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22 novembre 2024
Éducation
L'ÉCOLE POUR TOUS RESTE UN MIRAGE
Un bond historique dans la scolarisation mondiale ne suffit pas à masquer les inégalités persistantes. Alors que seuls 3% des enfants des pays riches sont privés d'école, ce chiffre grimpe à 33% dans les nations les plus pauvres
(SenePlus) - L'UNESCO vient de publier jeudi son rapport annuel sur l'éducation mondiale, présenté à Fortaleza au Brésil, dressant un bilan en demi-teinte de la scolarisation dans le monde.
D'après les informations rapportées par l'AFP, le nombre d'enfants scolarisés a atteint un niveau historique avec une augmentation spectaculaire de 110 millions d'élèves entre 2015 et 2023, portant le total à 1,412 milliards d'écoliers.
Les taux d'achèvement des études montrent également une progression encourageante. Au niveau primaire, ils sont passés de 85% à 88%, tandis que le secondaire enregistre une hausse de 53% à 59%, représentant 40 millions de diplômés supplémentaires en huit ans.
Cependant, rapporte l'agence de presse, ces avancées sont assombries par un chiffre préoccupant : 251 millions d'enfants demeurent privés d'éducation, une diminution quasi insignifiante de 1% depuis 2015.
Les inégalités entre pays riches et pauvres restent criantes, souligne l'AFP. Dans les nations les plus défavorisées, un tiers des enfants et adolescents n'a pas accès à l'école, contre seulement 3% dans les pays les plus prospères.
L'AFP met en lumière des situations particulièrement alarmantes dans certains pays. En Afghanistan, où les normes sociales et la pauvreté aggravent l'exclusion scolaire, au moins 1,4 million d'adolescentes sont privées d'enseignement secondaire depuis le retour des talibans en 2021. Le Niger fait également partie des pays les plus touchés par ce phénomène.
Ce rapport, précise l'AFP, a été dévoilé lors de la réunion mondiale de l'UNESCO sur l'éducation, organisée dans le cadre de la présidence brésilienne du G20. L'objectif affiché est de "promouvoir le dialogue multilatéral" en réaffirmant le rôle de l'éducation comme "facteur d'égalité sociale et moteur du développement durable".
ACHILLE MBEMBÉ SALUE L'EXCEPTION SÉNÉGALAISE
Pour le directeur de la Fondation de l'innovation pour la démocratie, ce pays représente bien plus qu'un simple laboratoire politique : il incarne une "cité ouverte pour l'intelligence africaine". Un statut unique qui s'accompagne de nouveaux défis
(SenePlus) - Le philosophe et historien camerounais Achille Mbembé a livré une analyse approfondie de la démocratie sénégalaise lors de la signature ce jeudi 31 octobre, d'une convention entre l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et la Fondation de l'innovation pour la démocratie, dont il est le directeur.
"Le Sénégal a été et reste une cité ouverte pour l'intelligence africaine", a déclaré Mbembé, soulignant la singularité démocratique du pays. Pour l'intellectuel, l'histoire démocratique sénégalaise, enracinée "bien avant les indépendances", s'inscrit dans une trajectoire unique qui fait du pays un "exemple symbolique" dans le débat politique africain.
Le récent changement à la tête de l'État sénégalais renforce selon lui cette position particulière. Toutefois, Mbembé insiste sur la nécessité de "traduire cette promesse dans des actes, des institutions et toute une série de réformes qui permettront d'aller de l'avant".
L'universitaire identifie deux priorités majeures pour l'avenir démocratique du pays : l'inclusion des femmes et des jeunes, qu'il qualifie de "catégories subordonnées de nos sociétés". "Une partie de notre avenir dépend effectivement de la libération de ces deux catégories et de l'exploitation des potentialités immenses et riches dont elles sont déposées", affirme-t-il.
Cette vision s'inscrit dans un projet plus large porté par sa Fondation, qui vise à développer un enseignement de haut niveau sur la démocratie en Afrique. "L'enseignement, l'apprentissage et la formation sont des leviers importants de réinvention de la démocratie en Afrique", soutient Mbembé, déplorant le manque actuel de "formations intégrant la construction de savoir-faire et savoir-être démocratiques" dans les institutions africaines.
