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22 novembre 2024
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LES SCENES DE VIOLENCE ET LE REPORT DU PROCES D’OUSMANE SONKO CONTRE ADJI SARR AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les parutions de ce mercredi 17 mai renseignent sur le renvoi la veille du procès pour viol présumé du chef de l’opposition et des violences survenues en marge de cette affaire judiciaire.
Dakar, 17 mai (APS) – La presse quotidienne s’est préoccupée mercredi du renvoi la veille du procès pour viol présumé du chef de l’opposition et des violences survenues en marge de cette affaire judiciaire.
La chambre criminelle du tribunal de Dakar a renvoyé le procès en audience spéciale au mardi 23 mai.
‘’Encore un suspense de cent quarante-quatre heures’’, s’inquiète Kritik’, ajoutant qu’‘’une audience spéciale est programmée pour traiter d’une question spécifique, qui nécessite une attention particulière de la part des juges, des avocats, des parties et des témoins impliqués dans l’affaire’’.
‘’La chambre criminelle a constaté que le parquet n’a pas respecté le délai de trois jours au moins prévus par l’article 246 du code de procédure pénale entre l’interrogatoire des accusés sur leur identité et l’ouverture du débat au fond’’, rapportent Sud Quotidien et d’autres journaux en citant l’avocat Moussa Sarr.
Me Sarr, avocat de l’une des parties, donne ainsi les raisons du renvoi.
‘’Il faudra attendre huit jours pour espérer voir le début des hostilités entre Adji Sarr et Ousmane Sonko. A l’origine, il y a une erreur de timing commise par le procureur de la République, qui avait convoqué Ndèye Khady Ndiaye à la veille de l’audience alors que la loi exige trois jours entre l’interrogatoire d’identité et l’ouverture des débats’’, explique EnQuête.
Le Quotidien tient à souligner qu’‘’il s’agit […] du procès le plus attendu de l’année’’. ‘’Les rues de Dakar, d’ordinaire bruyantes, étaient bien calmes quelques heures avant son ouverture’’, constate-t-il.
Adji Sarr, employée d’un salon de massage situé à Dakar, accuse Ousmane Sonko de l’avoir violée plusieurs fois et de l’avoir menacée de mort.
Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon de massage où se seraient déroulés les faits de viol, est inculpée d’incitation à la débauche.
Mmes Sarr et Ndiaye se sont présentées devant la chambre criminelle mais Ousmane Sonko était absent.
Des militants de Pastef-Les patriotes, le parti politique de M. Sonko, protestent dans plusieurs villes du pays contre la tenue du procès et une éventuelle arrestation de leur leader politique.
Les quotidiens évoquent aussi les violences survenues lors de ces manifestations.
‘’Plus d’une trentaine de bus calcinés à la suite d’un incendie’’, affirme Vox Populi, qualifiant l’incendie de criminel.
Les voitures incendiées se trouvaient dans un parking de la société publique de transport Dakar Dem Dikk (DDD) à Keur Massar (ouest).
Selon L’Observateur, le dépôt de quelque ‘’70 épaves’’ appartenant à DDD a été attaqué à l’aide d’un cocktail Molotov. Il annonce l’arrestation de six personnes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans cette ‘’attaque’’.
‘’Retour au calme’’
‘’Malgré le renvoi du procès Ousmane Sonko-Adji Sarr, des heurts entre forces de l’ordre et manifestants acquis à la cause du leader de Pastef-Les patriotes ont eu lieu hier dans la ville de Ziguinchor, où deux voitures ont été incendiées’’, rapporte L’As.
A Goudomp (sud), des manifestants ont saccagé la maison du directeur général d’une société nationale, selon le même journal.
Tribune s’indigne des enquêtes qui ‘’finissent toujours dans les tiroirs de l’oubli’’ à la suite des violences meurtrières.
‘’On cesse de nous répéter que le Sénégal est un pays de droit, que nul n’est au-dessus de la loi […] Malheureusement, dans les faits, la réalité est toute autre, sinon toutes ces affaires auraient été élucidées depuis belle lurette et les responsabilités situées’’, soutient Tribune.
WalfQuotidien partage cet avis en titrant : ‘’De nombreux morts, zéro coupable’’.
‘’Alors que la procédure judiciaire annoncée pour identifier les coupables de la mort de 14 personnes en mars 2021 ne semble plus avancer, trois personnes, dont un policier, ont perdu la vie lundi à Dakar et à Ziguinchor, dans le cadre du procès opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr’’, lit-on dans le même journal.
‘’Une vingtaine de morts, des destructions de biens chiffrés à des dizaines de milliards de francs CFA, des journées de travail perdues… C’est la note salée d’un prétendu viol qui tient en otage le Sénégal tout entier depuis deux ans’’, note Le Témoin Quotidien.
EnQuête évoque l’initiative prise par des organisations de la société civile (OSC) d’arrondir les angles entre l’opposition et la majorité présidentielle. ‘’Au moment où l’on se dirige vers de nouvelles heures sombres de l’histoire politique du Sénégal, une partie de la société civile plaide pour le retour au calme’’, écrit-il en évoquant les efforts fournis par des leaders d’OSC en faveur de la paix et de la stabilité du pays.
LA COOPERATION SENEGAL-FMI ET LE RASSEMBLEMENT DU F-24 AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les parutions de ce vendredi 12 mai traitent de La signature d’un nouveau programme triennal entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) et le rassemblement ce vendredi à la place de la Nation des Forces vives du Sénégal (F24)
Dakar, 12 mai (APS) – La signature d’un nouveau programme triennal entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) et le rassemblement ce vendredi à la place de la Nation des Forces vives du Sénégal (F24), regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile, sont les sujets qui ont le plus retenu l’attention de la presse quotidienne.
Le Sénégal a conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) un nouveau programme d’un montant de 1150 milliards FCFA pour les trois prochaines années, a annoncé, jeudi, à Dakar, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba.
