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18 avril 2025
Éducation
GOUVERNANCE MASCULINE, DÉMOCRATIE BAFOUÉE
Le remplacement du ministère de la Femme par celui de la Famille est une régression. Aucun secteur n'échappe à la compétence, l'expérience et le dévouement des femmes - COLLECTIF DES CITOYEN.NE.S POUR LE RESPECT ET LA PRÉSERVATION DES DROITS DES FEMMES
Alors que le Sénégal s'est positionné comme pionnier de l'égalité de genre en Afrique, la nomination des membres du gouvernement laisse les organisations féminines circonspectes. Seulement 4 femmes sur 34 postes, une disproportion qui appelle des mesures correctrices selon un collectif des citoyen.ne.s pour le respect et la préservation des droits des femmes dont nous publions la déclaration ci-dessous :
"De la nécessité d’inclure les femmes dans les instances de prise de décision pour une gouvernance véritablement démocratique !
Nous avons accueilli avec une grande satisfaction l’élection du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. L'espoir fondé en ce président est à la hauteur de la rupture prônée.
Nous tenons aussi à rappeler le combat des femmes pour la tenue d’une élection présidentielle apaisée dans le respect du calendrier républicain. C’est au nom de ce même combat, en tant qu'organisations, personnalités indépendantes, et collectif de citoyen.ne.s soucieux du respect et de la préservation des droits des femmes, que nous alertons sur la nécessité d'une gouvernance démocratique inclusive avec une représentativité substantielle des femmes aux sphères de décisions publiques. La liste des membres du premier gouvernement, parue ce 5 avril 2024, laisse très peu de place aux femmes. Sur 25 ministres, 5 secrétaires d’État, et 4 membres du cabinet du chef d’État, soit 34 postes, seules quatre femmes sont présentes. Cette inqualifiable sous-représentation induit une perte intolérable d’intelligences et de visions que seuls le pluralisme et l’inclusion permettent de garantir. Il n’y a aucun secteur dans lequel on ne trouve des femmes qui allient compétence, expérience et dévouement de premier ordre.
Cette disproportion est d'autant plus regrettable que c’est le Sénégal qui, dès 2004, a proposé à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine, l’adoption d’une Déclaration solennelle pour l’égalité de genre en Afrique, posant ainsi les jalons vers une Commission de l’Union africaine (CUA) paritaire pour ne citer que cet exemple. De plus, l'article 7 de notre Constitution dispose : “les hommes et les femmes sont égaux en droit. La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions”.
Doit-on encore rappeler qu’à chaque étape de la construction de notre Nation, nous avons été présentes et avons été actrices incontournables dans toutes les luttes pour l’indépendance, l’émancipation, la justice sociale, le bien-être de tous ? Il est important de rappeler qu’aucun pays ne s’est développé en laissant en marge les femmes.
C’est pourquoi, outre la faible représentativité des femmes, nous sommes circonspectes sur le remplacement du ministère de la Femme, de la famille et de la protection des enfants par le ministère de la Famille et des solidarités. Cette appellation est une véritable régression. L'emphase portée sur les femmes et les enfants soulignait précisément l'urgence d'élaborer des politiques publiques destinées à mettre fin aux inégalités de genre (économiques, éducatives, sanitaires, politiques, foncières, etc.) et à améliorer les conditions de vie de celles qui demeurent encore les plus vulnérables à la pauvreté et à la violence, et sur qui, reposent toujours la charge du soin des plus petits et des plus âgés. Soulignons aussi de manière définitive ceci : bien que les femmes jouent un rôle central dans la cellule familiale, elles sont des êtres à part entière qui existent en dehors de la sphère familiale. Les assimiler à cette dernière, c’est nier leur droit à exister dans leur multidimensionnalité.
Pour toutes ces raisons, nous demandons que cette erreur de départ soit rectifiée par la nomination de femmes dans les directions nationales et les instances administratives. De surcroît, nous demandons le renforcement des cellules genre déjà présentes au niveau des différents ministères pour une mise en œuvre transversale de la Stratégie Nationale d’Équité et d’Égalité de Genre (SNEEG) en collaboration avec la Direction de l’équité et l’égalité de genre (Deeg) et le Programme d’appui à la stratégie d’équité et d’égalité de genre (pasneeg).
“Poursuivre, intensifier et accélérer les efforts pour promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes à tous les niveaux”, c’est ce à quoi l’État du Sénégal s’était engagé dans le cadre de la Déclaration Solennelle pour l'Egalité de Genre en Afrique (DSEGA) et c’est à quoi nous invitons le nouveau gouvernement qui définit son projet de société comme panafricain.
Dans notre volonté de veiller à ce que ce nouveau gouvernement, celui de tous les Sénégalais et Sénégalaises, remplisse ses missions de rupture pour plus de gouvernance démocratique, de justice sociale, d'équité, nous continuerons d’alerter et de faire des propositions constructives sur le besoin d’inclusion des femmes et de représentation égalitaire. "
Ceux qui souhaitent signer cette déclaration peuvent rajouter leur nom et affiliation dans la fenêtre des commentaires ci-dessous.
