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11 avril 2025
Culture
par Souleymane Gomis
HOMMAGE À NDUKUR KACC ESSILUWA NDAO
Un très grand intellectuel vient de nous quitter. Un universitaire, un socio-anthropologue d'une très grande renommée est parti. Un homme sobre et intègre, un homme vertueux. Abdou Ndao est un amoureux de la verte Casamance
Un très grand intellectuel vient de nous quitter. Un universitaire, un socio-anthropologue d'une très grande renommée est parti. Un homme sobre et intègre, un homme vertueux.
Abdou Ndao est un amoureux de la verte Casamance et fervent défenseur du patrimoine culturel Diola.
Que le paradis soit sa dernière demeure.
Je présente mes condoléances à toute sa famille, ses amis et proches.
LE CARNAVAL DE DAKAR 2024 PLACÉ SOUS LE SIGNE DU PATRIMOINE ET DE LA TRANSMISSION
Le mythique groupe ‘’Xalam2’’, patrimoine musical sénégalais représenté par le musicien Henri Guillabert et le professeur Pape Massène Sène, a été choisi comme parrain de cette édition
La cinquième édition du Carnaval de Dakar, prévue du 28 novembre au 1er décembre prochain, sera placée sous le thème ‘’Patrimoine et transmission’’, ont annoncé, jeudi, ses organisateurs.
‘’Nous sommes à une époque de mondialisation où tout est ouvert, nous devons donc promouvoir nos cultures et les transmettre aux jeunes générations’’, a déclaré la présidente dudit carnaval, Fatou Kassé Sarr, lors d’une conférence de presse, au Grand théâtre national, à Dakar.
Le mythique groupe ‘’Xalam2’’, patrimoine musical sénégalais représenté par le musicien Henri Guillabert et le professeur Pape Massène Sène, a été choisi comme parrain de cette édition.
L’édition de cette année est organisée en ‘’étroite collaboration’’ avec le Grand théâtre qui va abriter la plupart des activités, signale Fatou Kassé Sarr.
‘’On a fait des innovations cette année en nouant des partenariats avec le Grand théâtre et l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (Enamc) et le groupe Xalam2, qui est notre parrain’’, a-t-elle souligné.
Elle a annoncé que le groupe ‘’Mas ka Klé’’ de la Guadeloupe sera à Dakar avec une délégation de 55 personnes pour retrouver ses racines africaines et rencontrer les Sénégalais.
Il est aussi prévu cette année, des expositions d’artisans, des panels, des ateliers, et des animations.
Le carnaval va aussi accueillir ‘’toutes les communautés et les régions‘’.
Fatou Kassé Sarr rappelle que le carnaval de Dakar, est un festival visant à valoriser le patrimoine culturel national. Elle a, d’ailleurs, souligné que le nom complet de l’évènement est ‘’Carnaval de Dakar sunu thiossaane’’.
‘’L’accompagnement du Grand théâtre national entre dans le cadre de notre programme d’appui aux acteurs culturels. Nous allons lancer à la veille du carnaval le baptême du grand théâtre’’, a fait savoir Sergine Guèye Fall, directeur général du Grand théâtre national.
OUSMANE SONKO RÉAFFIRME SON SOUTIEN À LA CINÉMATOGRAPHIE SÉNÉGALAISE
Lors de l'avant-première du docu-fiction « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta », le Premier ministre a souligné le rôle crucial du 7e art dans la préservation de la mémoire historique et la transmission du patrimoine culturel.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a réaffirmé l’engagement du gouvernement envers la valorisation de la production cinématographique nationale lors de la projection en avant-première du docu-fiction « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta », réalisé par Moe Sow.
Cette projection s’est tenue mardi à Dakar, en présence de nombreuses personnalités, dont la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, et le haut représentant du chef de l’État, Aminata Touré.
Ousmane Sonko a souligné le rôle fondamental du cinéma comme vecteur éducatif et outil de préservation de la mémoire historique. Il a insisté sur l’importance de soutenir les œuvres qui enrichissent le patrimoine culturel du Sénégal tout en transmettant l’héritage national aux jeunes générations.
Selon le Premier ministre, le soutien du gouvernement sera inébranlable pour les producteurs engagés dans des projets de qualité, notamment ceux qui mettent en lumière des figures emblématiques de l’histoire sénégalaise.
Le docu-fiction « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta » est un exemple frappant de ce soutien. Le film retrace la vie de Thierno Souleymane Baal, leader de la révolution Torodo en 1776 au Fouta, dans le nord du Sénégal. Le Premier ministre a salué l’initiative de Moe Sow, la qualifiant de précieuse pour l’éducation historique et la promotion de la mémoire collective.
