SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 novembre 2024
CES CONTRAINTES QUI PLOMBENT LA FILIÈRE ARACHIDIÈRE
À Ziguinchor, l'usine historique n'a collecté que 3500 tonnes de graines lors de sa dernière campagne, un chiffre dérisoire face à une production régionale abondante. La concurrence étrangère, principalement chinoise, asphyxie l'industrie locale
Le volume de collecte des graines d’arachide par l’usine Sonacos de Ziguinchor ne cesse de chuter d’année en année. La faute à une concurrence des exportateurs étrangers qui ont une véritable main mise sur le marché de la commercialisation. Aujourd’hui la filière arachide est dans une situation plus qu’alarmante dans la partie sud du pays. La Sonacos, seule industrie qui peut absorber la production, peine à atteindre ses objectifs de collecte.
Les huiliers de Ziguinchor ont vécu il y a deux ans l’une des pires campagnes de commercialisation arachidière. L’usine n’avait collecté que 3500 tonnes de graines d’arachide ajoutées aux 5500 tonnes recueillies à Kolda, la région sud avait elle seule engrangé la moitié du volume de collecte nationale. « Très insuffisant » avaient déploré les huiliers. Pourtant, avec la bonne production arachidière fruit d’un bon hivernage dans la région, les producteurs continuent à vivre des difficultés. Les écueils sont nombreux.
La concurrence des exportateurs étrangers suscite souvent l’ire des travailleurs de la Sonacos qui craignent pour leurs emplois. La matière première exportée, l’usine peine à atteindre son volume de collecte normal, ce qui contraint les travailleurs de l’usine à n’être actifs que quelques mois seulement. Récemment en tournée à Ziguinchor le Directeur Général de la Sonacos Abdou Ndane Diagne a souligné avoir identifié les problèmes majeurs de la campagne en rencontrant les différents acteurs. « La présence des Chinois, nous l’avons constatée. Nous n’avons pas peur de la concurrence et nous sommes capables d’aller au-delà de ce que nos concurrents sont capables de faire » a-t–il déclaré avant de juger inadmissible et inacceptable que la production se retrouve exportée sans valeur ajoutée.
« Il est inadmissible qu’un pays finance et subventionne une production et que cette production se retrouve exportée sans valeur ajoutée ni création d’emplois. Ces étrangers ne créent aucun emploi dans ce pays, ils n’ajoutent aucune valeur sinon ils transfèrent les subventions de l’Etat que nous avons déjà mises dans ce secteur. Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal a relevé le niveau de subvention de cent à cent vingt milliards de francs CFA. » a-t–il laissé entendre, non sans souligner les tâtonnements et autres flottements des précédentes campagnes. Si les Opérateurs Privés stockeurs agitent souvent la lancinante question du financement et de la dette (celle-ci a été ailleurs largement épongée par les nouvelles autorités qui ont réglé une grande partie de la dette, les producteurs eux, ne sont pas souvent emballés par le prix du kilogramme fixé par les autorités. A Ziguinchor, la bonne production arachidière contraste souvent avec le grand nombre de difficultés qui affectent la filière qui reste tout de même très demandée.
LA SONACOS, UNE SOCIÉTÉ MYTHIQUE À L'AGONIE
Cette usine qui fournissait jadis la meilleure huile d'arachide au monde a vu son histoire basculer avec la privatisation de 2000. Réduite aujourd'hui à 50 employés contre 2800 à son apogée, elle tente une renaissance
Née dans les années 1935/37 à la veille de la Seconde guerre mondiale, l'usine de réception de Lyndiane alors appelée Société de décorticage (Sodec) était sous la gérance française. A cette époque, elle avait non seulement la vocation d'acheter l'arachide en coque aux nombreux producteurs sénégalais, de la transformer sommairement, mais aussi et surtout, elle l’exportait en France. Puis, la direction (française) de la Sodec a alors décidé de relancer le système de transformation des graines en huile. Elle importa les machines et la technologie nécessaires à cette option à caractère industriel. La qualité de l’huile produite qui en avait fait un produit d’exportation prisé comme son label de meilleure huile traitée dans le monde et sa valeur ajoutée parce que classée parmi les produits exportés, ont fait les beaux jours de l’entreprise. Produite et identifiée au Sénégal, il n’en demeure pas moins que sa vente dans notre pays était difficile, vu sa cherté et la faiblesse du pouvoir d'achat, l'approvisionnement du marché local était difficile. Pour y remédier, l'entreprise importait d'autres qualités d'huile, dont l’huile de soja, pour permettre aux consommateurs sénégalais, d'être ravitaillés selon leurs bourses et leur pouvoir d'achat.
A cette époque, l'usine réceptionnait 1500 à 1600 t/ jour et en moyenne 250 mille tonnes par an. En termes d'emplois, le personnel comptait en moyenne 1000 travailleurs dont 800 permanents et 2000 saisonniers. Ce taux d’emploi résorbait à peu près 30 % du gap du sous emploi dans le centre du pays.
Chaque année après la récolte, les nombreux ruraux qui migraient en ville à la recherche de travail se tournaient vers la Sodec où ils étaient très souvent employés comme saisonniers durant toute la saison sèche.
