOUT DE SOUFFLE
Les acteurs du secteur, réunis hier dans la capitale sénégalaise, ont dressé un constat alarmant de la situation lors d'un atelier de dialogue stratégique
Le marché de la commande publique s'avère très contraignant pour les acteurs du système de passation des marchés publics, principalement en raison de problématiques liées à la planification. C’est pourquoi ces derniers plaident en faveur d’une réforme en profondeur du dispositif de la commande publique.
L’exécution de la commande publique représente un fardeau pour les acteurs du secteur, qui peinent souvent à surmonter ces obstacles. Cette situation est largement imputable aux carences de planification de la commande publique par le ministère des Finances et du Budget, lesquelles demeurent souvent opaques pour les soumissionnaires, faute de visibilité sur la priorisation des dépenses. Afin d'améliorer l’efficience et l’efficacité dans l’exécution des commandes publiques, les acteurs ont plaidé, hier, mercredi 23 octobre, à Dakar, lors d’une rencontre organisée par l'ONG International Budget Partnership Sénégal, en faveur d’un dialogue constructif entre les parties prenantes, visant à structurer plus efficacement la plateforme multipartite de la commande publique.
L’atelier de dialogue stratégique, intitulé « Enjeux du système de passation des marchés publics et opportunités de l’audit public dans le secteur de la santé », a mis en lumière les contraintes pesant sur le marché de la commande publique. Il en ressort que le principal obstacle à l’exécution des commandes publiques réside dans la planification, notamment en raison de difficultés budgétaires. En effet, les soumissionnaires ne disposent d’aucune visibilité sur les montants alloués et les délais de mise à disposition des budgets afférents aux marchés concernés. Cette situation a des répercussions sur la conformité des commandes, les délais d’exécution, ainsi que sur les enjeux de performance et d’efficience. Concernant la performance, Aissatou Diop, spécialiste en politiques publiques et responsable principale du Programme de crédibilité budgétaire au sein de l’ONG International Budget Partnership (IBP) Sénégal, a affirmé que cette rencontre se veut un cadre interactif permettant aux acteurs du système de passation des marchés publics de procéder à un diagnostic des contraintes existantes, dans le but de « lever les goulots d’étranglement et de dégager des pistes de solutions que l'IBP se fera un plaisir d’accompagner, afin de garantir un meilleur accès de nos populations aux services sociaux de base et une gestion optimisée de nos ressources publiques ».
L’objectif principal est d’élaborer un plan d’action destiné à améliorer le système de passation des marchés publics dans les secteurs de l’assainissement et de la santé, en prenant en compte les défis spécifiques identifiés lors des discussions entre les acteurs.
Pour ce qui est de ces deux secteurs précités, des difficultés ont été relevées quant à la capacité des responsables de la commande publique à mener à bien leurs projets sans entrave.
Il convient de noter que le Sénégal s’est engagé depuis plusieurs années dans des réformes profondes de la gestion de ses finances publiques, afin de renforcer l’efficacité des dépenses publiques, d’améliorer la gouvernance et de progresser vers les objectifs de développement durable. Parmi ces réformes figurent l’adoption d’une gestion axée sur les résultats et la mise en œuvre du budget-programme, qui constituent des avancées majeures. L’objectif principal de ces réformes est d’assurer une gestion plus rigoureuse des ressources publiques tout en évaluant l’impact des dépenses sur le développement économique et social du pays.
LEYBAR BALNÉAIRE PLAIDE POUR LA CONSTRUCTION D’UNE DIGUE DE PROTECTION
Toutes les voies qui mènent vers les habitations sont occupées par les eaux. Les habitants qui sont plongés dans le désarroi alertent et interpellent les autorités étatiques
La cité de Leybar Balnéaire dans la région de Saint-Louis est envahie ces jours-ci par les eaux du marigot de Leybar. Plusieurs centaines de maisons, parcelles et terrains en construction sont déjà envahis par les eaux qui progressent dangereusement, inondant tout sur leur passage. Toutes les voies qui mènent vers les habitations sont occupées par les eaux. Les habitants qui sont plongés dans le désarroi alertent et interpellent les autorités étatiques et l’Office des Lacs et des Cours d’eau (OLAC) en particulier, pour leur venir en aide avant qu’ils ne vivent les inondations de Matam et Bakel.
