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1 mars 2025
FONCIER, LES NOUVELLES INSTRUCTIONS DE SONKO
Parallèlement aux mesures liées à la question foncière, le Premier ministre veut aussi lancer une croisade contre les biens de l’Etat irrégulièrement cédés à des privés.
Parallèlement aux mesures liées à la question foncière, le Premier ministre veut aussi lancer une croisade contre les biens de l’Etat irrégulièrement cédés à des privés.
En conseil des ministres mercredi 22 mai, Ousmane Sonko a donné aux ministres des orientations en vue de la réduction du train de vie de l’Etat.
Il leur a surtout demandé d’entreprendre des actions pour la récupération du patrimoine foncier et bâti de l’Etat, cédé à des privés dans des conditions irrégulières. Ce, au moment où des services administratifs font recours à la location.
Parallèlement, le premier ministre Ousmane Sonko a également indiqué la nécessité d’accorder une attention urgente aux programmes de construction de logements sociaux recentrés sur les nouvelles orientations du Gouvernement.
Par Mamadou NDAO
ON PEUT BIEN BAISSER LES PRIX !
Au-delà du fétichisme des dates et de l’amalgame savamment entretenu, il y a lieu de dire pour la gouverne de nos concitoyens que l’économie réelle n’est pas une affaire de théorie économique, avec des virtualités académiques.
Le nouveau pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Faye avait annoncé la date du 15 mai pour une réduction des prix de certaines denrées de première nécessité. Au-delà du fétichisme des dates et de l’amalgame savamment entretenu, il y a lieu de dire pour la gouverne de nos concitoyens que l’économie réelle n’est pas une affaire de théorie économique, avec des virtualités académiques.
Cela dit, tout pouvoir dispose dans sa communication d’objectifs politiques de mobilisation, cela se comprend. En revanche, il est inadmissible de s’accrocher à une date pour remettre en cause fondamentalement l’option de réduction des coûts des denrées. Je dis à haute et intelligible voix que c’est bel et bien possible, malgré la grande conspiration déclenchée ces derniers jours pour dire le contraire. Chacun y va de son «wax sa xalaat» pour un seul objectif : convaincre l’opinion que le nouveau régime est incapable de respecter ses promesses, et par conséquent l’accabler d’incompétence. Regarder le profil de ceux qui sont intervenus sur la question depuis une semaine, et vous serez édifiés sur le dessein de démoralisation de nos concitoyens, ourdi par ces individus qui subitement sortent du néant. Où étaient-ils quand les candidats eux-mêmes exposaient leur programme ?
Tout est comme préparé avec des éléments de langage à deux sous, qui d’ailleurs comme un disque rayé, nous ont été servis quand Macky Sall est arrivé au pouvoir. «On importe l’essentiel de nos besoins alimentaires, donc on n’a aucune maîtrise sur les coûts, les subventions ne sont pas soutenables, donc les Sénégalais n’ont qu’à «trinquer».» Voilà leur leitmotiv. Pour les maîtres du Y a qu’a, faut qu’on, voilà le destin qu’on réserve aux Sénégalais ? Que fait-on alors de la volonté politique ?
Tout le monde se souvient du débat entre Moubarack Lô et l’ancien ministre de Abdoulaye Wade, Amadou Niang. On a l’impression de revenir à 20 ans en arrière par l’alchimie d’experts politiciens ou d’économistes dont on ignore tout de leur production scientifique dans un domaine sur lequel ils disent être maîtres de leur science. Nous les ignorants (rires), nous n’avons qu’à nous taire et écouter leur éternelle chanson, et ainsi ruminer notre détresse au quotidien en scrutant notre portefeuille.
Pendant ce temps, le pouvoir en place semble accréditer cette thèse de la facilité, qu’on nous impose à travers l’impossibilité supposée de baisser les prix des denrées. On ne les entend pas sur la question, ou faiblement. Dans toute chose, il faut de l’audace, et par les temps qui courent, de la volonté politique assumée.
D’ailleurs, la contradiction manifeste dans laquelle ces tenants de l’inertie s’enferment est de dire que Macky Sall avait baissé les prix une fois arrivé au pouvoir en un temps record, en occultant le fait que ceux-là qui le disent, avaient à l’époque opposé au candidat M. Sall la même réalité de la structure de notre économie, qui importe presque tout et donc incapable de maîtriser les prix.
Et pourtant, sa volonté politique a prévalu, et pendant 4 ans, le Sénégal a eu le plus faible taux d’inflation de la zone Uemoa, au point que certains experts préconisaient qu’on desserrât un peu la pression sur les prix.
Qui ne se souvient pas des interventions colorées du député Moustapha Cissé Lô à l’Assemblée nationale : «Avec le régime de Macky Sall, nous ne connaissons que la baisse… wagni rek.»
Aujourd’hui, par un tir groupé, on nous serre la même rengaine ; une attitude qui, à mes yeux, est suspecte par le portage qui est fait par certains cercles toujours réticents à des alternatives de progrès et de bien-être populaire.
