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26 avril 2025
Éducation
ALIOUNE FAYE, MÉMOIRE VIVE DE DIOURBEL
Orphelin devenu commerçant puis nommé officier d'état civil en 2014, ce disciple de Serigne Mansour Sy a révolutionné l'administration locale en instaurant digitalisation et rigueur
Officier d’état civil de la commune de Diourbel et président régional de l’Unacois (Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal), Alioune Faye se fait affectueusement appeler Alioune Faye Mansour en raison de son engagement auprès de Serigne Mansour Sy, le défunt Khalife de Tivaouane dont il est un fervent disciple. Ce notable incarne à la fois la rigueur administrative et l’empathie. Depuis 2014, il fait de la lutte contre la fraude à l’état civil un combat personnel, aujourd’hui largement gagné.
Dans les couloirs feutrés du centre d’état civil de Diourbel, son nom résonne comme une promesse de rigueur et de sérénité. Alioune Faye, que l’on appelle ici avec une pointe d’affection Alioune Faye Mansour, incarne bien plus qu’un officier : il est le gardien scrupuleux d’une mémoire collective dans une région longtemps minée par des cas de fraude à l’état civil. Sous son regard vigilant, désormais, les faux actes ont perdu du terrain dans la commune.
Ce mercredi matin 16 avril 2025, alors que le soleil chauffe les murs blancs de la bâtisse, il nous reçoit dans son bureau, entre deux piles de dossiers. Une scène singulière, comme par hasard, se joue sous nos yeux indiscrets, dévoilant d’un coup, toute la gravité et parfois l’ingratitude de sa fonction. Un homme, les traits tirés, vient enregistrer un jugement au nom d’un proche. Mais l’acte qu’il tend comporte une erreur : le nom de la bénéficiaire y est mal orthographié.
Un officier exemplaire
L’officier d’état civil, droit dans sa posture, le regarde avec bienveillance, mais sans détour. « Monsieur, vous nous avez apporté un acte de jugement qui contient une erreur de frappe. Or, c’est bien le juge qui a signé ce document. Je ne peux pas y toucher, encore moins le corriger. Il faut le faire rectifier par qui de droit avant que je puisse l’enregistrer ». Le déclarant s’agace. Il croit à une manœuvre dilatoire. Son regard se durcit. « Mais enfin, c’est juste une coquille ! Le texte entier parle d’Awa Fall. Il n’y a que cette ligne qui est fautive. Vous pouvez bien arranger ça, non ? », insiste-t-il. Alioune Faye garde son calme. Il a vu d’autres tensions, entendu d’autres soupirs. « Je comprends votre frustration, Monsieur. Mais c’est l’écriture d’un juge, pas la mienne. Je n’ai pas le droit d’y changer quoi que ce soit. Retournez avec l’acte pour le faire corriger, puis revenez. Nous procéderons à l’enregistrement dans les règles », rétorque-t-il. L’homme finit par céder, visiblement dépité, convaincu d’avoir affaire à un officier d’état civil « compliqué ». Il s’éloigne à pas lents, l’acte froissé entre les mains.
Alioune Faye soupire doucement, presque avec tendresse. « Compliqué, méchant, rébarbatif… On me donne tous les noms. Mais, en vérité, je ne fais qu’appliquer la loi. C’est tout », tente-t-il de placer entre deux sollicitations dans un état civil grouillant de son beau monde. Sur son bureau, les dossiers s’empilent, le stylo griffonne, le téléphone vibre. Tout autour, l’enceinte de l’état civil bruisse d’une agitation continue : entrées, sorties, appels, des potaches qui patientent… En cette période de veille d’examens et concours, en effet, des groupes d’élèves affluent pour retirer les précieux extraits de naissance.
« La commune est vaste, et cela se ressent dans l’ampleur du travail. Je commence souvent à neuf heures et je ne rentre qu’à dix-neuf heures en raison des nombreux enregistrements et déclarations », raconte-t-il avec calme. Conseiller municipal en 2009, il a été désigné Officier d’état civil en 2014 par l’actuel maire de Diourbel Malick Fall. Chaque année, il traite plus de 10.000 actes. « Cette année, nous en sommes déjà à deux mille actes enregistrés, qu’il s’agisse d’actes de naissance, de mariage ou de décès. Le flux est constant », dit-il.
Né à Mbellacadiao en 1956, Alioune Faye a perdu ses parents à très bas âge. Sa mère décède alors qu’il avait huit ans et son père cinq ans plus tard. Recueilli par son oncle chauffeur, il apprend le métier à ses côtés et obtient successivement ses permis de conduire pour poids lourds et transport en commun. Plus tard, il se convertit en commerçant. Travaillant comme gestionnaire pour des commerçants libanais, ces derniers ont fini par lui céder un magasin pour six millions de francs. « En dix-neuf mois, j’ai remboursé la totalité de la dette. Depuis, je tiens une boutique dans le marché central de Diourbel, géré actuellement par un de mes enfants », fait-il savoir.
Un homme d’honneur
L’actuel président de l’Union nationale des commerçants et industriel du Sénégal (Unacois) de Diourbel (depuis 20 ans), en sérère bon teint, d’un noir dru, a l’éthique chevillée au corps. En un laps de temps à l’état civil, Alioune Faye a impulsé un véritable changement. Entre digitalisation, célérité dans la délivrance des papiers, lutte contre les fraudes, etc., l’homme a fait de Diourbel, aujourd’hui, un modèle dans l’administration de l’état civil. Au bonheur des populations et des responsables de la municipalité au premier rang desquels le maire de la commune, Malick Fall. L’édile ne cache pas sa satisfaction pour son officier d’état civil qu’il a nommé après l’avoir bien observé. Il s’enorgueillit : « C’est une personne véridique qui travaille tous les jours du lundi au dimanche. Il a apporté du sang neuf dans l’administration de l’état civil. Un jour, j’étais à Dakar, deux agents policiers parlaient de Diourbel en le prenant comme exemple pour le travail qu’il abat. Je leur ai dit que c’est de mon officier d’état civil dont vous parlez », a-t-il témoigné, fier. Malick Fall n’a pas manqué de relever les hautes qualités humaines de Alioune Faye qu’il considère comme un bon croyant. En effet, malgré son influence dans les cercles économique et administratif de la ville, Alioune Faye reste un homme humble, que l’on peut croiser à la grande mosquée comme au marché central, saluant chacun avec cette égale courtoisie qui désarme. Et sa maison, modeste en apparence, est vaste par l’esprit qui l’habite. Elle est devenue au fil des ans un refuge pour l’étranger perdu, un carrefour de passage obligé pour le visiteur en quête de repères à Diourbel. Alioune Faye n’accueille pas avec ostentation, mais avec cette chaleur discrète qui dit tout sans trop en faire. Sa fille Aminata témoigne : « Le vieux a réservé une chambre pour visiteur dans la maison. Nous accueillons quasiment tout le temps du monde. C’est devenu une tradition d’accueillir des voyageurs », dit-elle en toute modestie.
Un fervent tidiane
Ce disciple de Serigne Mansour Sy ne rate jamais ses Zikrs du matin et du soir. « Serigne Mansour m’a initié à la Tijaniya. De temps en temps, j’allais lui rendre visite, mais il ne me reconnaissait pas. Ainsi, je lui ai écrit une lettre pour lui dire que je voudrais qu’il me reconnaisse, car il n’est pas intéressant d’avoir un guide qui ne peut pas vous reconnaître ». Selon lui, depuis ce jour, le marabout l’a pris sous son aile et a cheminé avec lui durant toute sa vie. « Serigne Mansour a beaucoup fait pour moi. Il me prenait comme son fils, c’est lui qui m’a emmené à La Mecque », se rappelle-t-il, la voix trémolo.
Sa première épouse Fatou Faye témoigne : « Je peux dire énormément de choses sur lui, mais je dirai simplement qu’il est un bon croyant plein d’humilité et un bon père de famille. Son engagement auprès des habitants de la ville a fait de lui quelqu’un de très respecté et qui fait notre fierté », a dit la dame pleine de tendresse.
LES PHARES EN MARCHE POUR ECLAIRER L’HORIZON DE LA QUALITE
Les chefs d’établissements du moyen et du secondaire de la région de Sédhiou étaient en conclave hier, mercredi 23 avril 2025, aux fins d’évaluer le programme dénommé PHARES (Progression harmonisée des évaluations standardisées). Le diagnostic a révélé des succès mais altérés par des contre-performances consécutives à un environnement scolaire jusque-là pollué par des abris provisoires et le déficit en personnel qualifié. Des recommandations seront transmises à qui de droit, pour booster les indicateurs de performance.
Il s’agit en effet de l’évaluation à mi-parcours du PHARES, progression harmonisée débouchant sur les évaluations standardisées dans l’académie de Sédhiou. Des performances sont certes notées ; mais des écueils de taille obstruent ce chemin de la qualité.