Les habitants de Leybar Balnéaire à Saint-Louis ne dorment plus assez depuis quelques jours. Une situation qui est due au débordement des eaux du marigot de Leybar. Ces eaux ont envahi plusieurs de leurs maisons et inondé des terrains en chantier de construction. « Nous nous sommes réunis, nous les habitants impactés, pour tout simplement lancer une alerte sur les inondations que nous vivons depuis quelques jours. La situation s’est empirée dans ce site de lotissement de Leybar Balnéaire qui est devenu aujourd’hui un site habitable parce qu’il y a des gens qui ont déjà déménagé et qui se sont fixés ici avec leurs familles et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes réunis pour manifester d’abord notre indignation et lancer une alerte parce que depuis plus de 15 jours nous avons senti l’avancée des eaux du marigot de Leybar. Presque la moitié de ce site de Leybar Balnéaire est inondée et c’est un projet que nous avons réalisé et qui regroupe 923 terrains », a fait savoir Malick Sarr, promoteur de ce site et porte-parole des habitants impactés. Face à la presse hier, mercredi, il a préconisé à ce que des mesures urgentes soient prises pour y faire face. Il s’agit selon lui « d’utiliser des sacs de sable et de remonter le niveau de la petite digue qui existe jusqu’à peut-être 1 mètre de hauteur et 05 rangées de sable de 20 centimètres d’épaisseur et on aura 1 mètre répartis sur la largeur de la petite digue et prolonger jusqu’à trouver la solution idoine ».
Dépassée elle aussi par cette situation, Mme Diop Coumba Bakhaw, une habitante de la localité, de tirer la sonnette d’alarme et de plaider pour la construction d’une digue de protection pour une résolution définitive de ce problème. « Nous voulons que l’on nous construise une digue de protection afin de nous soulager. Les eaux ont envahi nos maisons, les terrains en chantier et même les routes que nous empruntons. Nous sommes obligés de patauger pour aller vaquer à nos occupations. Mais si cela perdure, nos enfants risquent de ne pouvoir pas se rendre à l’école », a-t-elle alerté et ne sachant plus à quel saint se vouer. « Nous, en tant que habitants, nous savons qu’il faut impliquer impérativement les services ou les structures dédiées et nous interpellons l’Office des Lacs et des Cours d’eaux du Sénégal (OLAC) qui devrait régler ces problèmes de Leybar Balnéaire puisque nous cohabitons avec le marigot de Leybar », a suggéré Malick Sarr au terme de leur rencontre avec la presse.
KEEMTAAN GI – SURENCHÈRES
On étouffe, on suffoque. Bien entendu, le climat qui prévaut rend l’air si délétère dans ce charmant pays qui tire la langue aux experts du réchauffement climatique. Déjà, les conséquences de nos errements se font ressentir avec les crues du fleuve Sénégal. Et depuis quelque temps, en plus de l’agitation hystérique et la surenchère de quelques acteurs de la politique, on assiste à une véritable séance de catharsis sur les turpitudes d’un mec, habitué à tabasser ses épouses. Pauvre goujat ! Une femme, on la chérit, la cajole, et si l’envie de la corriger vous agite, il faudra alors le faire avec des fleurs. D’autres diront avec des billets de banque. L’essentiel étant de faire preuve de romantisme qui a tendance à déserter le cœur des humains, lesquels sont devenus si irascibles. Les nerfs à fleur de peau à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, il nous faut procéder à une introspection. L’urgence, c’est de pacifier l’espace politique et le rendre moins conflictuel. Les médias, qui auraient dû participer à favoriser un climat de paix, font plutôt monter la tension. En ces moments de la vie politique, il nous faut irriguer la pensée pour changer nos comportements. Celle-ci reste une belle nourriture. Elle participe à la construction de l’intellect. Elle alimente aussi l’esprit, l’irrigue de belles dispositions et l’agrémente de mille et une senteurs cognitives. Cette belle substantifique moelle contribue à l’éclosion d’une