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10 mars 2025
LA GUERRE EN SOURDINE SONKO-KHALIFA SALL
La colère allait crescendo chez les marchands ambulants depuis plusieurs semaines du fait des opérations de déguerpissement de certains marchés de Dakar. Mais Colobane a été la goutte d’eau qui a failli déborder le vase de la patience.
La colère allait crescendo chez les marchands ambulants depuis plusieurs semaines du fait des opérations de déguerpissement de certains marchés de Dakar. Mais Colobane a été la goutte d’eau qui a failli déborder le vase de la patience. Le Premier ministre a effectué le déplacement hier sur les lieux pour y voir plus clair. Mais dans ses mots, la veille, Sonko insinuait un «sabotage», comme l’a affirmé Abass Fall, par certains maires. Et ce sont ceux qui sont proches de Khalifa Sall qui sont visés. Pourtant, c’est le ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, qui avait, dans une circulaire du 7 mai, donné des instructions dans ce sens.
Derrière cette affaire de déguerpissement au marché Colobane, se joue une bataille politique entre Ousmane Sonko et Khalifa Sall. Ou Barth’ ? Et c’est le Premier ministre qui a lancé les hostilités. «Depuis quelques jours, le gouvernement a constaté une vague subite de déguerpissements et de désencombrements entrepris par les collectivités territoriales. En ma qualité de Premier ministre, je me rendrai à Colobane, ce dimanche 30 juin 2024, à 15h 30 mn, délivrer un message du président de la République», a-t-il posté, dans la soirée du samedi. Ce qui suggérerait que son gouvernement n’y serait pour rien. Et cette «vague subite de déguerpissements et de désencombrements» ressemble à une insinuation aux collectivités contrôlées par les non-Pastef. Le Député Abass Fall, qui a devancé le Pm à Colobane hier, est plus formel sur sa page Facebook : «Si vous pensez pouvoir saboter le régime de Diomaye et de son gouvernement, vous vous trompez. On a tout compris. On va vous balayer. Yagatoul ! Tous nak.» Beaucoup de ces commerçants de Colobane pro-Pastef accusent justement le maire de Gueule tapée-Fass-Colobane, Abdou Aziz Paye, membre de Taxawu Sénégal, élu sous la bannière de Yewwi askan wi en 2022.
La circulaire du ministre de l’Intérieur qui refroidit Sonko
Par circulaire du 7 mai 2024, avec pour objet «Débordement des marchés», le ministre de l’Intérieur avait donné des instructions aux autorités administratives d’initier des actions de désencombrement. Aux gouverneurs de région, Jean Baptiste Tine écrivait : «Il m’a été donné de constater, dans plusieurs localités du pays, des phénomènes de débordements des marchés hors de leurs limites et l’occupation des ronds-points par des marchands rendant ainsi difficile la circulation des personnes et des biens. Ces situations, outre la gêne qu’elles engendrent, entrainent le plus souvent des accidents et des conflits entre usagers de la route et ces occupants. A cet effet, je vous demande de vous saisir de cette question, en rapport avec tous les acteurs concernés, notamment les autorités décentralisées (Présidents de Conseil départemental et Maires) pour sensibiliser les responsables des marchés sur la nécessité, voire l’urgence de contenir les activités marchandes dans les limites autorisées, d’initier des actions de désencombrement de la voie publique occupée du fait de ces activités, de mettre en place un cadre de suivi des actions de désencombrement entreprises, de veiller à la non réoccupation des espaces libérés.»
Les maires Pastef ont été les premiers à déguerpir des commerçants
Parmi ces élus qui ont lancé ces opérations de déguerpissement, il y a Mouhamed Bilal Diatta, maire Pastef de Keur Massar Sud. Dans une note en date du 3 avril 2023, donc avant même la circulaire du ministre de l’Intérieur, il avait écrit : «La présente a pour objet de vous informer d’une opération de déguerpissement qui aura lieu dans la commune de Keur Massar Sud le 15 avril 2024. En conséquence, nous vous (marchands ambulants et autres) demandons de libérer les lieux avant la date du 15 avril 2024 (boulevard de l’ancienne gendarmerie, allée du marché Ainoumady de Keur Massar Sud) et de prendre toutes les dispositions nécessaires pour le transport de vos biens. En cas de non-respect de
cette consigne, vos biens seront enlevés et mis en fourrière à vos frais.» Et c’était le cas aussi avec les déguerpissements à la Patte d’Oie, même si la mairie a démenti plus tard.