Dans son discours, le Chef du gouvernement a affirmé que le gouvernement est prêt à fournir un soutien absolu aux producteurs qui œuvrent dans le domaine des œuvres mémorielles, en particulier celles qui contribuent à une meilleure compréhension de l’histoire du Sénégal. Il a également encouragé les cinéastes à produire des documentaires captivants et bien réalisés sur les grandes figures et événements historiques du pays.
Le Premier ministre a également évoqué l’importance de la célébration de moments historiques marquants, tels que le massacre de Thiaroye en 1944, où des tirailleurs africains ont été tués pour avoir revendiqué leur dû.
Ousmane Sonko a insisté sur la nécessité de se souvenir et d’enseigner ces événements pour que les nouvelles générations puissent s’en inspirer.
par Mahamadou Lamine Sagna
ENTRE L’AUBE ET LE CRÉPUSCULE D’AMADOU ÉLIMANE KANE OU UNE EXPLORATION EN PROFONDEUR DE LA CONDITION HUMAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Chaque page de cette œuvre nous transporte dans un univers dense et complexe. C'est un vibrant hommage à l’intelligence humaine, à sa capacité à ne pas se confondre avec le totalitarisme
Pour le sociologue que je suis, il y a des moments où la lecture de romans permet d’explorer des dimensions complexes de l’existence et de déchiffrer certains codes sociaux implicites. En d’autres termes, il y a des romans qui nous aident à mieux comprendre les sociétés humaines en dévoilant les nuances de la vie sociale, les dynamiques sociales ayant lieu parfois dans des structures invisibles aux chercheurs en science sociale. Certaines œuvres littéraires deviennent ainsi des miroirs subtils des réalités sociales. Elles offrent des perspectives nouvelles dans la compréhension des interactions sociales dans les systèmes de pouvoir. Il en est ainsi de l’excellent livre d’Amadou Elimane Kane.
Chères lectrices et chers lecteurs, c'est avec un immense plaisir que je vous présente cette critique d'un magnifique roman. Entre l'aube et le crépuscule, la nouvelle œuvre d'Amadou Elimane Kane, nous emporte dans un voyage initiatique en deux parties, où un univers imaginaire se mêle habilement à une réalité transformée pour les besoins de la fiction.
Dans la première partie, l'histoire se concentre sur Salamata, une jeune femme passionnée par les récits de son père, qu'elle perpétue en fondant sa propre famille. En parallèle de son quotidien et de son histoire familiale, les récits des reines d’Afrique, qu'elle transmet à ses enfants, offrent des moments privilégiés d'éducation, reflétant ainsi les enseignements qu'elle-même a reçus. Ces récits constituent des fils conducteurs entre les générations, témoignant de la transmission culturelle et de l'importance des racines dans la construction de l'identité et du lien familial.
Dans ce premier épisode, Salamata occupe une place singulière, nous plongeant au cœur des émotions les plus profondes de la nature humaine. À travers son regard, nous partageons ses douleurs, ses joies, ses espoirs et ses craintes. Avec émerveillement, nous découvrons la richesse de la culture africaine et la profondeur de ses traditions. Nous sommes transportés dans un univers où le passé et le présent s'entrelacent pour tisser la trame même de l’existence. Cette immersion dans l'intimité de Salamata nous permet de saisir la vitalité de son héritage culturel et la puissance de sa connexion avec les traditions ancestrales, offrant ainsi une exploration captivante de l'humanité et de son rapport au monde qui l'entoure.
Ainsi, je retiens ce passage saisissant du prologue, le moment où Salamata est en train d'accoucher, celle-ci ressent une diminution progressive de la douleur physique et se plonge dans ses pensées et ses souvenirs. Elle se remémore les histoires que son père lui racontait dans son enfance, notamment celles des princesses Yannega, Zingha, Pokou, Ndatté Yalla, et Ndjombött Mbodj, des femmes puissantes de l'histoire africaine. Ces récits lui procurent du réconfort et de la force alors qu'elle endure les douleurs de l’enfantement.
Au fil du travail, Salamata puise en elle-même et dans les paroles de son père pour sublimer le déchirement de la naissance de son enfant. Le récit de Salamata nous emmène dans un voyage à travers les émotions humaines les plus profondes, des moments de détresse insoutenable à ceux de joie indicible. La nuit est tombée sur Dagana, et Salamata entreprend de raconter des histoires à ses fils. Elle leur parle cette fois-ci de la reine Kassa du Mali.
Ce passage, qui évoque les empreintes historiques qui nous constituent, nous invite à réfléchir sur l'importance de préserver et de transmettre nos histoires, nos traditions et notre héritage culturel, tout en reconnaissant la valeur inestimable de ces récits dans la construction de notre identité et de notre compréhension du monde qui nous entoure.
De même, par le truchement du personnage de Salamata, l’auteur fait danser la ronde des ancêtres, comme sauvegarde de la mémoire, une sagesse contenue dans l'héritage culturel et historique africain et qui demeure un axe fondateur de la quête de la justice et de la liberté.
