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1 mars 2025
UN TOURNANT DÉCISIF
La visite de Mélenchon orchestrée par Sonko suscite débats et interrogations sur l'orientation des relations entre le Sénégal et la France. Experts et analystes tentent de décrypter la portée et les implications de cet acte diplomatique majeur
En portant au pinacle l’opposant Mélenchon tout en critiquant avec véhémence le président de la République française Macron, Ousmane Sonko, Premier ministre et chef du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), marque un tournant majeur dans les relations entre la France et le Sénégal. Cet acte vient après l’annonce de la visite aux pays de l’AES. Décryptage !
Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts, disait le général de Gaulle. Pas plus que les rancœurs, les ego et les inimitiés, entre les hommes qui les servent ne sauraient ou ne devraient prendre le dessus sur les intérêts supérieurs des nations. Entre la France et le Sénégal, c’est plusieurs décennies de coopération. Avec des hauts et des bas.
Interpellé sur la pertinence des actes posés par les nouveaux tenants du régime en ce qui concerne les relations bilatérales avec la France, Thierno Souleymane Diop Niang, spécialiste des relations internationales, déclare : ‘’Je comprends le principe porté par Ousmane Sonko, cet élan souverainiste qui veut faire une table rase des relations entre la France et le Sénégal, qui veut repenser les rapports entre les deux pays. Mais cela doit être débattu au plus haut niveau et de manière sereine. De toute façon, plus rien ne peut être comme avant. Mais il faut que les choses se fassent en toute lucidité.’’
Plus rien ne sera donc comme avant. Ousmane Sonko en a donné le ton, en recevant avec tous les honneurs Jean-Luc Mélenchon, en visite au Sénégal du 14 au 18 mai, alors même que Dakar fait la fine bouche quant à une rencontre avec la France officielle. De l’avis de M. Niang, cette visite peut inspirer une double lecture.
D’une part, sous le prisme politique, avec ‘’deux formations politiques’’ dont les relations amicales ne peuvent être occultées. D’autre part, sous le prisme diplomatique, l’acte est aux antipodes des habitudes diplomatiques. ‘’Même s’il affirme avoir agi en tant que président de parti, on est circonspect. D’abord, parce que la politique diplomatique relève de la compétence du chef de l’État. Ensuite, parce qu’on ne peut dissocier le Premier ministre du président du parti. Je pense que Sonko doit intégrer le fait que tout ce qu’il dit désormais, même s’il précise qu’il le fait au nom d’un parti, peut engager le Sénégal, car c’est lui le chef du gouvernement. On aimerait donc avoir une certaine prudence, en tout cas une certaine lucidité dans les propos et actes que l’on pose’’.
Toutefois, précise-t-il, c’est aussi compréhensible que l’homme politique ait voulu rendre la pareille à son homologue qui l’a soutenu dans les moments difficiles qu’il a vécus.
Dans tous les cas, l’acte est suffisamment rare pour susciter moult interrogations au Sénégal, en France et au-delà. Il est vrai, par le passé, le président Macky Sall avait reçu Marine Le Pen, principale rivale d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui, c’est le Premier ministre Ousmane Sonko qui reçoit un autre opposant de Macron, en la personne de M. Mélenchon. Seulement, alors que Sall avait reçu la cheffe de file du Rassemblement national au palais de la République en tant que chef de l’État, Sonko, lui, dit avoir reçu le leader de La France insoumise non en tant que PM, mais en tant que président de parti. Si Macky Sall avait agi en réaction à l’envoi par l’Élysée d’une émissaire à Sonko alors dans l’opposition, Sonko, lui, ne s’est pas gêné de déverser sa bile sur Macron qui, selon lui, est resté aphone lors de la persécution de son parti par le régime de Sall.
N’est-ce pas là une contradiction de la part surtout d’un souverainiste ? Thierno Souleymane Diop Niang rétorque : ‘’Je comprends que l’homme puisse trainer une certaine frustration, d’autant plus que la France s’est souvent présentée en donneur de leçons sur ce plan. Mais en même temps, cela peut effectivement sembler être en contradiction avec le discours qu’il porte. Nous ne devons pas encourager ces injonctions occidentales, en particulier de la France, dans les affaires internes de nos pays. Le maitre mot, à mon avis, revenait au peuple sénégalais qui, souverainement, a tranché le 24 mars, en décidant de confier ses destinées au nouveau régime. Ce peuple a montré qu’il est indépendant et que c’est lui qui doit décider de son devenir. Nos hommes politiques doivent s’en convaincre. Je pense que c’est un quiproquo à lever pour une dynamique plus lucide, plus cohérente dans la communication.’’
‘’Les deux pays sont condamnés, selon de nombreux experts, à collaborer’’
Du Bénin, l’expert en communication stratégique et politique, Régis Hounkpé, a suivi de près cette visite très médiatisée. Pour lui, c’est avant tout une rencontre politique et il faudrait le prendre comme tel. ‘’Il faut plutôt considérer que cette rencontre ultra-médiatisée au Sénégal est celle de deux leaders politiques, dirigeants de partis politiques de la gauche radicale. Et vu comme cela, c'est davantage politique que diplomatique’’, souligne Hounkpé qui ajoute : ‘’Cette rencontre est aussi asymétrique, si nous considérons qu'un nouveau Premier ministre rencontre une personnalité politique d'un autre pays qui d'ailleurs n'a plus de mandat électif en France, mais demeure un dirigeant politique de tout premier plan.’’
