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26 novembre 2024
Éducation
PLAIDOYER POUR UNE ADAPTATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF SÉNÉGALAIS AUX EXIGENCES MONDIALES
À l'ouverture d'un colloque international à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le directeur de l’UFR Sciences de l’éducation et des sports a appelé à intégrer davantage les outils numériques et l’IA pour mieux préparer les jeunes générations.
Saint-Louis, 5 nov (APS) – Le directeur de l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Assane Diakhaté, a plaidé, mardi, pour une meilleure adaptation du système d’enseignement sénégalais aux “exigences du monde” qui, de plus en plus, font appellent, entre autres, à la formation à distance et à l’intelligence artificielle.
“Nos pratiques doivent être adaptées à un monde beaucoup plus exigeant avec le développement des outils numériques, la formation à distance, l’intelligence artificielle, nous devrons repenser notre pratique en éducation et formation”, a-t-il déclaré.
Le professeur Diakhaté s’entretenait avec des journalistes, en marge de l’ouverture d’un colloque international de quatre jours portant sur le développement de la recherche pour le développement.
Ce colloque, à s a deuxième édition, est initié par l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports (UFR-SEFS) de l’UGB.
Il regroupe tous les deux ans des chercheurs d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, sur le thème “De la petite enfance à l’âge adulte : transformer les pratiques en éducation”.
“Quand vous voyez les exigences du développement, les difficultés que rencontrent les acteurs de l’éducation, que ce soient les enseignants, les parents ou les enfants, les infrastructures, vous vous rendez compte que le soubassement, c’est l’éducation”, a-t-il déclaré.
Assane Diakhaté considère qu’il faut agir pour relever le capital humain, qui, dit-il, “est très bas, se situant à 0,4 au Sénégal”. Il “doit monter à 0,6 par les effets conjugués des enseignants chercheurs”, a-t-il expliqué.
La petite enfance est le point sur lequel “il faut le plus agir”, “si nous voulons redresser le développement du capital humain. Il faudra stimuler l’enfant sur le plan cognitif”, a-t-il préconisé.
Il note que des recherches en psychologie cognitive “ont montré que 80 pour cent du développement du cerveau se passent dans les mille premiers jours”, d’où selon lui la nécessité de stipuler l’enfant dès ses premières années.
“Si nous n’avons pas des pratiques qui permettent de stimuler sur le plan cognitif les enfants, nous serons en retard”, a ajouté le directeur de l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports de l’université Gaston Berger.
La réflexion engagée par cette UFR porte sur les voies et moyens d’arriver à un système éducatif dans lequel “les bacheliers auront entre 13 et 14 ans au lieu de 20 ans”, a indiqué son directeur.
Selon le professeur Omar Sougou, le président de son comité d’organisation, ce colloque s’inscrit “dans une dynamique de multidisciplinarité”.
Il se veut une plateforme d’échanges pour les professionnels de l’éducation, a-t-il dit.
Au total, 120 communications sont au programme de cette rencontre de quatre jours qui enregistre la participation de chercheurs de quinze nationalités différentes.
Ces communications portent sur des thèmes relatifs à différents domaines des sciences de l’éducation, indique-t-on.
LE LYNAQE OUVRE SES PORTES À SÉDHIOU ET IMPOSE UN MODÈLE ÉDUCATIF STRICT
Inspiré du modèle militaire de Saint-Louis, ce lycée vise à promouvoir l’équité et l’intégration avec un encadrement mixte, combinant personnel civil et militaire
Dans une interview accordée à RTS Sédhiou, le commandant du Lycée Armée-Nation pour la Qualité et l’Équité (LYNAQE) de Sédhiou, le colonel Cheikh el Walid Mbodj, a annoncé que « tout est prêt pour démarrer les enseignements aujourd’hui, bien que le processus ne soit pas encore à 100 %, notamment en raison de la délicatesse de l’opération de ramassage des élèves. »
Il précise : « L’idée est de le faire de manière progressive. » Ainsi, les élèves des académies de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou ont commencé à arriver dès dimanche, et le reste des effectifs est attendu d’ici mercredi.