citoyenneté responsable, entreprenante, dynamique. Elle élève un pays dont elle forme les meilleurs fils et filles de manière que, outre leur compétence, ils soient animés seulement de patriotisme pour contribuer à son développement. C’est justement ce qui manque et empêche notre développement économique depuis des décennies. Il est temps de taire nos querelles politiques et trouver des compromis à nos différences. Si bien sûr notre attachement à ce pays est de le voir emprunter le chemin qui mène à l’émergence que nous promettait l’autre. Trop de tiraillements nous éloignent de l’essentiel. KACCOOR BI - LE TEMOIN
CRUES DES FLEUVES SENEGAL ET GAMBIE LE PRESIDENT DEMANDE UNE MOBILISATION ACCRUE DU GOUVERNEMENT
Hier en Conseil des ministres, dans le cadre du suivi de la situation des crues exceptionnelles des fleuves Sénégal et Gambie, le Chef de l’Etat est revenu sur sa visite à Bakel, le samedi 19 octobre 2024, pour manifester la solidarité de la Nation aux populations sinistrées pour les crues exceptionnelles du fleuve Sénégal. Il a demandé au Gouvernement, dans l’immédiat, de mettre en œuvre un Programme consolidé de résilience et de solidarité dont la phase d’urgence est dotée d’une enveloppe de huit (8) milliards de fcfa pour apporter une assistance rapide et efficace aux populations sinistrées et déplacées des localités touchées, en particulier dans les départements de Bakel, Podor, Dagana, Matam et Kanel. Il a invité le Premier ministre à veiller, avec les ministères concernés, à l’exécution des actions préventives et mesures d’accompagnement requises afin d’organiser, sous la supervision et la coordination des autorités administratives, l’assistance adéquate aux populations dans toutes les localités sinistrées. Le Président de la République a souligné que l’ampleur des crues appelle à une vigilance permanente de l’Etat et à un sens de l’anticipation sur la problématique du relogement durable des populations ainsi qu’à la réorganisation des activités agricoles, économiques, sociales et scolaires dans les localités impactées par les crues et débordements des fleuves Sénégal et Gambie. Dès lors, les services de l’Etat et les Forces de Défense et de Sécurité, doivent être davantage mobilisés dans les zones fortement touchées comme les villages du « Dandé Maayo » dans la région de Matam et les localités actuellement en mode « alerte précoce » comme la ville de Saint-Louis et les villages des départements de Dagana et Podor.
CAMPAGNE ELECTORALE BASSIROU DIOMAYE FAYE LANCE UN APPEL POUR UN BON DEROULEMENT
Evoquant la campagne électorale pour les élections législatives du 17 novembre 2024 qui s’ouvre le samedi 26 octobre à minuit, le Président de la République a lancé un appel à tous les citoyens et aux acteurs politiques en vue d’un bon déroulement de la campagne électorale dans la paix, le sens des responsabilités et de l’intérêt supérieur de la Nation conformément aux lois et règlements. Il a demandé au Gouvernement de déployer les moyens nécessaires pour le bon déroulement de la campagne électorale et des élections législatives sur l’étendue du territoire national et à l’étranger. A ce propos, il a exhorté le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à accorder une attention particulière au cas spécial des zones sinistrées par les crues.
LEGISLATIVES AMADOU BA RETIRE SA LISTE DE DAKAR AU PROFIT MACKY SALL ET KHALIFA SALL
La coalition Jam Ak Jariñ de Amadou Bâ retire sa liste dans le département de Dakar pour soutenir l’inter coalition « Sam Sa Kaddù / Takku Wallu ». L’information est confirmée par la mandataire de la coalition Jam Ak Jariñ, Zahra Iyane Thiam : « effectivement, pour ces élections législatives du 17 novembre 2024, la coalition Jam Ak Jariñ de Amadou Ba a décidé de retirer sa liste départementale de Dakar pour soutenir la liste de l’inter coalition Samm Sa Kaddu, avec PUR et Khalifa Sall et de Takku Wallu Sénégal, dirigée par l’ancien président Macky Sall », a-t-elle soutenu.
