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23 novembre 2024
Culture
L'ART EN SOUFFRANCE A SALY
Des artisans établis au village artisanal de la station balnéaire de Saly (Mbour, ouest) disent être confrontés au manque de clients, à la concurrence déloyale et au problème de la formation.
Saly, 28 fév (APS) – Des artisans établis au village artisanal de la station balnéaire de Saly (Mbour, ouest) disent être confrontés au manque de clients, à la concurrence déloyale et au problème de la formation.
En cette matinée, des objets, des tableaux et des bijoux exposés un peu partout à l’intérieur du village artisanal attirent l’attention des quelques rares touristes venus visiter les lieux.
Le village artisanal de Saly réceptionné en 1981 compte aujourd’hui 113 boutiques fonctionnelles gérées par la chambre de métiers de Thiès.
”Aujourd’hui, nous avons de sérieux problèmes pour la visibilité de nos produits’’, a confié Momar Diaw, le président du village artisanal de Saly, ajoutant que les boutiques ouvertes dans les hôtels concurrencent les artisans.
‘’Les hôteliers ne font pas la publicité pour nous. Des touristes peuvent rester à l’hôtel pendant des semaines, ils ne sauront qu’il y a un village artisanal que le dernier jour de leur séjour, parce que les boutiques sont installées dans presque tous les réceptifs hôteliers’’, a souligné M. Diaw.
Et pourtant, a-t-il relevé, ‘’le village artisanal a plus de produits et de choix moins chères que ces boutiques’’ installées dans les réceptifs hôteliers.
La formation des acteurs, un impératif pour diversifier la clientèle
L’autre difficulté à laquelle font face les artisans de Saly est liée au ”défi de la formation des acteurs’’, a poursuivi encore Momar Diaw.
‘’Les clients viennent et à chaque fois, ils trouvent le même objet. Par exemple le client qui était venu en 2012 peut revenir en 2024 et trouver le même objet’’, a-t-il fait observer.
‘’Nous avons besoin qu’on nous aide à trouver une formation pour qu’on puisse changer de modèle et diversifier les produits’’, a dit l’artisan.
Moussa Gadji a de son côté insisté sur la nécessité de faire une promotion du tourisme sénégalais pour diversifier la clientèle.
‘’Généralement, nous n’avons que des touristes français, il faut explorer d’autres pays pour attirer davantage de touristes’’, a plaidé l’artisan.
Par Hamidou ANNE
MATI DIOP, SYMBOLE DU SÉNÉGAL QUI GAGNE
Notre compatriote Mati Diop est lauréate de l’Ours d’or de la Berlinale 2024 pour son documentaire Dahomey. Le film évoque la question de la restitution de vingt-six œuvres d’art à la République du Bénin dans le cadre notamment du rapport Sarr-Savoy
Notre compatriote Mati Diop est lauréate de l’Ours d’or de la Berlinale 2024 pour son documentaire Dahomey. Le film évoque la question de la restitution de vingt-six œuvres d’art à la République du Bénin dans le cadre notamment du rapport Sarr-Savoy.
En 2019, Atlantique, le premier long-métrage de la réalisatrice, film étrange sur le sujet de l’émigration avec Thiaroye, en banlieue dakaroise, comme cadre, a reçu plusieurs distinctions dont le prestigieux Grand Prix au Festival à Cannes.
A Berlin, a été sacrée une cinéaste de talent et une femme engagée, mais aussi et surtout une Sénégalaise qui rend fier notre pays. L’Ours d’or à la Berlinale est une consécration à un si jeune âge et augure une belle carrière dans le 7ème art
A mon grand regret, le prix de Mati Diop est passé presque inaperçu dans la presse nationale engluée dans les péripéties du report, du dialogue et des agitations politiciennes auxquelles toutes les structures de notre pays consacrent beaucoup trop de temps. Le Sénégal se doit d’honorer Mati Diop car elle a réussi quelque chose de grand et parce qu’elle symbolise ce que nous appelions à partir de 2002 «Le Sénégal qui gagne». En effet, à la suite de l’épopée des Lions du football au Mondial en Corée du Sud et au Japon, cette expression a fait fureur. L’Equipe nationale A avait d’entrée battu la France, tenante du titre, avant de se hisser en quarts de finale ; une première pour une Nation africaine depuis le Cameroun de 1990. Depuis, le Sénégal collectionne les titres continentaux au football et est devenu une Nation familière des grands rendez-vous internationaux.