Le colonel Mbodj indique également que des professeurs sont prêts à prendre en charge les classes de 6ème, de 5ème et de seconde. Concernant le modèle organisationnel de l’établissement, il révèle : « C’est un colonel qui sera à la tête de l’école. »
Cette structure s’inspire du modèle du prytanée militaire de Saint-Louis, tel que souhaité par le ministre Moustapha Mamba Guirassy, qui avait sollicité l’appui du ministère des Forces armées pour établir un modèle adapté. Une commission a ainsi été mise en place pour réfléchir et proposer une organisation similaire.
« Nous avons proposé un modèle proche du prytanée militaire, où le commandement est assuré par un colonel assisté d’un commandant. L’intendant est également un militaire, tandis que le directeur des études et le surveillant général sont des civils. Tout le personnel enseignant est civil », précise le colonel Mbodj.
En ce qui concerne l’internat, l’encadrement est assuré par des militaires, avec un surveillant général militaire. Pour l’encadrement des filles, des femmes gendarmes en activité ont été désignées comme cheffes de quartiers.
Abordant la question de l’utilisation des téléphones portables par les élèves, le colonel Mbodj souligne les différences entre les règlements de l’éducation nationale et ceux de l’armée. « Contrairement à l’éducation nationale où les règlements sont communautaires, dans l’armée, vous arrivez et vous soumettez au règlement existant. » Il précise que « les téléphones portables ne seront pas autorisés pendant la semaine. Les élèves ne pourront les utiliser que le week-end. »
Concernant les objectifs du LYNAQE, le colonel Mbodj rappelle qu’il s’agit d’un lycée dédié à l’équité et à l’intégration, où le processus de sélection des élèves a pris en compte ces valeurs.
L’établissement accueille actuellement 480 élèves répartis en deux classes de 6ème, deux classes de 5ème et deux classes de seconde. En raison de retards infrastructurels, les élèves de Kaffrine ont été provisoirement regroupés à Sédhiou, selon une décision du ministère de l’Éducation nationale.
SÉVERINE AWENENGO DALBERTO CONTRAINTE DE SE JUSTIFIER
Face à la tempête politique qui secoue le Sénégal autour de son livre sur la Casamance, la chercheuse réplique. Elle retrace vingt années de recherches méticuleuses, depuis ses premiers pas dans la région en 1996 jusqu'à la publication de son ouvrage
(SenePlus) - Face à l'interdiction annoncée de son ouvrage au Sénégal et aux vives critiques dont elle fait l'objet, l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto sort à nouveau de son silence pour défendre la nature scientifique de son travail sur la Casamance.
L'universitaire, directrice de recherche au CNRS, a tenu à clarifier la genèse et la nature de son livre "L'Idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", qui cristallise les tensions politiques à quelques jours des élections législatives du 1è novembre.
"Mon livre porte sur l'histoire de l'idée de l'autonomie, c'est un livre universitaire qui ne comporte absolument aucune position politique", explique la chercheuse, dont l'intérêt pour la région remonte à 1996, lors d'un premier séjour qui l'a profondément marquée, notamment après l'attaque de Mandina Mancagne dont elle fut témoin.
Son parcours académique témoigne d'un engagement scientifique de longue date. "J'ai effectué cinq séjours d'environ six mois de recherche en Casamance et à Dakar", précise l'historienne, qui a soutenu sa thèse en 2005 "avec les félicitations du jury à l'unanimité". Ses travaux se sont ensuite diversifiés, couvrant divers aspects de l'histoire sénégalaise, des premiers Sicaps à Dakar au mouvement Y'en a marre.
Face aux accusations d'ingérence dans les affaires sénégalaises, la chercheuse souligne la rigueur méthodologique de son travail : "Un livre universitaire d'histoire ne s'écrit pas en trois semaines ou même un an : c'est des années de recherches et d'écriture". Elle insiste sur la nécessité de "pouvoir nommer son sujet de recherche" pour expliquer le titre de son ouvrage.