Sonko tâte le pouls de ses ouailles
Des opérations de déguerpissement qui ont été impopulaires comme c’est souvent le cas pour tous les régimes qui se sont frottés aux marchands ambulants dont la plupart sont des jeunes. Les vidéos virales de colère de cette frange favorable au régime ont alerté au plus haut sommet. Entre fidélité aux hommes du Projet et désillusion, ils se sont fait entendre à leur manière. Ousmane Sonko a dû mesurer la température chez ses nombreux sympathisants, ce qui a motivé son déplacement ce dimanche au marché Colobane où la situation était très tendue. Pour l’heure, le camp de Khalifa Sall n’a pas encore réagi.
LE BUDGET À LA MERCI DE QUERELLES POLITIQUES
Ousmane Sonko qui doit faire face aux parlementaires pour faire sa Dpg, attend à ce que l’Assemblée nationale modifie son règlement intérieur avant de se présenter à eux. Ce qui est à l’origine de problèmes entre l’Exécutif et le Parlement.
C’est mal parti pour le budget ! Le traditionnel débat d’orientation (Dob) n’a pas eu lieu samedi dernier. Le bureau de l’Assemblée nationale en a décidé ainsi. «Cette décision a été prise lors de la réunion du bureau de l’Assemblée nationale qui clôt sa session unique 2023-2024, en présence du ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions Yankhoba Diémé, venu représenter le gouvernement. Le Bureau de l’Assemblée nationale a décidé souverainement de surseoir aujourd’hui au débat d’orientation budgétaire (Dob). C’est pourquoi, vous avez vu tout à l’heure, le ministre des Finances et son équipe se sont retirés», a confié le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Abdou Mbow à l’Agence de presse sénégalaise.
Pour sa part, le député Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, assure que la non tenue du débat est sans conséquence. «Qu’il y ait débat d’orientation budgétaire ou pas le gouvernement travaille. Cela n’aura aucune conséquence», assure-t-il au micro de Seneweb.
Il était attendu que le ministre des Finances et du Budget présente le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) (2025-2027, Ndlr) aux députés. Cette rencontre se fait dans le cadre du traditionnel débat d’orientation budgétaire qui se tient d’habitude au deuxième trimestre. L’objectif de cet exercice est d’exposer aux parlementaires les orientations du budget pour l’année suivante.
Le rendez-vous manqué du débat d’orientation budgétaire 2024 tient en partie à la polémique qui enfle quant à la tenue ou non de la Déclaration de politique générale. Le Premier ministre, Ousmane Sonko qui doit faire face aux parlementaires pour faire sa Dpg, attend à ce que l’Assemblée nationale modifie son règlement intérieur avant de se présenter à eux. Ce qui est à l’origine de problèmes entre l’Exécutif et le Parlement et qui a influé sur la non tenue du débat d’orientation budgétaire. L’espoir est permis que l’annulation de ce débat ne compromette pas le vote du budget, car le Dob est une étape vers le vote du futur budget.
DES PARCELLES DE 2500 A 5000 M2 DISTRIBUÉES ILLÉGALEMENT À DES PRIVÉS
Comme annoncé, hier samedi, sur sa page Facebook, le Premier Ministre Ousmane Sonko s’est rendu, ce dimanche, à la plage d’Anse Bernard située à Dakar-Plateau.
Comme annoncé, hier samedi, sur sa page Facebook, le Premier Ministre Ousmane Sonko s’est rendu, ce dimanche, à la plage d’Anse Bernard située à Dakar-Plateau. « Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, m’a demandé de venir ici pour parler aux Sénégalais de la situation qui prévaut dans cet endroit symbolique », a-t-il d’emblée déclaré.
Selon lui, « des lotissements ont été faits au mois de novembre dernier et des parcelles de 2500 à 5000 mètres carrés distribuées illégalement à des privés ».
M. Sonko a, en outre, souligné que ce morcellement est opéré sur le Domaine public maritime. Il a, séance tenante, demandé à son ministre de l’Urbanisme de lancer un programme d’urgence d’aménagement de cette plage.
Pour le Premier ministre, depuis leur arrivée au pouvoir, les nouvelles autorités étatiques ont pris des mesures courageuses visant à préserver le littoral avec notamment l’arrêt des attributions de terrains, des constructions et la mise en place d’une commission qui est en train de faire un excellent travail.
« Les Sénégalais seront informés des résultats de nos investigations », a ainsi assuré M. Sonko, qui n’a pas manqué de dénoncer des malversations à presque tous les niveaux.
