Dakar, 6 déc (APS) – La chanteuse sénégalaise Coumba Gawlo Seck va organiser au Mali un festival international dénommé « Le Chant des Linguère », du 14 au 17 février 2024, a-t-elle annoncé au sortir d’une audience que lui a accordée le Premier ministre malien, Choguel Maiga.
« Cette activité fait partie des questions abordées lors de cette audience » accordée lundi par le chef du gouvernement malien à la diva sénégalaise, indique un communiqué de son staff transmis à l’Agence de presse sénégalaise.
Coumba Gawlo Seck « se réjouit […] de la qualité des échanges avec le Premier ministre Choguel Maiga, qui ont porté, notamment, sur la prochaine édition du Festival international +Le Chant des Linguère+ au Mali, prévue du mercredi 14 au samedi 17 février prochain à Bamako », rapporte la même source.
Au cours de cet entretien avec M. Maiga, elle a salué « la disponibilité des autorités maliennes » et « a tenu à remercier en premier lieu le président de la Transition [malienne], le colonel Assimi Goita », indique la même source.
L’interprète de la chanson « Sant Rek », sortie en juillet dernier, s’est félicitée de l’accueil qui lui a été réservée au Mali, ce qui, selon lui, « s’inscrit en droite ligne d’une tradition fondée sur l’amitié et la fraternité entre le Sénégal et le Mali ».
Le communiqué ajoute que le thème principal de ce festival va porter sur « Paix, sécurité et cohésion sociale », avec des sous-thèmes comme « Le dividende démographique et l’autonomisation de la femme », « L’entrepreneuriat et le leadership féminins », « L’employabilité des jeunes », ou encore « La migration irrégulière ».
D’autres problématiques liées à la santé, à l’éducation et à la jeunesse seront abordées lors de cette manifestation, selon le communiqué.
Le programme de ce festival international prévoit par ailleurs un forum, un dîner de gala et « un méga concert » que la diva sénégalaise va animer avec « les femmes artistes du Mali ».
LA MAISON D’ÉDITION SÉNÉGALAISE ‘’ABIS ÉDITIONS’’ LAURÉATE DU PRIX AFRILIVRES 2023
La maison d’édition sénégalaise ‘’Abis Editions’’ a remporté le prix ‘’Afrilivres 2023’’ pour son ouvrage ‘’L’odyssée périlleuse’’ dont Médoune Dabo est l’auteur, a appris l’APS de ses organisateurs.
Dakar, 6 déc (APS) – La maison d’édition sénégalaise ‘’Abis Editions’’ a remporté le prix ‘’Afrilivres 2023’’ pour son ouvrage ‘’L’odyssée périlleuse’’ dont Médoune Dabo est l’auteur, a appris l’APS de ses organisateurs.
‘’Le jury, après délibération, a décerné, le +Prix Afrilivres+ destiné aux éditeurs francophones à +Abis Editions+ du Sénégal pour son ouvrage +L’Odyssée périlleuse+ (roman) écrit par Médoune Dabo’’, a notamment indiqué un communiqué.
La maison d’édition ‘’Abis Editions’’ appartient à l’écrivain-éditeur Abdoulaye Fodé Dione.
Le jury, qui s’est réuni entre dimanche et mardi à Bamako, la capitale du Mali, a examiné les 40 ouvrages en compétition et fait ce choix »en raison de la très haute qualité de conception de la couverture, de la mise en page du contenu et du respect des normes de la profession », fait valoir le Bureau d’Afrilivres.
Le jury a dans le même temps salué la qualité des ouvrages en compétition, estimant que cela traduisait le professionnalisme des éditeurs africains.
Le jury du ‘’Prix Afrilivres 2023’’ était composé de l’écrivain et président Mamadou Camara (Sénégal), le bibliothécaire Fatogoma Diakité (Mali), et la libraire Binta Tini Djibo (Burkina Faso).
Afrilivres est une association d’éditeurs d’Afrique francophone subsaharienne, de Madagascar et de l’Ile Maurice basée à Cotonou au Bénin.
Le bureau Afrilibres a par ailleurs remercié l’Organisation internationale de la Francophonie, principal partenaire de l’association pour son soutien financier, la Bibliothèque nationale du Mali, la librairie la Farandole des livres de Niamey (Niger) pour leur soutien.