En 1977, sous la présidence de L. S. Senghor, l'État décide alors de racheter l'entreprise et d'en faire une société nationale. Cette acquisition offrait non seulement une stabilité sociale et le maintien de son équilibre économique, mais surtout une stratégie pour résoudre ses besoins politiques surtout électoraux dans une entreprise considérée comme la vache laitière de millions d'individus résidant au moins dans les quatre (4)régions implantées dans le centre. L'usine est alors rebaptisée Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (Sonacos). Elle est confiée à un proche du Premier ministre d’alors, Abdou Diouf, Abdoulaye Diop a été le premier directeur général sénégalais de l'entreprise. Les choses allaient bien pendant de nombreuses années, de la réception des graines, à la transformation. Le niveau d’emplois a connu de grands moments. Seule unité de transformation sur l'étendue du territoire national, sans concurrent direct ou indirect, l'usine transformait, mais achetait aussi une production uniquement réservée à l'exportation et siégeait au Comité national interprofessionnel de l'arachide (Cnia) où elle participait à la fixation des prix destinés aux producteurs. 2000,
Une année où tout chamboule à la Sonacos
Pour la majeure partie des travailleurs de la SONACOS, c'est au cours de la première alternance politique au Sénégal qui a eu lieu en 2000, que les difficultés ont commencé. La décision prise par le président Wade de privatiser la société au profit d’un certain Jabert, a sonné comme une alarme. Cette privatisation de la Sonacos, comme l’avaient prédit une grande partie du personnel de l’usine et des partenaires, a engendré des tensions jamais vécues pendant plus de 40 ans. A la diminution de la capacité de réception s’ajoutent les bons impayés. La production se réduit sensiblement. Certaines machines tombées en panne ne sont pas réparées pour faute de pièces de rechange. Et la société de manière générale tend vers la faillite.
Avec l'arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, aucun changement d'envergure n'a été opéré. Face à un marché extérieur imposant qui lui réduit depuis quelques années déjà ses chances en termes de réception, la Sonacos s'enfonce de plus en plus. Aujourd'hui, elle peine à collecter une production de 30 mille tonnes. Et obligée de se départir de ses charges salariales, elle ne se contente que de 50 employés environ.
La Sonacos est-elle sur la voie de renaître de ses cendres ?
Restée ces derniers mois sans activités, compte tenu de l’énorme déficit en matière première auquel il faut ajouter la vétusté de ses machines, la Sonacos réduisait drastiquement ses capacités de production d'huile. Est-elle en mesure aujourd’hui de renaître de ses propres cendres ? C'est en tout cas la question que tous ses travailleurs et partenaires se posent. Avec l'arrivée du Président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir et, le nouveau directeur général Ndane Diagne qui assure que le redémarrage opérationnel des unités est imminent, les travailleurs espèrent donc.
Dans l'entreprise industrielle de Dakar (EID) les activités de raffinage ont repris et vont se poursuivre dans les usines de Diourbel, de Louga, et dans celle de Ziguinchor. A Kaolack, cela se fera d'ici mi-novembre. Sur le terrain, les travaux de fin de campagne ont débuté sur tout le territoire national et se poursuivent dans les régions de Kaolack et de Kaffrine. Histoire de rencontrer les producteurs et opérateurs pour permettre à la société d'entrer dans ses prévisions et d’absorber l'intégralité de la production en matière première requise pour mener ses opérations industrielles.
Pour l’heure, le budget prévu pour la réhabilitation infrastructurelle et matérielle de la Sonacos est inconnu. La Sonacos se dit prête à se retourner vers ses partenaires financiers afin de disposer du maximum de ressources pour le renouvellement de son parc et l'augmentation de sa capacité de production à tous les niveaux au sein de ses unités. Selon son directeur général, ces opérations sont précédées par le recrutement, l'embauche et la réhabilitation de certains membres du personnel pour avoir les ressources nécessaires de remise en service, surtout pour la relance des activités de l'usine partout au sein de ses annexes disséminées dans différentes régions du territoire national.
UNE FILIÈRE EN QUÊTE D’UN SECOND SOUFFLE
De culture ancestrale à pilier économique, l'arachide traverse aujourd'hui une crise profonde dans son bassin historique. Depuis le désengagement de l'État en 2000 et l'arrivée massive des acheteurs chinois, le secteur s'enfonce dans le chaos
La culture de l’arachide a été et reste encore importante dans le bassin arachidier qui couvre l’ouest et le centre du pays. Dans ces zones, près des trois quarts des exploitations familiales s’adonnent à cette activité agricole et l’arachide est leur principale source de revenus. Elle occupe une place importante dans le régime alimentaire des familles et ses sous-produits (fanes) sont utilisés à nourrir le bétail. Avec le désengagement de l’Etat à partir de 2000, la filière traverse une crise profonde, caractérisée par une anarchie dans la commercialisation des graines. L’ouverture du marché aux exportateurs étrangers notamment les Chinois a contribué à ce désordre. Conséquence : les unités locales de transformation peinent à collecter suffisamment de graines. Ce qui les plonge dans d’énormes difficultés.
La culture de l'arachide est très ancienne au Sénégal. Introduite par les Portugais au 17ème siècle (1659), elle était une « culture de case », c’est-à-dire pour la consommation, sans commercialisation Le choix de la culture de la graine d’arachide au Sénégal parle colonisateur français, au 19ème siècle, tient au fait qu’à partir de 1820, la métropole découvre progressivement l’utilité de l’arachide en tant qu’apéritif, aliment de bétail et source de matière grasse (huiles, savon). L’arachide devient ainsi rapidement une économie de substitution et les colons lui donnèrent le nom d’ « Or du Sénégal »
Sa culture de l’arachide est entièrement pluviale et traditionnelle et demeure importante dans toutes les régions du pays. Mais l’essentiel de la production destinée au marché provient de la partie centrale du pays communément appelée bassin arachidier (régions de Louga, Diourbel, Thiès, Kaolack et Fatick, où elle occupe 45 à 60 % des terres cultivées et une partie de la Casamance.
La filière de l'arachide rencontre d'énormes contraintes freinant sa productivité. Pour rappel, le Sénégal a connu une sécheresse assez marquante en 1970 qui a entrainé une baisse de la productivité. Depuis lors, les pouvoirs publics mettent en place des politiques pour la relance du secteur. La baisse de productivité s'explique par la mise en place de politiques successives « instables » : suppressions de tarifs préférentiels, alignement des prix au producteur sur les cours mondiaux, intervention de l’Etat puis libéralisation de la filière, endettement des producteurs, perturbations climatiques, dégradation des sols et du capital semencier, réduction des surfaces cultivées en arachide, difficulté d’accès aux intrants (semences-engrais produits phytosanitaires), absence de renouvellement et d’entretien du matériel agricole qui est vétuste.