Ce programme est constitué de deux composantes dont un qui renvoie au programme traditionnel que le FMI a eu dans le passé avec le Sénégal pour un montant de 1, 5 milliard de dollars, soit près de 900 milliards de francs CFA sur trois ans, a expliqué le chef de mission du FMI au Sénégal, Edward Gemayel.
Revenant sur ce nouveau partenariat économique conclu entre le Sénégal et le FMI, L’Info affiche en Une: ‘’1153 milliards de francs CFA, dans les caisses de l’Etat ».
Le programme sera axé sur 4 piliers: le renforcement de la gestion des finances publiques; le renforcement de la gouvernance financière et l’amélioration du dispositif anti-blanchiment de capitaux et la lutte contre le financement du terrorisme; la réalisation d’une économie plus résiliente et inclusive; le renforcement de la résilience aux changements climatiques, détaille la publication.
Le journal Enquête évoque de son côté »les bonnes affaires de l’Etat », en soulignant dans ses colonnes qu »’après deux semaines de négociations, le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé un accord pour un nouveau programme économique et financier avec décaissement de trois ans, couvrant la période juin 2023-juin 2026″.
Le journal renseigne que cet accord permettra « le renforcement de la gestion des finances publiques pour atteindre au moins un taux de pression fiscale de 20% à l’horizon 2025, d’augmenter de 18% à 20% les recettes internes estimées actuellement à 18% du PIB d’ici à 2025, de réduire graduellement les subventions afin de les éliminer d’ici à 2025’’.
Le Soleil souligne de son côté un ‘’appui » et une »confiance » renouvelés du FMI au Sénégal. »Le programme fort de 1150 milliards de FCFA, bouclé sur trois années », informe le quotidien national qui selon le FMI, »le Sénégal, c’est une économie résiliente, une dette soutenable ».
La presse quotidienne s’intéresse également à l’appel lancé par la nouvelle plateforme des forces vives du Sénégal (F-24), à une grande mobilisation ce vendredi à partir de 15 heures, à la place de la Nation contre un troisième mandat du président de la République, Macky Sall.
Sud Quotidien écrit « ce méga rassemblement du F-24 contre le troisième mandat, sur fond de crise à Yewwi », la principale coalition de l’opposition sénégalaise, est un »test grandeur nature’’.
« Jour de vérité pour la plateforme dite Forces vive de la nation (F-24) », écrit le journal, relevant que »près d’un mois après son lancement le 16 avril dernier, ce nouveau cadre d’unité d’actions des forces vives de la nation qui regroupe plus de 112 partis politiques et organisations de la société civile engagés dans la lutte contre une 3ème candidature du président Macky Sall va effectuer , aujourd’hui, sa première démonstration de force à la place de la Nation à travers une grande mobilisation ».
Le journal L’As parle aussi de « test grandeur nature du F-24 », contre un troisième mandat de Macky Sall initié par cette plateforme à neuf mois de l’organisation de l’élection présidentielle. Selon cette publication, le coordonnateur du F-24 et Cie veulent, à travers une série de manifestations, pousser Macky Sall à se décider et à communiquer sur le sujet ».
‘’Le F-24 à l’essai’’, titre de son côté Bès Bi Le Jour. »Prévue ce vendredi pour marquer la première étape du combat contre le 3é mandat, la manifestation des Forces vives de la nation (F24) va aussi se révéler un tournant décisif pour la survie de la principale coalition de l’opposition. Du fait qu’au sein même de Yewwi askan wi, Ousmane Sonko et Barthélémy Dias, sont en train de se livrer à un autre combat sans merci ». En plus, souligne le journal, »il n’y a pas encore de réponse du préfet » de Dakar quant à l’organisation de cette manifestation.
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OUSMANE SONKO ÉCOPE DE SIX MOIS AVEC SURSIS ET PERD SON ÉLIGIBILITÉ
Ousmane Sonko a été condamné à une peine de six mois avec sursis ce lundi par la Cour d’appel de Dakar pour injures publiques et diffamation. Elle confirme par ailleurs le montant des dommages et intérêts en première instance.
Lors de son réquisitoire, le Procureur général Bakhoum a requis deux ans de prison dont un ferme contre Sonko.
De son côté Mame Mbaye Niang a réclamé 29 milliards à Ousmane Sonko à titre de dommages et intérêts
M. Sonko a été condamné en mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA. de dommages et intérêts. Son éligibilité pour la présidentielle de 2024 pourrait être remise en cause par une condamnation plus lourde en deuxième instance.
Dès l'annonce du verdict, l'ancienne Premier ministre Mimi Touré a réagi en déclarant : "Je m’insurge contre le verdict inique contre Ousmane Sonko dont l’objectif est de l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle. Je lui exprime toute ma solidarité et appelle les démocrates à se mobiliser contre régression démocratique sans précédent dans notre pays."
LE JUGEMENT EN DEUXIEME INSTANCE D’OUSMANE SONKO POUR DIFFAMATION AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les parutions de ce lundi 8 mai 2023 traitent du jugement en appel de l’affaire de diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, au leader de Pastef
Dakar, 8 mai (APS) – Le jugement en appel de l’affaire de diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, au leader de Pastef, Ousmane Sonko, est le centre d’intérêt principal des journaux du lundi qui évoquent notamment la décision de l’opposant de ne plus collaborer avec la justice sénégalaise.
Alors que le procès en appel de cette affaire de diffamation doit se tenir ce lundi, Ousmane Sonko, a, la veille au soir, dans un message vidéo diffusé en direct à partir de Ziguinchor, grande ville du sud du pays dont il est le maire, annoncé sa décision de ‘’ne plus collaborer avec la justice’’ sénégalaise.
