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1 mars 2025
MASSACRE DU 28 SEPTEMBRE 2009, PRISON À VIE REQUISE CONTRE DADIS CAMARA
Le magistrat Alghassimou Diallo a demandé devant le tribunal que la peine soit assortie d’une période de sûreté de 30 ans contre les sept accusés, dont l’un est jugé par défaut et un autre est en fuite.
Le procureur au procès historique du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée a requis mercredi la réclusion criminelle à perpétuité pour l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara et six autres responsables militaires ou gouvernementaux de l’époque.
Le magistrat Alghassimou Diallo a demandé devant le tribunal que la peine soit assortie d’une période de sûreté de 30 ans contre les sept accusés, dont l’un est jugé par défaut et un autre est en fuite. Il a réclamé que les faits soient requalifiés en crimes contre l’humanité par meurtres, assassinats, torture, séquestration et viols.
Le procureur a requis des peines de 15 ans de réclusion contre trois autres accusés, et de 14 ans contre deux accusés. Il a refusé les circonstances atténuantes.
Le procureur a reproché à Moussa Dadis Camara de n’avoir rien fait pour empêcher les agissements des hommes placés sous sa responsabilité.
Au moins 156 personnes ont été tuées, des centaines blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs le 28 septembre 2009 et les jours suivants, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU.
COMMÉMORATION DU DÉCÈS D’ALINE SITOÉ DIATTA, HÉROÏNE DE LA RÉSISTANCE ANTICOLONIALISTE
Rappelée à Dieu en 1944 à Tombouctou au Mali, Aline Sitoé Diatta reste un symbole puissant de courage et de détermination face à l’oppression coloniale.
Décédée en 1944 à Tombouctou au Mali, Aline Sitoé Diatta reste un symbole puissant de courage et de détermination face à l’oppression coloniale.
Née en 1920 à Cabrousse, un village de la Casamance, Aline Sitoé Diatta a marqué l’histoire par son engagement indéfectible pour l’autonomie et la renaissance de son peuple.
Dès son jeune âge, elle a montré une forte détermination et a mené une adolescence solitaire, probablement influencée par les conditions de l’époque.
Après avoir travaillé comme docker à Ziguinchor, puis comme gouvernante dans une famille de colons à Dakar, elle a finalement choisi de retourner dans son village natal, décidée à lutter pour la dignité et la liberté de son peuple.
Son activisme l’a conduite à être déportée par les autorités coloniales françaises à Tombouctou, où elle est décédée le 22 mai 1944.
Aujourd’hui, ses petits-fils réclament le rapatriement de ses restes et l’érection d’un musée dans son village natal pour honorer sa mémoire et éduquer les générations futures sur son combat.
En hommage à son héritage, l’État sénégalais a baptisé un navire à son nom. Depuis mars 2008, le bateau Aline Sitoé Diatta assure la liaison entre Ziguinchor et Dakar.
Ce navire, long de 76 mètres et d’une capacité d’accueil de 496 places, a été fabriqué en Allemagne et mis en service cinq ans après le tragique naufrage du bateau Le Joola.
Son héritage continue d’inspirer de nombreux Africains et rappelle l’importance de la résistance et de la lutte contre l’injustice.
LE GOUVERNEMENT ENVISAGE DE LANCER UN NOUVEAU PROGRAMME D’ACCÈS À LA PROPRIÉTÉ
Le Sénégal se trouve confronté à un défi majeur en matière de logement, avec un déficit estimé à 300 000 logements, selon le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires.
Le Sénégal se trouve confronté à un défi majeur en matière de logement, avec un déficit estimé à 300 000 logements, selon le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Balla Moussa Fofana. Lors d’une visite au pôle de Daga Kholpa, le ministre a précisé que chaque année, environ 22 000 logements supplémentaires sont nécessaires, ce qui aggrave le déficit existant.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement sénégalais envisage de lancer un nouveau programme d’accès à la propriété. Ce programme rassemblera tous les acteurs concernés sur une seule plateforme, facilitant l’accès à des informations transparentes et avantageuses sur les conditions de propriété pour les Sénégalais. L’objectif est de permettre aux citoyens de devenir propriétaires de manière plus accessible et équitable.