60 à 70% de la production arachidière est vendue par les canaux formels. Les trois grands huiliers industriels sont SUNEOR, NOVASEN, et CAI Touba et sont orientés vers l'exportation.
Les prix aux producteurs sont uniformes sur l'étendue du territoire. Ils sont fixés durant la période de commercialisation (octobre à avril) par le gouvernement et le Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (CNIA). Environ 30 à 40 pour cent des arachides produites au Sénégal sont vendues par canaux informels. Dans ce cas précis, les producteurs peuvent vendre les arachides à tout moment de l'année. Ils sont généralement inférieurs au prix du secteur formel.
La transformation artisanale fournit de l’huile et les tourteaux (pour la consommation animale) aux ménages et villes secondaires. L’huile de fabrication artisanale est jugée de qualité inférieure par rapport à l’huile des canaux formels. Depuis 2014, la Chine s’est positionnée comme un grand importateur de graines. Les Chinois proposent d’acheter les graines d’arachide à un prix plus élevé que celui pratiqué sur le marché sénégalais.
Les producteurs leur cèdent volontiers alors leur production au détriment des industriels locaux. Ces derniers ont souvent des difficultés à s’aligner sur ces prix et se retrouvent dans l’incapacité de s’approvisionner en arachide en quantité suffisante.
Sidy Ba, porte-parole du CNCR : «Depuis la libéralisation de la filière, les choses vont de mal en pis»
« Depuis la libéralisation de la filière, les choses vont de mal en pis. On a constaté beaucoup de couacs sur le plan de la production, de la commercialisation et de la transformation de l’arachide ». Ces propos sont de Sidy Ba, porte-parole du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (Cncr) qui a été joint au téléphone par la rédaction de Sud quotidien. « Pour ce qui est de la production, la mauvaise qualité des semences et la baisse de la fertilité des terres sont à l’origine des mauvais rendements. La reconstitution du capital semencier a été toujours un problème. Il y a le manque de moyen de l’Isra (Institut sénégalais de recherche agricole) qui doit produire des semences de pré base. Le capital semencier de l’arachide est estimé à 150 mille tonnes mais ces 150 mille tonnes ne sont jamais produites », a-t-il relevé. Concernant la commercialisation, il a fait remarquer que depuis l’ouverture du marché aux étrangers, il y a beaucoup d’anarchie. « Le système n’est pas très organisé et la structure qui était censée accompagner l’organisation de la commercialisation à savoir le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) n’est pas tellement à la hauteur. Il n’a pas les moyens. Les huiliers qui sont dans la transformation sont laissés pour compte Les usines qui sont là ne peuvent pas concurrencer les étrangers qui exportent les graines », a-t-il souligné. Selon M. Ba, ces problèmes méritent de grandes réflexions et concertations afin d’apporter des solutions. « Il faut de grandes concertations dans le secteur des semences, de la fertilité des sols, dans le domaine de la transformation de l’arachide. Je pense qu’il faut soutenir les unités de transformation notamment Sonacos. Il faut aussi accompagner les organisations professionnelles agricoles et les inciter à se regrouper en coopérative. Il faut également faire la promotion de l’arachide du Sénégal et ne pas promouvoir les huiles importées », suggère-t-il. De manière globale, il invite l’Etat à organiser les assises sur le secteur agricole afin de redynamiser la filière.
74 964 NOUVEAUX BACHELIERS DEJA ORIENTES, SELON LE MESRI
Selon Abdourahmane Diouf, « ce mardi 22 octobre 2024 (hier, Ndlr), 100% des bacheliers qui en ont fait la demande ont été orientés, suivant la volonté du Gouvernement de maintenir une admission universelle dans les universités publiques »
74 964 nouveaux bacheliers ont déjà été orientés dans les universités publiques. L’annonce est du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf. « Sur un total de 78.246 candidats admis, les bacheliers ayant effectivement fait une demande, sont au nombre de 74.964. Les bacheliers ayant reçu au moins une proposition sont au nombre de 74.964, soit 100% des demandeurs », indique un communiqué dont nous avons reçu copie hier, mardi 22 octobre.
Selon Abdourahmane Diouf, « ce mardi 22 octobre 2024 (hier, Ndlr), 100% des bacheliers qui en ont fait la demande ont été orientés, suivant la volonté du gouvernement de maintenir une admission universelle dans les universités publiques ». Il faut dire que le processus d'orientation des nouveaux bacheliers de la session de juillet est bouclé. Il ne reste que celui des bacheliers de la session de remplacement. « Les 208 bacheliers de la session de remplacement d'octobre sont invités à s'inscrire sur la plateforme Campusen entre le 28 octobre et 10 novembre 2024 pour leur orientation », a fait savoir le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
KEEMTAAN GI – HYPOCRISIE
Il parait que des esprits chagrins, qui ne digèrent toujours pas leur cuisante défaite de mars dernier, s’offusquent contre « l’enjaillement » du weekend dernier dans l’enceinte de Dakar Arena. Selon leur grille de lecture, Oscar Sierra ferait mieux de se préoccuper du sort de la population de Bakel. Bien entendu, pendant que des jeunes tombaient sous les balles des forces de défense et que d’autres étaient embastillés dans les prisons du pays, ces censeurs constipés s’enjaillaient. Ça, c’est notre très charmante et décapante hypocrisie. Vous en doutez ? Prenez n’importe quel roman de la grande dame des lettres sénégalaises, Mme Aminata Sow Fall, vous y découvrirez un pan de la société sénégalaise. Dans presque toutes ses œuvres, celle que l’on présente comme la grande royale des lettres porte un regard critique sur une société sénégalaise en pleine mutation dont elle dénonce l’hypocrisie. Et sans porter des œillères, on peut prétendre que nous sommes une société foncièrement sournoise et malhonnête. La discrétion, ce n’est pas dans l’ADN du Sénégalais. Il faut que tout le monde soit au courant de leurs bonnes actions nullement désintéressées. La misère à l’œil nu est toujours offerte à voir jusqu’à saturation. Poussant l’ostentatoire à l’extrême, certains de ces généreux messieurs et dames mettent en contribution les médias. Des néo-opposants ont ainsi quitté la capitale pour aller secourir les victimes des crues dévastatrices. Dans