Alors qu’Ousmane Sonko plaide, selon lui, ‘’pour une relation équilibrée, faite de respect et d'accords gagnant-gagnant avec une capacité d'action pragmatique en tant que Premier ministre’’, le leader de la LFI ‘’est davantage dans les grands principes et la théorie, ne disposant pas de levier politique tangible pour renverser la table des relations franco-africaines’’.
Par ailleurs, insiste-t-il, même si la rencontre est éminemment politique, les effets qu’elle peut engendrer peuvent aller au-delà de la sphère politique. ‘’Les résultats médiatiques résonneront comme un pied de nez à la politique française au Sénégal et en Afrique’’, fait remarquer le spécialiste de la communication politique et de la géopolitique.
Malgré les tensions ambiantes, nonobstant les divergences sur des sujets majeurs comme l’implantation des bases militaires, le franc CFA, entre autres, les deux pays sont condamnés, selon de nombreux experts, à collaborer. C’est que, d’après Thierno Souleymane Diop Niang, on subit sa géographie autant qu’on subit son passé. ‘’Ce passé entre la France et le Sénégal a été teinté de violence symbolique, avec notamment la traite négrière, la colonisation et aujourd’hui on parle du néocolonialisme. Sans parler des maladresses qui perlent de la voix des autorités françaises dans leur politique africaine, en particulier dans les pays du Sahel’’.
Diplomatie classique vs diplomatie souterraine
Avant Mélenchon, Sonko avait déjà évoqué la possibilité d’une visite dans les pays de l’AES, en bisbille avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Là également, les actes semblent antinomiques avec ceux posés par le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. À l’époque également, Sonko a tenu à souligner qu’il agissait en tant que président de parti. Pourquoi ce besoin permanent, à chaque fois qu’il s’agit de poser de tels actes, de préciser que c’est en tant que chef de parti ? Est-ce à dire que l’État ne se reconnait pas dans les actes ainsi posés ? Est-ce simplement une stratégie concertée entre les deux personnalités au sommet de l’État ?
Thierno Niang attend d’y voir plus clair. ‘’Certains prétendent qu’il y a une stratégie murement pensée par le duo. À Diomaye la diplomatie classique. À Sonko la diplomatie souterraine. J’attends de voir ce que ça va donner. Ce qui est sûr, c’est que nous avons une tradition diplomatique qui nous place sur la page internationale et universelle, qui fait que le Sénégal, sur des dossiers majeurs, a jusque-là une voix qui compte, portée par des diplomates chevronnés. Je pense qu’on ne va pas s’en éloigner. Même si dans les rapports avec l’ancienne puissance coloniale, il est évident que les choses sont à revoir’’.
Une chose est certaine, s’accordent à dire nos interlocuteurs, la définition de la politique diplomatique appartient de manière exclusive au président de la République, non au Premier ministre. Tout comme il est certain que les intérêts communs dictent la poursuite des rapports entre la France et le Sénégal. Telle est la conviction de M. Niang. ‘’D’abord, nous avons des peuples imbriqués, avec de nombreux Sénégalais en France et vice-versa. Nous avons aussi des intérêts économiques, politiques, sécuritaires communs. Les relations vont donc continuer, mais elles ne peuvent plus se faire sous la même forme, avec une France qui donne des injonctions. La collaboration doit se faire dans une dynamique win-win et c’est comme ça que je comprends certains actes qui ont été posés’’.
Dans les jours à venir, insiste l’auteur de ‘’Le Sahel, épicentre géopolitique’’, les deux chefs d’État vont certainement se rencontrer pour discuter des relations bilatérales. Aussi, prêche-t-il, ‘’les menaces qui empoignent l’humanité : la criminalité organisée, le radicalisme et même les questions climatiques n’ont pas de nationalité. Elles transcendent toutes les géographies, les États. Sous ce rapport également, nous sommes amenés à collaborer, à échanger sur des questions cruciales qui touchent nos pays. Il faut donc continuer à se parler de manière lucide, dans le respect mutuel, sans injonction d’aucune des parties’’.
DIOMAYE ANNONCÉ EN FRANCE LE 20 JUIN
Le président s'apprête à effectuer sa première visite en Europe auprès de Macron. Entre symboles, défis et attentes, ce déplacement à Paris constitue un premier test de politique étrangère hors du continent pour le nouveau chef de l'État
(SenePlus) - Le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye s'apprête à effectuer un voyage en France chargé de symboles les 19 et 20 juin prochains. Selon les informations de Jeune Afrique, cette première visite en Europe du jeune chef d'État sera marquée par un tête-à-tête très attendu avec son homologue français Emmanuel Macron.
