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23 novembre 2024
Culture
A LA DECOUVERTE DU COUPLE MUSICIEN FAYE
Paix et unité pour l’Afrique : un point central des thèmes que l’African Joy Group inculque aux mélomanes et populations, par le biais de sonorités mêlant musique traditionnelle africaine et musique moderne.
Paix et unité pour l’Afrique : un point central des thèmes que l’African Joy Group inculque aux mélomanes et populations, par le biais de sonorités mêlant musique traditionnelle africaine et musique moderne. Au gouvernail de ce groupe qui a pris source, en 2005, à la Patte d’oie Bulders, on retrouve le couple Moussa Faye, un guitariste, et Fabienne, une chanteuse passionnée de musique depuis sa tendre enfance. Avant qu’il ne devienne trio avec le concours du guitariste Mass, en 2010.
Fondé en 20O5, le Groupe African Joy est en effet le résultat d’un travail très ardu des époux Faye. Moussa et Fabienne Kantoussa Faye, passionnés parla musique. African joy(la joie africaine), « est un groupe unique qui combine des rythmes et les mélodies africaines traditionnelles avec la musique moderne » soutient ainsi le guitariste fondateur du groupe, Moussa Faye. Le groupe a produit plusieurs singles et un album intitulé : « Life story (histoire de vie), composé de 8 titres, vendu à plus 1000200 exemplaires dans le monde », nous révèle par ailleurs le lead vocal et guitariste, Moussa Faye. Le producteur du Groupe African Joy, Moustapha Faye, est basé en Belgique. C’est ce dernier qui a pris en charge la totalité du financement pour la sortie de l’album. Les thèmes évoqués ont pour but de conscientiser les populations des dangers qui guettent notre planète. Il s’agit entre autres de la violence et du réchauffement climatique et ce, d’autant que sans la paix, aucun développement n’est possible. Selon le guitariste Moussa Faye, « l’art a pour finalité la paix et le développement, des leviers essentiels pour la stabilité de toute société»
Fort de cette conviction, le couple-artiste Faye invite les Africains à s’unir et à s’inspirer des hommes de valeur que furent Cheikh Anta Diop, Patrick Lumbumba, Thomas Sankara etc. Et sans verser dans l’autoglorification, l’artiste moussa Faye se dit d’avis que le Sénégal doit servir d’exemple aux autres Etats du continent. « Dans notre pays les communautés vivent en parfaite intelligence, malgré leur appartenance ethnique, culturelle, confrérique et religieuse ». Avant de préciser que « c’est ce que nous avons essayé de montrer dans notre single : « diamou Sénégal »
Life story : histoire de la vie, en langue locale « diar diarou adouna » compte 8 titres parmi lesquels on peut citer: I remember, je me rappelle (Mme Faye y rend hommage à son père), Love in the whole word Africa ou l’amour dans toute l’Afrique. Une chanson qui exhorte les Africains à s’unir dans la mesure où les défis qui les interpellent sont immenses. Très soucieux par ailleurs de la question infantile, le couple musicien invite les familles et les pouvoirs publics à accorder plus d’importance à la cause de l’enfance. En respectant leurs droits, leur droit au bien-être, à l’éducation mais aussi à bannir toute forme de violence à l’encontre des tout-petits. « Nous avons créé ce groupe pour conscientiser et sensibiliser les populations sur la nécessité de préserver les acquis que nous avons hérités de nos aïeux : l’amour de l’autre, la solidarité.
Le Groupe African joy a eu à se produire sur plusieurs scènes : au Sénégal, lors du Fest femme et dans la sous-région. Il a été invité au Cameroun à l’occasion du Festival International Roots and beauty africa (Firba) et a participé à la célébration de la journée que les artistes de renom ( Hortense Aquassa, Salif Keita, Tiken jah FaKoli, Morgan Héritage) ont dédiée à l’Afrique. Seul revers de la médaille : le manque de moyens financiers. Les nombreux projets peinent à être réalisés même si la volonté existe. A l’instar du projet environnement mis en place en collaboration avec le ministère de la Culture et de l’environnement en 2020 et dont le but est de sensibiliser la population sur les dangers que représente l’utilisation des sachets et tasses en plastique. « Jusqu’à nos jours, malgré tout ce que nous avons abattu comme travail dans le domaine environnemental, nous n’avons pas été récompensés comme cela se doit. Nous avons produit beaucoup de choses pour sensibiliser les populations », déplore le musicien Mousssa Faye qui n’entend cependant pas baisser les bras. Même si le chemin à parcourir est parsemé d’embûches.