MULTIPLE PHOTOS
L'ŒUVRE DE CHEIKH ANTA DIOP DEMEURE EXCLUE DE L’ÉCOLE
Depuis sept ans, le collectif JàngCAD se bat pour que la pensée du savant sénégalais soit enseignée dans les programmes scolaires. Ils espèrent que le prochain régime saura enfin concrétiser cet hommage à un illustre intellectuel africain
Vendredi 29 décembre 2023, Cheikh Anta Diop, toujours ignoré au Sénégal, aurait eu 100 ans.
37 ans après sa disparition le 7 février 1986, son immense œuvre scientifique saluée à travers le monde, reste méconnue de beaucoup de Sénégalais parce que non enseignée dans les curricula scolaires. Pourtant, de nombreuses voix se sont toujours élevées pour se demander : «Pourquoi la pensée de Cheikh Anta Diop n'est-elle pas enseignée dans les programmes scolaires sénégalais ?»
C'est en février 2014, à la suite de riches échanges sur Facebook autour de la question, que le groupe « Pour l’enseignement de la pensée de CAD » ou JàngCAD a été créé en marge de la commémoration du 28ème anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop. Le succès viral de cette initiative a aussitôt poussé les initiateurs à lancer une pétition pour demander l’enseignement de la pensée de CAD dans les établissements scolaires sénégalais.
Une coordination composée de profils académiques et professionnels diversifiés est mise en place pour réfléchir sur le suivi de la pétition et l'établissement d'un programme d'activités permettant la vulgarisation de la pensée du savant africain.
Lamine Niang (Canada), Khadim Ndiaye (Canada), Daouda Gueye de Pikine (représentant de la pétition au Sénégal), Aminata Diaw Sall (Sénégal), Omar Géy(Canada), Djiby Diagne (New-York) Youssouf Sow (Chine), Moussa Yadine N'diaye (Sénégal) Sow Sunny (Maroc), Mamadou Moustapha S. Sakho (Sénégal), Naby Souleymane Youla Ndiaye (Sénégal) composaient l'équipe de pilotage.
Depuis la naissance du Groupe JàngCAD, trois actions d’envergure ont été posées avec des résultats probants.
La première phase, débutée à partir de février 2014, a consisté à vulgariser la pétition sur les réseaux sociaux et dans les médias classiques afin de recueillir les signatures de Sénégalais et d'Africains qui partageaient cette noble cause.
Ensuite, la deuxième phase est lancée en février 2015. Elle a consisté à prolonger la pétition sur le terrain à travers une "Tournée nationale Cheikh Anta Diop" qui a mobilisé 15 volontaires. Ces derniers se sont rendus tour à tour dans les lycées, collèges et universités de Dakar, Mbour, Thiès, Louga et Saint-Louis pour une campagne de sensibilisation sur l'œuvre de Cheikh Anta Diop et la collecte de signatures dans le cadre de la pétition. Ainsi, plus de 25 000 signatures ont été recueillies au Sénégal et dans la diaspora. Il faut souligner, à cette étape, l’implication et la collaboration de diverses personnalités scientifiques et universitaires pour permettre l’avancée et l’aboutissement de la pétition.
Enfin, depuis la fin de la tournée de février 2015, la dernière phase consistant à entrer en contact avec les autorités administratives et étatiques pour leur présenter la pétition a été mise en oeuvre. Des députés de l’Assemblée nationale et des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ont été rencontrés en mars 2015 dans le but de plaider la cause de cette initiative et d’aider à sa réalisation.
Toutes les signatures collectées ont été acheminées au bureau du Premier ministre de l’époque, Mahammed Boun Abdallah Dionne, et enfin, le président de la République Macky Sall, dans une audience de plus de plus de deux heures, a reçu le représentant du Groupe JàngCAD,au Sénégal, M. Daouda Guèye en janvier 2016 à la veille de la commémoration du trentenaire du décès de celui qu’on surnomme fièrement le dernier pharaon. Lors de cette rencontre, le président a affirmé lui-même qu’il ne comprenait pas pourquoi les travaux du chercheur ne sont toujours pas enseignés dans les écoles, avant d’ajouter que : « cela se fera ». Et, au Conseil des ministres du 10 février 2016, la décision est annoncée par le chef de l'État Macky Sall de l'introduction des œuvres de Cheikh Anta Diop dans les curricula.