Mati Diop est un symbole de la culture de ce Sénégal qui gagne dans la foulée du renouveau du cinéma sénégalais. Au Fespaco, en 2013, Tey de Alain Gomis avait remporté l’Etalon d’or et l’Etalon de bronze était revenu à La Pirogue de Moussa Touré. A Ouaga, en 2021, Moly Kane, avec Serbi, obtient le Poulain d’or du meilleur court métrage fiction. La liste de nos satisfactions au cinéma ces dernières années est non exhaustive.
Mati Diop nous vaut une si belle satisfaction et nous convainc que peut-être dans ce pays tout n’est pas perdu. La vulgarité et la médiocrité n’ont pas encore totalement enseveli le Sénégal. A côté du Sénégal des casseurs et de leurs commanditaires, il y a celui des gens qui travaillent dans le silence de la discrétion et ainsi par leurs succès œuvrent à préserver la place de notre pays sur la carte du monde.
Mati Diop a dédié son prix aux militants sénégalais pour la démocratie et aux Palestiniens actuellement sous les bombes israéliennes. Son message, parce que son talent a été reconnu et récompensé par ses pairs, a plus de force que les pétitions d’individus à la quête d’une gloire éphémère sur le dos de cadavres d’enfants.
Mati Diop est le Sénégal qui gagne et qui propulse chez le petit enfant à Pikine ou à Sinthiou Diongui une ambition un jour d’être lui aussi célébré à Berlin, à Cannes ou à Carthage. On y arrive par la hardiesse dans le travail et la solitude de l’effort en plus, bien entendu, des conditions favorables à l’éclosion des talents nationaux. En chaque fils du Sénégal sommeille un rêve. L’Etat a l’obligation de permettre aux enfants de notre pays de devenir les prochains Souleymane Bachir Diagne, Fatou Diome, Sadio Mané, Mati Diop, Mbougar Sarr, Astou Traoré, Germaine Acogny…
L’exemplarité est nécessaire pour une Nation. D’où l’importance de célébrer les succès de Mati Diop afin d’en faire un exemple pour tous ces enfants qui rêvent de devenir un jour acteurs ou cinéastes. Dans la même veine de l’exemplarité, il faut que la République punisse ceux-là qui n’ont offert aux jeunes du Sénégal comme modèles que le pillage et l’incendie des biens publics, l’insulte aux hauts fonctionnaires, la violence et la mort. C’est cela la Justice. Et c’est ainsi qu’on insuffle le patriotisme et le républicanisme dans le cœur de chaque enfant du Sénégal..
Voir Mati Diop sur cette scène rayonnante et radieuse, fière et digne, est enfin, à titre personnel, très émouvant. Car je pense à son oncle Djibril Diop Mambéty, à Wasis et Idrissa Diop. Notre pays a un immense potentiel créatif à offrir au monde pour le rendre plus beau et plus habitable. Je pense aussi à la transmission et je me remémore cette phrase de Jaurès : «C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source.»
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DES ARTISTES DISENT BASTA !
La situation actuelle du Sénégal secouée par une tension sociopolitique interpellent tous secteurs. Et des artistes au nombre de 10, toutes disciplines confondues, à visage découvert, ne sont pas en reste.
La situation actuelle du Sénégal secouée par une tension sociopolitique interpellent tous secteurs. Et des artistes au nombre de 10, toutes disciplines confondues, à visage découvert, ne sont pas en reste. Dans une vidéos courte en noir et blanc d’une durée 1 mn 57, le maitre-mot est «Ça suffit», «on n’en veut plus».
Moussa Sène Absa (Cinéaste) - «Une décennies d’interdictions des libertés»
«Ça suffit. Une décennie d’interdictions des libertés et d’interdictions de manifester. On n’en veut plus»
Ma Sané (Musicienne) - «Esprit partisans qui a failli diviser le Sénégal»
«Ça suffit. Une décennie de clientélisme et d’esprit partisan qui a failli diviser le Sénégal. On n’en veut plus».
