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24 novembre 2024
Culture
LES 10 ROMANS FINALISTES DU PRIX DES CINQ CONTINENTS DE LA FRANCOPHONIE 2024
Réunis le 7 décembre 2023 en visioconférence, les représentants des 6 comités de lecture* du Prix des cinq continents de la Francophonie ont procédé à la sélection de 10 ouvrages sur les 226 reçus lors de cette édition.
Réunis le 7 décembre 2023 en visioconférence, les représentants des 6 comités de lecture* du Prix des cinq continents de la Francophonie ont procédé à la sélection de 10 ouvrages sur les 226 reçus lors de cette édition.
Selon les comités, « cette riche moisson témoigne des potentiels pluriels de la langue française, capable de traduire avec vitalité les vibrations des sociétés anciennes et actuelles. » Les comités ont salué « la maîtrise des auteurs et autrices à subtilement tisser des cultures entre elles ».
Après échanges et discussions, ils ont sélectionné les 10 œuvres finalistes suivantes :
La musique déréglée du monde de Karim AKOUCHE (Canada – Québec), éditions Druide (Canada-Québec)
Ainsi pleurent nos hommes de Dominique CELIS (Belgique – Rwanda), éditions Philippe Rey (France)
Ce que je sais de toi d’Eric CHACOUR (Canada-Québec – Egypte), éditions Alto (Canada-Québec)
La prophétie de Dali de Balla FOFANA (France – Mali), éditions Grasset et Fasquelle (France)
Rives d’où je vous veille de Jean Baptiste LANNE (France), éditions Présence africaine (France)
Evocation d’un mémorial à Venise de Khalid LYAMLAHY (Maroc), éditions Présence africaine (France)
Peine des Faunes de Annie LULU (Congo – Roumanie), éditions Julliard (France)
Chocolaté de Samy MANGA (Cameroun), éditions Ecosociété (Canada-Québec)
Une somme humaine de Makenzy ORCEL (Haïti), éditions Rivages (France)
Les marins ne savent pas nager de Dominique SCALI (Canada-Québec), éditions La Peuplade (Canada-Québec)
Le jury du Prix des 5 continents désignera le lauréat en février 2024. La remise du Prix se fera durant le mois de mars 2024, en marge de la Journée internationale de la Francophonie. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) assurera ensuite sa promotion sur la scène littéraire internationale durant une année entière.
* Les 6 comités de lecture : l’Association Passa Porta (Belgique), l’Association Culture Elongo (Congo), le Camp littéraire Félix (Québec), l’Association des écrivains du Sénégal, l’Association du Prix du jeune écrivain de langue française (France) et le comité de lecture du Vietnam.
LE PUMA FETE LES FEMMES
A l’occasion du festival Les Blues du fleuve tenu du 8 au 10 décembre à Podor, le Programme de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) a animé deux panels portant sur «Le repeuplement du fleuve Sénégal» et «l’autonomisation des femmes».
A l’occasion du festival Les Blues du fleuve tenu du 8 au 10 décembre à Podor, le Programme de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) a animé deux panels portant sur «Le repeuplement du fleuve Sénégal» et «l’autonomisation des femmes».
«Le repeuplement du fleuve Sénégal» et «L’autonomisation des femmes» sont les deux panels que le Programme de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) a animé lors du festival Les Blues du fleuve tenu du 8 au 10 décembre. Cette rencontre culturelle et économique, initiée par l’artiste Baba Maal, a vu la participation du Puma qui a pour mission d’améliorer les conditions de vie des populations dans les zones frontalières. C’est dans ce cadre que le programme dirigé par Moussa Sow, maire de Walaldé, est intervenu pour expliquer aux populations de la Vallée du fleuve l’importance de son projet de repeuplement du fleuve Sénégal et des plans d’eau naturels. Le projet repeuplement, de son côté, vise à promouvoir de bons comportements de pèche afin de faire face à la raréfaction des ressources halieutiques due aux changements climatiques. Il prévoit également la création d’ouvrages qui permettront la régénération naturelle des poissons. C’est la raison pour laquelle le Puma travaille avec d’autres organisations, notamment la Direction de la pêche continentale (Dpc), l’Agence de nationale de l’aquaculture (Ana) et l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) pour mettre en place des méthodes de pêche plus durables. Le chef du département de la promotion économique et développement durable du Puma, Yaya Dieng, a expliqué l’importance du projet et s’est réjoui de son appropriation par les populations.
Les femmes du département de Podor ont montré les acquis politiques d’accompagnement du programme car beaucoup d’entre elles s’activent dans la transformation des produits laitiers et céréaliers. Selon Aminata Hann Sy, Responsable genre du Puma, le défi est de renforcer le système de commercialisation et de permettre l’accès à des marchés porteurs. Les participants aux panels ont apprécié les nombreuses réalisations du Puma qui a «changé le visage des villages frontaliers du Sénégal».
LE PRIX DECOUVERTES RFI 2023 ATTRIBUE A JESSY B
Jessy B, est la lauréate 2023 du Prix Découvertes RFI. La rappeuse congolaise a été choisie par un jury de professionnels sous la direction du rappeur français Black M, elle succède à la malienne Black AD.
Jessy B, est la lauréate 2023 du Prix Découvertes RFI. La rappeuse congolaise a été choisie par un jury de professionnels sous la direction du rappeur français Black M, elle succède à la malienne Black AD. Jessy B qui a entamé sa carrière en 2019 est d'ores et déjà un phénomène en Afrique centrale, multi récompensée et louée pour son talent multiforme. Portrait
Jessica Diatsona Biggerman alias Jessy B est née sous une bonne étoile. Celle que son père Le DJ King Biggerman, fait briller sur la scène congolaise. C'est ce père rappeur qui l'initie très tôt à la musique. Dès 5 ans, elle l'accompagne dans ses tournées, en coulisse et parfois même sur scène.
Jessy B est aujourd'hui âgée de 21 ans. Dès ses 17 ans, elle commence sa carrière en signant sur le label ColorOptic Studios de Brazzaville. Son premier titre Joli Bébé lui vaut un début de notoriété. Une notoriété confortée par un prix aux "Scènes Tremplin Mboté HipHop" en 2019. L'année suivante, elle est élue révélation féminine au Brazza Best Awards. Viennent ensuite les freestyles intitulés "PRC". Des titres comme Je m'en fous, Ouais je le sais, Ça va aller, Moi aussi, Avec toi, Ne doute pas. Elle est rapidement repérée par le public congolais mais aussi à travers l’Afrique Centrale et dans la diaspora.
Son talent attire aussi les regards des rappeurs francophones, dont celui du Duc de Boulogne, Booba qui ne cache pas son admiration pour sa voix puissante et lourde, son flow puissant et ses textes taillés au couteau. Jessy B devient en quelques années la voix du rap féminin congolais. Sur scène, son charisme et son sens de la chorégraphie font merveille. La congolaise hypnotise son public. Derrière elle son père est devenu l'arrangeur de ses titres et le manager de sa carrière.
Une affaire de famille, une affaire de transmission entre elle et son complice de toujours, avec qui elle compte fêter aujourd'hui son prix Découvertes RFI 2023. Nouveau jalon d'une carrière qui s'annonce aussi percutante que ses chansons.
Black M, le président du jury, tout en saluant le niveau des autres candidats, a expliqué que son choix s'était tout naturellement porté vers la rappeuse congolaise. "Dès qu'on la regarde, qu'on entend sa voix, elle nous hypnotise. Elle est très charismatique" a-t-il assuré, l'invitant à tourner un featuring avec lui, lors d'une prochaine venue au Congo. "Ne lâche rien, tu es trop forte!" l'a-t-il encouragé. Jointe par téléphone dans la matinale de RFI, la lauréate très émue, a fait part de sa "grande fierté" à avoir remporté l'édition 2023 du Prix Découvertes RFI.
La lauréate Jessy B et le président du jury Black M seront ce mercredi 13 décembre dans l'émission "Couleurs Tropicales" sur RFI.
RESTITUTION DES BIENS CULTURELS, LA SUGGESTION D’ALIOU SOW
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique a suggéré, mardi, "une approche diplomatique et persuasive à la place de la confrontation" pour la restitution des biens culturels et la lutte contre le trafic illicite.
Dakar, 12 dec (APS)- Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a suggéré, mardi, "une approche diplomatique et persuasive à la place de la confrontation" pour la restitution des biens culturels et la lutte contre le trafic illicite.
« Il faut une approche plus diplomatique, plus persuasive et plus coopérative au lieu de penser que c’est la confrontation qui permettra le rapatriement des biens culturels », a soutenu le ministre sénégalais.
Il s’exprimait à Dakar dans le cadre d’un atelier régional de trois jours visant à renforcer les réseaux opérationnels contre le vol et le trafic illicite des biens culturels en Afrique de l’Ouest.