L’inspecteur de l’enseignement moyen/secondaire général option mathématiques et point focal de ce programme PHARES a fait savoir que «c’est une instruction du ministre de l’Education nationale depuis 2017. Toutes les évaluations se font de manière harmonisée, ce qui permet, naturellement de créer un mouvement d’ensemble avec toutes les écoles impliquées. Dans l’ensemble, les résultats sont satisfaisants mais dans certaines disciplines nous avons noté des résultats très insuffisants comme en mathématiques, en Allemand, en Espagnol et en Anglais», dixit Samba Ali Ndiaye.
L’environnement scolaire, orné d’abris provisoires et le déficit en personnel, explique en partie un tel état de fait, selon toujours inspecteur Samba Ali Ndiaye. «Dans l’académie de Sédhiou, nous avons toujours beaucoup de lycées qui sont dans les abris provisoires et ce malgré les efforts colossaux que déploie l’Etat du Sénégal. Nous avons également la situation des chargés de cours qui étaient des instituteurs dans l’élémentaire mais avec un bon profil pour enseigner dans les collèges.
Toutefois, la formation requise n’est pas assez consolidée et au demeurant certains présentent des lacunes et expriment même le besoin de renforcement de capacités», indique-t-il. Le proviseur du lycée Ibou Diallo de Sédhiou et coordonnateur de l’antenne régionale de l’Association des chefs d’établissement du secondaire magnifie la plus-value de ce programme PHARES, non sans porter le plaidoyer en faveur de l’amélioration de l’environnement scolaire. «L’évaluation a révélé beaucoup de progrès. Et, à l’heure du bilan, nous pouvons vraiment exprimer notre satisfaction, ne serait-ce que pour une démarche inclusive qui embarque tous dans la même dynamique. Cependant, il nous faut une politique spéciale de réhabilitation des établissements comme le lycée Ibou Diallo où beaucoup de salles suintent», souligne Mamadou Mané.
Et de poursuivre, sous forme de plaidoyer : «il faut également un programme de construction pour la résorption des abris provisoires dans la région de Sédhiou. Nous avons besoin, avec urgence et diligence, d’être accompagnés pour être au même niveau que les autres établissements et produire des résultats».
L’inspecteur d’académie de Sédhiou, Cheikh Yaba Diop, qui a engagé tous les acteurs à relever les défis, fera lecture et transmission de ces recommandations pour que ces PHARES apportent plus de clarté sur ce chemin de la qualité des enseignements/apprentissages dans la région de Sédhiou.
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LA COURSE CONTRE LE TEMPS D'HAMPÂTÉ BÂ
Du papier carbone au fichier numérique, l'héritage colossal d'Amadou Hampâté Bâ, témoin de l'Afrique précoloniale à postcoloniale, traverse les époques pour atteindre les nouvelles générations
"En Afrique, chaque fois qu'un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle." Cette phrase célèbre prononcée par Amadou Hampâté Bâ à l'Unesco en 1960 résonne aujourd'hui avec une actualité particulière alors que la Fondation qui porte son nom s'attelle à préserver un trésor inestimable de connaissances africaines.
Né vers 1901 au Mali, Amadou Hampâté Bâ a consacré sa vie à sauvegarder les traditions orales africaines menacées de disparition. Ayant lui-même reçu une éducation à la croisée de plusieurs mondes - école coranique, école coloniale française et traditions ancestrales - il était particulièrement bien placé pour comprendre l'urgence de préserver ce patrimoine immatériel.
"Il a vu l'Afrique avant la première administration coloniale, pendant la colonisation et après les indépendances. Il a traversé le siècle et compris les enjeux", explique sa fille Roukiatou Bâ, qui dirige aujourd'hui la Fondation à Abidjan.
L'héritage documentaire est impressionnant : plus de 3000 manuscrits numérisés à ce jour, des milliers de pages de notes, de conférences et de témoignages recueillis pendant 55 années de recherche. Ces archives abordent des sujets aussi variés que l'histoire africaine, les traditions religieuses, la place de la femme ou l'avenir de la jeunesse.
La professeure Diané Assis, spécialiste de l'œuvre d'Hampâté Bâ à l'Université d'Abidjan, souligne l'importance de ce qu'elle nomme son "triple héritage" : "Il a su intégrer les traditions africaines, l'influence arabo-musulmane et la culture occidentale pour créer une œuvre accessible à tous."
Face à la rupture des modes traditionnels de transmission, causée notamment par la colonisation et l'école occidentale, Hampâté Bâ a fait le choix d'utiliser l'écrit, principalement en français, pour toucher un public plus large. "Les initiations traditionnelles ne pouvaient plus se faire car les jeunes devaient suivre le calendrier scolaire", rappelle la professeure Assis.
Aujourd'hui, la Fondation fait face à de nouveaux défis. La conservation des documents dans un environnement à 97% d'humidité représente un défi quotidien, malgré les déshumidificateurs installés. "Certains documents sont super fragiles, sur des papiers carbone. Chaque manipulation les abîme", s'inquiète Roukiatou Bâ.
La numérisation systématique est en cours, document par document, mais les moyens manquent. "On lance un appel à tous les Africains pour s'impliquer. Les États eux-mêmes devraient porter cette initiative", plaide la directrice de la Fondation.
L'enjeu est désormais de faire le pont entre l'écrit et le numérique, pour atteindre une jeunesse connectée. "Comment nous, détenteurs de contenu authentique, pouvons-nous le rendre accessible à la jeune génération sur des supports susceptibles de les attirer?", s'interroge Roukiatou Bâ, rappelant que son père avait déjà anticipé l'importance de l'audiovisuel, car "l'image prédomine dans la pensée africaine".
La Fondation Amadou Hampâté Bâ reste ouverte aux chercheurs et aux jeunes désireux de s'abreuver à cette "source inaltérée toujours d'actualité". Un trésor culturel qui, grâce à la persévérance d'un homme visionnaire, n'a pas entièrement brûlé.
LA COMMISSION LANCET PRONE L’INTEGRATION DE LA JUSTICE DE GENRE
La Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en collaboration avec Enda Santé, a organisé, à Dakar, un atelier de partage du rapport «Parvenir à la justice de genre pour l’équité en santé mondiale».
Pour promouvoir la santé et le bien-être pour tous, la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en partenariat avec Enda Santé, appelle les acteurs concernés à adopter une perspective de justice de genre lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de la législation et de la politique de santé.
La Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en collaboration avec Enda Santé, a organisé, à Dakar, un atelier de partage du rapport «Parvenir à la justice de genre pour l’équité en santé mondiale». Ce nouveau rapport souligne l’importance d’intégrer la justice de genre dans les programmes et pratiques de santé, afin de promouvoir la santé et le bien-être pour tous.
En effet, explique Sarah Hawkes de la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, «l’application d’une perspective de justice de genre aux politiques, programmes et pratiques de santé améliorerait la santé et le bien-être de tous les individus et réduirait les iniquités en santé. Lorsque des interventions sensibles au genre sont favorisées, elles conduisent, selon des données probantes dans plusieurs domaines de la santé, à l’amélioration des résultats sanitaires à l’échelle de la population».
Ainsi appelle-t-elle «tous les acteurs concernés à adopter une perspective de justice de genre lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de la législation et de la politique de santé, et à investir dans l’identification de données probantes positives, puissantes et exploitables qui présentent la justice de genre comme essentielle pour améliorer l’équité en santé et le bien-être de tous les individus».
Pour El Hadj As Sy, co-président de la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, «la réalisation de la justice entre les sexes dans le domaine de la santé mondiale aura des retombées positives pour tous, en améliorant les résultats en matière de santé et en réduisant les inégalités dans ce domaine». A son avis, «lorsque la justice entre les hommes et les femmes est un objectif des politiques, des programmes et des pratiques, les inégalités en matière de santé sont réduites et les niveaux de santé et de bien-être de la population peuvent s’améliorer».
Le rapport rappelle également des définitions de base et fait des recommandations pour réduire les inégalités en santé. Il considère qu’il s’agit d’un moment crucial pour inverser la tendance et mieux faire comprendre l’importance du genre dans la santé mondiale. Car, expliquent ce groupe d’experts issus de neuf pays qui explorent les liens entre le genre et la santé mondiale, «dans les enquêtes et les recherches sur la santé, les termes «sexe» et «genre» sont fréquemment confondus, mais bien qu’ils interagissent pour déterminer les résultats en matière de santé, ils renvoient à des concepts différents». Ils renseignent que «le genre est une structure sociale qui implique des hiérarchies de pouvoir et qui influence la répartition des ressources (y compris l’accès et l’utilisation des services de santé) entre tous les individus de chaque société. Le sexe fait référence aux caractéristiques biologiques associées à la reproduction sexuée, aux génotypes chromosomiques, aux hormones et aux caractéristiques physiques (y compris, par exemple, les caractéristiques du système de reproduction et les attributs physiologiques)».