‘’J’ai même fait l’objet d’une agression dans l’enceinte du tribunal. C’est pourquoi j’ai pris la décision […] de ne plus collaborer avec cette justice’’, a soutenu M. Sonko.
Il rappelé plusieurs incidents survenus au cours des audiences du procès en diffamation que lui a intenté le ministre Mame Mbaye Niang, un militant de premier plan de l’APR, le parti politique du président de la République.
‘’Si l’Etat ne peut pas me garantir le minimum de sécurité, ce qui devait être ordinaire, je ne me présenterai plus devant cette justice pour répondre à quoi que ce soit’’, a insisté le chef de l’opposition et maire de Ziguinchor (sud).
M. Niang accuse le maire de Ziguinchor d’avoir dit qu’il a été épinglé par un rapport de la haute administration sénégalaise pour la gestion d’un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires, destiné à la création de milliers d’emplois. L’opposant a été condamné en première instance à deux mois de prison avec sursis et à 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts, le 30 mars dernier.
‘’Sonko boycotte l’appel !’’, s’exclame Le Quotidien qui assure que l’opposant n’ira pas au tribunal.
‘’Les compteurs sont remis à zéro. Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, accusé de diffamation par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang qui avait gagné en première instance, va faire face à son destin. Le procès en deuxième instance va s’ouvrir aujourd’hui, mais le maire de Zigunchor; a décidé de boycotter l’audience’’, souligne la publication.
En prenant une telle décision, Sonko teste ‘’l’équilibre de la terreur’’, croit savoir Vox Populi qui relaie la demande faite à Macky Sall par l’opposant ‘’d’éviter un bain de sang inutile’’.
De son côté, Sud Quotidien évoque un 8 mai décisif pour l’avenir politique du candidat arrivé troisième à l’élection présidentielle de février 2019.
Selon le journal, l’affaire de diffamation opposant le maire de Ziguinchor au ministre du Tourisme pourrait connaître dès ce lundi un dénouement à la Cour d’appel de Dakar. C’est ce jour que la Chambre correctionnelle examine ce dossier en appel, après un renvoi acté le 17 avril dernier.
‘’Le verdict en première instance n’avait apparemment pas satisfait la partie civile et le parquet qui avait interjeté appel. Histoire de corrompre l’éligibilité d’Ousmane Sonko, selon ses partisans et certains acteurs de la scène politique’’, rappelle le journal du groupe Sud Communication.
En tout état de cause, Bes Bi, signale qu’une sécurité maximale sera de mise dans le cadre de ce procès et du rassemblement prévu vendredi à Dakar par des partis politiques et structures de la société civile regroupés au sein d’un mouvement dénommé F24 dont l’objectif est entre autres de combattre une éventuelle candidature du président Macky Sall pour un nouveau mandat à la tête du pays.
‘’Sonko fera face à Adji Sarr le 16 mai, mais déjà, les forces de défense et de sécurité vont tâter le pouls de la journée avec son procès en appel pour diffamation. Et pour une semaine, Dakar sentira l’atmosphère qui avait prévalu à la veille de sa convocation en novembre 2022. »La police et la gendarmerie surveillent les faits et gestes des partisans de l’opposant’’, indique le journal dans ses colonnes.
Pendant ce temps, Le Soleil revient sur la Journée de partage des résultats du programme d’emplois pour les jeunes dénommé ‘’Xëyu Ndaw Ni’’ présidée par le Premier ministre Amadou Ba, lequel a assuré que partant d’un objectif de 65 000 emplois, 66243 ont été créés.
Venu présider au stade municipal des Parcelles Assainies, la manifestation, le Premier ministre a rappelé la mission de l’Etat pour les jeunes : ‘’travailler à apporter des solutions au chômage des jeunes’’.
La même information trône quasiment à la Une de l’AS qui estime que le Premier ministre galvanise les jeunes.
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IDRIS DIAZ, UNE PASSION POUR LE SÉNÉGAL
Conseiller juridique de l'USAID pour l'Afrique de l'Ouest basé dans la capitale sénégalaise. En poste en Afghanistan, au Pakistan et en Inde également. De toutes les villes, Dakar était la plus proche de son coeur. Il y a vécu quatre années utiles
Idris Michael Diaz était une personne intelligente, curieuse et aimante qui a touché la vie des gens du monde entier. C'était un homme «d'âme» qui se souciait profondément de l'humanité, de sa famille et des nombreux amis qu'il chérissait et tenait à lui.
Idris est né Michael Anthony Diaz le 16 août 1959, le plus jeune enfant de feu Francisco Diaz du Honduras et de feu Lorraine Brown Diaz de la Nouvelle-Orléans. Idris a fait la transition chez lui le 22 juillet 2021, entouré de ses trois frères et sœurs. Il est décédé d'une forme rare et agressive de leucémie.
Idris a grandi dans la section Hollis du Queens, à New York, où il a fréquenté l'école primaire St. Pascal Baylon. C'était un étudiant brillant qui a été accepté dans la prestigieuse école préparatoire de Fordham dans le Bronx. Idris excellait à Fordham, mais chez lui, il commençait tranquillement ce qui allait devenir un voyage d'exploration et d'étude spirituelle et religieuse de toute une vie. À seulement 16 ans, il s'est converti du catholicisme à l'islam et, à l'insu de sa famille, a changé son nom en Idris Mohammed Abdul-Ghani. (Il reprendrait son nom de famille des années plus tard.)
Pendant son séjour à Fordham, Idris a participé à un concours de rédaction et a remporté une bourse de 10 000 $ de l'Union maritime nationale. Cela a rendu son père particulièrement fier puisqu'il était marin marchand et membre de l'Union maritime. Après avoir obtenu son diplôme avec mention à Fordham en 1976, il a fréquenté l'Université Wesleyan à Middletown, Connecticut. Idris a poursuivi un large éventail d'intérêts intellectuels et a aidé à créer un programme d'études à l'étranger pour les étudiants wesleyens à l'Université du Ghana (Legon), où il a passé un an en 1979.
