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17 novembre 2024
LE SÉNÉGAL INTENSIFIE LA LUTTE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Le lieutenant Henry Boumy Ciss, chef de la division communication, prévention et sensibilisation du Comité Interministériel de Lutte Contre la Migration Irrégulière, était l’invité de la matinale « Salam Sénégal » ce mercredi 23 octobre 2024
Le lieutenant Henry Boumy Ciss, chef de la division communication, prévention et sensibilisation du Comité Interministériel de Lutte Contre la Migration Irrégulière, était l’invité de la matinale « Salam Sénégal » ce mercredi 23 octobre 2024. La discussion a porté sur les enjeux liés à la migration irrégulière et les initiatives en cours pour y faire face.
Le Sénégal est confronté à des vagues migratoires depuis 2004, et malgré les efforts de l’État pour y mettre fin, le phénomène persiste. La situation s’est aggravée ces dernières années, notamment en 2022, 2023, et 2024, avec des drames maritimes survenus à Mbour. L’État sénégalais, conscient de la nécessité de préserver sa jeunesse pour assurer le développement du pays, a mis en place un Comité Interministériel. Ce comité, qui regroupe des ministères, des ONG, la société civile, des mairies et des collectivités territoriales, vise à élaborer des stratégies pour combattre la migration irrégulière.
Le lieutenant Henry Boumy Ciss a précisé que cette stratégie, validée par le gouvernement et soutenue par des partenaires financiers et techniques, s’inscrit dans un plan d’action de dix ans, avec des évaluations prévues tous les deux ou trois ans.
Selon Henry Boumy Cisscontrairement aux idées reçues, la migration irrégulière ne trouve pas ses racines uniquement dans la pauvreté. Nombreux sont ceux qui choisissent de partir en Europe malgré un emploi stable au Sénégal. Pour beaucoup, l’Europe représente une promesse de vie meilleure, renforcée par la pression sociale et la désinformation. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé en donnant une image faussée de la réussite en Europe, alimentant le « mirage » d’une vie luxueuse et prospère. Souvent, les familles elles-mêmes encouragent ces départs, espérant une fortune rapide.
Le Comité Interministériel a élaboré une approche en cinq axes pour lutter contre la migration irrégulière : Prévention : Sensibiliser la population, en particulier les jeunes, sur les dangers et les réalités de la migration clandestine. Gestion des frontières : Renforcer la sécurité aux frontières pour contrôler les départs clandestins. Répression : Poursuivre les organisateurs de voyages clandestins. Le lieutenant Ciss a souligné que la répression ne concerne pas les migrants eux-mêmes, mais les réseaux de trafic de migrants et de traite des personnes. Les autorités envisagent d’alourdir les sanctions pour dissuader les trafiquants. Assistance et Protection des Migrants : Offrir un soutien aux migrants en détresse et respecter leurs droits fondamentaux. Réintégration des Migrants de Retour : Mettre en place des mécanismes d’accompagnement pour faciliter le retour des migrants dans la société et éviter les traumatismes liés à leur expérience migratoire.
Une nouvelle stratégie sera mise en avant cette année selon le lieutenant c’est de valoriser les parcours de réussite des Sénégalais qui sont partis en Europe, ont réussi, puis sont revenus au pays pour bâtir une vie prospère. L’idée est de montrer que la réussite n’est pas exclusive à l’étranger et que l’opportunité existe également au Sénégal. Ces histoires serviront d’exemple pour convaincre les jeunes de rester et investir leur énergie dans le développement de leur propre pays.
La mission du Comité Interministériel et ses efforts pour juguler la migration irrégulière témoignent de la volonté du Sénégal de protéger sa jeunesse. Le pays s’engage à trouver des solutions durables pour offrir des perspectives économiques et sociales à ses jeunes, et à les sensibiliser aux risques associés à la migration clandestine. La campagne de communication s’intensifie pour inspirer un changement de mentalité, et promouvoir l’idée que l’avenir peut se construire au Sénégal.
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J’AI DECIDÉ DE ME DESISTER DE SAMM SA KADDU
Déthié Fall et son parti ne sont plus membres de la coalition «Samm sa kaddu». Il en a fait l’annonce ce mercredi. Il embarque, désormais, dans le Camp de Pastef.
Déthié Fall et son parti ne sont plus membres de la coalition «Samm sa kaddu». Il en a fait l’annonce ce mercredi. Il embarque, désormais, dans le Camp de Pastef.
DERRIÈRE LE FOLKLORE D’OCTOBRE ROSE, DES PATIENTS LUTTENT DANS UN SYSTEME DE SANTE EN CRISE
Alors que la campagne 'Octobre rose' bat son plein avec son lot d'activités festives, les oncologues font face à une situation alarmante. : plateaux techniques défaillants, ruptures de médicaments et listes d'attente interminables
Le format actuel de la campagne «Octobre rose» est décrié par des praticiens de la santé qui parlent d’un folklore à la place d’une vraie intervention de santé publique. Une campagne qui ne montre pas la réalité dans les structures sanitaires où les médecins font face à une surcharge de travail, avec des plateaux techniques mal équipés, des centres très insuffisants, des radiothérapies fréquemment en panne. Last but not least des ruptures de médicaments et beaucoup de malades sur liste d’attente pendant que les cas ne cessent d’augmenter. L’oncologue, Dr Kanta Kâ dénonce…
Depuis quelques années et à l’instar de la communauté internationale, des associations de lutte contre le cancer mènent des activités de communication, de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein. Ce, tout au long du mois d’octobre dans le cadre de la campagne dénommée «Octobre rose».