PERSONNALITÉS INDÉPENDANTES - CITOYEN.NE.S
Aboubacar Demba Cissokho, Journaliste
Absa Faty Kane, Consultante
Adja Aminata NDOUR, féministe radicale et professeure de mathématiques
Agathe Alwaly Mbaye, relations internationales et études africaines, engagée dans la lutte pour les droits des femmes
Aïcha Awa Ba - Consultante
Aïcha Rassoul SENE - Présidente de Yeewi Association (pour les droits des femmes et des filles)
Aïchatou DIOP, Experte Affaires Publiques et Déontologie
Aïchatou Fall, DGA
Aïda CAMARA, Cour pénale internationale de la Haye
Aïda Michelle Lopes, Professionnelle en communication/marketing
Aïssa Dione, Designer/chef d’entreprise
Aissatou Dieng DIOP Consultante en Télécommunications
Aissatou DIENG KASSÉ / INSPECTRICE DE L' EDUCATION, ECRIVAINE COORDONNATRICE CELLE GENRE ET EQUITÉ DU MTADIA
Aïssatou DIENG- Directrice Devopex Sénégal
Aissatou Hountondji - Statisticienne
Aïssatou Seck, Avocate, Spécialiste en Développement International
Aïssatou Séne- Féministe, Consultante
Aita Cisse, learning Manager, auteur de l’œuvre Kaay ma xelal la sur la dépression de soda (bande dessinée) et fondatrice de Kaay me xelal la plateforme de santé mentale
Alassane GUISSE Formateur
Aliou Demba Kebe, Ingénieur de la formation, Coach et Facilitateur en Développement Organisationnel
Alioune Tine, AfrikaJom Center Sira cissokho - féministe
Amadou Kane, Comptable
Amina Aïdara - féministe
Amina Diagne - Coach d'affaires certifiée en PNL, Directrice Minapro
Amina Seck - Romancière, scénariste Fondatrice Les Cultur'elles (Agence pour la promotion des Arts et Cultures au Féminin)
Aminata Badiane Thioye ANJSRPF
Aminata Dia, chercheuse, designer, auteure, coach
Aminata Dieng Dia, experte sociale, manager de projet, adjointe au maire.
Aminata Fall Niang, juriste-fiscaliste, administratrice de sociétés
Aminata Guissé, Manager en stratégie des communications, coach en prise de parole en public, Fondatrice de l’agence de communication et de production audiovisuelle Mabelle Consulting
Anna Ndiaye Ba, entrepreneure, promoteur artistique
Annie Jouga - Première femme Architecte du Sénégal
Awa P. Ndiaye Experte technique internationale en fiscalité
Awa SECK, féministe, association GANAÏ
Awa TINE Communicante et chargée de communication
Babacar Fall, professeur UCAD, Dakar Sénégal
Bachir DIOP, Agronome, Saint-Louis
Batoura KANE NIANG Ancien Ambassadeur, Expert en Gestion des Conflits
Béatrice Diop Experte en marketing/communication
Bineta Bocoum, chargée de communication du Centre des Opérations d'Urgence Sanitaire COUS du Ministère de la Santé et membre de la plate forme de lutte contre les VBG
Bineta Ndoye Responsable administrative et financière à l’OSIDEA (observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique) Amina Faye, auditrice
Boubacar Boris Diop, écrivain
Bowel DIOP, Féministe et entrepreneure
Charlotte Faty Ndiaye, Professeure Santé Publique
Cheikh Omar Ndiaye, Consultant
Cheikh Oumar Sarr, Suisse
Cheikh Tidiane Ba Manager Entreprise Coordinateur général Convergence pour la République et la Démocratie.
Codou Loume : Journaliste , Présidente du Réseau International des Femmes /Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires
Corka Ndiaye présidente de l'association de défense des droits des aides ménagères du Sénégal (ADDAD Sénégal)
Coumba Khoulé - féministe
Coumba Touré, Directrice Kuumbati
Courani Diarra, Journaliste, formatrice Association Ma’Donne
Daba Ndione, sociologue spécialiste genre
Dede Didi - Présidente d'associations féminines
développement local et chargée de genre
Diabou Bessane- Experte en communication- Formatrice en genre - Fondatrice de la plateforme Jaabu TV
Diago Diouf Fati - consultant, coach
Diago Ndiaye, Présidente Réseau des Femmes de la CEDEAO, pour la Paix et la Sécurité
Diallo Hamath
Diallo Nadège, Directrice Frimousse structure d’accueil pour enfants. Caen
Diary BA, inspectrice de l'enseignement élémentaire à la retraite.
Diatou Cissé, journaliste
Dior Fall Sow, Magistrate, première femme procureure du Sénégal
Djenaba Wane Ndiaye Economiste Militante
Djeynabou DIALLO, Conseillère technique communication et relations publiques
Djibril Dramé, artiste visuel et co-fondateur de Sabali Inc
Dr Absa Gassama Enseignante Chercheure en Sociologie économique UNCHK
Dr Amayel Diop , Enseignante- Chercheure/ UCAD/FSJP Khaita Sylla, Féministe
Dr Awa Diop sociologue
Dr Defa Wane, Yeewu-Yewwi PLF
Dr Halima Diallo - Psychologue
Dr Ndèye Fatou Ngom, Médecin de santé publique
Dr Oumou Fadly Touré, médecin pédiatre féministe, experte Genre et Intégration en Santé
Dr Pape Coly Faye, Chef d'entreprise - Le Vesinet (78) France
Dr Rokhayatou Fall, Vétérinaire Environnementaliste
Dr Selly Ba Sociologue,
Dr. Fatimata Ly-Fall : Directrice Exécutive du CEDEM (Centre Démocratie- Education aux Medias et aux Multilinguisme)
Dr. Marame Gueye, Féministe, Professeur de Littérature Africaine et de sa Diaspora
Ephrem Manga, acteur politique membre de la société civile
Evelyne Dioh, Directrice exécutive WIC Capital
Fa DIALLO, Entrepreneure sociale, spécialiste Petite enfance, Founder & CEO Institut Académique des Bébés-IAB, Présidente de l’association Boyam la maison des 1000 jours
Fama Reyane Sow, scénariste et réalisatrice, directrice Khaleebi Prod
Mohamadou Moustapha Dina Diatta, ingénieur informatique
Mohamed Sakhir Diagne, consultant, Associé
Momar Dit Ahmed Youssoupha Sall, Credit risk manager
Mouhamadou Moustapha SY, étudiant
Mouhamed Moriba Cissokho: Activiste - initiateur des WAXTAAN DIGGANTE NDAW ÑI / DIALOGUE ENTRE JEUNES.
