SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
11 avril 2025
Culture
LA MISE EN SERVICE PREVUE LE 22 SEPTEMBRE PROCHAIN
La commémoration du 22e anniversaire du naufrage du bateau «Le Joola» sera mise à profit pour mettre officiellement en service le Mémorial musée «Le Joola». L’édifice, inauguré en janvier dernier, a été techniquement réceptionné au mois de juillet dernier
La commémoration du 22e anniversaire du naufrage du bateau «Le Joola» sera mise à profit pour mettre officiellement en service le Mémorial musée «Le Joola». L’édifice, inauguré en janvier dernier, a été techniquement réceptionné au mois de juillet dernier.
La 22e commémoration du naufrage du Joola aura lieu le 26 septembre prochain. Cet événement va, selon la ministre des Sports, de la jeunesse et de la culture, marquer la mise en service du Mémorial musée Le Joola dont la réception technique a été effectuée au mois de juillet dernier. C’est dans cette perspective que Khady Diène Gaye a effectué une visite de travail au musée pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de l’édifice. «Après la réception technique, il nous convient de venir constater de visu réellement ce qui a été réalisé et aussi éventuellement s’il y a des réserves par rapport à l’ouvrage, les émettre», a-t-elle expliqué. «Nous comptons, à partir de la 22e commémoration qui symbolisera l’étape de lancement officiel des activités de l’édifice, procéder à la mise en service», a fait savoir la ministre.
Selon elle, un modèle de gestion et de gouvernance lui a été servi par les membres du comité scientifique. «Mais il y a des réserves et des limites que nous avons relevées par rapport à ce modèle de gestion. De retour à Dakar, avec l’ensemble des services techniques, mais aussi d’autres services, nous nous y attèlerons et nous essaierons de voir le plus rapidement possible le meilleur modèle de gestion efficace, performant et qui permet surtout aussi la pérennisation de cet édifice public», a promis Mme Gaye.
Selon elle, un modèle de gestion et de gouvernance lui a été servi par les membres du comité scientifique. «Mais il y a des réserves et des limites que nous avons relevées par rapport à ce modèle de gestion. De retour à Dakar, avec l’ensemble des services techniques, mais aussi d’autres services, nous nous y attèlerons et nous essaierons de voir le plus rapidement possible le meilleur modèle de gestion efficace, performant et qui permet surtout aussi la pérennisation de cet édifice public», a promis Mme Gaye
4E EDITION OSCAR DES TALENTS A MBOUMBA, UN EVENEMENT SOUS LE SCEAU DE L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
Culture, agriculture, élevage. Trois secteurs qui seront au cœur de la 4e édition de Oscar des talents, une initiative qui vise à aider les jeunes à exploiter les terres.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 19/08/2024
«La culture au service de l’agriculture et de l’élevage pour des solutions vers la marche de l’autosuffisance alimentaire». C’est le thème de la 4e édition de Oscar des talents. Un évènement initié par l’artiste et entrepreneur Mor Ngoné Kharma, désormais inscrit dans l’agenda culturel national. Cette année, c’est la commune de Mboumba qui a accueilli les compétitions ce week-end. Des centaines de jeunes venant des toutes les contrées du Sénégal ont rivalisé dans leurs projets autour du triptyque culture-agriculture-élevage.
Culture, agriculture, élevage. Trois secteurs qui seront au cœur de la 4e édition de Oscar des talents, une initiative qui vise à aider les jeunes à exploiter les terres. Ce, pour éviter la voie de la migration irrégulière au Sénégal. Ainsi, des projets seront en compétition pour créer de l’emploi, afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Cette année, c’est la commune de Mboumba (Podor) qui a accueilli les compétitions au cours ce weekend. Des jeunes issus de différentes zones du Sénégal ont rivalisé avec des projets sur l’agriculture et l’élevage. Oscar des talents est une rencontre culturelle qui vise à engager les participants, les acteurs institutionnels et de développement à définir des perspectives de réalisations socio-professionnelles à l’endroit des jeunes et des femmes tentées par l’émigration clandestine et l’intégrisme religieux. Ceci, à travers des projets innovants d’entreprenariat par le biais de l’agriculture, de l’élevage et de la culture. Les contours et les objectifs de cette initiative de l’ex-membre du groupe les «Pirates de Dieuppeul», Mor Ngoné Kharma, ont été déclinés, lors d’une conférence de presse.
«Créer de futurs leaders et entrepreneurs»
Ce projet a présenté comme la solution. Car, selon M. Kharma, pour résoudre définitivement la question de l’émigration clandestine, le problème de l’exode rural et la problématique de l’emploi des jeunes et des femmes, la solution n’est «ni occidentale, ni arabe, mais bien sénégalaise». «C’est pourquoi, nous avons l’ambition de prouver à travers cette quatrième édition de Oscar des talents qu’il est possible de créer de futurs leaders et entrepreneurs à travers le triptyque culture, agriculture et élevage», a-t-il ajouté. «Nous avons eu à découper le Sénégal en 5 zones. Il s’agit de Dakar et banlieue ; Louga, Matam et Saint-Louis ; Kaolack Fatick, Diourbel et Kaffrine ; Sédhiou, Ziguinchor et Kolda ; et Tamba et Kédougou. On nous dit souvent que les jeunes ne veulent pas travailler. Mais quand nous avons lancé le projet sur nos différentes plates-formes, c’est des milliers de jeunes qui se sont inscrits en disant qu’ils ont des projets en agriculture, en élevage et dans le secteur de la culture. Ce qui est une satisfaction pour nous», se réjouit le promoteur. L’homme qui se reconnait de par ses longs dreadlocks, confie que «le jeune qui sortira vainqueur par exemple de ce projet à Mboumba, se verra offrir une chaine de solidarité et sera accompagné par des jeunes qui sont à Louga, Matam et Saint-Louis. Mais aussi par des techniciens de surface, des gestionnaires de projets, des community managers, des transformateurs, etc. Donc, toutes ces personnes vont être au service de l’agriculture et de l’élevage».