Démarrées le 01er octobre au Sénégal avec une randonnée pédestre, les festivités se poursuivent avec surtout des journées de dépistage à la Lisca (Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer) et dans certaines localités cibles au niveau régional. Le dépistage reste l’activité cléf de la campagne pour une détection précoce des cas. Les acteurs sensibilisent également sur cette maladie sournoise et très coûteuse car nécessitant beaucoup de moyens financiers, mais surtout un accompagnement psychologique. Interpellés sur l’importance de la campagne dénommée «Octobre rose», des praticiens de la santé y voient un caractère plutôt folklorique à la place d’une vraie intervention de santé publique. Parce que l’activité bat son plein au moment où les malades souffrent de la longue liste d’attente dans des structures où les moyens de diagnostic ne sont presque pas disponibles.
L’oncologue et radiothérapeute au Chu Dalal Jamm de Guédiawaye, Dr Kanta Kâ, fait une analyse effrayante de la situation. «En ce mois d’Octobre Rose, il est temps de regarder la réalité en face. Derrière les festivités, des patients luttent dans un système de santé en crise. Les outils sont inadaptés, les médicaments essentiels manquent et l’accès aux soins est un parcours du combattant», a-t-elle martelé, dénonçant ainsi le folklore dans un système où la réalité est impitoyable. Déjà, dit-elle les services de diagnostiques sont démunis. «L’IRM n’existe qu’à Dakar et Touba, et hors de portée pour la plupart», dit-elle.
Pour le cas de Touba, Dr indique que l’IRM fonctionne, mais que la demande reste très forte. En radiothérapie, elle s’indigne du fait que «seul un centre privé, inabordable pour la majorité, fonctionne correctement». Sans compter «les pannes à Dalal Jamm qui sont aussi fréquentes et les efforts du Dr Maimouna Mané à Touba ne suffisent pas à combler les manques», a souligné Dr Kâ qui se demande «Comment peut-on espérer mieux avec seulement deux services mal équipés pour 18 millions de personnes ? Et on s’étonne encore de l’existence de listes d’attente interminables ? Que faisons-nous ? Nous prétendons sensibiliser et dépister, tout en sachant que les listes d’attente ne cessent de s’allonger», s’est offusqué l’oncologue.
Qui déclare que cette situation a fait que les praticiens en nombre insuffisant font aujourd’hui face à une charge de travail incroyable, et avec des centres mal équipés. «L’anatomopathologie est rare et mal équipée avec des résultats qui prennent des mois. Les oncologues médicaux, marginalisés et peu nombreux, peinent à offrir des soins adaptés. Quant aux chirurgiens, épuisés par un surmenage constant, ils finissent par devenir amers et parfois même discourtois, malgré leurs efforts pour maintenir le cap», a-t-elle fait savoir. Pour dire que, pendant qu’on est dans le folklore pendant 30 jours, la réalité est tout autre.
A côté des cas qui ne cessent d’augmenter, le médecin dénonce la situation dans laquelle travaillent ses collègues toujours «débordés» du fait de leur surcharge de travail, des ruptures de produits anticancéreux, des radiothérapies «surutilisées et fréquemment en panne» du fait de la forte demande. Sans compter la longue liste d’attente de malades déjà inscrites. Et donc plus chanceuses aux patientes démunies qui arrivent à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie. Docteur Kâ ne mâche pas ses mots. La stratégie menée dans le cadre d’Octobre rose ne semble pas être la bonne pour la lutte contre le cancer. Il indique que «chaque membre de la population porte une part de responsabilité dans le malheur de ces malades, et chacun rendra des comptes devant Dieu. Nous nous montrons préoccupés, ou du moins faisons semblant, mais nous en paierons tout le prix. Nous sommes les premiers à incarner cette hypocrisie. La conscience est pire que l’enfer et vous paierez tous, vous les 18 millions de fautifs».
Dr Kanta Kâ indique que «tous sont coupables» de ce folklore qui est loin de la réalité dans laquelle vivent les patientes et les médecins qui évoluent dans un sytème de santé en crise.
THIES ENGAGE UNE TROISIEME PHASE DE MODERNISATION DE SON RESEAU
Le maire de Thiès, Babacar Diop, a lancé mardi la troisième phase de modernisation et de densification du réseau d’éclairage public de la ville, pour un coût global de 347 millions de FCFA
Le maire de Thiès, Babacar Diop, a lancé mardi la troisième phase de modernisation et de densification du réseau d’éclairage public de la ville, pour un coût global de 347 millions de FCFA, a constaté l’APS.
”Après les précédentes phases (1 et 2), nous voilà encore ici pour poursuivre, allègrement, la modernisation et l’intensification du réseau d’éclairage public’’, a dit Babacar Diop.
Pour le maire de Thiès, cette “étape marquante et importante” consiste à remplacer les lampadaires au sodium par des luminaires en LED sur l’ensemble du réseau 4-4-44 devenu ”obsolète”, ainsi que sur d’autres grandes avenues.
