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23 novembre 2024
Culture
LE FILM BOB MARLEY, ONE LOVE, RETOUR SUR LA VIE DE L’ICÔNE DU REGGAE, MESSAGER DE PAIX
‘’Bob Marley: One love’’, le film du réalisateur américain Reilnaldo Marcus Green retraçant une partie de la vie du célèbre guitariste jamaïcain, icône mondiale du reggae, et de son groupe les Wailers a été projeté en avant-première, au cinéma Pathé Dakar
Dakar, 19 fév (APS) – ‘’Bob Marley : One love’’, le film du réalisateur américain Reilnaldo Marcus Green retraçant une partie de la vie du célèbre guitariste jamaïcain, icône mondiale du reggae, et de son groupe les Wailers a été projeté en avant-première, au cinéma Pathé Dakar, a constaté l’APS.
En salle depuis mercredi, ce biopic dramatique d’1h47 mn, met surtout l’accent sur son engagement pour la paix et pour un monde plus juste.
Le récit de Green, réalisé quarante trois ans après la mort du chanteur, est un va-et-vient entre des flashbacks d’un enfant métisse qui a vécu avec sa mère parce que non reconnu par son père blanc et la tension politique de sa Jamaïque natale, plongée dans la violence dans les années 1970.
Ce film produit avec le concours de la famille du chanteur mort à l’âge de trente-six ans montre l’engagement de l’icône du reggae pour qui ‘’on ne peut pas séparer la musique du message’’.
Le film met surtout l’accent sur ‘’le messager de paix et d’unité’’ qu’a été Bob Marley, dont le message contemporain peut toujours prévaloir dans un monde de violence.
Le musicien a échappé le 3 décembre 1976, à son domicile en Jamaïque, à une tuerie le visant ainsi que sa femme, Rita dont l’idylle est aussi au cœur de ce long métrage.
Loin de ne relater que le succès musical planétaire de cette ‘’légende rebelle’’ dont la musique inspire des générations, le film raconte surtout ‘’la résilience de l’artiste face à l’adversité à l’origine de sa musique révolutionnaire’’ en raison du contexte politique d’alors.
KATY LENA POSE UN REGARD CINEMATOGRAPHIQUE SUR CETTE MONNAIE
Ses films mettent à l’écran une Afrique contemporaine, les relations qu’elle entretient avec l’histoire, la mémoire, les héritages. Katy Léna Ndiaye qui vit entre Dakar et Bruxelles a présenté «L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 17/02/2024
Elle est cinéaste, documentariste. Ses films mettent à l’écran une Afrique contemporaine, les relations qu’elle entretient avec l’histoire, la mémoire, les héritages. Katy Léna Ndiaye qui vit entre Dakar et Bruxelles a présenté son dernier documentaire, «L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA».
Son dernier film est consacré au franc CFA, une monnaie héritée du système colonial français et qui est toujours en circulation dans une douzaine de pays africains. Katy Léna Ndiaye, dans «L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA», propose un voyage à travers l’histoire du continent, de la fin du XIXe siècle à nos jours. Cette monnaie est un puissant symbole de pouvoir et de domination qui est une expression de la souveraineté économique, culturelle, politique. Entre déconstruction du récit classique et extraits d’archives, des économistes, politiques, journalistes, artistes et simples citoyens, discutent avec la réalisatrice, apportant ainsi un regard historique, des éclairages économiques.
L’économiste, Felwine Sarr estime dans ce récit qu’il y a eu une amnésie politique lors des indépendances alors que le vide a été créé par les colons, ce qui fait que «l’empire colonial a disparu mais le système est resté». Lui emboitant le pas, l’historien et homme politique, Abdoulaye Bathily, indique que «c’est un legs historique, un héritage empoisonné». Bon nombre de protagonistes estiment que la monnaie, taillée pour la colonisation, ne saurait développer un pays. «Les fondements et les finalités du franc Cfa restent coloniaux malgré le semblant d’appartenance aux pays».