Maky Madiba Sylla (Artiste-Cinéaste) - «Des personnes emprisonnées sans aucune base légale»
«Ça suffit. Des centaines de personnes emprisonnées sans aucune base légale pour intimider et gouverner par la peur. On n’en veut plus».
Hervé Samb (Artiste-Musicien) «Le seul dialogue que les Sénégalais exigent»
«Le seul dialogue que les Sénégalais exigent, c’est celui qui se fera par les urnes pour réconcilier le peuple avec lui-même et ouvrir de nouveaux lendemains».
Doudou Ka (Musicien-Producteur)- «Toute chose à une fin»
«Ça suffit. C’est le moment d’organiser des élections transparentes et de respecter le calendrier républicain. Et rendre notre pays stable et en paix tel que nous vous l’avions confié. Toute chose à une fin».
MATI DIOP TRIOMPHE A BERLIN
La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a reçu, ce samedi, l’Ours d’or du Festival international de cinéma de Berlin. Son film, «Dahomey», porte sur la question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey spoliés pendant la colonisation.
La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a reçu, ce samedi, l’Ours d’or du Festival international de cinéma de Berlin. Son film, «Dahomey», porte sur la question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey spoliés pendant la colonisation.
Dahomey, le film de la réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a remporté, ce samedi, l’Ours d’or de la Berlinale. Cinq ans après le Prix du jury obtenu à Cannes pour Atlantique, Mati Diop marque une nouvelle fois de son empreinte l’histoire du cinéma sénégalais. Dahomey, qui évoque cette épineuse question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey, pillés par des soldats français en 1892 et ramenés au Benin en novembre 2021. En recevant son trophée du jury présidé pour la première fois par une femme noire, l’actrice mexicano-kenyane Lupita Nyongo, Mati Diop a réaffirmé son héritage de cinéaste afro-descendante. «En tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afro-descendante, j’ai choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode», a-t-elle déclaré. Il y a cinq ans, c’était à Cannes qu’elle faisait briller son étoile cinématographique en recevant le Grand Prix du jury pour le long métrage Atlantique. Aujourd’hui, ce nouveau documentaire porte sur une question très actuelle, la restitution de ces œuvres d’art volées sur le continent africain pendant la colonisation. «Nous pouvons soit oublier le passé, une charge désagréable qui nous empêche d’évoluer, soit nous pouvons en prendre la responsabilité, l’utiliser pour avancer», a souligné Mati Diop. Avec ce prix de Mati Diop, l’Afrique a été primée pour la deuxième fois à la Berlinale. En 2017, Alain Gomis avait remporté l’Ours d’argent avec Félicité.
Solidarité avec les peuples sénégalais et palestinien
«Pour raconter l’histoire de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le Centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes, Mati Diop fait parler en voix off la statue anthropomorphe du roi Ghézo. Dans la langue du Bénin, le fon, il se plaint de ne plus porter de nom, seulement un numéro, «le 26», dans les réserves du Musée du Quai Branly à Paris. Il décrit son arrachement à sa terre, sa vie en exil, puis son récent rapatriement dans un musée de Cotonou, la capitale du Bénin», rapporte Tv5 Monde à propos du film. Alors que le Sénégal est plongé dans une grave crise du fait du report de l’élection présidentielle initialement prévue ce 25 février, la réalisatrice a aussi marqué sa solidarité au Peuple sénégalais. «Je suis solidaire des Sénégalais qui se battent pour la démocratie et la justice», at-elle souligné, tout en affichant également sa solidarité avec le Peuple palestinien.