A ce titre, le Chef du Gouvernement a indiqué que son déplacement à Anse Bernard n’est un prétexte pour rassurer est Sénégalais que tous les biens publics seront remis au peuple.
« Il faut qu’on communique avec les Sénégalais qui ont fait confiance au président Bassirou Diomaye Faye. Dans le cadre de notre programme adossé au « jub Jubal Jubanti », à la souveraineté et au patriotisme, nous avons entamé un travail colossal qui demande une communication pour informer les Sénégalais », a-t-il insisté, annonçant que d’autres « faits graves » vont être dévoilés très bientôt.
Ousmane Sonko a, enfin, rappelé que les corps de contrôle comme l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes sont envoyés dans plusieurs structures.
LA RÉBELLION DU M23 CONTINUE DE GAGNER DU TERRAIN DANS L'EST DE LA RDC
Félix Tshisekedi a réuni samedi un Conseil de défense puis s'est exprimé à l'occasion de la journée d'Indépendance en affirmant que "des instructions claires et fermes ont été données pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale" de son pays.
La rébellion du M23 continue de gagner du terrain dans l'Est de la République démocratique du Congo, en s'emparant de nouvelles localités sur le front nord du conflit qui l'oppose aux forces gouvernementales, a indiqué dimanche une source locale.
Le M23 (pour "mouvement du 23 mars") s'est déployé dans la localité de Kirumba, dans la province du Nord-Kivu, théâtre de violences depuis que cette rébellion soutenue par le Rwanda a repris les armes en 2021. Kirumba, la plus grande agglomération dans le sud du territoire de Lubero et important centre commercial, compte plus de 120.000 habitants.
"Nous regrettons que la grande entité (la ville de Kirumba, ndlr) soit depuis hier soir aux mains des M23. Ce matin, avant d'être visibles dans le centre, ils ont fait une reconnaissance de terrain en patrouillant tous les axes de Kirumba", a déclaré à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un responsable administratif local. Les rebelles se dirigent désormais vers le nord de Kirumba, a ajouté cette source.
Samedi, c'est la ville-clé de Kanyabayonga située à 25 km de là, où vivent plus de 60.000 personnes et des dizaines de milliers de personnes déplacées ces derniers mois, qui est tombée aux mains des rebelles. Cité du Nord-Kivu située à une centaine de km au nord de la capitale provinciale Goma, Kanyabayonga est considérée comme un verrou contrôlant vers le nord les accès aux villes de Butembo et Beni, fiefs de l'importante tribu Nande et grands centres commerciaux du pays.
Le président congolais Félix Tshisekedi a réuni samedi un Conseil de défense puis s'est exprimé à l'occasion de la journée d'Indépendance en affirmant que "des instructions claires et fermes ont été données pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale de notre pays", sans plus de précisions. D'autres villes proches de Kanyabayongo sont aussi tombées aux mains des rebelles, selon des sources sécuritaires et des responsables.
Depuis fin 2021, le M23, rébellion congolaise majoritairement tutsi, a conquis avec l'appui d'unités de l'armée rwandaise de larges pans de territoire du Nord-Kivu, jusqu'à encercler presque entièrement Goma. Les autorités de la RDC accusent le Rwanda de vouloir faire main basse sur les richesses de l'Est congolais, ce que Kigali conteste. Jusqu'à présent, les initiatives diplomatiques lancées pour tenter de régler la crise n'ont rien donné.
PRÉSIDENTIELLE EN MAURITANIE UNE TENTATIVE DE DÉSTABILISATION DEJOUÉE
Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a annoncé que les forces de défense et de sécurité avaient déjoué une tentative de déstabilisation après des heurts survenus dans la capitale, Nouakchott.
Les résultats provisoires de l’élection présidentielle en Mauritanie placent le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en tête avec 56,12% des voix. Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a annoncé que les forces de défense et de sécurité avaient déjoué une tentative de déstabilisation après des heurts survenus dans la capitale, Nouakchott.
Le ministre a accusé « certains mouvements racistes connus pour être hostiles à l’unité nationale » d’avoir tenté de profiter de l’élection présidentielle pour atteindre « leurs objectifs ignobles ». Il a expliqué que des foules, composées « d’opportunistes et d’adolescents manipulés, affiliés à un candidat particulier », ont perturbé l’ordre public en brûlant des pneus, perturbant la circulation, intimidant les citoyens et endommageant des biens.