« La persuasion, la sensibilisation et la collaboration peuvent nous faciliter cette tâche et c’est mieux que l’approche conflictuelle », a-t-il insisté devant plusieurs participants dont le ministre gambien de la Culture et du Tourisme, Hamat Ngai Kumba Bah.
L’atelier visait à « sensibiliser sur l’importance de la ratification de la Convention de l’UNESCO de 1970 et celle UNIDROIT de 1995 pour les Etats ne l’ayant pas encore fait ».
Il s’est aussi agi lors de cette rencontre, d’évaluer l’efficacité des dispositifs et outils de prévention, de sécurisation et de lutte contre les vols et exportations illicites en vue d’endiguer cette hémorragie culturelle au niveau des pays participants à l’atelier.
L’Organisation des Nations-Unies pour la culture, l’éducation et la science, initiatrice de cet atelier, voulait aussi renforcer et redynamiser les réseaux opérationnels des acteurs impliqués dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en Afrique de l’Ouest, favoriser un échange entre paires et renforcer les capacités professionnelles des musées, entre autres.
La Convention de l’Organisation des Nations-Unies pour la Culture, l’éducation et la science (UNESCO) de 1970 exhorte les Etats parties à prendre des mesures pour interdire et empêcher le trafic illicite des biens culturels. Elle donne aussi un cadre commun aux Etats parties sur les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert des biens culturels.
Quand à la Convention UNIDROIT de 1995 qui complète les dispositions de droit public contenues dans la Convention de l’UNESCO de 197, elle est un instrument juridique élaboré à la demande de l’UNESCO en vue de mettre au point, un corpus minimum uniforme de règles de droit privé relatives au commerce international de l’art.
Pour Aliou Sow, « la préservation des biens culturels participe à la formation de citoyens conscients et respectueux des valeurs patrimoniales ».
Il rappelle que le trafic illicite de biens culturels génère un commerce « illégal » et « lucratif » et porte un sérieux préjudice aux potentiels qu’offre la culture en tant que vecteur essentiel de développement économique.
« Force est de rappeler qu’au cours des dernières années, la circulation des biens culturels via internet est devenue un commerce lucratif et c’est sur internet que les trafics se font le plus sentir », a indiqué le ministre sénégalais.
Il estime qu’il devient « urgent » pour les pays signataires de cette convention de prendre des mesures préventives, notamment, des campagnes d’information et formation de personnel pour mieux combattre le trafic.
Aliou Sow préconise aussi « la concertation et une synergie des actions entre les pays signataires pour une lutte plus efficace ».
Son homologue gambien de la Culture et du Tourisme, Hamat Ngai Kumba Bah a estimé pour sa part que le phénomène du trafic illite des biens culturels en Afrique est aggravé par les catastrophes naturelles et les conflits armés représentant ainsi une grave menace pour les biens culturels, mais aussi pour la mémoire collective des futures générations.
Il préconise une collaboration entre les forces de défense et de sécurité des pays, les experts, la société civile, les diplomates, sous la coordination de l’UNESCO pour la restitution des biens culturels.
L’atelier qui prend fin, jeudi, a enregistré la participation de seize pays de la sous-région, des professionnels des musées, de la police, de la douane, du patrimoine, entre autres.
LA CNRI, SON MANDAT, SA MÉTHODOLOGIE
Pour répondre à son mandat de large concertation nationale, la CNRI a multiplié les actions de consultation des populations et de la société civile dans le pays. Son approche inédite a permis de faire émerger les principales attentes des Sénégalais (1/4)
SenePlus publie tout au long de cette semaine en quatre parties, l'intégralité du rapport général de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) afin de mettre à l'ordre du jour du calendrier électoral l'ensemble des mesures préconiées par ce creuset citoyen de rénovation de l'armature institutionnelle du Sénégal. Ci-dessous, la première partie (1/4).
INTRODUCTION
Le présent rapport rend compte des travaux de la Commission nationale de réforme des institutions - CNRI - chargée, aux termes de l’article 2 du décret n°2013-730 du 28 mai 2013 l’instituant, de « formuler toutes propositions visant à améliorer le fonctionnement des institutions, à consolider la démocratie, à approfondir l’État de droit et à moderniser le régime politique ». Ce décret fait suite au décret n°2013-682 en date du 17 mai 2013 nommant M. Amadou Mahtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO, Professeur à la retraite, Président de ladite Commission.
Aux termes de l’article 4 du décret n°2013-730, la CNRI est ainsi composée :
Président : M. Amadou Mahtar Mbow Professeur à la retraite ;
Vice-président, M. Mamadou lamine Loum, Inspecteur du trésor ;
Rapporteur : M. Abdoulaye Dièye, Juriste, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Rapporteur adjoint : M. Moussa Mbaye, Sociologue, Psychologue ;
Mme Aminata Diaw Cissé, Professeur de Philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop ;
Mme Ndèye Marie Diédhiou, Institutrice ;
M. Abdoulaye Bara Diop, Sociologue, Ancien Directeur de l’IFAN ;
M. Serigne Diop, Professeur de droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Me Sidiki Kaba, Avocat, Président de la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme[1] ;
M. Cheikh Hamidou Kane, Administrateur civil, Ancien Gouverneur de région, ancien Représentant régional de l’Unicef, Ecrivain ;
M. Ahmadou Fadel Kane, Professeur de Géographie à l’UCAD, à la retraite ;
M. Amadou Moctar Mbacké, Magistrat à la retraite, ancien agent judiciaire de l’Etat ;
M. Saliou Mbaye, Archiviste, documentaliste, spécialiste des institutions sénégalaises ; Ancien Directeur des Archives nationales du Sénégal, Professeur à l’EBAD ;
M. Aloyse Raymond Ndiaye, Professeur de Philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
M. Mazide Ndiaye, Economiste, Coordonnateur du Comité de Veille sur le processus électoral ;
M. Seydou Madani Sy, Professeur à la retraite, spécialiste des institutions sénégalaises, Ancien Doyen de la Faculté de droit, ancien Recteur de l’UCAD ;
Mme Maïmouna Ndongo Touré, Magistrat à la retraite ;
M. Samba Traoré, Professeur de Droit à l’Université Gaston Berger de Saint Louis ;
M. Babacar Touré, Journaliste. Directeur d’un des premiers groupes de presse du Sénégal.
La CNRI s’est appuyée sur une plateforme technique coordonnée par Mme Ndella Ndiaye et comprenant MM. Mamadou LY, Sidy Cissé, Ibou Fall et Kader Gueye.
Le mandat reçu du président de la République
Le Président de la République, à travers les deux textes cités plus haut, rendait officielle la Commission nationale chargée de la réforme des institutions mais l’intention de créer celle-ci avait été annoncée le 14 septembre 2012, à l’occasion de la Journée nationale des Institutions.
Par une lettre remise à M. Mbow au cours d’une audience qu’il lui a accordée le 28 novembre 2012, Monsieur le Président de la République charge ce dernier d’« organiser une large concertation nationale sur les réformes à mettre en œuvre à court, moyen et long termes, pour doter le pays d’une armature institutionnelle moderne, à la mesure de son ambition de devenir et de rester une grande nation de démocratie ».
Aux termes de la lettre du Président de la République, les propositions que la concertation aurait à lui soumettre devraient notamment prendre en charge les problématiques suivantes :
La consolidation de l’État de droit ;
L’équilibre des Pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire ;
Le renforcement de l’indépendance de la Justice ;
L’approfondissement de la démocratie représentative et participative ;
Le renforcement et la protection des libertés publiques ;
Le renforcement de la décentralisation et de la déconcentration ;
La territorialisation des politiques publiques ;
La protection et la promotion des valeurs positives de notre société ;
La promotion de la bonne gouvernance, de la transparence et de l’éthique dans la gestion des affaires publiques ainsi que la culture de l’imputabilité ;
La stabilité institutionnelle ».
Le Président de la République indique en outre dans sa lettre, qu’il fallait, en tirant parti de l’expérience des « Assises nationales », veiller à ce que « la concertation soit large, participative, inclusive, démocratique et ouverte à tous les segments de notre société : acteurs politiques de la majorité comme de l’opposition, société civile, secteur privé, État, collectivités locales et ordres religieux, etc. » et qu’elle « devra s’appuyer sur les principes et orientations du programme « Yoonu Yokkute » et s’inspirer fortement des conclusions des « Assises nationales » et, en particulier, de la Charte de gouvernance démocratique.
Le décret n°2013-730 du 28 mai 2013 réaffirme en outre en son article 2 le caractère inclusif et participatif que la concertation devait revêtir et charge la CNRI de « formuler toutes propositions visant à améliorer le fonctionnement des institutions, à consolider la démocratie, à approfondir l’Etat de droit et à moderniser le régime politique ».