par Youssouph Mbargane Guissé
SOUVERAINETÉ POLITIQUE ET ÉCONOMIE ENDOGÈNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le bilan des 60 ans d'indépendance force le constat d'échec d'un modèle néolibéral générateur d'inégalités. Il est urgent de cultiver de nouveaux paradigmes au service d'une économie intégrée à l'échelle du continent
Cette réflexion est une contribution à l’enjeu principal de l’élection présidentielle au Sénégal, celui d’un projet alternatif de rupture avec un modèle économique fondé sur la croissance qui depuis l’indépendance de 1960, n’a cessé de creuser des fractures au niveau des territoires et régions, développé des inégalités sociales profondes et crée le désarroi au sein de la jeunesse en proie au mal vivre. Ce modèle dépendant et extraverti a marginalisé les intellectuels académiques et leurs productions critiques ainsi que celles des lettrés, savants et sages des diverses communautés culturelles, spirituelles et religieuses. Cette marginalisation des élites du pays s’est maintenue sous l’hégémonie politique d’une classe dirigeante compradore soumise aux intérêts capitalistes étrangers et en connexion particulièrement depuis le début des années 2000, avec la mafia financière internationale. Les profonds et vastes mouvements populaires de résistance pour la souveraineté et le développement du Sénégal, mais aussi dans notre région ouest, remettent de plus en plus en cause le système néocolonial et son modèle appauvrissant. L’élection présidentielle de ce mois de mars a comme enjeu central de dégager les voies salutaires d’un véritable développement endogène égalitariste et démocratique.
Retour sur le modèle dominant
La mondialisation achevée au début des années 80, a imposé une nouvelle configuration de l’économie capitaliste libérale aux Etats, nations et pays, les obligeant à des réadaptations, regroupements régionaux et à de nouvelles alliances géostratégiques. On assiste à l’entrée de puissances émergentes sur le marché universel grâce à des innovations technologiques du Numérique, rendant farouche la concurrence des productions et du commerce entre groupes industriels privés et géants de la finance internationale. En Afrique, les Etats- nations désunis et fragiles du fait de leurs économies encore coloniales, ont été obligés d’accepter les conditionnalités d’une restructuration de leurs économies par les institutions de Breton Wood, le Front Monétaire International et de la Banque Mondiale. Ce fut le cas du Sénégal. Cette période drastique d’ajustement structurel et de privatisation libérale des économies a vu la confiscation de leur souveraineté d’Etat et la destruction des acquis sur le plan agricole et industriel pour imposer un modèle de développement productiviste capitaliste, fondé sur la croissance du PIB et les équilibres macro-économiques. Ce modèle néo-libéral favorable aux investisseurs et industriels privés étrangers, a marginalisé les entreprises nationales porteuses de croissance et productrices de richesses. Il a conduit à des inégalités sociales insoutenables, aux violences et à l’insécurité dans les pays victimes d’attaques terroristes jihadistes.
L’hégémonie conceptuelle
A partir de l’application des PAS, l’hégémonie conceptuelle occidentale s’est affirmée, assurée par les experts du FMI et de la Banque mondiale qui ont élaboré une panoplie de concepts imposés aux Etats surendettés et sans « corps d’idées autonomes ». Sous la supervision serrée de ces Institutions, les Etats africains ont comme objectif d’atteindre le développement, concept conçu selon le modèle universaliste occidental,[1]comme un processus de croissance productive de l’activité économique, quantifiée par les outils statistiques. Mais ce concept de développement se révèle un mythe savamment distillé pour masquer la confiscation de la souveraineté des Etats africains, plongés ainsi dans une crise structurelle de domination et de spoliation aggravée. Il a servi à créer l’illusion entretenue que le modèle économique d’exploitation capitaliste et d’asservissement de nos pays allait les conduire à une étape finale de création de richesses et de bien être pour les populations.
Une croissance qui ne se mange pas
Selon l’important Rapport RASA/AROA[2] : « Le développement est le concept sacralisé pour catégoriser le monde selon des indicateurs économiques définis sur la base des réalités des pays d’Europe et d’Amérique du Nord pour rendre compte de leur état « d’avancement » et du retard des « autres » dans leur marche vers le progrès social ». C’est donc la même stratégie qui se perpétue avec les mêmes principes par un renouvellement de concepts savamment dérivés les uns des autres : « Ajustement structurel », « lutte contre la pauvreté », « objectifs du Millénaire pour le développement », « Document stratégique de réduction de la pauvreté », « Emergence », etc.
C’est pourquoi les rapports sur le développement de l’Afrique reflètent surtout un économisme universaliste, étatiste et linéaire avec des indicateurs standards occidentaux qui cherchent à mesurer les prétendus progrès de pays dominés et surexploités. Les évaluations rectificatives, les classements et notations encourageantes, les projections statistiques optimistes des institutions spécialisées, n’ont été en général jusqu’ici que falsifications et manipulations car « l’écart reste important entre les données produites et les réalités des populations, entre les indicateurs théoriques et les situations et pratiques réelles ». Certes « la croissance est bien là, mais elle creuse les inégalités, exclut les populations vulnérables et surexploite les ressources naturelles ».
Les carences du FMI et de la Banque mondiale
Selon le rapport du Bureau indépendant d’évaluation du FMI publié en mai 2011, l’intervention de L’institution en Afrique est un échec global. Cet échec de l’institution financière est dû aux paradigmes universalistes des lois de l’économie capitaliste libérale imposées aux Etats africains, mais également aux méthodes de recherche utilisées sur les réalités du terrain. Le rapport indique les carences suivantes :« une recherche institutionnelle orientée », des « biais idéologiques » donnant « des conclusions préconçues ». Il souligne que « certaines études reposent sur un cadre analytique inapproprié aux réalités des pays étudiés ». Il s’y ajoute selon toujours le Rapport, dans les recherches du FMI, « une incapacité répétée à citer les travaux des chercheurs locaux ».