Cette rencontre au sommet intervient près de trois mois après l'investiture historique de Bassirou Diomaye Faye, le 2 avril dernier. Vent de jeunesse et de renouveau pour le Sénégal, l'arrivée au pouvoir de ce trentenaire prometteur a suscité de grands espoirs de changement dans le pays.
Ses récentes visites diplomatiques chez les voisins de la sous-région ont confirmé sa volonté de restaurer l'influence du Sénégal comme puissance modératrice en Afrique de l'Ouest. Mais c'est désormais vers l'ancienne puissance coloniale que se tournent tous les regards, Paris constituant la première étape de Faye hors du continent africain.
Son face-à-face avec Macron, le 20 juin à l'Élysée, devrait permettre d'évaluer la marge de manœuvre dont disposera le nouveau venu pour définir un nouveau partenariat d'égal à égal avec la France.
Mais au-delà des symboles, des enjeux concrets seront abordés. Le dirigeant sénégalais participera en effet au Sommet sur la production de vaccins en Afrique devant réunir plusieurs pays à Paris. Un sujet brûlant pour le continent, dont la dépendance aux importations a été cruellement exposée pendant la pandémie.
Cette visite de deux jours à Paris, riche en défis et en attentes, constitue un premier test sur la scène internationale pour le "jeune loup" sénégalais. Une occasion pour Bassirou Diomaye Faye d'affirmer la nouvelle voix résolument panafricaine des nouvelles autorités du Sénégal.
PROMISE, PRÈS DE 600 MILLIONS DÉPENSÉS SANS PIÈCES JUSTIFICATIVES
Le rapport d’audit révèle que Yaye Fatou Diagne qui était la coordonnatrice du programme en 2019 a dépensé les fonds en question.
Le programme de Développement de la Microfinance Islamique au Sénégal (PROMISE) financé par la Banque Islamique de Développement (BID) est rattaché au ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire.
Il a été audité par le cabinet ADOC Audit sur commande dans son exercice 2019.
A cette époque, la maire de Ngathie Naoudé en était la coordonnatrice.
Le rapport d’audit révèle que Yaye Fatou Diagne a dépensé près de 600 millions sans pièces justificatives.
En effet, selon le document visité par la presse, «les états financiers allant de la période du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2019, pour un total de 442.065.354 FCFA ne sont pas réguliers et sincères et ne donnent pas une image fidèle du résultat des opérations pour l’exercice écoulé ainsi que la situation financière du patrimoine du PROMISE ».
565. 929. 428 FCFA ont été découverts par les vérificateurs comme étant dépensés sans pièces justificatives y afférentes.
«Les dépenses engagés sur le sous compte spécial de la BID de 133.533.123 CFA sur la période du 1er janvier au 31 décembre 2019 ainsi que le solde de ce sous compte de 66.466.877 FCFA au 31 décembre 2019 sont retracées dans les états financiers présentés par l’ Unité de Gestion du Programme (UGP). Toutefois, ces dépenses à hauteur de 100. 073. 785 FCFA, NE SONT PAS CONFORMES AUX OBJECTIFS DU PROGRAMME ni utilisés dans un souci d’économie, d’efficacité, d’efficience et de transparence », dévoile le document.
Il en est ainsi pour plusieurs marchés et dépenses qui sont facturés à coup de millions sans justificatifs.
Les auditeurs ont aussi décelé un détournement d’objectif effectué par l’ancienne coordonnatrice dans plusieurs autres projets.
LANCEMENT DE LA PLATEFORME CITOYENNE JUBBANTI POUR UN DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF
Sous l’impulsion du Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, « JUBBANTI » vise à permettre aux citoyens de partager leurs préoccupations et opinions sur des sujets d’importance nationale.
Une nouvelle plateforme citoyenne, dénommée « JUBBANTI », a été lancée ce jeudi à Dakar. Son nom, signifiant « redresser, rectifier ou corriger », reflète son objectif principal : offrir à chaque citoyen sénégalais, peu importe sa localisation, l’opportunité de s’exprimer sur des thématiques cruciales pour la société.
Sous l’impulsion du Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, « JUBBANTI » vise à permettre aux citoyens de partager leurs préoccupations et opinions sur des sujets d’importance nationale.
La plateforme a été officiellement lancée par Ousseynou Ly, ministre conseiller et porte-parole de la Présidence, accompagné de Cheikh Sakho Jimbira, coordonnateur de la communication de la Présidence, Abdourahamane Ndiaye, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, et Alassane Ndiaye, magistrat et conseiller technique du ministre de la Justice.
Selon Ousseynou Ly, cette plateforme est une initiative présidentielle pour garantir que les voix des citoyens soient entendues sur diverses questions influençant leur quotidien.
Alassane Ndiaye a précisé que l’objectif est d’optimiser le système judiciaire en écoutant directement les citoyens et en intégrant leurs suggestions dans les réformes à venir.
La première phase de cette plateforme est consacrée à la justice, sous l’intitulé « SA GIS-GIS CI DOXALIINU YOON », qui signifie « Votre opinion sur la justice ».