La démarche méthodologique de la CNRI
Si les décrets n’ont été signés qu’en mai 2013, c’est, dès le 16 mars 2013, que la Commission a commencé ses travaux par l’adoption d’un code de conduite et l’étude des voies et moyens pouvant lui permettre de mener à bonne fin la tâche qui lui était confiée. Un document de travail élaboré à cet effet fut remis le 07 mai 2013, au cours d’une audience, au Président de la République. Ce document indiquait tout le processus qui devait être suivi jusqu’à la fin des travaux, notamment les principes de base et les stratégies de mise en œuvre des consultations à mener.
Conformément au mandat qu’elle a reçu, la CNRI a estimé que pour que la concertation soit la plus large, la plus participative et la plus inclusive possible, il fallait interroger les citoyens par des méthodes pouvant leur permettre d’exprimer directement leurs points de vue soit individuellement soit de manière collective. Aussi, deux questionnaires furent-ils élaborés. Ils ont servi de support aux consultations qui ont été menées dans tout le pays. Pour préparer ces questionnaires, la CNRI a estimé devoir s’appuyer sur un bref diagnostic de l’évolution des institutions et des pratiques constatées durant les cinquante années d’indépendance, et en particulier au cours de la dernière décennie. En effet, une réforme des institutions n’a de sens que si elle découle d’une évaluation préalable des insuffisances et des dysfonctionnements dont elle montre l’existence et qu’il importe de redresser et elle n’a de chance de succès que si elle est précédée d’une large consultation avec les citoyens.
I-DISPOSITIF ET OUTILS DES CONSULTATIONS CITOYENNES
Pour mener un dialogue fructueux avec les citoyens, la CNRI a mis en place un dispositif et créé des outils pouvant permettre à tout sénégalais le désirant de participer aux consultations citoyennes à travers, d’une part, les panels citoyens, d’autre part, les enquêtes par questionnaires adressés aux organisations politiques et de la société civile (dites « porteurs d’enjeux ») ou aux citoyens.
Le dispositif
Le dispositif repose principalement sur les panels citoyens destinés à recueillir la « commande » citoyenne, consolidée par les résultats des enquêtes auprès des porteurs d’enjeux ; toutefois, pour s’assurer de la pertinence du diagnostic établi, la CNRI a organisé au surplus des fora populaires dont les débats ont porté sur les constats figurant dans ce diagnostic.
1. Les panels citoyens ont réuni des citoyens sélectionnés de manière à constituer un échantillon représentatif de la population de chaque département en tenant compte du genre, de l’âge, de la profession, de l’habitation, etc. En utilisant un questionnaire adapté et en constituant les citoyens en groupes suffisamment équilibrés pour que les opinions de toutes les catégories de la société puissent s’exprimer, leurs points de vue ont été recueillis sur les principes généraux et les orientations à donner aux réformes considérées comme indispensables;
2. Les enquêtes par questionnaires faites auprès des diverses organisations politiques, syndicales ou de la société civile désignées sous le vocable «porteurs d’enjeux» ont permis à celles-ci de se prononcer autant sur la pertinence et/ou les orientations primordiales que sur les options et modalités des réformes susceptibles d’être entreprises ainsi que sur le fonctionnement des institutions.
Parallèlement aux panels citoyens, le questionnaire d’enquête (porteurs d’enjeux) a été diffusé partout dans le pays pour permettre à tout citoyen ou toute organisation le souhaitant de participer au débat sur les institutions. Il a enfin été possible de remplir le questionnaire directement en ligne sur le site internet de la Commission.
Les fora populaires ont été ouverts à tous les citoyens voulant y participer. Ils ont permis de larges débats sur les questions institutionnelles en s’appuyant sur les éléments du diagnostic établi par la CNRI; l’objectif recherché était de vérifier la conformité du diagnostic établi avec le point de vue des populations.
Les outils
Les instruments de la concertation ont été constitués par un guide d’entretien pour les panels citoyens et d’un questionnaire d’enquête, détaillé et très précis, à l’adresse des porteurs d’enjeux.
Le guide d’entretien pour les panels citoyens et les enquêtes. Ils ont été confectionnés sur la base des résultats de l’analyse du fonctionnement des institutions et de la pratique constitutionnelle depuis des décennies, l’objectif étant de connaître les points de vue des citoyens sur les réformes institutionnelles à envisager. Ils ont été établis de telle sorte que les réponses correspondent de facto à des orientations en matière de réforme. Ils devaient permettre d’établir clairement la « demande citoyenne » en termes de réformes institutionnelles.
Le questionnaire destiné aux porteurs d’enjeux. Il devait permettre à ceux qui sont consultés de se prononcer sur le contenu même des réformes susceptibles d’être envisagées.
Les questionnaires n’enferment pas ceux qui sont consultés dans le choix d’options préalables ; il est laissé à ceux-ci la possibilité de les compléter en y évoquant des problèmes qui leur paraissaient correspondre à des exigences fondamentales en matière de réformes institutionnelles
Pour toucher le maximum de citoyens et les amener à se prononcer en toute connaissance de cause, ces outils ont été traduits dans les six langues nationales prévues par la Constitution mais également en arabe. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire du pays, les populations ont été étroitement associées à la réflexion sur le contenu que devait revêtir la Constitution de l’Etat et ce, en utilisant les langues qu’elles parlent.
II-RENCONTRES DE LANCEMENT DU PROCESSUS DES CONSULTATIONS CITOYENNES
Avant la mise en œuvre du programme ainsi établi, la CNRI a tenu à rencontrer d’abord la presse, puis l’ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile légalement reconnus pour leur donner des informations sur le processus et les enjeux des consultations.
La rencontre d’information avec la presse
La CNRI a tenu dans une rencontre avec la presse, le 20 juin2013, à faire connaître la raison d’être de la commission, sa composition, ses méthodes de travail, le dispositif qu’il a mis en place. Les points soulevés par les journalistes ont été les suivants : le critère du choix des membres ; le produit attendu des consultations citoyennes ; l’efficacité du dispositif retenu pour toucher le maximum de sénégalais ; les assurances reçues du Président de la République quant à l’application effective des propositions qui seront faites ; le mode d’approbation des réformes, par voie référendaire ou par voie parlementaire ; nouvelle Constitution ou non ; le budget de la CNRI…
Cette rencontre d’information avec la presse a, au moins, eu le mérite d’apporter une meilleure compréhension du processus des consultations citoyennes qui n’avaient pas encore démarré.
La rencontre avec les partis politiques.
La CNRI a organisé dans la matinée du 22 juin 2013 à Dakar une rencontre avec les partis politiques. Sur plus de deux cents (200) partis invités[2], quatre-vingt-sept (87) ont pris part à la rencontre. Sur les invitations envoyées, soixante-dix-huit (78) ont été retournées au siège de la CNRI avec la mention « inconnu à l’adresse indiquée ».
Cette rencontre a permis à la CNRI de recueillir les points de vue, avis, suggestions, recommandations et critiques des participants. Les interventions ont principalement porté sur la durée de six mois de la mission de la CNRI qui, selon certains, serait trop courte, selon d’autres, excessive; la référence au « yoonu yokkuté » et aux « Assises nationales », les garanties qu’aurait reçues la CNRI de Monsieur le président de la République quant à la suite à donner au processus ; la nécessité d’entreprendre des démarches pour intégrer dans les concertations les partis politiques qui ne s’estiment pas concernés par les travaux portant sur les réformes ; la pertinence de l’organisation de nouvelles concertations alors que les conclusions des Assises Nationales ne sont pas mises en œuvre; la nécessité de prendre en considération la production intellectuelle des religieux, la durée de la mission par rapport à la date des élections locales ; les sources de financement et le montant du budget de la CNRI ; ce que devrait être la place des partis politiques dans le processus entrepris ; l’appréciation et l’attitude qu’il convenait d’avoir par rapport aux partis sans siège ni adresse...
Cette réunion a été suivie de rencontres individuelles avec des leaders de partis politiques notamment ceux de l’opposition qui n’y avaient pas participé. Ces rencontres ont permis de lever bien des malentendus.
La rencontre avec les organisations de la société civile.
La rencontre avec les organisations de la société civile a eu lieu dans l’après-midi du 22 juin 2013. Trente organisations de la société civile ont répondu à l’invitation (la plupart étant des coalitions ou organisations faîtières). Leurs interventions ont principalement porté sur: les moyens à mettre en œuvre par la CNRI pour atteindre les villages les plus reculés ; la nécessité d’aller au-delà des termes de références, les voies et moyens à utiliser pour mettre fin à l’émiettement syndical, la nécessité d’aller au-delà des six langues nationales pour toucher le maximum de Sénégalais ; le pourquoi de l’évocation du « yoonu yokkuté » ou de la référence aux « Assises nationales » ; l’aspect communication qu’il convient d’améliorer ; la nécessité de procéder aux réformes qui permettront le contrôle de l’économie sénégalaise par des nationaux ; l’obligation d’impliquer les Sénégalais de l’extérieur…
Des réponses appropriées ont été données à ces diverses interrogations. Les participants (société civile comme partis politiques) se sont félicités de la tenue de ces rencontres et ont salué le caractère rationnel de la démarche suivie par la CNRI, l’ouverture du processus à tous et la place donnée à l’avis du citoyen dans le choix des orientations fondamentales de la réforme.