Quant à la Banque mondiale, elle a été secouée dans un Rapport interne publié en 2015 par un scandale concernant des décaissements au profit des pays en voie de développement. Ce rapport établit que 7,5% de ces décaissements seraient détournés par le biais de sociétés écrans vers les paradis fiscaux comme la Suisse, le Luxembourg, Singapour. L’Union Africaine avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur la gravité d’une telle situation dans les conclusions d’un groupe de travail conduit par Tabo Mbeki, l’ancien Président sud-africain. Le rapport estimait à 56 milliards de dollars annuels la perte subie par le continent africain dues à des transactions illégales.
Aujourd’hui « la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Afrique évaluerait les pertes annuelles subies par le continent à environ 148 milliards de dollars, soit une moins-value en termes de croissance de l’ordre de 25% du PIB ». L’auteur en conclut : « On commence à y voir plus clair sur les raisons expliquant qu’en près de 60 ans d’indépendance, pour de nombreux pays africains la contribution de la Banque mondiale reste encore marginale ». A un tel scandale s’ajoutent des résultats de croissance globalement désastreux.
Le règne en plus de la corruption financière et de l’influence des réseaux mafieux jusqu’au sommet des Etats rendent les politiques publiques inopérantes. C’est ainsi que les bilans élogieux sur les grandes infrastructures réalisées n’impressionnent outre mesure les jeunes, les ménages et les populations qui aspirent à la sécurité, à l’emploi et au bien-être, à la dignité.
Des échecs masqués
En aucun cas la crise sociale profonde, l’aggravation de la pauvreté des populations et le désarroi profond de la masse des jeunes, n’empêchent les sempiternels discours officiels présentant les statistiques sur les performances économiques fictives en général. En effet, la dure réalité sociale de la précarité et du dénuement reste têtue. Mais tout ceci est soigneusement masqué, en plus des chiffres et statistiques brandis, par :
- La délivrance de note de satisfécit aux Gouvernants grâce aux taux de croissances dit en bonne évolution, cela malgré la gangrène de la corruption et de la mal gouvernance institutionnelle.
- Le classement dans des revues soi-disant de références comme le Doing Business dont s’indignait l’économiste Ndongo Samba Sylla de la faiblesse des critères et des choix méthodologiques. Ce guide s’avère non scientifique et non pertinent politiquement, rendant les bons élèves bien classés, les plus démunis.
- La distinction par des prix honorifiques à certains dirigeants politiques dans le but de redorer leur blason terni. Toute cette mise en scène théâtrale solennelle et protocolaire est planifiée et organisée à dessein par des groupes de la mafia affairiste internationale pour masquer l’ignoble exploitation financière subie par les peuples sous domination. Un tel bilan désastreux pour les Africains a fait dire à Théophile Obenga que la Banque mondiale et le FMI devraient être interdits de mettre leurs pieds en Afrique. Un tel échec aux conséquences sociales et humaines catastrophiques milite impérativement pour l’alternative de déconnexion du système de dépendance et d’extraversion en place depuis la colonisation, et la reconnexion à une économie continentale africaine souveraine et intégrée.
Le changement de paradigmes
C’est pourquoi un véritable changement de paradigme s’impose pour édifier des économies fortes dépassant le cadre des faibles productions et de l’étroitesse des marchés des Etats-nation actuel. La libération de l’hégémonie conceptuelle universaliste du développement conçu en termes de croissance du PIB, de productivité et de ses outils d’évaluation quantitativistes et statistiques. Cette nouvelle conceptualisation identifie les espaces régionaux naturels de production et d’échanges intégrés ainsi que les acteurs historiques porteurs d’innovation et renouveau du continent. En sortant du morcellement et en élargissant l’horizon par la réunification politique et l’intégration des productions, filières et marchés, les vastes ensembles, on pourrait acquérir « la réduction des couts unitaires grâce aux économies d’échelle par un niveau accru de spécialisation et de concurrence économique, par l’accès à la technologie et par un meilleur partage des idées et des expériences à tous les niveaux ».[3]Les Africains pourront alors produire des économies d’abondance, le bien-être et la prospérité collective.
Un leadership nouveau
Les intellectuels africains, chercheurs et savants, industriel et entrepreneurs, ingénieurs, professionnels de métiers, architectes et aménagistes, inventeurs, artistes, conteurs et philosophes, doivent impérativement prendre leur place stratégique dans la direction politique des Etats fédérés de l’Afrique. Ils doivent s’appuyant la mobilisation politique des masses et de la jeunesse, pousser à la sortie les actuelles élites politiques paresseuses, corrompues et contre-productives. Cette nouvelle catégorie politique dirigeante d’avant-garde constitue en ce temps critique, l’armature intellectuelle créative du nouveau monde africain à inventer. Leur mission est d’apporter de nouvelles visions et des choix pertinents dictées par le cours actuel de l’histoire. En effet, la Raison et la Justice, le Bien, le Beau et l’Ethique doivent enfin soutenir les pratiques d’une nouvelle philosophie politique, celle du Renouveau culturel et civilisationnel de tous les Etats fédérés de l’Afrique enfin libre. Nul n’ignore à présent les immenses ressources et richesses matérielle, humaines et culturelles dans chaque pays, chaque région, dans tout le continent de part et d’autre de l’Equateur. L’exploitation coordonnée et la mise en valeur de ce potentiel peuvent alors permettre la montée en puissance rapide de l’Afrique sur le plan économique, politique, culturelle et diplomatique dans un contexte de reconfiguration des rapports de forces à l’échelle mondiale. En tout état de cause, le développement intégral de l’humain n’est pas que matériel, mais aussi culturel et spirituel ; il repose sur ce qui n’est ni quantifiable, ni chiffrable, sur le génie créateur des peuples, leurs cultures, leurs langues, leurs valeurs de vie, l’attachement à la communauté, légalité sociale, la joie de vivre, l’amour de la Création et le respect du Vivant.
