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23 novembre 2024
Culture
AU CŒUR DE LA MÉMOIRE SÉNÉGALAISE AVEC BOUBACAR BORIS DIOP
À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de l'oubli collectif de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs
(SenePlus) - À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de la mémoire collective de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs, l'auteur rappelle "l'un des devoirs de la littérature : combattre l'amnésie involontaire ou délibérée par laquelle une société supprime certaines de ses figures historiques."
Le roman suit le récit de Njéeme Pay, une journaliste qui retrace la vie de son amie Kinne Gaajo, une écrivaine et courtisane décédée dans le naufrage du Joola, l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'histoire du Sénégal. À travers ce drame, Diop fait "du naufrage du 'Joola' la métaphore de l'angoissante légèreté d'un oubli que certains peuples croient conjurer en se rattachant à un passé importé, emprunté."
En élevant un "tombeau" à la fictive Kinne Gaajo, l'auteur rend également hommage à des figures méconnues de l'histoire sénégalaise, telles que "Siidiya-Lewoŋ Jóob, Phillis Wheatley, Àllaaji Gay, Maada Caam, Alin Sitóye Jaata…" Mbougar Sarr souligne que "si leurs noms ne sont pas familiers aux lecteurs occidentaux, certaines de ces personnes sont liées à la face honteuse de l'histoire occidentale, notamment française."
Le tour de force de Diop, selon Mbougar Sarr, est d'avoir fait de son héroïne "l'objet d'une question qu'elle se pose pour d'autres dans l'espace romanesque : qu'est-ce qu'écrire une vie ?" À travers une narration éclatée et une "temporalité flottante", l'auteur remet en question les conventions biographiques traditionnelles.
Avec "Un tombeau pour Kinne Gaajo", Boubacar Boris Diop, dont l'œuvre est qualifiée par Mbougar Sarr de "la plus importante du roman sénégalais contemporain", offre une plongée profonde dans les méandres de la mémoire sénégalaise, exhumant des figures oubliées et interrogeant les façons de raconter une vie. Un hommage littéraire puissant à la richesse et à la complexité de l'histoire d'un pays.
DES PLUMES AFRICAINES ENGAGÉES
De Ngozie Adichie à Mbougar Sarr, la littérature africaine fait bouger les lignes sur la scène intellectuelle mondiale. Ces auteurs engagés, de plus en plus couronnés, portent haut les débats de société sur des thèmes universels
(SenePlus) - De plus en plus d'auteurs africains se distinguent par leurs engagements sociétaux et leur rayonnement international, bousculant les idées reçues selon un article de Jeune Afrique.
Parmi eux, Chimamanda Ngozie Adichie fait figure de pionnière. Élue à l'Académie américaine des arts et des sciences, cette Nigériane de 45 ans use de sa plume pour défendre les femmes et dénoncer le racisme.
Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021 à seulement 31 ans, explore dans ses romans des questions universelles comme le jihadisme ou la colonisation, tout en replaçant l'Afrique au cœur du débat mondial.
Autre voix majeure, la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, récompensée par le Goncourt des lycéens en 2020, porte haut les revendications féminines africaines face aux traditions patriarcales.
Du côté du Maghreb, Leïla Slimani et Yamen Manaï témoignent aussi d'une littérature désormais au service des idées progressistes. L'Algérienne Sarah Rivens, avec ses 350 000 lecteurs, prouve par ailleurs que la romance peut aussi véhiculer des thématiques sociétales fortes.
Ces auteurs, de plus en plus reconnus mondialement, montrent comment le "soft power" culturel africain peut être porteur de valeurs universelles et participer aux débats de société, en Afrique comme ailleurs. Une littérature engagée qui confère à l'Afrique une influence sur la scène intellectuelle internationale.