leurs bagages, une équipe de journalistes et d’influenceurs qui a pu couvrir leur accrochage avec les forces de défense. Leur objectif était d’exposer la misère de ces sinistrés. Dans ce charmant pays des paradoxes, ils sont tous dans ce voyeurisme de mauvais goût. Politiciens en manque de visibilité, directeurs d’établissement public etc. Ils offrent d’une main et reprennent de l’autre. Parmi ces généreux bienfaiteurs, on trouve en première ligne de charitables organisations non gouvernementales (ONG). Elles sont les plus visibles quand il s’agit d’exposer la misère des gens. Des pratiques que l’on ne voit, hélas, qu’en Afrique. Quand l’Occident cache ses miséreux, on les expose en terre africaine. Tout cela aurait été bien apprécié si ces âmes charitables ne faisaient pas montre d’une grotesque mise en scène qui frise la supercherie. D’ailleurs, tout est hypocrisie dans ce pays. C’est devenu une de nos « Sénégalaiseries ». Les victimes des crues dévastatrices ont certes besoin de l’assistance de la population, mais n’exigent pas à ce que leurs misères soient exposées. De la pudeur ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
ARMEE UN NOUVEAU PATROUILLEUR «LE CAYOR » POUR LA MARINE
La montée en puissance de la Marine lancée sous l’ancien régime continue. Après les navires « Walo » et « Niani », le Cayor complète la série de patrouilleurs lance-missiles OPV 58S (Offshore Patrol Vessel) acquis par la Marine nationale. Doté d’équipements et de technologies modernes, ce patrouilleur Cayor, affiche une longueur de 62,82 mètres et une largeur de 9,5 mètres, pour un déplacement de 735 tonnes en pleine charge. Il dispose d’une autonomie de 25 jours en mer pour 40 personnes, avec une distance franchissable de 10 milles nautiques, soit 22 000 kilomètres. Le Cayor a été baptisé hier par le Président de la République. Une étape clé dans le renforcement des capacités de notre marine nationale. Ce navire de dernière génération est doté des technologies les plus récentes pour relever les défis sécuritaires actuels. Le chef de l’État a félicité chaleureusement la marine nationale et l’ensemble des forces armées sénégalaises pour leur engagement exemplaire et leur professionnalisme. Grâce à leur dévouement, le Sénégal peut faire face à des menaces telles que la pêche illicite, l’immigration irrégulière, et garantir la sécurité de nos ressources halieutiques, ainsi que de nos installations pétrolières et gazières offshore. Ce nouveau patrouilleur incarne la volonté de notre pays de protéger ses intérêts vitaux et d’affirmer sa souveraineté sur ses eaux. La marine nationale, avec son courage et sa détermination, reste la sentinelle de notre souveraineté maritime
CRIMES CONTRE L’HUMANITE MACKY SALL, L’EXIL OU LA PRISON ?
Durant ses 12 ans de règne à la « Mobutisme », le président Macky Sall n’aurait jamais pensé que son pouvoir n’est pas éternel ! En tout cas, il risque de subir les mêmes épreuves qu’il avait infligées à Karim Wade : l’exil ou la prison ? Après avoir été contraint de quitter le pays pour Qatar (Doha), Karim Wade dirigeait son parti (Pds) via WhatsApp. A un moment donné révèle « Le Témoin » quotidien, le fils de l’ex Chef de l’Etat Abdoulaye Wade voulait regagner le Sénégal, quitte à passer par la Mauritanie pour aller se réfugier directement à Touba. Informé de subterfuge de nature à troubler l’ordre, le président Macky Sall avait fait brandir l’arme de la contrainte par corps relative à l’amende de 138 milliards cfa à laquelle Karim Wade a été condamné en 2016. Aujourd’hui, l’ancien président Macky Sall est confronté à cette même situation depuis son exil de Marrakech (Maroc). Et son cas est pire que celui de Karim Wade puisqu’il est accusé de crimes contre l’humanité (80 morts). Des soupçons de détournement de fonds et d’enrichissement illicite planent aussi sur sa personne immensément riche. D’ailleurs rappelle « Le Témoin », une plainte a déjà été déposée en France contre Macky Sall et une demande d’enquête a été soumise à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Une chose est sure, le président Macky Sall battra campagne via WhatsApp lors de ces prochaines élections législatives 2024.
DISPARITION DE GÜLEN AUX USA MADIAMBAL DIAGNE AUX OBSEQUES…
Bloqué à l’aéroport de Diass pour une histoire de passeport diplomatique inexistant, le turbulent journaliste Madiambal Diagne a finalement quitté Dakar pour le Canada. A partir d’Ottawa, l’ancien président du Conseil d’administration de la défunte école sénégalo-turque « Yavuz Selim » s’est rendu aux Etats Unis d’Amérique (Usa) pour assister aux obsèques de l’Imam Fethullah Gülen Hocaefendi. Ce grand chef religieux turc est décédé le lundi 21 octobre, à l’âge de 83 ans, aux Etats-Unis, où il s’était exilé suite aux persécutions du président Tayyip Erdogan. Dans son discours funèbre, Madiambal Diagne dit ce que la disparition de l’Imam Hocaefendi une grande perte pour l’humanité, pour la Umma islamique « Hocaefendi était un prédicateur turc réfugié aux États-Unis et pourchassé par le régime de Tayyip Erdoğan. C’est quelqu’un qui a été connu pour son humanisme, il a été connu pour sa vocation d’enseignant, sa vocation d’éducateur. Il a développé à travers le monde le réseau Hizmet, qui est un réseau international de solidarité et d’entraide » a-t-il reconnu à l’endroit du défunt. Pour Madiambal Diagne, ce réseau Hizmet a également eu des ramifications dans le domaine de l’éducation, ce qui a permis au Sénégal d’implanter les écoles Yavuz Selim, qui ont connu un grand succès, que tout le monde a pu observer dans ce pays « C’était un fleuron de l’éducation nationale au Sénégal, un fleuron qui avait permis aux jeunes Sénégalais d’avoir une éducation de qualité. Cette école avait une réputation, non seulement au niveau national, mais également au niveau international » a déclaré le directeur général du groupe Avenir Communication à l’occasion des obsèques de son défunt ami Fethullah Gülen Hocaefendi « J’avais des relations personnelles très approfondies avec Hocaefendi. J’avais l’habitude de le rencontrer dans sa retraite en Pennsylvanie, aux États-Unis, et il me faisait l’amitié de me convier à des échanges. J’avais noté son caractère, ou bien son éclectisme, et surtout son intérêt pour le Sénégal, et notamment pour les enseignements de Serigne Touba, des enseignements auxquels il se sentait très proche » a rappelé Madiambal Diagne depuis les Usa.