Mouhamed Moustapha SENE, Ingénieur en Génie Électrique
Moustapha Diop, Informaticien
Myriam THIAM - Designer en bijoux Yeewu Yewwi/pour la libération des femmes
Nafissatou Dia Diouf, Écrivain
Nafissatou Fall expert en transport aérien et en relations internationales, conseiller technique au Ministère en charge des transports aériens Nafissatou Sy, Responsable commerciale
Nafissatou Wade Présidente Nationale de la Coalition DËGGU JËF
Nayé Anna Bathily, Experte, Développement International, Fondatrice, ShinetoLead, Jiggen Jang Tekki
Ndeye Amy Kebe , chef d’entreprise
Ndèye Aram DIME, Lobbyiste et Conseillère en affaires politiques
Ndeye Bouba Seck Coordinatrice de Altercom/Manoore
Ndeye D. TALL - féministe
Ndeye Debo Seck, Enseignante
Ndeye Fatou Thiam, communicatrice, femme leader
Ndeye Khady Babou - Féministe
Ndeye Khady Sall consultante business stratégie
Ndeye Magatte Mbaye, juriste spécialiste droit des femmes et des enfants
Ndeye Maty Diop, Manager, Féministe, Initiatrice talk show digital ‘Taboo
Ndeye Ndoumbé Diop - Féministe
Ndeye Soukeyna NDAO DIALLO, juriste
Ndioro Hélène Ndiaye, Spécialiste communication digitale
Néné Koïta, coordinatrice nationale du Mouvement Populaire pour la Paix Nationale du Sénégal; chargée des relations internationales du syndicat des travailleurs de Sonatel
Ngone Seye Diop, Entrepreneuse
Nina Penda Faye Journaliste Communication - Journaliste - CEO ABC GROUP
Pr Ndioro Ndiaye, universitaire, ancienne Ministre de la femme, de l’enfant et de la famille (1988-1994)
Pr Penda Mbow, historienne, ancienne ministre de la culture
Rabia Diallo, écrivain, poète, Slameuse, Journaliste, présentatrice TV, Consultante en Communication et Fondatrice de la marque de maroquinerie Kundi.
Raby Seydou Diallo, Sociologue, Communicante et Manager de projet; Directrice fondatrice de Debbo leadership féminin, Auteure
Rama Chiova - Féministe
Ramatoulaye Touré Enseignante - Chargée de Genre et Inclusion
Rayanna Tall, Consultante Education
René Lake, journaliste, Washington
Rokhaya Fall Sokhna, historienne
Rokhaya Gaye juriste spécialiste en Genre
Rokhaya Ndiaye, fondatrice Ro&Partners
Rokhaya Seck, Directrice financière
Rokhaya Solange Mbengue Ndir, Presidente, Association des Femmes dans le numérique
Rose Gaye Ndao, Auditeur - Directeur de société
Sabe Wane collectif des féministes du Sénégal
Samba Fall, Ingénieur
Sawdatou Ndongo, directrice d’agence de voyages.
Selbé Faye Lo, spécialiste en développement local et chargée de genre
Selly Raby Kane / Créatrice - réalisatrice
Seydi Aboubacar Sy, web developer
Seynabou Carine Gueye, gérante de société
Seynabou Gueye: Ingénieur Informatique, Chef de projet
Seynabou Kassé , Consultante
Seynabou Mbaye, Présidente COSEF
Seynabou Sy Ndiaye, Sociologue, féministe
Seynabou Thiam, consultante fondatrice Smart Ecosystem for women
Sidiki Abdoul Daff, Professeur, Président du Centre de Recherches Populaires pour l'Action Citoyenne-Cerpac
Sobel Aziz Ngom Dirigeant d’association
Sokhna Maguette Sidibé, féministe radicale
Sophie Ly Sow, Journaliste , Directrice de NEXUS Groupe
Soukeyna Kane, Expert Comptable
Souleymane NGOM, Conseiller Culturel
Thiaba CAMARA SY, Administratrice de sociétés
Thiedel Ba - Gérante de société
Thierno SECK, Manager spécialisée en gestion d’entreprises
Thierno Souleymane Diop Niang juriste, chercheur en relations internationales, auteur
Zoubida Berrada - Journaliste, consultante en média et gestion de projet
Zoubida Fall, auteure - fondatrice de DUKOKALAM
ORGANISATIONS
Afrique Enjeux-AFEX
Alliance pour la Migration, le leadership et le Développement (AMLD)
Association "Mon Sénégal à moi"
Association des Juristes Sénégalaises (AJS)
Association YEEWI (pour les droits des femmes et des filles)
Collectif des féministes du Sénégal
Conseil Sénégalais des Femmes
DUKOKALAM
JGEN SENEGAL
JIGEENREK (Réseau des femmes de Louga)
KIMPAVITA plateforme culturelle, féministe et éco responsable
Kitambaa
LEGS-Africa
Plateforme des Acteurs non Étatiques du Sénégal
Polaris Asso
Réseau des Féministes du Sénégal - RFS
Réseau des Femmes de la CEDEAO, pour la Paix et la Sécurité
Réseau Francophone pour l’Égalité Femme/ Homme (RF-EFH)
Social Change Factory
Sénégal Actions Féministes
Solidarité Active
WarkhaTv
Women First Media Com
Yeewu Yewwi pour la Libération des Femme
VIDEO
LA FIN DU CYCLE SENGHORIEN
En chassant le régime sortant, les Sénégalais ont également rejeté un modèle politique vieux de 64 ans selon Mamadou Diouf. Pour l'universitaire, cette élection est une "révolution" qui doit mener à la refondation d'une société minée par la gabegie
Invité exceptionnelle sur le plateau d'ITV samedi 6 avril 2024 après la victoire surprise de Bassirou Dioum Faye à la présidentielle, l'historien Mamadou Diouf, professeur à l'université prestigieuse de Columbia, a livré une analyse percutante. Selon lui, cette élection marque ni plus ni moins que la fin du "cycle senghorien", ce système politique vieux de 64 ans hérité de l'époque coloniale.