Ainsi, en écoutant les récits de Salamata, avec une mise en abîme de sa propre trajectoire, on emporte avec soi une expérience qui transcende les limites des pages imprimées, nous incitant à nous approprier les épisodes d’un monde antérieur, qui a été oublié, mais qui est un ancrage à notre propre réalité, à nos valeurs et à notre destinée.
Mais l’auteur opère ici une subtile articulation littéraire car Pathé, le fis de la Salamata, qui démontre une grande aptitude à l’appropriation des récits, devient le maillon de l’histoire, en prenant le relais de sa mère et en devenant le narrateur principal de la suite du récit.
Dans la deuxième partie du roman, un saut temporel et spatial nous transporte soudainement vers l'émergence de la République des Samba Kounkandé, une construction fictive qui évoque néanmoins, par certains aspects, la réalité contemporaine du Sénégal. Le temps a évolué, et Pathé est devenu écrivain et professeur, ayant également fondé sa propre famille. Nous le découvrons à un moment crucial pour la stabilité morale et sociale du pays. Cette ellipse romanesque place Pathé au premier plan du récit, tout en laissant en toile de fond la voix persistante de Salamata. C'est à travers ses yeux que nous explorons les défis et les enjeux de cette nouvelle ère, alors que le passé et le présent se mêlent pour façonner l'avenir incertain de la nation et de ses habitants.
La mission de Pathé est celle de la recherche de la vérité, au nom d’une justice dénuée de tout intérêt personnel. Il s’agit ici de mener une enquête de manière objective, en déjouant tous les pièges, toutes les menaces et toutes les manipulations pour rétablir une loyauté devenue folle.
Le récit est conduit avec les techniques du roman à enquête, avec des zones d’ombre et des rebondissements, dans une ambiance inquiétante et qui très souvent se dérobe à la raison.
Dans ce passage, l'auteur/narrateur dépeint de manière incisive un pan de la société sénégalaise, exposant le népotisme, la corruption, les déclarations mensongères, et dénonçant l’hérésie d’une justice dévoyée. Cette critique sociale féroce met en lumière la cupidité des dirigeants politiques et la souffrance indignée du peuple qui en découle. Elle s'élève contre la complaisance face à l'oppression et à l'exploitation, ainsi que contre la propension de certains à sacrifier leur dignité pour un gain personnel. C’est également un appel à l’action pour toutes et tous ! Ne pas céder à l'oppression et à l'injustice, en exhortant les individus à ne pas rester silencieux face à une autorité malfaisante qui ne cherche que le bâillonnement des consciences. Amadou Elimane Kane nous propose un réveil littéraire et citoyen qui consiste à lutter, encore et toujours, pour un retour à la mesure gouvernementale et à l’intégrité qui sont synonymes de liberté.
Tel un éclair illuminant soudainement l'obscurité, à la conclusion de l'histoire, la voix de Salamata résonne à nouveau, relatant les siècles de dictatures à travers le monde pour mettre en lumière la décadence humaine qui en découle. Cette narration résonne comme une illustration frappante, soulignant la persistance de l'oppression et de l'injustice à travers les âges, et offrant ainsi une réflexion poignante sur la condition humaine.
À travers les riches références à la culture africaine et à la mémoire collective, Amadou Elimane Kane, profondément ancré dans le panafricanisme par conviction, renforce le sentiment d'identité et de dignité des opprimés. Il affirme avec vigueur que leur histoire et leur héritage sont des sources d’efficacité, d’unité et de résilience. En mettant en valeur ces éléments, il éclaire la voie vers la reconnaissance et la célébration de la richesse culturelle et de la force collective des peuples africains.
Plonger dans les profondeurs du roman Entre l’aube et le crépuscule d'Amadou Elimane Kane est une expérience captivante, une plongée dans les abysses de l'existence humaine. Chaque page de cette œuvre nous transporte dans un univers dense et complexe où les personnages naviguent entre leurs luttes intérieures et les défis extérieurs qui toujours se dressent sur le chemin. Bien plus qu'une simple narration, ce roman nous convie à une exploration profonde de l'âme humaine, nous invitant à sonder les tréfonds de nos émotions et de nos pensées.
Au cœur de cette épopée, les personnages se dévoilent dans toute leur humanité, partageant leurs luttes, leurs espoirs, leurs peurs et leurs victoires, résonnant ainsi avec une universalité frappante. L'un des aspects les plus saisissants de Entre l'aube et crépuscule réside dans son exploration profonde et captivante de la quête humaine pour la vérité, la justice et la liberté. Dans un monde où la corruption, l'injustice et la tyrannie sont la norme, les personnages se dressent courageusement pour défendre leurs convictions. Leurs voix résonnent avec force à travers les pages, puisant dans l'héritage de leurs ancêtres pour nourrir leur combat et inspirer les générations futures.