Cet espace permettra de recueillir des avis sur le système judiciaire, son fonctionnement, ses services et ses pratiques. L’objectif est de recueillir des informations pertinentes pour améliorer les politiques et pratiques judiciaires, afin de garantir une justice plus transparente et efficace.
LE PRÉSIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE ATTENDU À PRAIA ET CONAKRY
Ces déplacements au Cap Vert et en Guinée font suite à ceux déjà effectués en Mauritanie, en Gambie, en Guinée Bissau, au Ghana et dernièrement au Nigeria.
Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye est attendu vendredi et samedi respectivement à Praia, au Cap Vert, et à Conakry, en Guinée, dans le cadre d’une visite de travail, a-t-on appris de source officielle.
Ces déplacements au Cap Vert et en Guinée font suite à ceux déjà effectués en Mauritanie, en Gambie, en Guinée Bissau, au Ghana et dernièrement au Nigeria.
AMADOU MAME DIOP REÇOIT LA VISITE DE DEPUTES SAOUDIENS
Le président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Amadou Mame Diop, a reçu la visite de plusieurs députés saoudiens séjournant au Sénégal dans le but d'”explorer les axes de coopération parlementaire entre les deux pays”
Dakar, 22 mai (APS) – Le président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Amadou Mame Diop, a reçu la visite de plusieurs députés saoudiens séjournant au Sénégal dans le but d'”explorer […] les axes de coopération parlementaire entre les deux pays”, a-t-on appris de son cabinet, mercredi.
“Nous sommes venus discuter avec vous, afin de voir les voies et moyens de renforcer cette coopération entre nos deux pays”, affirme un communiqué de l’Assemblée nationale du Sénégal, en citant le chef de la délégation saoudienne, Saleh Fadel.
Ce dernier s’est réjoui des “relations d’amitié” unissant Dakar et Riyad.
“Le Sénégal est un pays frère, qui compte beaucoup aux yeux du royaume saoudien, qui le considère comme l’un de ses partenaires les plus importants et les plus fidèles en Afrique”, a ajouté Saleh Fadel.
“Votre pays joue un rôle clé dans la marche de l’Organisation de la coopération islamique. Il est aussi un grand partenaire du Sénégal”, a dit Amadou Mame Diop.
L’Arabie Saoudite soutient “beaucoup de projets de développement” du Sénégal “dans divers domaines”, ajoute le communiqué en citant M. Diop.
Durant son séjour au Sénégal, “la délégation saoudienne rencontrera [d’autres] autorités”, dont la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, annonce la même source.
ABDOU KHAFOR TOURÉ REMERCIÉ DE SON POSTE DE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CGIS SA
«Dans la courtoisie et l'élégance, le Conseil d'administration de la Cgis Sa a mis fin à mes fonctions de Dg, ce mercredi 22 mai 2024, tout en me gardant comme Administrateur de la société», a dit M.Touré sur son compte X.
Abdou Khafor Touré n'est plus le Directeur général de la Compagnie générale immobilière du Sahel (Cgis SA). Le conseil d’administration l’a remercié.
Le Conseil d'administration de la Cgis Sa, qui est une filiale de la Caisse de dépôts et Consignations (Cdc), a mis un terme aux fonctions de Abdou Khafor Touré, qui assurait les fonctions de Directeur général.
«Dans la courtoisie et l'élégance, le Conseil d'administration de la Cgis Sa a mis fin à mes fonctions de Dg, ce mercredi 22 mai 2024, tout en me gardant comme Administrateur de la société», a dit M. Touré sur son compte Tweeter, rapporte L’Obs.
Le désormais ex-Directeur général de la Compagnie générale immobilière du Sahel a remercié le Président Macky Sall qui l’avait mis à ce poste.
En effet, Abdou Khafor Touré, qui a quitté le Parti démocratique Sénégalais (Pds) pour l'Alliance pour la République (Apr), a été porté à la tête de la Cgis Sa en 2018.
Avant ce poste, il occupait les fonctions de Directeur des opérations techniques du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip).
AU PS, LA LUTTE DES GÉNÉRATIONS
Le parti est le théâtre d'un bras de fer qui risque de l'enterrer définitivement. Alors que des jeunes cadres appellent au renouveau derrière Alpha Bayla Guèye, Aminata Mbengue Ndiaye et consort semblent faire la sourde oreille
A défaut d’un congrès extraordinaire du Parti socialiste (Ps) « post-Bby » devant déboucher sur la destitution — ou la déposition si l’on préfère — de Mme Aminata Mbengue Ndiaye, des jeunes cadres socialistes se disent plus que jamais décidés à ne rien lâcher pour créer un courant de gauche radicale. L’objectif est de réaliser une alternance générationnelle et de porter à la tête de la formation un leader de la même génération que les actuels dirigeants de ce pays. Et dans cette perspective, nous dit-on, l’actuel coordinateur des cadres du Ps, Alpha Bayla Guèye, serait en pole position.