Pour Diouf, ce "modèle islamo-wolof" instauré sous Senghor reposait sur un contrat social entre la classe politique, les chefs religieux et les détenteurs de légitimités traditionnelles. Un système stable permettant d'éviter les coups d'État, mais qui atteignait désormais ses limites, incapable de s'adapter aux nouvelles aspirations de la société.
"Les Sénégalais ne se battaient pas contre une personne, mais pour le respect de leur Constitution", a insisté le professeur, voyant dans la contestation du 3e mandat la première brèche dans l'ancien système.
Avec la mobilisation populaire inédite et la victoire surprise du candidat anti-système Bassirou Dioum Faye, c'est donc un véritable tournant historique que le Sénégal vient de négocier. "Le cycle senghorien s'est clôturé", a tranché Diouf.
Pour l'universitaire, le nouveau président fait face à un mandat clair : répondre aux aspirations de la jeunesse qui a été le moteur du changement, en opérant une « refondation morale » de la société. Finie la gabegie des élites, place à une nouvelle gouvernance au service du bien commun selon Diouf.
L'historien préconise d'ailleurs des réformes de rupture comme la réduction du nombre de députés, la création d'un fonds pétrolier cogéré ou encore l'éradication du phénomène des talibés.
Une révolution à accompagner S'il se montre optimiste sur les capacités de mobilisation des Sénégalais, Diouf a également appelé sa génération à "accompagner les jeunes, mais dans un rôle invisible". Une nouvelle page s'ouvre pour le Sénégal, celle d'une nation qui semble décidée à rompre avec les vieux démons de son passé.
Texte Collectif
PLAIDOYER POUR LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE SENGHORIEN
La bibliothèque personnelle de Léopold Sédar Senghor, reflet de ses lectures et de ses relations intellectuelles, sera dispersée aux enchères à Caen en avril 2024, risquant de voir disperser un pan de l'histoire littéraire africaine
Le 16 avril 2024 à l’hôtel des ventes de Caen en France, est programmée la vente d’« une – grande – partie de la bibliothèque personnelle » (pas moins de 304 lots composés d’un à plusieurs ouvrages) du premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. En regardant à la loupe ces ouvrages, l’on découvre avec stupeur que seront vendus entre autres : l’exemplaire du prodigieux Discours sur le colonialisme de l’ami Aimé Césaire dédié à « ce vieux Léopold Sédar Senghor, (…) parce que je suis sûr que malgré les appartenances politiques, il déteste le colonialisme, destructeur de culture, de finesse [sic] et de civilisations », des ouvrages du poète Aragon, également adressés à Ginette Eboué son épouse, ou encore l’exemplaire d’un ouvrage déterminant dans la construction de sa pensée, Ainsi parla l’oncle de l’Haïtien Jean-Price Mars, qui rend « un fervent hommage d’admiration au grand poète noir » …. Ces ouvrages sont dédiés au poète, au député, au Président de la République ou encore à l’ami Senghor. Sans viser l’exhaustivité, évoquons aussi les ouvrages d’Ousmane Sembène, d’Ousmane Socé Diop, de Birago Diop, de Fily Dabo Sissoko ou encore de Joseph
Zobel, de Paul Niger, de Léon-Gontran Damas et de Richard Wright…. Ils disent autant sur les lectures de Senghor que sur ses relations avec les auteurs et le réseau amical, politique et intellectuel qu’il a tissé et dans lequel il s’insère. Ajoutons enfin des ouvrages de son ami René Maran, le premier Goncourt noir avec Batouala. En première page du livre Les Pionniers de l’Empire, Maran désigne Senghor comme « l’une des gloires de la race à laquelle je suis fier d’appartenir ». Camille Maran avait d’ailleurs eu la généreuse et visionnaire idée en son temps de donner à celui qui venait d’être élu président de la République du Sénégal une partie importante de la bibliothèque et des archives de son époux : le fonds René Maran est à la disposition des étudiants et des chercheurs à la Bibliothèque Centrale de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il y existe aussi un fonds Senghor que pourraient enrichir ces ouvrages. Dans le cas contraire, c’est tout un pan de l’histoire littéraire sénégalaise, ouest-africaine et afro-américaine qui risque d’être dispersé à travers l’éclatement promis de cette bibliothèque de la négritude inédite et unique.
Cette vente intervient à peine quelques mois après l’annonce de celle des cadeaux diplomatiques, décorations militaires et autres bijoux personnels de Senghor, en octobre 2023, vente à laquelle l’État du Sénégal est parvenu à sursoir, après avoir racheté l’ensemble des lots, désormais conservés au Musée des
Civilisations Noires à Dakar. La commissaire-priseuse Me Solène Lainé avait elle-même convenu, non sans une pointe d’enthousiasme, « qu’on ne voit jamais ce type de vente aux enchères » (cité dans l’article du parisien du 20 octobre 2023, Bertrand Fizel, « Des objets rares ayant appartenu à Léopold Sédar Senghor aux enchères à Caen »).
