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1 mars 2025
LES BRIMADES ET LES ARRESTATIONS M’ONT CONTRAINT À M’EXILER AUX ETATS-UNIS
Bassirou Diakhaté fait partie des victimes collatérales du régime du président Macky Sall. Il a eu certes la vie sauve contrairement à près d’une soixantaine de personnes tuées mais il garde les séquelles des atrocités du défunt régime
Bassirou Diakhaté fait partie des victimes collatérales du régime du président Macky Sall. Ce natif de Touba a eu certes la vie sauve contrairement à près d’une soixantaine de personnes tuées mais il garde les séquelles des atrocités du défunt régime particulièrement de la période répressive allant de 2021 à 2023. Sympathisant de l’opposition, l’homme a été victime d’arrestations et de brimades. La seule voie de salut de ce cadre d’une société de la place au moment de la traque généralisée des militants et sympathisants de l’opposition, et plus particulièrement du parti Pastef, c’était de fuir le Sénégal pour aller se réfugier aux Etats-Unis en juillet 2023 en abandonnant et sa famille et son travail. Récit et retour sur un parcours.
Sur la longue liste des victimes du régime du président Macky Sall, le nom de Bassirou Diakhaté pourrait valablement figurer en bonne place parmi les martyrs de la liberté et de la démocratie sénégalaises. Ce titulaire d’une Licence 3 en gestion des entreprises et organisations, obtenue en 2013, puis d’un master en sciences de gestion, option finance et comptabilité décroché en 2015 à l’Université Cheikh Anta Diop déroulait une vie professionnelle tranquille dans une société civile immobilière dénommée (SCI FIRDAW’S) en tant que comptable. Il y restera jusqu’en 2020 avant d’être recruté par une société dénommée C3S SAU en tant que gestionnaire principal des stocks jusqu’en juillet 2023, date à laquelle il a fuir notre pays pour se réfugier aux USA. Bassirou Diakhaté est un homme qui hait profondément l’injustice. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il s’est engagé politiquement à partir de 2010 dans le mouvement estudiantin à l’université de Dakar. A l’époque, il ne militait dans aucun parti politique. « Je dénonçais à travers des posts sur les réseaux sociaux et dans nos réunions entre étudiants les dures conditions d’études et les problèmes sociaux que rencontraient nos camarades. Pour moi, il était clair que les problèmes rencontrés dans nos universités avaient un lien étroit avec la mal gouvernance dans laquelle notre pays était plongé depuis des décennies. C’est ainsi que je me suis dit que je devais commencer à orienter mes actions et mes dénonciations vers les véritables problèmes qui sont les causes réelles de nos difficultés à l’Université. A l’époque, le régime du président Abdoulaye Wade était au pouvoir. J’écrivais beaucoup d’articles dans les réseaux sociaux et participais à beaucoup de manifestations politiques et syndicales pour dénoncer la corruption, le népotisme, les violations de la Constitution tentées par l’ancien président de la République pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple » confie Bassirou Diakhaté.
L’enjeu de l’indépendance de la justice sénégalaise le préoccupait beaucoup. Il n’a cessé de manifester pour appeler au respect de l’indépendance des juges. Le 23 juin 2011, en compagnie de milliers d’étudiants, il a quitté le campus de l’université de Dakar pour rejoindre la place SOWETO devant l’Assemblée nationale pour demander le retrait d’un projet de loi jugé anti-démocratique qui allait modifier le mode d’élection du président de la République en un seul tour et avec seulement avec 25% des voix contrairement à la Constitution qui fixe cette élection à deux tours en l’absence de majorité absolue. « Nous avons ainsi exigé et obtenu le retrait de ce projet de loi en dépit d’une forte répression des manifestations par les forces de sécurité » ajoute notre interlocuteur. Au sortir de cette lutte, son engagement politique s’est accentué. Bassirou Diakhaté a activement participé à l’élection du président Macky Sall en 2012. Un soutien éphémère puisqu’il n’a duré que deux ans, le temps pour le futur exilé aux Etats-Unis de se rendre compte que rien n’avait changé dans la gouvernance de nos ressources. « J’ai repris mes activités de dénonciations et de critiques contre le régime du président Macky Sall qui avait reproduit le même système de prédation de nos ressources publiques du régime qui l’a précédé » se souvient-il. Il reprend sa lutte comme un militant de la liberté, de la démocratie et contre l’injustice subie par le peuple. Il préfère agir en apolitique même s’il s’est joint aux forces de l’opposition pour lutter contre les dérives du président Macky Sall.
« Bassirou Diakhaté battu et arrêté plusieurs fois par des milices pro gouvernementales ».
« Contrairement à ces jeunes assassinés et emprisonnés, je peux dire que j’ai eu de la chance pour ne pas y avoir laissé la vie. Toutefois, j’ai été arrêté à plusieurs reprises, battu et blessé par des miliciens armés progouvernementaux appelés qui sont en réalité des civils armés et financés par le pouvoir pour gonfler les effectifs des forces de sécurité et brutaliser les manifestants de l’opposition. Ils m’ont battu et blessé. J’ai reçu des coups partout sur le corps, sur les yeux de telle sorte que j’avais du mal à voir correctement pendant des heures. Ils ont commis des brutalités inimaginables sur moi. Il m’a fallu, au sortir de cette épreuve, requérir les services d’un médecin pour soigner mes blessures » témoigne Bassirou Diakhaté. Il rappelle la manifestation de grande envergure organisée le 14 mars 2023 par l’opposition pour demander au président de la République de respecter la Constitution en renonçant à faire un troisième mandat interdit par l’article 27 de cette même Constitution qui limite les mandats présidentiels à deux mais aussi pour dénoncer la corruption, les détournements de deniers publics, l’instrumentalisation de la justice pour empêcher aux potentiels candidats de concourir pour la présidentielle de 2024. La manif avait aussi pour but de dénoncer la mauvaise gestion de nos ressources minérales et naturelles et pour demander la libération des détenus politiques. « Ayant pris part à cette manifestation, j’ai été également arrêté et détenu par des nervis. J’ai reçu des coups de pieds au niveau du bas-ventre, ai été frappé avec des bâtons au niveau des épaules et des coudes pour me faire aussi mal que possible. J’ai souffert le martyre. Ils ont fini par menacer de me tuer et ils m’ont dit que s’ils me tuaient, personne ne les arrêterait parce qu’ils agissaient pour le compte du régime et en toute complicité avec les forces de sécurité. J’ai pris peur que je n’allais pas m’en sortir cette fois-ci. Ils m’ont ensuite mis dans un véhicule et livré à la police qui m’a libéré dans la soirée » relate notre interlocuteur. Cependant, malgré les énormes risques encourus, les convictions politiques et citoyennes de Bassirou Diakhaté étaient plus fortes que son intégrité physique. « C’est ainsi que le 1er juin 2023, j’ai pris part à un rassemblement politique pour dénoncer, au-delà des problèmes de gouvernance, l’utilisation de la justice pour écarter de l’élection présidentielle à venir en 2024, Ousmane Sonko qu’un tribunal venait de condamner à deux ans de prison ferme pour . Du 01 au 04 juin 2023, plus de 23 personnes sont mortes assassinées par les forces de sécurité dans des manifestations partout à travers le pays. Ce jour-là, j’ai également fait l’objet de maltraitance de la part des forces de sécurité et des milices travaillant côte à côte. J’ai été complètement déshabillé et jeté dans un endroit sombre et très insalubre, obligé de m’agenouiller pendant longtemps, les poignées menottées au dos. J’ai reçu des coups de matraques sur la poitrine, le ventre et frappé à coups de gifles et de poings sur la bouche. Ces brutalités subies m’ont rendu malade durant deux semaines pendant lesquelles je n’ai pas pu travailler ». Des amis de lutte politique comme Mouhamadou Fadal Guèye, Serigne Modou Sow et Serigne Mbaye Lô témoignent des diverses arrestations et atrocités subies par Bassirou Diakhaté.