À travers ces pages, nous sommes transportés dans un univers où la tradition et la modernité se rencontrent, où le passé et le présent s'entrelacent pour former le tissu même de l'existence. Nous découvrons avec émerveillement la richesse de la culture africaine et la profondeur de ses traditions, tout en contemplant les défis contemporains auxquels sont confrontés ses protagonistes.
Chaque mot, chaque phrase de ce roman exprime avec une intensité palpable la recherche incessante de la vérité et de la justice pour mettre à terre toutes les formes de répression mentale. Les passe-droits et la pollution morale qui gangrènent la société sont dépeints avec une évidence déconcertante, mettant en lumière la souffrance du peuple et la voracité des dirigeants politiques. Mais au cœur de cette obscurité persiste une lueur d'espoir, car les personnages refusent de se soumettre à leur sort, appelant à l'action, à la résistance, à la lutte pour un monde meilleur.
Quant à l’écriture, elle se présente ici comme une voix puissante et émouvante, une narration hydrique entre les récits de Salamata, issus du tissu mémoriel africain et un narrateur qui refuse de rester silencieux face à l’infamie et à l’asphyxie d’une société décadente, invoquant la mémoire et l'héritage des ancêtres pour nourrir une quête collective de vérité, de justice et de liberté. Tout comme la parole de Salamata qui revient à la toute fin du récit et qui dénonce les barbaries historiques qui ne sont que graines de violence et de haine de soi.
Entre l’aube et le crépuscule ne se contente pas d'être un simple roman ; c'est un vibrant hommage à l’intelligence humaine, à sa capacité à ne pas se confondre avec le totalitarisme, à opposer sa résistance pour faire jaillir l’équité collective. Il nous exhorte à embrasser nos histoires, nos traditions, nos héritages, et à les défendre avec témérité et détermination.
En refermant ce livre, nous emportons bien plus qu'une simple histoire littéraire ; nous vivons une expérience profondément émouvante et révélatrice qui résonnera en nous bien après avoir tourné la dernière page. Entre l’Aube et le Crépuscule transcende les frontières et les époques, nous invitant à réfléchir sur notre place dans le monde et sur le pouvoir de la résilience humaine, même dans les heures les plus sombres.
Mahamadou Lamine Sagna est Professeur de Sociologie, Directeur d’Africana Studies, WPI, (Worcester Polytechnic Institute), USA.
Amadou Elimane Kane, Entre l’aube et le crépuscule, roman, éditions Africamoude et éditions Lettres de Renaissance ; septembre 2024
Par Fadel DIA
MULTIPLE PHOTOS
QUAND LES VAINCUS ÉCRIRONT L’HISTOIRE
La commémoration de Thiaroye 44 doit être l’occasion d’une prise de parole pour bien signifier que « le temps de nous-mêmes » est arrivé, celui de nous réapproprier notre passé colonial, sans en occulter les zones d’ombre
«L’Histoire est écrite par les vainqueurs », aurait dit Winston Churchill, et quand le vainqueur a le monopole de ses sources, le risque est énorme qu’elle ne soit pas écrite par les faits. Les hommes et les femmes de ma génération avaient appris à l’école coloniale plus de choses sur le passé de ce qu’on appelait alors la Métropole que sur celui de leur propre pays et ce qu’ils savaient de celui-ci n’avait rien de glorieux.
Samory Touré était un bandit des grands chemins, El hadj Omar un fanatique et l’empreinte de cet enseignement était si prégnante que bien après notre indépendance, il y avait des Sénégalais pour encenser Faidherbe, l’affubler affectueusement du patronyme Ndiaye ou s’offusquer qu’Iba Der Thiam ait décidé de débaptiser le lycée qui portait son nom. Je ne crois pas pourtant qu’il y ait un « Lycée Bismarck » en France et la Place Waterloo est, à ma connaissance, sise au quartier Saint James à Londres et non au cœur des Champs Elysées à Paris.