Le programme inclura des choix relatifs au foncier, la sélection des promoteurs immobiliers et la définition des coûts des loyers. Pour assurer le succès de cette initiative, le gouvernement prévoit de collaborer étroitement avec les banques et les municipalités, selon les déclarations du ministre.
Ce programme vise à répondre aux besoins croissants en logements au Sénégal, en offrant des solutions durables et adaptées aux citoyens, tout en renforçant la transparence et l’efficacité dans le secteur de l’immobilier.
COUPE DU SÉNÉGAL, JARAAF ET TEUNGUETH PASSENT, AS PIKINE ÉLIMINÉE
Au stade de Ngor, le Jaraaf de Dakar est allé éliminer Dakar Sacré-Coeur (1-0) grâce à Bouba Diop auteur de l'unique but de la rencontre à la 20e minute de jeu.
iGFM (Dakar) On connaît les premiers résultats des matchs de huitièmes de finale de la Coupe du Sénégal (séniors) disputés ce mercredi sur quatre terrains.
Au stade de Ngor, le Jaraaf de Dakar est allé éliminer Dakar Sacré-Coeur (1-0) grâce à Bouba Diop auteur de l'unique but de la rencontre à la 20e minute de jeu.
Du côté de Rufisque, Teungueth FC a facilement battu le CNEPS de Thiès par 3 buts à 0. Papa Djigeul, Bonito et Malick Ndoye ont inscrit les buts rufisquois.
La déception on la retrouve du côté de Pikine. En effet, le club de la banlieu dakaroise a été éliminé par le Casa Sports de Ziguinchor au stade régional de Kolda.
ORPAILLAGE, NOUVEAU DRAME À KÉDOUGOU
Deux orpailleurs ressortissants burkinabè sont morts asphyxiés à l'intérieur d'un de ces trous d'un site d'orpaillage situé à Koumboutourou, localité située dans la commune de Tomboronkoto (Kédougou)
Encore un drame dans les sites d’orpaillage clandestins. Deux personnes ont encore perdu la vie ce mercredi à Kédougou.
Deux orpailleurs ressortissants burkinabè sont morts asphyxiés à l'intérieur d'un de ces trous d'un site d'orpaillage situé à Koumboutourou, localité située dans la commune de Tomboronkoto (département de Kédougou).
Les corps des deux victimes n’ont pas pu être extraits à temps. Les corps sans ont été acheminés par les sapeurs-pompiers à la morgue de l'hôpital régional Amath Dansokho de Kédougou.
L'AFRIQUE, PRISON À CIEL OUVERT POUR SES CITOYENS
Aliko Dangote, première fortune africaine, a dénoncé les innombrables visas qu'il doit obtenir pour circuler sur le continent. Un comble quand d'anciens colonisateurs européens jouissent d'un accès plus aisé que les Africains eux-mêmes
(SenePlus) - L'homme le plus riche d'Afrique a beau être un puissant investisseur, il n'échappe pas aux tracasseries administratives pour se déplacer sur le continent. Aliko Dangote, milliardaire nigérian, a récemment dénoncé devant le Africa CEO Forum à Kigali les nombreux visas qu'il doit obtenir, lui qui souhaite "rendre l'Afrique grande".
"En tant qu'investisseur, quelqu'un qui veut faire avancer l'Afrique, je dois demander 35 visas différents pour mon passeport", a regretté M. Dangote, selon CNN. "Je n'ai vraiment pas le temps d'aller déposer mon passeport dans les ambassades pour obtenir un visa", a-t-il ajouté devant un auditoire amusé.
Cette situation kafkaïenne pour l'une des plus grandes fortunes du continent relance le débat brûlant sur les entraves à la libre circulation en Afrique pour ses propres ressortissants. Pire encore, de nombreux Africains pestent de voir que d'anciens colonisateurs européens bénéficient d'un accès plus libre que leurs voisins du continent.