«Atteindre un million d’entrepreneurs agricoles et en élevage dans 3 ans»
Il précise également qu’au sortir de l’évènement, dans chaque commune, 6 jeunes porteurs de projets seront sélectionnés. À l’issue de cet Oscar, le projet prévoit de mobiliser 1 million de jeunes entrepreneurs sur les trois ans à venir pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. «Dans chaque maison au Sénégal, il y’a au moins 10 personnes donc, 600 personnes qui sont activées pour cette année. La prochaine édition, nous voulons le triplé. Et dans trois ans, nous voulons atteindre un million de jeunes entrepreneurs agricoles et un million de jeunes entrepreneurs en élevage. Et c’est possible par une chaine de solidarité, de confiance et de créativité», estime le compagnon de Abou, Nguess et Medoune. Qui insiste sur le fait que le but de Oscar des talents, c’est de «décourager ces jeunes qui s’engagent dans des voyages périlleux à travers l’océan ou le désert, mais aussi de contribuer à freiner l’exode rural».
ME SADEL NDIAYE, MAIRE DE MBOUMBA «QUE NOS JEUNES N’AIENT PAS HONTE DE SE METTRE DANS L’AGRICULTURE»
«J’apprends avec surprise que beaucoup de jeunes de Mboumba se sont inscrits sur la plateforme. Et que c’est sur la base de l’intérêt que les jeunes prêtent à cette initiative que les promoteurs de Oscar des talents ont choisi notre commune. On s’est dit qu’il faut bouger nous aussi. A Mboumba, il n’y a ni hôtel, ni restaurant, on s’organise à l’Africaine. Cet hymne à la culture, à l’agriculture et à l’élevage est un élément intéressant. Que nos jeunes n’aient pas honte de se mettre dans des travaux agricoles. Dés fois, ils rechignent à cultiver, ils viennent en ville pour laver des voitures ou faire d’autres activités. Alors que l’agriculture est une activité valorisante, qu’il faut revaloriser. Donc, c’est un message intéressant et cibler la jeunesse c’est important. Je pense aussi qu’il y’a un message tendant à ce que les jeunes retrouvent foi en eux-mêmes. Depuis belle lurette, on parle des pirogues qui ont échoué aux larges des côtes et malgré tout ça continue. Donc, il y a encore du travail à faire sur le plan culturel, idéologique. Voir beaucoup de jeunes s’inscrire dans ce projet me satisfait. Le monde rural est riche, il y’a des terres et de l’eau, il faut encourager les jeunes à se tourner vers la terre.»
VIDEO
L'OMBRE LUMINEUSE DE SERIGNE TOUBA
Dans les annales du Mouridisme, un nom reste dans l'ombre : Soxna Mbène Ngabou. Fille de Serigne Touba, éduquée dans la tradition coranique, a fait de l'enseignement religieux sa mission de vie
Dans l'ombre du grand Serigne Touba, une figure féminine a marqué l'histoire du mouridisme sans faire de bruit. Soxna Mbène Ngabou, née en 1922 dans le berceau même du mouvement, incarne la résilience et la dévotion.
Fille du fondateur, elle a grandi au rythme des versets coraniques, bercée par l'enseignement religieux . Orpheline à 5 ans, elle n'a pas baissé les bras, poursuivant son éducation avec une détermination de fer.
Connue comme "Soxna Abou", elle a transcendé son statut de fille de chef spirituel pour devenir une véritable disciple, au même titre que ses frères. Plus qu'un simple nom, Abou est devenu synonyme d'engagement et d'initiative.
MOUHAMADOU MOUSTAPHA SOW ÉLU PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES HISTORIENS DU SÉNÉGAL
Il aura la charge de porter les ambitions de l'association pour les trois prochaines années. L'AHS, créée en 1981 et affiliée à l'Association des historiens africains, entend œuvrer au rayonnement des sciences historiques
La Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEX ex ENS) a abrité, samedi, l’Assemblée générale de l’Association des historiens du Sénégal (AHS) au terme de laquelle l’universitaire et journaliste Mouhamadou Moustapha Sow a été élu président pour un mandat de trois ans, a appris l’APS des initiateurs.
La rencontre qui a enregistré la participation de plusieurs universitaires et chercheurs en Histoire a été coprésidée par Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub, respectivement ancien ministre de l’Education nationale et ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs historiens.
Elu président de l’Association des historiens du Sénégal pour un mandat de trois ans, Mouhamadou Moustapha Sow est titulaire d’un doctorat en Histoire moderne et contemporaine. Il enseigne la même discipline à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est également de la 37e promotion du Centre d’étude des Sciences et techniques de l’Information (CESTI).
Créée en 1981, l’Association des historiens du Sénégal (AHS) a eu comme premier président le professeur Abdoulaye Bathily. La structure sénégalaise est affiliée à l’Association des historiens africains (AHA), indique-t-on.
“L ‘Association des historiens du Sénégal (AHS) entend contribuer au développement des sciences historiques au Sénégal, en Afrique et dans le monde, promouvoir l’histoire africaine comme moyen de libération politique, économique et sociale et de donner à l’histoire sénégalaise et africaine la place primordiale qui lui revient dans le développement national et dans l’enseignement et, partant dans la prise de conscience nationale et panafricaine”, renseigne un communiqué transmis à l’APS.