Exil risqué vers les Etats-Unis via le Nicaragua
« Ne pouvant plus supporter ces actes de maltraitance commis sur ma personne par des hommes, soit, sous couverts de leur fonction, soit du fait de leur proximité avec le régime politique au pouvoir, j’ai fini par choisir de vivre libre et en sécurité dans un pays garantissant à tous et à toutes les droits de l’homme que d’être tué dans mon propre pays pour avoir exercé mes droits pourtant reconnus par la constitution de mon pays. Ainsi, le 26 juillet 2023, j’ai pris un vol de la Royal Air-Maroc pour Casablanca, puis transité par Madrid, Bogota, El Salvador et enfin atterri au Nicaragua. De là-bas, j’ai pris des bus et différents moyens de transport pour traverser le Honduras, le Guatemala et le Mexique dans des conditions d’insécurité indescriptibles où certaines forces armées campant sur les routes m’ont fouillé et exigé sous la menace de couteaux que je leur remette mon argent » déroule Bassirou Diakhaté. Au bout de ce long et périlleux périple, enfin, le bout du tunnel. « Le 07 Août 2023, je suis arrivé à la frontière des USA et des agents américains m’ont mis dans un véhicule et emmené dans un endroit où j’ai été fouillé et débarrassé de tout objet. J’ai ensuite été, dans la journée, conduit dans un autre endroit où, après quelques heures, j’ai été transféré dans un autre où j’ai passé 5 ou 6 jours avant d’être transféré au centre correctionnel Win de Winfield, Louisiana où je suis resté en détention du 12 Août 2023 au 21 Septembre 2023. J’ai ensuite été transféré au centre de détention à Denver d’où je suis sorti libre le 17 octobre 2023 » conclut-il.
VERS LA RECONNAISSANCE DE L’ÉTAT DE PALESTINE PAR TROIS PAYS EUROPÉENS
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont décidé de reconnaître officiellement l’existence d’un État palestinien à partir du mardi 28 mai pour contribuer à la paix aux Moyen-Orient.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont décidé de reconnaître officiellement l’existence d’un État palestinien à partir du mardi 28 mai pour contribuer à la paix aux Moyen-Orient.
‘’Aujourd’hui, l’Irlande reconnaît l’État de Palestine. Nous pensons que cette reconnaissance contribuera à la paix et à la réconciliation au Moyen-Orient’’, a déclaré le Premier ministre Irlandais Simon Harris dans une vidéo publiée sur le réseau social X.
Selon lui, l’Irlande apporte un ‘’soutien sans équivoque’’ pour une solution à deux Etats qui va permettre de rétablir ‘’la paix et la sécurité pour Israël, pour la Palestine et pour leurs peuples’’.
”Une paix qui honore les aspirations légitimes de tous les peuples de la région à vivre dans le respect, la justice, la sécurité et la dignité’’, a fait valoir M. Harris.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a également fait part de la volonté de Madrid d’adopter la même position sur la solution à deux Etats.
“Le moment est venu de passer des paroles aux actes. Ce n’est pas la fin, mais le début” a-t-il dit mercredi, devant l’Assemblée générale du Parlement espagnol.
Les autorités espagnoles vont faire cette reconnaissance lors de la réunion ordinaire hebdomadaire du Conseil des ministres, le 28 mai.
“Je parle de paix parce qu’il n’y a qu’une seule solution : une solution à deux États dans laquelle Israël et la Palestine sont reconnus sur un pied d’égalité”, a-t-il déclaré.
Son homologue norvégien Jonas Gahr Store a lui aussi fait part de la décision de son pays de se joindre à cette initiative.
‘’Le gouvernement a décidé de reconnaitre l’Etat de Palestine’’, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Oslo précisant que la décision sera effective le 28 prochain.
Réagissant à ces annonces, le Secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein al-Sheikh, a salué des ”’moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (…) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d’oppression, d’abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été soumis”.
Selon lui, cet acte constitue ‘’la voie de la stabilité, de la sécurité et de la paix dans la région”.
LES PRIORITES DU GOUVERNEMENT
Le président Bassirou Diomaye Faye a engagé le gouvernement sénégalais à bâtir un capital humain de qualité à partir d’une éducation et d’une formation scientifiques attrayantes accessibles et alignées sur les besoins de développement économique et social
Dakar, 21 mai (APS) – Le président Bassirou Diomaye Faye a engagé le gouvernement sénégalais à bâtir un capital humain de qualité à partir d’une éducation et d’une formation scientifiques attrayantes, accessibles et alignées sur les besoins de développement économique et social du pays, a indiqué le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public, Olivier Boucal .
Cette option du nouveau gouvernement passe par la mise à l’échelle d’une éducation inclusive de qualité, à travers un bon maillage territorial pour assurer à tous et en particulier aux groupes vulnérables, une éducation de proximité, a-t-il précisé.
Il présidait mardi à Dakar, un atelier régional du programme “Education à haute voix” (EOL, en anglais), au nom de son collègue de l’Education, Moustapha Guirassy.
“Nos efforts vont être orientés dans le sens de la vision souverainiste proposée aux Sénégalais. Son opérationnalisation, déjà engagée, favorisera l’équité et corrigera les disparités, les vulnérabilités et les inégalités dans l’accès, la réussite et la participation de tous à l’éducation”, a-t-il dit.
Le gouvernement a ainsi pris “la ferme résolution de coopérer avec tous les acteurs, à travers des cadres structurés, pour relever les défis majeurs”, a-t-il assuré.
Dans cette optique, a ajouté M. Boucal, “l’accent sera mis sur les synergies nécessaires, la complémentarité entre les acteurs, notamment ceux de la société civile”.
“Le peu de temps que nous venons de faire à la tête du pays nous a déjà permis de mesurer la complexité des enjeux, mais il nous a aussi renseigné sur l’énorme potentiel en ressources humaines dont l’utilisation adéquate devrait permettre de prendre à bras le corps les nombreux défis identifiés”, a-t-il relevé.
Il estime que “ces défis ne sauraient être relevés que dans le cadre d’une véritable intégration africaine” qui permettrait “à nos différents pays de collaborer de façon étroite, de soutenir les relations entre leurs différentes composantes et de mettre en synergies leurs différentes ressources”.
Parlant de la rencontre qui réunit des acteurs de la société civile sous la houlette du Partenariat mondial pour l’éducation (PME), Olivier Boucal se dit persuadé que le programme va contribuer sensiblement à la transformation de l’éducation, pour en faire un véritable levier de développement du capital humain, conditions sine qua non pour bâtir une Afrique souveraine et prospère.
L’atelier régional de trois jours intervient dans le cadre de la phase d’extension du programme (2024-2027), du programme (Education Out Loud, ou Education à haute voix).
La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) est partie prenante de ce programme au Sénégal.
EOL est un fonds qui finance des organisations de la société civile en Afrique de l’Ouest et du Centre pour une éducation publique de qualité et accessible à tous.
GUIRASSY LISTE LES CAUSES DES CONTRE-PERFORMANCES DES ELEVES
Les examens et concours nationaux font l’objet d’une attention particulière de la part des nouvelles autorités de notre pays. Lesquelles viennent d’y consacrer un conseil interministériel présidé par le Premier ministre, M. Ousmane Sonko
Les examens et concours nationaux font l’objet d’une attention particulière de la part des nouvelles autorités de notre pays. Lesquelles viennent d’y consacrer un conseil interministériel présidé par le Premier ministre, M. Ousmane Sonko. A cette occasion, le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a parlé du dispositif national des examens et concours, du bilan de la session de 2023 mais surtout des causes qui expliquent les contreperformances des élèves. Il n’a pas occulté les points d’attention dans le dispositif organisationnel de ces examens et concours, les statistiques et calendriers de la session de 2024.
Le dispositif national organisationnel des examens et concours est porté par trois départements ministériels. Il s’agit du ministère de l’Education nationale pour le Cfee (certificat de fin d’études élémentaires) et le Bfem (brevet de fin d’études moyennes), le ministère de l’Enseignement supérieur qui s’occupe du Baccalauréat général et du Concours général, et celui de la Formation professionnelle en charge de l’organisation des divers brevets et certificats professionnels. Concernant le bilan de la session du Cfee, le taux de réussite, qui était de 26% en 2022, a dégringolé jusqu’à 18% en 2023. Un taux d’échec, certes en régression, mais toujours élevé. S’agissant du Bfem, le taux de réussite est passé de 30% en 2022 à 24% en 2023. Au niveau du bac, c’est beaucoup plus grave puisque le taux d’échec est de 48% aussi bien en 2022 qu’en 2023. Autrement dit, presque un élève sur deux qui brigue ce premier diplôme de l’enseignement supérieur ne réussit pas à l’obtenir.