Quelques semaines plus tard, le Premier ministre Mahammed Dionne après avoir consulté les signatures, a mis en place une commission composée d’intellectuels et d’universitaires familiers avec la pensée de l’auteur de « Civilisation ou barbarie » afin de travailler sur les modalités pratiques de l’enseignement des œuvres de Cheikh Anta Diop dans les écoles. Un représentant du Groupe JàngCAD siège d’ailleurs dans cette commission.
En septembre 2016, le ministre de l'éducation Serigne Mbaye Thiam et ses services ont organisé à Saly un séminaire de trois jours, regroupant des enseignants de tous les niveaux et de différentes disciplines, sur le thème : "Méthodologie de l'introduction de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les curricula, de la maternelle à la terminale"
De notre son côté, le Groupe JàngCAD, suivant de très près l’évolution administrative de ce dossier, a continué à travailler pour maintenir la demande d'introduction de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les programmes scolaires au cœur de l'actualité. Pendant deux ans, des rencontres périodiques ont été tenues pour discuter de l’évolution du plaidoyer et mettre en place d’autres activités pour le renforcer. C'est dans ce sens que, pour la commémoration de la 30e anniversaire de la disparition de l’auteur de Nations nègres et culture : de l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui, une exposition sur le thème « Pourquoi la pensée de Cheikh Anta Diop n'est pas enseignée dans nos établissements scolaires ?» a été organisée à l'université Cheikh Anta Diop, sur les Allées Balla Gaye. Cette exposition a été suivie d’une conférence de presse pour expliquer les projets du collectif.
Il faut aussi ajouter la parution deux livres didactiques de Khadim Ndiaye (Canada) sur la pensée de Cheikh Anta Diop. Il s'agit de Conversation avec Cheikh Anta Diop (2016) et un recueil de textes intitulé Cheikh Anta Diop par lui-même : itinéraire, pensées, confidences, opinions et combats (2023), pour souligner le centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop.
Malgré les efforts constants du collectif "Pour l'enseignement de la pensée de Cheikh Anta Diop", la décision présidentielle prise en février 2016 suivie de la mise en place d’une commission par le Premier ministre et l’organisation d’un séminaire par le ministre de l’éducation nationale, il est fort regrettable de constater, sept ans plus tard, que la cause n’a pas véritablement connu de réelles avancées concrètes.
En ce centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop, et avec l'alternance qui s'annonce au plan politique en 2024, le Groupe JàngCAD espère vivement qu'un régime souverainiste, nationaliste qui comprend mieux l'importance des contenus de la pensée de Cheikh Anta Diop, introduira avec diligence cette pensée dans les programmes scolaires sénégalais.
COLLÉ SOW ARDO CÉLÉBRÉE PAR UNE TRENTAINE DE CRÉATEURS AFRICAINS
Une trentaine de stylistes et de grands noms de la mode africaine ont participé, samedi, à Dakar, au défilé international célébrant les 40 ans de la marque Collé Sow Ardo.
Dakar, 3 déc (APS) – Une trentaine de stylistes et de grands noms de la mode africaine ont participé, samedi, à Dakar, au défilé international célébrant les 40 ans de la marque Collé Sow Ardo, à la grande satisfaction notamment du styliste nigérien Alphadi, pour qui c’est ‘’un mélange panafricain’’ venu rendre hommage à la « Reine du pagne tissé ».
Surnommé ‘’Le prince du désert’’, Alphadi a aussi rendu hommage à l’Afrique, du nord au sud, de l’est à l’ouest, en présentant dans sa collection de jellabas sur lesquels on retrouve du « koko dunda », le pagne traditionnel de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), du batik ou encore du bogolan malien, un hommage à l’Afrique, au roi du Maroc, à son pays, le Niger, et à son peuple qui a connu, dit-il, un coup d’Etat.
‘’Je rends hommage à l’esprit créatif de Collé. Je suis d’origine berbère, arabe, sonrai et même wolof, un mélange extraordinaire qui mêle l’Afrique et l’Amour’’, a lancé le fondateur du Festival international de la mode africaine.