Ceux qui au temps de Macky Sall avaient réussi à juguler le marché, du moins en ce qui concerne ce qui est communément appelé le panier de la ménagère, sont là et bien vivants, au sein et en dehors de l’Administration. Ils sont prêts, si on le leur demande, à reconduire les mêmes méthodes, et la même démarche en utilisant les leviers du Droit public économique, sur tout le spectre de la régulation, de l’homologation et de la concurrence. Comment peut-on parler de prix, de marché et de pouvoir d’achat, sans que les commissaires aux enquêtes économiques ne soient impliqués, sans que le Conseil national de la consommation ne soit réuni, sans que le Comité sur les prix réunissant les ministères du Commerce et des Finances ne soit instruit pour donner une base de travail ? C’est vrai, il y a un problème d’approche, mais c’est possible. We can !
Il faut mettre un terme à cette tendance à l’infox pour faire croire que rien ne pourra se faire dans le très court terme. Les solutions existent bel et bien, contrairement à ce qu’on nous assène à longueur de journées, et surtout dans une répétition qui a tout l’air d’un «bashing».
Sous le régime de Macky Sall, on avait réussi l’autosuffisance en oignon et quasiment pour la pomme de terre et la carotte, non. On me dira qu’on a reculé entretemps oui, faute d’infrastructures de stockage. C’est dire que l’affaire ne repose pas sur de l’intuition.
On nous dit que les Sénégalais préfèrent le riz importé, c’est archifaux ! Aucune donnée statistique fiable ne peut l’attester. Si on s’en limite aux faits (malheureusement ce n’est pas toujours le cas), il n’y a pas de stock en souffrance en ce qui concerne le riz local. C’est ça la vérité. Et donc le travail doit se poursuivre pour accroitre la production, car il y a un gap sur l’offre, mais les moyens de le résorber existent. Un mécanisme efficace avait été mis en place et les fonctionnaires qui étaient aux commandes à l’époque savent bien comment faire pour mettre en synergie les producteurs, les banques et l’Etat, et régler la question de l’offre de riz local, et rompre définitivement le fatalisme de la dépendance de notre pays vis-à-vis des pays asiatiques et aux aléas du marché mondial. Ce n’est pas cela la souveraineté que clame le Président Bassirou Diomaye Faye ?
M. le Président, renversez la table, c’est seulement par ce biais que vous allez faire échec à l’échec i , et répondre aux nombreuses et urgentes attentes de vos concitoyens. Il urge de le faire.
Mamadou NDAO
Juriste
Consultant Expert en communication Diplômé des Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne et de Montpellier 1
Liberté 6 Dakar
iCet expression est de mon regretté aîné Babacar Toure PDG du Groupe Sud Communication (RIP). C’était en tant que président du Contan, à l’occasion de son allocution au palais de la République lors de la cérémonie du basculement à la TNT
L’INCERTITUDE PLANE SUR LA PARTICIPATION DES LIONS
A moins de deux mois des Championnats du monde de scrabble, prévus du 6 au 14 juillet 2024 à Montauban, en France, c’est l’incertitude quant à la participation du Sénégal
Le Sénégal risque de ne pas prendre part aux prochains Championnats du monde de scrabble, prévus du 6 au 14 juillet 2024 à Montauban, en France. A moins de deux mois de la compétition, l’instance fédérale attend toujours le retour du ministère des Sports quant à la participation des scrabbleurs sénégalais.
A moins de deux mois des Championnats du monde de scrabble, prévus du 6 au 14 juillet 2024 à Montauban, en France, c’est l’incertitude quant à la participation du Sénégal. Entre préparation, réservation de visas et d’hôtel, les frais d’inscriptions des athlètes, le président de la Fédération sénégalaise de scrabble, El Hadji Malick Ndiaye, attend toujours le retour du ministère des Sports quant à la prise en charge des Lions scrabbleurs qualifiés pour prendre part à ladite compétition.
«Nous avons déjà tenu le Championnat du Sénégal classique. Après il fallait juste déposer les résultats au ministère et en même temps le budget des compétitions internationales. Apparemment, pour l’arbitrage budgétaire, la Fédération de scrabble n’a pas été retenue, comme beaucoup d’autres d’ailleurs», a confié le président de la Fédé. Avant d’ajouter : «On nous reprochait de n’avoir pas tenu nos assemblées générales, alors qu’on était d’accord avec la tutelle sur un chronogramme. Il fallait attendre ce 18 mai pour tenir l’Assemblée générale d’informations. Nous ne pouvons donc pas être forclos.»
Une situation qui ne manque pas d’indisposer le patron du scrabble sénégalais. Surtout que, souligne-t-il, «lors des Championnats d’Afrique à Bouaké, on a eu droit à la même réponse. Nous avons néanmoins décidé de partir et on l’a fait avec nos propres moyens pour ne pas laisser vide la chaise du Sénégal qui occupe le poste de vice-président de la Confédération africaine de scrabble francophone».