Les félicitations du ministre de la Culture
Le ministre de la Culture et du patrimoine historique salue, à travers ce sacre, un «honneur au cinéma sénégalais». Dans un communiqué de presse, le Pr Aliou Sow, qui adresse ses félicitations à la réalisatrice et son équipe, dont le réalisateur sénégalais Fabacary Assymby Coly, indique que cette nouvelle distinction remportée à Berlin «confirme la grande qualité du cinéma sénégalais, qui continue de marquer de son empreinte positive et inspirante le cinéma africain et mondial». «Ce trophée est significatif pour le Sénégal, surtout que le film plébiscité évoque un sujet qui intéresse l’Afrique tout entière, préoccupée, entre autres sujets, par la restitution des œuvres de son patrimoine artistique et culturel, indûment conservées dans des musées étrangers. Ce film est donc une victoire d’autant plus belle qu’elle est traduite par un genre artistique majeur, le cinéma où, il faut le rappeler et nous en féliciter, le Sénégal s’est toujours affirmé.» Le Pr Sow assure également dans son message que «le Sénégal continuera à faire confiance aux acteurs du septième art et à les appuyer à travers le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica)».
MATI DIOP SOLIDAIRE DES SÉNÉGALAIS QUI SE BATTENT POUR LA DÉMOCRATIE
la Franco-sénégalaise Mati Diop a fait entendre sa voix sur les troubles politiques au Sénégal, lors de la 74e Berlinale (Festival international du film de Berlin en Allemagne)
iGFM - (Dakar) Le documentaire « Dahomey » de la Franco-sénégalaise Mati Diop a remporté, samedi, l’Ours d’Or de la 74e Berlinale (Festival international du film de Berlin en Allemagne). Lors de cette cérémonie, la Franco-sénégalaise Mati Diop a fait entendre sa voix sur les troubles politiques au Sénégal.
« Je suis solidaire des Sénégalais qui se battent pour la démocratie et la justice », a-t-elle indiqué , avant d’afficher également sa « solidarité avec la Palestine ».
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DES ARTISTES EXPRIMENT LEUR RAS-LE-BOL À MACKY SALL
A travers une vidéo, des artistes sénégalais ont exprimé leur ras-le-bol à Macky Sall. Ils y dénoncent « une décennie de recul démocratique, d’interdiction des libertés, d’oppression, de bavures policières... »
A travers une vidéo, des artistes sénégalais ont exprimé leur ras-le-bol à Macky Sall. Ils y dénoncent « une décennie de recul démocratique, d’interdiction des libertés, d’oppression, de bavures policières... »
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MACKYCRATIE
Thiat, reconnu pour son talent littéraire, donne vie à des thèmes brûlants tels que le pillage, le gaspillage, le recul de l'État de droit, le clientélisme politique, et les emprisonnements des opposants.
Sur une mélodie engagée, Thiat déploie son verbe acéré dans ce single percutant. La musique, tissée d'accords poignants, accompagne les paroles engagées du rappeur, créant une synergie puissante. Thiat, reconnu pour son talent littéraire, donne vie à des thèmes brûlants tels que le pillage, le gaspillage, le recul de l'État de droit, le clientélisme politique, et les emprisonnements des opposants.
A LA DECOUVERTE DES «MONOLOGUES DU SILENCE»
Parlons poésie - Un monologue peut être défini comme un discours de quelqu’un qui se parle tout haut à lui-même ou qui parle seul longuement sans laisser la parole à ses interlocuteurs
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 23/02/2024
Un poète est un écrivain qui compose de la poésie. Certes, mais au-delà de cette définition standard, le terme «poète» évoque une manière de voir la vie et de la vivre, une façon d’appréhender le monde qui se marque par une certaine distance avec le «commun des mortels». Le poète est celui qui, par les mots, essaie d’entrevoir le monde autrement et c’est ce voyage spirituel que P. M. Sy, de son vrai nom Papa Moussa Sy, professeur de français, fait vivre à travers son recueil de poèmes «Les monologues du silence», publié aux éditions l’Harmattan en septembre 2016.
Un monologue peut être défini comme un discours de quelqu’un qui se parle tout haut à lui-même ou qui parle seul longuement sans laisser la parole à ses interlocuteurs. Le monologue c’est aussi la traduction de la réflexion intérieure. Et, dans une pièce de théâtre, c’est un discours qu’un personnage se tient à lui-même pour évoquer le passé, exprimer un sentiment, etc. Ce procédé a pour particularité de suivre les pensées d’un personnage. Mais dans ce cas précis, dans ce livre, il s’agit de suivre les pensées de Papa Moussa Sy (P. M. Sy). Des pensées comme on le découvre dans la quatrième de couverture de son recueil de poèmes «Les monologues du silence» qui nous amène vers un voyage spirituel qui débute par les passions mondaines pour aboutir aux illuminations religieuses.