Après avoir obtenu un baccalauréat en 1980, Idris a commencé à rêver de changer le monde grâce au journalisme et s'est finalement inscrit à l'école de journalisme de l'Université de Columbia, où en 1983 il a obtenu une maîtrise. Il a rapidement décroché un poste de journaliste au Courier-Journal à Louisville, Kentucky et, plus tard, au Philadelphia Inquirer. Là, Idris est devenu un reporter intrépide, couvrant tous les aspects de la vie de la ville, mais son expérience la plus mémorable est venue lorsqu'il a décroché un visa très convoité pour faire le hajj, le pèlerinage de cinq jours dans la ville sainte de La Mecque. Peu de journalistes américains avaient eu l'occasion de couvrir cet événement sacré, mais parce qu'il était musulman, Idris a obtenu un accès complet, et l'article primé qui en a résulté a fait la couverture du Philadelphia Inquirer Magazine (For Love of Allah : Que trouvent des millions de musulmans à La Mecque chaque année (2 avril 1989).
Bien qu'Idris ait réussi en tant que journaliste, il s'intéressait depuis longtemps aux affaires internationales et voulait en voir plus, en faire plus. Il a décidé d'entrer à la faculté de droit de l'Université Howard, où il est devenu rédacteur en chef du prestigieux Law Journal. Diplômé avec mention en 1994, Idris a rejoint le cabinet d'avocats Arent Fox, basé à D.C., dans son groupe de pratique internationale. Deux ans plus tard, le Département d'État américain l'a recruté dans son équipe juridique en tant que conseiller juridique, consultant sur une série de questions internationales, y compris la politique américaine à l'égard de Cuba.
En 2000, Idris a rejoint l'Agence américaine pour le développement international, où il a passé le reste de sa carrière professionnelle. Au cours d'un mandat percutant de deux décennies, il a occupé des postes de conseiller juridique dans les ambassades des États-Unis au Sénégal, en Afghanistan, au Pakistan et en Inde, aboutissant à son rôle de directeur de mission adjoint à New Delhi. Avant sa retraite en 2020, il a travaillé comme avocat général adjoint de l'agence pour l'Afrique.
Idris aimait son travail à l'étranger et ses nombreuses expériences ont contribué à éclairer sa philosophie en constante évolution sur le rôle de la religion dans sa vie. Il s'est souvent qualifié de chercheur, tirant humblement le meilleur de ce qu'il a appris du christianisme, du bouddhisme, de l'hindouisme, de l'islam, etc., pour le guider. Il méditait régulièrement et était un étudiant dévoué du yoga et des arts martiaux. Maître de l'aïkido avec des ceintures noires en karaté, tai kwon do et jujitsu, il exhortait toujours les autres à se joindre à lui dans ces poursuites fondamentales. En 2020, après avoir obtenu sa certification de professeur de yoga, il a enseigné des cours de yin yoga en ligne gratuits pour aider les voisins et les amis à soulager certains des facteurs de stress de la pandémie.
Idris était, tout simplement, un homme de la Renaissance. C'était un passionné de musique, en particulier de jazz et de blues ; un lecteur avide; un cinéphile classique ; fan de séries télé décalées et d'humour, car il aimait rire. Avant tout, c'était un ami - le meilleur, parce qu'il écoutait attentivement et doucement, offrait des conseils et des encouragements, et tout simplement "se présentait".
Idris, qui a divorcé deux fois, laisse dans le deuil sa partenaire, Marilyn Milloy; les frères Frank et Jonathan; une soeur, Gwendolyn Hankin; beaux-frères Noel Hankin et Oscar Valencia; neveux Shaun Diaz et Justin Diaz; les nièces Arana Hankin Biggers et Loren Hankin; les petites-nièces Avery Luna et Amari; et petits-neveux Nathan, Obafela Joaquin, Loring et Soundjata Idris.
VERSION ORIGINALE EN ANGLAIS
Idris Michael Diaz was a smart, curious, loving person who touched the lives of people around the world. He was a “soul” man who cared deeply about humanity, about his family, and about the many friends he cherished and held close.
Idris was born Michael Anthony Diaz on August 16,1959, the youngest child of the late Francisco Diaz of Honduras, and the late Lorraine Brown Diaz of New Orleans. Idris transitioned in his home on July 22, 2021, surrounded by his three siblings. He died of a rare, aggressive form of leukemia.
Idris grew up in the Hollis section of Queens, New York, where he attended St. Pascal Baylon Elementary School. He was a bright student who was accepted into the prestigious Fordham Preparatory School in the Bronx. Idris excelled at Fordham, but at home he was quietly beginning what would become a lifelong journey of spiritual and religious exploration and study. At just 16, he converted from Catholicism to Islam and, unbeknownst to his family, changed his name to Idris Mohammed Abdul-Ghani. (He would reclaim his family name years later.)
While at Fordham, Idris entered an essay contest and won a $10,000 scholarship from the National Maritime Union. This made his father especially proud since he was a merchant marine and a member of the Maritime Union. After graduating with honors from Fordham in 1976, he attended Wesleyan University [MM1] in Middletown, Connecticut. Idris pursued a broad range of intellectual interests and helped create a study abroad program for Wesleyan students at the University of Ghana (Legon), where he spent one year in 1979.
After earning a bachelor’s degree in 1980, Idris began having dreams of changing the world through journalism and eventually enrolled at Columbia University’s School of Journalism, where in 1983 he received a master’s degree. He quickly landed a reporting job at The Courier-Journal in Louisville, Kentucky and, later, the Philadelphia Inquirer. There Idris became an intrepid beat reporter, covering all aspects of city life, but his most memorable experience came when he snagged a much-coveted visa to make the hajj, the five-day pilgrimage to the Holy City of Mecca. Few U.S. journalists had ever had the opportunity to cover this sacred event, but because he was a Muslim, Idris was granted full access, and the resulting award-winning article was featured on the cover of the Philadelphia Inquirer Magazine (For Love of Allah: What do millions of Muslims find in Mecca every year? April 2, 1989).