La controverse a pris une nouvelle ampleur politique après que le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors d'un meeting à Ziguinchor vendredi, a vivement critiqué l'ouvrage. Il a notamment déclaré que le livre "ne sera pas commercialisé au Sénégal", y voyant "un projet de déstabilisation".
Les éditions Karthala ont déploré "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique par des personnes qui n'ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu". Cette position est reprise par l'autrice qui affirme que tous ceux qui ont lu son livre "l'ont trouvé bien documenté, nuancé et qu'il apportait beaucoup à la connaissance de l'histoire du Sénégal".
Cette polémique s'inscrit dans un contexte politique tendu, alors que l'Alliance pour la République, ancien parti au pouvoir, a également dénoncé un ouvrage jugé "dangereux" pour l'unité nationale. Le débat illustre la sensibilité persistante de la question casamançaise dans le pays.
LE NEW YORK TIMES RÉVEILLE LA MÉMOIRE DE MARIAMA BÂ
Le quotidien new-yorkais fait revivre le destin exceptionnel de cette romancière sénégalaise. De l'École Normale de Rufisque aux plus hautes distinctions littéraires, elle a tracé un chemin d'émancipation pour des générations de femmes
(SenePlus) - Dans un portrait saisissant consacré à Mariama Bâ, le New York Times (NYT) révèle le parcours exceptionnel d'une femme qui a marqué la littérature africaine et le combat pour les droits des femmes au Sénégal post-colonial.
Née le 17 avril 1929 à Dakar, Mariama Bâ grandit dans un contexte où, comme le souligne le NYT, les opportunités pour les filles étaient rares sous le régime colonial français. Élevée par sa grand-mère dans une famille musulmane Lebu après la mort précoce de sa mère, elle bénéficie du soutien crucial de son père, Amadou Bâ, fondateur du Mouvement Autonomiste Africain.
"Vous avez un don", lui dit sa directrice d'école, rapporte le quotidien américain. À 14 ans, ses résultats exceptionnels la distinguent de ses camarades destinées à devenir secrétaires. "Tout le monde sauf vous. Vous êtes intelligente", lui déclare Berthe Maubert, sa directrice, l'orientant vers l'École Normale de Rufisque.
Son premier roman, "Une Si Longue Lettre", publié en 1979, remporte le premier prix Noma pour l'édition en Afrique. Selon le New York Times, ce livre figure parmi les 100 meilleurs ouvrages sur l'Afrique du XXe siècle selon la Columbia University Libraries. "Mon cœur se réjouit chaque fois qu'une femme émerge de l'ombre", écrit-elle dans ce roman devenu un classique.
"Nous devons donner, dans la littérature africaine, aux femmes noires une dimension à la mesure de leur engagement, aux côtés des hommes, dans les batailles pour la libération", déclare-t-elle devant l'Assemblée nationale du Sénégal en 1979, comme le rapporte le Times.
Décédée prématurément d'un cancer du poumon le 17 août 1981 à l'âge de 52 ans, Mariama Bâ laisse un héritage considérable. Le journal américain souligne qu'elle a fondé le Cercle Fémina, une organisation féministe, et qu'une école porte son nom sur l'île de Gorée depuis 1977, un hommage du président Léopold Sédar Senghor.
Son œuvre, notamment "Une Si Longue Lettre", continue d'être largement étudiée dans les écoles d'Afrique de l'Ouest. Comme le rappelle le New York Times, citant la journaliste Kidi Bebey dans Le Monde en 2021, son roman "questionne la condition féminine : les codes régissant les relations avec les hommes, l'importance des castes et, surtout, la polygamie."
À travers ses écrits et son engagement, Mariama Bâ a incarné la voix d'une génération qui se découvrait dans une nation nouvellement indépendante, laissant une empreinte indélébile dans la lutte pour l'égalité des sexes au Sénégal et au-delà.
L'ÉCOLE POUR TOUS RESTE UN MIRAGE
Un bond historique dans la scolarisation mondiale ne suffit pas à masquer les inégalités persistantes. Alors que seuls 3% des enfants des pays riches sont privés d'école, ce chiffre grimpe à 33% dans les nations les plus pauvres
(SenePlus) - L'UNESCO vient de publier jeudi son rapport annuel sur l'éducation mondiale, présenté à Fortaleza au Brésil, dressant un bilan en demi-teinte de la scolarisation dans le monde.