Katy Léna Ndiaye souligne que l’idée du film, sorti en 2022, est née d’un entretien qu’elle a fait avec un économiste camerounais, Thierry Amougou. «Il me dit que la question du franc Cfa est une interrogation sérieuse, mais n’est jamais prise en compte par nos politiques. Cela m’a intriguée, et partant de cette phrase, je me suis questionnée sur cette monnaie. (…)», a expliqué la réalisatrice. Ce travail, selon elle, lui a pris 7 longues années. Elle ajoute : «Ce documentaire est la somme d’une recherche d’archives, au niveau des personnages protagonistes du film, des économistes, banquiers, journalistes, politiques, historiens, essayistes, qui, eux, sont dans le débat du franc Cfa. Ce film, poursuit la réalisatrice, est dédié aux plus jeunes. Ce n’est pas 1945. C’est une remontée de cette histoire longue du franc Cfa adossé à l’histoire de la traite négrière et au-delà… Cette histoire est narrée comme une fable : ‘’Lébone !…».
LES ACTEURS DU FILM ”DEMBA” ATTENDUS À LA BERLINALE A MATAM
Le film ‘’Demba’’ du réalisateur sénégalais Mamadou Dia sera projeté ce samedi à la 74 ème édition de Berlin international festival film, ouvert jeudi dans la capitale allemande, a appris l’APS de la maison de production ‘’Joyedidi’’.
Matam, 16 fév (APS) – Le film ‘’Demba’’ du réalisateur sénégalais Mamadou Dia sera projeté ce samedi à la 74 ème édition de Berlin international festival film, ouvert jeudi dans la capitale allemande, a appris l’APS de la maison de production ‘’Joyedidi’’.
Les acteurs Ben Mahmoud Mbow, Awa Djiga Kane, Aïcha Talla et Mamadou Sylla vont prendre part à l’avant-première de cette production sélectionnée dans la section ‘’Rencontre’’ de la Berlinale.
Le producteur Mada Ba, le chef opérateur Shelldon Chau et la productrice exécutive Oumou Diègane Niang seront aussi présents, précise Mamadou Dia.
Originaire du quartier Soubalo de Matam, Ben Mbow, plus connu sous le nom de ‘’Gnilel’’, est l’acteur principal du film ”Demba” de Mamadou Dia.
Le film, tourné entièrement dans la commune de Matam avec des acteurs de la région, a été produit par Maba Bâ et coproduit par Niko Film.
Ben Mbow a eu à jouer comme figurant dans ‘’Baamun Nafi’’ (Le père de Nafi en pulaar), le premier long métrage du réalisateur Mamadou Dia.
L’acteur, qui est par ailleurs chanteur, tient une bijouterie au quartier Gourel Serigne, dans la commune de Matam. Il s’active aussi dans le secteur culturel à travers des prestations théâtrales lors de festivals et événements culturels organisés dans la région.
Le film ‘’Demba’’ retrace la vie d’un homme qui a perdu sa femme et qui a du mal à faire son deuil, le plongeant dans des difficultés qui l’empêchent de suivre le cours normal de la vie à un âge avancé, avait expliqué son réalisateur Mamadou Dia lors du clap de fin du tournage.
L’édition 2024 de Berlin international festival film se tient du 15 au 25 février, dans la capitale allemande.
Le jury sera présidé par l’actrice mexico-kényane, Lupita Nyongo, actrice dans le film à succès de Marvel, ‘’Black Panther’’.
71E ÉDITION MISS MONDE, FATOU LO REPRÉSENTERA LE SÉNÉGAL EN INDE
L’élection Miss Monde, dont la 71e édition est prévue le 9 mars prochain, à Mumbai, en Inde, verra, cette année, la participation du Sénégal, grâce au travail du Comité d’organisation national Miss Sénégal.
L’élection Miss Monde, dont la 71e édition est prévue le 9 mars prochain, à Mumbai, en Inde, verra, cette année, la participation du Sénégal, grâce au travail du Comité d’organisation national Miss Sénégal. Notre pays sera représenté par Fatou Lo, 22 ans (1m89), couronnée Miss Sénégal en 2021.
« Le départ de cette nouvelle édition de Miss Monde est prévu pour ce 17 février, rassemblement à Delhi, en Inde. Le Sénégal sera parmi 120 pays, et les Miss vont rester trois semaines vu le programme très chargé, beaucoup d’événements, des visites dans plusieurs régions programmées, des villes comme Srinagar, Jammu en Cachemire, Varanasi, Agra, Rajasthan, Jaipur, entre autres », informe Amina Badiane, présidente du Comité nationale d’organisation de Miss Sénégal. Aussi, ajoute-t-elle, dans le cadre de la coopération internationale, l’Orchestre nationale sénégalaise est déjà sur place en Inde, participant au 37th Surajkund international Crafts près de New Dehli.