‘’Je suis très content d’être là aujourd’hui, c’est une manière de montrer que ce que vous faites ici au Sénégal a de la valeur, la paix. Je suis ambassadeur de la paix pour l’Unesco. Quand on est ensemble, on ne se fait pas de mal’’, a poursuivi Alphadi.
Le doyen Pathé’O de la Côte d’Ivoire propose des vestes ou des chemises africaines pour hommes en batik patchwork ou des « koko dunda » très légers pour les femmes.
Le textile de la Guinée, composé de ‘’lépi » ou »forêt sacré’’, a servi de base de travail à Talibé Ba, pour exhiber son savoir-faire.
Gilles Touré de la Côte d’Ivoire, fidèle à sa collection « Fleur », déjà présentée à « Sira vision », rend hommage à Collé Sow Ardo. ‘’J’ai l’habitude de venir à Dakar pour Collé. Cette fois-ci, c’est exceptionnel parce que ce sont ses 40 ans de mode. Elle a réuni tout le monde autour d’elle et on est venus avec beaucoup de plaisir’’, indique Gilles Touré.
Binta Ba du Gabon, Dou Traoré du Mali et Pépitta D du Bénin, entre autres, ont ébloui le public, venu nombreux pour découvrir les créations de ces stylistes confirmés.
Les créateurs sénégalais, plus d’une dizaine avec des noms familiers comme Louise Turpin qui a mis en avant les cars rapides sur ses robes confectionnées à la main, Thiané Diagne ‘’Jour J’’, Mame Faguèye Ba « la costumière », ou encore Lamine Diassé, spécialiste des tailleurs hommes, Al Guèye, ou encore l’animatrice et styliste Eva Traoré ont tenu à faire partie de ‘’cette fête placée sous le signe de la transmission des connaissances dans le domaine de la mode ’’.
FESTIVAL DE MARRAKECH, RAMATA-TOULAYE SY REMPORTE LE PRIX DE LA MISE EN SCÈNE POUR BANEL & ADAMA
La réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy a remporté le prix de la meilleure mise en scène pour son film « Banel & Adama », samedi soir à l’issue de la 20-ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM).
Dakar, 2 déc (APS) – La réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy a remporté le prix de la meilleure mise en scène pour son film « Banel & Adama », samedi soir à l’issue de la 20-ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM).
L’étoile d’or du FIFM, grand prix de la manifestation, est allée à la Marocaine Asmae El Moudir pour son film « La mère de tous les mensonges ».
« Banel & Adama », tourné à Podor (nord) en langue pulaar – un choix de Ramata Toulaye Sy qui a voulu rendre hommage à cette culture – raconte une histoire d’amour impossible dont l’action se déroule au Fouta, terroir traditionnel du nord du Sénégal.
Le film, sélectionné en mai dernier au Festival international du cinéma de Cannes (France), est le premier long métrage de Ramata Toulaye Sy. Il est coproduit par le Sénégal, le Mali et la France, et a été projeté en septembre dernier à Dakar et à Donaye, village situé à 9 kilomètres de Podor, où il a été tourné.
« Banel et Adama » a été sélectionné pour représenter le Sénégal dans la catégorie long métrage international de la 96e cérémonie des Oscars prévue en mars 2024 à Los Angeles, aux Etats-Unis.
Ramata-Toulaye Sy a aussi réalisé « Astel », un court métrage primé dans plusieurs festivals, dont les Journées cinématographiques de Carthage où il a remporté le Tanit de bronze en 2022.
UN DRAME SUR LA DOUBLE IDENTITE
«Où est la maison de ma grand-mère». Tel est la question que se pose l’actrice principale Talia dans le film «Le Voyage de Talia».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 02/12/2023
«Où est la maison de ma grand-mère». Tel est la question que se pose l’actrice principale Talia dans le film «Le Voyage de Talia». Un long métrage réalisé par Christophe Rolin qui a été projeté au Cinéma Pathé de Dakar qui relate l’histoire d’une jeune fille qui est à cheval entre l’Europe et l’Afrique. La jeune afro-européenne effectue un voyage initiatique et arrive pour la première fois en Afrique, notamment au Sénégal, à la recherche de ses origines, de sa grand-mère.