La ville de Thiès avait bénéficié entre 2003 et 2004, dans le cadre de la décentralisation de la fête nationale de l’indépendance, de vastes travaux de modernisation de son réseau de voirie urbaine et d’éclairage public.
La plupart de ces infrastructures sont aujourd’hui dégradées ou ne répondent plus aux normes en vigueur, nécessitant ainsi une rénovation.
“Au-delà de la modernisation et de la densification du réseau, le projet, à terme, nous plonge au cœur de l’économie et de la maîtrise de l’énergie, de l’amélioration de la sécurité publique et routière, de la réduction de l’empreinte carbone, de la réduction des coûts de maintenance pour la ville”, a fait valoir Babacar Diop.
Aussi, le maire a annoncé le retour des feux tricolores dans l’ensemble des artères de la ville, pour un coût total de 200 millions de FCFA.
‘’Ces équipements contribueront à l’amélioration de la fluidité du trafic urbain et au renforcement de la sécurité routière pour tous les usagers”, a assuré l’édile de Thiès, qui a précisé que le financement des travaux sera “entièrement pris en charge dans le budget de la mairie de ville”.
Babacar Diop a promis que les travaux seront livrés “à la mi-décembre”.
Il est prévu, dans la même période, la réception des travaux de la Place de France et de la statue de Lat-Dior, a annoncé aussi le maire de Thiès.
L’ULTIME COMBAT POUR DESIGNER LE GRAND SERIGNE POLITIQUE DE DAKAR...
Le Premier ministre Ousmane Sonko et l'ancien maire Khalifa Sall, tous deux victimes des manœuvres de Macky Sall mais avec des destins différents, s 'affrontent pour la suprématie dans la capitale
Les élections législatives du 17 novembre prochain constituent un rendez-vous à plusieurs enjeux. Parmi ceux-ci, la bataille de Dakar qui s'annonce sanglante entre Pastef dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko et Taxawu Sénégal de l'ancien maire Khalifa Sall. Lequel des deux sera désigné « Grand Serigne Politique » de Dakar par la collectivité locale dakaroise ?
C'est en 2009, sous le régime de Me Abdoulaye Wade, que la mairie de Dakar a échappé à un parti au pouvoir. Khalifa Sall, alors membre du PS, venait d'imposer sa force sous la bannière de la grande coalition de l'opposition Benno Sigil Sénégal (Bss). Cinq ans après, c'est à dire au terme de son premier mandat en 2014, c'est au tour de Macky Sall de subir le même revers que son précédent. Khalifa Sall se fait réélire face au candidat d'alors de l'Avr confirmant ainsi son leadership incontesté dans la capitale où il contrôle 17 sur les 19 communes. Le président Macky Sall, sentant son pouvoir menacé par la montée en puissance du «khalif de Dakar», utilise le très fallacieux prétexte de la caisse d'avance pour le mettre hors d'état de bénéficier. Mais de la manœuvre politico-judiciaire : s'offrir facilement un second mandat présidentiel faute de concurrent sérieux.
Finalement, le leader de Taxawu Sénégal n'a pu participer à l'élection présidentielle de 2019. Tout de même, ce examen a révélé la naissance d'un nouveau phénomène politique en la personne de Ousmane Sonko, sorti troisième derrière Idrissa Seck, avec un score de 15%. Ce qui constitue un grand lien en avant comparé à ses résultats du plus fort reste acquis lors des législatives de 2017 et lui octroyant un seul siège à l'Assemblée nationale. Conscient que le chef de file du Pastef est désormais une réalité politique, Macky Sall, dont l'image renvoie à celle du varan de la légende intransigeante à toute personne qui s'approcherait de lui, tente le même coup d'État infligé à Khalifa Sall. Mais c'était sans compter la détermination de la « bête » Sonko qui lui opposa une farouche résistance. Avec comme renfort, une bonne partie du peuple et particulièrement la jeunesse pour le sauvetage de la «guillotine».
Sonko très résilient ne sera certes pas candidat mais parviendra tout de même à barrer la route à Macky Sall dans sa quête d'une troisième candidature. Mieux, il lui impose son propre pion qui finit par se faire élire : Bassirou Diomaye Faye. Ainsi donc, Khalifa Sall et Ousmane Sonko subiront le même sort sous Macky Sall. Tous deux emprisonnés et éliminés à une élection présidentielle. A la différence que là où l'ancien maire de Dakar n'a pu lui tenir tête, Sonko, en revanche, est parvenu à mettre fin à son régime par le biais de son candidat qui a fait capituler son pouvoir. Yewwi et le clash...Réélu en 2019 au terme d'un examen très sélectif face à quatre candidats seulement avec 58%, Macky Sall prend conscience de son lien en arrière.
L'opposition, sentant la toute puissance du régime s'effriter, est dans l'obligation de s'organiser en perspective des locales et des législatives de 2022. Ce, pour affaiblir le pouvoir afin de faciliter sa chute à la présidentielle de 2024. Khalifa Sall, une des figures de proue de la scène politique, entreprend dès 2020 des démarches auprès des membres de l'opposition radicale pour donner naissance à une grande coalition dénommée Yewi Askan Wi (Yaw) composée d'une dizaine de partis et de mouvements dont le Pastef de Ousmane Sonko. Lancé le 2 septembre 2021, il a envisagé dans sa charte de conduite de faire une liste unique aux locales et législatives pour pouvoir accorder à chaque membre qui le souhaiterait de se présenter à la présidentielle de 2024.