KHADY DIENE GAYE RÉAFFIRME L’ENGAGEMENT DE L’ETAT À ACCOMPAGNER LE CINÉMA ET L’AUDIOVISUEL
Elle a salué le choix des organisateurs du festival Films femmes Afrique de décentraliser les activités, sur la période du 5 au 10 mai, dans huit régions du pays. Un fait qui prouve, selon elle, que l’équité ne sera pas simplement un slogan.
La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a réitéré, l’engagement de l’Etat à accompagner toutes les initiatives qui développent le cinéma et l’audiovisuel au Sénégal et en Afrique.
‘’Je voudrais vous redire notre engagement d’accompagner votre initiative et toutes celles similaires qui développent le cinéma et l’audiovisuel, à travers le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica)’’, a-t-elle dit.
Mme Gaye s’exprimait vendredi à l’ouverture de la 6e édition du festival Films femmes Afrique (FFA).
Accompagnée du secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Bacary Sarr, elle a salué la pertinence du festival ‘’Films femmes Afrique’’.
Elle a également reconnu les ‘’avancées notables, reconnues et saluées dans le monde’’, obtenues par le Sénégal dans ce secteur.
S’agissant du thème choisi pour cette édition, ‘’Urgences climatiques et paix’’, la ministre a estimé qu’il met ‘’le doigt sur des préoccupations d’une actualité qui concernent toutes les parties du globe et l’avenir de l’humanité’’.
‘’ (…) le monde court un danger réel dont les effets annonciateurs défraient la chronique. Agissons ensemble pour arrêter le monstre hideux qui cherche les failles pour anéantir la plus belle création de Dieu’’, a-t-elle appelé.
Khady Diène Gaye a aussi salué le choix des organisateurs de décentraliser les activités du festival, sur la période du 5 au 10 mai, dans huit régions du pays. ” Un fait qui prouve, selon elle, que ‘’l’équité ne sera pas simplement un slogan’’.
‘’L’équité ne sera pas simplement un slogan, mais une réalité qui honore chacun et chacune qui aspire à la connaissance d’un monde nouveau’’, a-t-elle fait valoir, exprimant son intérêt pour le programme du festival dédié à la formation des réalisatrices.
Selon elle cette formation est ‘’une manière d’assurer l’emploi avant l’employabilité’’ pour ces dames.
Le festival a démarré par le film ‘’Goodbye Julia’’ du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, devant un public venu nombreux. Un film qui décrit le racisme entre sudistes et nordistes au Soudan mais aussi la séparation entre chrétiens et musulmans.
Ce film de deux heures, sélectionné au dernier festival de Cannes en 2023, montre un Soudan déchiré.
DES ARTISTES ET GALERISTES MAINTIENNENT LEUR PROGRAMME MALGRÉ LE REPORT DU DAK'ART
“Certains sont beaucoup avancés dans les préparatifs avec l’achat des billets d’avion non remboursables, des réservations d’hôtels et les projets. Risquant de tout perdre, ils ont préféré maintenir leur programme”, a expliqué Zulu Mbaye.
Dakar, 26 avr (APS) – Des artistes sénégalais et étrangers et des galeristes, bien avancés dans les préparatifs de la 15ᵉ Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art), ont décidé de maintenir leur programme malgré l’annonce, jeudi, par l’État sénégalais, du report de cette édition à la période du 7 novembre au 7 décembre, a appris d’eux l’APS.
Le peintre Zulu Mbaye, président de l’Association des artistes plasticiens du village des arts de Dakar, estime que ce report est un “coup très dur” pour les artistes.
Il est à mettre selon lui sur le dos de ceux qui n’ont pas été “dynamiques dans l’organisation du projet” de cette édition de la biennale de Dakar.
“Cela a été volontaire et délibéré parce qu’ils avaient deux ans pour préparer cette édition”, rappelle-t-il.
Il indique que deux des trois grands projets qu’il devait accueillir seront maintenus et débuteront le 16 mai prochain.
Il s’agit, dit-il, de l’exposition prévue au musée Boribana entre cinq artistes sénégalais et leurs homologues venant des États-Unis.