VIDEO
À DAKAR, LA FOI OUVRE SES PORTES
Yoff s'enrichit d'un joyau architectural et spirituel. La résidence Cheikh Ahmadou Bamba, financée par la communauté mouride, s'ouvre à tous les musulmans. Ce lieu de prière et d'hébergement gratuit incarnent les valeurs de partage et d'unité
Dans le quartier animé de Yoff à Dakar, un joyau architectural vient de voir le jour : la résidence Cheikh Ahmadou Bamba. Ce havre de paix et de spiritualité, financé par le représentant du Khalife général des mourides, transcende les frontières confessionnelles pour devenir un véritable carrefour de l'Islam.
Imaginez un édifice majestueux de deux étages, abritant six appartements luxueusement équipés. Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas un simple immeuble de standing. C'est un lieu où le Coran résonne quotidiennement, où la prière et la méditation trouvent leur écrin.
La particularité de cette résidence ? Son ouverture à tous, sans distinction. Mourides, Tidjanes, ou simples visiteurs en quête de sérénité, tous sont accueillis gratuitement. Une générosité qui fait écho à l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba, figure emblématique du mouridisme.
VIDEO
MBACKÉ BARRY, LE BERCEAU MÉCONNU DU MOURIDISME
C'est ici que tout a commencé pour Cheikh Ahmadou Bamba avant son exil légendaire. Aujourd'hui, ce lieu sacré cherche sa place entre tradition séculaire et modernité galopante
Dans l'ombre de Touba, une petite localité du Sénégal revit ses heures de gloire. Mbacké Barry, humble village à 10 km de Daara Djolof, s'impose comme le véritable point de départ de l'épopée mouride. C'est ici, le 10 août 1895, que Cheikh Ahmadou Bamba a passé sa dernière nuit avant son exil forcé, un événement qui allait façonner l'histoire du Sénégal.
Aujourd'hui, Mbacké Barry connaît un regain d'intérêt. Chaque année, des milliers de fidèles convergent vers ce lieu chargé d'histoire, transformant le village en une fourmilière spirituelle. Mais les habitants rêvent grand : un Dara moderne, de l'eau potable, des infrastructures dignes de son statut sacré.
VIDEO
L'EMPREINTE SPIRITUELLE DE CHEIKH AHMADOU BAMBA EN CÔTE D'IVOIRE
L'histoire de figure emblématique du mouridisme à Grand Bassam est celle d'un exil qui a engendré un héritage. En 21 jours, les graines d'une communauté florissante ont été semées sur les côtes ivoiriennes
Grand Bassam, jadis simple escale d'un exil forcé, est devenu le berceau inattendu d'un héritage spirituel florissant. Il ya plus d'un siècle, le navire transportant Cheikh Ahmadou Bamba, figure emblématique du mouridisme, jetait l'ancre sur ces rivages pour 21 jours. Ce qui semblait n'être qu'une halte imposée s'est transformée en un chapitre crucial de l'histoire mouride en Afrique de l'Ouest.
Aujourd'hui, Grand Bassam vibre au rythme d'une communauté mouride dynamique. Des dairas fleurissent dans chaque recoin de la ville, tandis que l'ancien hôtel WAF, témoin silencieux de cette époque, se dresse comme un monument à la mémoire du Cheikh. Le cimetière, où repose le fidèle Sokhna Coura Fal, est devenu un lieu de pèlerinage incontournable.
L'impact de ce bref séjour dépasse largement les frontières de Grand Bassam. D'Abidjan aux dix communes environnantes, les disciples mourides ont tissé un réseau de solidarité et de spiritualité. Ils organisent des événements commémoratifs et lancent des projets ambitieux, comme la construction de maisons Serigne dans chaque localité.
par Makhtar Diouf
ÔTEZ CE VOILE QUE JE NE SAURAIS VOIR
EXCLUSIF SENEPLUS - Chaque entité sociale ne voulait s’en remettre qu’à son ‘’règlement intérieur’’, que deviendrait cette unité nationale ancrée dans nos us et coutumes, entérinée par toutes nos Constitutions ?
En évoquant l'interdiction du voile des élèves musulmanes dans les écoles catholiques, le Premier ministre Sonko n'a pas créé un problème. Il a posé un problème. Encore qu'il aurait dû le faire sur un ton plus serein.
Ce n'est pas parce qu'on refuse de poser un problème que le problème ne continuera pas à se poser s’il n’est pas résolu. Ce problème du voile à l'école est en veille depuis près d'une quinzaine d'années dans le pays, au point de devenir lancinant, jalonné par des dates significatives sur lesquelles il est opportun de revenir.
Une pratique française et une loi française
Le 18 septembre 1989, dans un collège de la petite ville de Creil au Nord de Paris, trois élèves musulmanes portant le voile sont interdites d'entrée, puis expulsées définitivement. C’est une première.
Le 15 mars 2004, l’Assemblée nationale française vote une loi interdisant en France le port du voile dans les écoles publiques (les écoles privées ne sont pas concernées).
Une loi profondément islamophobe, qui ne peut pas étonner d’un pays qui dans l’histoire s’est d'abord distingué par les croisades entreprises du 11ème au 13ème siècle pour anéantir l’Islam.
L’interdiction dit s’appliquer au port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Les signes visés sont les plus ostensibles : le ‘’voile islamique’’, la kippa des garçons juifs, les grandes croix de certains chrétiens. Mais sont tolérés les signes discrets comme les petits bijoux (les petites croix chrétiennes portées comme pendentifs).