Les conséquences d’une absence pour le scrabble sénégalais
Une absence qui pourrait être lourde de conséquences pour le scrabble sénégalais, surtout sur le plan sportif, avec des chances de médaille. «Lors des derniers Championnats du monde, le Sénégal a été vice-champion avec Amar Dioh. Il y a aussi les grands ténors qui sont qualifiés d’office. Sans oublier les espoirs de médaille comme Ahmed Niang, champion du Sénégal classique, Oumar Sané, Alassane Sow, Mamadou Mbengue et d’autres», souligne-t-il.
Au-delà, poursuit le fédéral, «au niveau de la Fédération internationale, il y a le Comité directeur qui est composé de 5 fédérations, et le Sénégal est le seul pays africain qui a droit de vote. Le Sénégal est 2e vice-président de la Fédération internationale et vice-président de la Confédération africaine. Le Sénégal est un géant en Afrique au scrabble et on a gagné plus d’une cinquantaine de médailles».
La délégation doit être composée d’au moins 12 joueurs, en plus du président de la Fédé, d’un représentant du ministère ou encore d’un arbitre fédéral pour le respect du cahier des charges de la Fédération internationale.
Plus de 90 tournois organisés… sans subvention de l’Etat
Avec plus de 90 tournois organisés, le patron du scrabble sénégalais interpelle la nouvelle ministre des Sports quant aux difficultés que rencontre le scrabble. Une discipline que son président compare à «une fille qui se vend très mal parce qu’elle n’est pas belle. Elle n’attire pas les sponsors». Raison pour laquelle «nous avons demandé au ministère des Sports, en plus de financer les compétitions internationales, qu’il alloue une petite subvention pour permettre aux petites fédérations de continuer à mener leurs activités. Il y a les tournois régionaux, scolaires, interuniversitaires»
En attendant le retour de la tutelle, le président de la Fédé de scrabble, qui ne souhaite pas se représenter pour un nouveau mandat, prépare la prochaine Assemblée générale élective, annoncée début juin.
AAR MBAYE MI VAINQUEUR DU CONCOURS DES INNOVATIONS DANS LE DOMAINE AGRICOLE
Cette initiative, dénommée Ayute Africa challenge, est l’œuvre de l’Ong Heifer International. Ayute est l’acronyme en anglais de «Agriculture-YouthTechnology (Agriculture, jeunesse et technologie)
L’Ong Heifer International veut permettre aux petits producteurs d’améliorer leurs rendements en s’appuyant sur la technologie. Ce qui l’a poussée à lancer un concours mettant en compétition des jeunes concepteurs de projets dans le domaine agricole. La 3ème édition a enregistré le groupement «Aar mbaye mi» comme vainqueur, avec son projet d’innovation qui va aider à lutter contre les oiseaux granivores.
Aïda Mbaye et ses camarades peuvent afficher le sourire. Ils ont remporté le premier prix de la 3ème édition du Concours des innovations dans le domaine agricole, doté d’une somme de 6 millions de francs Cfa. Cette initiative, dénommée Ayute Africa challenge, est l’œuvre de l’Ong Heifer International. Ayute est l’acronyme en anglais de «Agriculture-YouthTechnology (Agriculture, jeunesse et technologie). Ce concours a mis aux prises cinq groupes de jeunes ou individus concourant en solo, après une présélection qui avait enregistré 350 projets soumis au jury de ce concours.
A l’issue de la finale, hier, qui a vu les concepteurs de projets exposer le contenu de leurs travaux, le groupe «Aar mbaye mi» a vu son projet ravir la palme aux autres. Il est suivi par Eco Box, qui empoche la somme de 4 millions de francs Cfa. «C’est un honneur de remporter ce premier prix d’Heifer International, qui est un prix d’innovation, qui permet aux jeunes d’aller de l’avant. Car l’innovation demeure la base pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, surtout dans les conditions climatiques dans lesquelles nous évoluons actuellement(…).» «On a décidé d’innover en mettant en place un effilocheur automatique pour pouvoir diminuer la pénibilité à laquelle sont confrontés les producteurs de céréales à cause des oiseaux granivores», a expliqué Aïda Mbaye, une des concepteurs de «Aar mbaye mi».
Cette dernière a cité le cas de la Vallée du fleuve Sénégal où les producteurs restent préoccupés par les oiseaux granivores. «Les moyens qu’ils utilisent pour lutter contre ces bêtes sont archaïques : déployer des enfants pour crier ou confectionner des épouvantails. C’est ainsi que nous est venue, en tant que jeunes, l’idée de créer quelque chose de nouveau, qui va aider ces producteurs à lutter contre les oiseaux granivores et optimiser leurs rendements tout en restant autonomes», a déclaré Aïda Mbaye. «L’effilocheur automatique, ça fonctionne avec un capteur de mouvements. C’est le capteur qui détecte la présence des oiseaux au niveau des parcelles. A partir de ce moment, le capteur va émettre des sons dissuasifs. On a essayé d’intégrer une panoplie de sons, car les oiseaux granivores ont l’habitude de s’adapter à un son qui est constant. Le son émis par le capteur permet d’empêcher les oiseaux granivores d’agir», fait comprendre Mlle Mbaye.