Cette nouvelle entité porte très vite ses fruits. En plus de faire feu de tout bois sur la gouvernance cynique de Macky Sall, elle draine des fautes et résiste à toutes les tentatives du pouvoir de freiner sa dynamique. Barthélémy Dias, deuxième homme fort de Taxawu Sénégal connu pour son courage, son engagement, sa témérité et sa fougue, forme avec Sonko, qui incarne les mêmes qualités, un duo redoutable et intenable.
Aux locales comme aux législatives, les résultats obtenus par Yewi permettent de contrôler plusieurs mairies des grandes villes et de mettre en vote la coalition présidentielle sur le partage dessièges à l'Assemblée nationale malgré l'élimination très contestée de sa liste de titulaires au profit des suppléants. Faisant preuve d'altruisme politique, Sonko jette son évolution sur Barthélémy Dias deuxième homme de Taxawu Sénégal comme candidat à la mairie de Dakar et lui manifeste son soutien indéfectible. La victoire de Dia voix pour succéder à son mentor Khalifa Sall devenu inéligible est sans bavure avec un score fleuve de presque plus de 100 mille sur son principal concurrent de la mouvance présidentielle. Coup de théâtre ! Car à la suite d'un appel à un dialogue national initié par le Président Macky Sall pour dire-il, apaiser la tension politique, Khalifa Sall décide d'y prendre part.
La coalition Yewi, considérant cette invitation comme une manœuvre pour la diviser, perçoit la démarche de Taxawu Sénégal comme une trahison. Ce qui en avait tout l'air puisque c'est à la suite de ce conclave que Khalifa Sall a été réhabilité dans ses droits civiques par l'Assemblée nationale. La tension devient alors plus vive entre la coalition Yewi Askan Wi et son membre fondateur qui finit par claquer la porte et se démarquer du groupe parlementaire de l'opposition. Dans le même temps, le coordinateur de Pastef à Dakar et premier adjoint au maire de Dakar perd son poste. Ainsi donc, le Pastef et Taxawu très liés au départ deviennent des ennemis jurés et font face à une bataille politique à distance loin de connaitre son épilogue.L'ultime bataille de Dakar...
Si pour bon nombre d'observateurs Ousmane Sonko a été l'un des grands artisans de la brillante victoire de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar pour d'autres, notamment le camp de Taxawu Sénégal, tel n'est pas le cas. Pour eux, cela reflète la toute-puissance de leur leader Khalifa Sall dans la capitale qu'il contrôle depuis 2009. En tout état de cause, personne ne peut denier à l'ex-maire de Ziguinchor son apport personnel dans la campagne aux dernières locales qui a permis le contrôle de plusieurs localités du pays. Alors qu'on pensait que la dernière présidentielle où Taxawu et Pastef étaient tous sur la ligne de départ allait quitter les deux camps à Dakar, le suspense ne fait que persister.
Ce, malgré que le Pastef y soit largement sorti victorieux avec un score sans appel. Interrogé sur ce fait les militants de Taxawu Sénégal ont soutenu que ce score ne reflétait pas la réalité sur le terrain. Pour eux, beaucoup d'électeurs y comprennent les leurs, ont préféré faire un vote utile à la faveur du candidat de Pastef qui, à leurs yeux, était mieux placé pour féliciter le candidat du pouvoir qu'ils ont combattu. Face à cette situation, il était difficile de jauger le poids électoral de chaque entité. D'où le caractère décisif que constitue les législatives du 17 novembre prochain pour les départager. Dans cette confrontation, il faut noter que même si Taxawu et Pastef étaient dans l'affiche de la dernière présidentielle, leurs acteurs pour le prochain examen ont connu un petit changement.
En effet, Khalifa Sall alors candidat, s'est retiré pour mettre en selle Barthélémy Dias alors que Sonko inéligible qui avait porté son choix sur Diomaye Faye va conduire sa liste. Ce sont donc les ex-amis qui vont s'affronter sur le terrain pour la première fois. Deux figures emblématiques de la scène politique, de même génération, qui se connaissent très bien. Et qui vont en découdre pour arracher les sept sièges de députés délégués à la capitale dakaroise. Amis d'hier devenus de vrais adversaires politiques, ces deux hommes ont un contentieux à vider sur fond de comptes à régler. Aussi bien sur le plan national que…
Les Dakarois dont le verdict sera connu au soir du 17 novembre prochain. Des renforts tous azimuts… Ousmane Sonko, devenu Premier ministre, a opté d'aller aux élections sans coalition autrement dit en ne s'appuyant que sur son parti Pastef dont il est tête de liste. En plus de son coefficient personnel, il va devoir compter sur le soutien de ses responsables politiques dans la capitale parmi lesquels des maires, ministres, directeurs généraux etc. Ainsi que ses nombreux militants et sympathisants. Quant à Barthélémy Dias, chef de file de la coalition Samm Sa Kaddu, en fonction de Premier magistrat de la ville est l'un de ses premiers atouts. Mais son expérience politique ainsi que son bilan à mi-mandat à la mairie,l'implication de Khalifa Sall qui maîtrise bien les rouages de la capitale et l'apport de ses alliés peuvent peser sur la balance.