En suivant le premier voyage en Afrique d’une jeune femme afro-européenne, le film «Le Voyage de Talia» pose la question de la double culture, de la double identité et de la place que chacun doit trouver. Talia, une jeune Afro-Belge, visite pour la première fois son pays d’origine, le Sénégal. Elle part à destination de Dakar, après les formalités à l’aéroport, très enthousiaste. En débarquant en Afrique, Talia embarque dans un taxi jaune noire et découvre la beauté de la capitale sénégalaise, avec ses grosses bâtisses. Dans un large sourire, elle prend des photos avec son téléphone portable pour immortaliser ses moments. Soudain, un vieux l’accueille et l’amène dans la luxueuse villa de la famille de son cousin, dans l’espoir de rencontrer sa grand-mère. Mais celle-ci est introuvable et la villa devient rapidement une «prison dorée». Un jour, elle rencontre Malika, une mystérieuse marchande ambulante d’oiseaux. En effet, ce film est un portrait vital d’une femme afro européenne qui lutte pour trouver sa place dans le monde et une méditation poétique sur l’identité. Contrairement à sa cousine qui ne se soucie pas de ses origines et qui, pourtant, vit au Sénégal, Binta est une fashion victime, le prototype de la Dakaroise hyper connectée. Ainsi, elle veut faire découvrir à Talia le «vrai Dakar show», «Dakar by night», la vie mondaine des jeunes filles : piscine, boite de nuit, alcool, cigarette et chicha coulent à flot.
Bouche bée, la Bruxelloise qui s’imaginait que les Dakarois sont tous des paysans arriérés, vivant dans des cases, est sonnée. Binta se targue de lui faire une visite guidée dans les sites historiques, tel que le Monument de la Renaissance, l’Île de Gorée, où Talia écoute religieusement l’histoire de l’esclavage expliquée par le petit Joseph. Pour Talia, la déception est grande. D’où sa question : «Où est la maison de ma grandmère ?»
Le délicat passage de l’adolescence à l’âge adulte
Seulement, l’actrice qui voulait rencontrer sa grand-mère qui n’habite plus Dakar, mais à Tamba, dans le village de Ouré Madi, imaginait autrement son retour aux sources. La barrière de la langue et des habitudes culinaires, entre autres, l’amènent à se sentir étrangère sur ses propres terres. Talia erre seule dans les rues de Dakar, jusqu’à ce qu’elle croise sur sa route Malika, une vendeuse ambulante, fière et téméraire, qui se déplace à moto et est intriguée par cette jeune fille noire venue d’Europe… Au-delà de la thématique de la double culture et de la diaspora afro-européenne, le film aborde le délicat passage de l’adolescence à l’âge adulte où la question de l’identité se pose avec d’autant plus de perspicacité lorsqu’une partie de vos racines familiales sont ancrées ailleurs. Ce film genre dramatique d’une heure 19 minutes a été présenté en avant-première à Dakar, jeudi soir, au cinéma Pathé de Dakar.
NADEGE BIBO-TANSIA DANS LE ROLE DE TALIA : «CE FILM A RESONNE AVEC MON PROPRE PARCOURS»
«Le Voyage de Talia a résonné avec mon propre parcours. Je n’étais moi-même jamais allé dans mon pays d’origine : le Congo. Ainsi, j’ai partagé 100% de la curiosité et de l’ignorance du pays avec mon personnage Talia. Comme c’était mon premier rôle principal dans un long métrage, le défi était l’interprétation elle-même. Et plus précisément, concernant mon personnage, d’incarner sa naïveté et son introversion, car je suis plus affirmée et plus ouverte. J’aurais ouvert la bouche dans de nombreuses situations dans lesquelles Talia se retrouve. Le défi était de se retenir et d’encaisser. Ce qui était intéressant, car je me suis vraiment abandonnée dans le rôle. Cela dit, je trouve son ouverture d’esprit et son sens de l’aventure intéressants... Christophe a été très ouvert aux retours pour la création du personnage de Talia. Je suis moi-même une fille africaine, élevée en Flandre, parlant les deux langues nationales belges (français et flamand) et pour la première fois en Afrique. Le tournage du ‘’Voyage de Talia’’ au Sénégal est arrivé juste à temps dans ma vie. Cela m’a juste préparé pour mon propre voyage au Congo. Je me sentais chez moi au Sénégal, mais je ne me sentais pas chez moi. Je me sentais dans la même quête que Talia, mais comme Nadège bien sûr».