Le programme, actuellement en phase pilote, implique quatre universités dont l'Ucad. Il ambitionne de créer une "communauté continentale d'enseignants chercheurs" capable de développer une pensée endogène sur la démocratie africaine, contrant ainsi l'idée qu'elle serait "un pur objet d'importation, extérieur à l'histoire africaine".
L'INSPECTEUR D’ACADEMIE ELABORE UN NOUVEL OUVRAGE DIDACTIQUE
L'Inspecteur académique de Kaolack a mis en contribution un nouvel ouvrage didactique dans le système éducatif sénégalais. Cet ouvrage a été d'ailleurs présenté au public devant de nombreux techniciens de l'éducation venus apprécier ou connaître la pertinence de cet important ouvrage. Son auteur Siaka Goudiaby l'a ainsi qualifié comme un instrument pour accompagner les efforts de l'État dans ce domaine précis.
Face à la problématique de l'enseignement des mathématiques et matières scientifiques, ce livre est aussi venu pour aider à renverser la tendance. C'est ainsi qu'il s'est agi de faire l'état des lieux de l'enseignement des disciplines scientifiques, la pratique pédagogique, les contraintes, les difficultés et les innovations intervenues entre temps. Il émane cependant d'une réflexion personnelle de recherche et documentation et constitue pour autant une production murie pendant plus d'une dizaine d'années.
Pour son auteur, l'ouvrage découle d'une expérience propre en tant que praticien, mais également en tant qu’acteur qui a traversé d'un bout à l'autre le système éducatif sénégalais. Derrière toutes les considérations déjà énumérés, le prétexte d'une telle réflexion s'inscrit dans une solide dynamique de booster le système d'éducation et au mieux l'enseignement des mathématiques et matières scientifiques dans le pays. Depuis longtemps, tout le monde reconnaît et regrette que l'enseignement des matières scientifiques soit une problématique au Sénégal qui affecte sensiblement ces disciplines, il faut alors se retourner vers de nouvelles pistes plus étincelantes pour offrir à la science de manière générale une place confortable dans le système d'éducation et de formation.
Par rapport aux ressources humaines, le terrain s'est toujours appauvri. Le déficit en professeurs est encore minime. A chaque fois que la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et la formation lance un appel à la candidature, peu d'enseignants répondent à la demande. Car la plupart d'entre eux préfèrent aller ailleurs où ils sont mieux pris en charge que d'intégrer le corps enseignant.
Après les assises nationales sur l'éducation et la formation de 2014 où l'État décidait d'orienter le système éducatif vers les matières scientifiques et celles de 2015 à l'issue desquelles il était retenu la construction de 20 nouveaux blocs scientifiques et technologiques (BST) en dehors des huit (8) qui existaient déjà, les carottes n'ont pas été cuites jusque-là. Et l'auteur du livre en déduit qu'il faut aujourd'hui passer à la généralisation des BST et des lycées techniques dans le pays. Concernant cependant son œuvre, il prétend la partager avec son ministère de tutelle, les partenaires techniques et l'ensemble des acteurs œuvrant de près ou de loin sur le processus d'amélioration du système éducatif au Sénégal et la promotion des matières scientifiques dans l'éducation en particulier.
L’INTÉGRATION DE L’IA DANS LES ENSEIGNEMENTS NÉCESSITE DES PRÉALABLES
L’IA “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a déclaré la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements apprentissages doit aller avec la production de données reflétant les contextes des pays africains, ont soutenu des experts.
Ils participaient, mardi à Dakar, à la session de clôture d’un séminaire régional pour l’Afrique francophone et lusophone portant sur les compétences numériques et en IA pour les enseignants et les élèves.
Selon les différents intervenants, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements nécessite également des infrastructures adéquates et des “stratégies inclusives” pour qu’aucun élève ne soit laissé en rade.
L’intelligence artificielle est désormais “présente dans tous les sujets relatifs à l’éducation, mais la question c’est de savoir comment l’intégrer dans les enseignements et avec quelles limites”, a souligné la directrice de l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), Mona Laroussi.