LEGISLATIVES LE PUR DEMENT TOUT RETRAIT DE SAMM SA KADDU…
Le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) dit avoir constaté avec «regret» des rumeurs faisant état de sa sortie de la coalition SÀMM SA KADDU. Le PUR dément formellement cette allégation et informe l’opinion qu’il «reste ancré dans la coalition SAMM SA KADDU, en tant qu’un des membres fondateurs.» Par conséquent, il a invité les militants et sympathisants «à faire bloc et rester engagés et mobilisés pour une campagne électorale réussie et une victoire éclatante au soir du 17 novembre 2024.» Le PUR a profité de l’occasion pour apporter son soutien à Bougane Gueye Dany détenu à Tambacounda et demande sa «libération immédiate.» Le PUR a aussi invité l’ensemble des acteurs politiques du pays, de tout bord que ce soit, à «œuvrer pour des élections transparentes et apaisées pour l’intérêt supérieur de la nation». …
ET REWMI D’IDRISSA SECK POUR PASTEF
Tout comme Rewmi d’Idrissa Seck a été secoué par des rumeurs annonçant son soutien à la liste de Pastef. Cette information a été totalement démentie par Reew Mi à travers son Secrétaire général Matar Seye. « Des rumeurs font état d’un supposé soutien du Parti Reew Mi à la liste de Pastef pour les législatives du 17 novembre 2024. Le Parti Reew Mi dément formellement ces allégations qui ne sont que pures affabulations » souligne le SG de la formation politique du président Idrissa Seck.
LIVRE SUR «LA CASAMANCE AUTONOME…» 4 VENTS DU SENEGAL S’EN LAVE LES MAINS, KARTALA DEPLORE LA TOURNURE
La librairie Aux 4 vents du Sénégal a annoncé hier l’annulation de la cérémonie de présentation du livre « L’idée de la Casamance autonome, Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal », qui était prévue à Dakar, le 26 octobre 2024.Tandis que depuis Paris, les éditions de diffusion Kartala ont aussi décidé d’annuler la présentation de l’ouvrage. Les éditions Kartala ont regretté profondément l’instrumentalisation politique d’un ouvrage scientifique par des personnes qui n’ont pas manifestement pris connaissance de son contenu Le livre de Séverine Awenengo Dalberto, historienne chargée de recherches au CNRS à l’Institut des mondes africains (IMAF) est le fruit dit-on, de vingt ans de recherches rigoureuses menées par une historienne de renom, reconnue par ses pairs au sein de la communauté académique. Il faut noter que l’annonce de la présentation de cet ouvrage avait suscité l’indignation chez certains acteurs politiques notamment l’Alliance pour la République qui estimaient que ce sujet « était déjà dépassé ». Mais aussi, que cela mettra en péril l’unité de la nation sénégalaise. Certains sont allés même jusqu’à regretter le mutisme des nouvelles autorités. Ces derniers ont-elles entendu cette alerte ? En tout cas l’annulation de la présentation du livre donne l’impression que les autorités ont entendu les requêtes de désapprobation de l’ouvrage.
REFORMES BUDGETAIRES CHEIKH DIBA RASSURE LE VICE-PRESIDENT DE LA BANQUE MONDIALE OUSMANE DIAGANA
Dans le cadre des rencontres bilatérales en marge des Assemblées nationales du FMI et de la Banque mondiale, la délégation sénégalaise, conduite par le Ministre des Finances et du Budget, M. Cheikh DIBA a rencontré le 21 octobre 2024, M. Ousmane Diagana, Vice-Président en charge de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale. Cette rencontre a permis d’aborder les priorités stratégiques du Sénégal, notamment l’engagement en faveur de la transparence, illustré par la publication récente du rapport provisoire sur la gestion des finances publiques. À cette occasion, le Ministre des Finances et du Budget a réaffirmé la volonté du gouvernement sénégalais de mettre en œuvre les réformes stratégiques contenues dans le Nouveau référentiel pays : “Sénégal vision 2050” visant à assurer une croissance soutenue et durable, grâce à une meilleure mobilisation des ressources internes et à l’optimisation des dépenses publiques. Il a également souligné l’importance d’améliorer la gestion de la dette pour garantir sa soutenabilité tout en poursuivant les investissements essentiels au développement du pays. Les discussions ont également porté sur les défis énergétiques, notamment la transition vers un mix énergétique durable pour soutenir le développement du pays.