L’autre exposition retenue et prévue à l’espace Sokhamon à Dakar va réunir douze artistes du Nigeria.
Il déclare que seul le projet concernant des artistes de la Barbade qui devait être suivi de la signature d’accords culturels entre le Sénégal et cet État des Caraïbes a été reporté à novembre.
“Certains sont beaucoup avancés dans les préparatifs avec l’achat des billets d’avion non remboursables, des réservations d’hôtels et les projets. Risquant de tout perdre, ils ont préféré maintenir leur programme”, a expliqué Zulu Mbaye.
Il en est ainsi à l’espace “Oh ! Galerie”, sis au centre-ville de Dakar. Ses occupants comptent tenir leurs activités du 16 mai au 16 juin prochain.
“Tout est maintenu, car ce n’est pas à trois semaines d’un évènement qu’il faut annuler. Des frais ont été engagés, les gens ont bouclé leur planning. Nous avons décidé avec les artistes de maintenir tous les programmes, aucun ne saute à notre niveau”, martèle Océane Harati, responsable de “Oh ! Galerie”.
Elle annonce l’ouverture, le 11 mai, des programmes de la galerie avec l’organisation de quatre grandes expositions dans ses locaux et en dehors, avec, entre autres, des artistes sénégalais tels que Soly Cissé.
Une exposition intitulée “Le monde perdu” et accompagnée d’un texte écrit par le critique d’art Babacar Mbaye Diop est prévue à cette occasion.
Il est aussi prévu une exposition avec Viyé Diba sur “Archives textiles”, accompagnée d’un texte d’El Hadji Malick Ndiaye, directeur du musée Théodore Monod de l’IFAN, l’Institut fondamental d’Afrique noire.
Océane Harati signale aussi que le programme comporte des tables rondes et débats.
L’artiste Ican Ramajali du “Laboratoire Agit’Art” pense pour sa part que ce report de la biennale “affaiblit la culture et les arts au Sénégal”, car pour lui, “le Dak’Art est une fête des artistes qui, à l’occasion, exposent leurs réflexions sur la marche du monde”.
“Pendant la crise, tous les autres chantiers ont continué, on construisait des routes, le travail dans les bureaux n’était pas interrompu, pourquoi la Biennale subit ce coup ?”, s’interroge-t-il.
Malgré le report, dit-il, “le Parcourt” (structure regroupant des galeristes et artistes) a maintenu ses activités, car les budgets ont été consommés depuis six mois avec tous les préparatifs entamés.
Celui qui invite à la tenue d’assises de la culture estime que la biennale de Dakar est “unique” en son genre, parce qu’elle est organisée sur l’étendue du territoire national.
Idrissa Diallo, acteur culturel, dit ne pas être contre ceux qui maintiennent leurs activités, mais se demande s’il faut parler de “Off” puisque le “In” a été reporté.
Il dit ne pas être surpris par ce report, car les œuvres des 58 artistes sélectionnés dans le “In” sont toujours chez leurs propriétaires, dénonçant ainsi le “manque d’anticipation des anciennes autorités de la culture”.
Le critique d’art Massamba Mbaye, président de la commission “Off”, signale que plus de 400 expositions avaient déjà demandé leur inscription.
JE PENSE QU’IL Y A EU UN SABOTAGE PAR ALIOU SOW
Mercredi, la décision du report de la Biennale n’était pas encore actée. L’artiste Zulu Mbaye soupçonne un «sabotage» du ministre Aliou Sow.
Bés Bi le Jour |
Mamadou DIENG et Adama Aïdara KANTE |
Publication 26/04/2024
Mercredi, la décision du report de la Biennale n’était pas encore actée. C’est fait finalement, hier, par le ministère de la Culture. L’artiste Zulu Mbaye soupçonne un «sabotage» du ministre Aliou Sow.