En fait, la mesure ne vise que l’habillement des filles musulmanes. Les juifs continuent à porter leur kippa et les chrétiens leurs petites croix comme pendentifs.
C’est ainsi que des adolescentes de 15 à 17 ans sont refusées d’entrée dans leurs écoles pour avoir porté une tenue « non conforme ». Le Collectif contre l’Islamophobie en France a recensé 130 cas d’exclusion de collégiennes ou lycéennes en raison de leur tenue vestimentaire en 2014. Dans la fonction publique française, le port du voile n’est pas permis.
La France est le seul pays d’Europe et même d’Occident où le port du voile fait l’objet de fixation. C’est le pays où le qualificatif ‘’islamique’’ est adjoint au voile, pour parler de ‘’voile islamique’’ alors que dans les pays de langue anglaise, on dit simplement head scarf (foulard de tête).
Mais cette loi rencontre de la résistance dans le pays. Elle a introduit des divisions même au sein du mouvement féministe français. Certaines féministes continuent à considérer le voile comme un symbole d’oppression, mais d’autres féministes la combattent vigoureusement. C’est le cas de Christine Delphy, figure de proue du féminisme en France, qui estime qu’aucun argument rationnel n’a été avancé pour interdire le port du voile à l’école : Une loi qui est inique, raciste, et s’inscrit dans un aveuglement collectif. Un groupe de féministes françaises ‘’Les Blédardes’’ a aussi combattu cette loi. Et ce ne sont pas les arguments qui manquent. Comment peut-on dans les écoles accepter des jeunes filles qui portent des tenues dénudant le nombril, et refuser d’autres jeunes filles qui se couvrent la tête ?
Lorsque le projet de loi d’interdiction du voile est soumis à l’Assemblée nationale française, les 14 députés du Parti communiste qui votent contre ne sont sûrement pas animés par le souci de défendre l'Islam. Ils voient simplement dans cette loi une atteinte aux droits humains.
Le 12 mars 2012, des enseignants français signent l'Appel Nous demandons l'abrogation de la loi dite ''sur le voile à l'école''.
Le Français Julien Suaudeau, écrivain enseignant aux Etats-Unis condamne ces mesures d’interdiction dans un article de presse intitulé ‘’La France contre le reste du monde’’ (7 septembre 2016) pour parler de « délire », « d’hystérie collective », « d’obsessions et névroses identitaires ».
Le sport aussi s’est invité dans le problème du voile. Actuellement, toutes les fédérations internationales de disciplines sportives (athlétisme, basketball, football, judo…) ont homologué le port du voile pour les athlètes musulmanes lors des compétitions. La seule réticence vient encore des fédérations françaises. En 2018, la firme américaine d’équipements sportifs ‘’Nike’’, en collaboration avec deux athlètes musulmanes, met au point son hijab sportif, le Nike Pro Hijab, une tenue bien adaptée, qui permet de pratiquer son sport favori tout en respectant sa religion.
Devant le succès de l’opération, en février 2019, l’équipementier français ''Décathlon'' annonce son projet de fabrication de hijab sportif avec l’argument de rendre la pratique du sport accessible à toutes les femmes dans le monde. Mais le tollé soulevé en France, surtout du côté de la classe politique, est tel que le projet est abandonné.
Ce qui amène un journaliste américain du Washington Post correspondant à Paris à écrire : La France s’est une nouvelle fois plongée dans le ridicule en parlant des vêtements que les femmes musulmanes peuvent choisir de porter ou non.
Une journaliste britannique de la BBC fait aussi part de son indignation : Les politiques français devraient arrêter avec cette obsession de décider de comment doit s’habiller une femme musulmane.
Une revisite de l’histoire de France révèle que l’Islam n’est pas la première victime de l’interdiction vestimentaire. Alain Weill (Affiches impertinentes, improbables, incorrectes, insolites, Paris : 2010) nous apprend dans ce livre que, avant même la loi de 1905 sur la laïcité, Eugène Thomas maire du Kremlin Bicêtre (proche banlieue Sud de Paris), avait signé le 10 septembre 1900 un arrêté interdisant le port de la soutane sur le territoire de la commune (rapporté par LeCanard enchaîné du 5 mai 2010). Avec des propos irrespectueux que je ne me permettrai pas de reproduire ici.
Ce qui montre que l’irrespect à l’égard de la religion ne date pas d’aujourd’hui dans une France tombée depuis des décennies dans un processus avancé de déchristianisation.
En 2012, le Comité des droits de l’homme des Nations unies, au nom du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a condamné le gouvernement français à la suite d’une plainte d’un élève d’origine indienne expulsé de son école pour avoir porté un turban ‘’sikh’’ révélant son appartenance au sikhisme (religion monothéiste indienne). Le gouvernement français est alors astreint à la double obligation de réparer l’injustice faite au lycéen par sa réintégration, le paiement d'une compensation appropriée, et d’empêcher que de semblables violations ne se reproduisent dans le futur.
Pourquoi le voile en Islam ?
Le verset 59 de la sourate 33 du Coran sur l’habillement des femmes musulmanes a surtout valeur de recommandation, de conseil dans l’intérêt même des femmes. Bien qu'adressé aux musulmanes, il concerne toutes les femmes.
Si elles doivent s’habiller comme le recommande le Coran, c’est d’abord pour qu’elles soient reconnues (you’rafna) comme musulmanes certes, mais aussi comme femmes de dignité, qui rien que par leur présentation extérieure imposent le respect et ne soient pas l’objet du voyeurisme de certains hommes et de leurs comportements malveillants.