Mme Badiane annonce aussi une exposition-vente du doyen Touba Séne parmi une délégation d’une vingtaine d’artistes envoyée officiellement par le Ministère sénégalais de la Culture et du Patrimoine historique sur invitation du gouvernement indien. Selon elle, il s’agit d’une « manière pour le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, de positionner la culture sénégalaise dans les sphères internationales, qui a également institutionnalisé l’événement Miss Sénégal pour une première dans l’histoire du Sénégal ».
LE PARCOURS D’AMINATA TOURÉ À LA LOUPE DANS UN LIVRE DU JOURNALISTE PAPE MALICK THIAM
L’auteur considère que son ouvrage a une ”portée historique” dans la mesure où Aminata Touré est une personnalité politique de premier plan, ‘’une femme politique qui fait partie des rares femmes ayant marqué l’histoire politique du Sénégal“.
Dakar, 13 fev (APS) – Le journaliste, Pape Malick Thiam, évoque la carrière de l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, dans un ouvrage récemment paru aux éditions Mame Touty et à travers lequel il analyse le parcours de l’ancienne Garde des Sceaux décrite par l’auteur comme une ‘’mal-aimée’’.
‘’Aminta Touré, la mal-aimée’’ est le titre du premier livre de Pape Malick Thiam, un journaliste à la 7TV, une chaine de télévision privée.
Il évoque la vie et la carrière politique d’une femme qui a occupé plusieurs fonctions au Sénégal dont celle de Premier ministre entre 2012 et 2014, a expliqué l’auteur à l’APS.
“Le livre parle d’Aminata Touré de façon globale qui a eu à occuper plusieurs fonctions. La première partie du livre parle de sa vie, son enfance et sa carrière de militante”, a fait savoir le journaliste.
Il signale avoir consacré la deuxième partie du livre au passage d’Aminata Touré à la tête du ministère de la Justice, mais également à l’Assemblée nationale, notamment sur les péripéties ayant entouré son éjection de son poste de député par ses anciens camarades de la coalition Benno Bok Yakaar (majorité présidentielle).
L’auteur considère que son ouvrage a une ”portée historique” dans la mesure où Aminata Touré est une personnalité politique de premier plan, ‘’une femme politique qui fait partie des rares femmes ayant marqué l’histoire politique du Sénégal’“.
“Depuis 1960, on a connu beaucoup de femmes politiques mais si on regarde son caractère, son tempérament, la façon dont elle a fait de la politique, sa carrière dans le militantisme ou dans les fonctions qu’elle a occupées, on peut dire qu’elle a marqué son époque’’, a fait valoir Pape Malick Thiam.
Il estime à la lumière de sa carrière politique, qu’Aminata Touré peut être considérée comme la mal-aimée. “A titre d’exemple, lorsqu’elle a été nommée ministre de la Justice en 2012, elle a été la cible d’attaques de responsables politiques qui l’accusaient d’avoir tardivement rejoint le camp du président Macky Sall’’, a souligné le journaliste.
Le journaliste n’a pas manqué d’évoquer son départ de la Primature après son échec aux élections locales de 2014.
Pape Malick Thiam, âgé d’une trentaine d’années, est diplômé en sciences juridiques, spécialisé en relations internationales à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar. Il est également titulaire d’un diplôme supérieur de journalisme et communication au Centre d’études des sciences et techniques de l’information de Dakar (CESTI).
KALIDOU KASSE TREMPE SON PINCEAU POUR LA CAUSE HUMAINE
Changement climatique - Le surnom du pinceau du Sahel lui colle à merveille. Puisque la question du changement climatique interpelle tous les artistes.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 12/02/2024
Le surnom du pinceau du Sahel lui colle à merveille. Puisque la question du changement climatique interpelle tous les artistes. Au premier chef, le peintre Kalidou Kassé qui va aborder cette problématique universelle au cours d’une exposition qui se tiendra du 2 avril au 30 mai, à la commune française de Castelsarrasin.