“J’ai fait ma thèse en 2001 sur l’intelligence artificielle, et tout le monde me disait à l’époque que c’était utopique, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui”, a-t-elle fait observer.
L’IA “s’appuie sur des données existantes sur Internet alors que nos données ne sont pas sur Internet. Si on veut que l’intelligence artificielle réponde un tant soit peu à notre contexte, il faut que notre présence soit plus importante, il faut que notre culture soit sur Internet pour que l’IA nous représente”, a dit la directrice de l’IFEF.
“Investissons sur nos connaissances, nos talents, nos données et nos infrastructures”, a-t-elle lancé aux participants à ce séminaire régional, venus de 25 pays d’Afrique.
L’IFEF, a-t-elle révélé, travaille sur des modules d’apprentissage pour les maîtres et les directeurs, pour “une démystification de l’IA”.
Selon le directeur du Bureau régional multisectoriel de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest, Dimitri Sanga, l’Afrique ne peut pas continuer à rester en marge de sujets tels que les compétences numériques et l’IA dans les systèmes éducatifs.
“Ce qui était considéré hier comme un luxe ou une façon d’assurer la continuité pédagogique, parce qu’il y avait une épidémie, est devenu une nécessité, un impératif qui doit faire partie de tous les efforts que nous faisons pour améliorer nos systèmes éducatifs”, a-t-il déclaré.
Le travail “commencé à Dakar par ce séminaire régional devrait être continué par la mise en réseau pour des systèmes éducatifs prêts à intégrer les TIC et l’intelligence artificielle dans l’éducation”, a recommandé Dimitri Sanga.
L’intelligence artificielle “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a relevé pour sa part la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, venue présider la cérémonie de clôture.
Il s’agit d’aller vers des partenariats garantissant l’intégration réussie de l’IA dans l’éducation, a dit Khady Diop Mbodji.
L’intelligence artificielle, “si elle n’est pas gérée avec prudence, pourrait exacerber encore les inégalités dans la société surtout entre apprenants”, note-t-elle
Aussi a-t-elle appelé à une collaboration entre pays africains pour “construire un avenir plus juste où chaque élève, quel que soit son milieu, pourra bénéficier des opportunités offertes par cette technologie”.
“Il est de notre responsabilité de garantir que cette technologie soit utilisée de manière éthique et inclusive”, a ajouté la représentante du ministre de l’Education nationale, en présence de partenaires et d’experts de l’intelligence artificielle.
Khady Diop a par ailleurs invité les participants à travailler ensemble à l’élaboration de “stratégies inclusives qui intègrent les compétences numériques et l’intelligence artificielle dans les systèmes éducatifs”.
“Ensemble, nous avons la capacité de transformer l’éducation dans nos pays et de préparer nos jeunes pour un monde de plus en plus tourné vers le numérique”, a indiqué la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
Cette idée a été déjà évoquée à l’ouverture de cette rencontre, à travers une table ronde au cours de laquelle les ministres de l’Education du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée-Bissau ont souligné l’importance des compétences numériques dans la promotion de l’équité au sein des systèmes éducatifs.
Les participants ont exploré, pendant deux jours, les enjeux de l’intelligence artificielle dans les enseignements. Ils sont notamment revenus sur “le besoin urgent de repenser le rôle de l’enseignant et les méthodes d’enseignement à l’ère du numérique”.
LA COURSE AU RECTORAT DE L’UCAD EST LANCÉE
Le ministère de l'Enseignement supérieur vient de lancer l'appel à candidatures pour le poste, avec une date limite fixée au 29 novembre. Les candidats devront être professeurs titulaires des Universités et inscrits sur la liste d'aptitude du CAMES
L’appel à candidatures pour le poste de recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est lancé. L’annonce est du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
« En application des décrets n°2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du Recteur dans les universités publiques et n°2021- 1500 du 16 novembre 2021 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, il est lancé un appel à candidatures en vue de la nomination du Recteur de l'UCAD », informe un communiqué dont nous avons reçu copie hier, mardi 29 octobre.