Although Idris was successful as a journalist, he long had interests in international affairs and wanted to see more, do more. He decided to enter Howard University’s School of Law, where he became an editor at the prestigious Law Journal. Graduating with honors in 1994, Idris joined the D.C.-based law firm Arent Fox in its International Practice Group. Two years later, [MM2] the U.S. Department of State brought him aboard its legal team as an Attorney Advisor, consulting on a range of international issues, including in U.S. policy toward Cuba.
In 2000 Idris joined the U.S. Agency for International Development, where he spent the rest of his professional career. During an impactful tenure stretching two decades, he held legal counsel posts in the U.S. embassies in Senegal, Afghanistan, Pakistan, and India, culminating in his role as deputy mission director in New Delhi. Before his retirement in 2020, he worked as the agency’s Deputy General Counsel for Africa.
Idris loved his work abroad, and his many experiences helped inform his ever-evolving philosophy about the role of religion in his life. He often called himself a seeker, humbly taking the best of what he learned from Christianity, Buddhism, Hinduism, Islam, and more, to guide him. He meditated regularly and was a devoted student of yoga and the martial arts. A Master of Aikido with black belts in karate, tai kwon do, and jujitsu, he was forever urging others to join him in these grounding pursuits. In 2020 after earning his yoga teacher certification, he taught free online yin yoga classes to help neighbors and friends relieve some of the stressors of the pandemic.
Idris was, simply, a Renaissance man. He was a music enthusiast, especially of jazz and blues; an avid reader; a classic movie buff; a fan of quirky tv shows and comedy, because he loved to laugh. Foremost, he was a friend – the best kind, because he listened intently and gently, offered advice and encouragement, and just all-around “showed up.”
Idris, who was twice divorced, is survived by his partner, Marilyn Milloy; brothers Frank and Jonathan; a sister, Gwendolyn Hankin; brothers-in-law Noel Hankin and Oscar Valencia; nephews Shaun Diaz and Justin Diaz; nieces Arana Hankin Biggers and Loren Hankin; grand-nieces Avery Luna and Amari; and grand-nephews Nathan, Obafela Joaquin, Loring, and Sundiata Idris.
Le chanteur sénégalais, lead vocal de l’Orchestra Baobab, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, à Ziguinchor - Auteur de multiples tubes, il chantait dans plusieurs langues
Le chanteur sénégalais, Rudy Gomis, lead vocal de l’Orchestra Baobab, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, à Ziguinchor (Sud), a appris l’APS de source médiatique.
Rudy Gomis, auteur de multiples tubes, chantait dans plusieurs langues.
L’Orchestra Baobab, un groupe de musique sénégalais lancé dans les années 1970, était animé par de grands noms tels que Balla Sidibé, Ndiouga Dieng, Issa Cissokho, Rudy Gomis et le guitariste togolais, Attiso Barthélémy, tous les cinq désormais décédés.
Ce groupe mythique avait renoué avec le succès à l’échelle internationale au début des années 2000, après une interruption d’une dizaine d’années.
Il est surtout reconnu pour son style musical alliant sonorités latines, notamment cubaines, rythmes africains (wolofs et sérères, harmonies casamançaises, mélodies traditionnelles d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb) et des airs de blues ou jazz par moments.
LE THÉÂTRE DANIEL SORANO BIENTÔT EN RÉFECTION
Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a déclaré, mardi, vouloir refaire de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano un instrument de promotion de la diplomatie culturelle sénégalaise
Dakar, 23 nov (APS) – Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a déclaré, mardi, vouloir refaire de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano un instrument de promotion de la diplomatie culturelle sénégalaise.
Dans un communiqué, M. Diop a rappelé que cet établissement culturel et artistique était au service de la diplomatie du pays, sous la présidence de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), de 1960 à 1980.
Le ministre de la Culture et de la Communication loue ‘’le talent, le savoir-faire et le dynamisme’’ des artistes de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano, inaugurée le 17 juillet 1965 par le premier président de l’Etat du Sénégal.
‘’Le ministre a promis de plaider pour que ‘Sorano’ puisse reprendre sa place d’antan dans la diplomatie culturelle et le rayonnement de la culture sénégalaise sur le plan international’’, lit-on dans le communiqué.
Abdoulaye Diop a visité le Théâtre national Daniel-Sorano, jeudi dernier, à la suite des travaux de rénovation de l’établissement culturel.
Lors de sa visite, il a assisté à un spectacle animé par l’Ensemble lyrique traditionnel de Daniel-Sorano, avec les voix de plusieurs artistes dont Arame Kamara et Marie Ngoné Ndione.
Le directeur général de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano, Abdoulaye Koundoul, a présenté au ministre de la Culture et de la Communication tous les compartiments rénovés du bâtiment âgé de 56 ans, selon le communiqué.
M. Koundoul a assuré Abdoulaye Diop de la volonté du ballet ‘’La Linguère’’, de la Troupe nationale dramatique et de l’Ensemble lyrique traditionnel de contribuer au ‘’rayonnement culturel’’ du pays.
Vitrine de la créativité artistique et culturelle du Sénégal, la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano a accueilli les manifestations du premier Festival mondial des arts nègres, en 1966
De nombreux spectacles nationaux et internationaux, dont une présentation des pièces de théâtre ‘’La tragédie du roi Christophe’’, d’Aimé Césaire (1913-2008), et ‘’L’os de Mor Lam’’, de Birago Diop (1906-1989), s’y sont déroulés.
Maurice Sonar Senghor (1926-2007), un neveu de Léopold Sédar Senghor, a été son premier directeur.