Une étude menée par Heifer avait démontré que l’absence d’attractivité de l’agriculture pour les jeunes est due à l’absence de l’utilisation de la technologie dans ce secteur, avec les méthodes archaïques des paysans. «On a lancé ce concours pour encourager les jeunes à aller vers l’agriculture en utilisant la technologie, la technique, qui pourrait faire de l’agriculture un secteur attractif, surtout la mécanisation», souligne Daouda Ndao, directeur de l’Ong Heifer International Sénégal, qui a impacté, «entre 2008 et 2023, 215 ménages». Il parle aussi de l’importance de «l’utilisation des drones, des applications, qui pourrait réinventer l’agriculture sénégalaise».
A propos du concours, M. Ndao dira qu’ils ont été «surpris de recevoir 350 projets de jeunes qui ont réfléchi et mis sur la table des projets assez innovants». La finalité étant d’aider les petits producteurs à améliorer leurs rendements.
La souveraineté alimentaire, un des maître-mots ou concepts au cœur des slogans des tenants du nouveau régime, est revenue à plusieurs reprises dans les discours prononcés à l’occasion du lancement de la finale de la 3ème édition de ce concours dédié aux jeunes innovateurs ou créateurs dans le domaine de l’agriculture. C’était le cas avec Ousmane Mbaye, Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, qui représentait son patron, Mabouba Diagne, «empêché». M. Mbaye a rappelé les 23 mesures prises lors du dernier Conseil interministériel consacré au secteur, tout en rappelant l’enveloppe de 120 milliards allouée à la campagne agricole.
SONKO SE LANCE DANS UN SALL AUDIT
Après le gel des constructions sur le littoral pour deux mois, le Premier ministre annonce le réexamen des conventions minières, pétrolières et halieutiques, mais surtout la revue des finances publiques de janvier 2019 à mars 2024
Sonko s’est engagé dans une forme d’audit généralisé du dernier quinquennat de Macky. Après le gel des constructions sur le littoral pour deux mois, le Premier ministre annonce le réexamen des conventions minières, pétrolières et halieutiques, mais surtout la revue des finances publiques de janvier 2019 à mars 2024. Un nouvel exercice pour le régime Faye pris par les urgences liées à ses promesses électorales.
Ousmane Sonko sera-t-il dans une logique de tout remettre à plat ? Le Premier ministre a évoqué, en Conseil des ministres, «les diligences relatives au réexamen de certaines conventions, notamment dans les secteurs minier, pétrolier et halieutique». Mais, le plus important reste évidemment la revue des finances publiques sur la période allant du 1er janvier 2019 au 31 mars 2024. S’agit-il d’un audit de la gestion de Macky Sall ? Bien sûr, car la période visée correspond exactement au deuxième mandat de l’ex-Président, qui a passé le témoin à Bassirou Diomaye Faye le 2 avril 2024. Il faut savoir que l’Assemblée nationale a adopté la loi de règlements des précédents exercices et donné son quitus au gouvernement. Ainsi que la Cour des comptes qui a aussi approuvé les différents exercices. Sonko, qui a décidé de remonter à très loin pour fouiller la gestion des finances publiques, serait en train de chercher une aiguille dans une botte de foin. A titre indicatif, le budget de l’Etat est passé de 4071, 8 milliards en 2019 à 7003, 6 milliards en 2024. Il y a les grands projets de l’Etat financés à… coups de milliards dans le cadre de la réalisation du Plan Sénégal émergent, qui continue à être le référentiel du nouveau régime en attendant la fin de la rédaction du Projet prévue d’ici la fin du mois d’août.
Depuis son installation, le tandem Faye-Sonko s’est engagé dans la voie de fouiller les prodigalités supposées de l’ancien régime. Depuis le début du nouveau règne, les nouvelles autorités tentent de mettre à jour la cartographie générale de l’Etat, notamment dans le domaine foncier.
Dans sa communication au Conseil, le Premier ministre est «revenu sur les priorités gouvernementales : à cet égard, il a donné aux ministres concernés des orientations en vue de la réduction du train de vie de l’Etat, avec notamment les démarches à entreprendre pour la récupération de son patrimoine foncier et bâti cédé à des privés dans des conditions irrégulières, alors que des services administratifs font recours à la location».
Dans son édition du mardi, Le Quotidien révélait que le Premier ministre, dans le même sillage que le gel des constructions sur le domaine public maritime pour deux mois, avait demandé l’inventaire du patrimoine immobilier de l’Etat dans la ville de Dakar à l’ancien directeur de la Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’Etat (Sogepa Sn). Yaya Abdoul Kane, remplacé la semaine dernière par Elimane Pouye, avait fait un mémorandum donnant dans le détail la justification du «programme de valorisation du patrimoine bâti de l’Etat», ainsi que la base légale utilisée pour consentir des baux emphytéotiques, la consistance architecturale des projets de valorisation, les détails des projets portant sur chaque immeuble objet des emphytéoses.