C’est aussi pour leur éviter d’être you’zayna. Ce terme coranique est rendu dans les langues indo-européennes de traduction du verset par une gamme de mots tels que ‘’agacer’’, ‘’importuner’’, ‘’tourmenter’’, ‘’offenser’’, ‘’injurier’’ … Ils revoient tous au terme ‘’harceler’’.
Il est recommandé à la femme musulmane de s’habiller d’une façon qui impose le respect lorsqu'elle sort de son domicile. Il est certain qu’une femme dont le corps est bien couvert a bien moins de chances d’être objet de convoitise de la part de certains hommes. Il s’agit donc de mesure de prévention et de protection, d’autant plus que le harcèlement sexuel dont sont victimes bon nombre de femmes dans la rue, dans les lieux de travail, dans les transports en commun, est non seulement stressant, aliénant, mais ouvre la voie bien souvent au viol.
Pour l’Egyptienne Safinaz Kazim, le voile est un ‘’imperméable moral’’ qui permet de se dérober du viol visuel par lequel certains hommes jouissent d’une femme sans son consentement. Pour elle, cette façon de s’habiller libère la femme de l’ostentation, lui évite d’être considérée comme un simple objet de désir. C’est une illusion pour la femme de penser qu’elle se libère en dénudant aux yeux de tous une grande partie de son corps.
Il convient tout de même de préciser que la façon qu’ont certaines femmes d’Asie centrale (Ouzbékistan, Afghanistan, Pakistan …) de s’habiller en ''burqa'' (tout en noir, le visage couvert ne laissant voir que les yeux) relève de leur culture et non de préceptes islamiques.
Simone de Beauvoir dans son livre Le Deuxième sexe, 1949, qui est le classique de la littérature féministe, dénonce la mode féminine d’habillement qui transforme la femme en objet pour le voyeurisme des hommes,avec une société qui lui demande de se transformer en objet érotique, pour être offerte comme une proie aux désirs mâles.
Comment la femme peut-elle revendiquer d’être traitée comme une égale si elle adopte un style vestimentaire qui amène les hommes à ne se focaliser que sur son corps partiellement dénudé, faisant totalement l’impasse sur sa personnalité, ses capacités intellectuelles et professionnelles ?
On peut à cet égard relater l’expérience racontée par cette femme d’origine asiatique, vivant aux Etats-Unis, dans un article au titre suggestif Hijabed like me (‘’Voilée comme moi’’). Certainement très jolie, elle était constamment harcelée dans la rue. Étant de nature sensible, elle dit qu’elle était effrayée, se sentait mutilée, molestée, violée :
Ce n’est pas, dit-elle, ma féminité qui était problématique, mais ma sexualité, ou plutôt la sexualité que certains hommes avaient inscrite en moi, basée sur mon sexe biologique.
Elle pense trouver une échappatoire en se faisant couper court les cheveux, mais en vain. Elle se résout alors à s’habiller à la manière hijab, comme les femmes musulmanes qu’elle voyait, et relate ainsi le résultat :
Les gens me percevaient comme une femme musulmane et ne me traitaient plus comme un être sexuel avec des remarques cruelles … J’ai remarqué que les yeux des hommes ne glissaient plus sur mon corps … Auparavant j’étais dans la conception occidentale selon laquelle le port du voile est oppressif … je suis arrivée à la conclusion que cette vue est superficielle et erronée … Ce fut l’expérience la plus libératrice de ma vie … C’est ma sexualité que je dissimulais, non ma féminité. Le fait de couvrir la première permettait la libération de la seconde (Kathy Chin, 1994).
A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de plus en plus d’étudiantes adoptent la tenue voilée, pour certaines, moins par conviction religieuse que par souci de faire barrage au harcèlement sexiste de leurs camarades étudiants. Ces derniers, soit les respectent, soit les trouvent moins séduisantes.
Position du judéo-christianisme
Dans le Judaïsme, les rabbins maudissent l’homme qui laisse voir les cheveux de sa femme, et la femme qui laisse voir ses cheveux est indexée comme apportant la pauvreté. Dans l’ancienne société juive, le voile était considéré comme un signe de respectabilité, de dignité, raison pour laquelle il était interdit aux prostituées de le porter. Dans la société juive actuelle, beaucoup de femmes ont tendance à substituer la perruque au voile.
Dans le Nouveau Testament, Première Lettre de Paul à Timothée, on peut lire :
Je désire aussi que les femmes s’habillent d’une façon convenable, avec modestie et simplicité ; qu’elles ne s’ornent pas de coiffures compliquées, ou de bijoux d’or, ou de perles ou de vêtements coûteux, mais d’œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent respecter Dieu (Timothée 2 : 9).
Loi française appliquée au Sénégal
Sept ans après sa promulgation en France, la loi d'interdiction du voile poursuit son bonhomme de chemin pour atterrir au collège catholique Hyacinthe Thiandoum d'un quartier populaire de Dakar. En 2011, des élèves filles portant le voile sont exclues. La Direction de l'enseignement catholique du Sénégal (Didecs) avait décrété :
A compter de l'année scolaire 2011-2012, il ne sera plus question du port du voile dans les établissements privés catholiques du Sénégal, sous peine de renvoi temporaire ou définitif’.
L'évènement semble passer inaperçu, peut-être à cause de l'ambiance pré-électorale de l'époque, annonçant la fin du régime de Wade. Une poignée des plus de 300 établissements catholiques d'enseignement du Sénégal tentent de l'appliquer : Didier Marie à Saint-Louis, Anne-Marie Javouhey à Dakar... mais sans bruit, avec des arrangements locaux à l'amiable.