WALID FARES ACCOMPAGNÉ DANS SA DERNIERE DEMEURE PAR UNE FOULE MONSTRE
Un stupide accident de skate-board a emporté la vie de ce directeur général d’une des plus importantes filiales de la holding familiale des Farès, une famille qui a investi et travaillé dur au Sénégal avant d’étendre ses activités à travers le continent
C’est une foule compacte, comme on en voit rarement à Yoff, qui a accompagné hier le jeune Walid Farès à sa dernière demeure. Ils étaient venus extrêmement nombreux les Sénégalais d’origine libanaise, mais aussi les Sénégalais tout court, sans compter les ressortissants du Pays du Cèdre vivant en Côte d’Ivoire, en France, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde pour assister aux funérailles de ce jeune homme arraché à la fleur de l’âge, à 28 ans, le weekend dernier, à l’affection des siens.
Un stupide accident de skate-board a emporté la vie de ce directeur général d’une des plus importantes filiales de la holding familiale des Farès, une famille qui a investi et travaillé dur au Sénégal avant d’étendre ses activités à travers le continent où le groupe est aujourd’hui présent dans 18 pays avec souvent une position de leader dans plusieurs segments.
C’est justement une de ses filiales sur les bords de la lagune Ebrié que dirigeait Walid Farès avoir fait ses études dans des prestigieuses écoles de commerce. C’est donc un jeune prodige promis à un bel avenir, décrit comme travailleur, discret, sympathique, généreux, humble qui a été fauché en plein envol vers le sommet de la réussite.
Le défunt était le fils de Mohiedine, un des membres de la fratrie Farès connue notamment au Sénégal pour posséder les usines Kirène mais aussi les sociétés Batimat-Batiplus en plus de multiples autres affaires. Hier, un silence pesant, solennel a régné dans l’enceinte du cimetière, tout juste interrompu parfois par des pleurs étouffés, des sanglots rentrés, de brefs cris stridents.
L’assistance était grave, recueillie sans doute pour mieux se pénétrer des invocations coraniques faites à haute voix sous la direction de l’imam Cheikh Mouhamed Kanso, représentant du cheikh Abdel Moneïm El Zeïn, chef spirituel de la communauté chiite sénégalaise, absent du Sénégal pour raison de santé.
L’émotion est montée d’un cran lorsque les frères et sœurs Farès, unis et dignes dans la douleur et marchant main dans la main, ont fendu la foule compacte pour se diriger vers le tombeau de leur cher Walid. Là, les plus fragiles ont craqué, en particulier la maman éplorée Wajida, effondrée et pleurant toutes les larmes de son corps tandis que des femmes et des jeunes filles voilées se tenant à ses côtés déclamaient à haute voix des versets du Coran. Un moment poignant. Dans la foule, on l’a dit, des Libanais de tous âges et de toutes conditions — « on a ici la plus forte concentration de milliardaires au kilomètre carré » a commenté quelqu’un — mais aussi de nombreux citoyens anonymes, des gens humbles parmi lesquels de nombreux Sénégalais de souche, preuve de la parfaite intégration du défunt. Walid que ses parents ont choisi d’enterrer dans sa terre natale du Sénégal où reposent d’ailleurs tous leurs proches.
Bref, c’est une lourde et terrible perte que vient de subir cette famille exemplaire qui contribue de manière si admirable à l’expansion de l’économie sénégalaise à travers le continent. En cette douloureuse circonstance, « Le Témoin » présente aux Farès ses sincères condoléances et prie Allah pour qu’Il accueille Walid, très tôt attaché à l’affection des siens, dans Son Paradis.
Ina Lillali Wa Ina Illeyhi radjihoune.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, RENÉ LAKE
LE LONG SILENCE DU TEMPS
EXCLUSIF SENEPLUS – Les années Covid-19 ont bouleversé nos vies - Capturons pour l’Histoire la création intellectuelle du moment - Disons nos états d’âme, nos espoirs… Un projet de réflexion et d’action individuelle et collective
SenePlus lance un nouveau projet d’écriture et de création. Votre site d’information, d’analyse et de réflexion sollicite des productions écrites de leaders d’opinion du Sénégal, mais aussi d’ailleurs. Il invite le grand public également à participer à cette aventure, lui qui s’exprime à foison sur les réseaux sociaux et dans la presse. Le projet consiste à capturer les réflexions transformatrices et les créations de ce moment historique pour tous.
#SilenceDuTemps - La survenance de l’épidémie du coronavirus et les mesures prises pour la contenir au Sénégal ont créé une situation inédite : couvre-feu, réductions du temps de travail, mesures de sauvegarde, lavage systématique des mains, distanciation physique et sociale, port de masque, fermeture des mosquées et des églises, confinement partiel pendant plusieurs semaines… Le cours de la vie personnelle, professionnelle et sociale de chacun d’entre nous en est encore profondément bouleversé, d’une manière tout à fait singulière et inattendue.
Le Sénégal sous état d’urgence, le temps semble ralenti, le monde à l’arrêt. Des peurs, des craintes, mais aussi des rêves et des espoirs germent dans les esprits et apparaissent dans quelques œuvres éparses. Titille visiblement les consciences, le désir de partage des effets transformateurs et les actions salvatrices de la crise multiforme dans laquelle les humains se retrouvent comme piégés.
Consciences et subconsciences d’un moment historique porteur de transformations profondes font glisser les éditeurs que nous sommes vers de multiples questions : comment capturer ce moment ? Comment dire et rappeler ce temps ? Comment mobiliser pour transformer en mieux les réalités, la réalité ? Temps de réflexion, de critique et d’autocritique ainsi que de créativité unique sans doute. Par l’écriture, l’analyse journalistique et politique ? La réflexion philosophique, sociologique et historique ? Par l’art, la fiction, le dessin, l’image filmée, le montage vidéographique ?