Dans les rangs du Parti socialiste (Ps), un nom revient avec persistance dès que le remplacement de Mme Aminata Mbengue Ndiaye est évoqué. Il s’agit de Alpha Bayla Gueye ! Cadre de banque, l’actuel coordinateur de «Vision Socialiste » aurait la faveur des pronostics pour prendre la tête de la formation soixantenaire qui a conduit notre pays à l’indépendance. L’homme a travaillé à la Banque Of Africa (Boa), à la Banque Sahélo-Saharienne pour le Commerce et l’Investissement, à Coris Bank et autres établissements avant de prendre la direction générale de l’Office des Forages Ruraux (Ofor). Aujourd’hui, Alpha Bayla Gueye est le directeur général de Néo-Finance. Responsable du Ps à Mermoz(Dakar), Alpha Bayla Guèye a été très tôt repéré, adulé et « couvé » par feu Ousmane Tanor Dieng pour son engagement politique au sein des jeunesses socialistes. Actuellement, nous souffle-t-on, Alpha Bayla Gueye est l’un des rares cadres socialistes à qui le président Abdou Diouf prodigue régulièrement des conseils politiques. Un encadrement bienveillant qui laisse croire que l’ancien président de la République aurait légué ses valeurs de patience et d’endurance à « ABG » considéré par beaucoup comme le digne successeur de Mme Aminata Mbengue Ndiaye à la tête du Ps. Patience ? Certains jeunes cadres socialistes ne veulent pas en entendre parler. N’arrivant toujours pas à digérer la défaite de leur coalition « Bby » au soir du 24 mars dernier, ces jeunes loups se disent plus que jamais décidés à créer une alternance générationnelle et, donc, à déposer tous les dinosaures comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Alioune Ndoye et consorts.
A défaut, ils entendent créer un courant de gauche pour faire renaitre de ses cendres la vieille formation politique créée par le président Léopold Sédar Senghor. L a réalisation de ces objectifs doit passer le renouvellement des structures de base et la promotion de jeunes cadres socialistes aux mains propres. Selon un membre du Secrétariat exécutif du Ps, les vieux responsables « aux mains sales » n’ont plus leur place à la maison de Colobane.« D’ailleurs, nous allons écrire une lettre au président de la République Bassirou Diomaye Faye avec ampliation au Premier ministre Ousmane Sonko et au ministre de la justice Ousmane Diagne pour qu’il donne une suite judiciaire aux rapports de l’Ofnac et de la Cour des comptes. Car tous nos camarades et anciens ministres épinglés dans les rapports doivent rendre compte ou justifier les milliards cfa « réclamés » par l’Ofnac et la Cour des comptes. Les éventuelles condamnations judiciaires de ces responsables permettront ainsi au Parti socialiste (Ps) d’assainir son secrétariat exécutif. Ce, au nom de la bonne gouvernance qui occupe une place importante et constitue un élément-clé des réformes dans l’agenda des politiques publiques de l’Etat du Sénégal » explique notre socialiste de naissance
Une famille socialiste « rétrécie » par des intérêts personnels
Que pensent nos interlocuteurs du retour au bercail annoncé et réclamé même de Khalifa Sall, Barthélemy Dias et Jean Baptiste Diouf ? « Comme la plupart de mes camarades, je suis convaincu que le tandem Alpha Bayla Guèye / Barthélémy Dias peut sauver le Ps et lui permettre de relever le défi de la reconquête du pouvoir. Ils sont deux jeunes cadres politiquement engagés dont les profils sont toujours porteurs d’espoir au sein desmilitantsmalgré leurs récentes contre-performances électorales. À bien des égards, un duo Bayla/Barth ou B2 serait un avantage voire un atout opérationnel pour la survie du Ps. Il vaut mieux cela qu’un duel à distance dans une « petite » famille socialiste puisqu’elle a été réduite à sa plus simple expression par le président Macky Sall. Nos dinosaures obnubilés par des postes ministériels et hypnotisés par des directions de sociétés nationales, des présidences de conseils d’administration voire des postes de députés ou de membres du Hcct ont déjà fait leur temps. Les jeunes socialistes d’aujourd’hui ne s’identifient plus à eux. Donc, quoi qu’il en soit, la renaissance du Parti socialiste se fera sans les anciens dignitaires socialistes de Bby aux mains sales. Je dis bien « aux mains sales » ! » insiste le porte-parole de nos interlocuteurs.