En septembre 2021, alors que le pays est au calme, l'Institution Sainte Jeanne d'Arc de Dakar (ISJA) sonne la mobilisation. Évoquant son règlement intérieur, elle renvoie des filles portant le voile. C'est alors comme un coup de foudre dans un ciel serein. C'est avec ISJA que le problème du voile à l'école atteint son paroxysme et sa diffusion avec l’appareil médiatique qui n’existait pas auparavant.
Après bien des tergiversations, un accord est conclu entre l'État et la direction de l'école sur le type de voile que devront porter les filles qui le veulent. Mais ce n'est qu'un accommodement pour calmer la situation momentanément, car cette disposition du règlement intérieur n'est pas abrogée. Le problème est désactivé mais n'est pas éteint. C'est pour cela qu'il est nécessaire qu'en toute responsabilité une décision soit prise pour vider cette affaire une fois pour toutes.
Le cas Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar
Au départ est le Patronage Jeanne d’Arc créé en 1904 par le Père Daniel Brottier. Le Patronage est une organisation sur un site donné qui réunit des enfants et des adolescents pour leur donner une formation physique, morale et sociale par des activités sportives et éducatives. Le Père Daniel Brottier donne à son patronage le nom de Jeanne d’Arc. Au début des années 1920, avec son accord, le Père Lecocq met en place à Dakar l’Association sportive et culturelle Jeanne d’Arc aux couleurs Bleu et Blanc. Le souci de ces deux prélats français est de réunir Noirs, Européens, Métis, catholiques et musulmans dans un même cercle de fraternité. Un club sportif Jeanne d’Arc est aussi créé à Bamako.
Club catholique à l’origine, la JA Dakar attire par la suite de plus en plus de musulmans, pratiquants et supporters, au point d’être considérée à un moment donné comme le club comportant le plus grand nombre de supporters. L’auteur de ces lignes a été depuis 1959 membre du club sportif JA, d’abord comme footballeur, ensuite comme membre du Comité directeur. La JA est un microcosme de l’harmonie confessionnelle au Sénégal. La présidence du club a été exercée par des chrétiens et par des musulmans. C’est une famille. Il n’y a jamais été perçu une trace de problème entre chrétiens et musulmans.
C’est dans ce sillage que le volet éducatif du patronage est concrétisé à Dakar avec la création en 1939 de l’école appelée Institution Sainte Jeanne d’Arc (ISJA) avec les mêmes couleurs Bleu et Blanc. Mais cette école a créé un problème en réchauffant l’interdiction du voile qui semblait oubliée, s'écartant ainsi de la ligne tracée par ses fondateurs.
Quid de l’unité nationale ?
L’harmonie religieuse et ethnique qui existe au Sénégal est un modèle envié partout dans le monde.
Le Premier ministre Sonko a posé un problème. L’abbé André Latyr Ndiaye avec une violence inouïe et surprenante de la part d’un prélat, s’est employé à créer un problème, pour donner à un problème d’école, une dimension communautaire susceptible de mettre face à face catholiques et musulmans. Ce n’est même pas la peine de revenir ici sur les civilités que les deux communautés se sont toujours mutuellement faites.
Ce n’est pas le Père Daniel Brottier, initiateur du Patronage Jeanne d’Arc et le cardinal Mgr Thiandoum, qui auraient approuvé la mesure d’interdiction du voile dans des écoles catholiques et les propos de cet ecclésiastique.
On ne peut pas laisser des Sénégalais inviter dans le pays une loi française, de surcroit inspirée par l’islamophobie. Si chaque entité sociale ne voulait s’en remettre qu’à son ‘’règlement intérieur’’, que deviendrait cette unité nationale ancrée dans nos us et coutumes, entérinée par toutes nos Constitutions ?
Certains conseillent aux parents musulmans de retirer ou de ne plus envoyer leurs enfants dans des écoles catholiques. Ce serait capituler et créer un précédent dangereux. On ne peut pas avoir dans le pays une école exclusivement pour les catholiques et une école exclusivement pour les musulmans. Que deviendrait l’unité nationale ? Les enfants sénégalais doivent dès leur jeune âge, prendre l’habitude de vivre ensemble sans distinction de religion ou d’ethnie comme l’ont fait les générations qui les ont devancés.
Dans les écoles, les élèves filles qui portent le voile le font par choix personnel. Ce n’est pas le voile qui les distingue de leurs camarades chrétiennes. La différenciation confessionnelle est visible au niveau des noms et prénoms. Et cela n'a jamais posé de problème.
Nombreux sont les parents catholiques qui envoient leurs enfants à l'école publique et à l'école privée non catholique où ils vivent en parfaite harmonie avec leurs camarades dont des filles voilées. En vertu de quoi l'école catholique doit- elle faire exception ?
Dans une interview du 16 mars 2015, l'abbé Georges Diouf nous apprend que les élèves musulmans constituent 75 pour cent des effectifs des écoles catholiques au Sénégal.
Cela dit, l'Etat ne peut pas rester en dehors de ce problème. Le ministère de l'Éducation nationale en plus des établissements d'enseignement publics, a en charge les établissements catholiques et laïcs, auxquels des subventions sont accordées chaque année.
Il faut que les hautes autorités de l'Église catholique prennent leurs responsabilités pour instruire la Direction de l’enseignement catholique d’abroger l'interdiction du voile. Cette mesure appliquée au Sénégal ne l’aurait jamais été si elle n’avait pas existé en France. Elle a été prise sept ans après le rappel à Dieu de Mgr Hyacinthe Thiandoum, trait d'union entre chrétiens et musulmans (il avait une sœur musulmane), l'année même où la loi a été votée en France. Cette mesure n'aurait jamais été prise en sa présence.