Un voyage vers l’autre monde qui se fait à travers les mots
Le poète P. M. Sy, dans son ouvrage de 74 pages, nous fait voyager, valser, avec ses 51 poèmes d’un monde à un autre, d’une conception de la vie à une autre. Chacun de ses poèmes nous fait entrevoir le monde autrement. Que ce soit le monde matériel ou immatériel, visible et invisible, connu et inconnu tel un symboliste cherchant comme Charles Baudelaire à montrer la correspondance, c’est-à-dire l’union entre deux éléments qui sont d’habitude séparés : le monde visible et le monde invisible, le sensible et l’intelligible, les sensations. Donc, le poète, dans tous ses poèmes, établit une communication entre ces mondes, des relations mystérieuses qui unissent les différents éléments du monde. Bref, ce poème invite à poser un nouveau regard sur la nature par ce système de correspondance. Et, pour y parvenir, le poète n’a pas hésité sur l’utilisation de l’oxymore et de l’antithèse dans sa poésie : le titre du poème en est une parfaite illustration. Ces deux figures de style pullulent dans le texte.
Le poète symboliste qui perce les mystères à travers sa poésie
L’homme est un être mystérieux et obscur, dit-il dans son premier poème intitulé «Au lecteur». «Quoi que l’homme fasse, il subit deux grands tourments : la hantise de Satan et le souffle de Dieu». Dans la 3ème strophe, il parle de «ténèbres brillantes et d’obscures lumières». Le poète parle de double inclination à laquelle l’homme fait face : «villes passions ou vives illuminations». Cette double inclination revient aussi dans le deuxième poème, mais cette fois-ci c’est entre le mal et le bien rappelant ainsi à l’homme que partout où il se trouve, quoi qu’il puisse faire ou dire, il y a le regard divin qui est là, omniprésent. Cette double inclination revient encore avec le poème «Dilemme» à la page 14 où il est question d’amitié ou d’amour et «Sublime misère» et on se demande même comment une misère peut être sublime ? «Dans ce poème, il parle d’aveugle que je considère comme étant le peuple qui vit dans l’obscurité, incapable de voir d’interpréter ce qui se passe autour de lui et il dit du poète que c’est lui qui a «les yeux purs». «Tous ces exemples, loin d’être exhaustifs montrent que celui qui nous a réunis ici est un symboliste, c’est celui qui a reçu l’inspiration divine, celui qui sait donc qui voit ce que les autres ne voient pas, perçoit ce que les autres ne perçoivent, explique et interprète des choses, des phénomènes qui demeuraient pour nous simple mortel inexplicables. Et il va même, tel un fabuliste ou un conteur à nous donner une leçon de vie à la fin de chacun de ses poèmes», disait Mously Ndiaye, professeur de Lettres lors de la présentation. Elle a vu juste, puisque l’auteur nous amène dans son monde, nous contraint, par la séduction, par la beauté de ses vers, à accepter sa manière de voir la vie.
Outre l’image du symboliste que le poète incarne et qu’il nous fait remarquer et du moraliste, Papa est aussi un classique, un romantique, un parnassien, un surréaliste. Un classique du fait que dans certains de ses poèmes, on sent qu’il a le souci constant de respecter les règles classiques, en faisant des alexandrins, c’est-à-dire des vers de 12 syllabes, des rimes tantôt embrassées, tantôt suivies, tantôt croisées. Un romantique du fait que dans pas mal de ses poèmes, il y exprime ses sentiments personnels, il y parle d’amour, de rêve, d’imagination, de la nature, thèmes privilégiés des écrivains romantiques. Et, il va même jusqu’à briser l’alexandrin comme disait le grand Victor Hugo. Et enfin, Parnassien du fait que grâce à un travail acharné, il fait des mots, des vers, des strophes ses esclaves. Il les manie à sa guise afin de faire comprendre aux lecteurs, le mal et le bien qui habite chaque être humain… Surréaliste à travers son écriture automatique, il sort du réel pour entrer dans un autre monde que seul le subconscient peut accéder. C’est un poète engagé qui nous rappelle un peu à travers son poème «Sonnet pour la terre mère» Senghor qui chantait la femme noire. Mais derrière cette chanson, cette musicalité qui renvoie un peu à Paul Verlaine, il se révèle être un poète engagé conscient des problèmes de son temps.