La dispersion du patrimoine senghorien entre la France et le Sénégal principalement, mais aussi en Allemagne et aux Etats-Unis, relève de la géographie senghorienne. Dans le cadre des activités de notre groupe, près d’une trentaine de fonds d’archives de/sur Senghor, plus ou moins importants en termes de volume, a été identifiée. Or la majeure partie est inaccessible au public sénégalais. Une grande part des photographies, objets, œuvres d’art, archives (correspondances, manuscrits et autres papiers de Senghor allant des années 1950 à 2001), est en effet conservée dans la maison familiale de Verson en Normandie, qui est conformément aux vœux de Léopold Sédar Senghor et de son épouse, propriété de la municipalité depuis juillet 2022, avec tous les biens qui la composent.
Il est temps que les Sénégalais puissent librement accéder à ce patrimoine, sans avoir à parcourir la moitié du globe et à affronter des services consulaires peu généreux et accueillants. A l’heure où le tout récemment investi 5ème président du Sénégal Bassirou Diomaye Diakhar Faye parle avec force de la nécessité pour le Sénégal de recouvrer pleinement sa souveraineté, le Groupe international de recherche Léopold Sédar Senghor (UCAD/ENS) souhaite attirer l’attention sur l’urgente nécessité de préserver et de valoriser le patrimoine du premier président du Sénégal et poète Léopold Sédar Senghor. À travers les traces qu’il a laissées et qu’il nous a léguées, c’est toute une partie de l’histoire et du patrimoine sénégalais qui apparaît et qui risque à nouveau de disparaître.
Pour le Groupe de recherche international Léopold Sédar Senghor
(Université Cheikh Anta Diop de Dakar/École normale supérieure (France))
Pr Mamadou Ba (Lettres Modernes, UCAD)
Dr Edoardo Cagnan (ITEM, CRNS/ENS)
Coline Desportes (Doctorante en Histoire de l’art, EHESS)
Dr. Alioune Diaw (Lettres modernes, UCAD)
Dr Mohamed Lat Diop (EBAD, UCAD)
Pr. Babacar Mbaye Diop (Philosophie, UCAD)
Dr Laura Gauthier-Blasi (Littérature, Université d’Alcala)
Maëlle Gélin (doctorante en Histoire, Sciences Po Paris)
Dr Sébastien Heiniger (ITEM, CRNS/ENS)
Dr. Céline Labrune Badiane (ITEM, CRNS/ENS)
Pr Amadou Ly (Lettres modernes, UCAD)
Dr. Claire Riffard (ITEM, CRNS/ENS)
Pr Felwine Sarr (Romance studies, Duke)
Dr. Serigne Seye (Lettres modernes, UCAD)
Dr Mouhamadou Moustapha Sow (Histoire, UCAD)
Pr. Cheikh Thiam (Etudes africaines, Amherst College)
DEMARRAGE DES ENSEIGNEMENTS DANS DEUX NOUVELLES UFR ET UN INSTITUT DEDIE AUX LANGUES A TOUBA
Deux nouvelles Unités de formation et de recherches (UFR) et un Institut dédié aux langues et aux métiers du livre du Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim (CCAK) de Touba (centre) ont démarré les enseignements, a constaté l’APS, mercredi.
Touba, 3 avr (APS) – Deux nouvelles Unités de formation et de recherches (UFR) et un Institut dédié aux langues et aux métiers du livre du Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim (CCAK) de Touba (centre) ont démarré les enseignements, a constaté l’APS, mercredi.
”Nous allons vers d’autres filières à travers l’ouverture de deux UFR, notamment l’UFR des métiers et technologie et l’UFR des sciences agronomiques et de la technologie alimentaire et d’un Institut dédié aux langues et aux métiers du livre’’, a dit, Mor Faye, coordonnateur et président du conseil académique du CCAK.
Il intervenait lors de l’amphithéâtre de rentrée académique des étudiants des deux UFR et de l’Institut. Le président du CCAK, Ahmadou Badawi Mbacké et le secrétaire exécutif de l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (ANAQ-Sup), le professeur Lamine Guèye, ont participé à cet événement.
Plusieurs représentants du corps professoral, des étudiants et des dignitaires religieux ont pris part à la cérémonie.
Mor Faye a indiqué que l’UFR des métiers et technologie comprend en son sein cinq départements.
”Elle va former les nouveaux étudiants aux métiers du commerce, de l’artisanat, de l’informatique et des télécommunications, entre autres”, a-t-il précisé, annonçant le lancement d’une licence en informatique et en communication de même qu’une licence en administration des entreprises pour cette UFR.
Concernant l’UFR des sciences agronomiques et des technologies alimentaires, ”trois licences seront lancés”, a-t-il indiqué, citant ”une licence en agronomie et production végétale, une licence en agronomie et production animale et une licence en agro technologie”.
Il a précisé qu’elle comprend trois départements chargés de la production agricole, de la production animale et de la technologie alimentaire. ”Cette UFR dispose déjà de plusieurs hectares de terres cultivables, d’un grand poulailler et un grand forage”, a-t-il ajouté.
Une pisciculture entre autres y est prévue pour appuyer le bon fonctionnement de l’UFR des sciences agronomiques et des technologies alimentaires, selon les responsables.
Le coordonnateur et président du conseil académique du CCAK a souligné que l’Institut va s’orienter sur les langues et les métiers du livre. ”Il propose aux étudiants trois licences notamment : une licence en archive, licence en langue appliquée et une licence en documentariste”, a-t-il rapporté.
Le français, l’anglais et l’arabe seront les principales matières d’apprentissage dans cet Institut qui a pour mission principale, contribuer à la vulgarisation de l’slam et des œuvres de Cheikh Ahmadou Bamba, père fondateur du mouridisme, a-t-il encore souligné.