Selon le ministre, les forces de sécurité ont rapidement neutralisé ces actes de sabotage grâce à un « plan de sécurité rigoureux ». Il a souligné que la sécurité et la tranquillité seraient maintenues à tout prix et que les forces de sécurité étaient prêtes à faire face à toute menace.
D’après les informations disponibles sur le site de la Commission nationale électorale (Ceni), Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est arrivé en tête avec 56,12% des voix. Il est suivi de Biram Dah Abeid avec 22,10% et de Hamadi Ould Mohamed El Mokhtar du parti Tawassoul (islamo-conservateur) avec 12,76%. Ces résultats doivent être confirmés par la Ceni avant leur validation par le Conseil constitutionnel.
Le candidat Biram Dah Abeid a rejeté les résultats provisoires et a appelé à manifester contre la Commission en charge de l’organisation des élections. Des incidents ont éclaté entre ses partisans et les forces de l’ordre, et le directeur de campagne de Biram Dah Abeid a été arrêté, selon les affirmations de son camp.
COLOBANE, RÉACTIONS DE MARCHANDS AU LENDEMAIN DE LA VISITE DE SONKO
Les activités reprennent petit à petit quelques semaines après la fête de la Tabaski, mais les commerçants continuent d’occuper les espaces réservés aux passagers.
Les déguerpissements survenus dans plusieurs marchés à Dakar et dans quelques régions du Sénégal commencent à créer des tensions entre autorités et marchands ambulants. Ces derniers qui ne pouvaient plus tenir tête aux exigences des sous-préfets, ont indexé le Premier ministre Ousmane Sonko et le Président Bassirou Diomaye pour avoir commandé ces opérations.
En visite hier au marché de Colobane, le Premier ministre Ousmane Sonko a souligné qu’il n’était pas informé de ces déguerpissements ordonnés par le ministre de l’Intérieur qui, on le rappel, dans un circulaire en date du 7 mai, avait demandé aux gouverneurs de régions « de ramener les marchés dans leurs limites primitives, de veiller à la non occupation des espaces libérées et des voies publiques et d’en assurer le suivi. »
Ousmane Sonko est allé plus loin en disant que les commanditaires devraient, au préalable, avoir des discussions avec les commerçants avant d’entamer une quelconque opération.
Un tour effectué, ce lundi matin à Colobane démontre une situation ambiguë au lendemain de la visite. Les activités reprennent petit à petit quelques semaines après la fête de la Tabaski, mais les commerçants continuent d’occuper les espaces réservés aux passagers.
Modou Diop, en plein installation de ses marchandises sur le trottoir trouve que c’est bien de remettre de l’ordre dans les marchés mais, précise qu’il est de leur devoir d’assurer aux jeunes des emplois.
« C’est bien de libérer les espaces publics puisque c’est ce que souhaite le gouvernement. D’une part, c’est de notre faute nous les marchands ambulants mais qu’ils se mettent à l’esprit que nous sommes ici pour travailler et qu’ils nous ont promis de travailler sur l’emploi des jeunes ». Le jeune commerçant qui, malgré tout, se dit être rassuré par les propos de Sonko lors de sa visite, dimanche à Colobane : « ce qu’a dit Sonko me rassure vraiment et je crois à ce qu’il dit que le président Diomaye et lui aussi n’étaient pas au courant de cette situation ».
Sokhna Fatou par contre soutien que la visite n’a pas d’impact positif sur la situation du marché. En effet elle déclare qu’elle « ne voit pas de changement et j’ai comme l’impression qu’il n’y a jamais eu de déguerpissement parce qu’ils sont en train de s’installer comme auparavant. Peut-être qu’ils ont eu l’apport du Premier ministre lors de sa visite d’hier surtout avec ce qu’il a dit qu’ils n’étaient pas au courant de cette déguerpissement ce que moi je trouve incompréhensible parce le ministre de l’Intérieur suit les ordres du Premier ministre et du Président Diomaye donc, comment est-il possible qu’ils ne soient pas au courant de ces déguerpissement.»
Malaw, vendeur de chaussures pour homme dit être très inquiet de ce que le duo Sonko et Diomaye est en train de faire parce que « nous étions ici sur les trottoirs lors des manifestations contre le régime sortant. C’était des moments très difficiles pour nous tous. certains ont été emprisonnés d’autres comme moi ont tenté la migration clandestine à deux reprises. On est revenus pour continuer notre activité ici parce que c’est le seul endroit que nous connaissons. Nous ne pouvons pas du jour au lendemain quitter les lieux sans nous avertir, ni nous trouver une alternative ».