L’artiste plasticien Kalidou Kassé sera l’hôte de Castelsarrasin. Durant deux mois de séjour dans cette ville française, il partagera une plateforme sur la thématique du changement climatique, avec le sculpteur français Gérard Casset, renseigne un communiqué de l’artiste. A l’occasion de cet évènement culturel, M. Kassé va présenter 15 tableaux exprimant un regard africain face à la détérioration de l’environnement, conséquence de l’activité de l’homme. L’exposition entre dans le cadre de la politique culturelle de la ville de Castelsarrasin pour la promotion des arts plastiques et du patrimoine. Il est prévu également une projection du film document «Titi Boy», qui retrace sa vie et son œuvre. Une activité qui se tiendra à l’espace Antonin Delzers sera axée sur le thème «L’amitié entre les hommes et la nature». Quant à la question du changement climatique, il sera enfin matérialisé avec une fresque murale que l’artiste sénégalais réalisera une fois sur place. A noter que le peintre avait invité son collègue français en 2005, pour l’expo «Kermel en fleurs», dans le cadre de la préservation du patrimoine et de l’environnement.
LA LIBERTÉ CRÉATRICE DE ZACHARIA SALL
Le nouveau recueil de poésie de Zacharia Sall, intitulé "Un Ciel manque au présent", sera publié en mars 2024 aux éditions L'Appeau'strophe, dans la collection "Chant ininterrompu"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
Le nouveau recueil de poésie de Zacharia Sall, intitulé "Un Ciel manque au présent", sera publié en mars 2024 aux éditions L'Appeau'strophe, dans la collection "Chant ininterrompu". La poésie de Zacharia Sall se caractérise par sa capacité à suivre les mouvements de l'âme humaine et l'écho des cris qui dépassent les frontières du corps. Dans ce recueil, le poète aborde le thème de l'absence qui frôle le deuil, tout en laissant place à l'espoir.
À travers ses poèmes, Zacharia Sall exprime un refus du chaos et accueille les souvenirs comme des héros de la mémoire. "Un Ciel manque au présent" peut ainsi être vu comme une révolte contre le réel et le temps qui passe. Les poèmes permettent d'habiter nos failles et nos manques, ainsi que l'absence qui envahit l'âme. Le dialogue entre le poème et le poète aide ce dernier à vivre et à transformer son vécu en univers de lumière et de possibles.
L'originalité de ce recueil réside dans la parole et les images manipulées par Zacharia Sall. Ses poèmes sont déployés comme des tableaux représentant des univers jusque-là idéels ou abstraits. Comme l'affirme un de ses vers : "Seront toujours peuples de nos desseins les épines des ténèbres". Un autre extrait révèle à l'Homme que "L’enfer est pour toi un profond échec de nommer tes chagrins". Le poète semble nous dire que la parole peut tout guérir, et notamment la parole poétique.
Sur le plan formel, "Un Ciel manque au présent" emporte le lecteur dans un univers de liberté, à travers des poèmes libres et sans titres qui coulent tel un kaléidoscope d'émotions. Le manque y trouve sa forme par le biais du poème, dans une image surréaliste.
Zacharia Sall est connu comme le poète de l'exil et de l'ailleurs, sensible aux thématiques des frontières, de l'étranger et de la quête. Avec ce nouveau recueil, il démontre toute la sensibilité de sa plume poétique.
LE GHANA OBTIENT LA RESTITUTION D’OBJETS ROYAUX PILLÉS DURANT LA COLONISATION
Le musée Fowler de l’université de Californie a définitivement restitué ce 8 février sept objets royaux au roi Ashanti du Ghana, Otumfuo Osei Tutu II, à l’occasion des célébrations de son jubilé d’argent.
Le musée Fowler de l’université de Californie a définitivement restitué ce 8 février sept objets royaux au roi Ashanti du Ghana, Otumfuo Osei Tutu II, à l’occasion des célébrations de son jubilé d’argent.
La restitution d’objets d’arts pillés à l’Afrique se poursuit : ce jeudi au Ghana, ce sont plusieurs objets de haute valeur historique et symbolique qui ont été rendus par un musée américain aux Ghanéens et plus particulièrement au roi Ashanti de Kumasi, selon une dépêche de l’AFP.