En définitif chacun des deux dirigeants détient des avantages à faire valoir pour sortir victorieux dans la capitale. Mais comme le dernier mot revient aux populations dakaroises, seules habilitées à trancher, entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko
LES QUESTIONS AGRICOLES ET D’AUTRES SUJETS AU MENU DE LA PRESSE
Les quotidiens parus mercredi traitent principalement de sujets se rapportant à l’agriculture avec notamment la filière arachidière et le Domaine agricole de Sangalkam, à la politique avec l'idée d'un débat public entre Sonko et Amadou Ba
Dakar, 23 oct (APS) – Les quotidiens parvenus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) traitent principalement de sujets se rapportant à l’agriculture avec notamment la filière arachidière et le Domaine agricole de Sangalkam, à la politique avec l’idée d’un débat public entre Ousmane Sonko et Amadou Ba.
La filière arachidière ‘’en quête d’un second souffle’’, titre Sud Quotidien. Le journal souligne qu’ ‘’avec le désengagement de l’Etat à partir de 2000, la filière traverse une crise profonde caractérisée par une anarchie dans la commercialisation des graines’’.
‘’L’ouverture du marché aux exportateurs étrangers notamment les chinois a contribué à ce désordre. Conséquences : les unités locales de transformation peinent à collecter suffisamment de graines. Ce qui les plonge dans d’énormes difficultés’’, écrit Sud.
Le Soleil ouvre ses colonnes au ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Dr Mabouba Diagne.
‘’Mabouba Diagne défriche le terrain’’, met en une le journal, relevant que ‘’l’homme parle agriculture, respire élevage et rêve de souveraineté alimentaire. Le ministre en charge de grands portefeuilles a une idée de sa feuille de route pour relever peut être son dernier challenge +avant de mourir+ selon ses termes’’.
‘’Notre objectif est créer des coopératives agricoles dans les 557 communes du pays (…). Le Sénégal dépense 1070 milliards de FCFA pour importer des produits alimentaires. On s’attend à des productions record cette année en arachide”, affirme le ministre.
EnQuête s’intéresse au Domaine agricole de Sangalkam et parle de ”crime foncier sur les terres de l’Isra”. ”519 ha dépecés sans autorisation et 45 ha mystérieusement disparus. Des agents des Impôts et Domaines, des magistrats, des autorités religieuses dont un grand dignitaire lébou etc, parmi les bénéficiaires. Les locaux de la direction générale de l’ISRA cambriolés. Le dossier est entre les mains des nouvelles autorités’’, indique la publication.
Le Quotidien se fait écho de la réponse de l’ancien Premier ministre Amadou Ba à l’invitation d’Ousmane Sonko à un débat public sur la situation économique du pays. ‘’Moins de vingt-quatre heures après la proposition faite à lui par le Premier ministre et chef du parti Pastef, pour un débat, Amadou Ba a dit oui à Ousmane Sonko et lui laisse la latitude de fixer la date et le lieu’’, note le journal.
”Amadou Ba accepte le défi de Sonko’’, affiche Vox Populi. ‘’Amadou Ba relancé par Sonko’’, dit L’As, expliquant que ‘’l’invitation à un débat public faite par Ousmane Sonko à l’ancien Premier ministre a naturellement remis celui-ci au cœur du jeu politique’’ alors que ‘’le retour de Macky Sall, comme tête de liste de la coalition Takku-Wallu, avait relégué au second plan, le candidat déchu à la présidentielle de mars 2024’’.
L’Observateur signale que le CNRA ”s’oppose” à ce face à face et s’interroge : ”le duel entre les candidats aux élections législatives, Ousmane Sonko de Pastef, et Amadou Ba de la coalition +Jamm ak Njarin+ aura-t-il lieu ?”. ”Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel met son véto sur le principe”, rappelant que ‘’l’un des principes cardinaux de la loi, c’est l’égalité de traitement entre les candidats à quelque élection que ce soit’’, rapporte L’Obs.
D’autres quotidiens ont mis l’accent sur la deuxième audition de l’ancien directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) par la section de recherches.
Source A indique que Cheikh Dieng a été auditionné ce mardi par la section de recherches comme annoncé. ”L’interrogatoire entre toujours dans le cadre de la plainte déposée contre lui par l’ONAS concernant l’affaire du véhicule muté à son nom. Mais la lancinante question est de savoir à quand les marchés de l’ONAS, objet de la brouille entre l’ex-directeur et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, seront scrutés par les enquêteurs”, s’interroge le journal.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
HYPOCRISIE
Les victimes des crues dévastatrices ont certes besoin de l’assistance de la population, mais n’exigent pas à ce que leurs misères soient exposées. De la pudeur !
Il parait que des esprits chagrins, qui ne digèrent toujours pas leur cuisante défaite de mars dernier, s’offusquent contre « l’enjaillement » du weekend dernier dans l’enceinte de Dakar Arena.
Selon leur grille de lecture, Oscar Sierra ferait mieux de se préoccuper du sort de la population de Bakel. Bien entendu, pendant que des jeunes tombaient sous les balles des forces de défense et que d’autres étaient embastillés dans les prisons du pays, ces censeurs constipés s’enjaillaient. Ça, c’est notre très charmante et décapante hypocrisie. Vous en doutez ?