Cette commission dit avoir mobilisé ces experts, pendant deux ans, dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire axée sur la recherche, les données probantes, le plaidoyer, l’engagement public et les résultats diffusés sur de multiples supports. Aussi est-il précisé, dans un communiqué, que son «travail est guidé par une préoccupation commune : une approche intersectionnelle, décoloniale et politique est nécessaire pour parvenir à un changement transformateur».
PROMOUVOIR L’ASPECT ENTREPRENEURIAL AU SEIN DES UNIVERSITES
La phase nationale de la 4ème édition du concours «Mon idée, mon entreprise » s’est déroulée hier, lundi, à l’université Alioune Diop de Bambey. L’objectif de cet exercice, c’est de promouvoir l’aspect entrepreneurial au sein de l’espace universitaire.
La phase nationale de la 4ème édition du concours «Mon idée, mon entreprise » s’est déroulée hier, lundi, à l’université Alioune Diop de Bambey. L’objectif de cet exercice, c’est de promouvoir l’aspect entrepreneurial au sein de l’espace universitaire.
Le thème de la 4ème édition du concours « Mon idée, mon entreprise »» qui est de répondre au défi du développement durable par l’utilisation de l’intelligence artificielle entre en parfaite adéquation avec les missions de l’université Alioune Diop. Le Professeur Ibrahima Faye, recteur de l’université Alioune Diop de Bambey, explique : « nous sommes fiers et honorés que l’Agence universitaire de la francophonie ait porté son choix sur l’université Alioune Diop pour abriter cette phase nationale. C’est une marque de confiance qui nous va droit au cœur et qui témoigne du rayonnement croissant de notre université dans le paysage de l’enseignement supérieur sénégalais et africain ». Le recteur a remercié les autorités de l’AUF pour le partenariat fructueux qu’elles entretiennent avec l’UAD. Ce partenariat est, selon lui, une source d’acquisition de ressources très utiles pour leur institution mais également un levier de transformation pour ce concours qui est de promouvoir leur université en développement. L’UAD reste pleinement engagée pour le renforcement de cette collaboration fructueuse, de ce partenariat fructueux.
Abordant le thème, le Pr Ibrahima faye recteur de l’UAD déclare par ailleurs : « l’intelligence artificielle entre en parfaite adéquation avec les missions que nous nous sommes assignées en tant qu’université publique sénégalaise. En effet, en plus de la formation académique et de la recherche directe, des missions fondamentales, les universités publiques sénégalaises ont désormais la mission d’accompagner les étudiants dans l’entrepreneuriat. Il s’agit de leur transmettre les compétences nécessaires, de leur offrir les opportunités concrètes pour concevoir et lancer leurs projets et de les relier aux réalités économiques et sociales de leur environnement. C’est dans cette dynamique que l’UAD a mis plusieurs initiatives ».
Pour le représentant du bureau national de l’Agence universitaire de la francophonie au Sénégal, Michel Lamar, l’objectif est de promouvoir l’aspect entrepreneurial au sein de l’espace universitaire. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a pris en 2022 une lettre circulaire pour promouvoir le statut de l’étudiant entrepreneur. L’AUF se devait d’être aux côtés de ces 28 établissements membres pour accompagner cette dynamique en cours pour la prise en charge de cette question qui est l’entreprenariat et l’insertion professionnelle des jeunes. Le choix de l’UAD a été surtout motivé par le fait qu’elle est la première université du Sénégal à adhérer au concept de franchise centre d’employabilité francophone. Ces centres d’employabilité sont des dispositifs que l’AUF a mis en place, il y a de cela 4 ans, pour promouvoir l’entrepreneuriat. Nous avons ici un centre d’employabilité avec lequel nous construisons beaucoup d’activités autour de tout ce qui touche à l’employabilité et à l’insertion professionnelle des jeunes ». Et de conclure en disant : « en plus, l’UAD est membre de l’AUF qui est un réseau universitaire au monde. Nous sommes dans une dynamique d’itinérance. L’année dernière, nous étions à l’ISEPT de Thiès et le premier critère a été déterminant dans notre choix de cette année ».
DIX INVENTEURS SENEGALAIS DISTINGUÉS
Dix (10) lauréats sénégalais ont été distingués, sur les douze (12) représentants du Sénégal au 50e Salon International des Inventions de Genève, en Suisse.
Dix (10) lauréats sénégalais ont été distingués, sur les douze (12) représentants du Sénégal au 50e Salon International des Inventions de Genève, en Suisse. C’est suite à un appel à candidatures que l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), a participé au cinquantième Salon des Inventions et des Innovations de Genève (Suisse) qui s’est tenu du 9 au 13 avril 2025.
«Douze (12) inventeurs sénégalais ont été sélectionnés et ont représenté notre pays. Au terme des évaluations, 10 parmi nos 12 inventeurs ont été primés». Le Sénégal revient ainsi de Genève avec «5 médailles d’or dont 4 avec les félicitations du Jury, 1 médaille d’argent et 4 médailles de bronze», précise un communiqué du MESRI. Parmi les médaillés d’or, Mme Nafissatou Diop a été récompensée pour «une machine automatisant le décorticage, l’extraction et le raffinage du ‘’ditax’’, un fruit riche en vitamine C». Son invention «remplace le procédé manuel long et inefficace, offrant une pulpe de qualité pour l’industrie agroalimentaire et facilitant la production à grande échelle», lit-on dans ce communiqué.
Aussi, M. Diouma Kobor a présenté «un Champ photovoltaïque curviligne et linéaire (CPCL) pour alimenter des sous-stations ferroviaires, des stations de recharge rapide et des zones agricoles». Cette innovation «utilise les voies ferrées, autoroutes et clôtures inutilisées, fournissant de l’énergie solaire tout en réduisant l’impact environnemental». M. Cheikhou Kane s’est distingué avec «un procédé de traitement des phosphates d’alumine pour produire des engrais granulés (NPK), de l’alumine pure et des rejets utilisables dans le BTP». Le procédé «permet de récupérer l’alumine et le phosphate par séparation chimique, avec un rendement élevé et compétitif». Autre invention, le moteur de M. Oumar Fall Haidara, quant à lui, «couple forces fondamentales magnétiques, gravitationnelles pour générer une propulsion», utilisant «des dispositifs oscillants et des interactions de champs de force». La cinquième médaille d’or est revenue à M. Adama Kane, inventeur de «Jokko Santé», «un système de paiement numérique sécurisé dédié à la santé», qui assure que «les dépenses de santé achats, dons, assurances sont traçables de bout en bout».
La médaille d’argent a été attribuée à M. Adama Faye pour «un appareil automatique pour mesurer la vitesse de sédimentation sanguine, destiné aux hôpitaux». Ce dispositif «améliore les méthodes manuelles et automatiques existantes, offrant des résultats plus précis pour le diagnostic de pathologies inflammatoires, infections et autres troubles médicaux»
Par ailleurs, quatre autres inventeurs sénégalais ont reçu des médailles de bronze. Il s’agit de : Thiouroupe Sène, qui a conçu «une batteuse qui facilite le battage et le vannage de l’arachide» ; Mouhamed Sy, auteur d’un «système de vaccination intelligent pour poussins» ; Cheikhouna Lo avec «une voiture solaire autonome» ; et Moustapha Ngom avec «une technologie transformant les déchets plastiques en nappes écologiques sans transformation chimique». Aussi, «nos deux inventeurs qui n’ont pas été expressément primés ont présenté des inventions originales et utiles qui méritent un suivi attentif», tient à souligner le MESRI. «La Fédération française des inventeurs et l’association des inventeurs Europe France (EFI) ont décerné un diplôme de félicitations accompagné d’un trophée à la délégation Sénégalaise pour sa participation très remarquée», ajoute la source.
Suffisant pour que le ministère exprime sa fierté. «Le MESRI félicite l’ensemble des participants pourleuringéniosité, leur audace, leur disponibilité et leur patriotisme. Toutes ces inventions primées à Genève montrent un réel besoin de résoudre des problèmes concrets rencontrés au niveau local. Cette approche endogène de l’invention et de l’innovation honore le Sénégal». Enfin, «ces performances sont rendues possibles grâce à la vision du Président de la République SEM Bassirou Diomaye Diakhar Faye et aux orientations du Premier ministre Ousmane Sonko», note la même source.
Le document conclut en soulignant le rôle des autres partenaires institutionnels : «Le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, à travers la Mission du Sénégal à Genève, a joué un rôle de premier plan dans ce projet, à toutes les étapes du processus. Le concours du ministère du Commerce et de l’Industrie a été aussi déterminant».
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, LE PHILOSOPHE QUI A CONQUIS L'AMÉRIQUE
L'université Columbia a organisé un hommage à la hauteur de la carrière du natif de Saint-Louis. Après 15 ans sur ce campus d'élite, ce penseur qui a révolutionné les études françaises en y intégrant une dimension africaine ferme un chapitre de sa vie
(SenePlus) - L'université de Columbia à New York a rendu un hommage exceptionnel au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, qui termine sa carrière d'enseignant-chercheur après plus de quinze ans sur ce prestigieux campus américain. Pendant trois jours, ce penseur majeur originaire de Saint-Louis a été célébré lors d'une série de conférences et d'échanges intellectuels qui ont réuni plus de trente intervenants de renom, rapporte RFI.