Par ailleurs, pour tenir compte des souhaits exprimés par ses membres, en se conformant également à la lettre du Chef de l’Etat en date du 28 novembre 2012, qui demandait que « la concertation soit ouverte à tous les segments de notre société y compris les ordres religieux », la CNRI a effectué des visites aux familles religieuses et leur a donné toutes les informations sur le processus.
Visite aux familles religieuses.
Des visites de courtoisie et d’information ont été organisées auprès des dignitaires religieux qui, selon leur disponibilité, ont reçu la délégation de la CNRI aux dates suivantes :
le clergé catholique, le 20 août 2013 ; La délégation a été reçue par le Président de la Conférence épiscopale.
le Khalife général des Tidianes le 21 août 2013. Elle a été reçue par le porte- parole à Tivaouane.
le Khalife général des Mourides, le 22 août 2013 à Mbacké Kadior ;
le Khalife de Léona Niassène, le 22 août 2013 à Kaolack ;
le Khalife de Médina Baye, le 22 août 2013 à Kaolack ;
le Khalife des Layennes, le 27 août 2013 à Yoff,
le khalife de Thiénaba, le 29 août 2013 à Thiénaba,
le Khalife de Ndiassane, le 29 août 2013 à Ndiassane.
la Famille Omarienne, le 23 septembre 2013,
le khalife de Médina Gounass, le29 septembre 2013
La délégation de la CNRI a été bien accueillie partout. Elle est revenue sur l’historique, la mission, le profil de ses membres et la démarche envisagée pour recueillir les avis de tous les Sénégalais qui désirent participer à la consultation sur le fonctionnement des institutions. Elle a également noté que la décision qu’elle a prise de faire traduire les documents en arabe a été saluée et bien appréciée de tous. Le caractère laïc de la République a presque partout été reconnu. Cependant, les règles à mettre en place ne doivent pas constituer une entrave à la pratique religieuse. Les Chefs religieux ont mis en exergue la nécessaire équidistance de l’Etat vis-à-vis des différentes communautés religieuses.
Des vœux de réussite, des encouragements et des prières ont été formulés.
III-TENUE DES CONSULTATIONS CITOYENNES
Une campagne d’information a été menée dix jours avant les consultations citoyennes, pour inciter les citoyens à s’impliquer dans la réflexion menée en vue de la réforme des institutions. Ses effets positifs ont été révélés par le taux de participation aux fora plus que satisfaisant dans la plupart des départements du pays.
La campagne d’information, de sensibilisation et de mobilisation.
Les consultations ayant pour vocation première de susciter un grand débat national, une intense campagne de sensibilisation et de mobilisation a été menée pour informer les citoyens et les organisations sur les modalités de participation aux concertations, en collaboration avec les radios communautaires et d’autres médias. L’objectif de communication consistait à attirer l’attention de l’opinion publique sur les concertations prévues et cela, dans un contexte particulièrement complexe caractérisé, entre autres, par l’hivernage qui entrait dans sa phase la plus délicate avec ses contraintes habituelles sur le monde rural, les vacances scolaires, la défiance ouverte d’une partie de la classe politique et de certaines personnalités de la société civile qui remettaient en cause la pertinence de la CNRI. Dans un tel contexte, il fallait lever les malentendus et donner au citoyen ou qu’il se trouve, la bonne information.
Tous les types de media susceptibles d’aider à atteindre les populations furent utilisés : la presse écrite, la radio et la télévision ; l’internet et les médias sociaux en général etc. S’agissant des canaux hors media, des films documentaires sur le processus, réseaux sociaux (Facebook, Twitter,…) ont été utilisés.
Le slogan retenu a été : « Je suis concerné par les institutions de mon Pays, donc je participe ».
L’accompagnement technique du processus des consultations citoyennes.
Pour faciliter le dialogue à la base, la CNRI a travaillé avec des organisations ayant une expérience avérée des processus participatifs et une implantation réelle sur tout le territoire national. Il s’agit de la Plateforme des Acteurs non étatiques (PFAnE) qui a eu à assurer la coordination des actions d’information des citoyens et de facilitation des consultations citoyennes dans les 45 départements du pays et de l’Organisation nationale de coordination des activités de vacances (ONCAV) qui a assuré l’organisation des Fora populaires dans toutes les localités.
Des facilitateurs chargés de modérer les débats et d’élaborer des synthèses sur les accords et champs de tension sur les différents éléments discutés, ont été recrutés dans les départements et formés le 17 août 2013 et lors d’ateliers nationaux. Pour le recrutement des facilitateurs, des critères objectifs ont été retenus : au minimum bac +2, une expérience en facilitation d’ateliers et de foras, une maitrise d’au moins une langue locale, une capacité de synthèse et de rédaction, une maitrise de l’outil informatique, une bonne connaissance du milieu ….
Les consultations citoyennes ont effectivement été organisées dans la période du 14 au 25 septembre 2013. A cette occasion, des fora (le 14 septembre 2013) et des panels (le 15 septembre 2013) ont été organisés dans les quarante-cinq départements du pays, Les panels citoyens ont enregistré 4.400 participants sur les 4.500 attendus (à raison de 100 participants dans chacun des départements). S’agissant des fora, le taux de participation a varié d’un département à un autre, mobilisant au total plus de 4400 citoyens.
Les consultations citoyennes ont ainsi permis de recueillir les points de vue des populations dans tout le pays.
Les fora et panels ont été organisés sous la responsabilité des facilitateurs chargés de modérer les débats et d’élaborer des synthèses sur les accords et champs de tension sur chacun des éléments discutés. Des superviseurs choisis parmi les membres de la CNRI renforcés par d’autres personnes ressources ont sillonné les quarante-cinq départements pour s’assurer du bon déroulement du processus des consultations.
Par ailleurs, des citoyens les plus divers ont eu à remplir le questionnaire destiné aux citoyens soit en ligne sur le site www.cnri.sn, soit à partir des versions imprimées, distribuées et collectées avec l’aide des facilitateurs de la PFAnE. Ainsi, tous les questionnaires qui ont pu être remontés à la CNRI dans les délais prévus ont pu être dépouillés et analysés.
Traitement et exploitation des données
Le traitement des données a nécessité la codification des questionnaires, dès qu’ils ont été stabilisés mais aussi l’élaboration d’un masque de saisie, la définition d’une procédure pour le traitement des données qualitatives et la mobilisation puis le recrutement des opérateurs de saisie. Cela a donné comme résultat, une présentation des résultats détaillés sous forme de tableaux et graphiques, puis a permis l’élaboration de synthèses spécifiques et transversales des résultats des panels, des enquêtes par questionnaires, etc.
L’exploitation de ces données a permis d’identifier :
les propositions ayant fait l’objet de « larges consensus »[3], sur la base desquelles un premier jet de recommandations et de dispositions constitutionnelles ont commencé à être mis en forme et discutés ;
les propositions sur lesquelles les positions étaient contrastées mais susceptibles[4] d’évoluer vers des « accords solides » à l’issue de réglages avec les représentants des différents porteurs d’enjeux ;
les points objets de rejets («désaccord manifeste ») par les citoyens et/ou les porteurs d’enjeux
les questions à soumettre à des experts pour approfondir et/ou clarifier certaines normes, dispositions ou options.
Pour identifier objectivement la « commande citoyenne », il était indispensable d’adopter une démarche dont toute étape est vérifiable. En réponse au principe de base de la concertation qui indiquait que « les consensus forts issus des consultations citoyennes à la base sont réputés primordiaux par rapport aux positions et contributions des experts et porteurs d’enjeux », la CNRI a défini une procédure de travail qui respecte les options citoyennes sur chaque question débattue[5] . Cette démarche, de nature scientifique, a permis d’assurer une lisibilité et une traçabilité de toutes les opérations de dépouillement, de compilation, de mitigation (le cas échéant), de synthèse et de présentation des données issues de l’exercice. Des critères de classement des résultats des consultations étaient établis et validés en amont du traitement de manière à s’entendre facilement sur ce qui pouvait être considéré comme consensus solide, ce qui ne l’était pas et ce qui nécessitait un approfondissement, des clarifications ou dialogues supplémentaires. Ces dernières ont été approfondies avec les porteurs d’enjeux et les experts selon le cas.