Prenez n’importe quel roman de la grande dame des lettres sénégalaises, Mme Aminata Sow Fall, vous y découvrirez un pan de la société sénégalaise. Dans presque toutes ses œuvres, celle que l’on présente comme la grande royale des lettres porte un regard critique sur une société sénégalaise en pleine mutation dont elle dénonce l’hypocrisie. Et sans porter des œillères, on peut prétendre que nous sommes une société foncièrement sournoise et malhonnête.
La discrétion, ce n’est pas dans l’ADN du Sénégalais. Il faut que tout le monde soit au courant de leurs bonnes actions nullement désintéressées. La misère à l’œil nu est toujours offerte à voir jusqu’à saturation.
Poussant l’ostentatoire à l’extrême, certains de ces généreux messieurs et dames mettent en contribution les médias. Des néo-opposants ont ainsi quitté la capitale pour aller secourir les victimes des crues dévastatrices. Dans leurs bagages, une équipe de journalistes et d’influenceurs qui a pu couvrir leur accrochage avec les forces de défense. Leur objectif était d’exposer la misère de ces sinistrés. Dans ce charmant pays des paradoxes, ils sont tous dans ce voyeurisme de mauvais goût.
Politiciens en manque de visibilité, directeurs d’établissement public etc. Ils offrent d’une main et reprennent de l’autre. Parmi ces généreux bienfaiteurs, on trouve en première ligne de charitables organisations non gouvernementales (ONG). Elles sont les plus visibles quand il s’agit d’exposer la misère des gens. Des pratiques que l’on ne voit, hélas, qu’en Afrique.
Quand l’Occident cache ses miséreux, on les expose en terre africaine. Tout cela aurait été bien apprécié si ces âmes charitables ne faisaient pas montre d’une grotesque mise en scène qui frise la supercherie. D’ailleurs, tout est hypocrisie dans ce pays. C’est devenu une de nos « Sénégalaiseries ».
Les victimes des crues dévastatrices ont certes besoin de l’assistance de la population, mais n’exigent pas à ce que leurs misères soient exposées. De la pudeur !
LES LIONCEAUX EPINGLENT LES CADETS DU LIBERIA
Le Sénégal a réussi son entame dans le Tournoi UFOA/ A U17 qui a finalement démarré hier, mardi 22 octobre 2024 au stade Lat Dior de Thiès. Opposés au Liberia, les Lionceaux ont réussi à résumer la rencontre dès la 7e minute de jeu (2-1).
Le Sénégal a réussi son entame dans le Tournoi UFOA/ A U17 qui a finalement démarré hier, mardi 22 octobre 2024 au stade Lat Dior de Thiès. Opposés au Liberia, les Lionceaux ont réussi à résumer la rencontre dès la 7e minute de jeu (2-1). Dans une poule à trois suite à la disqualification de la Guinée, les cadets assurent l’essentiel et font un pas décisif vers l’attribution des deux tickets qualificatifs pour la CAN de la catégorie.
Le Sénégal a finalement lancé sa campagne dans le tournoi Ufoa A des moins de 17 ans qui se joue au stade Lat Dior de Thiès. Pour leur début hier, mardi 22 octobre au stade Lat Dior de Thiès, la sélection cadette du Sénégal a dominé le Libéria sur le score de 2 à 1.
Face à une équipe joueuse, les poulains de Pape Ibrahima Faye ont d’entrée fait preuve de maitrise et s’offrent de bonnes occasions de prendre de l’avance. Mais Mohamed Dabo va décanter la situation en ouvrant le score à la 5eminute de jeu (1-0). L’entame est idéale pour les cadets sénégalais. Deux minutes plus tard, ils ne tardent pas à aggraver la marque suite à une belle combinaison conclue par El Hadji Sow. Malgré une multitude d’occasions, les Lionceaux résumaient la partie dès la première période.
Les Lionceaux font un pas important en vue de décrocher l’un des deux tickets qualificatifs pour la CAN de la catégorie. Les Lionceaux disputent leur ultime rencontre dans le groupe A ce vendredi face à la Gambie. Il faut rappeler que (UFOA) a réintégré la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, initialement disqualifiées pour fraude sur l’âge. Malgré son recours, la Guinée n’a pas été maintenue dans la poule A qui sera finalement constituée de trois nations (Sénégal, Liberia, Gambie). Quant à la poule B, il est composé du Mali, tenant du trophée, de la Sierra Leone, de la Mauritanie et la Guinée- Bissau.
Par Abdou DIAW
DES REFORMES SONT NECESSAIRES POUR ASSURER LEUR SURVIE
Les médias sénégalais en crise à cause de leur modèle économique - Face à ces difficultés financières croissantes et aux bouleversements numériques, le secteur des médias semble aborder un tournant décisif.
Des médias privés sénégalais ont observé une “journée sans presse”, le 13 août 2024, pour protester contre les difficultés économiques et fiscales qui menaceraient leur survie. Cette mobilisation survient après le blocage des comptes de certaines entreprises par le fisc. Face à ces difficultés financières croissantes et aux bouleversements numériques, le secteur des médias semble aborder un tournant décisif. Le journaliste et chercheur Abdou Diaw, qui a abordé ses enjeux dans sa thèse Modèle économique et transformation des entreprises de presse écrite au Sénégal : étude comparative des processus d’adaptation dans l’écosystème du numérique (les exemples du Soleil et de L’Observateur), décrypte ces défis et propose des solutions et réformes pour assurer un modèle économique viable et résilient.