AMINATA SARR DANS LA PEAU DE MALIKA «AMINATA EST DANS MALIKA, ET MALIKA AUSSI EST DANS AMINATA»
Elle vit à la Médina, un quartier populaire de Dakar. Elle est danseuse de sabar et comédienne. Elle a précédemment joué dans le court-métrage «La Boxeuse» d’Imane Djionne. Aminata Sarr, dans la peau de Malika : «Je m’identifie à Malika. Elle me ressemble. Dans ma vie, j’ai les mêmes responsabilités qu’elle. A travers mon personnage, j’ai l’impression que c’est mon histoire qu’on a écrite. Aminata est dans Malika, et Malika aussi est dans Aminata. L’histoire de mon personnage, Malika, est une histoire très triste que vivent beaucoup de jeunes filles dans les familles. Malika a une forte personnalité, c’est une femme qui a vraiment les pieds sur terre. Elle travaille beaucoup pour le bonheur des autres mais elle finit par comprendre qu’elle doit aussi penser à elle. Ce que j’aime chez Talia, c’est sa sincérité, son honnêteté et son désir de connaître ses origines. Ce film m’a fait comprendre qu’on ne doit jamais tourner le dos à ses origines. Quand les filles comme Talia viennent en Afrique, elles pensent peutêtre trouver une vie primitive et une pauvreté extrême et quand elles repartent en Europe, elles ont une autre idée de l’Afrique.»
ŒIL CRITIQUE : UN FILM COLLECTIF INDEPENDANT
«Le voyage de Talia» est un parcours initiatique. Au scénario et à la réalisation, il y a Christophe Rolin. A la voix off Penda Diouf. La direction photo Thomas Wilski. Avec Nadège BiboTansia, Aminata Sarr et Oumy. Le voyage est un sujet qui a été évoqué avec tact, filmé avec finesse et retenue, qui laisse la place à l’imaginaire et au symbolisme, à la découverte sensorielle d’un territoire totalement neuf pour Talia. Son expérimentation passe par le corps et le mouvement, par le fait d’arpenter la ville, d’aller à la rencontre des autres pour tisser de nouvelles expériences. Les décors naturels, la fluidité du montage et le réalisme des images sont autant d’éléments qui donnent du peps au film. On peut dire que c’est un cinéma de qualité, tourné au Sénégal qui met aussi en exergue notre culture. Le jeu des acteurs était top, un casting de Imane Ndione. On remarque aussi dans «Le voyage de Talia», un rythme assez doux. Le réalisateur a utilisé un seul plan qui est au trépied devant la mer, une séquence qui a marqué le public. Seulement, bon nombre de téléspectateurs se demandaient dans la salle quelle est la relation entre Malika et Talia qui a une cousine à Dakar, mais qu’elle ne voit jamais. Mais à y voir dans le fond, ce n’est pas une amitié entre les deux. Pour le réalisateur, Malika n’existe pas, c’est juste une projection de l’imagination de Talia qui avait peur d’être acceptée ici, au Sénégal. Elle a aussi une imagination sur ce que peut être une vraie africaine (…). C’est comme un djinn qui plane sur la tête de Talia. C’est un film collectif, indépendant, qui n’a reçu d’aide ni de la Belgique, ni du Sénégal. L’histoire, la trame du film ne sont pas trop complexes. Christophe Rolin avait déjà réalisé un précédent court métrage au Sénégal «Dem Dem», avec Pape Bouname Lopy et Marc Recchia et des étudiants de Ciné-banlieue, école située dans la banlieue de Dakar.
CANABASSE SIGNE SON RETOUR AVEC UN NOUVEL ALBUM
Canabasse dévoile son tout nouveau projet, un album intitulé « Mbeuguel doyoul ». Dans cet opus de 13 titres, l’artiste développe les thèmes qui tournent autour de l’amour.
iGFM – (Dakar) Canabasse dévoile son tout nouveau projet, un album intitulé « Mbeuguel doyoul ». Dans cet opus de 13 titres, l’artiste développe les thèmes qui tournent autour de l’amour. L’album fait un tabac sur les réseaux sociaux, 3 chansons figurent dans les tendances Youtube dont « Ci mane », un featuring avec les artistes Vito et Pispa, qui est actuellement classé à la sixième place.