La Sogepa a montré qu’elle a signé des baux avec des entreprises privées dont aucun ne dépasserait les 99 ans, et certains ne font pas plus de 50 ans. Alors que la loi donnerait la possibilité, à en croire Yaya Abdoul Kane, de faire près de 150 ans. Elle «a consenti, pour le compte et au nom de l’Etat, vingt (20) baux approuvés par décret entre le 18 décembre 2019 et le 18 mars 2024, dont dix-neuf (19) constituent des projets de valorisation par la démolition des constructions existantes puis la construction ou rénovation d’édifices». Et 15 des projets permettront, pour un investissement global de plus de 200 milliards, d’augmenter d’environ 70 000 m2 les espaces de bureaux neufs et modernes, correspondant à un potentiel locatif de 8, 4 milliards de francs annuels
Par Ibou FALL
NE MÉLENCHON PAS LES PÉDALES
Le cher Bah Diakhaté aurait vexé un collaborateur du président détenteur de la légitimité de son patron à faire appliquer l’article 80. Il y a des sujets qui refilent de l’urticaire au nouveau régime
Bernard Pivot, figure emblématique de l’illustration et la défense de la langue française, s’il en est, n’est plus de cette vallée de larmes depuis le 6 mai 2024.
Personnellement, je m’incline respectueusement devant sa mémoire, pas seulement par respect pour l’immense confrère : j’ai aussi envie d’emmerder les souverainistes, les panafricanistes, les indépendantistes, les fondamentalistes, les mauvais coucheurs, les frustrés de la quéquette et tous ceux que le complexe d’infériorité devant la culture française horripile…
Journaliste, écrivain, critique littéraire, présentateur d’émissions culturelles, parti à 89 ans, il laisse une œuvre considérable dont un espiègle petit lexique dont je me suis inspiré dans le recueil des «Sénégalaiseries» à paraître prochainement.
Colonisé un jour, colonisé toujours ?
Le principe est de créer un néologisme à partir du patronyme des acteurs politiques. Par exemple, selon un tweet de son créatif auteur : «Mélenchonner. Verbe mégalo. Définition : crier avec force «La République, c’est moi !». Exemple : Cette amie de Marine Le Pen mélenchonne au moment de l’orgasme.»
Il ne m’en a pas fallu beaucoup pour procéder au transfert de compétence, comme en 1960, quand le Sénégal de Senghor et Dia devient une République avec l’onction de la France de De Gaulle. Et donc, en avant-propos, j’explique : «C’est notre consœur bienveillante, Coumba Sylla, toujours inquiète de notre niveau de culture, qui nous envoie un jour, cette trouvaille de Bernard Pivot, le monstre sacré de la critique littéraire en Hexagone : un petit lexique inspiré des postures que prennent les acteurs de la scène politique en France. Il ne s’en faut pas de beaucoup plus pour un transfert de technologie. Notre truculente vie publique a de quoi inspirer une encyclopédie. Laquelle est sous vos yeux. En plus de quelques piqûres de rappel des événements de ce septennat, un petit lexique qui permet de comprendre les grosses années passées sous la coupe de Sa Rondeur Macky. Par exemple, comment il a abdoudioufé le père Wade. Vous avez bien lu : «abdoudioufé». Comprenez faire preuve de servilité jusqu’à être installé au pouvoir et se montrer d’une ingratitude sans borne…»
D’autres joyeusetés du même style s’y bousculent gaillardement. Par exemple, pour expliquer par quelles mackyavéliques sonkonneries le pouvoir finit par échouer entre les mains de l’invité de dernière minute. Les définitions des deux néologismes vous attendent dans l’inestimable encyclopédie.
Je m’en arrête là : le redoutable homme d’affaires qui sommeille en Madiambal Diagne s’est réveillé pour sortir sa calculette et me facturer la publicité clandestine.
Je nierai jusqu’à la dernière énergie…
Tout ça pour vous narrer le séjour de l’insoumis français Jean-Luc Mélenchon sur invitation du patriote Ousmane Sonko qui le reçoit à l’Ucad dans une tenue que je me garde de qualifier pour éviter de rejoindre Bah Diakhaté en préventive : le cher monsieur aurait vexé un collaborateur du président détenteur de la légitimité de son patron à faire appliquer l’article 80 et tout ce qui lui ressemble dans le Code pénal.
Ce n’est pas un remake du «flagrant délit continu» de 1994, mais ça y ressemble ?
Dans l’amphi, il y a là un parterre de patriotes enamourés de leur Français préféré, le seul qui sera autorisé à séjourner sous nos cieux et peut-être le dernier des Gaulois habilité à nous assister à vendre le pétrole et le gaz quand toute la France dégagera, bidasses, ambassadeurs, négociants et touristes compris.
On voit déjà d’ici le charter qui les renverra en quatrième vitesse en Hexagone : c’est le coucou de Transair sous la bannière d’Air Sénégal qui vient de sortir de piste et qu’on fera rafistoler avec du fil de fer, du zinc et du carton-pâte par quelque bricoleur sénégalais audacieux. Vous savez bien, le genre qui affiche sur son enseigne «plombier» mais qui vous assure qu’il est de taille à réparer une panne d’avion.