"Cet hommage est tout naturel pour un grand professeur, un grand intellectuel qui apporte énormément dans plusieurs champs, et on voulait respecter cette tradition pour Souleymane, qui laisse un héritage immense à Columbia", a expliqué Emmanuelle Saada, responsable du département de français de l'université, citée par RFI.
Entouré de sa famille venue en grande partie de Dakar et de nombreux collègues universitaires, le philosophe a participé à des discussions embrassant une vaste gamme de disciplines, de l'histoire à la philosophie, en passant par la sociologie, le français et les religions. Une diversité qui reflète parfaitement l'approche intellectuelle de Diagne.
"C'est quelque chose qui est très marqué dans la culture universitaire américaine et je pense que cela amène de nouvelles dimensions au débat, car on demande, on analyse des sujets sur plusieurs angles, par différents types de personnes qui sont spécialistes dans des domaines différents", s'est réjoui le penseur sénégalais lors de l'événement.
L'impact de Souleymane Bachir Diagne sur ses étudiants est profond et durable. Martina, actuellement doctorante en philosophie à UCLA, témoigne avec émotion : "Je suis tout de suite devenue passionnée par ses cours, par son approche, mais aussi par la manière dont il analyse les phénomènes de société. En moins d'un mois, j'ai compris que je voulais emprunter la voie de la recherche en philosophie".
Son influence s'étend bien au-delà des frontières américaines. Mouhamadou El Hady Ba, responsable du département de philosophie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, raconte comment sa rencontre avec Diagne a changé sa trajectoire : "En 1996, j'ai obtenu le concours général de philosophie au Sénégal, alors que je m'apprêtais à faire de l'économie à la suite d'études en sciences. Bachir m'a rencontré et m'a félicité, et m'a conseillé de poursuivre la voie philosophique plutôt que de faire de l'économie. Je ne l'ai jamais regretté !"
Il décrit Diagne comme "un pionnier africain qui impacte à l'international, dont l'influence sans frontières inspire aussi le continent et sa jeunesse par son parcours formidable et ses réflexions toujours si constructives".
À l'aube de ses 70 ans, Souleymane Bachir Diagne ne considère pas cette étape comme une fin mais comme une transition. "Je ferme la boucle du troisième chapitre de mon parcours philosophique, rempli d'émotions, et avec le sentiment du devoir accompli", a-t-il déclaré avec son sourire caractéristique.
Le philosophe garde une affection particulière pour ses années à Columbia : "J'ai passé de superbes années ici, des années heureuses. Des années décisives pour ma carrière, aussi, car les publications et les travaux que j'ai réalisés ici ont eu un impact sans commune mesure avec les précédents travaux que j'avais réalisés".
Loin de prendre sa retraite, Diagne a déjà planifié ses prochaines activités intellectuelles : "Je ne m'arrête pas ! Je ne vais pas avoir de journées vides, c'est certain. Je travaille sur trois ouvrages, et je suis invité à plusieurs séminaires dans les mois à venir, dont un à Cambridge. Je vais aussi pouvoir passer plus de temps à Dakar, ce qui est toujours un plaisir immense".
Selon RFI, cet hommage marque non seulement la fin d'un chapitre pour le philosophe sénégalais, mais souligne également l'importance de sa contribution aux études françaises et à la pensée philosophique contemporaine, enrichies par sa perspective africaine et son approche résolument interdisciplinaire.
UCAD, LES ÉTUDIANTS EN DROIT DISENT NON AU COUPLAGE DES SEMESTRES
Selon eux, ce système nuit à la qualité de l’apprentissage, provoque des échecs massifs et pousse certains à abandonner leurs études.
Des étudiants se sont réunis, hier, à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour dénoncer le couplage des semestres. Ce système est une source d’échec et d’abandon, selon eux.
Brandissant des morceaux rouges, des étudiants de la faculté des Sciences juridiques et politiques se sont rassemblés, hier, au sein de leur faculté pour exprimer leur ras-le-bol face au système de couplage des semestres. Ils dénoncent ce choix qu’ils jugent "injuste et responsable de nombreux échecs, voire d'abandons.
‘’Nous dénonçons ce système de couplage qui brise le rêve des étudiants. Ces derniers qui sont venus à l'université Cheikh Anta Diop avec le rêve de faire partie de ceux-là qui, dans un futur proche, vont donner les plus grandes idées de notre pays et permettre à notre cher Sénégal de se développer. Ces étudiants, aujourd'hui, sont victimes d'une injustice : le couplage des semestres", a soutenu le porte-parole du jour, Seydina Oumar Niang. Ces étudiants regrettent le fait qu'après trois ans d'études, ils ne puissent pas avoir une Licence, parce que le système de couplage ne leur permet pas de continuer leurs études. ‘’Imaginez cet étudiant qui, à cause du système de couplage, se retrouve dans une situation absurde. Par exemple, en deuxième année, le droit pénal et la procédure pénale - deux matières pourtant distinctes avec des travaux dirigés séparés - sont fusionnées en une seule note’’, a indiqué le porte-parole du jour. Parlant des conséquences, il ajoute : "Ces étudiants voient leurs notes gelées, comme si elles n’existaient pas sur la plateforme, et ils finissent par être recalés sans même comprendre la raison."
À la faculté des Sciences juridiques et politiques, il y a un département de sciences politiques où les apprenants en Licence 1, 2 et 3 font 24 matières. Avec le système de couplage, ils font deux semaines d'examens pour 24 matières. Selon Seydina Oumar Niang, le système de couplage profite à tout le monde, sauf à l'étudiant. "Il profite à l'administration, au ministère de l'Enseignement supérieur, à tout le monde, sauf au principal intéressé".
En ce qui concerne les raisons qui justifient cette décision de l’administration, Seydina Oumar Niang explique qu’elle traduit une volonté d’ajuster l’année universitaire. Mais cette méthode ne rassure pas les étudiants. "En quoi ajuster l'année universitaire doit rimer avec l'échec des étudiants ? En quoi cette décision est bénéfique pour les étudiants ?’’, s’est-il demandé.
Ainsi, ce groupe d’étudiants souhaite un "retour à la normale ". D’après eux, puisqu’il n'y a plus de problèmes majeurs à l'Ucad, il est possible, pour les autorités de répondre favorablement à leur requête. "Les cours peuvent se poursuivre normalement. Avec le système de couplage, non seulement les travaux dirigés ne sont pas bien faits, parce que le temps ne nous permet pas de le faire, mais les étudiants ne sont pas évalués sur la base de leur capacité de compréhension et d'assimilation, mais sur la base de leur mémorisation’’, a soutenu le porte-parole.
"Comment voulons-nous sortir le Sénégal de ce gouffre si, aujourd'hui, les étudiants ne sont pas capables d'avoir une très bonne compréhension de ce qu'ils apprennent dans les amphithéâtres ? Non, nous voulons des étudiants qui apprennent à réfléchir par eux-mêmes, qui apprennent à raisonner. Et le système de couplage ne permet pas cela, malheureusement", a poursuivi Oumar Niang.
Ce système de couplage que dénoncent aujourd’hui les étudiants a été accepté par l'ancien président de l'amicale de leur faculté "sans le consentement des étudiants", selon Seydina Oumar Niang.
DOUZE INVENTEURS SENEGALAIS ATTENDUS AU RENDEZ-VOUS DE GENEVE
La 50e édition du Salon international des inventions de Genève est prévue du 9 au 13 avril 2025. Le Sénégal y participera avec 12 inventeurs sélectionnés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri)
La 50e édition du Salon international des inventions de Genève est prévue du 9 au 13 avril 2025. Le Sénégal y participera avec 12 inventeurs sélectionnés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri). Objectif : placer le pays dans le cercle mondial de l’excellence.
Le Sénégal va prendre part à la 50e édition du Salon international des inventions de Genève (9 au 13 avril 2025). L’annonce a été faite avant-hier par le directeur général de la recherche et de l’innovation (Dgri), le Pr Hamidou Dathe. Il s’entretenait avec des journalistes du Soleil et de la Rts à Diamniadio. Pour cette édition, informe M. Dathe, le Sénégal, sous la houlette du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), sera représenté avec 12 inventeurs. Il a rappelé la Lettre de politique sectorielle du Mesri qui, dans le court terme, compte trois axes principaux. Il y a le développement de l’environnement, de la recherche et le développement du capital humain ; la valorisation des résultats de la recherche et la maîtrise de certaines technologies innovantes comme le spatial, l’intelligence artificielle et le nucléaire civil. Dans le court terme, a-t-il indiqué, le Sénégal compte être dans l’excellence mondiale.