Un proverbe Ashanti affirme que « le respect est une chose qui doit être mutuelle ». Nul doute que, depuis ce 8 février 2024, le musée Fowler en Californie a gagné un peu plus de respect au Ghana en restituant un grand nombre d’objets royaux : un fouet en queue d’éléphant, une chaise ornementale et de nombreux bijoux en or.
À Kumasi, qui est la capitale historique de la région Ashanti, la cérémonie de restitution de ces objets a eu lieu au palais royal de Manhyia, devenu musée depuis 1995.
C’est là que le roi Otumfuo Osei Tutu II a reçu les pièces historiques qui faisaient partie de la collection du musée Fowler en Californie depuis 1965.
Un événement qui s’inscrit dans le cadre du 150ᵉ anniversaire de la troisième guerre entre les colons britanniques et le peuple ashanti, en 1874.
Cette restitution est un geste apprécié par les Ghanéens et l’entourage de la cour royale. L’un de ses représentants a affirmé, lors de la cérémonie, que le retour de ces objets symboliques constitue un moment crucial de réconciliation et de fierté pour leur royaume.
Contrairement à d’autres institutions, le musée Fowler n’a imposé aucune condition sur les objets restitués, laissant à la discrétion de leurs récipiendaires le soin de décider de leur utilisation future, qu’il s’agisse d’expositions dans des musées, de trésors de palais ou de célébrations publiques.
L’historien ghanéen Osei-Bonsu Safo-Kantanka a déclaré à l’Agence France Presse que « c’est un moment spécial pour le peuple Ashanti car cela renforce le lien entre nous et nos ancêtres ».
Ce geste fait suite à l’annonce le 25 janvier du British Museum et du Victoria and Albert Museum de Londres de prêter pour six ans des objets en or et en argent pillés au royaume Ashanti du Ghana.
PLAIDOYER POUR LE DROIT AU VOYAGE ET L’ENGAGEMENT POLITIQUE
Le long-métrage documentaire «Doxandéem, les chasseurs de rêves», de Saliou Waa Guendoum Sarr alias Alibéta, retrace l’histoire d’un migrant revenant dans sa communauté pour y trouver sa place et y construire un avenir meilleur
Le long-métrage documentaire «Doxandéem, les chasseurs de rêves», de Saliou Waa Guendoum Sarr alias Alibéta, retraçant l’histoire d’un migrant revenant dans sa communauté pour y trouver sa place et y construire un avenir meilleur, a été projeté ce mercredi au cinéma Pathé Dakar, en avant-première. Pour Alibéta, filmer un documentaire, c’est aussi filmer les relations humaines.
«Les thématiques engagées par ce film sont aujourd’hui centrales dans le débat et le discours que porte la jeunesse du Sénégal. Plus qu’un énième film sur la migration, ce sont les questions du droit au voyage, du retour, de l’épanouissement des rêves individuels, de l’entreprenariat et l’engagement communautaire qu’il pose. Et cette projection, ça marque pour nous, un nouveau temps. Un temps de pouvoir le montrer et le partager avec le public sénégalais» : ce sont les propos de Yanis Gaye, producteur Gorée Island cinéma, quelques minutes avant le début de la projection dans la présentation qu’il faisait du film. D’une durée de 88 minutes, ce film intitulé Doxandéem, les chasseurs de rêves, projeté mercredi dernier à Pathé Dakar, raconte l’histoire d’un homme, Mamadou Dia, qui, après avoir passé huit ans de clandestinité en Espagne, retourne dans son village natal, Gandiol, et s’engage à être une force positive pour sa communauté. Avec sa femme Laura, une Espagnole migrante au Sénégal, et sous le regard bienveillant de Yaaye Khady, sa maman, Mamadou s’active à construire avec sa communauté «l’utopie active» qu’il a exprimée d’ailleurs dans son livre «3052». Un livre qu’il a écrit pendant son périple.