Un authentique Sénégalais, pour résumer.
Première nouvelle, Mélenchon, qui revendique la primeur de la loi sur le mariage gay, est hétéro. Il aurait été homo, ça changerait la fesse du monde ? Cette fois-ci, l’Insoumis suprême ne clame pas avec fureur qu’il est, à lui tout seul, la République, mais on sent bien qu’il se retient pour ne pas tonner : «Le sexe, c’est moi !»
Ce serait faire preuve de malséance : on ne parle pas de cornes dans la maison d’un cocu
Bah Diakhaté m’aurait demandé mon avis, je lui aurais conseillé d’éviter même de philosopher sur le sexe des anges. Il y a des sujets qui refilent de l’urticaire au nouveau régime.
Et même des expressions devenues suspectes : par exemple, vous ne pouvez plus considérer deux amis d’enfance un peu canailles comme des gais lurons, ou leurs rapports de cul et chemise. Quant aux randonnées à vélo, comme toute activité qui impose de pédaler, il vaut mieux éviter d’en parler.
Le froufrou devra aussi se réformer : la dentelle pourrait vexer en haut lieu. Habiter seul avec sa maman et avoir pour seule compagnie un perroquet, deux canaris et une chatte, non plus, mieux vaut éviter de fanfaronner à ce propos…
Plus généralement, les maux de dos, les lombaires tordues, les sciatiques d’enfer relèvent de l’information sensible, et la kiné, tout comme la sociologie après Mai 68 à Dakar, devient une science bannie : ce n’est plus une thérapie, mais un appel à l’insurrection dont l’enseignement relève du trouble à l’ordre public, et ses praticiennes, des politiciennes encagoulées qui attentent à la Sécurité de l’Etat… Se prénommer Adji et porter Sarr comme patronyme ressemblerait à de la provocation. Quant à se faire appeler Raby…
Pour dire les choses simplement, depuis quelque temps, le sexe dans le texte est un casus belli par derrière nos frontières.
DROITS DES FEMMES : DES HOMMES EN ORDRE DE BATAILLE
Hommes Dedff se mobilise pour défendre les droits des femmes et des filles à travers des ateliers de sensibilisation. L'association créée par des hommes veut sensibiliser les autres hommes sur l'égalité entre les genres et mettre fin aux discriminations
HOM Dedff, Hommes pour les droits des femmes et des filles a été mis sur pied par des hommes pour soutenir les femmes dans leur quête d’émancipation et leur conquête de liberté. Cette organisation a animé, lundi dernier, un atelier de sensibilisation sur le sujet
Les femmes peuvent maintenant compter sur le soutien des hommes dans leur lutte pour leurs droits. Hommes pour les droits des femmes et des filles (Hom Dedff) a été mis sur pied dans ce sens et veut gagner ce pari par des campagnes de sensibilisation. «Les femmes et les filles souffrent de beaucoup de discrimination. Il est important que des hommes s’impliquent dans le combat en sensibilisant les hommes comme eux sur les droits des femmes et des filles. Cet atelier entre dans ce cadre. Il y a aussi des théâtres forum», a déclaré Daouda Diop, le secrétaire général de Hom Dedff. «Nous nous réjouissons du fait que des hommes s’organisent pour nous soutenir. Hom Dedff est vraiment venu à son heure. Mais il faut savoir qu’il y a des zones de résistance. Dans notre société, on considère la femme comme n’ayant aucun droit, comme n’étant pas l’égale de l’homme», déplore Dieynaba Diallo, membre de l’organisation.
Par ailleurs, Hom Dedff se veut aussi le défenseur des enfants talibés. «Les talibés sont des enfants du pays comme ceux qui fréquentent les écoles. C’est pourquoi ils doivent être l’objet du même respect, de la même considération que les autres qui vont à l’école. Les talibés sont l’objet d’une exploitation de la part de leurs marabouts», déclare le Président de l’association.
«Cet atelier est en phase avec la politique du gouvernement de protection de la famille et de l’enfant. Les femmes sont victimes de toutes sortes de violences, physique, morale, économique... Dans le département de Mbour où il y a une diversité ethnique et culturelle, la violence faite aux femmes est multiforme», souligne Mame Diarra Faye, cheffe du service départemental de la famille.
UN NOUVEL OUTIL TECHNOLOGIQUE LANCE POUR LES AGRICULTEURS
Cet outil du digital innovation Agri-hub est conçu, selon le président directeur général de Giahub, Gayane Faye, pour «utiliser les technologies de l’information comme l’informatique, le spatial, entre autres, au service de l’agriculture»
Pour aider les acteurs de l’écosystème agritech à utiliser les innovations technologiques pour une meilleure productivité agricole, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux a mis sur pied un outil d’information, technologie de son Geospatial innovation Agri-hub. Il s’agit de l’innovation Gia-Hub, lancée, jeudi dernier, dans les locaux de la Der, en présence des acteurs dudit secteur.