C’est pour ces raisons que la décision des autorités sénégalaises de rendre hommage aux victimes de Thiaroye, sans solliciter l’aval, le soutien ou l’appui logistique de l’ancienne métropole, marque un tournant dans nos relations. La dernière fois qu’une cérémonie s’était tenue sur les mêmes lieux et à ce niveau de représentation c’était il y a dix ans, et comme c’était la règle, le représentant de la France était commis aux discours et aux grandes annonces, tandis que le rôle de la partie sénégalaise s’était limité à « potemkiniser » le site pour qu’il ne donne pas l’impression d’inaugurer un champ de pommes de terre. Nous avons toujours été les spectateurs de notre histoire coloniale, c’est l’ancien colonisateur qui donnait le ton, fixait le calendrier, proclamait les vérités, choisissait les héros et distribuait les hommages. Nous l’avons vu « cristalliser » les pensions qu’elle devait aux soldats africains qui avaient combattu dans ses armées, puis décider de les dégeler, avec une pointe de mesquinerie, sans jamais lui demander quel usage elle avait fait des retenues opérées sur les salaires et les primes des mutins de Thiaroye. Elle décerne à une poignée de Tirailleurs le titre glorieux de « mort pour la France », sans se donner la peine de nous dire pour qui étaient morts les dizaines de milliers de nos compatriotes qui gisent, dans des sépultures souvent anonymes, sur son sol ou en Syrie, en Lybie ou dans les Dardanelles. Elle vient seulement de décider d’accorder à ceux d’entre eux qui avaient servi sous son drapeau et qui sont encore en vie, tous plus qu’octogénaires, ce qu’elle présente comme un suprême privilège : ils pourront finir leurs jours près de leurs familles, alors qu’ils étaient jusque-là contraints de séjourner sur son territoire une partie de l’année, dans la solitude et l’ennui, sous peine de perdre le bénéfice de leurs pensions. C’est elle qui décide à quel évènement de notre histoire commune peuvent prendre part nos dirigeants et quelle y sera leur place. Ils ont été exclus de la commémoration du débarquement en Normandie et sont surreprésentés à celle, presque confidentielle, du débarquement en Provence. Si l’argument est que les soldats originaires d’Afrique subsaharienne et du Maghreb étaient absents en Normandie alors qu’ils constituaient plus de la moitié des forces françaises débarquées en Provence, qu’on nous explique la présence à Omaha Beach de tous ces chefs d’Etat, rois et reines de pays européens qui n’avaient pas non plus participé au débarquement du 6 juin1944 et celle de l’Allemagne, invitée de marque à la cérémonie, alors qu’elle était de l’autre bord puisque l’ennemi c’était elle !
Cet impérialisme du troisième type n’est évidemment pas une marque française, il est dans la nature de toutes les anciennes puissances coloniales européennes. C’est sur la base de critères et de dates arrêtés par leurs soins qu’elles soldent leur passé colonial, en décidant de se contenter de « reconnaitre » les crimes et les horreurs qu’elles ont commis (François Hollande, en 2012, pour les « souffrances » subies par le peuple algérien ), ou de se résoudre à les « regretter » ( le roi des Belges, en 2022, pour « le rôle » de son pays dans la colonisation du Congo ), ou de concéder des « excuses » en bonne et due forme (le gouvernement des Pays-Bas, en 2018, pour leur « siècle d’or » de colonisation et d’esclavage, ou le Premier ministre belge, en 2022, pour l’assassinat de Lumumba etc.) On aura remarqué que ce sont encore elles qui, une fois déterminé le degré de leur compassion, choisissent l’autorité à laquelle incombe cette insupportable mission : le gouvernement (par une simple et anonyme déclaration), le Parlement, un ministre ou le chef du gouvernement, ou plus rarement, le président ou le roi. Il est en revanche totalement exclu de se prêter à une humiliante repentance, tout comme il est exclu - (à une exception près : l’Allemagne pour le génocide des Hereros) - de promettre des réparations…
Ce qui s’est passé à Thiaroye, il y a 80 ans, n’est pas qu’une banale insurrection de soldats floués, c’est l’acte fondateur de toutes les révoltes qui devaient nous conduire à nous libérer du joug colonial. Sa célébration par ses victimes doit être l’occasion d’une prise de parole pour bien signifier que « le temps de nous-mêmes » est arrivé, celui de nous réapproprier notre passé colonial, sans en occulter les zones d’ombre. On notera au passage que c’est déjà perceptible dans la sémantique : Il y a dix ans François Hollande parlait de « répression sanglante » alors que le communiqué du gouvernement sénégalais évoque un « massacre », ce qui implique un grand nombre de victimes dans l’impossibilité de se défendre.
Cette célébration ne peut pas, ne doit pas, être une commémoration à l’échelle d’un seul Etat, mais en communion avec tous les pays d’où étaient issus les Tirailleurs, qui étaient loin d’être majoritairement Sénégalais et dont même, disait-on, « la langue officielle » était le bambara !