«On dit que le deuxième budget qui devrait compléter le milliard que l’Etat alloue à la biennale d’un montant de 500 millions de FCfa n’a pas été versé au ministère de la Culture. On dit aussi que le ministre sortant, Pr Aliou Sow, ces deux dernières années, n’a pas donné à cette Biennale le sens qu’elle devait avoir. C’est-à-dire prévenir de cette absence de budget ou quand même nous informer des difficultés qu’il a rencontrées».
Ainsi, estime-t-il, on leur a fourgué une patate chaude avec le nouveau régime qui s’installe. «Personnellement, en tant que Zulu, je pense il y a eu un sabotage du ministre sortant, Pr Aliou Sow. A mon avis, il s’est occupé à faire d’autres choses telle que le pavillon sénégalais à la Biennale de Venise, en Italie, où il y a un artiste de sa région, qui expose là-bas avec sûrement des moyens dont on pense que ce sont les moyens de la Biennale. Toutefois, je précise que ce sont des rumeurs, il faudrait qu’on soit édifié. Donc, les artistes ne savent pas ce qui s’est passé, c’est au ministre de la Culture de nous édifier».
LE DAK'ART REPOUSSÉ
L'événement prévu en mai est finalement reporté à novembre prochain en raison de "la volonté des nouvelles autorités en charge du secteur de l'organiser dans des conditions optimales". Ce report était craint en raison de problèmes de financement
(SenePlus) - La 15ème édition de la prestigieuse Biennale de l'Art Africain Contemporain de Dakar, communément appelée Dak'Art, prévue initialement du 16 mai au 16 juin 2024 au Sénégal, a été reportée au 7 novembre au 7 décembre 2024, a annoncé le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture ce jeudi 25 avril dans un communiqué.
Ce report, le deuxième seulement depuis la création de l'événement en 1992, était craint en raison de problèmes de financement, comme l'avaient révélé des sources proches du comité d'organisation à RFI. Seulement un tiers du budget de 1,5 milliard de francs CFA (environ 2 millions d'euros) alloué par l'État sénégalais aurait été versé, compromettant le bon acheminement des œuvres d'artistes du monde entier et l'organisation logistique deux mois seulement avant l'ouverture. "Sans ce budget, il est impossible de payer le transport des œuvres [...] ou encore de loger la soixantaine d'artistes", avait déclaré une source sous couvert d'anonymat.
La nouvelle ministre de la Culture du Sénégal, Khady Diène Gaye, héritant des dettes du précédent gouvernement, a dû trancher sur le maintien ou non de l'événement face à ce contexte financier incertain. Dans le communiqué, elle réaffirme néanmoins "l'engagement du gouvernement en faveur des arts et de la culture" et sa volonté "d'offrir une expérience artistique exceptionnelle".
Ce report de quelques mois permettra selon le ministère "d'organiser la Biennale dans des conditions optimales, à la hauteur de son envergure et de sa réputation de rendez-vous historique". Le thème "L'éveil, le sillage", la programmation des expositions officielles avec les États-Unis et le Cap-Vert comme pays à l'honneur, ainsi que la direction artistique de Salimata Diop sont maintenus.
SAINT-LOUIS : "LA NUIT DES IDÉES" DÉCRYPTE LES GRANDES RUPTURES SCIENTIFIQUES
Cet événement international initié par l’Institut français et portant sur une thématique majeure, sera marquée par des discussions ayant trait aux grandes ruptures technologiques et scientifiques.
Saint-Louis, 24 avr (APS) – La célébration à Saint-Louis (nord) de l’édition 2024 de ”La nuit des idées”, un événement international initié par l’Institut français et portant sur une thématique majeure, sera marquée par des discussions ayant trait aux grandes ruptures technologiques et scientifiques, a appris l’APS auprès de responsables locaux de l’Institut français.
”La nuit des idées” se tiendra les 26 et 27 avril, à Saint-Louis, informe un communiqué parvenu à l’APS.