Comment se porte le secteur des médias au Sénégal, notamment sur le plan financier ?
D’abord, il me semble important de rappeler la typologie du secteur des médias composé de l’audiovisuel, de la presse écrite et de la presse en ligne. Le fonctionnement de chacun d’entre eux repose sur un modèle économique qui lui est spécifique. En ce qui concerne l’audiovisuel, son modèle économique repose sur les ressources générées par la publicité et l’appui de l’Etat à travers l’aide à la presse.
Pour la presse écrite, le modèle repose sur la vente au numéro, le soutien du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP) et la publicité. Idem pour la presse en ligne qui a un avantage sur la presse écrite avec la publicité sur Google. La description de ces modèles économiques permet d’apprécier la situation financière du secteur des médias qui, de mon point de vue, est loin d’être reluisante.
Qu’est-ce qui explique cette situation ?
La situation à laquelle font face les entreprises de presse au Sénégal renseigne à suffisance sur leur précarité. Il a suffi un arrêt des accords signés entre certaines entreprises de presse et des entités de l’administration (ministères, agences d’exécution, directions générales…) - pour un accompagnement dans la vulgarisation de leurs activités - et le contrôle du fisc pour voir les médias sortir de leur réserve et alerter sur leur situation.
En raison de ces tensions, certains journaux sont suspendus contraignant les journalistes au chômage. D’autres entreprises seraient dans une situation comparable. Et le motif économique reste le principal facteur pour expliquer cette situation. Il est très risqué d’adosser toutes ses sources de revenus sur des conventions et l’aide de l’Etat. Il suffit en effet que l’administration coupe le robinet pour plonger ces médias dans une crise financière.
Quels sont les défis auxquels ils sont confrontés ?
Les médias, dans leur globalité, font face à d’énormes défis qui sont de plusieurs ordres. Il y a le défi de l’adaptation à la transformation digitale. Les médias n’ont pas suffisamment anticipé l’avènement du numérique dans leur écosystème. Ils s’en servent plus pour leur fonctionnement organisationnel. Et le segment le plus affecté est la presse écrite qui a subi un sacré coup avec la concurrence des sites d’informations gratuits qui ont bousculé les tabloïds. Le niveau d’intégration du numérique aux plans organisationnel et rédactionnel me semble très timide au regard du niveau avancé d’évolution du digital.
L’autre défi est celui relatif à la diversification des supports dans le domaine du numérique. Si nous prenons l’exemple des entreprises de presse, rares sont celles qui ont réussi à mettre en place d’autres canaux d’informations digitaux tels que les chaînes YouTube, les poadcasts ou bien les pages dans les réseaux sociaux (Facebook, X, Linkedin…), lesquels sont devenus de véritables bassins de consommateurs de l’information.
Cet écosystème numérique où circule activement l’information est également un endroit de prédilection pour les annonceurs. Nous assistons, depuis ces dernières années, à une migration active d’une bonne partie du marché publicitaire des médias classiques vers la presse en ligne. Malheureusement, les médias traditionnels n’ont pas suivi ce mouvement, subissant un manque à gagner.
Pour mener à bien toutes ces innovations, il est essentiel pour les entreprises de presse de se doter des personnes ressources compétentes bien formées capables d’insuffler cette nouvelle dynamique à leur fonctionnement. Pour ce faire, il faut investir dans le capital humain ; sans oublier le volet logistique avec l’acquisition d’équipements modernes.
Enfin, citons le défi ayant trait au contenu qui reste une grande problématique. Chaque support doit avoir un contenu qui lui est spécifique.
Comment se traduisent concrètement ces défis ?
Tout d’abord, sur le plan financier, l’entreprise continue à perdre des ressources qu’elle aurait dû capter à travers d’autres supports numériques et qui devaient lui permettre de générer des revenus. Sur le plan rédactionnel, l’offre informationnelle ne répond pas totalement aux aspirations des consommateurs qui deviennent de plus exigeants et qui veulent lire le contenu sur les supports connectés (smartphones, tablettes, Laptops…).
Quelles sont les réformes nécessaires, selon vous, pour garantir la survie des médias ?
Il faut d’abord compter sur ses propres ressources internes (ventes, monétisation de contenu, sponsors), puis les conventions viendront en appoint. Et j’espère qu’au sortir de cette crise, les patrons de presse vont tirer des enseignements afin de trouver des solutions durables pour mettre en place un modèle économique viable et résilient capable de faire face aux chocs.
Il faut accélérer l’adoption de la loi sur la publicité. Les derniers textes datent de 1983. Ce cadre réglementaire est devenu désuet, ne répondant plus aux changements qui sont intervenus dans le secteur de la presse. Par exemple, la publicités sur les plateformes digitales n’est pas prise en compte par les anciens textes. Il est noté un vide concernant la réglementation.
Il faut repenser les modalités d’octroi du Fonds d’appui et de développement de la presse en mettant en place des lignes de crédit pouvant servir de garanties aux entreprises de presse afin de leur permettre contracter des prêts auprès des institutions financières.