Revenons sur ces dates :
- 18 septembre 1989 : exclusion d'élèves musulmanes voilées en France
-15 mars 2004, vote de la loi antivoile en France
- 18 mai 2004, rappel à Dieu de Mgr Thiandoum
- En 2011, Pour l'année scolaire 2011-2012, la Direction de l'enseignement catholique du Sénégal (Didecs) interdit le port du voile dans les écoles catholiques.
Il existe à Dakar, un Collège protestant John Wesley qui brille par sa discrétion.
Il ne faut pas que le problème du voile soit interprété comme un problème entre catholiques et musulmans. Nombreux sont les catholiques sénégalais qui s'insurgent contre cette mesure d'interdiction du voile, trouvant qu'ils n'en voient pas l'intérêt.
Une seule solution
Ce problème doit être envisagé non pas au niveau communautaire, mais au niveau éthique et juridique.
1) Un argument souvent avancé en France par les adversaires du voile est qu’il est contraire à leurs valeurs. Seulement, les valeurs françaises ne sont pas les nôtres.
L'école privée catholique n’est pas sous régime d’exterritorialité susceptible de lui permettre d’instaurer dans le pays une loi étrangère tropicalisée en règlement intérieur. Le port du voile ne peut y être interdit.
Un règlement intérieur est au plus bas dans la hiérarchie des droits, loin derrière la Constitution et la loi votée à l'Assemblée. Un règlement intérieur est coiffé, parrainé par une loi. L'interdiction du voile à l'école catholique procède d'une loi non pas sénégalaise, mais française. Ce qui est inadmissible.
L’interdiction du voile dans les écoles catholiques est en violation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
5) Elle viole la Constitution du Sénégal qui dans son préambule proclame l’inaltérabilité de la souveraineté nationale, le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes de l’injustice, des inégalités et des discriminations.
L'article 25-3 insiste sur le devoir de s’abstenir de tous actes de nature à compromettre l’ordre, la sécurité, la salubrité et la tranquillité publics.
Le verdict rendu par le Comité des Droits de l’homme de l’ONU contre la France pour le même motif a valeur de jurisprudence au Sénégal.
Il est arrivé que le Vatican fasse son autocritique. Ce qu'a fait le pape Jean XXIII (dont une rue du centre de Dakar porte le nom) avec ''l'Aggiornamento'' (Remise à jour) proclamé lors du Concile Vatican II (1962-65). L'actuel pape François se situe dans la même démarche sur certains dossiers du passé.
L'Église catholique sénégalaise se doit en toute humilité et grandeur de faire son mea culpa (par ma faute, en latin) dans ce problème du voile à l'école.
L’abbé Georges Diouf, actuellement Directeur diocésain de l’Office National de l’Enseignement Catholique du Sénégal (ODEC), semble s'être engagé dans cette voie. En toute conformité avec les propos qu'il avait tenus dans une interview de 2015.
Très bien. Mais le prélat continue à exiger des élèves musulmanes de proscrirele refus de serrer la main d’un camarade du sexe opposé, le refus de partager une table ou un banc en classe ou dans la cour de récréation avec une personne de sexe opposé, et le refus de participer à des activités physiques en tenue scolaire en raison de convictions personnelles.
Il s'agit là d'une clause ajoutée à son texte, et qui n'a aucun fondement sociétal. Comment le prélat peut-il ignorer que dans la société africaine traditionnelle, les femmes ne serrent pas les mains des hommes ? Il gagnerait à visiter ou à revisiter L'Unité culturelle de l'Afrique noire de Cheikh Anta Diop, les travaux de Elia Mbokolo et Théophile Obenga. Il devrait aussi savoir que même à l'heure actuelle, certaines musulmanes refusent de serrer la main de musulmans avec qui elles n'ont pas de lien solide de parenté.
Pour ce qui est des séances d'éducation physique, il ne doit pas y avoir de tenue scolaire imposée. Il existe maintenant un hijab sportif reconnu par toutes les fédérations sportives internationales (mais pas en France).
Dans tous les établissements scolaires mixtes, dans les cours de récréation les élèves se regroupent entre copains et entre copines. Dans tous les campus universitaires les pavillons des étudiantes sont distincts des pavillons des étudiants.
Il est à craindre que cette clause qui n'est qu'un prétexte et non un argument convaincant ne fasse obstacle à l'abrogation de la mesure d'interdiction du voile dans les écoles catholiques. Une mesure que rien ne peut justifier.
C’est dans l’interview du 16 mars 2015 que l’abbé Georges Diouf disait : Quand on s’ouvre à l’autre, cette dimension permet d’accepter l’autre dans sa différence. L’ouverture à l’autre est très présente dans nos cultures, le respect de l’autre dans sa différence et le dialogue.
L’acceptation et le respect de la différence de l’autre, c’est ce que demandent les filles musulmanes pour porter le voile dans les écoles catholiques.
Bonne fête de l’Assomption à tous les catholiques du Sénégal et d’ailleurs.
“DOCTEUR 7 ÉTOILES”, LEÇONS DE VIE ET DE PRATICIEN D’UN NEUROLOGUE RÉPUTÉ
Le neurologue sénégalais Amadou Gallo Diop vient de sortir un livre retraçant sa trajectoire d’étudiant en médecine et de praticien à l’hôpital, sous forme de ”leçons” reçues de ses professeurs à l’université et des malades.