Le thème de cette édition est ”Lignes de failles’’, une problématique qui invite à réfléchir sur ”les grandes ruptures technologiques et scientifiques, les dynamiques de polarisation internationale mais également les nouvelles formes de mobilisation”.
La thématique invite les chercheurs, artistes, journalistes, membres de la société civile et différents corps professionnels à ”penser le monde depuis et à travers Saint-Louis”, souligne un document parvenu à l’APS.
Des écoliers issus des établissements scolaires de l’école des jeunes filles Boubacar Diop, de l’école française Saint-Exupéry et de l’école Goxu Mbacc vont prendre part à cet évènement, selon les initiateurs.
”La nuit des idées” est un évènement international piloté par l’institut Français. Elle vise à célébrer la circulation des idées entre les pays, les cultures, les thèmes mais également les générations, précisent les organisateurs.
LE MANQUE DE FONDS MENACE LA BIENNALE DE DAKAR
À trois semaines de son ouverture, la prestigieuse manifestation artistique se trouve dans une situation financière critique. La faute à l'État sénégalais, principal bailleur de fonds, qui n'a versé qu'une partie des subventions attendues
(SenePlus) - La 15ème édition de la Biennale de l'art africain contemporain, grand rendez-vous artistique se tenant tous les deux ans à Dakar, risque d'être reportée en raison de problèmes de financement, selon les informations relayées ces derniers jours.
D'après des sources proches du comité d'organisation citées par RFI, "des insuffisances logistiques" et "une grande inquiétude" quant à l'arrivée des œuvres à temps pour l'ouverture prévue le 16 mai ont été exprimées. Le budget de 1,5 milliard de francs CFA (environ 2 millions d'euros) prévu par l'État sénégalais ne serait versé qu'à hauteur d'un tiers, ce qui compromettrait le bon déroulement de l'événement.
"Sans ce budget, il est impossible de payer le transport des œuvres d'artistes africains qui viennent du monde entier, d'éditer un catalogue ou encore de loger la soixantaine d'artistes", a déclaré un membre du comité d'organisation sous couvert d'anonymat à RFI. À seulement 22 jours de l'ouverture, même en cas de déblocage tardif des fonds, les délais seraient intenables pour assurer l'arrivée à temps des œuvres, notamment celles transportées par bateau.
Face à ce contexte financier incertain, certains plaident donc pour un report de la Biennale à novembre prochain. Cette option sera discutée lors d'une réunion prévue ce mardi 23 avril. La nouvelle ministre de la Culture du Sénégal, Khady Diène Gaye, devra trancher sur le maintien ou non de l'événement aux dates initialement prévues, alors qu'elle hérite des dettes laissées par le précédent gouvernement.
Créée en 1992, la Biennale de Dakar n'a été reportée qu'une seule fois jusqu'ici, en raison de la pandémie de Covid-19. Ce potentiel report constituerait donc un coup dur pour cet événement majeur de l'art africain contemporain, entièrement financé par l'État du Sénégal.
KHADY DIENE GAYE PROMEUT LA BIBLIOTHERAPIE
La ministre des Sports, de la Jeunesse et la Culture, Khady Diène Guèye, a présidé la journée mondiale du livre et du droit d’auteur au centre médico-éducatif «Aminata Mbaye» pour les enfants déficients intellectuels
La ministre des Sports, de la Jeunesse et la Culture, Khady Diène Guèye, a présidé la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Accompagnée du secrétaire d’état chargé de la Culture des Industries Créatives et du Patrimoine, Bacary Sarr et du directeur du livre et de la lecture, à la cérémonie tenue au centre médico-éducatif «Aminata Mbaye» pour les enfants déficients intellectuels, l’autorité promeut la thérapie à travers le livre.