Pour la valorisation des résultats de la recherche, note M. Dathe, il s’agit d’identifier ce que nous avons avec nos inventeurs et chercheurs dont les travaux n’ont pas été suffisamment valorisés. C’est ce qui, selon lui, justifie la décision du ministère de faire participer le Sénégal à ce salon. « Le ministre de l’Enseignement supérieur a décidé la participation du Sénégal au Salon international de Genève, l’un des plus grands au monde. Il nous avait instruits de faire un appel à manifestation d’intérêt. Un comité scientifique a été mis en place et a sélectionné 12 inventeurs qui vont présenter leurs travaux », a expliqué Hamidou Dathe. Selon lui, ces inventions sont en phase avec la Vision 2050. Les inventions portent sur l’agro-alimentaire, l’éducation, la santé et l’industrialisation durable. Le directeur général de la recherche et de l’innovation renseigne qu’il y a 4 inventions qui touchent le secteur de l’agroalimentaire.
Parmi ces inventions, on peut citer une machine pour la transformation du jus de « Ditakh ». Une autre invention concerne la vaccination en masse des poussins. Il y a également une machine batteuse et vanneuse d’arachide. Pour le secteur de l’éducation, a-t-il dit, il y a une invention sur la sécurité en milieu scolaire. L’autre porte sur l’enseignement de la chimie au collège. « Il s’agit d’un ensemble d’inventions sur des domaines prioritaires qui intéressent le Sénégal dans son développement en phase avec la Vision 2050 », a affirmé Pr Hamidou Dathe. Maguette Sylla et Dr Nafissatou Diop Ndiaye font partie des 12 inventeurs sélectionnés par le ministère. Ils le félicitent pour ce geste et l’opportunité offerte de participer à ce salon.
Pour Maguette Sylla, inventeur de l’application sur la sécurisation de l’espace scolaire, ce salon sera une occasion, pour lui, de vulgariser son invention, la positionner en vue de son développement. Nafissatou Diop Ndiaye, quant à elle, a mis au point la machine dépulpeuse et raffineuse de « ditakh ». À Genève, elle entend chercher des partenaires pour passer à l’étape de la diffusion à grande échelle de la machine. Fondé en 1972 par Jean-Luc Vincent, le Salon international des inventions de Genève est une manifestation annuelle consacrée aux inventions et à l’innovation. Près de 1.050 inventions, tous domaines confondus, en provenance de plus de 35 pays et régions du monde seront présentées au Salon.
par Amy Niang
AMADOU-MAHTAR M’BOW, HUMANISTE
À une époque où l’Afrique semble avoir perdu son initiative souveraine et sa vision géopolitique, où tous les acteurs majeurs, à l’exception de l’Afrique elle-même, semblent avoir un projet pour le continent, que sa mémoire nous guide
Amadou-Mahtar M’Bow est décédé à l’âge de 103 ans, laissant derrière lui un héritage défini par son désir d’un monde juste et équitable. On se souviendra de lui pour son engagement en faveur du savoir et du multilatéralisme et pour la diplomatie, à la fois condition de liberté et instrument nécessaire pour un avenir meilleur. D’abord ministre de l’Éducation du Sénégal, puis directeur général de l’Unesco, M’Bow a défendu des causes et créé des programmes pour le XXe siècle. Parmi ces causes figurent la nécessité de créer des liens humains par l’accès aux moyens d’information et aux technologies connexes, la corrélation entre l’universel et le patrimoine humain collectif, ainsi que la restitution à l’Afrique de son histoire et sa reconnaissance comme composante essentielle de la trajectoire humaine. Au-delà de tout cela, M’Bow avait un attachement indéfectible à une éthique humaniste de sollicitude, d’engagement, d’inclusion et de respect de l’autre.
Aujourd’hui, le terme « leadership visionnaire » est galvaudé. Pourtant, peu de personnalités du XXe siècle l’incarnent aussi pleinement qu’A.-M. M’Bow. Sa vie a suivi une trajectoire extraordinaire, portée par la prise de conscience précoce qu’il faisait partie de quelque chose de bien plus grand que lui-même. Il a grandi à une époque où l’idéalisme n’était pas cet objet de mépris qu’il est aujourd’hui.
Le monde sortait alors de deux guerres mondiales successives, déclenchées par ceux qui prétendaient détenir les clefs du salut de l’humanité. Dans le même temps, ces prétendus sauveurs asservissaient d’immenses populations coloniales, tout en se proclamant hérauts de la liberté. Les deux guerres mondiales ont révélé l’ironie de la prétention selon laquelle le monde abriterait des maîtres savants et des sujets ignorants. Afin de se défaire des dilemmes qui en découlaient, des individus, des peuples et des États, tant établis qu’émergents—en particulier ceux qui avaient longtemps exercé le pouvoir—se sont engagés en faveur d’un nouvel ordre mondial aspirant à l’universalité, à la justice et à l’équité.
Chez certains anciens « maîtres du monde », cet engagement affiché relevait souvent du cynisme, visant à préserver, sous de nouvelles formes, leur domination sur les autres. Mais pour des figures telles que M’Bow, ce nouveau monde offrait de nouvelles perspectives à défendre, protéger et faire prospérer. Sa mission de toute une vie fut de veiller à la reconnaissance, la préservation et l’épanouissement, sur la scène mondiale, des voix, des savoirs et des contributions des nations marginalisées et en développement. Cette quête reposait sur la conviction que le potentiel humain et la créativité sont universellement partagés, et qu’aucune nation ou groupe ne détient le monopole du savoir. Son éthique était profondément humaniste.
Une carrière prolifique
Beaucoup se demandent comment une personnalité comme M’Bow a émergé dans le contexte de l’Afrique coloniale et postcoloniale. D’où lui viennent son savoir encyclopédique, sa connaissance du monde et sa compréhension incisive des enjeux historiques ? M’Bow n’était pas seulement un érudit et un enseignant ; il était également un fonctionnaire, un ancien combattant et un pilote stagiaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a combattu en France et en Afrique du Nord et a servi dans l’Armée de l’air française, avec les Forces françaises libres.
M’Bow fut un acteur politique de premier plan, engagé dans les mouvements anticoloniaux et dans l’histoire postcoloniale du Sénégal. Il occupa plusieurs hautes fonctions au sein de l’État, dont à deux reprises le ministère de l’Éducation. De 1967 à 1971, il présida l’Association panafricaine d’archéologie, poursuivant ainsi son combat pour la valorisation du patrimoine et des savoirs africains. Fondateur de la prestigieuse Fédération des étudiants africains en France, fer de lance de la lutte contre le colonialisme, il incarna un engagement indéfectible en faveur de l’émancipation des peuples. Dernier pilier du triumvirat fondateur du Parti du Regroupement Africain (PRA), aux côtés de ses compagnons de toujours, Abdoulaye Ly et Assane Seck, il demeura inébranlable face aux tentatives d’instrumentalisation politique et à l’attrait du pouvoir.
Le dernier engagement public de M’Bow fut la présidence des Assises nationales du Sénégal ainsi que celle de la Commission de réforme des institutions sénégalaises. En 2008, à l’âge de 87 ans, il accepta de présider l’initiative du Front Siggil Sénégal. Pendant près d’un an, cette démarche rassembla les principaux partis d’opposition au gouvernement du président Abdoulaye Wade, ainsi que des dizaines d’organisations, de responsables politiques, de membres de la société civile et d’acteurs de bonne volonté venus de tous horizons à travers le pays. M’Bow disposait de l’autorité morale et de la sagesse indispensables pour mener à bien un processus délicat, destiné à formuler des propositions en vue d’un modèle de gouvernance alternatif et inclusif. Hélas, il ne vécut pas pour voir la réalisation de la Charte de consensus.
Les années Unesco (1953-1987) : remise en question de l’ordre mondial
Le mandat de M’Bow en tant que directeur général de l’Unesco (1974-1987) demeure l’un des plus transformateurs de l’histoire de l’organisation. Premier noir et africain à diriger une agence des Nations unies, il bouleversa l’ordre établi en contestant, au nom du Sud global, l’hégémonie eurocentrée dans les domaines du savoir et des échanges culturels. Son plaidoyer en faveur du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (NWICO) visait à contrer la domination des médias et des systèmes de communication occidentaux, œuvrant pour un flux d’informations plus équilibré à l’échelle mondiale. Cette initiative s’inscrivait dans un projet plus vaste de refonte des dynamiques de production des connaissances, affirmant la nécessité d’une diversité culturelle et d’une inclusion véritables.[1]
M’Bow a plaidé pour une réforme des systèmes éducatifs du monde entier, afin que les programmes reflètent la diversité de l’expérience humaine. Il fut un acteur majeur de la reconstruction et de la systématisation des histoires et des contributions culturelles africaines, œuvrant à leur affranchissement de la bibliothèque coloniale, du prisme anthropologique et des représentations racistes. Le projet Histoire générale de l’Afrique (HGA) illustre cette ambition : ses huit volumes restituent la richesse et la complexité du passé africain, rompant avec des siècles d’occultation et de distorsion. Dans les années 1960, 90 % de l’histoire enseignée dans les universités occidentales était, de manière disproportionnée, centrée sur cinq nations : la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie et les États-Unis tandis que l’histoire africaine était réduite à une annexe de récits des activites européennes en Afrique, exaltant les explorateurs, missionnaires et administrateurs coloniaux dans leur prétendue « mission civilisatrice ». Grâce au projet Histoire générale de l’Afrique, des trésors méconnus du génie créatif africain ont été mis en lumière : chefs-d’œuvre et artefacts témoignant de millénaires d’histoire florissante au sein d’États majeurs tels que Kush, Aksum, le Mali, Songhaï, le Grand Zimbabwe, le Royaume du Kongo, ainsi que dans d’autres formations politiques moins connues. M’Bow reconnaissait une vérité fondamentale : la connaissance est un levier d’émancipation.