SALAIRE DES ASP LA DIRECTION GENERALE DEMENT TOUTE BAISSE ET MET FIN A CERTAINS CONTRATS
Le mercredi 22 octobre 2024, certaines sources en ligne ont rapporté une prétendue baisse des salaires des Agents de Sécurité de Proximité (ASP). Cependant, la Direction générale de l’Agence d’assistance à la Sécurité de Proximité a formellement démenti cette information dans un communiqué publié hier, affirmant que la mesure évoquée concerne uniquement des cadres sous contrat à durée indéterminée. Il s’agit notamment d’anciens directeurs, conseillers techniques et chefs de division, qui ont été remplacés dans leurs fonctions il y a plus de trois mois mais continuent de percevoir les salaires de leurs anciens postes, en invoquant des droits acquis. Face à cette situation, la Direction générale a proposé à ces cadres une renégociation de leurs contrats, afin que leur rémunération corresponde à leurs nouvelles fonctions. Toutefois, cette proposition a été refusée par les intéressés. En raison de l’impossibilité légale de rémunérer des cadres pour des postes qu’ils n’occupent plus et face à leur refus de renégocier, la Direction générale a pris la décision de mettre fin à leur collaboration, conformément aux dispositions légales en vigueur, renseigne le document. La Direction générale a également réaffirmé sa volonté de rester ouverte au dialogue et à la concertation dans l’intérêt supérieur de ses agents.
INTERSYNDICALE IMPOTS ET TRESOR
Une intersyndicale Impôts et Trésor verra le jour sous peu. C’est la décision issue des concertations menées entre le Syndicat Unique des travailleurs du Trésor (SUTT) et le Syndicat des agents des impôts et domaines (SAID). Selon le communiqué conjoint reçu à la rédaction, les deux entités syndicales engagées dans la défense des droits matériels et moraux des travailleurs de l’Administration fiscale et du Trésor à l’issue de concertations approfondies, ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de mieux représenter et défendre leurs intérêts communs
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 24 OCTOBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Témoin Quotidien, EnQuête, L'As, Yoor-Yoor Bi, Le Quotidien, L'Observateur, Vox Populi, Le Soleil
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 23 octobre 2024.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Présidence de la République :
Monsieur Abdoulaye TINE, Avocat, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Gestion du Patrimoine bâti de l’Etat (SOGEPA-SN), en remplacement de Monsieur El Hadji Seck Ndiaye WADE.
Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires :
Monsieur Samba NDIAYE, Ingénieur en génie Civil, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale des Habitations à Loyer modéré (SN-HLM), en remplacement de Monsieur Moustapha FALL ;
Monsieur Ousseynou FAYE, Architecte urbaniste, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société immobilière du Cap Vert (SICAP)-SA, en remplacement de Monsieur Mamadou FAYE ;
Monsieur Ibrahima THIOYE, Administrateur civil principal est nommé Directeur général de la Société d’Aménagement Foncier et de Rénovation urbaine (SAFRU SA), en remplacement de Monsieur Maissa Mahécor DIOUF ;
Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique :
Madame Mané THIAM, Expert-comptable, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Société nationale La Poste (SN-LA POSTE) en remplacement de Monsieur Lansana SANO ;
Monsieur Oumar WATT est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale Sénégal Numérique (SENUM SA), en remplacement de Monsieur Diégane SÈNE ;
Monsieur Sadikh TOP est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Agence de Presse sénégalaise (SN-APS), en remplacement de Monsieur Moustapha SAMB ;
Ministère des Finances et du Budget (MFB) :
Monsieur Boubacar SOLLY, Docteur en géographie, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Gestion des Infrastructures publiques dans les Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (SOGIP – SA), en remplacement de Monsieur Meissa Ndao WADE ;
Madame Ndèye Fatou FALL, titulaire d’un diplôme d’études approfondies en droit économique et des affaires, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Société nationale de Recouvrement (SNR), en remplacement de Monsieur Pape DIOUF ;
Monsieur Moustapha Camara, titulaire d’un master 2 en ingénierie des systèmes d’information, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE), en remplacement de Monsieur Ciré DIA ;