La ministre de la Culture a consacré sa première sortie au centre médico-éducatif «Aminata Mbaye» de Grand Yoff, par solidarité aux enfants spéciaux. Khady Diène Guèye a ainsi célébré la journée mondiale du livre et du droit d’auteur, avec les enfants déficients intellectuels, les éducateurs ainsi que les équipes du ministère et de la direction du livre et de la lecture. La ministre s’est engagée, sur cette tribune, à faire don «d’un million» de son premier salaire de ministre au centre et invite, dans la foulée, le secrétaire d’État chargé de la Culture, des industries créatives et du patrimoine, Bacary Sarr à faire pareil.
Directrice du centre, Marie Madeleine Dione, hôte de la cérémonie, indique qu’en portant son choix sur le centre «Aminata Mbaye», l’autorité rejoint un combat de 35 ans. C'est, dit-elle, l'occasion de rendre un vibrant hommage à la fondatrice du centre, feu Me Aminata Mbaye, qui s'est battue corps et âme pour venir en aide à cette couche de la population très souvent laissée pour compte ; des enfants et jeunes déficients intellectuels. Le centre accueille 171 enfants et jeunes adultes répartis dans 11 classes dont sept ateliers : céramique, couture, cuisine, jus, horticulture». Le centre a réussi à insérer 30 jeunes formés à «Aminata Mbaye», qui travaillent présentement dans des entreprises. «C’est ce qui permet aux enfants de retrouver leur dignité humaine», signale la directrice. La ministre de la Culture s’inscrit, à l’occasion, dans la promotion du livre à travers le partage. «Si la culture est un anti destin qui libère l'esprit de toutes les formes de pesanteur et aide à maintenir l'espoir, la lecture reste, pour sa part, cet intrant qui symbolise le mieux l'idéal du partage. Les peuples et les univers que l'on découvre y participent, ainsi que les émotions, les sentiments, de même que les cultures qui s'expriment dans les livres à travers le temps et l'espace. C'est une telle politique que nous essayons de matérialiser à travers nos actions de ce jour, et notamment le don de livres au bénéfice des enfants du Centre Aminata Mbaye», explique l’autorité. Le centre a ainsi reçu une donation de 658 livres, 104 jeux dédiés aux enfants ainsi que 15 tablettes, un poste téléviseur et un ordinateur. L’autorité exprime également le souhait que l’accompagnement des pouvoirs publics soit renforcé au bénéfice des enfants.
Pour la ministre, l’avenir du livre et de la lecture en général doit interpeller toutes les composantes de la société. Il ne doit pas être du ressort des décideurs politiques, des professionnels du livre et des éducateurs, mais doit concerner particulièrement la jeunesse qui, en ces périodes de mondialisation, rêve d'un monde de savoirs partagés où prospèrent les valeurs de dialogue, de tolérance et de solidarité. D’autant que, «perçu comme un des maillons les plus importants de la culture, le livre aura un rôle essentiel dans l'enracinement de la morale sociale, de la conscience de soi, de la fierté nationale et la promotion des valeurs citoyennes, tant souhaitée par les hautes autorités de la République», spécifie Khady Diène Guèye. L'autre raison de son émotion, ajout-elle, réside dans le fait que cette cérémonie officielle se tient dans un lieu particulier, symbolique, ou des enfants à besoins spécifiques pour ne pas dire des enfants en situation de handicap intellectuel sont admis, encadrés et assistés afin de leur «permettre de se sociabiliser et d'être autonomes». A ce titre, la «Bibliothérapie» est ainsi lancé, et son succès ne fait plus aucun doute, puisqu'il a son entrée dans les dictionnaires modernes qui le définissent comme «un ensemble de lectures sélectionnées, outil thérapeutique en médecine et en psychiatrie pour résoudre des problèmes personnels par l'intermédiaire d'une lecture dirigée», indique l’autorité.