L’ego surdimensionné des dinosaures
Il est vrai que le Ps, comme « Bby » du reste, a toujours du mal à se relever de la cuisante défaite infligée par la coalition « Diomaye-Président » au soir du 24 mars dernier. Une débâcle dès le premier tour de la présidentielle que les jeunes socialistes très ambitieux ont encore du mal à digérer au point de se demander pourquoi l’historique formation des présidents Senghor et Abdou Diouf a-t-elle pu accepter de se faire remorquer pendant douze (12) ans comme un wagon vide par une obsolète locomotive à vapeur nommée «Apr » ?Au lieu d’aller chercher un quitus judiciaire au lendemain de la publication des rapports de l’Ofnac et de la Cour des comptes, les vieux cadres socialistes « post-Bby » cherchent désespérément une virginité politique. Peine perdue ! Certainement, ils ont dû oublier que la renaissance du Phénix socialiste doit forcément passer par l’accession aux commandes de jeunes leaders plus en phase avec les aspirations des militants et sympathisants. Des leaders ayant une capacité de mobilisation importante et une plus grande aptitude à descendre dans la rue, aux côtés des populations. Selon toujours nos interlocuteurs, d’éventuelles retrouvailles de la famille socialiste pourraient favoriser la reconstruction du Ps. « Il est vrai que ce sont les sages qui imaginent la révolution pour ne pas dire la « reconstruction », mais ce sont les jeunes qui la font! D’abord, il faut reconnaitre que Mme Aminata Mbengue Ndiaye est une femme leader voire une femme d’Etat aux qualités humaines et professionnelles exceptionnelles. De par son cursus et son intelligence, l’actuelle secrétaire générale a beaucoup apporté au Parti. Malheureusement, la politique se fait autrement de nos jours. Nos leaders ont longtemps miné les fondements du parti en cultivant l’esprit clanique. Durant tout leur compagnonnage avec l’Apr de Macky Sall, ils mettaient leurs intérêts personnels au-dessus de l’intérêt général du parti. Ils se sont comportés comme une tribu très possessive qui a créée des frustrations au sein des départements stratégiques comme Dakar où les militants ont beaucoup souffert de l’individualisme et de l’ego surdimensionné d’un Alioune Ndoye dans sa quête de positionnement face à Jean Baptiste Diouf » déplorent encore les jeunes cadres avec lesquels nous nous sommes entretenus. Selon eux, cette bataille interne a fini par réduire la capacité de mobilisation du parti et provoquer des divisions au sein des coordinations. « Au-delà des réunions du bureau politique, nos responsables se distinguaient dans les conférences des leaders de Bby où ils tressaient des lauriers dignes du Mobutisme au président Macky Sall dans la crainte de déplaire à la main qui les nourris » s’indignent ces jeunes cadres socialistes, histoire de pointer l’état de délabrement avancé de la « Maison du Parti » qui, selon eux, menace ruine.
AIR SÉNÉGAL VA RÉCEPTIONNER TROIS NOUVEAUX AVIONS
Dans un communiqué, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye, a annoncé qu’Air Sénégal sera bientôt renforcée avec trois nouveaux avions.
Dans un communiqué, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye, a annoncé qu’Air Sénégal sera bientôt renforcée avec trois nouveaux avions. Selon le ministre, l’un des appareils sera livré en juin prochain, tandis que les deux autres rejoindront la flotte de la compagnie nationale avant la fin de l’année.
Cette information a été partagée lors du compte-rendu de la visite de travail du ministre à Prague, la capitale de la République tchèque. Au cours de cette visite, El Malick Ndiaye a rencontré le PDG d’Omnipol, la société ayant vendu les avions à l’État du Sénégal dans le cadre d’une opération portant sur cinq appareils, dont deux ont déjà été livrés.
En outre, le ministre s’est entretenu avec son homologue tchèque pour discuter du renforcement de la coopération entre Dakar et Prague dans le domaine du transport aérien, ainsi que des transports terrestres et ferroviaires. Ces discussions visent à renforcer les liens entre les deux pays et à améliorer les infrastructures de transport au Sénégal.
IL FAUT QU’ON REVIENNE A LA RAISON DANS CE PAYS !
La surchauffe notée dans l’affaire Bah Diakhaté et Imam Ndao doit être évitée afin que la raison prévale dans ce pays. C’est la conviction de Moundiaye Cissé, éminent membre de la Société civile et président de l’ONG 3 D.
La surchauffe notée dans l’affaire Bah Diakhaté et Imam Ndao doit être évitée afin que la raison prévale dans ce pays. C’est la conviction de Moundiaye Cissé, éminent membre de la Société civile et président de l’ONG 3 D. S’il condamne fermement les propos de Bah Diakhaté, il craint néanmoins de revivre la psychose des arrestations tous azimuts qui ont marqué l’ancien régime. Il estime que le duo Diomaye-Sonko ne doit pas tomber dans le piège de Macky Sall et demande aux nouvelles autorités de convier à un dialogue sincère de tous les fils du pays pour installer le Sénégal dans une trajectoire de stabilité et de cohésion sociale. Moundiaye Cissé est aussi pour la reddition des comptes puisque, selon lui, les rapports des organes de contrôle ne doivent pas dormir dans les tiroirs. Le patron de l’ONG 3 D a évoqué la baisse des prix des denrées, le chômage des jeunes, mais aussi la rationalisation du jeu électoral de manière à pouvoir organiser une même année toutes les élections afin que, pendant 5 ans, ce pays se remette au travail.
Nous venons de sortir d’un processus électoral difficile. Le débat est posé sur la nécessité d’une rationalisation du jeu électoral. Quelle est votre opinion sur cette question ?