Selon le document, la date limite de dépôts des dossiers de candidatures est fixée au vendredi 29 novembre 2024 à 17 heures. « Le candidat au poste de Recteur doit être de nationalité sénégalaise; un professeur titulaire des Universités, inscrit sur la liste d'aptitude aux fonctions de professeur titulaire du CAMES; doté de capacités managériales et avoir une expérience de gestion et d'administration d'établissements de formation », précise le communiqué.
Pour rappel, Aminata Niang Diène, professeur titulaire et vice-recteur de l’UCAD, a été nommée Recteur par intérim le 10 septembre dernier, en Conseil des ministres. Cette décision fait suite aux revendications du Syndicat unitaire et démocratique de enseignants du Sénégal / Enseignement supérieur et recherche (SUDES/ESR), qui avait dénoncé la prolongation jugée « illégale » du mandat de l’ancien Recteur Pr Ahmadou Aly Mbaye, depuis le 22 juillet 2024. Le SUDES/ESR ne cessait d’appeler à la nomination d’un nouveau Recteur conformément aux textes en vigueur.
LE CRI DE DETRESSE DU SAES
Les difficultés à l'université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) préoccupent la coordination du syndicat autonome de l'enseignement supérieur section Ussein.
Les difficultés à l'université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) préoccupent la coordination du syndicat autonome de l'enseignement supérieur section Ussein. Les syndicalistes alertent sur le manque d’infrastructures dans les universités, qui risque de compromettre la reprise des activités pédagogiques du mois d'octobre 2024.
La situation alarmante des infrastructures à l'Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) compromet la reprise des activités pédagogiques du mois d'octobre 2024. L’alerte est de la coordination du syndicat autonome de l'Enseignement Supérieur section Ussein. Il souligne en effet que depuis février 2019, date du démarrage des activités pédagogiques, l'USSEIN travaille dans des locaux prêtés dans ses trois campus pédagogiques (Kaolack, Fatick et Kaffrine). «Ces locaux sont composés d'anciens bâtiments administratifs ou scolaires, de salles ou d'amphithéâtres attribués en temps partiel par l'administration ou les structures scolaires de ces différentes villes qui abritent les campus», regrettent les syndicalistes. Ils précisent aussi que le taux de massification très élevée qui fait passer son effectif initial de démarrage de 1 500 étudiants à un effectif actuel de plus de 7 000 étudiants en l'espace de six ans est injustifiable pour une université thématique, d'excellence avec des formations professionnalisantes. «Au démarrage de chaque année académique, le personnel enseignant et de recherche se bat corps et âmes pour dérouler les enseignements dans des conditions difficiles avec des locaux aléatoires, éparpillés dans les villes et parfois délabrés menaçant même ruine dans certains cas. Cette résilience du personnel enseignant semble endormir les autorités qui n'ont jamais respecté leur engagement pour délivrer les infrastructures en construction à date échue», indiquent les membres du Saes Ussein.
Ils rappellent d’ailleurs, que les dernières promesses en date remontent à la visite du ministre, Dr Abdourahmane Diouf au mois de mai 2024. Il avait évoqué la livraison probable des nouveaux locaux de l'USSEIN au mois d'octobre de la même année avec un peu d'effort et d'accompagnement de toutes les parties concernées. «Nous tenons à informer l'opinion publique nationale que la situation actuelle des locaux d'emprunt de l'USSEIN certifiée par la conclusion des visites de diagnostic effectuées par les services assermentés de l'Etat et les responsables syndicaux des différents campus ne présage pas une possibilité de reprise dans un court délai», ajoutent les syndicalistes. Ils soutiennent aussi que le décor de la situation des locaux est caractérisé par des bâtiments très délabrés qui menacent même ruine à Fatick, des bâtiments qui sont envahis par les eaux et les mauvaises herbes à Kaolack, des bâtiments qui sont réquisitionnés par l'administration publique à Kaffrine. «La coordination SAES-USSEIN, par cette présente, vient alerter et demander aux autorités la prise en charge immédiate et sans délai de cette question préoccupante pour trouver des alternatives permettant de sauver la reprise des activités pédagogiques à l'USSEIN, soit par l'accélération et la livraison des nouveaux locaux dans les meilleurs délais en faisant une discrimination positive, soit par la réquisition de nouveaux bâtiments publics administratifs et scolaires dans les différentes villes abritant les différents campus. La coordination SAES-USSEIN se réserve le droit de réagir spontanément si des réponses satisfaisantes ne sont pas apportées», menace le Saes section Ussein.