"Je peux vous assurer que Patrick [Pouyanné, PDG de Total Energies] n'a pas besoin de 35 visas avec un passeport français, ce qui signifie que vous avez une liberté de mouvement supérieure à la mienne en Afrique", a lancé Dangote à son voisin français, rapporte CNN.
Un constat amer qui illustre les défis posés par la balkanisation du continent. Si le Rwanda a supprimé les visas pour tous les ressortissants africains en 2023, rejoignant le Bénin, la Gambie et les Seychelles, de nombreux pays africains continuent d'ériger des barrières, au prix de démarches discriminatoires, hostiles et très coûteuses pour leurs voisins.
"C'était mon expérience la plus humiliante en voyageant en Afrique", témoigne ainsi auprès de CNN le réalisateur de films nigérian Tayo Aina. En avril 2021, il a été contraint de fournir un échantillon de selles devant un officier éthiopien pour prouver qu'il n'avait pas ingéré de drogue.
Fatigué d'être "détenu dans les aéroports" à cause de son passeport nigérian, le jeune homme de 31 ans a fini par débourser 150 000 dollars pour obtenir la nationalité de Saint-Christophe-et-Niévès, lui ouvrant plus de portes.
L'Union africaine affiche pourtant l'ambition de "supprimer les restrictions à la capacité des Africains de voyager, travailler et vivre sur leur propre continent". Mais la concrétisation de la libre circulation, moteur de la Zone de libre-échange continentale, avance au ralenti.
Pour l'expert Alan Hirsch, de l'institut new-soudien New South, la crainte des migrations permanentes freine les ardeurs d'ouverture des pays les plus riches. "Il y a la peur que les gens des nations plus pauvres cherchent un moyen de s'installer durablement", explique-t-il à CNN.
L'universitaire sud-africain pointe aussi le manque d'intégrité des systèmes de passeport et de visa dans certains pays : "Des gens ont trouvé des moyens illégaux d'obtenir des passeports, comme se faire passer pour burundais sans l'être réellement."
Qu'importe les progrès régionaux, voyager au-delà de sa zone géographique reste semé d'embûches pour les Africains. Un visa à l'arrivée au Nigeria qui coûtait 25 dollars aux Kenyans est ainsi passé à 215 dollars après une réforme du système.
Un inextricable labyrinthe de formalités, de refus injustifiés ou de dossiers incomplets qui, selon CNN, incite certains à chercher des passeports plus pratiques, comme l'a fait Tayo Aina. Son nouveau sésame de Saint-Christophe donne plus d'ouverture sur l'Afrique que son passeport nigérian.
Africa's richest man - Aliko Dangote - says he needs 35 visas to travel in Africa on his Nigerian passport.
L'activiste et l'imam qui ont été arrêtés et placés en garde à vue pour avoir offensé le Premier ministre devront, donc, être ramenés au Tribunal de Dakar demain jeudi 23 mai pour, de nouveau, faire face au procureur
Le déferrement au parquet de Bah Diakhaté et de l’imam Cheikh Tidiane Ndao n’a pas été décisif ce mercredi. L'activiste et l'imam qui ont été arrêtés et placés en garde à vue pour avoir offensé le Premier ministre Ousmane Sonko ont fait l'objet d’un retour de parquet.
Ils devront, donc, être ramenés au Tribunal de Dakar demain jeudi 23 mai pour, de nouveau, faire face au procureur de la République.
ARRESTATION DU MAIRE DE SINDIA
Thierno Diagne a été déféré au parquet de Mbour ce mercredi. Il avait fait l’objet d’une dénonciation au niveau de l’Ofnac dont l’assemblée avait transmis le rapport d’enquête au Procureur de la République.
Le maire de Sindia, Thierno Diagne, a été arrêté et déféré au parquet de Mbour ce mercredi. Pour quelle raison ? En tout cas, l’édile avait fait l’objet d’une dénonciation au niveau de l’Ofnac dont l’assemblée avait transmis le rapport d’enquête au Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Thiès.