[1] Voir à ce titre l’ouvrage qui a fait date sur cette vision : Rostow (1970). Les étapes de la croissance économique. Paris. Points
[2] RASA AROA (2018). Rapport alternatif sur l’Afrique. Un rapport pour l’Afrique et pour l’Afrique. Dakar :
[3] Real Lavergne Dir. 1996. Préface. Intégration et coopération régionales en Afrique de l’Ouest. Paris, éd. Karthala-CRDI.
«YAAY 2.0» ET KALISTA SY AU SOMMET
«Yaay 2.0» et «Hair Lover», ces deux séries de Kalista Production, ont remporté 9 des 20 récompenses mises en jeu pour la première édition du Grand Prix Gainde des séries. Sacrée meilleure série, «Yaay 2.0» est talonnée par «Salma» et «Baabel».
«Yaay 2.0» et «Hair Lover», ces deux séries de Kalista Production, ont remporté 9 des 20 récompenses mises en jeu pour la première édition du Grand Prix Gainde des séries. Sacrée meilleure série, «Yaay 2.0» est talonnée par «Salma» et «Baabel».
La première édition du Grand Prix Gainde des séries sénégalaises a sacré, ce samedi, la série Yaay 2.0 de Kalista Production. La série était une des 20 séries en compétition pour cette première édition. Yaay 2.0, qui traite de l’infertilité, entre autres sujets, remporte ainsi un chèque de 10 millions de francs Cfa. «La série est sacrée pour son originalité, la maîtrise de son langage cinématographique, la justesse et la clarté de son geste artistique, pour son audace dans le choix des thèmes (stérilité, maternité, santé sexuelle, traumatisme…), la qualité technique et la profondeur de sa recherche», salue le jury présidé par Amina Seck, écrivaine et scénariste. Salma de Sol Invictus Media s’adjuge la deuxième place avec un chèque de 5 millions de francs. «Salma met face-à-face différents sujets sociaux souvent difficilement abordables : la religion et la spiritualité, la foi et les dictées sociales, l’apparente pureté et la débauche, le bien et le mal, le machisme et l’émancipation. La série réunit des mondes que tout semble séparer. Salma a également séduit le jury par son casting réussi», souligne le jury. En troisième position, c’est Baabel de Marodi Sas Africa qui remporte les 3 millions. Outre ces grands prix, la soirée a également permis de couronner l’excellence dans la technique audiovisuelle. Ainsi, entre Yaay 2.0 et Hair Lover, Kalista production engrange les prix du Meilleur scenario, la Meilleure réalisation, le Meilleur montage et le Meilleur décor. Roger Felmont Sallah, qui interprète Sandiery dans Yaay 2.0, remporte également le prix de la Meilleure interprétation masculine, tandis que Lala Laurette Ndiaye (Mariama dans la même série), remporte le prix de la Révélation féminine. Aïcha Ba Diallo, l’héroïne de Salma, remporte haut la main le prix d’Interprétation, tandis que Moustapha Mboup (Cire) de la même série remporte le prix de la Révélation masculine. Vautours d’EvenProd remporte les prix Maquillage et costume, tandis qu’Impact de Marodi, celui du Son et Cœurs Brisés de EvenProd, le prix de la Musique originale. «Cette cérémonie met en lumière la richesse et la diversité de notre patrimoine audiovisuel», a indiqué le ministre de la Culture, du patrimoine historique, des industries créatives et des loisirs. Pour le Pr Aliou Sow, «bien plus que de simples divertissements, les séries sont le reflet de notre société, de nos valeurs, de nos aspirations et de nos défis».
Si depuis ces dernières années, le succès des séries a dépassé les frontières du pays, des pionniers ont balisé le chemin. C’est ainsi que le prix Rétrospectives a été remis à El Hadji Mamadou Niang Leuz, pour ses réalisations comme Un café avec…, Dinama Nekh. De même, le prix Légende a été remis au duo de la série Goorgorlou, Habib Diop et Seune Sène. Des prix hommages ont aussi été remis aux familles des défunts Jean-Paul d’Almeida et Mentor Ba. «En plus du beau et du bien, le cinéma et l’audiovisuel ont un rôle important dans l’employabilité des jeunes et des femmes. Avec des formations de qualité, un bon encadrement et un accompagnement adéquat, nous pouvons espérer être au sommet d’ici quelques années», a souligné la présidente du jury, Amina Seck. Au total, sur les 20 séries qui s’étaient portées candidates, seules 8 ont été éligibles. Et au final, chacun des vainqueurs est reparti avec un trophée, inscrivant dans l’histoire du cinéma, cette soirée de récompenses que de nombreux artistes ont égaillée de leurs belles notes musicales.