MOUSTAPHA GUIRASSY FAIT LE PLAIDOYER
Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy souligne ce lundi 28 octobre 2024, la nécessité d’intégrer les technologies innovantes notamment le numérique et l’intelligence artificielle dans les enseignements, au profit des enseignants
Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy, a souligné hier, lundi 28 octobre 2024, la nécessité d’intégrer les technologies innovantes notamment le numérique et l’intelligence artificielle dans les enseignements, au profit des enseignants et apprenants. Il présidait à Dakar avec ses homologues de la Côte d’Ivoire et de la Guinée Bissau, une rencontre régionale pour l’Afrique francophone et lusophone sur ”les compétences numériques et en intelligence artificielle pour les enseignants et élèves”.
«Il faut le reconnaitre, nos systèmes éducatifs ne pourraient évoluer efficacement en marge de ces domaines innovants et émergents. Leur intégration dans les programmes éducatifs est justement une grosse opportunité pour nos jeunes élèves qui, le plus souvent, baignent déjà dans des environnements fortement influencés par les outils numériques », a dit le ministre devant ses pairs de la Côte d’Ivoire et de la Guinée Bissau.
Et de poursuivre : « Les thèmes liés au numérique éducatif et à l’intelligence artificielle (l’IA) constituent un enjeu majeur pour la transformation de nos systèmes éducatifs ». Le ministre de l’Education nationale a invité dans la foulée ses homologues à « conjuguer leurs efforts pour mieux aborder ensemble ce tournant décisif pour nous tous ».
La rencontre régionale pour l’Afrique francophone et lusophone sur « les compétences numériques et en intelligence artificielle pour les enseignants et élèves » dure deux jours et entend focaliser les attentions sur un aspect jugé déterminant pour le progrès des apprenants. Moustapha Guirassy s’est dit convaincu que « les retombées de cette rencontre qui aborde la question sous l’angle du développement des compétences des élèves et enseignants (…) permettront de poursuivre les réforme déjà entamées dans leurs pays respectifs afin de mieux orienter leurs stratégies de prise en charge de la problématique de l’utilisation du numérique et de l’IA dans l’éducation ».
Dans la même perspective, il a magnifié « l’expertise et l’esprit prospectif » de l’UNESCO qui a très tôt mesuré les enjeux en produisant trois documents de référence sur la question. Il s’agit d’un guide sur le rôle de l’Intelligence artificielle dans l’éducation, destiné aux décideurs politiques, d’un Référentiel des compétences des enseignants et d’un Référentiel des compétences des élèves.
OUVERTURE DU CAMPUS DE DAKAR POUR FORMER 600 JEUNES AUX METIERS DE L’AVIATION CIVILE
Le ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye a présidé la cérémonie d’ouverture officielle du Campus de Dakar, institué par l’Académie internationale des métiers de l’aviation civile
Le ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye a présidé hier, lundi, en présence du Directeur général de l’AIBD, Mamadou Abiboulaye Dieye, la cérémonie d’ouverture officielle du Campus de Dakar, institué par l’Académie internationale des métiers de l’aviation civile. D’une capacité de cent-cinquante (150) places, cette académie va former 600 jeunes sur les deux campus de Dakar et de Diass..
Le Campus de Dakar de l’Académie internationale des métiers de l’aviation civile a été inauguré hier, lundi. La cérémonie d’inauguration a été présidée par Malick Ndiaye, ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens, en présence du Directeur général de l’AIBD, Mamadou Abiboulaye Dieye. D’une capacité de cent-cinquante (150) places, cette académie va contribuer chaque année à la formation de six-cent (600) jeunes sur les deux campus de Dakar et celui de Diass, qui sera la phase ultime de ce projet constituant un jalon important dans le cadre de l’ambition des autorités sénégalaises de faire du Sénégal le premier hub aérien de la sous-région.