LIVRE SUR L’IRREDENTISME EN CASAMANCE, L’APR INTERPELLE SONKO ET DIOMAYE
L’ouvrage annoncé en dédicace le 26 octobre prochain intitulé sur « l’idée de la Casamance autonome, Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal » installe déjà la polémique. Les Apéristes à travers leur Secrétariat exécutif national (SEN) interpellent directement le président Diomaye Faye et le Premier ministre sur leur mutisme d’un ouvrage qui risque de réveiller un traumatisme que les Sénégalais croyaient avoir dépassé. « Ce livre, que certains qualifient de pamphlet irrédentiste, défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance. Le mutisme des nouvelles autorités sur la question est particulièrement troublant. En effet, pourquoi, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, garant de l’unité nationale garde-t-il un silence, qui de plus en plus, résonne comme un soutien tacite à ces thèses mettant en péril l’unité nationale ? Pourquoi le Premier ministre Ousmane Sonko, qui se dit défenseur de la justice et de l’unité nationale n’a-til pas publiquement condamné ce livre ? » indiquent les partisans du président Macky Sall. L’Alliance Pour la République dénonce avec force, ce silence assourdissant des nouvelles autorités qui semblent cautionner ces idées sous couvert d’une complicité passive et estime, que dans ce cas précis, ne rien dire revient à encourager indirectement des idées qui s’inscrivent en faux contre l’intégrité de la République et qui mettent en péril la cohésion nationale.
PAS DE DIMINUTION DES BOURSES
La rumeur sur une diminution des bourses des étudiants n’est pas fondée. Le ministre de l’Enseignement supérieur Dr Abdourahmane Diouf est monté au créneau pour démentir une telle information qu’il juge dénuées de tout fondement. Les mêmes rumeurs ont fait aussi état de la possibilité de non-paiement des « rappels » des étudiants. Selon le ministre à travers un communiqué, il n’a jamais été question pour le Gouvernement d’envisager une telle mesure. Tous les boursiers percevront leur allocation à la hauteur des montants fixés par les textes en vigueur. D’ailleurs le ministre révèle que les paiements des « rappels » dans leur seconde phase ont démarré depuis le lundi 21 octobre 2024 dans l’après-midi. Tous les étudiants concernés recevront leur paiement dans les jours à venir, conformément au principe retenu de la progressivité. Pour les étudiants inscrits tardivement dans les différentes universités, un paiement sera programmé prochainement. La commission des bourses étrangères se réunira dans le courant du mois de novembre 2024 pour traiter tous les dossiers en instance ainsi que les nouvelles demandes.
SUICIDE D’UN «AGENT» LE MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES REAGIT ET FAIT DES REVELATIONS
Dans un communiqué publié ce mardi 22 octobre, le Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères (MIAAE) a annoncé, ce matin, avec une « vive émotion et une grande tristesse » le décès tragique de Ibrahima Ndiaye. L’incident, survenu à la suite d'une chute depuis le 17ème étage de l'immeuble FAHD à Dakar, a profondément bouleversé l’institution et ses anciens collègues. Selon le communiqué du ministère, Ibrahima Ndiaye, qui avait un temps servi comme agent contractuel au sein du ministère, n’y était plus lié administrativement depuis cinq ans, en raison du non-renouvellement de son contrat. Toutefois, il entretenait des « liens amicaux » avec certains de ses anciens collègues et continuait de fréquenter régulièrement l’immeuble FAHD, où se trouve la Direction générale de l’assistance aux Sénégalais de l’Extérieur. Les autorités compétentes ont ouvert une enquête afin de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cette tragédie. Le ministère a exprimé sa confiance quant aux conclusions de cette enquête. En ces moments difficiles, le MIAAE a tenu à présenter ses « sincères condoléances à la famille de Monsieur Ndiaye, ainsi qu'à l'ensemble des collaborateurs qui l'ont connu ». Le ministère adresse également ses pensées à tous ceux affectés par ce drame et prie pour « le repos de son âme »
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 23 OCTOBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Témoin Quotidien, EnQuête, Libération, Le Soleil, Yoor-Yoor Bi, L'As, L'Observateur, Le Quotidien, Vox Populi
Des cours aux lycéens de Rosso aux rencontres avec les grands de ce monde, leur parcours défie l'ordinaire. Une histoire d'amour et d'engagement racontée par celle qui fut de tous les combats aux côtés de Makhtar : son épouse Raymonde Fadhila Mbow
Le texte suivant est de Madame Raymonde Fadhila Mbow, épouse d'Amadou Makhtar Mbow, extrait du livre "Amadou Mahtar Mbow, Une Légende à Raconter – Entretiens avec un Éclaireur du Siècle", publié aux Éditions Karan en 2021 par Mahamadou Lamine Sagna.