Pour le ministre de l’Education nationale, «on peut être satisfaits ou moyennement satisfaits, mais les 18% c’est à la limite une catastrophe pour un pays». Il explique ainsi que dans tous les grands pays qui se sont fondés sur l’Education, l’Etat s’est d’abord engagé au niveau du préscolaire. Ce qui y donne un taux de réussite scolaire de presque 100%. «C’est à partir de 3 ans qu’on fabrique l’enfant et le citoyen. Mais chez nous, il y a un désengagement quelque part.
D’ailleurs, l’obligation de scolarisation commence à partir de 6 ans pour 10 ans. En négligeant cette partie importante, et quand on voit un taux de 18 %, c’est extrêmement dangereux», a martelé Moustapha Mamba Guirassy tout en demandant de «très vite» renverser la tendance. Il dit avoir fait un constat. «Quand on fait la comparaison avec les pays qui mettent en avant l’importance de l’éducation pour la transformation systémique, plus on avance, plus l’Etat se désengage en, peut-être, favorisant même le secteur privé. Vous comprenez bien que, pour l’enseignement supérieur, il n’y a pas d’obligation. Mais celle de l’Etat, c’est la scolarité de 10 ans, à partir de 6 ans. Ce qui veut dire que la base de la pyramide, c’est cette partie extrêmement importante. Nous devons revoir notre dynamique et notre conception de l’éducation», estime le nouveau ministre de l’Education nationale.
Pour lui, «c’est à ce niveau des 18% qu’on peut aller chercher le monde des «daara». A ce niveau-là, les enfants de 3 ans sont hors circuit parce qu’ils sont dans le système daara. Si on donnait une plus grande importance à ce secteur du préscolaire, il y a moyen d’aller chercher ces enfants-là et de renforcer l’éducation. Mais il y a un chiffre beaucoup plus inquiétant. 1 enfant sur 2 dans notre pays n’est pas scolarisé. C’est quand même assez alarmant. Le ministre tente quand même de rassurer en indiquant qu’il y a beaucoup d’écoles informelles, beaucoup d’écoles non formelles avec des passerelles qui sont en train d’être développées pour ramener tous les enfants qui les fréquentent dans le circuit formel. «L’idée, c’est plusieurs entrées et une seule sortie. C’est la logique et la démarche», explique le ministre.
A en croire Moustapha Mamba Guirassy, les causes de cette contreperformance dans nos écoles s’expliquent d’abord par le fait que le système ne capte pas et ne met pas tous les enfants dans le circuit. Il y a aussi que bon nombre de communautés sont exclues. Ce qui, dit-il, explique aussi ce manque de performance ou cette contre-performance.
Absence d’une politique nationale d’évaluation
Au-delà des circuits parallèles, le ministre pointe aussi la problématique du système d’évaluation qui lui parait peu performant, et qui ne favorise pas la qualité des enseignements et des apprentissages. En réalité, s’émeut-il, il n’y a pas un dispositif national d’évaluation. «Au niveau d’un même département, il y a beaucoup trop d’évaluations avec les projets, le ministère, d’autres ministres.... Finalement, il n’y a pas une politique nationale d’évaluation, et il y a lieu d’harmoniser le système d’évaluation. Au plan international, les systèmes d’évaluation ne sont pas alignés à nos objectifs.
En Afrique le Pasec apprécie la qualité. Malheureusement, le système n’évalue que la lecture en français et la maitrise des mathématiques. Or, c’est l’enfant qu’on doit évaluer, ses compétences, et dans quelle mesure il arrive à accompagner sa société avec une bonne citoyenneté ou accompagner une organisation publique ou privée. A côté du Pasec, développé par la Francophonie, il y a le Pisa, une autre mesure internationale utilisée par la Corée, par l’Europe, les pays de l’Ocde et qui est beaucoup plus pertinent. Je disais à nos amis de la Francophonie que nous manquons d’ambitions. On ne peut pas continuer à mettre en avant ce type d’évaluation qui, en réalité, ne mesure pas ce que nous devons mesurer. Quand je pose la question, on me dit que ça coûte cher. Mais je pense qu’il faut arrêter ce misérabilisme comme disait l’ancien président Abdoulaye Wade. On ne doit pas renoncer à la qualité pour des questions de moyens !», s’écrie le ministre de l’Education nationale. C’est d’autant plus paradoxal, fait remarquer Moustapha Mamba Guirassy que, au sein du ministère de l’Education, il y a pourtant un observatoire national d’évaluation. Un observatoire qui, hélas, «ne fonctionne pas» se désole-t-il. Et d’expliquer «tous les deux ans, il y a des résultats qui devaient être partagés. Mais faute de moyens et d’organisation, et aussi du fait du peu d’importance qu’on donne à ces évaluations, cet observatoire ne marche pas. Il y a aussi un manque de coordination des différentes évaluations, une insuffisance de l’exploitation et la capitalisation des données d’évaluation» énumère le ministre. Et de rappeler que «le monde d’aujourd’hui est gouverné par les données, les data. Beaucoup d’efforts sont consentis, il y a beaucoup de projets, d’argent, d’études, mais généralement sur des années on perd toutes ces données qui ne sont pas reversées dans le système pour le rendre plus intelligent».
Les autres causes des contre-performances de nos élèves, selon toujours celui qui est aussi le fondateur et ancien directeur de l’Institut africain de Management (IAM, un grand établissement privé d’enseignement supérieur), «ce sont les conditions d’apprentissage qui sont défavorables à la réussite scolaire. Plus précisément, c’est le non-respect des normes et standards de qualité dans la majorité des établissements scolaires. J’ai vu des enfants, des filles surtout, très souvent malades, parce que, quand ils sont à l’école, ‘il y a la rétention très élevée provoquée par le fait de ne pas fréquenter les toilettes».
La persistance des abris provisoires et des effectifs pléthoriques dénoncée…
Moustapha Mamba Guirassy n’oublie pas de mentionner la persistance des abris provisoires, les effectifs pléthoriques, le déficit de salles de classe et de tables-bancs, le manque de personnel enseignant... «A Kédougou, par exemple, il y a environ 300 enseignants qui devaient quitter mais, dans l’autre sens, il n’y en avait que 6 qui acceptaient de venir dans cette ville (Ndlr, dont il fut le maire).On y note pour cette année un déficit immédiatement pour cette année assez important de plus de 250 enseignants. C’est le cas de Matam, de Ziguinchor... de beaucoup d’autres régions», a-t-il indiqué. Ce n’est pas tout puisqu’on assiste à la persistance des classes spéciales, la faiblesse de la prise en charge de l’alimentation qui est à 22% de couverture nationale, combinée aux problèmes d’hygiène... Il y a aussi l’environnement des écoles avec des centres commerciaux, des garages de mécaniciens... D’où l’insécurité et les dangers pour les élèves. Pour lui, la question des espaces cédés ou vendus et qui participent à la contre-performance du système éducatif, est une urgence à régler.
Parlant des enseignants, Moustapha Mamba Guirassy a soulevé des questions liées à l’encadrement, à la formation avec notamment les inspecteurs qui ne respectent pas les cahiers de charge. Par exemple, dit-il, un inspecteur doit aller, chaque année, dans 25 salles de classe, les encadrer et contrôler ce qui s’y passe. «Malheureusement, et à ce niveau-là, les inspecteurs aussi ne jouent pas pleinement leur rôle d’accompagnement et d’encadrement. Naturellement, il n’y a pas assez d’inspecteurs, mais il y a aussi un manque d’objectivité du système de notation. L’avenir des enfants est menacé par un déficit et le sens de la responsabilité qui doit être interrogé»
Le ministre dit d’ailleurs planifier une rencontre avec les acteurs pour parler de la Fastef où il y a «des réglages à faire», et aussi «faire participer d’autres structures» à l’effort d’encadrement continu des enseignants. L’inadéquation des curricula, la lourdeur des programmes, l’utilisation d’une langue étrangère non maitrisée par les apprenants tout au début du cycle scolaire ne doivent pas être mis à l’écart. «D’où l’importance de l’utilisation des langues nationales dans notre système éducatif. La non atteinte du quantum horaire, une insuffisance de passerelles entre les offres d’enseignement», figurent parmi les causes listées par le nouveau ministre de l’Education nationale. Selon lui, les taux de scolarisation qui est 19% au préscolaire, 81,9% pour l’élémentaire, 51% pour le moyen et 33% pour le secondaire, il pense que «les sacrifices sont nécessaires pour nos tout-petits».