On nous annonce la présence d’Emmanuel Macron ? Chiche ! Mais seulement s’il a la courtoisie d’attendre qu’on l’y invite, au lieu de forcer notre porte comme le font tous les présidents français chaque fois qu’ils sont élus. S’il ne cherche pas à faire de la com et à dénaturer la cérémonie en tirant la couverture sur lui. S’il a du nouveau à apporter, qui soit grand, désintéressé et généreux. S’il est prêt, éventuellement, à y côtoyer les chefs des juntes qui gouvernent le Mali ou le Burkina, sans distribuer des leçons, en spectateur repentant et respectueux des autres, et non plus en maître des cérémonies…
Mais qu’il soit présent ou non la cérémonie nous laisserait sur notre faim si elle n’était pas l’occasion d’affirmer, solennellement, notre volonté de ne plus laisser aux anciens colonisateurs le monopole de nous apprendre notre passé partagé en recourant à des experts et à des commissions dont ils déterminent les objectifs et dont les travaux sont soumis à leur seule appréciation. Ce serait une belle occasion d’affirmer que nous mettrons désormais en place nos propres instances d’investigation, avec le concours de spécialistes reconnus du monde entier, mais surtout avec nos propres experts, et pas seulement des historiens, qui s’appuieraient sur le vécu de nos populations et sur les archives qu’ils devront bien nous ouvrir ou nous restituer.
Alors l’histoire sera aussi écrite par les vaincus…
LA PREMIÈRE ÉDITION DU CONCOURS MISS LITTÉRATURE SÉNÉGAL SE TIENDRA EN DÉCEMBRE
La première édition du concours “Miss littérature Sénégal” aura lieu le 18 décembre prochain, à Dakar, ont annoncé les organisateurs, jeudi, en promettant d’aider les candidates à “mettre en lumière leur intelligence à travers l’écriture”.
Dakar, 29 août (APS) – La première édition du concours “Miss littérature Sénégal” aura lieu le 18 décembre prochain, à Dakar, ont annoncé les organisateurs, jeudi, en promettant d’aider les candidates à “mettre en lumière leur intelligence à travers l’écriture”.
“Le but de l’organisation de Miss littérature Sénégal est […] d’aider les filles qui ont la volonté de mettre en lumière leur intelligence à travers l’écriture”, a expliqué la journaliste Salamata Ousmane Diallo, membre du comité d’organisation du concours de beauté et d’écriture.
Des filles poursuivant leur scolarité ou leurs études dans diverses filières y prendront part, a-t-elle dit dans un entretien avec l’APS.
L’âge des candidates au concours “Miss littérature Sénégal” varie entre 18 et 24 ans, a précisé Diallo.
Le comité d’organisation fera publier le texte de la lauréate du concours, selon la journaliste.
“Il ne s’agit pas seulement de les réunir pour la compétition. On va aider les candidates à publier leur premier ouvrage”, a-t-elle ajouté.
Le jury du concours comprend cinq personnalités de la littérature au Sénégal, qui ont “l’expertise requise pour évaluer les connaissances en littérature sénégalaise et africaine des candidates”, a dit Salamata Ousmane Diallo.
L’écrivaine et professeure de lettres André-Marie Diagne est la présidente du jury.
Une présélection des candidates est prévue le 12 novembre pour désigner les 10 meilleures d’entre elles, avant la finale, qui aura lieu le 18 décembre, au Théâtre national Daniel-Sorano de Dakar, selon Diallo.
La lauréate va représenter le Sénégal au concours “Miss littérature Afrique”, prévu le 25 juillet 2025 au Bénin, a-t-elle dit.
Lancé en 2016 par l’écrivaine et journaliste béninoise Carmen Fumame Tondu, le concours “Miss littérature Afrique” encourage les élèves et les étudiantes à s’adonner à la littérature, selon ses organisateurs. Il s’agit d’un “espace d’expression littéraire” pour ces dernières.
Les précédentes éditions du concours “Miss littérature Afrique” ont eu lieu au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Guinée, au Mali, au Niger, au Tchad et au Togo.
Le Sénégal s’apprête à y participer pour la première fois.
par Jean Pierre Corréa
THIAROYE 44 ET DAKAR 2021 POUR L’HISTOIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le décret de répartition des services de l’État aurait pu rationaliser les dépenses et réduire le train de vie de l’État en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles
« Il faut que les citoyens changent de posture pour que cette alternance soit une alternative. Avoir un regard critique à l'endroit du nouveau régime est une exigence voire une nécessité. Le Sénégal vient de sortir d'une crise politique sans précédent qui a détruit des vies et fait beaucoup de victimes. » - L'ex coordinateur de Y en a marre, Fadel Barro.
La suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE) hautement souhaitée et envisagée par le président de la République est en examen à l'Assemblée nationale en session extraordinaire, ce jeudi 29 août 2024. L’urgence n’était-elle pas de décliner une vision claire aux Sénégalais qui se perdent face à la cacophonie d’un pilotage à vue et au « waw-waw-souba », adoptés en principe de gouvernance.
Si la volonté de réduire le train de vie de l’État est à ce point sérieuse, cela aurait dû commencer par la suppression des agences reconduites et qui n’auront servi qu’à caser une clientèle politique.
"Thiaroye 44, un récit peu pris en charge par les historiens sénégalais, privés des archives, dont notre absence de sens de la sauvegarde aura favorisé la volatilité."