Les résultats issus des consultations citoyennes devaient s’imposer à tous, y compris aux membres de la CNRI qui, dans cette phase, interviennent au bout du processus comme un facilitateur. Dans le cas où, malgré cette démarche, des questions ne pouvaient pas déboucher sur un compromis, la CNRI a été amenée à proposer la solution qui paraissait la plus équilibrée.
Cette approche rompt avec la démarche habituelle qui consistait à mobiliser des spécialistes qui produisaient une charte fondamentale qui, même lorsqu’elle était pertinente, souffrait d’une non appropriation par les citoyens.
L’atelier de réglages avec les porteurs d’enjeux
L’objectif de cet atelier qui a réuni les représentants des partis politiques et ceux des organisations de la société civile était de recueillir les opinions des porteurs d’enjeux sur des questions qui nécessitaient un approfondissement. Cela devait permettre à la commission de lever les ambigüités et d’avoir une meilleure compréhension des positions. Les membres de la commission, notamment les modérateurs et les facilitateurs, ont pu ainsi faire évoluer certaines positions vers plus de consensus. Les résultats de ces discussions ont été exploités par la CNRI dans la suite de ses travaux, à chaque fois que de besoin.
La méthodologie utilisée et les outils mis en œuvre ont permis à la CNRI de recueillir les orientations citoyennes en matière de réforme institutionnelle. Cette demande citoyenne sera résumée dans les pages qui suivent.
[1] Nommé Ministre de la Justice en septembre 2013, M. Kaba n’a pas participé à la suite des travaux de la CNRI.
[2] Sur la base d’une liste fournie par le Ministère de l’Intérieur
[3] Noter que nous avons classé les propositions en fonction de leurs scores, avec la nomenclature suivante : Au-dessus de 95% d’avis favorables = « très large consensus » ; Entre 90 et 95 % = « large consensus » ; Entre 85,01 et 90% = « accord très solide » ; Entre 80 et 85% = « accord solide » ; Entre 70 et 79,99% = « majorité confortable » ; Plus de 60 et Moins de 70% = « majorité ». Ces critères de classement ont été établis de façon ad hoc et n’ont d’autre but que d’aider à distinguer plus clairement des niveaux d’adhésion aux différentes propositions de réforme On peut estimer que ces items ont été classés selon un barème volontairement sévère car il s’agit de promouvoir les consensus les plus solides pour en tirer les orientations de la réforme en vue.
[4] À la lecture des résultats et/ou après analyse au sein de la Commission
[5] Bien que les résultats des panels citoyens soient déterminant, la CNRI a pris en compte, lors de ses délibérations, les données de toutes les consultations ainsi que de celles des questionnaires des citoyens et ceux remplis directement en ligne.
HOMMAGE À SEMBÈNE, PAPE DU CINÉMA AFRICAIN
À l'occasion du centenaire de la naissance d'Ousmane Sembène, père fondateur du cinéma africain, Dakar rend hommage au géant sénégalais à travers une rétrospective de ses films qui ont révolutionné le septième art
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/12/2023
À Dakar, où se déroule une rétrospective de ses films, la figure du réalisateur Ousmane Sembène, décédé en 2007, est mise à l'honneur à l'occasion du centenaire de sa naissance cette année. Cet artiste autodidacte, à la fois écrivain, scénariste et réalisateur, a placé son engagement politique, social et artistique au cœur de son œuvre cinématographique critique, selon des propos rapportés par l'AFP mardi 12 décembre 2023.
Ses films les plus emblématiques comme "Le Mandat" (1968), "Ceddo" (1976) ou "Camp de Thiaroye" (1988) sont projetés dans les cinémas dakarois. Qualifié de "père" du cinéma africain, il a "posé les jalons du cinéma africain" et "montré le chemin à toute une génération d'artistes", souligne le critique de cinéma Baba Diop, qui l'a interviewé à plusieurs reprises.
Pourtant, des voix regrettent l'absence d'hommage national de la part de l'État sénégalais pour cette "figure de référence". Au Fonds d'archives africain pour la sauvegarde des mémoires à Dakar, des dizaines de photos inédites d'Ousmane Sembène ont été retrouvées et numérisées, le montrant derrière sa caméra ou avec sa célèbre casquette, selon sa coordinatrice Katlyn Liliou.
Publiée cette année, la biographie "Ousmane Sembène, le fondateur" dresse le portrait de l'homme militant à travers des entretiens avec sa famille et collaborateurs. Il a inspiré plusieurs artistes sénégalais, dont le plasticien Cheikh Ndiaye qui expose des toiles évoquant l'histoire du cinéma au Sénégal. "La défense de la dignité des hommes et des femmes" est l'héritage le plus souvent mentionné par ses proches, à l'instar de son assistant Clarence Thomas Delgado. Si son centenaire semble avoir été oublié des autorités, Ousmane Sembène demeure une figure majeure de la culture africaine.
ASSISES NATIONALES OF SENEGAL, CHARTER ON DEMOCRATIC GOVERNANCE
Adopted in May 2009, this foundational text defines the vision of a new Senegal. It describes the values that should guide the country's political life and establishes the principles of a governance model based on citizen participation
Subject : CHARTER ON DEMOCRATIC GOVERNANCE adopted by the Assises Nationales of Senegal
On 24 May 2009, at the Hotel Meridien in Dakar, Senegal’s Assises Nationales reported its findings from the consultations launched on 1 June 2008 after months of careful planning. The event was chaired by Mr. Amadou Mahtar Mbow, Chairman of the National Steering Committee and former Director-General of UNESCO. In attendance were many dignitaries including politicians, religious, persons involved in the country’s economic, social and cultural development as well as members of the diplomatic corps and representatives of international organizations.
The Assises Nationales were launched on the initiative of about one hundred different organizations including civil society, unions, political parties, non-governmental organizations, religious, professionals, women, employers, retirees, senior citizens and youths, intellectuals, people from the cultural, educational and scientific world and personalities from all social backgrounds. They were open to all Senegalese from all walks of life regardless of age or social status.
All the constituents of the Senegalese Nation were invited to this Assises Nationales. The invitation repeated on several occasions to the President of the Republic and to the government always stayed without answer.
Because of the crisis Senegal is facing on so many fronts, the aim was to conduct a broad analysis under the guidance of a National Steering Committee composed of representatives of all the stakeholders and a National Bureau set up by the Committee. To this end, all sections of the population were to be consulted on how the country has evolved since independence, and also invited to propose solutions that had a consensus and around which the citizens of Senegal who yearn for a peaceful and harmonious change in their lives, could rally around.
To achieve these objectives, three transverse committees were set up: Organizing and Finance Committee, Scientific Committee and Communications Committee. Eight thematic working groups were added to conduct in-depth studies and propose solutions for the following:
Institutions, Freedom and Citizenship
Budget orientations, Economic Policy and Business Environment
Rural Areas and Primary Sector
Economic and Social rights and Human Resources Development
Societal Issues: Values, Ethics and Solidarity
Town and Country Planning, Environment and Sustainable Development
Foreign Policy, African Integration and Migration
Scientific Research and new Information and Communication Technologies
The thematic committees were headed by experts and open to all citizens. In addition, under the supervision of the Region Steering Committees (RSC) and Diaspora Steering Committees (DSC), citizen consultations were organized in every county in Senegal and in countries with significant communities of Senegalese immigrants (Europe and North America).
The citizen consultations gave concrete expression to the innovative and inclusive approach of the Assises Nationales. They enabled citizens and villagers to speak out without dissimulation about their living conditions, activities, on the state of the nation and the country’s achievements since independence. They were also able to diagnose Senegalese issues and to propose solutions for the various political, economic, social and cultural issues with which Senegal is confronted.
The Assises Nationales also demonstrated that, despite the proliferation of political parties in Senegal (over 150) and the large number of unions,-- true indicators of the division of the Senegalese society,-- the men and women who really want democracy to prevail and have the interest of the general public at heart, can still put together their ideas and pool their efforts to find consensual solutions to the serious problems facing Senegal and the Senegalese, and can still work together for national recovery in the interest of all.
Thirty five reports produced from the citizen consultations in the regions; three reports from those in the Diaspora (Europe and North America) to which are added eight reports from thematic working groups of the experts. A five-day workshop was organised in January 2009 to prepare a summary of all the reports.
One hundred and twenty delegates attended the workshop; among them, chairmen and rapporteurs of the thirty-five region committees, representatives of the Diaspora, chairmen and rapporteurs of the eight thematic working groups and members of the three transverse committees and National Bureau.
The workshop enabled participants to review forty six reports during five days, and according to procedures put forth by the scientific committee. One week later a synoptic report was submitted to all the stakeholders at a two -day seminar which resulted in the drafting of:
A General report of the Assises Nationales (approximately 250 pages),
An Executive summary of the General report (approximately 50 pages) and,
A Charter on Democratic Governance endorsed by all the stakeholders and submitted for approval to the Senegalese citizens through a campaign soliciting their signatures.