Abordant plus spécifiquement le dispositif d’organisation des examens et concours, M. Guirassy estime que les défis tournent autour de la sécurisation et sécurité des épreuves, le convoyage, la garde et la préservation de la confidentialité des épreuves, la gestion des statistiques, les centres spécifiques en zones insulaires où en terres étrangères comme en Arabie Saoudite et en Gambie, la mobilité des chargés des bureaux des examens et concours dans les structures du niveau déconcentré vers les IA et IEF... Il a aussi abordé les questions relatives à l’application des mesures prises lors des comités régionaux de développement sur les examens et concours, les problèmes de pièces d’état civil de certains candidats, le paiement à temps des indemnités liées aux examens, la période d’hivernage coïncidant avec les examens...
Pour ce qui est des statistiques des examens de cette année 2024, il y aura 301 742 candidats au Cfee, 1695 au Concours général des élèves de première, 1508 pour la terminale... Pour le bac, un rapport a été déposé sur la table du Premier ministre.... De même pour les différents brevets et certificat.
Malgré la situation, les examens vont se tenir et approchent à grand pas. Les examens du Cfee et de l’entrée en sixième sont prévus les 25 et 26 juin, les épreuves écrites du Bac technique le 20 juin, tandis que le Bac général va se tenir le 2 juillet, et à partir du 18 juillet le Bfem et le 1er octobre le bac général de remplacement...
Par Mbagnick DIOP
SUBSTITUER L’EVIDENCE AU DOUTE ET TENIR EN RESPECT LES SUBVERSIFS
A peine installée, la cinquième République doit faire face à une conspiration qui en dit long sur le caractère revanchard de certains perdants, très mauvais perdants d’ailleurs, de la présidentielle du 24 mars 2024.
A peine installée, la cinquième République doit faire face à une conspiration qui en dit long sur le caractère revanchard de certains perdants, très mauvais perdants d’ailleurs, de la présidentielle du 24 mars 2024. Audacieusement, ils font converger leurs diatribes et leurs crocs en jambes sur le Président et le Premier ministre dont ils connaissent pourtant l’endurance dans l’adversité politique
Pour dérouler une gouvernance efficace et paisible, le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre M. Ousmane Sonko devront, tout au cours de leur mission, faire montre de sérénité et fermeté afin de substituer l’évidence au doute et tenir en respect les subversifs dotés de moyens redoutables. Comme dit l’adage : il ne faut guère donner du répit au fauve blessé, il faut le neutraliser avant qu’il puisse retrouver la force d’une contre-attaque. Cela est d’autant plus nécessaire que le peuple vulnérable à la manipulation, attend patiemment des actesforts pour que le coût de la vie lui soit allégé.
Les tenants du pouvoir, sortis d’une longue nuit d’épreuves cruelles, savent parfaitement ce dont sont capables leurs adversaires.
La sécurité publique apparaît comme un champ de cactus vénéneux. Il faut dores et déjà que la police et la gendarmerie reprennent assidûment les patrouilles, notamment dans les régions de Dakar et Thiès où des bandes d’agresseurs rivalisent de férocité.
Au chapitre politique, les acteurs, quels que soient leurs objectifs, gagneraient à inscrire leurs actes dans un cadre civilisé, en ayant la claire conscience que les citoyens en ont ras-le bol d’entendre des déclarations guerrières du genre force restera à la loi. Les souvenirs de ces bravades sont encore douloureusement consignés dans la mémoire de milliers de citoyens injustement brimés voire broyés par un régime dictatorial qui a pris fin le 24 mars dernier.
Pour le renforcement de la cohésion nationale, les Sénégalais doivent bannir à jamais les propos et comportements sectaires. Que chacun cultive le champ d’amour sacré, en chantant inlassablement notre belle devise nationale : un peuple, un but, une foi.
BAH DIAKHATE RALLUME LA TENSION ENTRE L’APR ET PASTEF
Alors que les premières mesures du nouveau régime laissaient présager une accalmie, l'arrestation de l'activiste a soudainement tendu l'atmosphère politique. Ripostes et contre-attaques se sont multipliées, renvoyant dos à dos Pastéfiens et Apéristes
Moins de deux mois après l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, l’accalmie du terrain politique est en passe de prendre fin. Et le front de se réchauffer. Les effets de l’arrestation de l’activiste Ba Diakhaté pour « offenses au Premier ministre » sont passés par là. Ce mardi, l’Alliance pour la République (APR) a sonné une mobilisation qui a fait sortir des Pastéfiens de leurs gonds. Ce mercredi, l’on saura si le procureur de la République va envoyer Ba Diakhaté en prison en compagnie de l’imam Cheikh Tidiane Ndao arrêté pour la même accusation. Ou s’il va les laisser repartir libres chez eux. Face au risque d’escalade, Seydi Gassama d’Amnesty International demande au président de la République et à son Premier ministre d’éviter de tomber dans le piège de Macky Sall.
L’affaire Ba Diakhaté arrêté ce lundi pour « diffusion de fausses nouvelles » et « offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du président de la République » a ravivé la tension entre l’APR, dont l’activiste est proche, et le Pastef. Secoués par le séisme que été leur perte du pouvoir intervenue le 24 mars dernier, les Apéristes s’étaient recroquevillés sur euxmêmes pour laisser dérouler les nouveaux tenants du pouvoir. Seules quelques raids politiques du président Macky Sall et des communiqués du Secrétariat exécutif national montraient que l’APR existait encore. L’affaire Ba Diakhaté, du nom de cet activiste accusé d’offenses contre le Premier ministre sur le dossier de l’homosexualité, a été l’occasion pour certains des dirigeants de l’APR comme Abdou Mbow, Seydou Guèye, Pape Malick Ndour, Moustapha Diakhaté, Me Oumar Youm, Pape Gorgui Ndong etc. de sortir de leur torpeur. Ils ont fait le déplacement hier devant les locaux de la Division des investigations criminelles(DIC) lors de l’audition de l’activiste. Une audition qui, selon l’avocat de Bah Diakhaté, Me Alioune Babacar Fall, s’est bien déroulée. «L’audition s’est très bien passée. Ba Diakhaté a répondu à toutes les questions des enquêteurs en apportant des éléments de preuve probants, en déposant un dossier et en répondant à toutes les questions qui lui ont été posées», a indiqué Me Alioune Babacar Fall. Il ajoute qu’à la suite de l’audition, les enquêteurs ont notifié à son client son placement en garde à vue. L’activiste et l’imam Cheikh Tidiane Ndao seront déférés ce mercredi devant le procureur qui est maître des poursuites dans cette affaire. «Il est poursuivi pour des faits d’offense et de diffusion de fausses nouvelles. Desfaits qu’il a réfutés. Donc nous attendons, peut-être, incessamment son déferrement devant le procureur» indique l’avocat.