Monsieur Sidy FALL, Opérateur économique, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Garantie automobile (FGA), en remplacement de Monsieur Mor Dia THIAM ;
Monsieur Momath CISSE, Ingénieur statisticien, est nommé Directeur général Adjoint de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), poste vacant ;
Monsieur Oumar REMY, Expert en Commerce international, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP), en remplacement de Monsieur Oumar NDOYE ;
Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens :
Monsieur Laurent SINA, Consultant en système de management qualité, est nommé Président du Conseil d’Administration du Laboratoire national de référence dans le domaine du Bâtiment et des Travaux publics (LNR-BTP) (ex CEREEQ-SA), en remplacement de Monsieur Dame DIOP ;
Monsieur Youssoupha CISS, Enseignant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale Les Autoroutes du Sénégal (SN-LAS), en remplacement de Madame Ndèye Saly Diop DIENG ;
Ministère de la Santé et de l’Action sociale :
Monsieur Mamadou SANE, titulaire d’un doctorat en Pharmacie, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA), en remplacement de Madame Aïssatou Mbéne Lo NGOM ;
Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :
Monsieur Famara MANÉ, Enseignant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société d’Aménagement agricole des Grandes Vallées rizicoles (SODAGRI), en remplacement de Monsieur Cherif SABALY.
Ministère de la Famille et des Solidarités :
Madame Mame Mbissine NDIAYE, Technicienne Supérieure en commerce international, est nommée Président du Conseil d’Administration de l’Office national des Pupilles de la Nation (ONPN), en remplacement de Monsieur Abdou Aziz NDIAYE."
par Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub
DÉFENDRE LE MÉTIER D’HISTORIEN
EXCLUSIF SENEPLUS - L’idée de l’autonomie, les possibles non advenus et les dettes morales qui en sont issues ne se limitent pas à la Casamance. Les universitaires y ont travaillé et continueront de les interroger
Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub |
Publication 24/10/2024
A l’évidence, ni les auteurs ni ceux qu’ils citent à l’appui de leur condamnation n’ont lu l’ouvrage soumis à cette virulente critique. Il n’est pas étonnant qu’ils ne citent aucun passage de l’ouvrage en question intitulé L’idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, signé par l’historienne Séverine Awenengo Dalberto. Nous espérons que ni le président ni le Premier ministre ne prêteront attention à cette interpellation appelant à des pratiques d’un autre temps : mettre à l’index un ouvrage.
Habitués à la commande politique d’ouvrages de complaisance, les auteurs du communiqué ont certainement pensé que tout le monde partage leur culture de l’obéissance au chef quand il est au pouvoir. Les seuls et rares exemplaires aujourd’hui disponibles au Sénégal y sont entrés dans la valise de l’autrice et dans celle d’Ibrahima Thioub, il y a quatre jours, afin que l’autrice puisse les offrir à certains de ses proches. Les auteurs du communiqué auraient dû, par acquis de conscience, se reporter sur le site de l’éditeur, ne serait-ce que pour prendre connaissance du synopsis de l’ouvrage.
Les idées défendues dans cet ouvrage se construisent depuis des décennies. La première publication de l’autrice sur le sujet date de 2003 dans l’ouvrage collectif « Être étranger et migrant en Afrique au XXe siècle : enjeux identitaires et modes d'insertion » où sa contribution avait porté sur la Casamance. Depuis plus de 20 ans elle n’a cessé de diffuser les résultats de ses recherches sur la question dans les revues et ouvrages scientifiques validés par des instances universitaires d’Afrique et d’Europe. Elle a ainsi récemment écrit l’un des chapitres de l’ouvrage en hommage à Momar-Coumba Diop, paru en 2023 et disponible au Sénégal, qui porte précisément sur les débats autour du statut de la Casamance pendant le processus de décolonisation des années 1950. Ces idées n’intéressent bien sûr pas les contempteurs actuels qui n’ont pas encore lu une ligne de cette œuvre construite sur le long cours.
Même si nous savons qu’il n’est pas d’argument qui tienne contre la mauvaise foi, nous tenons à édifier l’opinion que les questions en débat n’ont rien à voir avec le destin immédiat des organisations et acteurs politiques au Sénégal de quelques bords qu’ils se situent. Il s’agit de la défense de notre métier d’historien.