Un poète à la quête d’une vie pure
Accompli, il ne l’est pas encore, car comme il le dit dans certains de ses poèmes «Ma coure vie», «Itinéraire du pèlerin», «Ego pulvis»… qu’il est en quête de dieux, de fées, qu’il lutte contre Iblis et tous ses méfaits, qu’il est à la quête d’une vie pure et sainte. En effet, il dit même qui il est et est conscient de ce qu’il est. Ce, pour dire qu’aucun poète n’est accompli, seul le travail paye, et il faut bien «manier l’outil du ciseleur» comme le disait Theodore de Banville pour arriver à la beauté. Bref, on peut dire que P. M. Sy est un poète qui peut se faire accepter dans n’importe quel courant littéraire, dans n’importe quel mouvement. «Il nous rappelle Baudelaire, Rimbaud dans son poème ‘’Aux voyants’’, Hugo dans ‘’Ego pulvis’’, Senghor dans ‘’Sonnet pour la terre mère’’, Boileau dans ‘’Art poétique’’, Jean de la Fontaine dans ‘’la fourmilière’’ ou dans ‘’la reine des eaux’’», insiste Mme Segla.
KHADIM BAMBA DIA DIT PLUME PERDUE, LA PASSION DU SLAM
Le jeune slameur Khadim Bamba Dia, lauréat du troisième prix slam à la dernière édition du Festival national des arts et cultures (FESNAC), semble trouver sa voie dans l’art
Saint-Louis, 22 fév (APS) – Le jeune slameur Khadim Bamba Dia, lauréat du troisième prix slam à la dernière édition du Festival national des arts et cultures (FESNAC), semble trouver sa voie dans l’art, une passion qu’il a contractée il y a six ans et avec laquelle il alimente sa plume symbolisant l’espoir et la renaissance.
”Plume perdue” ce son nom d’artiste, ce natif de la ville tricentenaire de Ndar, nom originel de Saint-Louis, nourrit le rêve de vivre pleinement du slam, une discipline artistique en expansion au Sénégal.
Le pays a remporté en décembre dernier le championnat d’Afrique de slam-poésie, organisé à Bamako (Mali), grâce à William Clarence Mendy.
Cinq ans auparavant, son défunt compatriote Al Fàruq en était le lauréat à l’issue de la compétition organisée à N’Djamena, au Tchad.
Le slam, considéré comme un art oratoire consistant à déclamer de manière libre des textes poétiques, se répand partout au Sénégal grâce à l’engagement de jeunes talents, à l’image de Khadim Bamba Dia.
Ce dernier, titulaire d’une licence en agronomie à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, s’adonne depuis 2019 à la poésie à travers plusieurs expressions artistiques telles que le jeu d’acteur et la performance scénique.
“Ce n’est qu’en 2019 que j’ai composé mon premier texte avec le collectif +Vendredi slam+ [collectif de slameurs qui investissent les espaces publics pour déclamer leurs textes]”, indique le lauréat du troisième prix slam à la dernière édition du FESNAC, tenue à Fatick, du 8 au 12 janvier 2024.
L’artiste confie avoir traversé à l’époque des “moments un peu confus” dans l’élaboration de ses textes poétiques.
“J’avais peur de m’afficher. J’étais vraiment perdu à ce moment-là. En plus, j’avais aussi perdu mes premiers textes. Les uns en classe et les autres au bord du fleuve. Je ne m’assumais pas”, dit-il, justifiant ainsi l’origine de son célèbre nom d’artiste “Plume perdue”.