Parmi les dernières volontés de M’Bow figurait la création d’une Fondation des savoirs endogènes. Tout au long de sa vie, il n’a cessé de plaider pour que les Africains et les peuples du Sud global se réapproprient leur histoire et s’appuient sur leurs propres récits pour façonner leur avenir. Ses idées et sa vision demeurent des principes fondamentaux qui guident le travail d’institutions telles que le CODESRIA, nourrissant leur engagement à la fois comme méthodologie et comme guide éthique.
La lutte pour l’équité
La vision d’Amadou-Mahtar M’Bow s’étend au-delà de la représentation culturelle pour s’inscrire dans une lutte plus large pour un accès équitable à la technologie et au savoir. Sa position sur le transfert de technologies était claire : il ne s’agissait pas d’aide ou d’assistance, mais d’accès équitable aux outils qui façonnent et transforment les sociétés. Il a très tôt reconnu que quiconque contrôlait la technologie contrôlait l’avenir et il a veillé à ce que les pays du Sud ne soient pas laissés pour compte dans cette course :
La technologie n’est ni le privilège de quelques nations ni un outil de domination. Elle doit être partagée équitablement, afin que tous les peuples puissent participer à la construction de leur avenir[2].
Il est important de noter que dans les années 1970, Henry Kissinger était occupé à commander des rapports visant à réduire la population africaine et à contrôler les ressources du continent. M’Bow a identifié les risques profonds d’une expansion technologique incontrôlée, son potentiel à saper les valeurs spirituelles et culturelles qui constituent le fondement des sociétés. Il se méfiait du monopole occidental sur la technologie et de son utilisation comme outil de renforcement des structures de pouvoir existantes. Son plaidoyer ne portait pas uniquement sur les connaissances techniques, mais également sur la garantie que la technologie servirait à améliorer la dignité humaine, plutôt qu’à l’éroder.
M’Bow estimait que l’histoire et les contributions des nations non occidentales, en particulier celles de l’Afrique, avaient été systématiquement reléguées à l’arrière-plan. Son plaidoyer en faveur du rapatriement des objets culturels spoliés durant la colonisation revêtait une portée révolutionnaire. Dans un discours historique prononcé en 1978, il affirmait que ces objets n’étaient pas uniquement des œuvres d’art ; mais constituaient des éléments essentiels de l’identité et de la conscience historique des nations auxquelles ils avaient été arrachés :
La restitution de biens culturels aux pays auxquels ils ont été confisqués ne se résume pas à la restitution d’objets matériels ; il s’agit de rendre l’histoire et l’identité à des peuples qui ont été privés de leur passé[3].
La pensée politique de M’Bow
Comment M’Bow appréhendait-il les défis auxquels l’Afrique fut confrontée à l’issue de la colonisation ? À l’instar de figures éminentes telles que Cheikh Anta Diop et Kwame Nkrumah, il nourrissait la conviction qu’au-delà de sa diversité, un lien essentiel unissait le continent, ancré dans une histoire et des aspirations communes.
Les traditions intellectuelles de l’Afrique sont riches et diverses, profondément enracinées dans les philosophies de l’interdépendance, de l’humanisme et de l’équilibre. Il ne s’agit pas simplement d’idées du passé, mais de cadres puissants pour relever les défis actuels du développement, de la gouvernance et de la paix[4].
Ces intellectuels ont compris que l’ère postcoloniale exigeait une redéfinition de l’identité africaine, fondée sur la valorisation de son histoire et de son patrimoine culturel, tout en déconstruisant les stéréotypes persistants hérités des récits coloniaux. Leur vision de l’Afrique reposait sur l’idée d’une unité dans la diversité, prônant une identité collective qui célèbre la richesse de ses cultures et traditions. M’Bow et Diop ont dénoncé les structures néocoloniales perpétuant l’asservissement du continent, insistant sur l’impératif d’autonomie, d’autosuffisance économique et d’émancipation éducative. Ils aspiraient à une Afrique souveraine, capable de réaffirmer sa place sur la scène mondiale, tout en cultivant un esprit de solidarité et de coopération entre ses nations dans la construction d’un avenir prospère affranchi de toute domination extérieure.
M’Bow a brisé un tabou majeur à une époque où les Africains, bien que formellement intégrés aux institutions et aux mécanismes de gouvernance multilatérale après les indépendances, évoluaient encore dans une temporalité décentrée. Dans l’espace impérial, la parole d’un Africain ne pouvait être perçue que comme subversive, toute idée de réciprocité étant d’emblée écartée. Sa critique, d’une grande acuité, a mis en lumière la persistance de la spoliation des ressources culturelles et matérielles de l’Afrique et du Sud global. Il a démontré que le colonialisme n’a pas seulement facilité l’extraction de la main-d’œuvre, mais aussi l’appropriation des richesses culturelles et immatérielles, consolidant ainsi les récits de supériorité civilisationnelle européenne et occidentale. Cette spoliation se manifeste encore aujourd’hui à travers les archives, les artefacts et le patrimoine culturel conservés dans les institutions culturelles et académiques européennes.
Peu de gens auront vécu une vie aussi longue, aussi exaltante et aussi marquante que celle de M’Bow, une existence jalonnée d’événements historiques majeurs. Il nourrissait une soif insatiable de savoir, alimentée par son immersion précoce dans les traditions intellectuelles soufies et par sa conviction que l’histoire africaine était un trésor à dévoiler. L’engagement de M’Bow à découvrir et à partager cette richesse de connaissances a profondément marqué ses contributions au monde, faisant de lui une figure emblématique dans le débat sur le patrimoine multidimensionnel africain.
Selon son gendre, Amadou Kane, l’un des derniers souhaits de M’Bow était que sa prière mortuaire ait lieu à la mosquée omarienne de Dakar, où il avait été baptisé en 1921. Si cela n’était pas possible, il voulait, au moins, que son corps passe par ce lieu. Le lien de M’Bow avec les traditions soufies était profond, enraciné dans son histoire familiale. Il était l’héritier intellectuel d’une riche tapisserie de pensée, tissée à travers les siècles et les continents, reliant l’Afrique au monde arabe, à l’Europe, à l’Asie et aux Amériques, nourrie par des influences allant de Cheikh Ahmed Tidjani à Omar Tal, d’Ibn Rushd à Montesquieu. Son éducation lui avait inculqué des valeurs profondément ancrées, façonnées par l’éducation et la culture.
La position de M’Bow était sans équivoque : la culture n’est ni un luxe ni un divertissement, et les Africains n’ont jamais existé en dehors du monde, ou dans un « monde extérieur » (Außenwelt, au sens schmittien du terme). Sa critique du cadre déséquilibré de l’accès à l’information et à la technologie et donc au savoir soulevait des questions plus profondes sur un universalisme fondé sur une hiérarchie des cultures et des civilisations. Il estimait que la capacité humaine à créer et à penser était répartie de manière égale, inistant sur l’importance d’un accès équitable pour tous. Pour M’Bow, la réalisation de l’idéal universel exigeait des échanges culturels, qui ne pouvaient être réalisés qu’en rééquilibrant l’accès au savoir et à l’information. Cependant, l’Afrique se voyait systématiquement privée de sa contribution légitime à cet effort collectif. Par conséquent, les acteurs africains saisissaient pleinement l’élan qui les incitait à remettre en question leurs conditions sociales et à repenser les bases de leur engagement avec l’Occident.
M’Bow a activement participé aux débats mondiaux sur la technologie, à l’Onu notamment sur le transfert de technologies. Il a plaidé pour le renforcement du travail et de la mission de la Cnuced, une organisation intergouvernementale dédiée à la défense des intérêts commerciaux du monde en développement. Il critiquait un système où le contrôle technologique était concentré entre les mains de quelques acteurs, leur permettant de concevoir et d'imposer une vision du monde commune à tous. Ses préoccupations, toujours d’actualité, touchaient des questions fondamentales: qui détient le pouvoir sur la technologie ? À quoi ressemblerait l’ordre mondial si l’Afrique en était exclue ?