La lecture des auteurs du communiqué se limite à un mot du titre : autonomie. Parlons-en.
Rien n’a été plus complexe que le processus encore inachevé de la décolonisation de l’Afrique. Nombreuses furent les approches déployées par les théoriciens, les organisations et les combattants du mouvement anticolonial. Au moins trois échelles peuvent être mises en exergue : le local, le territorial et le continental.
L’idée d’un État fédéral africain a nourri l’imaginaire de nombre de militants de la décolonisation. Elle était partie intégrante des possibles les plus investis par des hommes politiques comme Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah, Majhmout Diop, Julius Nyéréré. Des partis s’y sont investis sous des formes multiples à des échelles sous-régionales, au-delà des limites des frontières issues de la mise en œuvre des conclusions de la Conférence de Berlin. Le Rassemblement démocratique africain, le Parti africain de l’Indépendance, le Parti du Regroupement africain sont des plus connus de cette mouvance fédéraliste. Ce premier possible qui n’est pas advenu est en droit clos en 1963 par la décision de l’Organisation de l’Unité africaine qui a déclaré intangibles les frontières héritées de la colonisation. L’idée n’en continue pas moins de vivre dans le cœur et l’esprit de l’Afrique indépendante et ses diasporas dont ils habitent les imaginaires. Le jour où le contexte le permettra, ne seront surpris de sa réactivation que les ignorants ou ceux qui n’ont pas intérêt à sa survenue. Ce qui ne garantit pas son succès mais n’empêche pas non plus que les historiens continuent de l’étudier. Une jeune historienne japonaise vient d’y consacrer une belle thèse publiée sous le titre Nationaliser le Panafricanisme. Tout le monde en conviendra, l’Union africaine n’estimera pas qu’une telle étude conteste sa décision de 1963 et réveille les traumatismes des années 1960.
Ce que ces contempteurs de Séverine Awenengo ignorent est que l’idée de l’autonomie, les possibles non advenus et les dettes morales qui en sont issues et pouvant être mobilisées, à chaque fois que le contexte historique s’y prêtera, ne se limitent pas à la seule Casamance. Les universitaires, les historiens en particulier, y ont travaillé et continueront de les interroger n’en déplaise aux inquisiteurs des temps modernes, aveugles de leurs histoires.
Dans toute l’Afrique à la veille de la colonisation, dans les différents territoires coloniaux, se sont développés des mouvements politiques revendiquant au nom de la spécificité de leur région une autonomie politique, y compris au sein du territoire colonial en quête d’indépendance. Ces mouvements autonomistes ont eu des bases ethniques, religieuses, ou régionales.
Le Sénégal n’a pas échappé à cette logique du bas. Pour rappel, dans les années 1940-1950, nous avons avons l’Union générale des Originaires de la Vallée du Fleuve (UGOVAF), le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC), le Mouvement autonome de Casamance (MAC), le Bloc Démocratique du Ndiambour, le Bloc démocratique du Bawol et l’Union démocratique des Ressortissants du Sénégal oriental (UDRSO), etc. Tous ces mouvements politiques ont produit à l’époque des imaginaires, des revendications identitaires et politiques qui se sont plus ou moins transmis comme mémoires aux générations suivantes. Le processus de décolonisation et les politiques de construction de l’État-nation sur les territoires hérités de la colonisation ont absorbé et intégré dans l’imaginaire national ces expériences locales. La Casamance a connu le même phénomène avec le MFDC de 1949 et puis le MAC. Senghor s’en est servi pour vaincre Lamine Guèye avant de les absorber dans l’UPS section du PRA. Bien sûr cette absorption n’a pas, du jour au lendemain dissous les consciences et mémoires issues de cette expérience. La crise de l’Etat-nation dans ses dimensions économiques, culturelles et politiques, survenue dans les années 1980, ont entraîné un réveil et une réactivation de ces imaginaires par un groupe d’acteurs qui a mobilisé jusqu’au nom du mouvement politique de l’époque de la décolonisation, le MFDC. Cela participe de l’expérience des tensions et douleurs qui partout en Afrique ont accompagné l’idée de construire un État-nation sur le modèle européen dans les territoires hérités du partage de l’Afrique. Le projet de fusionner des États dans une perspective panafricaniste ou de faire dissidence au niveau local ont accompagné partout ce processus.