LES 5 MAJEURES DANS L’EVOLUTION DU CINEMA SENEGALAIS
Il s’agit des réalisatrices Safi Faye et Mati Diop, des actrices Myriam Niang et Isseu Niang et de Rokhaya Niang. Car, on ne peut pas parler du 7e art sénégalais sans évoquer la place de choix que certaines grandes figures féminines y ont occupée
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 09/03/2024
Ce 8 mars est une occasion de mettre à l’honneur 5 grandes dames qui ont marqué le cinéma sénégalais. Il s’agit des réalisatrices Safi Faye et Mati Diop, des actrices Myriam Niang et Isseu Niang et de Rokhaya Niang. Car, on ne peut pas parler du 7e art sénégalais sans évoquer la place de choix que certaines grandes figures féminines y ont occupée.
Safi Faye, la pionnière
Née le 22 novembre 1943 à Dakar et décédée à Paris le 22 février 2023, Safi Faye est une réalisatrice, anthropologue, ethnologue et féministe sénégalaise. Elle obtient un diplôme d’enseignante à l’Ecole normale de Rufisque et enseigne à Dakar quand elle rencontre, en 1966, le réalisateur Jean Rouch, qui lui donne un rôle dans «Petit à Petit» (1969). Safi part ensuite pour Paris où elle entame des études d’ethnologie à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). Pionnière dans le cinéma sénégalais, son premier court métrage est sorti en 1972 «La Passante», suivi d’un documentaire sur les difficultés économiques au Sénégal «Kaddu Beykat» (Lettre paysanne). Elle étudie le cinéma à l’École Louis Lumière de 1972 à 1974. En 1976, elle soutient à l’EPHE (École pratique des hautes études) un mémoire sur la religion des Sérères, communauté à laquelle elle appartient. Après plusieurs films en 2023, le Festival des 3 continents lui consacre une rétrospective. Certains de ses films sont perdus et invisibles.
Rokhaya Niang, l’actrice au talent inné
Son jeu est top. Rokhaya Niang a été découverte dans les rôles principaux de deux films sénégalais présentés en compétition au Fespaco en 2003 : «Le Prix du pardon» de Mansour Sora Wade où elle incarne Maxoye, et «Madame Brouette» de Moussa Sène Absa où elle joue Mati. Elle poursuit, depuis, une brillante carrière au cinéma et à la télévision. En 2007, elle joue «Rokhaya», sœur du héros «Dick» (Lord Alajiman) dans le long métrage «Teranga Blues» de Moussa Sène Absa (sélection Fespaco 2007). En 2020, elle joue le rôle de Boris Coulibaly dans la série «L’or de Ninki Nanka».
Marème Niang, l’actrice qui a marqué son temps
Parfois créditée (à tort) sous le nom de Myriam Niang, elle joue le rôle principal de la magnifique Anta dans «Touki Bouki» de Djibril Diop Mambéty (1973). On la retrouve aussi dans «Xala» de Sembène Ousmane (1974) et dans «Baks» de Momar Thiam (1974). Excellente également dans «Guelwaar» de Sembène (1992) dans le rôle de la prostituée amie de la fille de Guelwaar. Elle joue aussi dans le docu-fiction «Dial-Diali» (rôle principal), réalisé par Ousmane William Mbaye (1992). Mati Diop la fait (re)jouer le rôle d’Anta en 2013 (Mille Soleils, docu-fiction).
Isseu Niang, l’artiste avec Grand A
Née le 25 septembre 1938 à Dakar et décédée le 17 février 2000 dans la même ville, Isseu Niang avait une prédisposition pour de nombreux arts. Elle était une artiste avec un grand «A». Danseuse, chanteuse, comédienne de théâtre et de cinéma, couturière par curiosité, secrétaire dactylographe de formation, elle était un personnage qui avait plusieurs cordes à son arc. L’option de faire carrière dans le monde de la danse et du théâtre prise, il restait à explorer les voies pour y parvenir. Maurice Sonar Senghor, détecteur de talents, alors directeur du Théâtre du Palais, entre en scène. Par son intermédiaire, Isseu Niang prend langue avec les Ballets de Keïta Fodéba. Elle émigre en Guinée en 1958. En deux ans, cette étape guinéenne lui ouvre les portes du cinéma. Sa première prestation à l’écran remonte à 1959, dans le film «Ben Hur» de William Wyler. Cet événement est celui qui a le plus marqué Isseu Niang dans sa vie d’artiste. Prolifique, Isseu a joué dans plusieurs films comme «Hyènes» de Djibril Diop Mambéty (1992).