Quiconque a entendu le son lancinant et métallique de cet harmonica restera longtemps habité par les images atroces qu’il accompagne, celles de mitrailleuses crachant la mort sur des corps affolés et sans défense. Camp de Thiaroye, le film des Sénégalais Ousmane Sembène et Thierno Faty Sow tourné en 1988, s’achève, après plus de deux heures de tension, dans un déferlement de violence inouï.
Et il fallait bien une fiction de cette ampleur, dont la musique est signée Ismaël Lô, pour donner à voir la réalité du massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, au cours duquel l’armée française n’hésita pas à ouvrir le feu sur des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre, qui avaient osé réclamer le paiement de leur pécule, de leur prime de démobilisation et de leurs arriérés de solde. « Gloire à vous tirailleurs noirs, gloire à vous les étoiles du jour sur qui aucun soleil ne se couche », a ainsi conclu Amadou Lamine Sall dans un poignant poème qu’il a consacré à cette terreur historique.
Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réagi opportunément et vivement à la décision de Paris de reconnaître « morts pour la France » à titre posthume six tirailleurs exécutés sur ordre d’officiers de l’armée française à Thiaroye en 1944, tenant à rappeler à la France « qu’elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d’histoire tragique. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés après qu’ils ont contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent ».
Pendant des décennies, le Sénégal a enterré le sujet de l’histoire coloniale. Le travail de mémoire n’a pas été fait comme il fallait. Aujourd’hui, il faut s’y atteler, et c’est ce que le Premier ministre Ousmane Sonko a eu raison et vision de réveiller, rappelant avec fierté, que « l’entretien de « notre mémoire devait être fait par nous-mêmes, Sénégalais ». Nous avons su attendre 64 ans, il n’y avait point d’urgence à secouer notre mémoire oublieuse, mais ne boudons pas notre plaisir, mieux vaut tard que jamais.
Qui peut le plus peut le moins…Thiaroye 44 versus Dakar 2021
Au moment de sa prestation de serment, qui coïncidait avec la célébration de notre indépendance, le chef de l’État appelait de ses vœux, qu’au-delà de la patrie, notre Nation se réconcilie, et recouse son tissu social lacéré par deux années ponctuées d’horribles drames humains et de désastres économiques, anni horribili, causées par le fait que des millions de Sénégalais n’avaient pas su accepter ce que l’opposition de l’époque les avait convaincus ne procéder que d’un complot ourdi par le pouvoir de Macky Sall, et qui aboutit alors à mettre des milliers de jeunes gens en révolte dans les rues des grandes villes du Sénégal, déterminés à laver et défendre l’honneur selon eux bafoué d’Ousmane Sonko. Ce que le Sénégal a traversé durant ces deux années, et qui a énormément contribué au rejet sans appel du pouvoir de Macky Sall, le président de la République a le devoir d’éclairer les populations sur la réalité d’un complot, dont les noms des prétendus cerveaux avaient été jetés en pâture à l’appétit de savoir la vérité des Sénégalais. Thiaroye 44, c’est bien, Dakar 2021, c’est mieux.
Le président de la République, dans son rôle de prendre des initiatives, a toute la latitude d’utiliser l’article 63 qui peut aussi permettre de convoquer une session extraordinaire afin d’introduire un projet d’abrogation de la loi d’amnistie sur les récentes émeutes au Sénégal. Plus de 80 personnes ont été tuées et leurs familles réclament encore justice. Que les responsabilités soient situées et que justice soit faite. Nous avons le droit de savoir si Antoine Diome, Maître Dior Diagne et autres magistrats cités alors comme complices morbides de ce complot aux conséquences sanglantes, devront être poursuivis pour forfaiture et jetés en prison. Chiche ? La résilience et la concorde appelées de vos vœux est à ce prix. Une impérieuse urgence… Plus attendue par les Sénégalais que le coût du CESE ou du HCCT, le décret de répartition des services de l’État aurait pu rationaliser les dépenses et réduire considérablement le train de vie de l’État en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles, dans le cadre d’une Assemblée nationale nouvellement composée.
Mais on fait comme tous les Sénégalais quand ils arrivent au boulot : Ils traitent d’abord du « facile » avant de partir à l’assaut de l’urgent. On ne se refait pas.
UN PRODUCTEUR SÉNÉGALAIS LANCE UN FESTIVAL DE CINÉMA AFRICAIN À DENVER
Ousmane Ndoye, basé à Denver depuis plus de 25 ans, inaugure le ‘’Colorado Diasporic Film Festival’’ pour mettre en lumière la diversité du cinéma africain. Cet événement de quatre jours vise à promouvoir les talents de la diaspora aux États
Dakar, 29 août (APS) – Le producteur et réalisateur sénégalais Ousmane Ndoye, établi à Denver, aux Etas-Unis, depuis plus de 25 ans, lance, ce jeudi, la première édition du ‘’Colorado Diasporic Film Festival’’ dont l’objectif est de célébrer la richesse et la diversité du cinéma africain, a-t-on appris de source officielle.