We have enclosed the Charter on Democratic Governance in this letter in both French and English. This Charter indicates the vision which the signatories have of Senegal, values in which they recognize, of the model of governance, institutions, the citizenship, liberties, the economic and environmental governance, the social governance, etc.
All the reports and documentation are available at the headquarters of the Assises Nationales in Dakar and will soon be available on the internet.
Thank you for your attention.
Charter on Democratic Governance, May 2009
To establish a new Senegal,
We, stakeholders, citizens of Senegal,
Acknowledging the non-partisan and constructive process that underlined and enriched the Assises Nationales,
Encouraged by the results of the “citizen consultations” and the proceedings of the thematic working groups,
Considering the report of the Assises Nationales which spells out a vision for Senegal and defines the values and principles that should guide national reconstruction- and the strengthening of the Republic,
Undertake freely and solemnly to uphold and respect, in word and in deed, the tenets of this Charter in the exercise of any duty and responsibility incumbent upon us
VISION FOR SENEGAL
Senegal is a secular Republic.
Senegal is a sovereign state, united in its diversity in a continent that stands together and is open to the world.
Senegal is a state under the rule of law and governance is based on ethics, democratic participation, dialogue, respect for institutions, individual and collective freedoms and the protection of national interests.
Senegal is a country of social justice and equity, where all citizens are equal in the eyes of the law, where citizens possess a high sense of duty, and are committed to sustainable development based on a harmonious and well-balanced arrangement of the territory and a credible national security.
II. VALUES
We endorse the following values and principles:
- Senegal is a secular and democratic state;
- Sovereignty lies with the people;
- Senegal is a unitary and decentralized state;
- Senegal is characterized by ethnic, religious and cultural diversity but also by a unification process which symbolizes its identity;
- The recognition and promotion of plurality constitute the foundation of its national unity and should, therefore, guide decision-making at the political, economic and social levels;
- The status and office of the individual should be based on merit and not on any other criteria associated with birth or other factors.
- Public property and public funds are sacrosanct and any embezzlement and wrongful use of public funds will be severely punished by law irrespective of the individual.
In an effort to reconcile the society with itself and its values, we undertake to:
- restore to the family, stability, authority and power in matters of basic education, promote the social integration of the individual and, in this context, encourage responsible parenting in education and the personal development of all members of the family;
- fashion a code of ethics for the common good, civic culture, and a new citizenry that will build sound values and attitudes among all members of society beginning with leaders;
- promote harmonious coexistence among all religions and beliefs;
- clean up and reshape the political landscape by fighting indiscipline, mismanagement and the habit of circumventing rules and regulations;
- promote mutual respect, friendliness, good neighbourliness, and use diversity as an instrument for mutual enrichment and integration;
- strengthen solidarity as a civil, civic, social, religious duty especially towards the most vulnerable groups;
III. GOVERNANCE MODEL
Considering that the capacity of our fellow citizens to understand and address all the domestic and global issues confronting us was amply demonstrated particularly during the Assises Nationales, We commit ourselves to work towards the consolidation and institutionalization of participatory democracy,
- in particular, for the development of the allinclusive approach endorsed by the AssisesNationales as a prerequisite for any significant change in the fundamental principles of the Nation and formulation of any new policies, and
- by creating a platform that brings together the state, political, social and economic stakeholders to regularly define and assess major economic, social and cultural policies.
IV. INSTITUTIONS, FREEDOM AND GOOD CITIZENSHIP
We affirm our will to protect the achievements of Senegalese democracy which can be further strengthened through greater ownership of the fundamentals by the population.
To achieve this goal, the Constitution shall be known by all. Therefore, it shall be translated into the national languages to ensure accessibility to all citizens who are the custodians. In order to maintain national stability, the Constitution should:
- indicate clearly the sections that cannot be revised;
- identify the sections that can be revised subject to a mandatory referendum;
- define institutional boundaries that clearly separate the powers of the Executive, the Legislative and Judicial branches of Government so as to ensure independence and balance.
- there shall be proper balance among the various branches and each branch shall have the requisite autonomy to allow them to fully exercise their duties.
Consequently, our joint action will aim to promote institutional reforms in accordance with the principles indicated hereunder:
- Ending to the tendency to concentrate excessive powers in the office of the President as witnessed during the 1962 and that has worsened since the Alternance in 2000; additionally, neutralizing any attempts on the part of the President of the Republic to interfere with the smooth running of the legislative and judicial branches. The Executive branch, as a whole, must refrain from any interference in the normal course of justice.
- The President of the Republic may henceforth be prosecuted for crimes and offences committed while in office.
- The President of the Republic may neither be the head of a political party nor a member of any association during his tenure;
- At the end of his term, no member of the family of the President of the Republic (forebears, descendants, collateral relatives, spouse) may succeed him;
- The government shall be accountable to the National Assembly regarding the formulation and implementation of national policies;
- The National Assembly shall be the nerve center of political life, and its members shall uphold a code of ethics consistent with the high standards of democracy and of their office;
- The National Assembly shall possess the resources to check and monitor government actions. The holding of several posts concurrently and the number of successive terms of office should be strictly limited for all elective offices;
- With regard to the judicial branch, a constitutional court shall be established to safeguard democracy and determine compliance of the laws. One of its tasks shall be to settle disputes arising from elections. Its President shall head the Magistrates’ Supreme Council responsible for managing the career of judges and public prosecutors.
Citizens may refer cases to the constitutional court in accordance with procedures established by Law;
- The fight against corruption shall be the pillar of all public policies;
- The President of the Republic, the Prime Minister, members of government, national directors, directors of public corporations as well as any manager of public assets must declare their private assets at the beginning and at the end of their appointments;
- The size of Government shall be determined on the basis of efficiency. It shall be limited to a strict minimum in conformity with the nation’s resources.
Having determined the importance of a republican model of public administration particularly in the establishment an environment conducive to development, investment and so on,
We undertake to promote the following measures aimed at reshaping and revitalizing our public administration:
- Make procedures more reader-friendly for citizens at grassroots level by using national languages;
- Establish guidelines to prevent senior government officials from engaging in activities for partisan purposes;
- Establish a system of open competition certain senior civil service positions in the public sector and in parastatals;
- Set up a legal and equitable system so that the administration may guarantee access to information for all citizens including the political, economic, social and cultural stakeholders;
- Establish an independent body with the power to fight corruption, take cases directly to the courts, and set up a system to stamp out corruption efficiently;
- Ensure that public contracts are awarded under equitable and fully transparent conditions.
Stringent measures shall be taken to build up analytical capability within the central government.
Additional measures shall be taken to ensure adequate stability within the units and departments of the ministries and promote consistent and coordinated government actions.
Furthermore, higher auditing bodies shall be independent of the Executive and Legislative branches. They shall monitor public activity including departments under the Office of the President of the Republic. They shall perform in a transparent manner. The first priorities of the central government shall be to increase their efficiency.
Local governance
- a framework for a sustainable development policy for community governance shall be defined in order to better meet the needs of the population and development demands;
- the self-governing capacities of the local communities shall be strengthened to enable them efficiently work towards local development and grassroots democracy.
Secular State
- We affirm that the state shall remain neutral and shall maintain parity and transparency in its relations with the various religious groups;
- We acknowledge that spiritual powers should not have a stranglehold over the political, civil and administrative authorities and conversely secular powers shall refrain from interfering in the affairs of the spiritual powers. We recall the duty to guarantee freedom of conscience and expression; there shall be no privileges for or discrimination against any group based on religious beliefs.
Safeguard of individual and collective freedoms
We commit ourselves to:
- Appoint a judge responsible for monitoring the exercise of recognized freedoms, and combat abuses, especially in cases of arrests and protective custody.
- recognize citizens’ right to bring a matter before the Constitutional Court;
- promote, guarantee and regulate freedom of the press within the framework of media plurality aimed at strengthening democracy and preserving national unity. This commitment demands respect for an ethical code of conduct governing media and communications professionals.
- Guarantee equal access to all public media
We are determined to ensure that human rights (economic, social and political) are upheld for all members of society, in particular, for the most vulnerable groups i.e. senior citizens, women, handicapped and street children.
V. POLITICAL GOVERNANCE
Electoral system
We acknowledge the right of citizens to petition for a referendum on issues of national interest.
We acknowledge as crucial the holding of free and fair elections as well as the need to establish an independent electoral body with the authority and resources to successfully manage the electoral process. Hence, the need to redefine the role of the Ministry of Interior in the electoral system and in the day-to- day management of political parties.
Emphasis shall be placed on:
- the reliability of the registry office (particularly its digitalization);
- the reliability and transparency of the digital voter registration;
- allowing independent candidacies for all types of elections;
- an equitable voting system.