L’idée selon laquelle la contribution d’intellectuels africains comme M’Bow a été marginalisée ou invisibilisée découle en grande partie de la manière dont nous avons souvent perçu la nature du savoir provenant d’Afrique. Le manque de reconnaissance de ces contributions témoigne d’un problème plus vaste de limitation des perspectives sur la pensée africaine. M’Bow a grandi et a été éduqué à la croisée de diverses cultures et traditions intellectuelles à l’aube d’un monde qui émergeait du contexte colonial. Son envergure intellectuelle démontre la créativité et l’adaptabilité avec lesquelles les Africains ont toujours répondu aux défis de leur temps. En somme, M’Bow incarne l'intellectuel dans sa forme la plus complète.
Avec le décès de M’Bow, nous perdons l’un des penseurs et acteurs politiques les plus influents du XXe siècle. Son immense curiosité intellectuelle, son esprit ambitieux et son profond humanisme se reflètent dans son œuvre prolifique.[5]
En intervenant dans les débats mondiaux à une époque où les voix africaines en étaient souvent exclues, des penseurs comme M’Bow ont affirmé un principe de parité intellectuelle. En effet, la simple présence de la pensée africaine dans le domaine public était considérée comme intrinsèquement subversive. L’engagement et l’intégrité inébranlables de M’Bow lui ont permis de remettre en question et de renverser des structures d’oppression bien ancrées, révélant des possibilités qui avaient longtemps été occultées.
En résumé, les contributions intellectuelles de M’Bow ont été profondément imprégnées par son identité à multiples facettes — sénégalais, africain, musulman et citoyen du monde. Son insatiable curiosité et sa résilience morale ont guidé son engagement dans la gouvernance mondiale et la politique africaine. Il est resté ferme dans ses principes, inflexible face aux défis. M’Bow était, en effet, l’arc qui demeura toujours droit.
A.-M. M’Bow était une légende vivante. Nous avons perdu une figure rassurante, une passerelle entre le XXe et le XXIe siècle. Cependant, alors qu’il rejoint le monde des ancêtres, nous sommes enrichis par son héritage de sagesse, de courage et de force morale. À une époque où l’Afrique semble avoir perdu son initiative souveraine et sa vision géopolitique, où tous les acteurs majeurs, à l’exception de l’Afrique elle-même, semblent avoir un projet pour le continent, que sa mémoire nous guide vers l’autodétermination, l’unité et un sens renouvelé de notre mission.
Notes
[1] Voir le rapport MacBride, connu sous le nom de « Plusieurs voix, un seul monde : vers un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication plus juste et plus efficace », commandé par l’Unesco. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000372754
[2] Discours sur la technologie et le développement global, 1982.
[3] A.-M. M’Bow, 1978, “A Plea For The Return Of An Irreplaceable Cultural Heritage To Those Who Created It: An Appeal par Mr. Amadou-Mahtar M'Bow, irector General of UNESCO”, The UNESCO Courier: a window open on the world, XXXI, 7, p. 4-5, illus.
– 1974, ‘Enquête préliminaire sur le village de Gaya, et les villages de Sénoudébou et Dembakané, 1955– 1956’, L’UNESCO et l’avenir. Paris : UNESCO.
– 1976, Le monde en devenir (réflexions sur le nouvel ordre économique international), Paris : UNESCO.
– 1977, L’UNESCO et la solidarité des nations—L’esprit de Nairobi. Paris :UNESCO.
– 1979, L’UNESCO et la solidarité des nations—De la concertation au consensus. Paris : UNESCO.
– 1981, L’UNESCO et la solidarité des nations—Entreprendre l’avenir. Paris : UNESCO.
– 1982, Le Temps des Peuples, Paris : Editions Laffont Paris.
– 1982, Aux Sources du Futur. Paris : UNESCO.
– 1984, Choisir L’Espoir, Paris : UNESCO.
– 1986, L’UNESCO: universalité et coopération internationale. Paris : UNESCO.
Amadou-Mahtar M’Bow passed away at the age of 103, leaving behind a legacy defined by his desire for a just and equitable world. He will be remembered for his commitments to knowledge and multilateralism, and to diplomacy as both a condition of freedom and a necessary instrument of a better future. First as Minister of Education in Senegal and then as Director-General of UNESCO, M’Bow championed causes and laid agendas for the twentieth century. These included the necessity for human connection through access to the means of information and related technologies; the relatability of the universal to the collective human heritage; and the restitution to Africa of its history and its recognition as an essential component of the human trajectory. Underneath it all, M’Bow had an unwavering attachment to a humanistic ethos of solicitousness, engagement, inclusion and respect for the other.
Today, the term ‘visionary leadership’ is often overused. However, few twentieth-century figures embody it as fully as A-M M’Bow. His life followed an extraordinary trajectory, shaped by an early understanding that he was part of something far greater than himself. He came of age in an era when idealism was not the object of scorn it often is today. The world had emerged from two successive world wars, instigated by those who professed to possess the means for human salvation. These so-called saviors were subjugating vast colonial populations, all while proclaiming themselves champions of freedom. The two world wars revealed the irony of the pretence that the world contained knowing masters and unknowing subjects. To extricate themselves from the associated dilemmas, individuals, peoples, and both established and emerging states—especially those who had long wielded power pledged themselves to a new world order: one that aspired to universality, justice, and equity.
For some former ‘masters of the world’, this professed commitment was often an exercise in cynicism, designed to maintain their ascendency over others in new guises. But for the likes of M’Bow, the new world offered new possibilities to be defended, protected and nurtured. His lifelong mission became to ensure that the voices, knowledge and contributions of marginalised and developing nations were recognised, preserved and allowed to flourish on the global stage. This was grounded in the belief that human potential and creativity are universally distributed and no single nation or group holds a monopoly on knowledge. His ethos was deeply humanistic.
A Prolific Career
Many wonder how a figure like M’Bow could emerge in the context of colonial and postcolonial Africa. What informed his encyclopedic knowledge, his worldliness and his incisive understanding of historical stakes? M’Bow was not only a scholar and teacher but also a civil servant, a war veteran and a trainee pilot. He fought in World War II in France and North Africa and served in the French air force, where he was involved with the Free French Forces.
M’Bow was a political actor who was active in anticolonial movements and in the postcolonial history of Senegal. He held several positions in Senegal, including serving twice as minister of education. He also served as President of the Pan-African Archaeological Association from 1967 to 1971. M’bow was the founder of the famous Federation of African Students in France, which was very active in the anticolonial struggle. M’Bow was the last standing pillar of the triumvirate that co-founded the PRA (Parti du regroupement africain), which included his lifelong companions Abdoulaye Ly and Assane Seck. He resisted political intoxication and cooptation and he did not succumb to the allure of power.
M’Bow’s last public engagement was to chair the Assises nationales du Senegal—Senegal’s national dialogue—as well as the Commission on the reform of Senegal’s institutions. In 2008, at the age of eighty-seven, he agreed to preside over the initiative led by the Siggil Senegal Front, which for nearly a year brought together the main parties in opposition to President Abdoulaye Wade’s government and dozens of various organisations across the whole country. M’Bow commanded the moral authority and the wisdom to mediate a strained process that was meant to generate propositions for an alternative and inclusive model of governance. He did not live to see the fulfillment of the Consensus Charter he managed to spearhead by bringing together politicians, civil society and people of good will from all walks of life.
The UNESCO Years (1953–1987): Challenging the Global Order
M’Bow’s tenure as Director-General of UNESCO (1974–1987) stands out as one of the most transformative in the organisation’s history. He was the first Black and African person to lead a United Nations agency, and during his time M’Bow shook the established order by challenging Eurocentric dominance in knowledge and cultural exchange on behalf of the Global South. His advocacy for the New World Information and Communication Order (NWICO) aimed to counter the dominance of Western media and communication systems and ensure a more equitable global flow of information. This initiative exemplified his broader effort to redefine global knowledge production, emphasising cultural diversity and inclusivity.[2]
M’Bow advocated for reform in educational systems worldwide, ensuring that curricula reflected the global diversity of human experience. He spearheaded efforts to reconstruct and systematise African histories and cultural contributions and to free them from the colonial library, the anthropological account and racist gaze. The General History of Africa (GHA) project is a testament to this mission—comprising eight volumes that reflect Africa’s rich and complex history. In the 1960s, 90 per cent of the history that was taught in Western universities was disproportionately centred on five countries—Britain, France, Germany, Italy and the United States. African history was reduced to accounts about European activities in Africa, the trials and triumphs of explorers, missionaries and colonial administrators in the ‘civilising mission’. The General History of Africa project helped uncover masterpieces and artifacts of creative genius that reflect millennia of rich history across significant polities such as Kush, Aksum, Mali, Songhai, Great Zimbabwe and the Kingdom of Kongo, as well as lesser-known political formations. M’Bow recognised a fundamental truth: knowledge is a means to emancipation.