Cet évènement, qui se tient sur quatre jours, du 29 août au 1er septembre, ambitionne de ‘’rendre un vibrant hommage au cinéma africain’’, précise l’initiateur, cité dans un communiqué transmis à l’APS.
M. Ndoye, fondateur de la société de production ‘’Askkanwii Filmmaking Hub Incubator’’, souligne que cette première édition marque une étape importante dans la promotion des œuvres cinématographiques de la diaspora africaine aux États-Unis.
Selon lui, ”ce festival s’inscrit dans une démarche de valorisation et de transmission du patrimoine culturel africain. Il offre une opportunité précieuse pour le public de découvrir des récits puissants, des perspectives nouvelles et des œuvres artistiques qui reflètent la diversité des expériences africaines’’.
‘’Colorado Diasporic Film Festival’’, qui en sera à sa première édition, va être, selon son initiateur, un évènement annuel et continuera de ‘’faire connaître et apprécier la créativité et le talent des cinéastes africains’’.
Durant quatre jours, les participants pourront assister à des projections de films, des discussions avec des réalisateurs et des ateliers de formation.
‘‘Le documentaire ‘’El Maestro Laba Sosseh’’, sorti en 2021et réalisé par le cinéaste sénégalais Macky Madiba Sylla, sera projeté en ouverture.’’, a fait savoir Ousmane Ndoye.
Ce film de plus d’une heure, qui retrace la vie et l’œuvre du premier disque d’or africain, est un vibrant hommage à l’illustre musicien qu’était Laba Sosseh (1943-2007).
‘’Il résonne comme un symbole fort de la culture et de l’histoire africaine’’, estime M. Ndoye présenté comme ‘’fervent défenseur de la culture africaine’’.
DAKAR SOUS LE SCEAU DU DIALOGUE DES CULTURES
Du 26 au 30 décembre, Dakar accueille la première édition du Festival international «Africa diaspora».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 29/08/2024
Le Groupe Baobab Développement, en partenariat avec «Wa Afrika» et sous la direction artistique de Badara Seck, auteur-compositeur et metteur en scène, organise la première édition de Africa Diaspora Festival du 26 au 30 décembre 2024 à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar. Initié par le journaliste culturel, Alassane Cissé, l’événement est placé sous le thème «Dialogue des cultures».
Du 26 au 30 décembre, Dakar accueille la première édition du Festival international «Africa diaspora». Un rendezvous initié par le Groupe Baobab Développement du journaliste Alassane Cissé, en partenariat avec «Wa Afrika» et sous la direction artistique de Badara Seck, auteur-compositeur et metteur en scène. Ce grand événement culturel et socioéconomique à vocation panafricaine et internationale, selon les organisateurs, est placé sous le parrainage du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et sous l’égide du ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture et du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. Africa Diaspora Festival, sous le thème général «Dialogue des cultures», compte réunir des artistes, acteurs de la culture, de la société civile, du développement en provenance des pays d’Afrique, d’Amérique, d’Europe, d’Asie et d’Océanie. «En effet, Africa Diaspora Festival se veut un rendez-vous annuel, un espace d’expression, une vitrine de talents et de vitalité artistique, un pont de coopération culturelle internationale et une opportunité d’affaires», explique M. Cissé. Avant de lister la programmation de cette manifestation. «Des spectacles de créations, des concerts de musique, des workshops, des spectacles de théâtre, de mode, de chorégraphie, de slam, de poésie, des masters class, des expositions de livres, d’arts visuels, d’artisanat, des projections de films et la gastronomie africaine sont au menu», a-t-il renseigné.
Retrouvailles autour de l’art culinaire africain
Le Village du Festival accueille des rencontres professionnelles, des échanges B to B, des retrouvailles autour de l’art culinaire africain succulent. Des visites de sites historiques et de musées seront également au programme. A cela s’ajoutent des panels sur «Panafricanisme et transmission», «Diaspora et développement en Afrique», «Contribution de la diaspora au pays». Africa Diaspora Festival est ouvert aux artistes, acteurs de la culture, de la société civile, du développement résidant en Afrique, dans la diaspora et aux citoyens du monde. «Ce grand événement contribue à renforcer les relations professionnelles entre les artistes et acteurs culturels du monde, les institutions publiques comme privées, les organisations sous-régionales, régionales, internationales, les organismes non gouvernementaux, les associations, les entreprises, entre autres», a conclu l’administrateur.
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Fini le tout-français. Des salles de classe aux maisons d'édition, en passant par les géants du web, c'est tout un pays qui se mobilise pour renouer avec ses racines linguistiques
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