Pour y arriver, la directrice du Campus de Dakar a rappelé l’enjeu de la formation qui « consiste même en un enjeu de sureté et de sécurité conformément à la règlementation internationale. »
D’où l’urgence, dit-elle, « qui était attachée à la réalisation de ce projet pour accompagner ces professionnels, pour renforcer de manière continue leurs performances, mais aussi accompagner la jeunesse sénégalaise pour qu’elle puisse profiter des opportunités d’emplois qui doivent déboucher de la mise en œuvre de ce portefeuille », a déclaré Mme Aida Ndiaye Seck, directrice du campus Dakar.
De son côté, le ministre des Infrastructures et des transports terrestres et aériens a indiqué que « Ce projet est le fruit de notre vision commune, celle de préparer l’avenir de notre secteur aérien, de renforcer notre souveraineté et d’offrir à notre jeunesse des perspectives d’emplois prometteurs. »
L’objectif de cette académie, ajoute-t-il, « est clair et ambitieux: former ici même des professionnels capables d’occuper des postes clés dans le secteur de l’aviation, qu’il s’agisse des pilotes, des techniciens de maintenance, des contrôleurs aériens ou des agents de sureté », a souligné le ministre Malick Ndiaye.
En tant que filiale de AIBD SA, l’Académie internationale des métiers de l’aviation civile répond à l’ambition des autorités de faire du Sénégal un hub aérien de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2025. A cet effet, la première étape a consisté au renforcement en équipe et en infrastructures avec l’école de l’armée de l’air à Thiès. Après l’ouverture officielle du Campus de Dakar, l’AIMAC dans la phase ultime de ses projets prévoit la construction d’un campus à Diass qui sera équipé de simulateurs de vols pour assurer la formation continue des pilotes.
L’UNIVERSITE VIRTUELLE DU SENEGAL CHERCHE DES REPÈRES
Les pensionnaires de l’Université virtuelle du Sénégal devenue Université Numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHK) font face à moult problèmes dont la question récurrente de la connectivité.
Les pensionnaires de l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) devenue Université Numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHK) font face à moult problèmes dont la question récurrente de la connectivité. Plus de dix ans après sa création, l’Uvs tente de trouver ses repères face aux dysfonctionnements quoique les nouvelles autorités s’activent à en limiter les gaps.
Créée le 23 septembre 2013 par décret présidentiel n° 2013-1294 pour promouvoir les technologies de l’information et de la communication (Tic) au service du développement de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, l’institution voit cette mission aujourd’hui hypothéquée par un problème technique réel : l’insuffisance de connexion à internet. Les étudiants sont restés trois mois sans connexion et n’ont pas pu continuer leurs activités pédagogiques. Une situation qui était à l’origine de la grève illimitée qu’ils ont déclenchée avant de lever le mot d’ordre suite à la rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et la Sonatel, ce qui a permis de trouver un terrain d’entente. L’Unchk qui fut la première université publique numérique d’Afrique de l’Ouest avec plus de 70 mille étudiants, occupe la deuxième place derrière l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) en termes d’effectifs. Depuis sa création, elle abrite plusieurs Espaces Numériques Ouverts (ENO) couvrant 8 régions, à savoir Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga, Kaolack, Ziguinchor, Kolda et Diourbel. Elle propose à ses étudiants 35 formations réparties en 3 pôles dont les Sciences Technologiques et Numériques (STN), les Sciences Économiques Juridiques de l’Administration (SEJA) et les Lettres, Sciences Humaines et de l’Éducation (LSHE). L’université offre 53 parcours dont 1000 cours entièrement en ligne. En plus de la connectivité, d’autres problèmes sont à relever. En plus de la connectivité, D’autres disfonctionnements sont notés par les étudiants avec l’administration centrale de l’UNCHK dans la proposition de calendrier d’examen reçu tardivement. Il s’y colle aussi le problème des notes où il n’y a pas de réclamation tant que ce n’est pas une cage vide. Au-delà de cet aspect, l’accessibilité aux ENO pose un autre problème à beaucoup d’étudiants en raison de la zone où ils sont implantés. « Il y a des régions qui ne disposent pas d’espace numérique ouvert mais des bâtiments dits ENO provisoire, ce qui entraîne des blocages pour des filières qui doivent faire des travaux de groupe en présentiel. Du coup, elles ne peuvent pas s’en acquitter par manque de disponibilité d’un ENO, ce qui amène que ces travaux pratiques se font en ligne », avance Aissatou Mané, étudiante dans ladite université.