His last will included the establishment of a Foundation of Endogenous Knowledges. Throughout his life, he tirelessly advocated for Africans and people of the Global South to reclaim and rely on their history and their own narratives. M’Bow’s insights and vision remain foundational principles guiding the work of institutions like CODESRIA, shaping both their methodology and ethical framework.
The Fight for Equity
Amadou-Mahtar M’Bow’s vision extended beyond cultural representation to a broader fight for equitable access to technology and knowledge. His stance on the transfer of technology was clear: it was not about aid or assistance but about equitable access to the tools that shape and transform societies. He recognised early on that whoever controlled technology controlled the future and he sought to ensure that the Global South was not left behind in this race:
Technology is not the privilege of a few nations, nor should it be a tool of domination. It must be shared equitably, so that all peoples can partake in the shaping of their futures.[3]
It is important to note that the 1970s was a time when Henry Kissinger was busy commissioning reports aimed at reducing African populations and controlling the continent’s resources. M’Bow identified the deeper risks posed by unchecked technological expansion—its potential to undermine the spiritual and cultural values that form the bedrock of societies. He was wary of Western monopoly over technology and its use as a tool to reinforce existing power structures. His advocacy was about not just technical knowledge but ensuring that technology could be used to enhance human dignity, rather than erode it.
M’Bow believed that the histories and contributions of non-Western nations, particularly Africa, had been systematically suppressed. His call for the repatriation of cultural artifacts looted during colonialism was groundbreaking. In a historic speech in 1978,[4] he argued that these objects were not just art but essential elements of identity and historical consciousness for the nations from which they were taken:
The restitution of cultural property to the countries from which it was taken is not simply a matter of restoring material objects; it is about returning history and identity to peoples who have been deprived of their past.
M’Bow’s Political Thought
How did M’Bow perceive the challenges that Africa faced in the wake of colonisation? What he shared in common with other prominent figures of the time, such as Cheikh Anta Diop and Kwame Nkrumah, was the belief that there was something fundamental that connected all of us in our diversity.
The intellectual traditions of Africa are rich and diverse, deeply rooted in the philosophies of interconnectedness, humanism and balance. These are not simply ideas from the past but powerful frameworks for addressing today’s challenges of development, governance and peace.[5]
These intellectuals understood that the postcolonial era necessitated a re-evaluation of African identity, that they emphasised the continent’s rich history and cultural heritage while rejecting the lingering stereotypes imposed by colonial narratives. Their vision for Africa encompassed the idea of unity amidst diversity, advocating for a collective identity that celebrated the myriad cultures and traditions of the continent. Both M’Bow and Diop critiqued the neocolonial structures that continued to impede Africa’s progress; they insisted on the need for autonomy, economic self-sufficiency and educational empowerment. They envisioned an Africa that could reclaim its agency, fostering a sense of solidarity and collaboration among its nations to build a prosperous future free from external domination.
M’Bow broke a significant taboo at a time when Africans still operated within a configuration of time that was devolved, despite having been ‘admitted’ into institutions and spaces of multilateral governance following independence. Across the imperial space, the utterance of an African could only be seen as subversive, as the very assumption of reciprocity itself was suspended. M’Bow’s critique was profound; he illuminated the ongoing continuities in the extraction of cultural and physical resources from Africa and the Global South. He argued that colonialism not only facilitated the extraction of labour but also enabled the appropriation of cultural and immaterial resources, thereby perpetuating narratives of European and Western civilisational superiority. This extraction is evident in the archives, artifacts and cultural heritage that remain withheld in European knowledge and cultural institutions.
Few have lived a life as long, as exhilarating and as impactful as M’bow’s, encompassing significant historical events. He possessed an insatiable thirst for knowledge, heightened by his early exposure to Sufi intellectual traditions and the belief that African history was a treasure trove waiting to be explored. M’Bow’s commitment to uncovering and sharing this wealth of knowledge shaped his profound contributions to the world, making him a pivotal figure in the discourse surrounding African multidimensional heritage.
According to his son-in-law, Amadou Kane, one of M’Bow’s last wishes was for his mortuary prayer to be held at the Umarian Mosque in Dakar, where he was baptised in 1921. If this was not possible, he wanted his body at least to be taken past it. M’Bow’s connection to Sufi traditions ran deep, rooted in his family history. He was the intellectual heir to a rich tapestry of thought, spanning centuries and continents, linking Africa to the Arab world, Europe, Asia and the Americas, with influences ranging from Cheikh Ahmed Tidjani to Umar Tal, from Ibn Rushd to Montesquieu. His upbringing instilled in him deeply held values, shaped by education and culture.
M’Bow’s stance was unequivocal: culture was neither a luxury nor mere entertainment and Africans had never existed outside of the world or in a ‘world-outside’ (Außenwelt, in the Schmittian sense). His critique of the imbalanced framework of access to information and technology—and thus to knowledge—raised deeper questions about a universalism predicated on a hierarchy of cultures and civilisations. He believed that the human ability to create and think is evenly distributed, hence the importance of equitable access for all. For M’Bow, the realisation of the universal ideal required cultural exchange, which could be achieved only by rebalancing access to knowledge and information. Yet Africa was being denied its rightful contribution to this endeavour. Consequently, African actors keenly understood the nature of the impetus driving them to challenge their social conditions by reshaping the terms of engagement with the West.
M’Bow engaged with the global discourse on technology, notably in UN debates on technology transfer. He was in support of strengthening the work and mission of UN Trade and Development (UNCTAD), an intergovernmental organisation dedicated to defending the trade interests of the developing world. He was critical of a system that concentrated technological control in the hands of a few and allowed them to engineer life and shape meaning for everybody. His concerns centred on questions that remain relevant today: Who controls technology? What would the world order look like if Africa were excluded?
The idea that the contribution of African intellectuals like M’Bow have been margnalised or invisibilised stems largely from how we have often thought about the nature of knowledge coming out of Africa. The lack of engagement with such contributions speaks to a broader issue of limiting perspectives on African thought. M’Bow grew up and was educated at the intersection of diverse cultures and intellectual traditions at the dawn of the world that was coming out of the colonial script. His intellectual breadth demonstrates the creativity and adaptability with which Africans have always responded to the challenges of their time. In short, M’Bow was an intellectual in the fullest sense of the word.
With the passing of M’Bow, we have lost one of the most influential thinkers and political actors of the twentieth century. His immense intellectual curiosity, aspirational spirit and deep humanism are reflected in his prolific body of work.[6]
By intervening in global debates at a time when African voices were often excluded, thinkers like M’Bow asserted a principle of intellectual parity. For the very presence of African thought in the public domain was seen as inherently disruptive. M’Bow’s unwavering commitment and integrity allowed him to challenge and reverse entrenched structures of oppression, revealing possibilities that had long been obscured.
In summary, M’Bow’s intellectual contributions were profoundly shaped by his multilayered identity—as a Senegalese, an African, a Muslim and a global citizen. His insatiable curiosity and moral resilience guided his involvement in global governance and African politics. He stood firm in his principles, unyielding in the face of challenges. M’Bow was, indeed, the bow that was never bent.
A-M M’Bow was a living legend. We have lost a reassuring figure who bridged the twentieth and twenty-first centuries. Yet, as he transitions to the realm of ancestorhood, we are enriched by his legacy of wisdom, courage and moral fortitude. At a time when Africa seems to have lost sovereign initiative and geopolitical vision, when every major actor but Africa itself seems to have a vision for the continent, may his memory guide us back to self-determination, unity and a renewed sense of purpose.
Notes
[1] First published on March 24, 2025 in the CODESRIA Bulletin (CODESRIA Bulletin, Nos 5&6, 2024 , pp.27-30)
[2] See the MacBride Report, a popular name for ‘Many Voices, One World: Towards a New More Just and More Efficient World Information and Communication Order’,commissioned by UNESCO. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000372754
[3] Speech on Technology and Global Development, 1982.
– 1974, ‘Enquête préliminaire sur le village de Gaya, et les villages de Sénoudébou et Dembakané, 1955– 1956’, L’UNESCO et l’avenir. Paris : UNESCO.
– 1976, Le monde en devenir (réflexions sur le nouvel ordre économique international), Paris : UNESCO.
– 1977, L’UNESCO et la solidarité des nations—L’esprit de Nairobi. Paris :UNESCO.
– 1979, L’UNESCO et la solidarité des nations—De la concertation au consensus. Paris : UNESCO.
– 1981, L’UNESCO et la solidarité des nations—Entreprendre l’avenir. Paris : UNESCO.
– 1982, Le Temps des Peuples, Paris : Editions Laffont Paris.
– 1982, Aux Sources du Futur. Paris : UNESCO.
– 1984, Choisir L’Espoir, Paris : UNESCO.
– 1986, L’UNESCO: universalité et coopération internationale. Paris : UNESCO.