L’Institut ambitionne par ailleurs introduire prochainement les langues nationales au fur et à mesure de la formation, a-t-il déclaré.
M. Faye a indiqué que ces deux UFR et Institut font pratiquement un effectif de 400 étudiants. Cet nouvel effectif va porter à 719 l’effectif global des étudiants du Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim (CCAK).
Le président du Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim (CCAK), Ahmadou Badawi Mbacké, s’est réjoui de cette nouvelle étape importante franchie dans la marche de cette université.
Il est longuement revenu sur les recommandations du fondateur du mouridisme dont l’éducation et la formation, occupent une bonne place, avant de formuler des prières pour une bonne réussite de l’année académique.
UN RETOUR À LA NORMALE ENCORE FRAGILE À L’UCAD
Si les étudiants poussent un soupir de soulagement, la réouverture masque mal les stigmates d'une longue crise. Logements insalubres, services défaillants, nombreux départs : le quotidien estudiantin est encore loin d'être normalisé
(SenePlus) - Après 9 mois de fermeture suite aux émeutes de juin 2023 qui avaient secoué la capitale sénégalaise, le campus social de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a rouvert ses portes fin mars pour accueillir à nouveau les étudiants. Une réouverture bienvenue qui suscite un réel soulagement chez les apprenants, même si tous les services ne sont pas encore pleinement opérationnels.
C'est ce que rapporte un reportage réalisé sur place par RFI. "Actuellement, l’accès au campus social ne se fait pas n’importe comment", indique d'emblée l'agent de sécurité Dabo, cité par la radio française. Désormais, les étudiants doivent présenter une carte d'accès délivrée par l'université pour pouvoir pénétrer les lieux, surveillés en permanence.
Une fois ce contrôle passé, les étudiants peuvent à nouveau profiter des dortoirs et réfectoires situés sur le vaste campus. "On a une satisfaction de la réouverture du campus social parce que ce n’était pas évident la vie pendant ces neuf mois", reconnaît Mouhamadou Moustapha Ba, rencontré dans sa chambre du troisième étage du pavillon D.
Car si la réouverture est une bonne nouvelle, le retour à la normale est encore loin d'être achevé. "Il y a même le pavillon F où les serrures n’ont pas encore été montées. Certains logements ne sont pas encore fonctionnels", indique Idrissa Diallo. Son camarade Mouhamed Mbaye se plaint quant à lui de ne toujours pas avoir récupéré sa chambre : "Ils me disent qu’il y a un problème de serrure, de matelas, de draps, etc.".
Les étudiants déplorent par ailleurs le manque d'entretien des lieux pendant la longue fermeture. "Quand je suis venu, j’ai trouvé qu’on n’était pas prêts du tout. Durant tout ce temps, ils n’ont rien fait, ils ont juste fermé l’université", s'insurge Mouhamed Mbaye.
Autre conséquence néfaste de cette crise universitaire, de nombreux étudiants ont choisi de ne pas revenir sur le campus. "Beaucoup de nos camarades ont pris le chemin de l'émigration", indiquent les étudiants interrogés par RFI.
Le campus social de l'UCAD retrouve donc doucement son rythme, porteur d'espoirs renouvelés à l'aube du nouveau quinquennat du président Bassirou Diomaye Faye. Mais les stigmates de cette longue fermeture restent encore bien présents.
par Fatoumata Sissi Ngom
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
GEEJ GI — LE VIEIL HOMME ET LA MER
EXCLUSIF SENEPLUS - Dialogue avec les hommes et femmes de la mer de Mboro. Ces discours édifiants convoquent l’élaboration urgente de politiques publiques au service des communautés (Échanges en Wolof, avec sous-titres)
Fatoumata Sissi Ngom dialogue avec les hommes et femmes de la mer de Mboro. Leurs discours sont édifiants. Ils convoquent l’élaboration urgente de politiques publiques au service des communautés. Échanges en Wolof, avec sous-titres.
Je suis partie à la rencontre des pêcheurs de Mboro, avec mon ami Ndiaga Ndiaye, leader politique. Ces échanges s’inscrivent dans le cadre du projet de co-création organique Une Proposition nommée Désir, que j’ai initié à Mboro et les villes environnantes comme Darou Khoudoss. Les discussions vont nourrir l’Observatoire de la plateforme du projet.
“Le vieil homme et la mer”, car ce jour-là, en écoutant le vieux doyen, les pêcheurs et les enfants, et en les imaginant en pleine mer, remplis d’espoirs, ou en train de se mesurer à plus grand qu’eux - le gros bateau européens ou les déchets chimiques - j’ai senti que l’esprit d’Hemingway, de Santiago et du petit Manolin était avec nous. C’est l’histoire de la dignité humaine et du courage. C’est aussi l’histoire de pêcheurs courageux, d’enfants qui apprennent des ainés, et de femmes qui partagent une même condition. La littérature universelle et la création organique peuvent se mettre au service des politiques publiques et de la condition humaine.
L’urgence pour le nouveau chef de l’Etat de mettre en place des politiques publiques tranchantes au service des populations
La situation de l’économie de l’Océan au Sénégal et particulièrement à Mboro est représentative des graves distorsions économiques et sociales au Sénégal, et qu’il faut urgemment réparer. Le nouveau président élu, Bassirou Diomaye Faye, et son gouvernement, doivent prioriser une transition juste et inclusive au service réel des populations.