Dans la dénonciation contre la maire de Sindia, Thierno Diagne, déposée le 10 janvier 2017 sur la table de Mme Seynabou Ndiagne Diakhaté, alors présidente de l’Ofnac, il était reproché à l’édile, les faits de malversations, de détournement de deniers publics, d’escroquerie et de blanchiment de capitaux.
Ces faits auraient été commis à l’occasion du versement, par la Coopérative d’habitat des agents de la Sonatel, d’indemnités d’un montant de 2 000 000 000 de francs Cfa à des propriétaires de terres coutumiers de la localité de Sindia-ndombo, à titre de dédommagement.
En effet, de l’avis du plaignant, le maire de la commune de Sindia, a usé de manœuvres qui lui ont permis d’encaisser de fortes sommes d’argent, lit-on dans le rapport 2021 de l'Ofnac. Sous prétexte de l’inscription de certaines zones du site de lotissement concerné au nom de la commune de Sinda, M. Diagne aurait perçu des chèques d’indemnisation de la Coopérative Sonatel, libellés à son nom, pour un montant cumulé de 42 175 500 f Cfa, sans procéder à leur reversement au Trésor.
En outre M. Diagne se serait prévalu de la qualité de propriétaire coutumier de terres par son inscription sur la liste des bénéficiaires des indemnités versées par la Coopérative Sonatel.
En définitive, le préjudice provisoire subi par la Commune de Sindia et la coopérative de la Sonatel, du fait des agissements de M. Thierno Diagne, s’élèverait à la somme globale de 54 175 500 francs Cfa, selon la même source.
Lors du traitementdu dossier, les enquêteurs de l’Ofnac se sont rendus à Mbour, où plusieurs personnes ont été entendues. Parmi elles : le maire de la commune, la Présidente de la coopérative d’habitat de la Sonatel, le chef du Bureau des Domaines, le Chef du Bureau du Cadastre, le mandataire des propriétaires coutumiers, Me Marie BA, notaire à Saly et son clerc. Une visite des sites a également été effectuée par l’équipe d’enquêteurs.
Et au terme des investigations, l’Ofnac a conclu, «qu’il pourrait être retenu contre M. Thierno Diagne, maire de la commune de Sindia, les délits de détournement de deniers publics, d’escroquerie aux deniers publics estimé à la somme globale de 54 175 500 francs Cfa». Des faits qui, selon l’organe de contrôle, sont punis par les dispositions des articles 152 et 153 du Code pénal.
Il peut aussi, selon l’ofnac, être poursuivi pour blanchiment de capitaux. Des faits prévus par la loi n° 2018 - 03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
BATAILLE DE LEADERSHIP À L'APR
Alors que Macky Sall souhaite maintenir son influence, plusieurs figures émergentes tentent de s'imposer comme de nouveaux patrons. Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo et Amadou Mame Diop sont dans les starting-blocks
En quittant le pouvoir, le président Macky Sall a laissé son parti dans la plus grande incertitude, refusant ainsi d'organiser sa succession au sein de l'appareil. Aujourd'hui, plusieurs têtes peuvent se réclamer le leadership au sein de la formation marron-beige. Mais qui a le meilleur profil ?
Macky est le prototype parfait de l’homme politique façonné par Abdoulaye Wade. Le leader de l’Alliance pour la République (APR) copie son mentor politique dans toutes ses actions. Même après la perte du pouvoir, il continue de vouloir tenir les rênes de son parti comme le Pape du Sopi qui demeure toujours le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS).
On se demande cependant si ce qui est valable pour le patriarche libéral avec le PDS, 50 ans d’existence, peut l’être avec l’APR créée depuis juste 16 ans. En effet, le contexte politique a foncièrement changé avec de nouveaux acteurs et un nouvel écosystème.