Political parties,
We recognize the need to rationalize criteria for the establishment of political parties based on the viability and the size of their constituency.
We consider it of paramount importance to adopt legislation on the financing of political parties and election campaigns. The legislation should define rules guaranteeing the equitable and transparent financing of political parties and campaigns.
We urge political organizations to ensure that democratic standards are strictly adhered to and that their members are provided civic education.
We subscribe to a code of ethics that is generally accepted and that will serve as reference for all persons aspiring to hold political office.
VI. ECONOMIC AND ENVIRONMENTAL GOVERNANCE
The design of public policies will be based on general principles as well as the proposed reforms identified in the report of the Assises Nationales.
On this basis, the State shall define and implement an ambitious economic, environmental and social program. As the republican approach is based on the mass mobilization of human, intellectual, cultural and social capital, it is important to promote a sense of responsibility, thoroughness, transparency and involvement. To this end, a code of conduct shall be established for consultations between economic and social stakeholders, users and the state in the design, implementation and appraisal of public policies.
The action of the State shall be sustained by a strategic vision not limited to “poverty reduction”.
The state should be the driving force in economic and social development. Wealth creation and the fight against social inequalities will constitute the major focus of its actions.
Short and long-term planning as endogenous development tools will be further developed.
With respect to economic policies that contribute to the development of national stakeholders, promote sustained generation of wealth, and better distribution of economic growth as well as a more equitable sharing of its fruits,
- we undertake to carry out the necessary radical reforms of economic policies in order to move away from the present economic model-- whereby Senegal serves as an outlet for surplus agricultural and manufactured goods from foreign countries-- towards modernized agriculture and industries geared towards improving the living standards of the people and preserving the environment;
- we support the strengthening of partnerships between the public and the private sectors by giving the private sector, farmers associations, trade unions and other organizations a sense of responsibility;
- we undertake to carry out all the reforms required to attain the development objectives and promote access to goods and services for the people;
- we shall make improvement of the business environment a first priority and at the same time, we shall promote the strengthening and development of SME-SMI;
It is important to diversify energy sources and production to ensure rational use based on the cost of energy supply, prices and energy requirements.
The public shall be notified of any contracts for mining and prospecting and of any concessions for surface or underground explorations. The terms of the contracts or concessions should meet the transparency criteria, respect the environment and protect the interests of the local populations as well as those of future generations.
The reforms shall also focus on other cross-cutting factors:
- The fiscal system, to promote production and employment;
- The land tenure system, particularly the need to harmonize land legislation --- so that land can be utilized for development—and, to ensure equity of ownership;
- Employment, especially youth employment.
We further undertake to:
- Promote measures for a substantial increase in the level of financing of the national economy by the banks particularly in such sectors as agriculture, industry, handicrafts and services;
- Support change in the banking system in line with the proposed reforms particularly through a policy of dynamic management of real interest rates and by ensuring effective access to credit particularly through the medium and long-term financing of national production;
- Promote the development of alternative system of financing such as the Islamic Finance and solidarity financing;
- Fight vigorously against drug trafficking and money laundering.
With respect to economic models and options designed to meet the needs of the population and promote economic patriotism, we undertake to:
- redefine priorities regarding public expenditures by establishing maximum shares of the operating budget for the expenditures of higher state authorities and institutions and minimum shares of the overall budget for research/scientific development and technology, agriculture, education and health;
- involve the National Assembly, the private sector, and workers in the design of sectoral programs and the utilization of resources including resources for debt reduction;
- Make the award of government contracts one of the principal levers in the development of the private sector( SME, SMI, handicrafts);
- include the Diaspora in the economic and social development strategies.
Regarding sustainable development, we strongly support policies that effectively:
- Reverse the tendency that reduces natural resources and affects bio-diversity, the environment and living conditions, in order to ensure a healthy and productive environment as well as better living and working conditions for the population;
- urge the private sector to be more respectful of and show concern for sustainable development and help to maintain ethical standards in business management as well as in the enforcement of the labor laws.
Moreover, the private sector is invited to invest in the environment and sustainable development.
Regarding land development relevant to economic and social plans, well-balanced and focused on improving neighborhood environment, it is important to:
- Enter into an objective and informative dialogue aimed at maintaining balance and equity at the national level to ensure, in particular, that all cities, rural areas and regions of Senegal receive equal treatment;
- Build a strong consensus for the redefinition of regions, organize synergies in line with development potential and seek complementarities with immediate neighbors and the sub-region;
- ensure the rational installation of basic social amenities (administration, health, education, water systems, etc) for the benefit of the entire population.
VII. SOCIAL GOVERNANCE
On education, our focus will be to:
- redesign the education system at all levels following major nationwide consultations to ensure that education meets the quality criteria, our human, social and spiritual values, our economic and social development needs and the need to train citizens who have a high sense of moral responsibility and honesty as well as a scientific mind and extensive technological skills;
- reorganize the structures responsible for implementation of government policies under a single ministry in charge of education;
- reduce the major disparities between the urban and rural areas and within the urban areas; and take decisive actions to reduce repetition rates and unemployment among graduates which has reached alarming proportions;
- Reduce considerably the inequality in educational opportunities which occurs at two levels: exclusion of children who cannot go to school and the development of double-shift schools.
With respect to health, remedial actions consist in:
- undertaking a thorough review of the health system for the effective control of endemic diseases and epidemics and provide access to health care especially for the most disadvantaged sections of the population;
- promoting equitable allocation of public funds among the various regions;
- reorganizing the health pyramid at the national level to bring about a balanced distribution of staff and infrastructure among the various regions;
- rethinking the scale of priorities in the allocation of public funds by putting emphasis on primary care;
- considerably reducing the impact of all unfair health mechanisms.
On social welfare, our focus will be to
- ensure that the public and private institutions concerned make their services available to the largest number of people;
- organize, as a matter of urgency, social protection for categories of workers excluded from the system (craftsmen, farmers, shepherds, fishermen, artists, street vendors, among others).
We undertake to develop consultations and dialogue that are indispensable to ensure that the reforms are based on a strong consensus.
Moreover, in order to promote the emergence of a new type of citizens, schools and parents must join forces to train citizens who are well prepared for life in society.
To this end, all national stakeholders shall help to consolidate national unity and development by turning the school (in the widest sense of the word) into a place for learning and instilling a sense of civic responsibility, commitment and solidarity.
With respect to culture, we shall strive to ensure that:
- The social and civic values permeate the social fibers;
- The imbalances between the various geo-cultural areas in matters of infrastructure and the development of cultural activities are removed;
- The establishment of cultural industries is intensified;
- Intellectual and artistic property rights are guaranteed.
On social dialogue and the culture of consensus, we shall endeavor:
- To promote social dialogue and consensus between social stakeholders as a way of preventing and resolving conflicts and formulating development policies;
- To strive for peace and understanding in Casamance.
In order to achieve this goal, we shall mobilize all the regions for the issue to be a national priority and promote broad-based consultations to define an all-inclusive cultural, political and socio-economic approach.
On sports, we shall endeavor to:
- Promote sports for health;
- Strengthen sports development in schools as a basic sports policy;
- Promote the development of infrastructures in all the regions;
- Redefine the rules governing the relationship between the state and the federations of the various sports and ensure a transparent and equitable regulation.
Good governance requires men and women of quality with moral values and a sense of patriotism, justice and equity. It requires citizens to be aware of their rights but also of their duty to their country and calls on the civil society’s sense of civic duty.
We shall mobilize to sustain and support good governance in order for it to:
- Further assume its role through quality contribution in the design, monitoring and evaluation of public policies;
- Monitor democratic achievements and constitute a shield against any arbitrary modification of the rules and the introduction of any form of instrument from the Executive, the Legislature or the Judiciary.
We call on member organizations to strictly adhere to good governance, especially through the enforcement of their internal rules and regulations and the civic education of their members.
We further undertake to promote the establishment of a citizens’ watch and early warning system for ethics and values.
We invite religious institutions and their leaders to play a more positive role in development, solidarity and social cohesion, and to work for harmonious co-existence of all religions and faiths.
VIII. DIASPORA
For a Diaspora that is organized and an integral part of the Nation
We shall endeavor to bring the following innovations to a successful conclusion:
- Reorganization and strengthening of representation of Senegalese residing abroad, in the national assembly:
- Establishment of a consultative assembly for Senegalese residing abroad to protect the interests of migrants and participate in the renegotiation of agreements on the social protection of beneficiaries and conditions of payment of pension benefits;
- Construction of centers for Senegalese living abroad as a meeting place for the Senegalese community;
- Facilitation of the resettlement of emigrants wishing to return home and their active participation in development;
- Constant use of their skills and experience to enable them to participate actively in development efforts, and in the implementation of public policies as well as economic development strategies and actions (expertise, transfer of funds….).