Puisque la parole, lorsqu’elle est bonne en remontant vers la bouche, se charge d’humeur allègre et engendre d’autres paroles qui créent la vie ou la fortifient, je ne me priverai pas en ces entretiens, de raconter. Mahtar avec les mots miens…
C’est à Paris, en novembre 1950 que nous nous sommes rencontrés dans un amphithéâtre de la Sorbonne pendant un cours d’histoire du Professeur Marou. Cet endroit vétuste et austère manquait totalement de charme. Mahtar était au premier rang, juste en face du professeur et moi plus haut vers le septième rang… Tout le monde le sait, pendant certains cours, en l’occurrence ceux qui nous passionnent, les regards, survolent la salle, volent les visages, les mots des uns et des autres. Mon attention était attirée par un étudiant noir, qui me paraissait plus attentif et plus réactif que les autres. Etait-ce parce que nous étions les deux seuls noirs de l’auditoire, était-ce parce qu’il m’avait l’air d’en savoir un bout, toujours est-il qu’à la sortie du cours nous avons échangé quelques mots. Sans doute anodins, au début, généralement le « d’où viens-tu ? » « Où habites-tu ?” Ainsi commença une belle et longue histoire dont vous suivez encore le déroulement.
Mahtar dégageait une sorte d’aura que j’ai attribuée au début à sa soif d’apprendre et à sa passion pour l’histoire, dont il avait décidé de faire sa profession. Mais plus tard j’ai compris que cette aura lui provenait de son enfance choyée, heureuse et studieuse, entre un père aimant et fier et une tante, - ainsi désigne-t-on les épouses d’un père polygame - qui, n’ayant pas eu d’enfant, lui a consacré toute son affection, et plus encore après la perte prématurée de sa mère. Fara, son père lui a donné le goût du travail bien fait, de l’exigence envers soi-même, du courage devant l’adversité, la connaissance des vertus des plantes et les soins des animaux domestiques.
Son père, sa mère et sa tante lui ont inculqué les valeurs familiales qui feront de l’enfant un honnête homme respectueux de tous les membres de sa communauté. Tous trois lui ont montré l’exemple de bons croyants. En retour, Ndiaga (surnom de Mahtar) a toujours voué un culte à sa tante et parle d’elle avec tendresse et gratitude.
Mahtar cultivait tout aussi le goût de l’élégance pendant nos années de fac. Il était superbe dans une veste en velours beige, très bien coupée avec un foulard assorti. A la fois serein et enjoué avec des convictions politiques et sociales très documentées parce qu’il lisait beaucoup. Il était très à l’aise dans les milieux intellectuels comme dans les milieux populaires et savait se faire des amis, mais hélas aussi des ennemis que ses indéniables qualités et ses idées dérangeaient. Je me suis vite rendue compte qu’il était responsable et mature, et il me semblait si différent des autres garçons, du genre fils à papa, que je fréquentais...
….. Ne me rappelez pas mes doutes lorsque je devais aller vivre avec lui en Afrique. Eh oui, j’ai eu des doutes, des interrogations et même des craintes, mais dans ma famille nous avons tous été bercés par des chansons et des contes qui nous rappelaient nos origines africaines. On se glorifiait de l’histoire de l’oncle Benito, capitaine de vaisseau, qui avait fait un voyage en Ethiopie, seul pays indépendant d’Afrique à l’époque et qui ambitionnait de développer les relations avec Haïti, seule république noire indépendante dans le monde. Il avait aussi écrit un livre sur les colonies d’exploitation en Afrique dans lequel il décrivait l’histoire d’un village au Sénégal. On parlait aussi de son air triste parce qu’il avait laissé un secret d’alcôve à Addis Abeba.
…Parlant d’Afrique, nous avons vécu en Mauritanie, au Maroc et au Sénégal. Nous sommes d’abord allés en Mauritanie. Après notre mariage en 1951, à la fin de nos études à la Sorbonne, nous avons donc été affectés au Collège de Rosso puisque l’autorité coloniale avait décrété que Mahtar, mon futur mari, indépendantiste convaincu, n’étant « corruptible ni par l’argent, ni par les femmes », était indésirable au Sénégal.
Ce séjour d’environ 3 ans a été marqué par de belles rencontres avec nos collègues, nous étions les deux seuls professeurs noirs avec nos élèves adolescents, turbulents parfois, mais qui nous faisaient confiance et nous admiraient.
…Le Sénégal était le pays d’ancrage donc celui où nous revenions le plus souvent. L’un des moments que je tiens jalousement conservé dans ma mémoire c’est l’accueil du père de Mahtar à Louga lors de ma première visite. Dès que je suis descendue de la voiture il m’a ouvert les bras en disant ‘“ma fille, ma fille” avec une tendresse inexprimable. Je n’oublierai jamais le regard plein de bonté de mon beau-père, impressionnant par sa taille et dans son boubou immaculé. Il montrait qu’il avait accepté le choix de Mahtar et voulait attirer les bénédictions divines sur notre mariage.
Au Maroc nous avons bénéficié de l’amitié de Sa Majesté le Roi Hassan II et de la famille royale. Le peuple marocain a toujours estimé Mahtar et soutenu son combat. J’ai eu l’honneur et l’immense responsabilité d’accueillir la fille du roi qui a suivi un stage à l’Unesco après son bac. …Nous y avons côtoyé des sommités internationales, telles que Neil Armstrong, l’homme de la lune, Kissinger, Monseigneur Gantin, les présidents Senghor et Ahidjo, Maurice Druon, etc. Les sessions étaient des moments intellectuels enchanteurs mais aussi un régal gastronomique.