Il faut aller vers la rationalisation des partis politiques, mais aussi du calendrier électoral. On ne peut pas avoir des élections chaque année, sinon nous n’allons pas travailler. Il faut faire comme le Bénin qui va organiser en 2026 toutes ses élections. Si on arrive à faire la même chose au Sénégal, ce serait une très bonne chose. C’est-à-dire jumeler les élections législatives et locales en septembre, ensuite la Présidentielle en 2029. On aura alors cinq années pleines pour travailler. Il faut qu’on arrive au Sénégal à pouvoir tenir toutes les élections une même année.
Les arrestations de Bah Diakhaté et de l’imam Cheikh Tidiane Ndao nous replongent dans une situation délétère déjà vécue et qu’on pensait avoir dépassée. Quelles lectures faites-vous de cette nouvelle montée des tensions ?
Je pense que nous devons inviter les gens à la raison. Dans ce pays, on a besoin d’accalmie. Il faut des deux côtés qu’on sache raison garder. Cela dit, je condamne fermement les propos de Bah Diakhaté. Je pense qu’on ne peut pas se lever et traiter un citoyen sénégalais d’une certaine manière en lui jetant l’opprobre. Je condamne fermement les propos de Bah Diakhaté. Pour autant, cela ne nécessitait pas qu’il soit mis en détention. Sousle règne de Diomaye-Sonko, on ne doit pas avoir de détenu politique car c’est pour qu’il n’y en ait plus qu’on se battait surtout quand ils étaient dans cette position d’opposants. Aujourd’hui, Diomaye et Sonko ne devraient pas tomber dans le piège de ce genre de provocation. En étant une autorité, on va essuyer des critiques, des insultes mais le président de la République et son Premier ministre ne doivent pas faire comme le président Macky Sall qui mettait tous ses pourfendeurs en prison. Si cela continue comme ça, on va se retrouver aussi avec 2000 détenus. Je pense qu’on doit bannir ces pratiques consistant à insulter d’honnêtes citoyens à longueur de journée. Pour autant, ce n’est pas une raison pour les autorités de mettre en prison tous qui seraient contre eux. Ces gens pourraient avoir le statut de détenus politiques ou d’opinion, ce que nous avons toujours combattu. Je condamne fermement les propos de Bah Diakhaté qui a eu même à m’attaquer, car pensant que je suis de l’opposition. Si quelqu’un se sent offensé, il n’a qu’à porter plainte et la justice va faire son travail. En plus, dans notre arsenal juridique, il n’existe pas un article où on parle d’offense au Premier ministre. La loi parle d’offense au chef de l’Etat. Si ce dernierse mettait aussi à mettre en prison tous ceux qui l’offensent, les prisons seraient remplies. C’est regrettable, mais maintenant les Sénégalais ne connaissent que ça avec la digitalisation de la démocratie à travers les réseaux sociaux. C’est pourquoi ils doivent, les autorités doivent aller dans le sens de la réconciliation annoncée. Le président Faye a parlé de réconciliation des Sénégalais. Je pense que ce n’est pas en mettant en prison ceux qui les insultent, lui et son Premier ministre, qu’ils vont régler le problème.
Dans cette situation, quelle est la part de responsabilité des acteurs politiques ?
Les acteurs politiques ont échoué dans leur mission première qui est de formation des militants. On avait à l’époque des écoles de partis, des universités d’été. Les militants fonctionnaient sur la base de courants de pensées, avec des débats d’idées, d’écoles. Mais aujourd’hui, avec la digitalisation démocratique, chaque citoyen pense être investi du droit de pouvoir insulter qui il veut. On doit revenir à l’orthodoxie politique en poussant les acteurs politiques à avoir un programme de formation de leurs militants, eux aussi doivent donner l’exemple parce qu’il y a eu beaucoup d’invectives dans les camps politiques. Ce qui a fait que, de plus en plus, chaque camp se sent entouré d’insulteurs publics. C’est le moment pour les nouvelles autorités de corriger et de rectifier le tir en régulant tout ce qui se passe au niveau des réseaux sociaux, une régulation qui ne prive pas les citoyens de liberté puisqu’elle va se faire en les encadrant.
Et quel regard porte la Société civile, dont vous êtes une figure de proue, sur toute cette agitation ?
Nous avons tenu un atelier en avril pour pouvoir délimiter le périmètre de ceux qu’on appelle les lanceurs d’alerte. C’est pour faire une dissociation nette entre ces derniers et les lanceurs de délation afin de faire la part des choses entre ces deux aspects et la dénonciation. Ce que nous voyons aujourd’hui dans ce pays, c’est de la délation. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Il faudrait qu’on ait des lois qui encadrent les libertés de tous ceux qui sont appelés activistes et qui sont sur le net pour faire des directs, car tout ce qui se passe est la conséquence de cela qu’on ne maîtrise pas. Il faut que les nouvelles autorités aillent dans le sens de la régulation des réseaux sociaux sinon les Sénégalais, au lieu de se réconcilier, vont continuer à se regarder en chiens de faïence. Et cela n’arrange ni le régime en place, ni l’opposition encore moins le Sénégal, qui doit aller dans le sens de l’accalmie parce qu’on a vécu des moments difficiles ces dernières années. Les cinq prochaines années doivent se passer dans le calme, la sérénité pour un bon travail. Pour faire un dialogue, il faut de bons termes de référence. Il ne devra pas s’agir d’un dialogue pour régler des problèmes politiques. Il ne faut pas qu’on confonde réédition des comptes et règlement de comptes.