Des pontes de l’PR devant la DIC…gazés
Plusieurs responsables de l’Apr se sont rendus hier à la Division des investigations criminelles pour soutenir l’activiste Bah Diakhaté arrêté ce lundi au lieudit Technopole, à Pikine. Le président du groupe parlementaire BBY, Abdou Mbow, Issakha Diop, maire de Pikine Est, Pape Gorgui Ndong, ancien ministre de la Jeunesse, Moustapha Diakhaté, Seydou Gueye, Papa Malick Ndour et d’autres soutiens de l’Apr ont fait le déplacement avec les avocats du propriétaire de la page « Baatu Deugg ». L’ancien ministre Oumar Youm a aussi apporté son soutien à l’activiste Bah Diakhaté. Dans un post sur sa page Facebook, l’avocat qu’il est a rappelé au nouveau pouvoir les engagements qu’il avait pris en voulant criminaliser l’homosexualité au Sénégal. «Eh Allah!!! C’est quoi ce déli(t)re? Arrêtons de nous ridiculiser…Soutien total à Bah Diakhate. J’avais dit du haut de La Tribune de l’Assemblée que notre majorité n’entendait pas dépénaliser l’homosexualité. Chose faite ! À celui qui avait promis fermement de criminaliser l’homosexualité de passer aux actes. J’espère simplement que cette proposition ressortira très clairement de sa DPG. Tout le reste est saynète!!!», lit-on sur sa page Facebook. Seulement ces pontes de l’APR n’ont pas facilement déroulé leurs soutiens. Des Pastéfiens présents devant la DIC les ont traités de tous les noms d’oiseaux. Une situation de surchauffe s’est alors installée poussant les policiers à disperser la foule à coups de grenades lacrymogène
Les ripostes d’Amadou Ba et de Maïmouna Bousso de Pastef
Le député Amadou Ba de Pastef a profité de l’occasion pour dénoncer cette stratégie de le nouvelle opposition. « La politisation des faits divers comme stratégie de résurrection de l’opposition. On les voyait venir de loin, mais on ne s’attendait pas à cette sinistre voie de l’utilisation du menu fretin médiatique pour leur retour en politique. Cette semaine, il y a eu plusieurs coïncidences entre la publication des Rapports des Corps de contrôle, les scandales fonciers, les remobilisations de l’Apr et le retour du candidat Amadou Ba... une accélération de la recomposition pour ne pas disparaître. Les responsables politiques de l’ancien Régime sont conscients que des cataclysmes judiciaires risquent de les occuper durablement pour élucider leur gestion des deniers public » souligne Amadou Ba sur sa page Facebook. Et le député d’ajouter que « Ces Insulteurs publics sont donnés en offrande judiciaire pour anticiper et politiser leurs éventuelles convocations pour justifier leur gestion des deniers publics. Dans le cas du sieur Bah Diakhaté, il a réitéré ses accusations infamantes contre le colonel Abdourahim Kébé tout en sachant que la plainte en diffamation que ce dernier lui a servie sera appelée pour être retenue le 11 juin 2024 devant le TGI de Pikine-Guédiawaye après plus de 12 mois de procédure. Pastef s’est opposé hardiment au Régime de Macky Sall sans jamais baser son combat sur des infamies mensongères sur la vie privée des responsables politiques. Toute notre opposition a tourné autour de la gestion des deniers publics et la mal gouvernance ».
Maïmouna Bousso, partisane du Pastef et proche du Premier ministre Ousmane Sonko, est montée au créneau pour riposter. « Nous n’accepterons pas d’être dans l’opposition et de subir des insultes, d’être diffamés, de voir notre réputation salie, et cela sous les yeux de nos enfants. Aujourd’hui, nous arrivons au pouvoir et on continue de nous insulter, de nous salir devant nos parents et nos enfants. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter. En ce qui me concerne, moi, Maïmouna, je ne l’accepterai jamais. Nous nous sommes battus contre l’injustice, contre ces individus qui passent leur temps à insulter et à diffamer. Mais je peux vous dire que c’est terminé, car les choses vont changer. J’ai remarqué que beaucoup de gens s’affolent, mais pourquoi s’affolent-ils tous ainsi ? Tout simplement parce que la personne qui les protégeait n’est plus là et qu’ils ont perdu tout ce qu’ils avaient. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter. Pendant 12 ans, nous l’avons vécu. Moi, Bali Bou Sonko, je ne l’accepterai plus, car nous avons vécu d’énormes souffrances dans ce pays » a déclaré Maïmouna Bousso à travers une vidéo en live.
Un enseignant tué à Thiès
Alain Kenny, un enseignant originaire du Sud du pays et servant à l’école élémentaire de Keur Modou Ndiaye depuis plusieurs années, a été atrocement tué hier, à la suite d’une agression. D'après notre source, c’est au retour de l’école aux environs de 18 heures que l'homme a été mortellement poignardé par un ou des agresseurs. L’enseignant logeait à Diassap où il a d’ailleurs une maison et c’est entre les deux quartiers que le drame a eu lieu. C'est un étudiant de l'Institut Supérieur d'Enseignement Professionnel (ISEP) qui a découvert la victime dans un état critique, appelant au secours. Mais avant l'arrivée des secours, il a rendu l'âme. Dès que la nouvelle a fait le tour de ces deux localités, les populations et les étudiants de l'ISEP y ont convergé exprimant toute leur amertume. Et une enquête est ouverte après que le corps sans vie a été évacué à la morgue.
L’Etat fixe les prix subventionnés des semences…
Dans le cadre de l’exécution du Programme agricole 2024/2025, l’Etat maintient sa volonté de faciliter l’accès des intrants aux producteurs, en mettant, entre autres, à leur disposition des semences et plants à des prix subventionnés. Ainsi, par une circulaire datée du 21 mai, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fixé les prix de cession aux producteurs de ces semences et plants. Concernant les semences d’arachides, le prix de l’espèce écrémée 55-437 s’établit à 225 Fcfa le kg, soit une subvention de 56% alors que la tonne au prix fournisseur revient à 515 000 Fcfa ; tandis que la tonne au prix subventionné est de 290 000 Fcfa. Le kilogramme de l’espèce écrémée, autres variétés, est cédé au producteur à 210 Fcfa, soit une subvention de 58% alors que la tonne au prix fournisseur s’établit à 500 000 Fcfa ; pendant que la tonne au prix subventionné coûte 290 000 Fcfa.
…Et les conditions de distribution
Le kilogramme de sorgho certifié est cédé au producteur à 250 Fcfa, soit une subvention de 58,33% alors que la tonne au prix fournisseur s’établit à 600 000 Fcfa ; tandis que la tonne subventionnée coûte 350 000 Fcfa. Le kilogramme de maïs certifié est cédé au producteur au même prix que le sorgho certifié. Cependant, le kilogramme de maïs hybride est cédé au producteur à 2000 Fcfa, soit une subvention de 60% alors que la tonne au prix fournisseur coûte 5 000 000 Fcfa tandis que le prix subventionné s’établit à 3 000 000 Fcfa. Le kilogramme du fonio s’établit à 200 Fcfa soit une subvention de 81,25% alors que la tonne revient au prix fournisseur à 800 000 Fcfa ; tandis que la tonne subventionnée s’établit à 650 000 Fcfa. Le kilogramme de niébé certifié est cédé au producteur à 400 Fcfa, soit une subvention de près de 67% alors que la tonne au prix s’établit à 1 200 000 Fcfa ; alors que la tonne au prix subventionné revient à l’Etat à 800 000 Fcfa. Dans la circulaire, le ministre de l’Agriculture rappelle que les opérations de cession s’effectueront sous le contrôle des commissions locales de supervision, de contrôle et de distribution et sous la supervision des forces de l’ordre.
Amnesty Sénégal plaide pour Bah Diakhaté
Amnesty Sénégal n’est pas pour l’emprisonnement de Bah Diakhaté et son acolyte imam Cheikh Tidiane Ndao. Bien que les propos tenus par M. Bah Diakhaté puissent être considérés comme graves et diffamatoires, les autorités doivent s’efforcer d’éviter les arrestations et les emprisonnements systématiques à l’encontre de toute personne qui aura commis un délit de cette nature, écrit l’organisation de défense des droits humains sur X. Pour son directeur exécutif, Seydi Gassama, les délits liés à l’honorabilité des personnalités publiques ne doivent donner lieu qu’à des poursuites au civil et au paiement de dommages et intérêts le cas échéant. Il rappelle que cette position est d’ailleurs réaffirmée par les juridictions régionales et sous régionales africaines, notamment la Cour de justice de la Cedeao et la commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui demandent expressément que les peines de prison pour ces infractions (diffamation, injures publiques, etc.) soient dépénalisées. Ainsi Amnesty Sénégal encourage fortement les autorités actuelles à agir dans ce sens. Pour rappel, les mis en cause sont poursuivis pour offense contre le Premier ministre et diffusion de fausses nouvelles.