Mati Diop, une jeune qui rayonne dans le monde
Maty Diop a grandi à Paris entre un père musicien, le Sénégalais Wasis Diop et une mère française, photographe et acheteuse d’arts, Christine Brossart. Elle est également la nièce du cinéaste Djibril Diop Mambéty. Autodidacte, elle se lance très jeune. Elle réalise plusieurs créations sonores et vidéos pour des pièces de théâtre. En 2004, elle autoproduit et réalise un premier court métrage à Paris «Last Night». En 2008, Mati joue le rôle principal au cinéma dans le film de Claire Denis «36 Rhums». En 2009, elle reçoit le prix MK2 Jeune Talent de la meilleure actrice. Cette expérience la conforte dans le désir de devenir réalisatrice. En 2008, Mati Diop décide de réaliser et d’autoproduire un premier film à Dakar intitulé «Mille Soleils» consacré à l’héritage personnel et collectif de «Touki Bouki», film culte réalisé par son oncle Djibril Diop Mambéty en 1973 et présenté à Cannes cette année-là. En 2018, Mati Diop réalise son premier long métrage à Dakar, un film de fantômes consacré à la jeunesse migrante disparue en mer. «Atlantique» est sélectionné en 2019 en compétition officielle du festival de Cannes 2019 où il obtient le Grand prix et figure dans la shortlist des 10 meilleurs films internationaux de la 92e cérémonie des Oscars. En 2024, elle remporte L’Ours d’or à la Berlinale avec le documentaire «Dahomey», consacré à la question de la restitution par la France d’œuvres d’art volées au Dahomey(Bénin).
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CHARLES FAYE PUBLIE "VIE DE CHARL’ATTEND"
A travers son livre, le journaliste évoque ses relations avec Youssou Ndour, l'actualité chaude au Sénégal...
iGFM (Dakar) IGFM a le plaisir de recevoir en direct, ce vendredi, le journaliste Charles FAYE qui a sorti un livre nommé "VIE DE CHARL’ATTEND". Avec lui, nous avons évoqué aussi ses relations avec Youssou Ndour, l'actualité chaude au Sénégal...
RENDRE HOMMAGE A SEMBENE, C’EST AUSSI EVOQUER LA LIBRAIRIE SANKORE
Dans son discours, l’artiste Abdoulaye Diallo s’est réjoui de cet «honneur exceptionnel» d’accepter cette donation d’une œuvre d’art : «Sembène Ousmane : le Baobab».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 05/03/2024
Dans son discours, l’artiste Abdoulaye Diallo s’est réjoui de cet «honneur exceptionnel» d’accepter cette donation d’une œuvre d’art : «Sembène Ousmane : le Baobab». «C’est un devoir de gratitude et de persévérance dans l’accomplissement de mon art. Mais je manquerai gravement au premier si je n’associais dans un hommage public, comme au fond de mon cœur les noms, Pr Alioune Badara Kandji, doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, Pr Maguèye Kassé, commissaire permanent de l’artist e LebergerdelîledenGor… Nous nous sommes réunis pour rendre hommage à Sembène Ousmane, un homme purifié de l’intérieur, capable d’entrer en communion totale avec la sphère infinie de l’univers, et y effectuer une randonnée spirituelle», déclare-til.
A l’en croire, tout dans ses pensées, films et écrits, traduisent une aspiration et une conviction profondes qui forgent une manière d’être. «Rendre hommage à Sembène Ousmane, c’est aussi évoquer la librairie Sankoré, pour la promotion du livre, et son combat pour la promotion des langues nationales avec le professeur Cheikh Anta Diop, Pathé Diagne, Cheikh Aliou Ndaw, Maguette Thiam, le professeur Sakhir Thiam, Maître Babacar Niang, etc.», souligne-t-il.
Sembène Ousmane se sert de son œuvre pour épouser, embrasser et traiter une multitude de formes d’expression artistiques qui mettent en valeur la culture africaine dans ses différentes composantes, aux plans diachronique et synchronique. «Un fait marquant est l’importance et la place de la musique, de la danse, de la sculpture, des instruments traditionnels, de la photographie. Il partage en offrant des espaces d’expression à toutes les formes d’art», a-t-il ajouté.
Dans l’œuvre de Sembène Ousmane, explique le peintre, ingénieur de formation, l’art peut être considéré comme un lien social, un métalangage à travers lequel le photographe, le sculpteur, le musicien, l’architecte... chacun a sa place. «Rendre hommage à Sembène Ousmane doit être une occasion de faire un plaidoyer pour l’art cinématographique, en tenant compte de la révolution numérique qui déplace le champ du visuel sur le petit écran, alors que le cinéma est aussi un espace de socialisation», souhaite Abdoulaye Diallo.
LE PEINTRE ABDOULAYE DIALLO OFFRE UN TABLEAU SEMBENE A LA FLSH
La Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a encore honoré l’icône du cinéma africain.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 05/03/2024
La Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a encore honoré l’icône du cinéma africain. Ce à travers une cérémonie de remise solennelle du tableau intitulé «Sembène Ousmane le Baobab» de l’artiste plasticien Abdoulaye Diallo connu sous le pseudo Leberdeliledengor, ingénieur des télécommunications de formation.
Décédé il y a plus de deux décennies, le symbole du cinéma africain reste toujours dans le cœur des Sénégalais. En collaboration avec l’Association Sembène Ousmane, la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), un hommage lui a été rendu, mercredi, à la salle du Conseil. C’était lors d’une cérémonie de remise solennelle d’un magnifique tableau du très grand artiste plasticien, Abdoulaye Diallo, Lebergerdeliledengor, ingénieur des télécommunications de formation, intitulé «Sembène Ousmane le baobab».