Mais Macky Sall semble n’en avoir cure. Lors du dernier Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance pour la République (APR), il a proposé une gestion collégiale du parti en formant une équipe composée de Amadou Mame Diop, Cheikh Mbacké Ndiaye, et de jeunes comme Thérèse Faye, Sira Ndiaye, Aissatou Ndiaye, Haniyeu Mbengue, Abdou Lahad Seck Sadaga, Mame Marième Babou, Abdoulaye Fall, Seth Diop, et Djimo Souaré.
Depuis, il se pavane dans le monde en tant qu’envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète). S’il n’a pas une réelle ambition de revenir dans la scène politique sénégalaise, rien ne devrait l’empêcher de préparer la relève ; mieux, de passer le relais à un des apéristes les plus influents dans la formation pour assurer le leadership fort qu’il a incarné toutes ces années. A moins de préparer sa succession, il pouvait laisser le jeu politique se poursuivre dans la formation. Ainsi, le plus fort et le plus influent dirigera le parti.
Comme “L’AS” l’avait écrit au lendemain de la défaite du pouvoir de Macky Sall, deux options s’offrent à l’APR. Bâtir le parti autour de leur candidat déchu Amadou Ba ou bien choisir un nouveau leader apériste de lait capable de réunir tout le parti autour de l’essentiel.
Mais le président Sall semble ne pas vouloir en tout cas que le candidat déchu de son parti lors de la présidentielle du 24 mars 2024 dès le premier tour profite de l'appareil qu’il a créé et façonné. La preuve, ses fedayins refusent toujours de se ranger derrière Amadou Ba.
Très mou politiquement, l’ancien Premier ministre devrait maintenant s'affranchir de Macky Sall et affronter tous ses détracteurs au sein de l’APR. Mieux, il pourrait également prendre ses distances de la formation marron beige. D’ailleurs, depuis quelques jours, de nombreuses voix sortent pour dire que l’ancien Premier ministre Amadou Ba est sur la voie de créer un parti. Étant naturellement le chef de l’opposition du fait de sa position au dernier scrutin présidentiel, il reléguerait ainsi l’APR en troisième position dans le classement des forces politiques du pays. En tout cas, il est difficile d’imaginer dans le contexte actuel qu’Amadou Ba pilote le bateau apériste et l’emmène à bon port.
Abdoulaye Daouda Diallo, le profil idéal pour les apéristes de lait
Pour autant, d’aucuns théorisent dans le parti l’idée selon laquelle Abdoulaye Daouda Diallo serait le responsable apériste qui a les qualités requises pour succéder à Macky Sall à la tête de l’appareil politique. Le maire de Boké Dialloubé est un technocrate discret, voire effacé. Il a occupé les plus hautes fonctions sous le magistère de Macky Sall : ministre de l’Intérieur, ministre de l’Economie et des Finances, président du Conseil économique social et environnemental (CESE), Directeur de cabinet de Macky Sall...
Il faut rappeler que l’actuel président du CESE avait préféré revenir sur ses ambitions présidentielles et s’effacer au profit d’Amadou Ba lors de la présidentielle de 2024. Une pilule difficilement avalée au nom de la loyauté au président Macky Sall. Abdoulaye Daouda Diallo, qui n’a jamais voulu se ranger derrière Amadou Ba, avait même ourdi un plan pour s’opposer à lui. Il est évident que ce n’est pas aujourd'hui qu’il va accepter ce qu’il a toujours abhorré.
Au contraire, il peut prendre sa revanche en s’imposant comme l’homme fort du parti. Il est évident que les apéristes en grande partie ne remettront pas en cause sa légitimité.
Amadou Mame Diop, homme de confiance de Macky Sall
Une troisième personnalité politique apériste qu’on calcule rarement ; mais qui est capable de prendre les rênes du parti et de fédérer les militants, c’est l’actuel président de l’Assemblée nationale. Dr Amadou Mame Diop Diop, maire de Richard Toll depuis 2014, est à l’APR depuis sa création. Très discret, il bénéficie d’une base politique solide au nord du Sénégal. Il faut noter également que c’est un homme consensuel qui est respecté dans le parti. Militant des premières heures de l’APR, coordonnateur de la Coalition Benno Bokk Yaakaar du département de Dagana, il a été élu député en 2012, réélu en 2017 et en 2022.