Mboro-sur-mer est un important hub de pêche, dont le potentiel est noyé à cause de l’absence d’infrastructures de pêche adéquates, la pollution industrielle notamment par les Industries Chimiques du Sénégal, et les accords de coopération internationale qui sont défavorables voire dangereux à la survie des communautés locales. A Mboro-sur-mer, le “gros bateau” provenant d’Europe et pêchant à outrance est devenu une entité à part entière. Dans l’imaginaire de ce village de pêcheurs, ce gros bateau aux moyens et dimensions disproportionnés est un racketteur autorisé par l’État.
Considérer encore plus les femmes et les enfants
Lors de cette rencontre, j’ai pu observer en direct que les inégalités hommes-femmes et le modèle patriarcal sont profondément ancrés dans les imaginaires. Aucune femme n’était présente dans l’assemblée. Ni aucune petite fille et aucune jeune fille, alors que beaucoup de garçons étaient présents. Éternelles fourmis invisibles ? Cela a été un peu étrange d’être la seule femme entourée d’hommes et de petits garçons. À un moment, j’ai demandé pourquoi les femmes n’étaient pas là, et si je pouvais les entendre, elles aussi. Les dignitaires ont alors appelé une femme transformatrice qui a bien voulu se montrer et prendre part à la discussion.
Mais le plus émouvant, ce sont les enfants, ces petits bouts du divin. Déjà tout petits, ils se préoccupent de la rentabilité de la pêche, nourrissent un profond ressentiment envers le gros bateau et les ICS, et portent sur leurs frêles épaules les problèmes des adultes. Je suis un peu dépassée et submergée en les écoutant.
Il va être urgent pour le nouveau chef de l’État sénégalais de réviser en profondeur les accords de pêche avec les partenaires internationaux, et d’instaurer un vrai cadre d’application de normes environnementales pour les entreprises extractives. Cela passe par l’élaboration de politiques publiques conscientes et tranchantes qui mettent l’humain au centre.
«IMAGINECOLE» ENTRE EN CLASSE
La Confemen a initié un atelier de travail collaboratif entre des enseignants de quatre pays : Cameroun, Côte d’Ivoire, Tchad et Sénégal. Cela entre dans le cadre du projet «Imaginecole», une initiative de la Confemen et de ses partenaires
La Confemen a initié un atelier de travail collaboratif entre des enseignants de quatre pays : Cameroun, Côte d’Ivoire, Tchad et Sénégal. Cela entre dans le cadre du projet «Imaginecole», une initiative de la Confemen et de ses partenaires pour accompagner les politiques de continuité pédagogique à travers la mise à disposition de ressources numériques mutualisées, de qualité et accessibles.
«Le Covid-19 a impacté considérablement nos systèmes éducatifs. Et le défi qu’il fallait relever, c’était d’assurer la continuité pédagogique», a déclaré Fatoumata Ba Diallo, coordonnatrice du Programme d’appui au changement et à la transformation de l’éducation (Pacte), lors de l’ouverture de l’atelier. Pour apporter des solutions à la crise sanitaire, la Confemen, en collaboration avec l’Unesco, a mis en place la plateforme numérique «Imaginecole». L’objectif principal étant d’accompagner le numérique éducatif à travers l’enseignement à distance. L’initiative étant résiliente, selon Mme Diallo, un plan de développement et de pérennisation a été élaboré.
«Pour la Confemen et ses partenaires, «Imaginecole» doit continuer dans la durée pour éclairer et accompagner les politiques de continuité pédagogique à travers la mise à disposition de ressources numériques mutualisées, de qualité et accessibles.» Au terme de ce conclave, les participants devront échanger sur plusieurs objets pédagogiques afin d’améliorer la préparation de leurs cours en utilisant les ressources de la plateforme «Imaginecole»
Pour la Confemen et ses partenaires, l’utilisation du numérique doit contribuer à la continuité pédagogique. La phase pilote du projet cible particulièrement l’enseignement des mathématiques au primaire.
LES ETUDIANTS DE L'UNIVERSITE DE BAMBEY EN GREVE POUR 48H
A peine un nouveau président élu, les protestations commencent. Cette fois-ci, c’est du côté des étudiants que les réclamations se soulèvent.
A peine un nouveau président élu, les protestations commencent.
Cette fois-ci, c’est du côté des étudiants. La coordination des amicales de l’université Alioune Diop de Bambey a décrété deux jours de grève pour dénoncer le manque d’eau et les coupures d’électricité dans le campus social depuis plus de six jours.
D’après le président de l’Amicale, «ce mot d’ordre est couplé de deux journées sans ticket au restaurant pour exiger le rétablissement de l’électricité et de l’eau dans les deux campus sociaux de Bambey».
«De même, les étudiants ont décidé de boycotter le paiement des chambres pour une durée indéterminée», ajoute Oumar Mahawa Sène.
Pour les étudiants, il est inadmissible dans un campus aussi grand que l’eau et l’électricité soient en rupture au point que l’infirmerie du campus social 1 soit fermée.
LE PARI DE DIOMAYE FAYE POUR L'ÉCOLE
Abris précaires, enseignants en nombre insuffisant, universités en crise, daaras à moderniser... l'école sénégalaise accumule les difficultés depuis des années
Les défis à relever dans le secteur de l’éducation sont énormes. Entre recrutement d’enseignants, résorption des abris provisoires, le déroulement normal des enseignements dans le supérieur, le développement de la formation professionnelle (adéquation formation/emploi), beaucoup de chantiers attendent le président de la République nouvellement élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Dans son programme présidentiel, il y a différentes propositions qui vont dans le sens de la poursuite des efforts déjà consentis dans le secteur de l’éducation.
Dans son programme présidentiel, le président nouvellement élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, compte améliorer la gouvernance et la qualité de l’éducation et la formation. Dans ce cadre, il prévoit la «généralisation de l’anglais couplé à l’utilisation progressive des nouvelles technologies dans les enseignements depuis l’école primaire».