Des manquements sont aussi notés au niveau du personnel, en l’occurrence le corps professoral pour certains parcours après la licence. Là, il est difficile de trouver un encadreur spécialiste en la matière. «Si nous voulons faire finance publique en master, il serait impossible pour nous de trouver un tuteur spécialisé en ce domaine qui pourra nous encadrer. Confronté à cette situation, il faut faire tes propres recherches ». Qui plus est, a-t-elle dit, « Dans la distribution des outils de travail, il arrive souvent qu’ils soient insuffisants. Ce qui fait qu’on voit un déséquilibre dans la distribution des outils et conduit à des lenteurs dans le démarrage des cours». Il n’en reste pas moins qu’elle reconnait qu’un changement se fait ressentir avec le nouveau régime qui esquisse quelques améliorations. « Cette année, pour la première fois, l’UNCHK fonctionne comme les autres universités. Dorénavant, les communiqués d’examens sortent une semaine avant le Jour-j. La lenteur se dissipe peu à peu aussi », relève Aissatou Mané.
PAR l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
ÉTHIQUE, CULTURE, ÉDUCATION ET RENAISSANCE AFRICAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - La moralisation politique doit guider tous les projets de changement. C’est un des grands défis du XXIe siècle que de bâtir ensemble les piliers républicains africains qui permettent des gouvernances saines
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 25/10/2024
Quand on considère la dynamique de la renaissance africaine, on voit que les leviers fondamentaux sont multiples. La renaissance africaine est une démarche qui propose un ensemble de valeurs en rupture avec les représentations afro-pessimistes.
Cette démarche de rupture doit s’accompagner d’une unité africaine avec pour pilier plusieurs articulations qui permettent d’œuvrer pour la renaissance :
une unité culturelle avec la réappropriation du patrimoine historique qui soit transmise par le biais de l’école ;
une unité économique et monétaire avec une réelle exploitation des richesses naturelles du continent ;
une unité politique d’où doivent émerger une véritable démocratie, la défense des droits humains fondamentaux et la lutte contre les corruptions.
Mais ce projet panafricain ne pourra s’accomplir sans l’idée forte selon laquelle chaque africain doit recouvrer une image juste de soi, avec l’estime et la confiance nécessaires à la réhabilitation de ses valeurs humaines, sociales, culturelles et éducationnelles. Cette prise de conscience est un élément fondamental pour comprendre la nature plurielle des enjeux majeurs du XXIe siècle pour le continent africain.
L’éthique, valeur de changement
Cependant, il existe un facteur décisif qui peut assurément mener aux valeurs républicaines qui nous préoccupent, je veux parler de l’éthique face à la responsabilité publique, à la conduite des États et à une gouvernance équitable.
Tout d’abord, qu’est-ce que l’on entend par le terme « éthique » ? Observer une éthique est défini comme une « science de la morale » ou un « art de diriger la conduite ». Dans le domaine médical, il existe une éthique professionnelle, ou « bioéthique », qui permet de mettre au premier plan les objectifs de la recherche, de la médecine, au mépris des intérêts financiers et/ou personnels que représentent les divers lobbyings.
Et bien je dirais que l’éthique professionnelle et humaine doit habiter tout l’espace citoyen et républicain du continent africain. C’est une condition nécessaire si l’on veut parvenir au développement, à la croissance réelle, et si l’on souhaite se relever dignement à travers les principes de la renaissance africaine. Ces deux attitudes doivent coexister de manière forte.