Dakar, 9 août (APS) – Le neurologue sénégalais Amadou Gallo Diop vient de sortir un livre retraçant sa trajectoire d’étudiant en médecine et de praticien à l’hôpital, sous forme de ”leçons” reçues de ses professeurs à l’université et des malades dont la souffrance et les attentes ont contribué à lui passer une vision de la médecine faite d’empathie et d’ouverture vers les autres.
Intitulée “Docteur 7 étoiles”, cette nouvelle publication est un condensé de la trajectoire d’un praticien réputé et “bien formé, chercheur, formateur, manager, communicateur, citoyen du monde et acteur communautaire”.
“Je n’ai fait que résumer dans un opuscule que j’ai voulu être très simple et didactique, des leçons que nous-mêmes, nous avons reçues dès que nous avons mis les pieds à l’école de médecine de Dakar, en tant qu’étudiants, en bénéficiant de ce que nos professeurs nous apprenaient, de ce que nous avons pratiqué en faisant des stages dans les hôpitaux”, a expliqué le professeur Diop en marge de la cérémonie de dédicace dudit ouvrage, jeudi.
Le neurologue, enseignant à la faculté de médecine de l’université Cheikh-Anta Diop de Dakar, dit mettre son livre au service des étudiants, qui peuvent s’imprégner à travers ses pages de cette expérience singulière consistant à “recevoir des personnes malades qui souffrent, qui viennent vers nous et qui recherchent l’amélioration, voire la sauvegarde de leur vie”.
L’ouvrage de 50 pages, scindé en sept chapitres, contient aussi une leçon de vie comme de rares métiers peuvent permettre, en ce qu’ils donnent l’opportunité d’aller “vers les populations défavorisées qui sont dans le monde rural”, mais aussi de voyager “à travers le monde”, pour apprendre des autres et d’ailleurs.
“J’ai rajouté deux annexes, le premier, c’est des conseils d’hygiène de vie”, a-t-il dit, soulignant que le médecin, l’infirmière, la sage-femme ou le manager de la santé ne peut ”rien faire”, s’il n’est pas en bonne santé.
“Dans chacune des étoiles, vous allez avoir 5 branches comme les étoiles, et chacune des branches dans le livre va vous inciter à développer des choses”, a expliqué le chef du service de neurologie du centre hospitalier national universitaire de Fann, à Dakar.
Il a cité, “en vrac”, “la sérénité, l’honnêteté, la générosité, l’organisation, la tolérance, un certain nombre de caractéristiques qui ne s’apprennent pas à l’université et qui vont venir au fil du temps”.
Concernant le coût du livre, le professeur Amadou Gallo Diop a dit que tout a été fait pour qu’il soit “accessible à tout le monde. Je peux vous assurer que personnellement, je n’ai eu aucun intérêt financier par rapport à cette affaire-là”.
“S’il y avait une surprise”, ce serait que lui-même en achète pour “les offrir à gauche et à droite”.
D’éminentes personnalités ont pris part à la cérémonie de dédicace, parmi lesquelles le professeur Fatoumata Ly, qui a loué les qualités humaines de l’écrivain en le présentant comme “un homme compétent, empathique, un pédagogue qui refuse le diktat de l’argent et l’incursion du smartphone dans l’exercice de ses fonctions”.
“Des vertus que l’auteur n’a pas hésité à transposer dans ses écrits”, a-t-elle dit dans la note de lecture qu’il a consacrée au nouvel ouvrage, appelé à servir de “viatique et de boussole aux apprenants afin d’assurer le bien-être du patient à l’avenir”.
SALON DE PROMOTION DU PAGNE TISSE, 25 PAYS AFRICAINS A DAKAR EN NOVEMBRE PROCHAIN
Dakar sera la capitale de la promotion du pagne tissé au mois de novembre prochain. Ce sera à l’occasion de la troisième édition du Salon international pour la valorisation du pagne tissé en Afrique (Sivpta).
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 08/08/2024
Dakar sera la capitale de la promotion du pagne tissé au mois de novembre prochain. Ce sera à l’occasion de la troisième édition du Salon international pour la valorisation du pagne tissé en Afrique (Sivpta).
La troisième édition du Salon international pour la valorisation du pagne tissé en Afrique (Sivpta) se tiendra au mois de novembre prochain. L’on retrouve ce tissu dans les traditions de nombreux peuples africains. Il est utilisé dans les grandes occasions et des grandes cérémonies. Ce rendez-vous entend valoriser la tradition africaine. «Le coton est l’une de nos forces de production dont l’un des produits finis est le pagne tissé qui accompagne notre quotidien. Mon questionnement personnel s’est porté sur la place qu’occupent nos produits locaux dans notre consommation. D’où cette initiative qui a été le crédo de nos pères et leaders africains, à savoir la valorisation et la consommation de ce que nous produisons», renseigne Madina Gisèle Traoré Da Silva, initiatrice du Sivpta. Plusieurs innovations sont prévues pour l’année 2024. «Cette année, nous aurons la formation en tissage et plus de 25 pays invités. Il y aura l’accompagnement des artisans dans le renforcement des capacités», explique Mme Da Sylva.
Pour cette troisième édition, la Guinée Conakry sera l’invité d’honneur. Et selon l’initiatrice, ce choix n’est pas fortuit. «Nous avons choisi la Guinée comme invité d’honneur suite à un constat que nous avons fait : au cours des assemblées nationales et des conseils de ministres, le port vestimentaire traditionnel est obligatoire et dans bien d’autres cérémonies. Nous avons apprécié cette démonstration de l’appropriation du textile africain», a-telle déclaré.