Comme à l’accoutumée, Canabasse est toujours au cœur des polémiques même loin de la scène. Avec ce nouvel album, il est de nouveau au cœur des conversations sur les réseaux sociaux.
Chacun donnant son avis sur cette sortie musicale qui a été une surprise pour les amoureux du rap sénégalais.
11 FILMS DANS LA COMPETITION OFFICIELLE
La 6e édition du Festival Dakar court se tient du 11 au 16 décembre prochains dans la capitale. Cet évènement qui met en compétition les jeunes réalisateurs dans le genre court métrage, 11 productions dont 5 films d’écoles.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 29/11/2023
La 6e édition du Festival Dakar court se tient du 11 au 16 décembre prochains dans la capitale. Cet évènement qui met en compétition les jeunes réalisateurs dans le genre court métrage, 11 productions dont 5 films d’écoles.
La 6e édition du Festival international du court métrage de Dakar dénommé Festival Dakar court est prévue du 11 au 16 décembre prochains. L’édition de cette année met en lumière les femmes puisque le thème retenu est «La place de la femme». L’initiateur de cette manifestation, en prélude du festival, le réalisateur Moly Kane qui faisait face à la presse à l’Institut français de Dakar a fait savoir que 32 films du Sénégal, du Burkina-Faso, du Cameroun, de l’Algérie, de la France, entre autres pays, seront projetés. Avant de noter que l’un des programmes habituels sous l’appellation de «Talents Dakar court», dédiés à la formation des jeunes dans les métiers du cinéma. Mais également un programme non moyen important intitulé «Talents Dakar court critique» est une initiation à la critique cinématographique est dédiée aux journalistes et autres aspirants critiques, afin de leur donner des outils pour avoir une autre lecture du film. «15 jeunes vont suivre des ateliers de formation sur les archives, des masters class, sur l’impact économique du festival, etc. Dakar court prévoit également d’organiser, non seulement des tables rondes scientifiques et des ateliers, mais aussi de rendre hommage à certaines figures du cinéma sénégalais et français», a-t-il annoncé.
L’édition de cette année enregistrera plusieurs candidatures féminines pour toutes les compétitions. «Les femmes sont majoritairement représentées sur tous les plans, que ce soit au niveau des jurys, dans l’organisation ou pour les candidatures. Nous avons reçu plusieurs candidatures féminines pour cette édition. La réalisatrice et scénariste française d’origine sénégalaise, Ramata Toulaye Sy, sélectionnée en mai dernier au Festival de Cannes avec son film ‘’Banel et Adama’’, va présider le jury ‘’Talents Dakar court métrage’’», souligne le président de l’association «Cinémarekk». Il ajoute que sa compatriote et collègue Alice Diop, récompensée par le Grand prix du jury à la Mostra de Venise en 2022 avec son film «Saint Omer», présidera le jury de la compétition officielle du court métrage et le jury «Dakar talents court critique» sera présidée par la journaliste de France 24 Fatimata Wane. «Cette année, nous avons apporté quelques nouveautés dans le festival. Nous allons mettre en compétition les films d’écoles et le prix francophone, qui primera le film qui s’investira le plus dans l’usage de la langue française (…). Onze films sont retenus pour la compétition officielle, dont cinq films d’écoles», renseigne l’auteur de «Serbi».
PRIX DÉCOUVERTES RFI 2023, DEUX SÉNÉGALAIS PARMI LES FINALISTES
Les chanteurs sénégalais Amadeus de son vrai nom Saliou Samb et sa compatriote Josianne Coly alias ‘’Jozie’’ font partie des 10 sélectionnés pour la finale du Prix découvertes 2023 de Radio France internationale (RFI)
Dakar, 28 nov (APS) – Les chanteurs sénégalais Amadeus de son vrai nom Saliou Samb et sa compatriote Josianne Coly alias ‘’Jozie’’ font partie des 10 sélectionnés pour la finale du Prix découvertes 2023 de Radio France internationale (RFI), a appris l’APS.
Les autres chanteurs sélectionnés sont : Aynah (Madagascar), Espoir la Tigresse (Gabon), Jessy B (République du Congo), Kaya Byinshii (Rwanda), Lil K HPB (Burundi), Niaka Sacko (Mali), Oprah (Côte d’Ivoire) et Queen Rima (Guinée), a annoncé RFI dans un communiqué de presse.