D'après les informations rapportées par l'AFP, le nombre d'enfants scolarisés a atteint un niveau historique avec une augmentation spectaculaire de 110 millions d'élèves entre 2015 et 2023, portant le total à 1,412 milliards d'écoliers.
Les taux d'achèvement des études montrent également une progression encourageante. Au niveau primaire, ils sont passés de 85% à 88%, tandis que le secondaire enregistre une hausse de 53% à 59%, représentant 40 millions de diplômés supplémentaires en huit ans.
Cependant, rapporte l'agence de presse, ces avancées sont assombries par un chiffre préoccupant : 251 millions d'enfants demeurent privés d'éducation, une diminution quasi insignifiante de 1% depuis 2015.
Les inégalités entre pays riches et pauvres restent criantes, souligne l'AFP. Dans les nations les plus défavorisées, un tiers des enfants et adolescents n'a pas accès à l'école, contre seulement 3% dans les pays les plus prospères.
L'AFP met en lumière des situations particulièrement alarmantes dans certains pays. En Afghanistan, où les normes sociales et la pauvreté aggravent l'exclusion scolaire, au moins 1,4 million d'adolescentes sont privées d'enseignement secondaire depuis le retour des talibans en 2021. Le Niger fait également partie des pays les plus touchés par ce phénomène.
Ce rapport, précise l'AFP, a été dévoilé lors de la réunion mondiale de l'UNESCO sur l'éducation, organisée dans le cadre de la présidence brésilienne du G20. L'objectif affiché est de "promouvoir le dialogue multilatéral" en réaffirmant le rôle de l'éducation comme "facteur d'égalité sociale et moteur du développement durable".
ACHILLE MBEMBÉ SALUE L'EXCEPTION SÉNÉGALAISE
Pour le directeur de la Fondation de l'innovation pour la démocratie, ce pays représente bien plus qu'un simple laboratoire politique : il incarne une "cité ouverte pour l'intelligence africaine". Un statut unique qui s'accompagne de nouveaux défis
(SenePlus) - Le philosophe et historien camerounais Achille Mbembé a livré une analyse approfondie de la démocratie sénégalaise lors de la signature ce jeudi 31 octobre, d'une convention entre l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et la Fondation de l'innovation pour la démocratie, dont il est le directeur.
"Le Sénégal a été et reste une cité ouverte pour l'intelligence africaine", a déclaré Mbembé, soulignant la singularité démocratique du pays. Pour l'intellectuel, l'histoire démocratique sénégalaise, enracinée "bien avant les indépendances", s'inscrit dans une trajectoire unique qui fait du pays un "exemple symbolique" dans le débat politique africain.
Le récent changement à la tête de l'État sénégalais renforce selon lui cette position particulière. Toutefois, Mbembé insiste sur la nécessité de "traduire cette promesse dans des actes, des institutions et toute une série de réformes qui permettront d'aller de l'avant".
L'universitaire identifie deux priorités majeures pour l'avenir démocratique du pays : l'inclusion des femmes et des jeunes, qu'il qualifie de "catégories subordonnées de nos sociétés". "Une partie de notre avenir dépend effectivement de la libération de ces deux catégories et de l'exploitation des potentialités immenses et riches dont elles sont déposées", affirme-t-il.
Cette vision s'inscrit dans un projet plus large porté par sa Fondation, qui vise à développer un enseignement de haut niveau sur la démocratie en Afrique. "L'enseignement, l'apprentissage et la formation sont des leviers importants de réinvention de la démocratie en Afrique", soutient Mbembé, déplorant le manque actuel de "formations intégrant la construction de savoir-faire et savoir-être démocratiques" dans les institutions africaines.
Le programme, actuellement en phase pilote, implique quatre universités dont l'Ucad. Il ambitionne de créer une "communauté continentale d'enseignants chercheurs" capable de développer une pensée endogène sur la démocratie africaine, contrant ainsi l'idée qu'elle serait "un pur objet d'importation, extérieur à l'histoire africaine".