En effet, depuis quelques années, on note un déficit d’enseignants et un grand nombre d’abris provisoires. Sur ce, le président nouvellement élu compte «résorber le gap au plus tard en 2029». Mieux, il s’engage à arriver à «zéro abri provisoire en 2029, par la mise en place d’un ambitieux programme de construction d’infrastructures pédagogiques aux standards internationaux». En ce qui concerne la question des «daaras» qui constituent une offre éducative importante dans le pays, le programme de Diomaye Président repose sur «l’intégration effective des langues nationales et des daaras dans le système éducatif».
Le président de la République nouvellement élu promet de renforcer «le Programme d'Appui à la Modernisation des Daaras (PAMOD) et de procéder à une cartographie participative et exhaustive de l’ensemble des daaras et écoles coraniques du Sénégal». Il prévoit aussi d’établir le statut du maître coranique «en vue d’améliorer ses revenus et sa protection sociale». Non sans créer un Centre de formation des maîtres coraniques afin de «renforcer leurs capacités techniques et pédagogiques».
La scolarisation des enfants et jeunes en situation de handicap reste également une «priorité nationale» pour Bassirou Diomaye Faye. Dans le programme de Diomaye Président, le développement de l’enseignement supérieur en fait partie. L’élaboration et la mise en œuvre d’une politique nationale d’enseignement supérieur assortie d’une Stratégie décennale et des Plans d’actions quinquennaux mais aussi l’élaboration d’une Loi d’orientation spécifique à l’enseignement supérieur qui rendra obligatoire la mise en œuvre de la politique sont des grandes lignes.
Il faut dire que depuis trois ans, les universités publiques sénégalaises sont secouées par une crise, avec des violences et une fermeture généralisée. Parmi les grands axes dans le secteur de l’enseignement supérieur, il y a la «résorption du déficit en personnel sur une période de 5 ans, par un recrutement massif de personnel d’enseignement et de recherche (PER) dans les universités publiques», mais aussi l’«élaboration d’un Plan spécial de désengorgement de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui accueille 60% de la population estudiantine du Sénégal».
Dans l’enseignement technique et la formation professionnelle, le président nouvellement élu prévoit, entre autres, de «développer les filières professionnelles orientées vers l’exploitation des ressources dont dispose le pays : pétrole, gaz, tourisme, artisanat, pêche, élevage, agriculture, textile, services».
URGENCES SIGNALEES DANS L’ECOLE
Entre déficit d’enseignants, abris provisoires, retard dans le respect des accords signés avec les syndicats d’enseignants, l’école sénégalaise est confrontée parfois à des perturbations
Entre déficit d’enseignants, abris provisoires, retard dans le respect des accords signés avec les Syndicats d’enseignants, l’école sénégalaise est confrontée parfois à des perturbations. Les attentes sont donc nombreuses pour le prochain président de la République dans le secteur de l’éducation.
L es Sénégalais s’apprêtent à élire un nouveau président de la République, pour diriger le pays, durant les cinq années à venir. Ils espèrent ainsi un leader qui saura répondre aux défis actuels du pays. Dans le domaine de l’éducation, les attentes sont énormes dans le but d’améliorer le secteur, même si des efforts sont consentis. Depuis quelques années, le déficit d’enseignants dans le milieu scolaire persiste. Ce qui entrave le bon déroulement des enseignements. L’ancien ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne, attribue le problème aux retraites, aux décès, aux démissions, aux mises en disponibilité ou en position de stage. Tout de même, le déficit d’enseignants est aggravé par le fait que les concours de recrutement des élèves-maîtres et des professeurs ont connu des retards.
En outre, la pléthore d’abris provisoires dans les académies de l’intérieur du pays constitue également un problème dans le secteur de l’éducation. Syndicats, société civile comme députés n’arrêtent pas de soulever la question qui plombent la qualité de l’éducation au Sénégal. En 2023, en marge de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, à Kaffrine, l’ancien ministre de l’Education nationale avait dénoncé les défaillances des entreprises sénégalaises sélectionnées dans le cadre du Programme de remplacement des abris provisoires et d’ouvrages annexes (PROPAP). A l’en croire, l’Etat du Sénégal a mis 50 milliards de FCFA, depuis 2016, alors que le nombre de salles réceptionnés ne fait même pas 800. Ce, sur 6000 abris provisoires à remplacer.
A ces défis qui attendent le prochain président de la République, s’ajoute surtout le respect des accords signés entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Le retard dans la matérialisation des engagements constitue toujours le nœud du problème dans le secteur de l’éducation. C’est pourquoi, d’ailleurs, des organisations syndicales ont élaboré et présenté une Charte pour l’engagement des candidats à l’élection présidentielle de 2024 pour une éducation de qualité. Elles ont ainsi appelé les candidats à la signer. «Cette charte énonce les principes éthiques et les valeurs fondamentales que nous attendons de nos leaders politiques afin d’assurer une école de qualité à notre pays et une gouvernance équitable, responsable et transparente du système à travers des politiques éducatives pertinentes et favorables au développement d’un capital humain de qualité», lit-on dans une note. Toujours dans le cadre de l’élection présidentielle, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) se dit «convaincue de l'impératif pour les candidats d'adresser des problématiques essentielles» telles que «la mise en œuvre des programmes, réformes et innovations nécessaires», «la refondation de l'Ecole et de l'Université sénégalaise», «les conditions d'une meilleure résilience et d'une mise aux normes du système d'éducation et de formation en adéquation avec les besoins et ambitions», «la dépolitisation de l'administration publique tant dans les procédures de nomination que de gestion», entre autres.