Poursuivant son propos, le jeune ressortissant de Ndiaganiao estime que « la visite de Sonko nous a rassuré et ce qu’il a dit est compréhensible parce qu’il a dit que le sous-préfet devait au moins nous aviser avant d’entamer une quelconque opération et je pense la même chose concernant la circulaire du ministère de l’Intérieur, il devrait trouver un moyen de parler avec nous d’abord. »
Ces témoignages qui résultent d’un manque de communication entre les dirigeants du pays montre de la non prise en compte du circulaire du ministre de l’Intérieur par les commerçants ambulants de Colobane. En effet, à en croire ce jeune mécanicien, Serigne modou victime de cette opération de déguerpissement parce qu’ayant perdu son garage se dit très content de la visite « pour nous éclairer de ce qui se passe et qui est derrière ces saccages et heureusement que Sonko ait dit qu’il n’était pas au courant de cette opération de déguerpissement parce que nous pensions qu’il était informé de cela.»
VERS LA CRÉATION DE COOPÉRATIVES AGRICOLES POUR LA DIASPORA
L’Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux de l’État (APIX) annonce le lancement imminent de plusieurs initiatives destinées aux Sénégalais de l’étranger, dont le concept des coopératives agricoles de la diaspora
L’Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux de l’État (APIX) annonce le lancement imminent de plusieurs initiatives destinées aux Sénégalais de l’étranger, dont le concept des « coopératives agricoles de la diaspora », visant à faciliter leur retour économique, selon un communiqué de l’agence.
« Bientôt, nous lancerons plusieurs outils à destination de la diaspora sénégalaise, qui est le premier investisseur au Sénégal avec des transferts de fonds atteignant 2,2 milliards d’euros en 2023, représentant environ 10 % du PIB national. L’APIX s’engage à faciliter leur retour économique », rapporte le communiqué.
Ces initiatives ont été évoquées à l’issue d’une visite récente du directeur général de l’APIX au Maroc. Durant son séjour, Bakary Séga Bathily a rencontré diverses associations de la communauté sénégalaise basée dans le royaume, la directrice adjointe de la CBAO (filiale du groupe financier marocain Attijariwafa), ainsi que le président de la commission Afrique de la Confédération générale des entreprises du Maroc.
Le concept des « coopératives agricoles de la diaspora », lancé en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et le Secrétariat d’État aux Sénégalais de l’extérieur, vise à accroître les investissements dans le secteur agricole. Selon les projections, cette initiative pourrait créer plus de 10 000 emplois directs et indirects et augmenter la production agricole de 15 % d’ici 2025.
PRÉSIDENTIELLE EN MAURITANIE, UNE TENTATIVE DE DÉSTABILISATION DÉJOUÉE
Le ministre de l'Intérieur a accusé « certains mouvements racistes connus pour être hostiles à l’unité nationale » d’avoir tenté de profiter de l’élection présidentielle pour atteindre « leurs objectifs ignobles ».
Les résultats provisoires de l’élection présidentielle en Mauritanie placent le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en tête avec 56,12% des voix. Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a annoncé que les forces de défense et de sécurité avaient déjoué une tentative de déstabilisation après des heurts survenus dans la capitale, Nouakchott.
Le ministre a accusé « certains mouvements racistes connus pour être hostiles à l’unité nationale » d’avoir tenté de profiter de l’élection présidentielle pour atteindre « leurs objectifs ignobles ». Il a expliqué que des foules, composées « d’opportunistes et d’adolescents manipulés, affiliés à un candidat particulier », ont perturbé l’ordre public en brûlant des pneus, perturbant la circulation, intimidant les citoyens et endommageant des biens.
Selon le ministre, les forces de sécurité ont rapidement neutralisé ces actes de sabotage grâce à un « plan de sécurité rigoureux ». Il a souligné que la sécurité et la tranquillité seraient maintenues à tout prix et que les forces de sécurité étaient prêtes à faire face à toute menace.
D’après les informations disponibles sur le site de la Commission nationale électorale (Ceni), Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est arrivé en tête avec 56,12% des voix. Il est suivi de Biram Dah Abeid avec 22,10% et de Hamadi Ould Mohamed El Mokhtar du parti Tawassoul (islamo-conservateur) avec 12,76%. Ces résultats doivent être confirmés par la Ceni avant leur validation par le Conseil constitutionnel.