La rue crie ce samedi pour Gaza
Une manifestation est prévue, ce samedi dans l’après-midi, sur la Place de la Nation, pour soutenir le peuple gazaoui assiégé depuis début octobre par Israël. Le comité de soutien à la cause de la Palestine appelle à une grande mobilisation pour dire « stop au génocide ». Cet appel à manifester est lancé alors qu’un mandat d’arrêt est requis par le Procureur de la Cour pénale internationale contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense et trois hauts dignitaires du mouvement de résistance, le Hamas.
Passation de service au COUD
Le désormais ex-directeur Maguette Sène a passé hier le témoin au nouveau Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Ndéné Mbodji. Se réjouissant de sa nomination, le nouveau patron du Coud s'engage à mettre en place un espace socio-pédagogique au sein du campus conformément au projet qui capitalise beaucoup d'espoir des Sénégalais, particulièrement des étudiants. Il promet, à cet effet, d'aller vers la digitalisation de l'espace universitaire. Ndéné Mbodji rassure qu’il sera à l'écoute des étudiants afin de recueillir leurs propositions. En attendant, il tend la main aux étudiants et aux partenaires sociaux pour l'accompagner dans cette mission.
Arrestation d’un entrepreneur pour abus de confiance
Entrepreneur de son état, O. Sow a été déféré au parquet par la Division des investigations criminelles (Dic) pour abus de confiance portant sur 2,5 millions francs au préjudice de G. Ndiaye. Selon nos sources, G. Ndiaye s’était rapproché de Sow pour les besoins de l’achat d’une machine de production de briques. Les deux parties s’accordent sur 10 millions. Sur ce, Ndiaye verse un acompte de 2,5 millions francs à l’entrepreneur Sow. Mais ce dernier vend en catimini la machine à un autre plus offrant. Mieux, il refuse de rembourser à G. Ndiaye. Ce dernier a saisi la Dic pour porter plainte contre l’entrepreneur O. Sow qui a reconnu les faits devant les limiers. Ce qui a motivé sa garde à vue et son défèrement au parquet pour abus de confiance.
Arrestation d’un cheminot à la retraite
Cheminot à la retraite et habitant le quartier Randoulène de Thiès, S. Mangane a été déféré au parquet pour escroquerie au foncier. Le sexagénaire a roulé dans la farine la dame C. D. Diagne qui voulait acquérir une parcelle à usage d’habitation. Elle a remis 02 millions à son vendeur. Après avoir encaissé l’argent, Mangane a attribué à la dame des parcelles dans une zone litigieuse. La victime a saisi la Dic d’une plainte. Le sexagénaire est interpellé et déféré au parquet pour escroquerie au foncier.
Escroquerie au visa
En détention préventive, le commerçant M. Sène risque de séjourner pendant longtemps en prison. Il a été extrait de sa cellule pour être entendu à nouveau sur une autre histoire d’escroquerie au visa. Le mis en cause avait promis de faire voyager B. Diallo sur demande de son frère A. Diallo. Ce dernier lui avait remis la rondelette somme de 2 millions. Mais le commerçant n'a pas honoré son engagement. Ayant appris l’arrestation du commerçant, A. Diallo a déposé une plainte. Mais M. Sène a réfuté le délit d’escroquerie au visa pour parler de transaction financière.
Tension à Wakhinane-Nimzatt
Rien ne va plus entre le maire de la commune de Wakhinane-Nimzatt, Racine Talla et certains de ses administrés des quartiers de Nimzatt, Angle Mouss et Bagdad. A l’origine du quiproquo, la volonté du maire d’ériger sur une partie de leur unique école maternelle publique un centre commercial. Les populations s’y opposent à cause de l’insuffisance d’infrastructures qui va créer une déperdition scolaire. Elles demandent au maire de revenir à la raison et interpellent le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour sauver leurs enfants. Pourtant les autorités municipales disent agir en toute légalité.
Détournement d’une tontine pour la tabaski
Le boucher Cheikh risque de passer la fête de Tabaski en prison. Il a détourné la tontine de ses camarades d’une valeur de 8,730 millions francs que devaient se partager deux de ses membres à savoir 5,730 millions francs pour Moussa et 2,590 millions francs pour Demba. Selon nos sources, les faits remontent en 2023. Les sieurs Demba et Moussa avaient adhéré à une tontine gérée par Cheikh pour les besoins de la Tabaski. Les adhérents devaient verser la somme de 10 mille ou 20 mille francs par jour pendant 10 mois. Sur ce, Moussa versait 20 mille francs par jour. Au terme de l’opération, ils devaient recevoir 6 millions dont 5,700 millions francs pour lui et 300 mille francs pour Cheikh à titre de commission. Mais Moussa ne verra que du feu. Car Cheikh n’a pas respecté ses engagements. Le sieur Demba a été également victime des agissements de Moussa. Il devait recevoir normalement 3 millions et remettre 285 mille francs à Cheikh. Acculés par ses victimes Cheikh prend des engagements de rembourser tout en sachant qu’il ne va jamais respecter sa parole. Moussa et Demba portent plainte à la Dic pour abus de confiance. Et face aux hommes du Commissaire Adramé Sarr, le boucher a reconnu les faits avant de promettre de rembourser les fonds.Il est placé en garde à vue et déféré au parquet pour abus de confiance.
Colère des travailleurs du FERA de Richard-Toll
Des employés du Fonds d’entretien routier autonome (FERA) ont organisé une marche de protestation contre le non-paiement de leur salaire de plusieurs mois, mardi, à Richard-Toll. Les manifestants sont des travailleurs du FERA en poste dans les départements de Dagana et Podor, dans la région de Saint-Louis. Selon Amadou Makhtar Mbaye, l’un d’entre eux, ils réclament au Fonds d’entretien routier autonome des arriérés équivalant à quatre, voire sept mois de salaires. «Nous ne pouvons pas rester pendant quatre à sept mois sans salaire. Nous sommes des soutiens de famille. Avec la fête de Tabaski qui arrive, cette situation est catastrophique pour certains d’entre nous», a dit M. Mbaye lors d’un point de presse tenu à la suite de la marche de protestation. Il dit ne pas comprendre le silence de leur employeur.
Par Alioune Badara DABO
IL NOUS FAUT UN CONSERVATOIRE NATIONAL DU LITTORAL
Il peut avoir pour mission d’imaginer, d’aménager et de protéger le littoral, les espaces naturels et les espaces de promenade et de respiration pour préserver le cadre de vie et le fragile équilibre ville-nature
Le 24 Mars 2024, le peuple sénégalais a fait le choix de la rupture en portant son choix sur le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye du parti PASTEF les Patriotes. Après six semaines d’exercices du pouvoir, l’arrêt des chantiers sur le littoral constitue, avec la publication des rapports des corps de contrôle et l’audit du site déclassifié de Mbour 4, les décisions phares prises pour la restauration de la transparence dans le domaine de la gestion foncière. Ces mesures conservatoires, quoiqu’appréciables et appréciées par l’opinion, devront être accompagnées par un cadre réglementaire et institutionnel durable qui garantisse l’équité et l’intérêt général dans la gestion foncière au Sénégal. Cette contribution met le focus sur la problématique de la gestion du foncier sur le littoral et entend participer aux réflexions en cours sur les mécanismes et dispositifs à mettre en œuvre pour régler durablement la question foncière sur le littoral sénégalais.
Pourquoi un Conservatoire national du littoral au Sénégal ?
Le littoral sénégalais s’étend sur près de 700 km et correspond à la façade maritime de six régions du Sénégal (SaintLouis, Louga, Dakar, Thiès, Fatick, Ziguinchor). Il est constitué d’écosystèmes naturels et anthropiques, mais menacé par la forte concentration économique et démographique et par les effets du changement climatique (érosion côtière, inondation, salinisation des sols…).
Sa gestion durable a préoccupé les pouvoirs publics depuis les premières heures de l’indépendance, mais aussi la communauté scientifique, l’UICN et les acteurs de la société civile. L’une des premières mesures prises par le Président Senghor consistaient à classer le foncier dans le Domaine Public Maritime (DPM) de l’État : ce dernier étant également soumis à la législation foncière.