Ce silence du temps fige "le moment philosophique". Un moment identique dans tous les recoins du globe, mais un ressenti et une solution micro-individuels. Dans ce silence du confinement, de l’éloignement social, de la distance à l’autre pour d’abord le protéger et ensuite se prémunir d’un invisible potentiel danger, comment capitaliser la créativité transformatrice de l’un et de tous ?
Le silence, cette odeur qui transporte, qui transplante, qui propulse. Cette senteur qui fait rêver et fait emmagasiner l’énergie de l’action. Le temps, cette abstraction qui devient l’horloge de la vie. Cette pierre qui porte les pas du mouvement de l’individu et du groupe qui s’élance vers la lumière tout en regardant la lune derrière qui se couche, mais éclaire les sentiers qui s’illuminent au petit matin d’une nouvelle épopée pleine de vie et pleine d’espoirs.
Le silence du temps, c’est le réveil de l’esprit empli d’espoir qui s’élance dans l’action transformatrice. "Capturer pour transformer ", c’est l’objectif de #SilenceDuTemps, ce projet de réflexion, d’écriture, de production, de diffusion, de systématisation et de sensibilisation.
- Capturer la réflexion intellectuelle de transformation et la création artistique au temps de l’épidémie du Coronavirus -
Ce moment d’écriture et de création artistique de SenePlus a pour objectif de répondre en partie à des questions qui peuvent avoir un impact majeur sur l’Afrique en général et sur le Sénégal en particulier. Dans une Afrique un tantinet désertée par la pensée autour d’un développement endogène ou d’une réflexion sur de vrais projets de sortie de la misère, les vents semblent tourner et offrir des opportunités de voir les cent fleurs de l’espoir fleurir à nouveau, comme à l’époque des indépendances. Le projet consiste à solliciter des productions écrites de leaders d’opinion du Sénégal, mais aussi d’ailleurs. Le grand public est aussi invité à participer à cette aventure, lui qui s’exprime à foison sur les réseaux sociaux et dans la presse. Le projet consiste à capturer les réflexions transformatrices et les créations de ce moment historique pour tous.
Il s’agit à la fois de documenter le moment pour l’histoire, de solliciter l’imagination pour d’éventuelles créations nouvelles et revisiter les conditions de notre développement à la lumière de la situation historique inédite provoquée par la survenance de la pandémie. Projet à la fois de réflexion, d’écriture, de production, de diffusion, de systématisation et de sensibilisation, il s’agit de tenter de renouveler la réflexion sur un véritable développement endogène.
Dans une tribune publiée le 28 avril 2020 sur SenePlus, l’essayiste Fatoumata Sissi Ngom définit bien le cadre dans lequel ce projet #SilenceDuTemps va se déployer : « La pandémie de Covid-19 fera basculer le monde dans un autre régime. En plus de la tragédie humaine qu’il est en train de générer à mesure qu’il se propage, le Coronavirus tend au monde un gigantesque miroir. Il nous pousse à nous examiner. Nous-mêmes, nos économies, nos aspirations, nos modes de vie, notre façon de prodiguer les soins. Cet examen de nous-mêmes est déjà extrêmement douloureux et nécessite une grande quantité de courage pour l’affronter, mais il constitue, aussi, une opportunité pour se relever plus forts. Pour le continent africain, il devient vital de saisir cette opportunité pour s’embarquer sur une nouvelle trajectoire de développement durable véritablement endogène et souverain. Dès lors, définir la bonne algèbre de priorités et d’approches relève aujourd’hui d’une absolue nécessité. Mais avant de commencer l’écriture de nos nouveaux romans nationaux et d’unir nos forces aux niveaux sous régional et continental, factoriser nos réelles aspirations en matière de développement constituent une première étape cruciale qu’on ne doit pas manquer ».
En quelque sorte, ce projet a déjà été lancé par la diffusion le 3 juin 2020 sur SenePlus d’une bien riche conversation sur "Le silence du temps " à laquelle ont participé le philosophe et chercheur Souleymane Bachir Diagne, l’ancienne ministre française Rama Yade, l’expert en prospective Alioune Sall Paloma, l’écrivain de renom Mohamed Mbougar Sarr, l’historienne et ancienne ministre de la Culture Penda Mbow, le journaliste et sociologue Elgas, l’experte en développement Marie-Angelique Savané, le politologue Ousmane Blondin Diop, l’ancien patron d’Amnesty International Pierre Sané, l’historien et universitaire panafricaniste Babacar Buuba Diop, l’écrivaine et analyste politique Fatoumata Sissi Ngom et l’artiste et musicien Didier Awadi.
Le projet sollicite des articles d’analyse et de réflexion aussi bien que des essais, des poèmes, de courtes fictions et de dessins et esquisses. Chaque auteur publiera sur SenePlus une contribution en deux parties. Chaque partie d’une longueur comprise entre 1.000 et 3.000 mots environ. Certains auteurs préféreront peut-être publier deux articles séparés. Dans un cas comme dans l’autre, la première partie devra tourner autour d’un développement sur "Nos états d’âme Covid", et la seconde sur "Nos espoirs collectifs post-Covid". Deux poèmes et 6 planches et dessins ou d’esquisses seront proposés selon le même développement.
Sous le même modèle que "#Enjeux2019-2024, Sénégal, réflexions sur les défis d’une émergence" publié il y a moins d’un an aux éditions L’Harmattan, nous ferons une sélection et une compilation de ces contributions dans un ouvrage collectif dont tous les droits d’auteur iront au bénéfice d’une association sénégalaise s’occupant des enfants de la rue. Cette publication sera dédiée à la mémoire de quatre frères, amis et partenaires de la famille SenePlus, Babacar Touré, Mohamed Sall Sao, Jean-Meissa Diop et Charles Owens Ndiaye.