Khadim Bamba Dia, âgé de 23 ans et reconnaissable à ses dreadlocks, semble atteindre aujourd’hui une certaine maturité. “Je suis concentré sur ma carrière artistique”, se targue-t-il.
Artiste dans l’âme, “Plume perdue” a choisi sa voie et se dit à l’aise dans un style où l’on bafoue les normes établis.
“J’appartiens ou je veux appartenir à la quatrième école qui prône que le style est la déviation des normes. C’est pourquoi dans mon style d’écriture, comme lors de mes performances scéniques, je fais fi des normes”, explique Khadim Bamba Dia. Il précise que c’est cela qui explique la différence entre sa démarche littéraire et celle des autres.
La plume de ce jeune slameur engagé et amoureux de la littérature symbolise aujourd’hui l’espoir et la renaissance.
Bardé de distinctions
“J’ai eu à remporter le premier prix de slam sur l’avortement médicalisé organisé par l’Association des juristes sénégalaises (AJS), le premier prix slam Covid de poésie organisé par l’Unesco et le Haut-commissariat des droits de l’homme, le premier prix de poésie +Déclare ta flamme à free+”, énumère-t-il avec joie.
Il rappelle aussi qu’il est double champion de slam de la région de Saint-Louis.
Nd’Art Kebetu, un club de lecture et d’art oratoire
Fils d’un professeur de mathématiques et sciences de la vie et de la terre, Khadim Bamba Dia a mis sur pied la structure “Nd’Art Kebetu club”, un espace de lecture et d’art oratoire.
Le slameur précise que cet espace est dédié à la formation des jeunes collégiens et lycéens, et des poètes et des écrivains s’y retrouvent pour des échanges et des ateliers d’écriture.
Auteur engagé dans sa poésie et défendant parfois la cause féminine, Khadim Bamba Dia est d’avis que le slam mérite d’être plus valorisé au Sénégal.
“Ma poésie, ce n’est pas une manière classique. Je la contextualise avec une touche de théâtre et de mise en scène. Le slam est une discipline qui est en expansion au Sénégal. Je veux qu’il soit plus valorisé”, plaide celui qui dit être un grand fan du champion sénégalais de lutte feu Mame Gorgui Ndiaye.
Khadim Bamba Dia mène également d’autres activités pour arrondir ses revenus.
“En parallèle, je fais d’autres activités [qui sont autant de sources de revenus], notamment des offres de service de traduction de texte en français, wolof et anglais, de transcription, de correction et de relecture”, explique Dia, issu d’une famille élargie.
Se présentant come un éternel “chercheur de la paix”, Khadim Bamba Dia, vrai passionné de la mer et de la nature, dit avoir retrouvé aujourd’hui “la plume” qu’avaient perdu ses prédécesseurs.
Une plume dont il compte faire bon usage dans l’espoir de réussir une belle carrière dans le monde des vers.
La chanteuse sénégalaise regrette l'incident survenu à l'AIBD lors d'un contrôle de routine sur Souleymane Bangoura, alias Soul Bang's, en provenance de la Guinée.
iGFM – (Dakar) La chanteuse Coumba Gawlo regrette l'incident survenu au cours d'un contrôle de routine, à l'arrivée des passagers d'un vol en provenance de Bamako, au cours duquel Souleymane Bangoura alias Soul Bang's, musicien et manager de Manamba Kanté, a été interpellé puis libéré par la police.
Dans un communiqué, la diva explique que dès qu'elle a reçu l'information de son chef du protocole, présent à l'aéroport pour accueillir Manamba Kanté et son manager Soul Bang's, pour les assister, les convoyer et les installer à l'hôtel, elle a pris les dispositions nécessaires pour assister sa fille Manamba Kanté et Soul Bang's, avec qui elle a communiqué par téléphone.
Ainsi, Coumba Gawlo Seck les a invités à garder leur calme et leur sérénité, pour qu'une solution à l'amiable soit trouvée. Pour rappel, des musiciens de l'orchestre de Coumba Gawlo Seck ont effectué ce voyage avec Soul Bang's, à l'aller comme au retour de Bamako, où vient de se tenir avec succès, une édition du Festival international Chant des Linguères, organisé par Coumba Gawlo Seck.