Ah oui, l’on pourrait se demander comment pouvions-nous conserver une vie familiale tout en répondant à toutes ces obligations. En effet, dès l’annonce de la nomination de Mahtar au poste de Sous-Directeur Général pour l’Education à l’UNESCO en 1970, je me suis mise à réfléchir à ce que serait désormais notre vie familiale à Paris. Nous avons élaboré un agenda où une place de choix était réservée aux enfants. Ils étaient de jeunes lycéens, avec des problèmes d’acceptation de ce nouvel environnement. Nous tenions à ce qu’ils prennent en compte la chance qu’ils avaient de vivre dans un milieu culturel aussi varié, stimulant et privilégié, mais qu’ils sachent aussi que cela impliquait aussi pour eux des efforts d’adaptation. Nous étions toujours présents tous les deux, ou l’un ou l’autre aux repas du soir. C’était l’occasion de les écouter parler du lycée, des rapports qu’ils avaient avec leurs professeurs et des amis qu’ils se faisaient. Leur travail et leurs résultats scolaires étaient scrupuleusement suivis. Nous nous efforcions de répondre à leurs interrogations ; nous parlions très librement des problèmes du monde et de l’actualité de l’UNESCO et dans le souci du ressourcement nous évoquions fréquemment nos pays d’origine, le Sénégal et Haïti. Nous avons partagé les vacances à l’étranger, dans plusieurs pays du monde, et en France où nous vivions, avons visité ensemble des musées, théâtres, sites historiques, géographiques et assisté à des soirées culturelles de qualité à l’UNESCO. Ils ont grandi, sont entrés à l’université ; j’ai pu accompagner mon mari plus souvent en voyage.
….Lorsque l’on a la chance de parcourir le monde, il faut s’en gaver. Etant géographe, ce sont plutôt les reliefs naturels et les sites hydrographiques qui m’ont marquée. Difficile de choisir entre les Chutes Victoria, impressionnantes, le plus long fleuve du monde, le Nil, ou les montagnes enneigées du Kilimandjaro et du Kenya.
Le Nil, le grand fleuve nourricier, berceau de la civilisation fondamentale pharaonique, traverse l’Afrique, du sud au nord, des Grands Lacs jusqu’à la Méditerranée. Son régime de crues et son limon conditionnent l’agriculture de nombreux pays. Ses eaux reflètent la plupart des paysages africains, la savane, la forêt équatoriale, le Sahel et le désert ; ses rives abritent d’innombrables villes, bourgades et villages débordantes d’activités, et il devrait être un élément fédérateur pour les communications. Comme j’ai aimé me promener au crépuscule, après la chaleur accablante de la journée sur ses rives sablonneuses et admirer les flamboyants couchers de soleil.
Que de traversées dans les felouques bercées par les voiles agitées par le vent. Que de grandioses travaux accomplis par l’UNESCO pour sauver les monuments en péril. Citons Abou Simbel et la petite île de Philae renflouée au temps où Mahtar était Directeur Général de l’UNESCO. Nous avons assisté à la pittoresque cérémonie d’inauguration de ce site avec Mme Nasser. L’UNESCO peut être fière d’avoir apporté sa pierre dans la longue et belle histoire de la vie de ce fleuve….
Les chutes Victoria, nous les avons admirées au Zimbabwe en compagnie d’un Ministre-poète qui déclamait des vers qu’il avait composés pour ce site. Hélas l’audition se perdait dans le tumulte environnant. Le fracas des eaux bondissantes, la vapeur projetée qui entretient une atmosphère brumeuse et opalescente, l’apparition d’arcs en ciel fantasmagoriques qui déploient leurs voiles irisées rendent ce lieu inoubliable. Le tracé des chutes plutôt linéaire et horizontal coupe le fleuve Zambèze dans toute sa largeur. Le soir au diner, j’ai eu un petit succès lorsqu’un invité présent comparait les différences entre les colonisations anglaises et françaises . Je lui ai répondu: “En somme, vous avez la Corrèze, nous avons le Zambèze”.
par Joseph Gaye Ramaka
VIDEO
FÀTTE XAJU FI !
22 septembre 1848 - 24 mars 2024, au bout d’une longue nuit sur les traces escarpées des luttes de notre peuple pour l’émancipation, l’indépendance, la justice et la démocratie, je recueille, sous l’arbre à palabre, les dernières paroles du sage-conteur…
SenePlus publie ci-dessous, le synopsis du film-documentaire « Fàtte xaju fi ! » de Joseph Gaye Ramaka, qui sera projeté ce samedi 26 octobre 2024 à 15H30 à l'hôtel le Radisson Blu sur la Corniche de Dakar. Cette première projection sera suivi d'un débat entre acteurs de la société civile et dirigeants et acteurs politiques.
22 septembre 1848 - 24 mars 2024, au bout d’une longue nuit sur les traces escarpées des luttes de notre peuple pour l’émancipation, l’indépendance, la justice et la démocratie, je recueille, sous l’arbre à palabre, les dernières paroles du sage-conteur…
Notre dernier combat est un combat de longue haleine ...
Nous devons tous être debout.
Nous devons agir pour avoir "une citoyenneté active et consciente" dans notre pays.
Tout ce que nous défendons ...
doit être défendu par chaque citoyen, où qu'il puisse se trouver.
Tu dois savoir que c'est ton droit !
Tu dois le prendre radicalement !
Tu sais que c'est ta responsabilité et ton devoir ...
Tu dois l'assumer totalement !
Si chaque citoyen
a cette "conscience"
et agit tous les jours ...
nous n'aurons plus un pouvoir qui osera faire ce qu'il ne doit pas faire.
Parce que les citoyens ne l'accepteront pas.
Personne ne l'acceptera !
Non ! Comme le dit mon frère-grand …
Fàtte xaju fi !
LE DÉBAT
Pour la première fois, un chef de gouvernement invite son challenger à un débat public avant des élections majeures. Dans un renversement des rôles inédit, c'est le pouvoir qui sollicite la confrontation, alors que traditionnellement, il la fuyait
De Senghor à Diomaye, en passant par Diouf, Wade et Macky, jamais les deux têtes de liste les plus importantes présentes sur le territoire ne se sont livrées à un débat, à quelques encablures d’élections majeures comme les législatives. D’habitude, comme le rappelle le journaliste Issa Sall, c’est le représentant du parti au pouvoir qui refusait la confrontation.