Devant des sommités universitaires, le président de l’Association Sembène Ousmane, le professeur Maguèye Kassé a indiqué que ce geste entre en droite ligne d’un des programmes de l’Association «Mbokkeel gi» «l’art dans l’œuvre de Sembène Ousmane : point de vue et contribution à une prise de position multiforme et complémentaire». «Cette occasion est rendue possible par la décision de l’Assemblée de la Faculté des lettres le 18 janvier 2024 de donner le nom de ce grand écrivain/cinéaste Sembène Ousmane au nouveau bâtiment de la Faculté. On ne cessera jamais de magnifier l’apport inestimable de Sembène à la découverte de l’identité de l’Africain, aux luttes de son continent pour sa libération de toutes formes d’aliénations, d’oppressions», déclare-t-il.
Ce tableau offert à la Faculté des lettres permet, poursuit-il, à tous ceux que le contempleront de se poser des questions utiles mémorielles. «L’Association s’inspire de l’idée de Sembène que l’Homme est culture. L’Association Sembene Ousmane créée le 19 juin 2018 à la bibliothèque universitaire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar comptait 27 membres fondateurs et issus de différents horizons comme des doctorants, des professeurs d’Université d’ici et d’ailleurs, des consultants, des artistes plasticiens, des musiciens, des cinéastes, des critiques d’art et des journalistes», fait-il savoir.
LES 50 ANS DE DES RELATIONS SENEGALO-CUBAINE CELEBRES A DAKAR
L’ambassade de Cuba au Sénégal a lancé, samedi, à Dakar, les célébrations du 50e anniversaire des relations bilatérales sénégalo-cubaines, première d’une série d’actions et d’activités
Dakar, 3 mars (APS) – L’ambassade de Cuba au Sénégal a lancé, samedi, à Dakar, les célébrations du 50e anniversaire des relations bilatérales sénégalo-cubaines, première d’une série d’actions et d’activités, a constaté l’APS.
Cette première activité du cinquantenaire des relations diplomatiques entre Dakar et La Havane a été dédiée à la musique cubaine, la salsa très connue et appréciée au Sénégal.
La prestation a été animée par le groupe ‘’Téranga Orchestra’’, dirigé par le musicien et guitariste Jean Moffé.
‘’Cette cérémonie dédiée à la musique cubaine entre dans le cadre des célébrations du cinquantenaire des relations diplomatiques entre Cuba et le Sénégal’’, précise l’ambassadrice de Cuba au Sénégal, Maydolis Sosa Hilton.
Elle estime que le choix de la culture n’est pas fortuit. ‘’C’est dans ce domaine que les relations sont plus actives. La preuve, le +Téranga Orchestra+, composé exclusivement de Sénégalais, joue de la musique cubaine’’, a-t-elle fait valoir.
Le groupe de musique chante des thèmes représentatifs du répertoire traditionnel cubain, tels que ‘’Yo soy el punto cubano’’, ‘’Chan Chan’’, la ‘’Guajira Guantanamera’’ et ‘’Santa Isabel de las Lajas’’, entre autres.
Ces airs musicaux ont enchanté le public, qui a reconnu dans ces sons une partie des influences de la salsa mbalax, ainsi que des références d’amour pour la terre natale du son de la guaracha, de la chachachá, de la rumba et du boléro.
Selon Maydolis Sosa Hilton, d’autres activités seront organisées d’ici le 9 août pour mettre en exergue la culture cubaine, notamment la gastronomie et la littérature.
‘’D’autres actions auront lieu au cours de l’année, en collaboration avec d’autres institutions qui, comme la place du Souvenir, ouvriront leurs portes à la collaboration et à l’échange culturel’’, dit-elle.
L’ambassadrice de Cuba au Sénégal, Maydolis Sosa Hilton, précise qu’outre la culture, les relations diplomatiques entre les deux pays s’étendent aussi à la santé, à l’enseignement supérieur et au tourisme.
‘’Les Sénégalais visitent de plus en plus Cuba. Beaucoup d’entre eux y vont pour se soigner et cela développe le tourisme de santé’’, s’est-elle réjoui.
Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, a magnifié la ‘’longue histoire’’ entre les deux pays. ‘’Le Sénégal et Cuba ont une relation particulière, beaucoup de Sénégalais sont attachés à Cuba, ne serait-ce que sous le rapport de la musique cubaine. Nous avons grandi en étant bercés par cette musique’’, a poursuivi M. Sy, secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT).
Mme Diouf Ngakane Gningue, administratrice de la place du Souvenir, a souligné ‘’les liens forts et soutenus avec l’ambassade [cubaine à Dakar] et le plaisir de collaborer à la célébration des cinq première décennies d’une union fraternelle dans laquelle la culture joue un rôle fondamental’’.
Abdoulaye Ndiaye, étudiant en quatrième année à l’École nationale des arts et métiers de la culture (ENAMC), a réalisé in situ une fresque de 3 x 2 mètres sous la forme d’une performance. Il y a intégré des symboles identitaires tels que la place de la Révolution, le palmier royal, le tabac et les maracas, le monument de la Renaissance africaine, le baobab et le plat national ‘’thiéboudiène’’.