Dans le même temps, nous publierons un deuxième ouvrage, mais cette fois individuel, toujours dans le cadre du projet #SilenceDuTemps" qui sera une compilation des chroniques réactualisées "Notes de terrain", de l’éditorialiste de SenePlus Paap Seen.
À vos ordis, vos tablettes, vos plumes, vos crayons, vos micros, vos caméras. À vite.
EXCLUSIF SENEPLUS - Un guide, une référence, un modèle de rigueur et de vertu, tout à la fois tolérant et ouvert sur les opinions mais ferme et intransigeant sur les codes de conduite - Hommage à un fils de Saint-Louis
" Ce sont les bons aristocrates qui font les bons démocrates " disait Talleyrand...
Aussi paradoxal que cela apparaisse à première vue, la démocratie est bien une affaire d'aristocrates ... Pas dans le sens de celui qui s’attribue et revendique un privilège de naissance pour lequel il n’a aucun mérite, mais dans celui qui fonde sa fierté sur son sens du travail bien fait, du souci permanent de l’excellence et de la dignité. Et qui, du coup, élève le goût de l’effort et les exigences de qualité aux rangs de valeurs subliminales...
C’est Abdoulaye Chimère Diaw, tel que nous l'avons connu et vécu depuis une adolescence partagée avec ses enfants par le hasard de rencontres dont seule la vie a le secret.
Makhtar Chimère Diaw et Mame Mariteuw Chimère, plus connu sous le petit nom de Bébé Mame, ont été en effet des camarades de promotion et amis du Lycée Van Vollenhoven, actuel lycée Lamine Gueye. Ensemble, nous avons partagé un parcours ininterrompu depuis lors au point d'en arriver à une fraternité assimilable à des liens de sang.
Il n’était pas seulement pour nous un père qu’on respecte par devoir. Il a été plutôt pour ses enfants et neveux de sang et d’adoption à la fois un parent attentionné et généreux, mais surtout un guide, une référence, un modèle de rigueur et de vertu, tout à la fois tolérant et ouvert sur les opinions mais ferme et intransigeant sur les codes de conduite.
Premier Sénégalais Directeur général des impôts et domaines du pays après une belle carrière de cadre métropolitain sous l’empire du régime colonial, il a fait partie de la génération des hommes et femmes bâtisseurs de l’Etat du Sénégal indépendant.
Sa présence au coeur de l'etablishment de cette époque ne devait en rien justifier à ses yeux que les jeunes contestataires fougueux que nous étions dans la dynamique post 'soixante huitarde " soient aliénés du libre choix des termes de leur engagement militant.
Le 4ème étage de l’immeuble du bloc fiscal, sa résidence de fonction, a été des années durant un des sièges de notre petite organisation clandestine de l’époque où Mame Mariteuw gardait précieusement l'une des rares machines ronéo avec lesquelles étaient dactylographiés les tracts incendiaires qui circulaient sous les manteaux en cette période agitée du régime du Président Senghor.
Dans nos débats politiques passionnés de cette époque, je garde le souvenir des commentaires de Pape Amadou Chimère tôt arraché à notre affection qui, tout en partageant notre refus de la démocratie confisquée, n'en trouvait pas moins notre radicalisme excessif. Il aimait bien nous provoquer en nous jetant à la figure : " Si on suit Abdou Fall et Bébé Mame dans leur logique, c’est à croire que les ministres vont devoir se retrouver avec des " deux chevaux" comme voitures de fonction ! ! "
C'est dans cette ambiance de débats animés et contradictoires sans entrave qu’il suivait de loin que le Père Chimère a puissamment contribué à forger en nous ce goût de la liberté, de l’étude et de la culture. Cette chaleureuse proximité avec lui nous donnait le privilège de profiter, très jeunes, de ses abonnements à des revues et grands journaux français tels que le Monde que Bébé Mame mettait fraternellement dans les archives du groupe.
Je reste convaincu que cette fraîcheur intellectuelle entretenue de tout temps aura été parmi les facteurs explicatifs de l’exceptionnelle résilience mentale qui lui permit de garder sa lucidité jusqu’au terme des 99 années qu'il a pleinement vécues.
Un parcours exemplaire à tout point de vues. Au sommet de la hiérarchie administrative en France, en Afrique et dans son pays. Député, Maire de sa ville natale et Vice-Président de l’Assemblée Nationale. Président co-fondateur d'un des fleurons du bâtiment et du génie civil au Sénégal et en Afrique. Une vie spirituelle d'une grande intensité dans le coeur de la Tidjania Sénégalaise.
Pour avoir servi son pays avec autant d’éclat sur tous ces fronts, Abdoulaye Chimère Diaw aura mené une vie utile dans la lignée des grands hommes dont les destins se confondent avec ceux des nations qui les ont vus naître. Il convient de toujours rappeler que l'histoire d'une nation se construit à travers le récit des grands événements qui jalonnent son parcours, mais elle s'écrit également à travers l'action de grands personnages qui marquent leur époque par des parcours exceptionnels drapés du sceau de l’exemplarité. Un sens aigu de l’Etat qu’il a servi avec loyauté jusqu’au bout. Un patriote intransigeant attaché à sa culture qui se confond au demeurant avec sa religion et passionnément attaché à son terroir. Un homme du monde, intime à la fois de Jacques Chirac et Pierre Mauroy. Un chef d’entreprise accompli qui aura légué à son pays un puissant outil de production.
C’est tout cela Abdoulaye Chimère Diaw qui aura tôt compris comme l'écrit Tolstoi dans "guerre et paix " : " L'existence de la mort nous conduit, soit à renoncer à la vie, soit à donner à notre vie un sens que la mort ne peut effacer ". Ce qu'il aura assurément réussi avec brio et panache. Élégant et racé jusqu’au bout. En Grand Monsieur !
Abdou Fall est un ancien Ministre d'État. Il est actuellement le président du conseil d'administration de l'Apix