La construction d’États-nations à l’échelle du continent sur le modèle européen dans les limites des territoires issus de l’intrusion coloniale est le futur advenu du passé. La fabrique de l’État-nation a fonctionné en plein régime dans de très hautes tensions, en tenaille entre les imaginaires légués par les projets panafricains non advenus et les mémoires des « petites patries » situées à l’échelle locale des provinces et régions dont les projets d’autonomie ou d’indépendance n’ont pas prospéré. Ces derniers ont été absorbés dans le projet national avec plus ou moins de réussite par une résolution plus ou moins rapide et aboutie des vives tensions. La connaissance de ces processus historiques, qui n’ont rien à voir avec l’irrédentisme, terme dont les auteurs du communiqué feraient mieux de vérifier le sens, comme celle de leur résurgence est vitale pour résoudre les tensions qui en révèlent l’existence sous des formes diverses et des contenus multiples en Afrique.
Si on ne trouve pas de solutions basées sur des connaissances scientifiquement établies, le mouvement peut à tout moment resurgir du paillasson de la paresse où on a tenté de l’enterrer. N’est-il pas alors du devoir des historiens, de toutes origines, dans le respect des règles de la discipline de travailler à éclairer les pouvoirs publics, pour saisir dans toutes ses épaisseurs cette question, par des analyses ouvrant à de sereines discussions ? Rien n’interdit à un historien d’interroger ces processus et d’écrire l’histoire de ces « futurs non advenus du passé ».
C’est à cela que travaillent les historiens spécialistes de la Casamance depuis des décennies, entre collègues sénégalais et étrangers, y compris les Français qui ont apporté une contribution remarquable à cette recherche au long cours.
C’est à ce travail historien que Séverine Awenengo Dalberto contribue depuis plus de 20 ans qui n’ont rien à voir avec l’arrivée au pouvoir de Diomaye-Sonko ou la défaite de Ba-Sall. Il se poursuivra au-delà du destin des régimes politiques. Séverine Awenengo Dalberto n’est ni militante ni agent de qui que ce soit. Son ouvrage bâti sur une solide documentation archivistique et documentaire et d’une vaste enquête de terrain au long cours a avancé des thèses solidement argumentées. Ces thèses exposées dans l’ouvrage ne relèvent pas d’une vérité religieuse. On ne peut qu’inviter à les discuter mais le préalable est d’abord d’en prendre connaissance par la lecture de l’ouvrage ou au moins du synopsis sur le site de l’éditeur. Pour vous convaincre qu’il s’agit juste d’un procès d’intention qui lui est intentée par le SEN de l’APR et les dits « certains journalistes », nous vous citons le dernier paragraphe de la conclusion de l’ouvrage :
« Faye et Sonko incarnent sans aucun doute un espoir de changement pour l’ensemble des Sénégalais qui les ont portés au pouvoir, et plus singulièrement pour les populations qui vivent dans les trois régions qui constituent aujourd’hui la Casamance. Cependant, la réelle décolonisation de la Casamance, et donc du Sénégal, ne passe sans doute pas par le « rush du sud vers le nord » évoqué par Joseph Coly en 1968, et que pourrait représenter pour les Casamançais la réussite de Sonko, ni par une indépendance de la région. Comme ailleurs dans les sociétés postcoloniales, cette décolonisation engage plus fondamentalement la mise à plat, la reconnaissance et la réparation de ce que le moment colonial a produit de fantasmes, de dettes morales et d’inégalités, afin que les futurs non advenus du passé puissent être définitivement fixés, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas plus considérés, en conjoncture de crise, comme le lieu d’accomplissement de la justice et de l’émancipation ».
L’autrice de cette conclusion peut-elle être, en toute bonne foi, condamnée par le tribunal inquisitorial du SEN de l’APR, au nom d’une prétendue instrumentalisation dans un complot visant le Sénégal ?
Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub sont Historiens – UCAD.