L'INSPECTEUR D’ACADEMIE ELABORE UN NOUVEL OUVRAGE DIDACTIQUE
L'Inspecteur académique de Kaolack a mis en contribution un nouvel ouvrage didactique dans le système éducatif sénégalais. Cet ouvrage a été d'ailleurs présenté au public devant de nombreux techniciens de l'éducation venus apprécier ou connaître la pertinence de cet important ouvrage. Son auteur Siaka Goudiaby l'a ainsi qualifié comme un instrument pour accompagner les efforts de l'État dans ce domaine précis.
Face à la problématique de l'enseignement des mathématiques et matières scientifiques, ce livre est aussi venu pour aider à renverser la tendance. C'est ainsi qu'il s'est agi de faire l'état des lieux de l'enseignement des disciplines scientifiques, la pratique pédagogique, les contraintes, les difficultés et les innovations intervenues entre temps. Il émane cependant d'une réflexion personnelle de recherche et documentation et constitue pour autant une production murie pendant plus d'une dizaine d'années.
Pour son auteur, l'ouvrage découle d'une expérience propre en tant que praticien, mais également en tant qu’acteur qui a traversé d'un bout à l'autre le système éducatif sénégalais. Derrière toutes les considérations déjà énumérés, le prétexte d'une telle réflexion s'inscrit dans une solide dynamique de booster le système d'éducation et au mieux l'enseignement des mathématiques et matières scientifiques dans le pays. Depuis longtemps, tout le monde reconnaît et regrette que l'enseignement des matières scientifiques soit une problématique au Sénégal qui affecte sensiblement ces disciplines, il faut alors se retourner vers de nouvelles pistes plus étincelantes pour offrir à la science de manière générale une place confortable dans le système d'éducation et de formation.
Par rapport aux ressources humaines, le terrain s'est toujours appauvri. Le déficit en professeurs est encore minime. A chaque fois que la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et la formation lance un appel à la candidature, peu d'enseignants répondent à la demande. Car la plupart d'entre eux préfèrent aller ailleurs où ils sont mieux pris en charge que d'intégrer le corps enseignant.
Après les assises nationales sur l'éducation et la formation de 2014 où l'État décidait d'orienter le système éducatif vers les matières scientifiques et celles de 2015 à l'issue desquelles il était retenu la construction de 20 nouveaux blocs scientifiques et technologiques (BST) en dehors des huit (8) qui existaient déjà, les carottes n'ont pas été cuites jusque-là. Et l'auteur du livre en déduit qu'il faut aujourd'hui passer à la généralisation des BST et des lycées techniques dans le pays. Concernant cependant son œuvre, il prétend la partager avec son ministère de tutelle, les partenaires techniques et l'ensemble des acteurs œuvrant de près ou de loin sur le processus d'amélioration du système éducatif au Sénégal et la promotion des matières scientifiques dans l'éducation en particulier.
L’INTÉGRATION DE L’IA DANS LES ENSEIGNEMENTS NÉCESSITE DES PRÉALABLES
L’IA “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a déclaré la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements apprentissages doit aller avec la production de données reflétant les contextes des pays africains, ont soutenu des experts.
Ils participaient, mardi à Dakar, à la session de clôture d’un séminaire régional pour l’Afrique francophone et lusophone portant sur les compétences numériques et en IA pour les enseignants et les élèves.
Selon les différents intervenants, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements nécessite également des infrastructures adéquates et des “stratégies inclusives” pour qu’aucun élève ne soit laissé en rade.
L’intelligence artificielle est désormais “présente dans tous les sujets relatifs à l’éducation, mais la question c’est de savoir comment l’intégrer dans les enseignements et avec quelles limites”, a souligné la directrice de l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), Mona Laroussi.
“J’ai fait ma thèse en 2001 sur l’intelligence artificielle, et tout le monde me disait à l’époque que c’était utopique, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui”, a-t-elle fait observer.
L’IA “s’appuie sur des données existantes sur Internet alors que nos données ne sont pas sur Internet. Si on veut que l’intelligence artificielle réponde un tant soit peu à notre contexte, il faut que notre présence soit plus importante, il faut que notre culture soit sur Internet pour que l’IA nous représente”, a dit la directrice de l’IFEF.