En le choisissant pour diriger le parlement, Macky a montré qu’il fait partie de ses hommes de confiance. Décidé à faire respecter ses consignes, Macky Sall n’a pas hésité à mettre ses députés sous surveillance jusqu’au vote final le jour de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale. C’est une manière également de dire que Macky Sall tient vraiment à cet homme.
On se rappelle à l’époque, Mimi Touré, frustrée du choix porté sur Amadou Mame Diop à son détriment, elle disait que le choix porté sur lui n’est que le reflet de la prédominance de l’appartenance familiale au détriment du mérite militant. Il faut juste noter qu’Amadou Mame Diop est très proche de la famille de la première dame et qu’il a grandi dans leur cercle familial.
AUX ORIGINES DU ATTAYA
Le thé est la boisson la plus consommée au monde après l’eau. Au Sénégal cette petite tasse remplie de thé vert surplombé de mousse blanche est si prisée qu’il est difficile d’imaginer qu’il fut un temps où cette boisson n’était pas consommée dans ce pays
Le thé est la boisson la plus consommée au monde après l’eau. Au Sénégal, cette petite tasse remplie de thé vert surplombé de mousse blanche est si prisée qu’il est difficile d’imaginer qu’il fut un temps où cette boisson n’était pas consommée dans ce pays. Bès Bi effectue le retour sur les circonstances de la naissance de l’attaya sénégalais. Ces circonstances impliquent un cadeau diplomatique, de l’espionnage industriel et des apprenants du Coran.
Plus de 2/3 de la population mondiale consomme du thé. Le rituel de consommation varie cependant en fonction des pays et de la culture. Au Japon par exemple, la cérémonie du thé a lieu dans un local spécialement aménagé avec un maitre du thé et des ustensiles à l’aspect esthétique. Les invités se purifient avant d’y accéder et la dégustation se fait dans un calme qui favorise la méditation. Au Sénégal, le moment «attaya» représente une occasion de socialiser. C’est une activité qui peut réunir familles ou amis et susciter causeries et débats. En général, c’est au plus jeune que revient la responsabilité de préparer le thé pour les ainés en signe de respect. Le thé est bouilli, mélangé avec du sucre, de la menthe, … et servi à trois reprises : Un lèweul fort et amer, un deuxième équilibré entre l’amer et le doux et un troisième très sucré. Un processus qui est exactement à l’opposé du thé à la menthe marocain. Dans ce pays, le thé est infusé plutôt que bouilli de telle sorte que la première tasse est douce et sucrée, la deuxième équilibrée et la troisième plus amère. De plus, le thé y est servi à l’invité en signe d’hospitalité et d’honneur.
aide social
Une histoire de cadeau diplomatique et d’espionnage industriel
Le moment attaya est si imbriqué dans la culture sénégalaise qu’on en oublierait presque que l’ingrédient principal de cette boisson est d’origine étrangère et que son introduction au Sénégal est relativement récente comparé aux autres pays. Le thé est arrivé au Sénégal de la même façon que l’islam avait été introduite : par la Mauritanie influencée par le Maroc. Alors que le thé était consommé en Chine depuis des millénaires, il n’arrive au Maroc que vers 1700. Ce sont les Britanniques qui en offrent au Sultan Moulay Ismail en guise de cadeau diplomatique. Comme plusieurs autres pays, l’Angleterre avait adopté cette boisson originaire de Chine et qui rapportait à ce pays une importante manne financière. Dans le but d’enlever ce monopole aux Chinois, les Britanniques ont eu recours à des espions qui ont volé des plants de théiers ainsi que la technique de culture et de transformation du thé. Ils ont introduit la culture du thé en Inde qui était une de leurs colonies disposant de conditions climatiques proches de celles de la Chine voisine. C’est ainsi que l’Angleterre s’est lancée dans le commerce du thé qu’il redistribuait principalement en Europe.