Il faut également intégrer des aménagements dans le code des impôts pour instituer une fiscalisation adaptée aux entreprises de presse qui présentent une particularité par rapport à la nature de leur produit.
Il convient, dans la même veine, d’engager une réflexion pour mettre en place un cadre réglementaire contraignant les GAFAM (les géants du net Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft) à rémunérer les entreprises de presse qui fournissent beaucoup de contenus gratuitement à ces multinationales.
Enfin, on doit réfléchir à la mise en place d’un dispositif pour le droit d’auteurs pour les journalistes.
La liberté d’expression au Sénégal est-elle au beau fixe, ou la presse est-elle soumise à des pressions politiques ?
Comparé à d’autres pays de la sous-région, au Sénégal, la presse jouit d’une certaine liberté. Toutefois, il y a encore beaucoup d’efforts à faire. Les arrestations de journalistes sont devenues de plus en plus fréquentes. Elles conduisent souvent à des emprisonnements. S’y ajoute la pression économique qui n’encourage pas la promotion de la liberté de la presse.
Par ABDOU DIAW
Enseignant-chercheur en communication, UCAD
THECONVERSATION.COM
SPEAK UP AFRICA ENGAGE LA RÉFLEXION SUR LA SANTÉ EN AFRIQUE
Depuis une dizaine d’années, Speak Up Africa rassemble des décideurs politiques et des acteurs clés engagés pour bâtir une Afrique plus saine et prospère
Depuis une dizaine d’années, Speak Up Africa rassemble des décideurs politiques et des acteurs clés engagés pour bâtir une Afrique plus saine et prospère. Hier, mardi 22 octobre, les acteurs ont franchi une nouvelle étape avec la journée Speak Up Africa pour discuter des défis sanitaires en Afrique. Une rencontre qui entre dans le cadre de leur mission d’amélioration de la santé publique.
Si le problème des ressources humaines de qualité se pose dans la mise en œuvre des programmes de santé, celui du financement reste aussi crucial. Au Sénégal, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), venu présider la cérémonie de lancement la journée Speak Up Africa a tenu à relever: « la plupart des pays africains n'ont pas toujours atteint les objectifs fixés dans la Régulation d'Afrique de 2001 sur laquelle les gouvernements s'étaient mis d'accord pour l'allocation de 15% de leur budget à la santé. Ce constat met à lumière l'importance d'une action collective concertée pour surmonter ces défis financiers et souligne que seule une collaboration étroite entre les différentes parties permettra de répondre efficacement aux besoins croissants en matière de santé ».
Pour Serigne Mbaye, l'engagement des syndicats africains montre la voie à suivre pour offrir un avenir assuré aux populations. « Mon espoir est que ces émissions se concluent par des solutions durables qui transformeront concrètement nos systèmes de santé et renforceront nos capacités collectives à améliorer la vie de millions de personnes. Cette Assemblée n'est pas une simple rencontre, c'est un bataillon à l'action, à la mobilisation. Nous devons repenser nos modèles de financement de la santé en explorant des partenariats public-privé innovants. Nous devons investir massivement dans la formation de nos jeunes. Nous devons exploiter des technologies émergentes pour étendre la portée de nos services de santé, notamment dans les zones écologiques», a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter: « nous devons également renforcer la coopération régionale pour mutualiser nos ressources et nos expertises. Nous devons développer des programmes de prévention et d'éducation à la santé adaptés à nos contextes culturels, en même temps que nos communautés locales. Nous devons créer un réseau panafricain de recherche en santé pour stimuler l'innovation locale et développer des solutions adaptées à notre dispositif. Mon espoir est que de ces discussions émergeront des solutions concrètes, audacieuses et durables. Des solutions qui non seulement transformeront nos systèmes de santé, mais redéfiniront également notre approche du développement panafricain ».
Du côté de Speak up frica, la secrétaire exécutive Yacine Djibo a fait entendre : « nous savons que les solutions aux défis sont celles africaines. Ce sont des solutions que nous avons tous et on souhaiterait ensemble, avec vous, pouvoir engager toutes les parties prenantes dans un partenariat et dans un collectif. Hier, nous étions à une activité, et un des messages forts était qu'il était important que les Africains et les organisations africaines se mettent ensemble et travaillent dans le cadre d'un projet commun. Et c'est vraiment tout l'esprit de ce que nous souhaitons avoir dans nos vies à travers cette journée ».
Pour atteindre les objectifs de la journée et amener une synergie d’action, Serigne Mbaye, secrétaire général du Msas, a renseigné que pour l'État, ces efforts nécessitent une coordination entre les différents secteurs, notamment les décideurs, la société civile et le secteur privé. « L'Afrique reste la région du monde où les enjeux de santé sont les plus importants et les plus critiques. Elle apprête seulement 1,3% des proportionnalités de la santé, alors qu'elle porte à elle seulement 25% de la charge mondiale de maladies. Le continent n'a pas encore achevé sa croissance épidémiologique, mais il doit rendre un double défi. D'une part, il doit éradiquer les maladies endémiques, telles que le paludisme et les maladies tropicales négligées. D'autre part, il doit également lutter contre le développement de maladies chroniques comme le cancer, le diabète. Et à toutes ces maladies qui s'ajoutent sur les nouvelles infections émergentes et infectieuses comme la Covid19 ».