Justement, s’agissant de la reddition des comptes, les Sénégalais attendent que la justice fasse son travail face à ce qu’on considère comme un carnage financier commis par des responsables de l’ancien régime. Comment la Société civile prend-elle en compte les aspirations à la justice des Sénégalais ?
Sur ce point, les Sénégalais ont compris qu’il y a eu un carnage financier sans précédent. Plus vous lisez les rapports des organes de contrôle plus vous avez mal car vous vous rendez compte que, pendant ces cinq dernières années, il y a eu du je m’en foutisme, du maa tey dans la dilapidation de nos ressources. Cela ne doit pas rester impuni. Les organes de contrôle ne devraient pas attendre qu’on leur donne injonction de publier les rapports pour le faire. Aujourd’hui que ces rapports sont publiés, les Sénégalais attendent que la justice leur donne forcément des suites sinon cela engendrerait une frustration extraordinaire et ce serait la porte ouverte à l’impunité pour ceux qui viennent d’arriver. L’Etat doit montrer la voie aux autres en disant qu’on ne badine pas avec nos ressources publiques. Il faut gérer cette affaire dans la plus grande équidistance en laissant la justice faire son travail et en nommant les personnes devant diriger le pool financier annoncé. Avec cela, on pourrait faire un traitement équidistant, neutre, sans parti pris, sans règlements de comptes afin d’éviter le syndrome Karim Wade avec une justice sélective. Quand Karim Wade et autres ont été appréhendés, les Sénégalais avaient applaudi la traque des biens mal acquis. Finalement, les traqués avaient rejoint le parti au pouvoir pour bénéficier de l’impunité. Cela avait créé une très grande frustration au sein des populations. Oui pour la reddition des comptes. Oui pour un suivi rigoureux des rapports et non à une chasse aux sorcières et une justice sélective.
La Société civile pense-t-elle mettre en place un système de veille pour qu’il y ait des suites dans la reddition des comptes ?
Au niveau de la Société civile, nous avions mis en place dans le cadre du rapport de la Force Covid 19 un mouvement « Sunu Milliards dou dem » qui est toujours d’actualité. Nous avions applaudi des deux mains quand le rapport avait été publié et que le ministre de la Justice avait annoncé qu’il y aurait des suites à ces affaires. Nous allons faire un suivi parce qu’il ne faut pas que ces rapports dorment dans les tiroirs. On a un ministre de la Justice connu pour sa rigueur, on ne pense pas qu’il change en étant au pouvoir. En tant que Procureur, il avait toujours fait montre d’intégrité. Ce nouveau ministre de la Justice va donner une suite à tous ces rapports dans l’équidistance et l’objectivité
Evoquons la question des nominations aux fonctions étatiques. Le Gouvernement avait annoncé des appels à candidatures mais ne l’a pas fait et d’aucuns parlent même de « reniement ». Cela n’est-il pas préjudiciable à l’image des nouvelles autorités ?
Pour les nominations, je pense qu’une promesse est une promesse. Les nouveaux dirigeants devaient aller dansle sens de respecter cela. Mais dès lors qu’il n’y a pas encore une disposition légale, ils ne sont pas contraints de le faire même si, moralement, cela a été une promesse. Nous osons espérer qu’ils vont pouvoir le faire pour la suite. Peut-être que, dans l’urgence, pour quelques postes il fallait nommer comme cela a été le cas. Pour la suite, ils auront le temps de changer en mettant un dispositif et faisant un travail de recrutement basé sur des appels à candidature. Le respect de la parole donnée est un principe chez nous. Cela dit, le fait de ne pas avoir fait d’appels à candidatures pour les postes déjà pourvus, du point de vue moral c’est un problème, mais il ne pèse sur eux aucune contrainte légale pour le faire. Il faut aller dans le sens de légiférer sur cette question comme sur celle du cumul des postes.
Sur un autre point, le Gouvernement avait donné rendez-vous aux Sénégalais le 15 mai pour une baisse des prix des denrées de première nécessité. Pensez-vous qu’il soit possible de baisser les prix et que l’Etat devrait dire aux populations la vérité sur sa faible marge de manœuvre sur cette question ?
Le Gouvernement doit tenir aux Sénégalais un langage de vérité sur cette question. Ce n’est pas sur un coup de baguette magique qu’on va régler la question des prix des prix des denrées de 1ère nécessité. Surtout sur des denrées qu’on ne produit pas dans le pays et dont les prix sont fixés sur le marché international. Il faut des solutions palliatives avant d’aller dans des solutions conjoncturelles. Sur cette question, il faut dire la vérité aux Sénégalais en leur disant que la solution va durer dans le temps puisque cela passera de manière incontournable par la souveraineté alimentaire. Cela n’empêche pas qu’on puisse mettre quelque chose sur la table comme maintenir et renforcer les subventions pour les populations en attendant d’arriver à une solution structurelle.