Le candidat Biram Dah Abeid a rejeté les résultats provisoires et a appelé à manifester contre la Commission en charge de l’organisation des élections. Des incidents ont éclaté entre ses partisans et les forces de l’ordre, et le directeur de campagne de Biram Dah Abeid a été arrêté, selon les affirmations de son camp.
MOHAMED EL GHAZOUANI DÉCLARÉ VAINQUEUR DE LA PRÉSIDENTIELLE MAURITANIENNE AVEC 56,12 %
Mohamed El Ghazouani devance son principal challenger, le militant anti esclavagiste, Biram Dah Abeid qui s’est retrouvé avec 22, 10 % des suffrages, d’après les résultats provisoires officiellement rendus publics lundi par la CENI.
Le président sortant de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a, lundi, été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de samedi en étant de crédité de 56, 12 % des suffrages dès le premier tour par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Mohamed El Ghazouani devance son principal challenger, le militant anti esclavagiste, Biram Dah Abeid qui s’est retrouvé avec 22, 10 % des suffrages, d’après les résultats provisoires officiellement rendus publics lundi par la CENI en présence de ses membres.
Selon le président de la CENI, Mohamed Vall Ould Belal, 1 074 208 des 1 939 342 électeurs inscrits sur les listes électorales se sont rendus aux urnes samedi pour le premier tour de l’élection présidentielle de samedi, correspondant à un taux de participation de 55, 26 %.
Voici les résultats proclamés par la CENI :
Mohamed Cheikh El Ghazouani a obtenu 554 956 voix, soit 56, 12 %
En promettant plus de souveraineté économiques, le président a suscité de grands espoirs. Mais la réalité est plus complexe, avec des partenaires attachés à la stabilité et une opposition parlementaire. Il s'engage de fait, dans un numéro d'équilibriste
(SenePlus) - Depuis son investiture le 2 avril dernier, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye se lance dans un exercice délicat : tenir les promesses de changement faites aux Sénégalais tout en ménageant les partenaires internationaux du pays. Élu sur un programme de réformes économiques audacieuses, il suscite à la fois l'espoir de voir le statu quo politique et économique voler en éclats, mais aussi la méfiance quant à sa capacité à concrétiser son ambition dans un contexte contraignant.
Comme le rapportait récemment l'analyse du magazine Afrique XXI, Diomaye Faye a fait de l'indépendance économique du Sénégal l'un de ses chevaux de bataille. Il envisage notamment de remplacer le franc CFA, symbole selon lui de la dépendance vis-à-vis de la France, par une monnaie nationale ou commune avec la CEDEAO. S'il est salué par des économistes comme Kako Nubukpo qui y voient "une très bonne nouvelle", d'autres à l'instar de Magaye Gaye mettent en garde contre les risques pour la stabilité financière. Ndongo Samba Sylla plaide lui pour des "monnaies nationales souveraines".
Le nouveau président mise également sur le secteur agricole afin de réduire la dépendance alimentaire, objectif déjà recherché par ses prédécesseurs. Il s'engage à promouvoir une "Doctrine de souveraineté alimentaire" grâce à des investissements massifs. Pour Magaye Gaye, l'économie sénégalaise est malade et extravertie, souffrant de nombreuses tares depuis les indépendances.
Sur le plan énergétique, Diomaye Faye promet transparence et redistribution équitable des richesses issues de l'exploitation du pétrole et du gaz. Il a ordonné un audit des contrats dans ces secteurs afin de garantir le respect des intérêts nationaux. Le premier projet pétrolier offshore a démarré début juin.
Cependant, le nouveau président est confronté à de multiples obstacles pour tenir ses promesses. Sur le plan international, il doit composer avec les exigences du FMI qui recommande de rationnaliser les dépenses, et avec la Banque mondiale qui insiste sur la stabilité macroéconomique. Face aux partenaires commerciaux comme la France ou la Chine, il se doit d'être pragmatique. Sur le plan interne, sans majorité parlementaire, ses réformes risquent d'être entravées.
Pris en étau, Diomaye Faye entame un savant jeu d'équilibriste pour réconcilier aspirations populaires et contraintes structurelles. Ses premières décisions seront déterminantes pour maintenir la confiance, aussi bien des Sénégalais désireux de changement que des bailleurs soucieux de stabilité. Un exercice périlleux au regard des espoirs suscités et des obstacles sur sa route. L'avenir dira s'il parvient à tenir la promesse d'un "changement systémique".