Financé dans le cadre de l’Aidep par l’Union européenne, cet outil du digital innovation Agri-hub est conçu, selon le président directeur général de Giahub, Gayane Faye, pour «utiliser les technologies de l’information comme l’informatique, le spatial, entre autres, au service de l’agriculture». En effet, poursuit-il, «l’agriculture est un des principaux piliers de l’économie sénégalaise et aujourd’hui, on fait face à beaucoup de phénomènes qui impactent négativement l’agriculture sénégalaise comme les changements climatiques. A côté, on a beaucoup d’outils d’innovation technologique qui, aujourd’hui, peuvent aider à améliorer la production agricole. Donc, c’est dans ce cadre-là qu’on a financé Agri-hub pour utiliser les nouvelles technologies afin d’améliorer la productivité agricole»
Cette innovation sera, à en croire le directeur, le rassembleur des acteurs en ce sens que «nous avons des chercheurs qui font beaucoup de travaux dans le domaine de l’innovation technologique, qui font beaucoup de recherches dans le développement de connaissances en utilisant les nouvelles technologies». Il ajoute : «On a aussi, à côté, les producteurs de service. L’objectif c’est de mettre ensemble ces genslà pour pouvoir utiliser l’innovation technologique pour l’amélioration de la productivité agricole, parce que les pêcheurs, les agriculteurs, les éleveurs, entre autres, ont souvent besoin d’informations précises sur certaines choses pour pouvoir prendre les meilleures décisions. Et donc l’objectif est d’utiliser les nouvelles technologies d’information et de la communication pour les aider à disposer des bonnes informations».
Parlant de l’adoption des technologies de l’information et de la communication par les agriculteurs, le professeur Gayane Faye a fait savoir qu’au Sénégal les gens n’aiment pas trop le changement. Car, précise-t-il, «quand on fait une chose et que ça marche, on n’a pas envie de changer parce que l’agriculture est très sensible». Selon lui, un agriculteur qui achète ses semences qui coûtent excessivement cher ne peut pas changer du jour au lendemain de méthodologie sans pour autant être sûr que cela va apporter quelque chose. Donc, souligne-t-il, «c’est pour cela que nous, dans cette initiative, nous avons le Cncr qui regroupe tous les acteurs finaux et cela permettra d’utiliser ces canaux pour pouvoir atteindre le maximum et vulgariser ces outils». Pour sa part, le coordinateur de la cellule d’appui technique du Cncr, El Hadj Thierno Cissé, le numérique est une ressource «incontournable».
Par DIAGNE Fodé Roland
QUE RETENIR DE LA VISITE DE JEAN-LUC MELENCHON AU SENEGAL ?
L’affirmation sans concession de notre souverainisme ne peut être antinomique avec notre capacité à définir des tactiques d’alliance tenant compte du rapport des forces du moment pour aller vers notre but stratégique l’alternative souverainiste nationale
Bés Bi le Jour |
Diagne Fodé Roland |
Publication 23/05/2024
Cette visite fait couler beaucoup d’encres, certaines dubitatives, d’autres vénéneuses ou optimistes. Les vénéneux se remémorant Mitterrand, qui est un mentor de Mélenchon, se demandent s’il ne s’agit pas d’une nouvelle opération de charme de l’impérialisme françafricain en difficulté qui modélise la «révolution citoyenne dans les urnes» souverainiste au Sénégal pour l’éloigner de la «révolution militaro-politique» souverainiste des pays de l’AES ?
Mitterrand n’a-t-il pas été ministre de l’intérieur et de la justice socialiste de la France coloniale lors des crimes génocidaires de guerre en Algérie, des massacres génocidaires contre l’UPC au Cameroun et avec Houphouët Boigny et Senghor sous l’égide du socialiste Gaston Defferre de «la loi cadre» qui a balkanisé l’AOF et l’AEF en futurs États indépendants néocoloniaux ?
N’est-ce pas le même Mitterrand socialiste qui a initié la conférence de la Baule du « vent d’est démocratique » qui a produit les démocratures présidentialistes pour voiler la recolonisation économique de l’Afrique par les plans libéraux d’ajustement structurel qui ont bradé les secteurs clefs stratégiques aux Firmes monopolistes principalement françaises dans la téléphonie, l’eau, l’électricité, les chemins de fer, les ports, les côtes maritimes, les mines, le foncier, etc. condamnant ainsi notre jeunesse à l’émigration piroguière meurtrière et à l’esclavage moderne sans papiers ?
Les dubitatifs se demandent si ce coup de main réciproque entre l’altermondialiste antilibéral, anti-raciste, antifasciste, antiguerre en France, JL Mélenchon, de la «révolution citoyenne» et le patriote souverainiste O. Sonko du Sénégal va bénéficier à la fois aux peuples français et sénégalais, si cela ne va pas braquer radicalement les impérialistes françafricains, eurafricains et usafricains.