“Investissons sur nos connaissances, nos talents, nos données et nos infrastructures”, a-t-elle lancé aux participants à ce séminaire régional, venus de 25 pays d’Afrique.
L’IFEF, a-t-elle révélé, travaille sur des modules d’apprentissage pour les maîtres et les directeurs, pour “une démystification de l’IA”.
Selon le directeur du Bureau régional multisectoriel de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest, Dimitri Sanga, l’Afrique ne peut pas continuer à rester en marge de sujets tels que les compétences numériques et l’IA dans les systèmes éducatifs.
“Ce qui était considéré hier comme un luxe ou une façon d’assurer la continuité pédagogique, parce qu’il y avait une épidémie, est devenu une nécessité, un impératif qui doit faire partie de tous les efforts que nous faisons pour améliorer nos systèmes éducatifs”, a-t-il déclaré.
Le travail “commencé à Dakar par ce séminaire régional devrait être continué par la mise en réseau pour des systèmes éducatifs prêts à intégrer les TIC et l’intelligence artificielle dans l’éducation”, a recommandé Dimitri Sanga.
L’intelligence artificielle “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a relevé pour sa part la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, venue présider la cérémonie de clôture.
Il s’agit d’aller vers des partenariats garantissant l’intégration réussie de l’IA dans l’éducation, a dit Khady Diop Mbodji.
L’intelligence artificielle, “si elle n’est pas gérée avec prudence, pourrait exacerber encore les inégalités dans la société surtout entre apprenants”, note-t-elle
Aussi a-t-elle appelé à une collaboration entre pays africains pour “construire un avenir plus juste où chaque élève, quel que soit son milieu, pourra bénéficier des opportunités offertes par cette technologie”.
“Il est de notre responsabilité de garantir que cette technologie soit utilisée de manière éthique et inclusive”, a ajouté la représentante du ministre de l’Education nationale, en présence de partenaires et d’experts de l’intelligence artificielle.
Khady Diop a par ailleurs invité les participants à travailler ensemble à l’élaboration de “stratégies inclusives qui intègrent les compétences numériques et l’intelligence artificielle dans les systèmes éducatifs”.
“Ensemble, nous avons la capacité de transformer l’éducation dans nos pays et de préparer nos jeunes pour un monde de plus en plus tourné vers le numérique”, a indiqué la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
Cette idée a été déjà évoquée à l’ouverture de cette rencontre, à travers une table ronde au cours de laquelle les ministres de l’Education du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée-Bissau ont souligné l’importance des compétences numériques dans la promotion de l’équité au sein des systèmes éducatifs.
Les participants ont exploré, pendant deux jours, les enjeux de l’intelligence artificielle dans les enseignements. Ils sont notamment revenus sur “le besoin urgent de repenser le rôle de l’enseignant et les méthodes d’enseignement à l’ère du numérique”.
LA COURSE AU RECTORAT DE L’UCAD EST LANCÉE
Le ministère de l'Enseignement supérieur vient de lancer l'appel à candidatures pour le poste, avec une date limite fixée au 29 novembre. Les candidats devront être professeurs titulaires des Universités et inscrits sur la liste d'aptitude du CAMES
L’appel à candidatures pour le poste de recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est lancé. L’annonce est du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
« En application des décrets n°2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du Recteur dans les universités publiques et n°2021- 1500 du 16 novembre 2021 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, il est lancé un appel à candidatures en vue de la nomination du Recteur de l'UCAD », informe un communiqué dont nous avons reçu copie hier, mardi 29 octobre.
Selon le document, la date limite de dépôts des dossiers de candidatures est fixée au vendredi 29 novembre 2024 à 17 heures. « Le candidat au poste de Recteur doit être de nationalité sénégalaise; un professeur titulaire des Universités, inscrit sur la liste d'aptitude aux fonctions de professeur titulaire du CAMES; doté de capacités managériales et avoir une expérience de gestion et d'administration d'établissements de formation », précise le communiqué.