La loi de 1976 portant code du domaine de l’État définit le DPM et la zone littorale qui font partie du domaine public naturel de l’État comme étant : « les rivages de la mer couverts et découverts lors des plus fortes marées, ainsi qu’une zone de cent mètres de large à partir de la limite atteinte par les plus fortes marées ». Le DPM est soumis au régime de la domanialité publique qui se caractérise par son exorbitance liée notamment aux principes d’inaliénabilité et d’imprescriptibilité qui s’appliquent à lui. L’État ne peut pas transférer un droit à un tiers ni à titre onéreux, ni à titre gratuit. En d’autres termes, le DPM ne peut pas bénéficier d’une prescription acquisitive. Toutefois, l’État peut bénéficier de certains espaces relevant du domaine public en les déclassant pour les faire entrer dans son domaine privé.
Sous le régime du Président Abdou Diouf, d’autres textes viennent s’appliquer également sur le DPM et cherchent à garantir une protection efficace et effective du littoral. En plus de la loi sur le domaine national de 1964, il y a eu également celle relative à l’environnement. L’ambiguïté de ce code de l’Environnement de 1983 a eu des conséquences importantes dans l’application des politiques environnementales. La loi de 1983 ne réglementait que certains aspects de l’environnement (le domaine marin et côtier n’en faisait pas partie) et était cependant complétée par les autres textes intervenants dans des secteurs spécifiques (forêt, chasse, urbanisme, aménagement du territoire, etc.).
La loi de 1996 a apporté des modifications majeures dans la gestion de l’environnement et le foncier. L’organisation territoriale s’est complexifiée avec la superposition de plusieurs échelons de collectivités décentralisées et de services déconcentrés de l’État.
Au niveau du foncier et plus précisément en ce qui concerne le DPM, les collectivités décentralisées malgré l’approfondissement de la décentralisation en 1996 ont peu de compétences en la matière. Leur implication dans la gestion du DPM est timide. Et pourtant, le littoral est, pour certaines collectivités locales côtières, d’une grande importance pour leur développement économique et touristique, mais elles ne sont que partiellement impliquées.
La loi de 1983 a été remplacée par celle de 2001 portant code de l’Environnement, sous le régime du Président Abdoulaye Wade. Elle contient plusieurs dispositions qui peuvent être relatives à la protection du littoral. En effet, le législateur prévoit des mesures de prévention et de lutte contre les pollutions et nuisances qui concernent aussi le littoral. Ceci se concrétise parle classement de certaines installations pour la protection de l’environnement, le respect des règles environnementales par les établissements humains, la gestion des déchets, l’obligation de procéder à l’étude d’impact, et l’établissement d’un plan d’urgence est prévu en cas de situations de pollution grave. De même, des règles sont également établies pour la protection des milieux, avec des mesures de prévention de la pollution des eaux et de la dégradation des sols.
Vers la fin du régime du Président Abdoulaye Wade, le littoral est devenu le théâtre d’une spéculation immobilière intensive. Ce phénomène s’est accéléré avec le régime du Président Macky Sall. Hôtels et immeubles d’habitation ou de bureaux y poussent à grande vitesse.
Les défenseurs de l’environnement ou de la qualité de vie dénoncent la privatisation du littoral à coups de violations des règles de droit. Certaines populations se plaignent de ne plus avoir d’accès libre à la mer et la préservation du littoral apparaît comme une des conditions d’aménagement équilibré des territoires face à l’urbanisation croissante.
Toutefois les politiques environnementales ou d’aménagement du territoire ou de préservation exclusive de cet espace n’ont pas encore atteint les effets escomptés et les ressources foncières sont de plus en plus grignotées notamment sur leurs franges. La croissance urbaine au Sénégal exerce une forte pression sur le littoral. Elle raisonne comme un défi envers les savoirs et pratiques opérationnelles de l’aménagement du territoire, de la planification et la gestion du littoral.
Je pense que la mise en œuvre de la volonté politique de protection du littoral du régime actuel et de la valorisation des espaces naturels, des espaces de promenade et de respiration, et de coordonner en ces domaines les actions des collectivités territoriales avec celles de l’État et de ses établissements publics doit être portée par une entité territoriale forte, viable et porteuse de transition vers des pratiques plus durables.
Les réformes engagées par le Sénégal, à savoir l’Acte III de la décentralisation, définissent de nouveau système de gouvernance des territoires avec notamment la communalisation intégrale des collectivités territoriales de proximité des communes et l’érection des départements en collectivité territoriale. Ce système pose des questions d’échelle de gestion et d’intégration du littoral dans le développement des territoires.
Ce processus d’organisation des territoires, des activités et des usages implique la recherche d’un équilibre entre l’urbanisation et le littoral, entre l’économie et la santé, la ville et les écosystèmes naturels, entre la croissance démographique et la préservation du cadre de vie. Il appelle ainsi, comme le suggère le Président de la république, à mobiliser l’intelligence collective des acteurs des territoires pour préserver le fragile équilibre entre la ville et le littoral.
La suspension des chantiers contribue à l’ouverture d’un débat plus vaste sur l’accaparement du foncier à travers tout le pays. Le Président Bassirou Diomaye Faye a promis de rompre avec le système incarné par son prédécesseur, Macky Sall. Ce dernier avait signé en avril 2023 un décret déclassant une forêt de près de 826 hectares destinée à empêcher l’avancée de la mer, pour y autoriser la construction d’infrastructures, d’équipements collectifs et de logements.
Cette urbanisation croissante situe le littoral à la jonction de différentes politiques publiques économiques, environnementales et action foncière. Il reste donc souhaitable pour le Sénégal, que les différentes stratégies des investisseurs, promoteurs immobiliers, l’État, les collectivités, les associations de protection de la nature soient source d’enrichissement, plutôt que de conflit, et favorisent un dialogue constructif qui exige de chaque acteur un comportement citoyen
La nouvelle institution technique et opérationnelle viendra renforcer le niveau de gestion, de coopération et d’échange, mais aussi de création d’espaces verts, d’espaces de promenade et de respiration, le niveau de collaboration entre l’État, les associations et les acteurs territoriaux dans la conduite, le suivi et l’évolution des politiques de protection du littoral.
Je pense que la mise en place d’un Conservatoire national du littoral (inspiré du Conservatoire du littoral en France, créé en 1975 pour lutter contre l’urbanisation des côtes françaises), structure technique et opérationnelle, traduit l’impératif de compléter notre architecture de gouvernance des ressources territoriales, foncières, marines, par une institution, siège de la protection et de la valorisation du littoral sénégalais.
Les objectifs du Conservatoire national du littoral
L’objectif de la création du Conservatoire National du Littoral est de mettre en place une structure technique et opérationnelle de gestion, de protection, d’animation, de sensibilisation et de création d’espaces de nature et de respiration afin de répondre aux enjeux de la croissance démographique qui crée des besoins inédits, notamment en termes de logement, de mobilité, d’emploi, de gestion de déchets, du cadre de vie, de gestion de l’eau et, de manière générale, de gestion de l’environnement.
Dans un contexte de grandes transformations urbaines, de mutations paysagères, de changements profonds des territoires côtiers liés au lancement de travaux d’envergure visant à relever les défis de la restructuration et de la croissance démographique, il s’agit de préserver le patrimoine naturel et le cadre de vie menacé par cette urbanisation croissante. Concilier les espaces de nature, de promenade, de respiration avec l’aménagement du territoire devient une nécessité.
Le Conservatoire est ainsi créé pour mettre en œuvre la politique de gestion, de protection et de valorisation du littoral, mais aussi de coordonner les actions des collectivités territoriales avec celles de l’État. Il vient renforcer de manière technique et opérationnelle le niveau de collaboration entre l’État, les associations, et les acteurs territoriaux dans la gestion, le suivi et l’intégration de la question environnementale, écologique, sociale dans les politiques d’aménagement du territoire.