LA DOULEUR D’UNE MERE EST UNE DOULEUR INCOMMENSURABLE
Au terme du vernissage, il s’est confié à Bés bi.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 02/03/2024
Originaire de Tambacounda, Ousmane Dia est un artiste plasticien qui vit et travaille à Genève où il enseigne les arts visuels. Il est à Dakar présentement pour son exposition d’une trentaine d’œuvres intitulée «Black Requiem», un plaidoyer pour la dignité humaine. Au terme du vernissage, il s’est confié à Bés bi.
Pourquoi avez-vous proposé une méditation artistique puissante sur le thème du respect de la dignité humaine ?
L’exposition de ce thème «Black Requiem» est un travail que je suis en train de mener depuis 3 ans et qui m’a été inspiré par le meurtre de Georges Floyd, lâchement assassiné aux Etats-Unis. Cette exposition se veut ainsi un plaidoyer poignant pour la restauration de la dignité humaine, une méditation sur les tragédies injustes qui jalonnent l’histoire. Aujourd’hui, le racisme anti-noir devient de plus en plus récurrent. Et évidemment, il y a des évènements qui arrivent au fur et à mesure, et des évènements qui peuvent aussi rejoindre ce thème, notamment la situation politique au Sénégal, ce qui se passe au Moyen Orient et en Russie. En un mot, tout ce travail est un plaidoyer pour la restauration de la dignité humaine.
Pourquoi le choix des personnages féminins comme élément central de l’exposition ?
Ce n’est pas anodin. C’était vraiment un choix parce que, tout simplement, c’est la femme qui met l’homme au monde. La douleur d’une mère est incommensurable. Et quand il y a, par exemple, des enfants tués de manière lâche, on voit des mamans qui n’arriveront jamais de la vie à faire leur deuil. Donc, c’est une manière aussi de leur donner la parole dont les chaises sont symboles de pouvoir.
Justement, on voit cette chaise qui revient partout pratiquement dans toutes les œuvres. Qu’est-ce que vous voulez montrer ?
Dans ce travail, la chaise a vraiment représenté le pouvoir politique. Donc, c’est vraiment un dialogue parce que d’habitude, je travaille beaucoup sur le thème de l’hospitalité, mais sur cette série-là, c’est un dialogue entre l’humain et le pouvoir politique. Je fais toujours travailler des artisans, histoire d’apporter aussi un peu d’économie, c’est-à-dire que je fais les prototypes et ils ne font que reproduire
OUSMANE DIA PROMEUT LA RESTAURATION DE LA DIGNITE HUMAINE
«Black Requiem», c’est le thème de l’exposition à la Galerie nationale d’art. En hommage à toutes les luttes engagées par les peuples noirs, Ousmane Dia se souvient de Georges Floyd pour faire un plaidoyer pour la restauration de la dignité humaine
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 02/03/2024
«Black Requiem», c’est le thème de l’exposition à la Galerie nationale d’art. En hommage à toutes les luttes engagées par les peuples noirs, l’artiste-peintre, Ousmane Dia s’est souvenu de Georges Floyd pour faire un plaidoyer pour la restauration de la dignité humaine.
C’est le défilé des artistes, mais également des amoureux du 3e Art à la Galerie nationale de Dakar. Et c’est pour satisfaire une curiosité de la belle exposition de Ousmane Dia dont le vernissage s’est tenu le 23 février dernier devant un parterre d’invités du monde de la culture. Cette exposition du peintre et sculpteur, intitulée «Black Requiem» qui sera clôturée le 30 mars est un vibrant plaidoyer pour la restauration de la dignité humaine. Le symbole de l’exposition : une chaise que l’on retrouve sur toutes les œuvres, avec des personnages féminins géants, concède le pouvoir comme sur les tableaux de «Rosa la résistante», «Pouvoir au féminin» ou encore «Inconstitutionnalité». Il y a également des sculptures en acier et des installations d’individus, l’image la plus frappante et le genou à terre, «Genou de la haine», reproduisant le geste du policier ayant tué l’Américain noir Georges Floyd en mai 2020. Pour l’artiste, c’est une chanson pour les morts partis «parce qu’ils ont exprimé leur opinion, ou parce que la couleur de leur peau est noire ou encore ils ont été au mauvais moment»
Le natif de Tambacounda, dans une touche artistique avec une paillette diversifiée, mêlant des sculptures aux peintures en passant par des représentations graphiques, offre une réflexion visuelle et sonore sur les thèmes de la justice, de la résistance, de l’immigration clandestine et de la mémoire collective. A en croire M. Dia, les sculptures métalliques évoquent la brutalité du genou oppressant d’un policier sur le cou de Georges Floyd, une victime sans défense.
Le critique d’art Aliou Ndiaye, commissaire de l’exposition, estime pour sa part que cette proposition «immersive» raconte l’héroïsme à travers la résistance contre les discriminations et violences raciales. Dans ses explications, il souligne que l’artiste Ousmane Dia fait pivoter des chaises convoitées qu’il dessine et tisse autour d’une diversité de personnages féminins. Prenant la parole, André-William Blandenier, scénographe, qualifie l’exposition de celle de la «maturité» de par la pertinence des thèmes abordés et l’importance de la représentation historique dans l’art contemporain.