L’éthique est une valeur intrinsèque du changement politique, économique, social et culturel que l’on attend. Un professeur possède une éthique face à ses élèves. Il se doit de considérer chaque apprenant en capacité de réfléchir, de progresser, et il doit les respecter dans leur singularité et leur unité. Son principal objectif est d’aider ses élèves à apprendre. Un véritable artiste possède aussi une éthique dans ce qu’il exprime, ce en quoi il croit viscéralement. Il peut faire des compromis, mais pas de compromissions, car il ne doit pas se défaire de sa déontologie au risque de perdre son art, ou son âme. Celui qui céderait, par exemple, à une opération financière où l’art serait secondaire, bafoue la moralité dans laquelle il s’est engagé. Le journaliste possède une éthique qui est celle de transmettre l’information le plus justement possible, et ce au plus grand nombre. S’il s’associe aux puissants des États, s’il accepte de rendre public des évènements maquillés, il viole les valeurs de son métier. Et il en va ainsi naturellement pour tous les domaines professionnels.
De la sorte, on voit bien que la plupart des sociétés sont constituées d’une éthique, qui est un ensemble de codes moraux régis par les institutions qui garantissent l’équité et la justice.
Il en va de même pour l’exercice politique. L’éthique doit être au centre de tous les programmes politiques, au cœur de toutes les organisations qui forment les États africains, nos régions et nos nations. C’est le cadre moral qui doit prévaloir sur tout autre aspect au sein de nos institutions, et ce au plus haut niveau des responsabilités.
L’intégrité politique, pierre angulaire de la renaissance africaine
L’éthique doit s’inscrire dans le code des valeurs républicaines et ne jamais céder aux enjeux financiers et aux réussites matérielles et personnelles. L’intégrité doit être le premier engagement pour les hommes et pour les femmes qui sont destinés aux plus hautes responsabilités.
Au XXIe siècle, il n’est plus acceptable de voir à la tête des États africains, la corruption, le népotisme, l’impunité, et d’agir comme si cela était tout à fait normal. Ces pratiques immorales et injustes sont tellement courantes que l’on n’y prend plus garde ; et cela est grave car elles se banalisent.
Moi, je dis que c’est un fléau qui doit cesser ; c’est une gangrène croissante qui empêche à la fois le développement et la véritable démocratie.
Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est bâtir les valeurs républicaines africaines et les garantir durablement. Comment est-il possible que certains hommes politiques des pays en voie de développement soient plus riches que les chefs d’États qui exercent en Occident ? Ceci est inacceptable et conduit assurément à la faillite économique et morale.
Il faut construire un pacte vertueux qui assure que :
celui qui dirige les affaires publiques s’engage à une conduite honnête et une éthique à toute épreuve ;
celui qui a en charge les deniers publics a des comptes à rendre à chaque moment de sa carrière administrative ou politique.
C’est un changement radical qui doit s’opérer dans la conduite des États, et chaque homme, chaque femme, tous les acteurs intègres doivent lutter contre toutes les formes de profits. La moralisation politique doit guider tous les projets de changement. Sans cela, l’échec perdurera et la misère grandira encore.
Chacun doit avoir à l’esprit qu’il faut combattre inlassablement ce qui mène à la « banqueroute » : la corruption, le népotisme, l’impunité. Voici les trois grands coupables des États africains et du continent tout entier qui conduisent à l’immobilisme culturel.
C’est un des grands défis du XXIe siècle que de bâtir ensemble les piliers républicains africains qui permettent des gouvernances saines et de la justice sociale.
Mais les solutions pérennes pour anéantir l’effondrement des nations africaines sont aussi la fraternité, la solidarité, l’intégrité, l’unité et la transmission de ces valeurs par l’éducation et la formation des élites.
Ainsi, si nous partageons ces valeurs éthiques et républicaines, que nous les inscrivons au patrimoine culturel africain et que nous les mettons en place comme un rempart indestructible, nous pourrons contribuer à l’émergence de notre continent et à la renaissance africaine. Nous pourrons enfin entrer sur le grand échiquier économique et politique mondial qui mène assurément à la créativité.
Amadou Elimane Kane est enseignant et chercheur en sciences cognitives, poète écrivain.