IX. FOREIGN POLICY AND AFRICAN INTEGRATION
For a sovereign foreign policy according priority to harmonization of our relations with neighboring countries; for sub-regional and continental integration with emphasis on peace, cooperation and friendship with all countries and peoples of the world; and for African integration built on strong ties and exchanges among the peoples and countries in Africa.
Conscious of the need to strengthen regional and international stability which should guide our foreign policy, with our immediate neighbors in particular, we undertake to:
- promote strong alliances with countries with whom we share a common border based on the interest of the peoples and the need for peace in order to attain sustainable development;
- contribute to the search for permanent consultations with African countries to strengthen solidarity, complementarity and unity in the face of other constituted or emerging blocs; and
- strive for the democratization of international organizations so that they may play their role in the promotion of justice, peace and security at the international level.
Regional currency:
We undertake to strive for the development of monetary policies that are in conformity with our economic and social development needs.
We further undertake, through the promotion and development of convergent national monetary and budgetary policies, to push for acceleration of the process to establish a single, stable and reliable sub-regional currency within the ECOWAS framework.
Infrastructure:
We undertake to promote the accelerated development of networks and communications between the various countries (transport, energy and telecommunications etc…) and to ensure regular maintenance of the existing infrastructure.
X. MONITORING COMMITMENTS
The initiative, process and conclusions of the Assises Nationales are now part of the heritage of the Senegalese people.
A monitoring committee will be set up so that each stakeholder and citizen may monitor and assess how the charter is being adhered to by the persons, organizations or institutions that have subscribed to its tenets.
Each stakeholder, irrespective of his/her rank shall behave in a manner compatible with the principles, values, rules and measures contained in this Charter.
The Monitoring Committee shall ensure strict adherence to the principles and rules set forth in the charter and carry out an evaluation from time to time.
Adopted by the General Meeting of Stakeholders in Dakar on 16 May 2009
Presented at the plenary of the resumed session of the Assises Nationales, Dakar, 24 May 2009
Published by the President of the Assises Nationales in Senegal
Le musicien et chanteur sénégalais, Daniel Gomes, a été réélu président de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) pour un nouveau mandat de quatre ans, à l’issu d’une assemblée générale ordinaire organisée, lundi
Dakar, 12 déc (APS) – Le musicien et chanteur sénégalais, Daniel Gomes, a été réélu président de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) pour un nouveau mandat de quatre ans, à l’issu d’une assemblée générale ordinaire organisée, lundi, à la maison de la culture Douta Seck, a constaté l’APS.
Elu pour la première fois en 2016, le président de l’AMS rempile pour un deuxième mandat qui va courir jusqu’en 2027 avec un nouveau bureau de six membres et un comité directeur de 21 membres.
L’assemblée générale a réuni 33 des 323 membres à jour de leur cotisation et les 3500 adhérents de l’association depuis sa création il y a 23 ans.
‘’Dans les assemblées, les gens ont tendance à procéder par délégation et les régions sont plus présentes en terme de représentation. Après, on ne peut pas savoir pourquoi les gens ne viennent pas puisqu’ils sont à jour de cotisation. Nous avons décalé l’AG à 15 heures en espérant avoir du monde’’, explique le président de l’AMS.
Il indique qu’‘’il existe un réel problème des organisations qui ont un nombre pléthorique de membres, 3500 membres pour l’AMS, parmi lesquels 323 sont à jour de cotisations’’.
Daniel Gomes estime que les textes ont été respectés avec la présence des deux tiers des membres.
‘’Sur la grande masse d’adhérents, cela fait beaucoup d’absents, mais beaucoup ne sont pas à jour de leur cotisation. C’est pourquoi on demande aux membres d’êtres à jour de leurs cotisations pour décider de l’avenir de leur association, parce qu’une association vit des cotisations de ses membres’’, dit-il.
Les musiciens et artistes chanteurs les plus connus de la scène sénégalaise ont brillé par leur absence. Seuls quelques noms familiers tels que le reggae man Iba Gaye Massar, les rappeurs Fatim Sy, Selbé Ngom alias sister ‘’LB’’ ou encore les promoteurs de musiques Paris Niane, et le manager Thierno Bah étaient de la partie. Neuf antennes régionales ont été représentées, dont Saint-Louis, Tambacounda, Louga, Diourbel, Thiès et Mbour.
Pour Daniel Gomes, ce cas de figure n’est pas propre à l’Association des métiers de la musique. A la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) aussi, les artistes musiciens adhérents majoritaires sont très peu représenté lors des rencontres, fait-il valoir.
Aujourd’hui, le président de l’AMS se fixe comme défi la mobilisation des jeunes musiciens, moins réceptifs à tout ce qui concerne les réunions afin de leur faire prendre conscience des enjeux d’un engagement dans la vie des associations.
Il indique aussi que la question genre sera prise en compte avec des programmes spécifiques.
D’ailleurs, ces deux points ont fait l’objet d’une résolution adoptée lors de l’assemblée générale, avec une révision des statuts incluant une charte sur ‘’le genre pour affirmer [l’] engagement pour l’égalité des sexes dans l’industrie musicale’’ et une autre charte ‘’anti-corruption pour une gestion transparente et intègre’’.
L’assemblée générale a aussi autoriser l’Association des métiers de la musique du Sénégal à créer une branche syndicale courant 2024, ‘’pour mieux représenter et protéger les travailleurs des métiers de la musique’’.
Bureau exécutif de l’AMS
Daniel Gomes, président
Iba Gaye Massar, vice-président
Rama Diallo Mbaye, secrétaire général
Claire Mbeng, secrétaire général adjointe
Fatim Sy, trésorière
Thierno Bah, trésorier adjoint
AUDIO
EN LANGUES NATIONALES, LA CHARTE DE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
AUDIOS en wolof, diola, manding, serrere, poular et sonike - Pour reconstruire la nation et renforcer la République sénégalaise dans tous ses aspects
À moins de deux mois de l'élection présidentielle, les inquiétudes sont grandes face au contexte de crise politique, institutionnelle et sociale que traverse le pays. Dans ce cadre, la charte de gouvernance démocratique élaborée par les Assises nationales (juin 2008-mai 2009) apparaît comme une nécessité et une urgence pour redresser le système.
Adoptée en mai 2009, ce texte fondateur définit la vision d'un Sénégal nouveau. Il décrit les valeurs devant guider la vie politique du pays et fixe les principes d'un modèle de gouvernance fondé sur la participation citoyenne.
À la suite de sa reproduction en français, SenePlus vous propose le texte en version audio dans six différentes langues locales, dont le wolof, le diola, le manding, le soninké, le serrere et le poular.
PARUTION MAJEURE POUR HONORER CHEIKH ANTA DIOP
À l'occasion du centenaire de sa naissance, Khadim Ndiaye rend hommage à Cheikh Anta Diop avec un livre événement. Fruit d'un immense travail de compilation, il regroupe ses confidences éparses au fil des conférences et entretiens
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/12/2023
Un nouvel ouvrage vient d'être publié pour rendre hommage à la pensée du célèbre intellectuel et savant africain Cheikh Anta Diop, à l'occasion du centenaire de sa naissance. Intitulé "Cheikh Anta Diop par lui-même : Itinéraire, pensées, confidences, opinions et combats", cet imposant volume de 350 pages rassemble pour la première fois l'essentiel de la production orale du chercheur sénégalais.
Compilé par Khadim Ndiaye, cet ouvrage se présente comme les mémoires biographiques et philosophiques de Cheikh Anta Diop. S'exprimant souvent à la première personne, on y découvre les confidences du savant sur son parcours, ses idées, ses recherches, sa vision de l'Afrique et du monde. Les textes rassemblés proviennent de conférences et d'entretiens accordés en Afrique, en Europe et aux Amériques.
Khadim Ndiaye signe là "un remarquable travail d'investigation", comme le souligne Dialo Diop dans la préface. L'auteur a mené un vastes travaux de recherche et s'est même attelé à traduire des passages exprimés dans d'autres langues que le français. Le grand public pourra ainsi accéder plus simplement à la pensée de Cheikh Anta Diop, dont les ouvrages nécessitent parfois une certaine culture scientifique.
Pour Dialo Diop, il s'agit d'"une compilation thématique exceptionnelle" des écrits mais aussi des propos diffus du chercheur. Les citations sont classées selon une quarantaine de thèmes, offrant une vue d'ensemble de sa réflexion multidisciplinaire. L'écrivain Boubacar Boris Diop qualifie quant à lui ce livre de "travail colossal" permettant d'appréhender l'étendue des domaines explorés par le Maître.
Avec cette publication séminale, Khadim Ndiaye offre un cadeau d'anniversaire mémorable à Cheikh Anta Diop, honorant ainsi la mémoire de ce géant de la pensée africaine contemporaine.