Pour rappel, Aminata Niang Diène, professeur titulaire et vice-recteur de l’UCAD, a été nommée Recteur par intérim le 10 septembre dernier, en Conseil des ministres. Cette décision fait suite aux revendications du Syndicat unitaire et démocratique de enseignants du Sénégal / Enseignement supérieur et recherche (SUDES/ESR), qui avait dénoncé la prolongation jugée « illégale » du mandat de l’ancien Recteur Pr Ahmadou Aly Mbaye, depuis le 22 juillet 2024. Le SUDES/ESR ne cessait d’appeler à la nomination d’un nouveau Recteur conformément aux textes en vigueur.
LE CRI DE DETRESSE DU SAES
Les difficultés à l'université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) préoccupent la coordination du syndicat autonome de l'enseignement supérieur section Ussein.
Les difficultés à l'université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) préoccupent la coordination du syndicat autonome de l'enseignement supérieur section Ussein. Les syndicalistes alertent sur le manque d’infrastructures dans les universités, qui risque de compromettre la reprise des activités pédagogiques du mois d'octobre 2024.
La situation alarmante des infrastructures à l'Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) compromet la reprise des activités pédagogiques du mois d'octobre 2024. L’alerte est de la coordination du syndicat autonome de l'Enseignement Supérieur section Ussein. Il souligne en effet que depuis février 2019, date du démarrage des activités pédagogiques, l'USSEIN travaille dans des locaux prêtés dans ses trois campus pédagogiques (Kaolack, Fatick et Kaffrine). «Ces locaux sont composés d'anciens bâtiments administratifs ou scolaires, de salles ou d'amphithéâtres attribués en temps partiel par l'administration ou les structures scolaires de ces différentes villes qui abritent les campus», regrettent les syndicalistes. Ils précisent aussi que le taux de massification très élevée qui fait passer son effectif initial de démarrage de 1 500 étudiants à un effectif actuel de plus de 7 000 étudiants en l'espace de six ans est injustifiable pour une université thématique, d'excellence avec des formations professionnalisantes. «Au démarrage de chaque année académique, le personnel enseignant et de recherche se bat corps et âmes pour dérouler les enseignements dans des conditions difficiles avec des locaux aléatoires, éparpillés dans les villes et parfois délabrés menaçant même ruine dans certains cas. Cette résilience du personnel enseignant semble endormir les autorités qui n'ont jamais respecté leur engagement pour délivrer les infrastructures en construction à date échue», indiquent les membres du Saes Ussein.
Ils rappellent d’ailleurs, que les dernières promesses en date remontent à la visite du ministre, Dr Abdourahmane Diouf au mois de mai 2024. Il avait évoqué la livraison probable des nouveaux locaux de l'USSEIN au mois d'octobre de la même année avec un peu d'effort et d'accompagnement de toutes les parties concernées. «Nous tenons à informer l'opinion publique nationale que la situation actuelle des locaux d'emprunt de l'USSEIN certifiée par la conclusion des visites de diagnostic effectuées par les services assermentés de l'Etat et les responsables syndicaux des différents campus ne présage pas une possibilité de reprise dans un court délai», ajoutent les syndicalistes. Ils soutiennent aussi que le décor de la situation des locaux est caractérisé par des bâtiments très délabrés qui menacent même ruine à Fatick, des bâtiments qui sont envahis par les eaux et les mauvaises herbes à Kaolack, des bâtiments qui sont réquisitionnés par l'administration publique à Kaffrine. «La coordination SAES-USSEIN, par cette présente, vient alerter et demander aux autorités la prise en charge immédiate et sans délai de cette question préoccupante pour trouver des alternatives permettant de sauver la reprise des activités pédagogiques à l'USSEIN, soit par l'accélération et la livraison des nouveaux locaux dans les meilleurs délais en faisant une discrimination positive, soit par la réquisition de nouveaux bâtiments publics administratifs et scolaires dans les différentes villes abritant les différents campus. La coordination SAES-USSEIN se réserve le droit de réagir spontanément si des réponses satisfaisantes ne sont pas apportées», menace le Saes section Ussein.