Ces sceptiques qui sont nombreux dans l’intelligentsia sénégalaise et africaine allèguent la force des impérialistes dont ils ne voient pas clairement l’affaiblissement en cours, cherchent à préserver leur niveau de vie de «classes moyennes» même si ils se plaignent de la vie toujours plus chère, de l’accaparement impérialiste et restent prisonniers de l’habitude de la soumission mentale consciente ou inconsciente à la domination. Ils ne croient pas au Sénégal, à l’Afrique libres et indépendants.
Les optimistes voient que ce sont deux leaders et partis qui prônent des alternatives antilibérale pour JL Mélenchon et la LFI d’une part et souverainiste pour O. Sonko et Pastef/Les patriotes d’autre part et porteuses d’un internationalisme entre peuples. En effet, en France JL Mélencon apparaît comme le leader le plus en verve contre la négrophobie, l’arabophobie, l’islamophobie de la quasi-totalité de la classe politique de droite, de gauche de plus en plus alignée sur l’extrême droite fasciste. Lui et ses mouvements LFI et UP se sont révélés comme la vraie force significative résistante avec certains syndicats comme la CGT contre les crimes policiers racistes, contre la répression de la solidarité avec la Palestine génocidée par les sionistes, la révolte sociale des Gilets jaunes, les luttes syndicales et JL Mélenchon représente 22 % de l’électorat français. Il prône l’unité du peuple de France contre les divisions racialistes et la société d’apartheid qu’instaure sans le dire le racisme d’État bourgeois préfiguration de la réédition de l’État raciste fasciste pétainiste.
Cette visite inaugure l’élan internationaliste nécessaire entre les peuples du Nord et du Sud, entre les peuples des pays impérialistes oppresseurs et pays néocoloniaux opprimés venant compléter le panafricanisme souverainiste en Afrique. La franchise dans les débats où rien n’est tabou, y compris les divergences, est une manifestation du changement du contexte par rapport à la période de la tromperie Mitterrandienne et du renouvellement en cours des classes politiques au Sénégal et en Afrique qu’ont inauguré les discours et politique souverainistes des pays de l’AES prolongés par la victoire dans les urnes au Sénégal.
Ayons confiance en nous dans la lutte pour cette seconde phase de libération africaine et dans notre capacité à maintenir le cap de la conquête de notre souveraineté nationale et panafricaine tout en différenciant Etats dominateurs et peuples de ces pays. Sachons aussi avoir une lecture matérialiste dialectique scientifique du rapport réel des forces dans la lutte de nos peuples pour l’indépendance nationale et panafricaine, lecture qui doit nous éviter le piège attrape-nigaud des impérialistes US/UE/OTAN, françafricain, eurafricain et usafricain présentant les BRICS comme un nouvel impérialisme équivalent. C’est là une insulte prenant nous autres Africains pour des enfants ayant toujours besoin d’un maître.
L’affirmation sans concession de notre souverainisme ne peut être antinomique avec notre capacité à définir des tactiques d’alliance tenant compte du rapport des forces du moment pour aller vers notre but stratégique l’alternative souverainiste nationale et panafricaine.
A bon entendeur, salut !
Diagne Fodé Roland
LE BLUES MAN PEUL !
Il est parti avec ses cordes. Bah Moody, ambassadeur de la culture peule, avait le don de faire parler la guitare presque toutes les langues. Avec le Blues man peul, point de blues !
Il est parti avec ses cordes. Bah Moody, ambassadeur de la culture peule, avait le don de faire parler la guitare presque toutes les langues. Avec le Blues man peul, point de blues !
L’artiste international sénégalais Bah Moody est décédé brutalement, dimanche, à Thilé Boubacar, dans le département de Podor, suite à un malaise. Le décès de ce musicien-chanteur de renom laisse un vide immense dans l’univers musical africain. Originaire de Mauritanie, Bah Moody avait élu domicile au Sénégal où il a construit une carrière musicale marquée par des épreuves et des triomphes.
Son parcours a été interrompu en 1989 par le conflit entre la Mauritanie et le Sénégal, le forçant à s’exiler au Burkina Faso, puis au Niger pendant plusieurs années. Malgré ces obstacles, Bah Moody a su rebondir et reprendre sa carrière avec une détermination admirable. Son retour au Sénégal a marqué un nouveau départ dans sa carrière. En 2007, il a signé la moitié des titres de l’album de Youssou Ndour, «Rokku mi rokka», affirmant son talent et son influence sur la scène musicale.
Bah Moody, surnommé «le Blues man peul», puisait son inspiration dans les sonorités du Sénégal et de la Mauritanie. Il incarnait à la fois le blues africain et les musiques maures, mariant avec finesse le raffinement et la simplicité des pasteurs peuls.
La contribution de Bah Moody à la musique africaine ne se limite pas à ses propres créations. Il a collaboré avec des géants de la musique comme Baaba Maal et Youssou Ndour, enrichissant ainsi le patrimoine musical de tout un continent. La dernière performance mémorable de «Bah Moody le nomade», remonte à l’année dernière, lors du festival international Dialawaly de Dagana, où il avait une fois de plus envoûté le public avec sa voix et son charisme.