Selon le document, les 10 finalistes ont été choisis par un comité de sélection interne.
Ils seront soumis au vote d’un jury d’experts, présidé par le rappeur français d’origine guinéenne Black M de son vrai nom Alpha Diallo, en présence de Juliette Fievet et Claudy Siar de RFI et France 24 et de Laurence Aloir (RFI).
Le public peut aussi voter pour son artiste préféré jusqu’au 11 décembre prochain, fait savoir la même source.
Il indique que le lauréat du Prix découvertes 2023 RFI sera connu le 13 décembre prochain lors d’une édition spéciale sur la radio mondiale.
Créé depuis 1981, le Prix Découvertes RFI met en avant les nouveaux talents musicaux du continent africain.
Au cours des années, il a été attribué à des artistes tels que Tiken Jah Fakoly (Côte d’Ivoire), Amadou et Mariam (Mali), Rokia Traoré (Mali), Didier Awadi, Naby, Marèma (Sénégal), Soul Bang’s (Guinée), Céline Banza (République Démocratique du Congo) Alesh (RDC), et Black AD (Mali).
LE TRIOMPHE DE FALLY IPUPA, 25 ANS DE RÉUSSITE MUSICALE
Fally Ipupa une figure emblématique de la musique africaine, a célébré ce samedi 25 novembre 2023, 25 ans d’une carrière exceptionnelle avec un record impressionnant.
iGFM - (Dakar) Fally Ipupa une figure emblématique de la musique africaine, a célébré ce samedi 25 novembre 2023, 25 ans d’une carrière exceptionnelle avec un record impressionnant. En effet, l’artiste congolais a conquis toute la France en remplissant la mythique salle de La Défense Arena à Paris. C’était plus de 40 000 fans réunis lors de ce concert exceptionnel qui fait de “L’aigle”, le premier artiste africain a remplir la salle la plus grande d’Europe.
À 45 ans, il se distingue par une trajectoire impressionnante, marquée par l’innovation, la rigueur et la reconnaissance internationale.
Débuts et Ascension Rapide
Né en 1977, Fally Ipupa a débuté sa carrière en 1998. Sa rencontre avec Koffi Olomidé a été déterminante, intégrant le groupe Quartier Latin pour une collaboration fructueuse de sept ans. Durant cette période, il a participé à six albums, jetant les bases de son succès futur.
Une Carrière Solo Florissante
En 2006, Fally Ipupa entame sa carrière solo avec l’album “Droit Chemin”, marquant le début d’une série de sept albums studios. Ces projets reflètent son talent et sa capacité à évoluer, attirant l’attention des majors de l’industrie comme AZ (Capitol/UMG) et Elektra France (Warner Music France).
Avec plus de 18 singles à son actif, Fally Ipupa s’est imposé comme une figure de proue de la musique africaine. Ses collaborations avec des artistes de renom tels que Youssou N’dour, Booba, et Aya Nakamura témoignent de son influence et de son ouverture artistique.
Une Carrière Récompensée
Fally Ipupa a été honoré par plus de 60 trophées internationaux, reconnaissant son impact et son succès. Des récompenses telles que les All Africa Music Awards et les MTV Awards soulignent sa contribution à la musique mondiale.
Sa performance à l’AccorHotels Arena en février 2020 devant 20 000 spectateurs illustre son charisme et son pouvoir de rassemblement. Le nouveau succès devant 40 000 fans confirment sa suprématie et la ferveur qu’il transmet à travers ses chansons douces et mélodieuses. Fally Ipupa a su captiver les stades en Afrique et au-delà, affirmant son statut d’icône.
Renouvellement de la Rumba Congolaise
Fally Ipupa a su intégrer les éléments de la pop mondiale dans la rumba congolaise, créant un style unique et contemporain. Cette innovation lui a valu un disque d’or SNEP en France en 2022 pour son album “TOKOOOS” et deux singles disques d’or.
Fally Ipupa se distingue par une gestion exemplaire de sa carrière, avec des relations publiques et une réputation sans scandale, soulignant sa rigueur et sa discipline.
Le parcours de Fally Ipupa est un cas d’école, reflétant son talent, sa persévérance et son impact sur la musique africaine. Son succès continu en fait une fierté africaine et une source d’inspiration pour les artistes du monde entier.