Les objectifs opérationnels de la création du Conservatoire du littoral sont les suivants :
• Concilier aménagement du territoire, la gestion durable du littoral, du cadre de vie et la protection des écosystèmes naturels
• Diminuer la pression foncière et gérer durablement les espaces dont la valeur patrimoniale engage notre responsabilité à l’égard des générations futures et ouverture au public des espaces de promenade
• Anticiper les mutations des espaces naturels par une démarche prospective
• Créer des espaces de respiration, de lutte contre l’érosion côtière, les inondations et de participation à la qualité de vie des populations
• Accompagner et animer les projets de l’État et des territoires sous l’angle de la transition écologique
• Développer et mettre en œuvre une stratégie opérationnelle valorisant l’exemplarité environnementale de l’État et des collectivités territoriales
• Protéger les populations contre des phénomènes climatiques extrêmes en permettant un espace de tampon entre la mer et les enjeux humains.
Quelle forme ou statut pourrait prendre le conservatoire du littoral au Sénégal ?
Le Conservatoire peut être un établissement public administratif de l’État placé sous la tutelle des Ministères de l’environnement, de l’économie, de l’aménagement du territoire et des collectivités territoriales. Il peut être gouverné par deux instances : le Conseil d’administration composé principalement d’élus nationaux, départementaux, communaux et de représentants des ministères. Il est un organisme commun à l’État et aux collectivités territoriales, où les qualités et les rôles complémentaires de l’un et des autres se conjuguent et se renforcent mutuellement.
Il peut avoir pour mission d’imaginer, d’aménager et de protéger le littoral, les espaces naturels et les espaces de promenade et de respiration pour préserver le cadre de vie et le fragile équilibre ville-nature. À ce titre, l’action du Conservatoire s’inscrit dans le cadre des politiques nationales, territoriales en matière de qualité de vie, d’aménagement du territoire et d’environnement.
Le Conservatoire doit avoir pour mission d’intervenir et d’argumenter afin de préserver de manière règlementaire le littoral. Il vise à : (i) prévenir ou endiguer l’urbanisation non maîtrisée ; (ii) concilier l’ouverture au public et la préservation de la biodiversité ; (iii) mettre en valeur les paysages ; (iv) conforter le maintien de la production économique et touristique et (v) prévenir la dénaturation des espaces ouverts par des veilles foncières avec les collectivités et les associations.
EN QUETE DE REPONSES DYNAMIQUES
La production et le transit des drogues et stupéfiants sont une préoccupation majeure du monde médical et des chercheurs en sciences sociales.
La production et le transit des drogues et stupéfiants sont une préoccupation majeure du monde médical et des chercheurs en sciences sociales. C’est en ce sens qu’un colloque international « Sciences Sociales et drogues en Afrique Francophone. Diversification des usages, transformation des approches » se tient à l’Université Cheikh Anta Diop. Ouvert hier, mardi 21 mai 2024, il rassemble des experts internationaux francophones des drogues, des addictions et des sciences sociales venus d’Afrique et d’Europe et va tenter d’apporter des solutions à ce fléau aux conséquences dramatiques.
L’augmentation de la production, de la diffusion et du transit des stupéfiants en Afrique, la diversification des produits et des usages (nouvelles drogues, médicaments détournés de leur indication, nouvelles formes de consommation), liées à la mondialisation des modèles culturels, constituent un défi pour la définition de politiques des drogues respectueuses des droits humains. Qui plus est, la demande de soin reste importante (incluant les nouveaux produits de synthèse, le tabac, le cannabis, l’alcool…). Suffisant pour qu’un colloque international soit organisé à Dakar pour des solutions dynamiques. Ce colloque, organisé par Crcf, Ird, Ucad, Rescidaf, Cepiad et autre Harene, qui va durer du 21 au 23 mai a pour objectif de rassembler les chercheurs, les connaissances et les expériences sur les pratiques de consommation de drogues et leur traitement social, juridique et sanitaire en Afrique de l’Ouest francophone.
Il sera en outre question d’analyser les particularités liées aux contextes africains et les évolutions et transformations récentes dans les produits et les pratiques de production, circulation et consommation, et leurs approches scientifiques. Par ailleurs, la rencontre permettra d’identifier et débattre des facteurs favorables et des obstacles pour la mise en place de politiques, stratégies, mesures et actions concernant les drogues. Et cela d’autant que les problèmes liés à la drogue ne sont pas seulement spécifiques à un pays mais ils sont également sous-régionaux, comme l’a révélé le médecin anthropologue Alice Desclaux de l’IRD. Au Sénégal où les problèmes de drogues se posent avec acuité, le Pr Idrissa Ba, enseignant chercheur, et le Dr Karim Diop ont mis en place un dispositif pour le traitement des personnes additives ainsi que les personnes vulnérables. A noter également que le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar a été créé en 2014 au sein du service de psychiatrie de CHNU de Fann. Il assure depuis 2015 des activités de réduction des risques, en premier lieu, pour les personnes usagères de drogues injectables. Et ces activités vont de la prévention au dépistage et au traitement des maladies infectieuses et des troubles mentaux.
DIVERS SUJETS AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens parus ce mercredi abordent divers sujets se rapportant à la baisse des prix des denrées de première nécessité, au transport et aux relations entre la France et le Sénégal.
Dakar, 22 mai (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’APS abordent divers sujets se rapportant à la baisse des prix des denrées de première nécessité, au transport et aux relations entre la France et le Sénégal.
Sud Quotidien s’intéresse à l’effectivité de la baisse des prix des denrées de première nécessité et souligne que le ministre de l’Industrie et du Commerce ‘’donne rendez-vous sous peu’’ aux Sénégalais.
‘’(…) le compte à rebours est lancé si on se fie au ministre de l’Industrie et du Commerce. Pour Serigne Guèye Diop, dans les prochains jours ou au plus les prochaines semaines, la baisse des prix des denrées sera effective comme annoncée par le président de la République’’, écrit Sud.
Dans le quotidien Le Soleil, M. Diop assure que ‘’la baisse des prix des denrées sera bientôt effective’’. Le ministre de l’Industrie et du Commerce s’exprimait, mardi, en marge de la célébration de la journée de la Métrologie.
Notant que le Sénégal importe chaque année plus d’un million de tonnes de riz d’une valeur de 300 milliards de francs Cfa, l’opérateur économique Moustapha Tall, soutient dans WalfQuotidien qu’il ‘’faut avoir une souveraineté alimentaire à tout prix’’.
Une semaine après la mise en service du Bus rapid transit (BRT), Le Soleil signale que 200 000 passagers ont été déjà transportés.
‘’Mis en service le mercredi 15 mai, le BRT semble être adopté par les Dakarois. En une semaine, et avec seulement une quarantaine de bus en rotation, plus de 200 000 voyageurs l’ont déjà emprunté’’, rapporte le journal.
Le quotidien EnQuête décrypte les relations entre Dakar et Paris avec l’arrivée au pouvoir de dirigeants souverainistes au Sénégal.
‘’Un tournant décisif !’’, s’exclame le journal qui écrit : ‘’En portant au pinacle l’opposant Mélenchon tout en critiquant avec véhémence le président de la République Macron, Ousmane Sonko, Premier ministre et chef du parti Pastef, marque un tournant majeur dans les relations entre la France et le Sénégal. Cet acte vient après l’annonce de la visite aux pays de l’Association des Etats du Sahel (AES), qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger)’’.
Le quotidien Bës Bi met en exergue la Journée mondiale du thé célébrée le 21 mai.
‘’Cette boisson originaire de Chine est aujourd’hui la plus consommée au monde après l’eau. Elle est issue de la transformation des feuilles d’un arbre appelé le théier et que l’on trouve principalement en Asie de l’Est (Chine, Inde, Japon,…). Le Sénégal est aujourd’hui le 34ème pays au monde en termes d’importations du thé. Attaya est le nom qui y est attribué à la préparation de ce breuvage’’, écrit le journal.
La publication ajoute : ‘’Au Sénégal, le moment +attaya+ représente une occasion de socialiser. C’est une activité qui peut réunir familles ou amis et susciter causeries et débats. En général, c’est au plus jeune que revient la responsabilité de préparer le thé pour les ainés en signe de respect. Le thé est bouilli, mélangé avec du sucre, de la menthe, … et servi à trois reprises : Un lèweul fort et amer, un deuxième équilibré entre l’amer et le doux et un troisième très sucré’.