En prélude aux élections législatives prévues le 17 novembre 2024, la tête de liste du parti présidentiel Pastef invite son principal challenger, présent sur le terrain, à un débat public. Réagissant à la conférence de presse de la tête de liste de la coalition Jamm ak Njerign Amadou Ba, par ailleurs deuxième à la dernière Présidentielle, le chef de file du parti au pouvoir déclare : ‘’Monsieur Amadou Ba a décidé de sortir de l’ombre et de ne plus se cacher derrière ses mercenaires de la plume et autres ‘chroniqueurs’. Tant mieux, car le jeu du mythe et du combat politique par procuration ne saurait prospérer plus longtemps’’, réagit-il d’emblée avant de lancer le défi : ‘’Je lui offre une belle opportunité (sic) de s’expliquer devant le peuple : un débat public contradictoire entre lui et moi sur la situation économique et financière dans laquelle ils ont plongé le pays, et sur sa responsabilité personnelle.’’
Le fait est inédit pour marquer bien des esprits. En effet, dans l’histoire, on a souvent vu, comme le rappelle le journaliste Issa Sall, ancien membre de la Commission électorale nationale autonome (Cena), des challengers défier des représentants du pouvoir, mais l’inverse ne s’est presque jamais produit. ‘’D’habitude, ce sont les challengers qui demandent un débat. Lui, en tant que détenteur du pouvoir, se met dans la peau du challenger. C’est quand même étonnant pour un homme politique de son envergure. Il y a donc un renversement des rôles, mais je pense que c’est une excellente chose. Ce serait très bien de les voir en découdre dans un débat’’, analyse l’ancien journaliste de ‘’Nouvel Horizon’’ qui a été témoin de pans entiers de l’histoire politique du Sénégal.
Des débats de cette envergure, il n’y en a pas eu beaucoup dans l’histoire. Le seul qui puisse être comparable, selon M. Sall, serait peut-être le face-à-face entre Moustapha Niasse et Majmouth Diop. ‘’Je crois que c’était en 1978. Il n’y a pratiquement jamais de débat à ce niveau, surtout à la veille d’élections. Généralement, les chefs de file sont interrogés seuls. Au mieux, ce sont les seconds couteaux qui vont sur les plateaux. Il est utile que les leaders acceptent de se mettre en danger et comme ça on peut juger de la qualité de leur discours et de leurs capacités à tenir devant une adversité. Sinon, c’est très facile de tenir un micro et de faire un discours, de haranguer les foules’’, a souligné le doyen Sall qui insiste sur la nécessité d’avoir des journalistes de haut niveau, qui savent suivre et corriger, si quelqu’un raconte des choses inexactes. ‘’Sinon, on va assister à des monologues qui ne vont pas servir à grand-chose’’, a-t-il insisté.
Dans son post sur ses différentes plateformes, Ousmane Sonko s’est un peu avancé sur ce que devraient être les thématiques de ce débat. Il cite la dette, le déficit public, la fiscalité, le foncier, les mines et les hydrocarbures, la masse salariale. Le Premier ministre a aussi indiqué que ce débat devrait permettre de discuter de la Vision 2050 du nouveau régime et permettre à M. Ba de partager ses appréciations à ce sujet.
La question qui se pose, c’est désormais de savoir si la tête de liste de Jamm ak Njerign va relever le défi ? De l’avis du doyen Issa Sall, il a tout intérêt. ‘’Si je m’en tiens à ce que Madiambal a dit sur le sujet (ce dernier disait dans une interview sur Seneweb que si Ousmane Sonko le veut, Amadou Ba ne s’y opposerait pas), je pense qu’il pourrait l’accepter. Je pense que s’il y a possibilité d’organiser un débat, je ne pense pas qu’il (Amadou Ba) va se dérober. Je crois qu’il en a les atouts, il en a les moyens et il a le savoir. Aussi, il connait l’État, il connait l’économie, il connait la société sénégalaise. Le risque c’est pour celui qui a le pouvoir’’, soutient l’analyste.
Interpellé, Cheikh Yérim Seck, tout en soulignant que ce serait une excellente chose pour la démocratie, se montre un peu hésitant sur la probabilité d’un tel débat. ‘’Je pense que ce serait une très bonne chose pour la démocratie, mais je me demande si Amadou Ba va accepter de débattre avec Sonko. Les styles sont tellement opposés. Amadou Ba, c’est la retenue, le respect, la hauteur. Est-ce qu’il va débattre avec quelqu’un comme Sonko qui symbolise l’agressivité, le rentre-dedans ? En tout cas, ce serait une bonne chose pour la démocratie’’, commente M. Seck.
Avec ce défi lancé par la tête de liste de Pastef et non moins Premier ministre, c’est Amadou Ba qui se retrouve presque dos au mur. Refuser serait, pour beaucoup d’observateurs, synonyme d’un manque de courage, d’un manque d’arguments et surtout c’est toute sa défense contre ses détracteurs dont Ousmane Sonko qui s’effondrerait. En revanche, s’il accepte, il va certes s’exposer devant un adversaire coriace, mais ce serait une excellente tribune non seulement pour se défendre des attaques, mais aussi tenter de mettre en difficulté l’adversaire, qui prend un gros risque dans ce débat.
D’ailleurs, certains se demandent si le Premier ministre a vraiment l’intention de débattre avec Ba. De l’avis de Cheikh Yérim, tout ceci ne serait que diversion. D’abord, pour noyer l’affaire Bougane Guèye Dany, ensuite, pour atténuer les effets du ‘’discours fort’’ d’Amadou Ba lors de sa conférence de presse.
Par ailleurs, fait remarquer le doyen Issa Sall, quelques écueils pourraient se dresser sur l’organisation d’un tel débat. Il s’agit de la réglementation du temps de parole des candidats en ces temps de campagne électorale.
En effet, la loi électorale invite les médias à traiter de manière équitable les différents candidats. Généralement, dans beaucoup de démocraties, de tels débats ont surtout lieu en cas de deuxième tour, comme c’était le cas en Côte d’Ivoire en 2010 entre Gbagbo et Ouattara.