A travers ce récit captivant, le réalisateur Saliou Waa Guendoum Sarr alias Alibéta plonge les spectateurs au cœur des luttes et rêves des jeunes sénégalais et africains en particulier, abordant avec profondeur les questions de l’émigration, du retour et de l’engagement politique avec sa vision artistique unique. Doxandéem, les chasseurs de rêves s’impose comme un puissant récit de résilience et d’espoir. «Ce qui m’intéressait, c’est de questionner ce regard croisé dans le retour qui est un autre voyage. Et fondamentalement, c’est un manifeste pour le droit au voyage, l’engagement dans les communautés et pour toutes les questions que pose la relation à l’Europe. Retourner, ce n’est pas toujours facile. C’est compliqué. On retrouve une société complexe. La société a changé», confie-t-il, soulignant ainsi la complexité des enjeux sociaux et politiques auxquels sont confrontés les migrants de retour dans leur pays d’origine.
Dénoncer les injustices
Loin de glorifier la migration clandestine, Saliou Sarr dénonce les injustices systémiques qui poussent tant de personnes à risquer leur vie pour chercher refuge ailleurs, dans un hypothétique eldorado. Selon Saliou Sarr, Doxandéem, les chasseurs de rêves est la suite logique de son premier film sorti en 2016 et intitulé Life Saaraba illégal. Un film qui retrace le voyage très personnel de deux frères, Aladji et Souley, partis de Niodior, des îles du Saloum, vers l’Espagne. «Et il était important pour moi, de faire un autre film pour continuer cette histoire. Mais un film qui raconte le retour d’un migrant, Mamadou Dia, dans sa communauté à Gandiol, mais qui s’est engagé à devenir une force vive, mais aussi l’immigration de sa femme qui est une Espagnole et migrante au Sénégal», a-t-il justifié à la fin de la projection. Dans sa direction artistique, Doxandéem, les chasseurs de rêves offre une réflexion profonde sur les relations entre l’Europe et l’Afrique, appelant à une décolonisation des mentalités des deux côtés de la Méditerranée. «J’ai l’impression que dans le débat de la migration, on résume tout à la recherche de l’économie. Et on oublie qu’il y a d’autres motivations. On a l’impression que ce droit-là, il n’est pas accordé aux jeunes africains particulièrement, mais que tous les autres ont le droit d’aller où ils veulent sauf nous», constate-t-il.
«Un monde qui ne rêve plus est un monde fini»
Auteur, compositeur et metteur en scène, Saliou Sarr aborde également la question de l’engagement politique, invitant les acteurs de la Société civile du pays et les artistes à prendre leurs responsabilités face aux défis démocratiques et sociaux qui se dressent devant eux. A ses yeux, ce film vient à son heure. «Il montre des jeunes dans une communauté qui s’engagent à construire contre vents et marées, malgré les politiques et critiques de la société. Et je rappelle que la direction historique et politique de ce pays n’appartient pas seulement aux politiciens. Elle appartient aussi aux artistes. Alors, je lance un appel à tous les acteurs culturels de ce pays, de s’organiser et de prendre part. Ce film est fondamentalement politique», proclame-t-il avec conviction, soulignant ainsi le rôle crucial de la culture dans la transformation sociale et politique. Pour Alibéta, il est impératif de construire une nouvelle utopie basée sur le respect mutuel et la reconnaissance de la dignité de chacun. «Il faut une vision pour qu’on puisse construire ce pays. Et on a l’impression que dans ce pays, il n’y a pas de vision», dit-il. On voit en effet tout au long du documentaire, un fou qui semble porter la contradiction aux certitudes de sa communauté. Musicien à la base et compositeur comme il écrit, Alibéta explore cette notion de folie comme catalyseur de changement et de contestation car, dit-il, chaque société a besoin de son fou. «C’est le fou qui permet de connaître la norme et la limite de la norme. Et je pense que Macky Sall a besoin d’avoir un fou à côté de lui. Le fou n’est pas là juste pour dire ce que vous voulez. Mais il parle sans filtre et chaque société a besoin d’avoir son fou. Mais dans le film, le fou, c’est la voix de la communauté», affirme Alibéta. Doxandéem, les chasseurs de rêves est bien plus qu’un film. C’est un appel à l’action, une invitation à rêver et à se battre pour un monde meilleur. «Filmer un documentaire, c’est aussi filmer les relations humaines. On doit veiller sur nos rêves. Un monde qui ne rêve plus est un monde fini. Aujourd’hui, malgré tout ce qui se passe, on rêve encore. On rêve et puis on se lève, on se bat pour construire nos rêves. Donc, je lance un appel pour dire : ne laissez personne piétiner vos rêves», lance-t-il.