LA PETITE HISTOIRE
C’est dans sa résolution du 15 novembre 1995 que l'UNESCO a proclamé le 23 avril, de chaque année, Journée mondiale du livre et du droit d'auteur. La Journée mondiale du livre et du droit d'auteur est donc une occasion de promouvoir cet outil indispensable et indépassable qu'est le livre et de mettre en exergue les actions visant à protéger la propriété intellectuelle. Seulement, la carence de lecture est souvent décriée dans le milieu scolaire. «Le livre doit être plus présent dans notre vie quotidienne. Notre pays a besoin de livres de qualité pour créer un environnement lettré apte à consolider et élargir les efforts importants faits dans le secteur de l'éducation, de la formation et de l'information. C'est la raison pour laquelle nous devons toujours améliorer la situation du livre et de la lecture en incitant toutes les catégories de la population, particulièrement les enfants et les jeunes, à découvrir cet outil multidimensionnel d'accès aux connaissances», souligne la ministre du Sport, de la Jeunesse et de la Culture, Khady Diène Guèye.
TROIS ESPACES CULTURELS TOURNES VERS LE NUMERIQUE INAUGURES A DAKAR
Des espaces d’expression, d’apprentissage et de découverte tournés vers le numérique ont été inaugurés lundi à l’Institut français, au musée Théodore Monod et au Musée des civilisations noires dans le cadre du projet dénommé ”micro-folie”
Dakar, 23 avr (APS) – Des espaces d’expression, d’apprentissage et de découverte tournés vers le numérique ont été inaugurés lundi à l’Institut français, au musée Théodore Monod et au Musée des civilisations noires dans le cadre du projet dénommé ”micro-folie” destiné à renforcer l’écosystème culturel et l’attractivité des musées, a constaté l’APS.
Ce projet est mis en place grâce à un partenariat entre l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), l’Institut français et le ministère de la Jeuneuse, des Sports et de la Culture.
Les trois espaces d’expression, d’apprentissage et de découverte sont abrités par l’Institut Français du Sénégal, le musée Théodore Monod et le Musée des civilisations noires.
L’objectif principal du projet est de ”structurer et de renforcer l’attractivité des musées et des espaces culturels sénégalais à travers le prisme d’une plus grande inclusion numérique, de soutenir le Sénégal dans sa volonté de développer et de renforcer son écosystème culturel”, selon ses initiateurs.
”+Micro-folie+ est un espace d’expression, d’apprentissage et de découverte tourné vers le numérique dont l’objectif visé est de promouvoir la culture, de montrer le contenu culturel existant et participer à l’éducation culturelle, artistique”, a dit Abdoulaye Sy, chargé de la médiation culturelle au musée Théodore Monod.
”Il a pour cible les écoles et la frange jeune de la population”, a-t-il précisé, expliquant que ces espaces nouveaux vont permettre de ”parcourir les collections numériques des grands musées nationaux à l’aide d’écrans connectés et de dispositifs de médiation”.
Selon lui, ”ils vont également permettre d’accueillir plusieurs formes de spectacles, de favoriser les échanges entre artistes, associations locales, médiateurs, habitants, etc”.
M. Sy a indiqué que ces espaces sont conçus pour offrir une expérience muséale immersive aux visiteurs.
”Ils intègrent aussi des technologies numériques avancées telles que la réalité virtuelle, la réalité augmentée, et des écrans interactifs pour présenter des œuvres d’art, des expositions virtuelles, des performances artistiques, entre autres”, a-t-il encore souligné.
Il a expliqué que les espaces dits ”micro-folie” ”servent également de plateforme éducative en proposant des programmes éducatifs et des ateliers pour les écoles et les groupes communautaires”.
”Ils contribuent ainsi à sensibiliser les jeunes générations à l’importance de la culture et de l’art”, a dit M. Sy, par ailleurs responsable de l’espace ”micro-folie” du musée Théodore Monod.
A titre illustratif, le festival ”micro-folie” organisé du 15 au 27 avril au musée Théodore Monod a déjà reçu, durant le week-end dernier, la visite de 432 élèves et 80 personnes constituées principalement des membres des familles des élèves, selon les responsables de ce festival.