L’ESCALIER EN COLIMAÇON
Ouvrage autobiographique, « L’escalier en colimaçon », dévoile le « fabuleux destin » de Jonas Konan allias Walter, à savoir l’histoire inspirante d’un monsieur qui a décidé d’y arriver quoi que cela puisse coûter, puisant son espérance dans sa volonté...
Ouvrage autobiographique, « L’escalier en colimaçon », dévoile le « fabuleux destin » de Jonas Konan allias Walter, à savoir l’histoire inspirante d’un monsieur qui a décidé d’y arriver quoi que cela puisse coûter, puisant son espérance dans sa volonté, son opiniâtreté, et son sens de la responsabilité. Homme de foi, il prie Dieu pour « l’avoir béni, exaucé ses prières et accompli ses vœux », faisant de sa petite personne quelqu’un « nanti d’un diplôme d’ingénieur d’agriculture et d’économie, de l’institut agricole de Beauvais » en France.
Avec une distance teintée de pudeur, le pagne de l’humilité et du refus de la mise en scène du moi en écharpe, l’auteur de « L’Escalier en colimaçon » revisite ainsi son vécu. Et quel vécu !
Très tôt orphelin d’un père abattu par son cousin « d’un seul coup de son vieux fusil de fabrication artisanale, supposée être l’unique arme à feu d’un « insignifiant village de Bouake », l’auteur avait fort heureusement été propulsé sur des chemins prometteurs par la décision inattendu de son défunt géniteur, de l’inscrire à l’Ecole primaire de la Mission catholique. Avec courage, il ne rechignera pas à avaler chaque jour à pied les 6 kms qui le séparent de ce lieu de savoir. En dépit des vicissitudes liées à l’éloignement qui lui demandaient quelque 2 heures de marche, la précarité de sa situation sociale qui le contraignait à se contenter de quelques tubercules pour calmer un ventre visité par la faim, il sera quelques années plus tard l’unique et premier collégien de son village.
En Côte d’Ivoire son pays de naissance, aussi bien qu’en France, sa scolarité n’aura pas été une sinécure, puisque, contrairement à ceux qui « poursuivent leurs études » lui, « le fils de « Boukros-village » dit-il, faisait partie de ceux qui étaient « poursuivis par les études ». Et voilà qu’au pays de Marianne où il s’est retrouvé pour boucler ses études, il risquait de renouer avec les errements de l’ancien lycéen qui « faisait de la classe de Première une « profession », puisqu’il venait « d’échouer à ses examens » à l’université de Toulouse.
Loin de couler comme un fleuve tranquille, ponctuée de drames et de fracas de toutes sortes, la vie s’avère plutôt bien éprouvante, même si fort heureusement, il est des rencontres de bonnes personnes qui en adoucissent par moment le calvaire. Ballotté au gré de vents contraires l’auteur reste cependant convaincu que « l’insensé médite ses voies et l’Eternel conduit ses pas ». Porté par ses ambitions, confiant en sa bonne étoile, se voulant architecte de son avenir propre, il refuse toutefois de se complaire dans une procrastination bien confortable, n’hésitant pas à affronter les difficultés qui se dressent devant lui. En bon croyant, faisant sienne la profession de foi de Luther, convaincu que « si Dieu donne des noix il ne les casse pas », le fils d’Aloma Thomas avait conscience qu’il lui revenait d’assumer sa part. Et en filigrane de son odyssée, on découvre un couple d’une modernité tranquille, cheminant ensemble, échangeant autour de leurs projets pour se l’approprier réciproquement.
Agréable à lire, ce deuxième ouvrage de Jonas Konan , à l’instar du précédent* s’inscrit toujours dans l’obsession de la transmission, du partage d’expérience. Assurément, cette inquiétude pour autrui qui guide l’auteur se trouve au centre de ce dévoilement de soi pour que jamais personne ne se laisse tétaniser ni englué dans le mépris de soi qui est la mère de tous les renoncements et de tous les échecs.
*Jardins de Côte d’Ivoire et d’ailleurs. Editions Eburnie. Juin 2019