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26 avril 2025
Culture
FESTIVAL DE MARRAKECH, RAMATA-TOULAYE SY REMPORTE LE PRIX DE LA MISE EN SCÈNE POUR BANEL & ADAMA
La réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy a remporté le prix de la meilleure mise en scène pour son film « Banel & Adama », samedi soir à l’issue de la 20-ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM).
Dakar, 2 déc (APS) – La réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy a remporté le prix de la meilleure mise en scène pour son film « Banel & Adama », samedi soir à l’issue de la 20-ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM).
L’étoile d’or du FIFM, grand prix de la manifestation, est allée à la Marocaine Asmae El Moudir pour son film « La mère de tous les mensonges ».
« Banel & Adama », tourné à Podor (nord) en langue pulaar – un choix de Ramata Toulaye Sy qui a voulu rendre hommage à cette culture – raconte une histoire d’amour impossible dont l’action se déroule au Fouta, terroir traditionnel du nord du Sénégal.
Le film, sélectionné en mai dernier au Festival international du cinéma de Cannes (France), est le premier long métrage de Ramata Toulaye Sy. Il est coproduit par le Sénégal, le Mali et la France, et a été projeté en septembre dernier à Dakar et à Donaye, village situé à 9 kilomètres de Podor, où il a été tourné.
« Banel et Adama » a été sélectionné pour représenter le Sénégal dans la catégorie long métrage international de la 96e cérémonie des Oscars prévue en mars 2024 à Los Angeles, aux Etats-Unis.
Ramata-Toulaye Sy a aussi réalisé « Astel », un court métrage primé dans plusieurs festivals, dont les Journées cinématographiques de Carthage où il a remporté le Tanit de bronze en 2022.
UN DRAME SUR LA DOUBLE IDENTITE
«Où est la maison de ma grand-mère». Tel est la question que se pose l’actrice principale Talia dans le film «Le Voyage de Talia».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 02/12/2023
«Où est la maison de ma grand-mère». Tel est la question que se pose l’actrice principale Talia dans le film «Le Voyage de Talia». Un long métrage réalisé par Christophe Rolin qui a été projeté au Cinéma Pathé de Dakar qui relate l’histoire d’une jeune fille qui est à cheval entre l’Europe et l’Afrique. La jeune afro-européenne effectue un voyage initiatique et arrive pour la première fois en Afrique, notamment au Sénégal, à la recherche de ses origines, de sa grand-mère.
En suivant le premier voyage en Afrique d’une jeune femme afro-européenne, le film «Le Voyage de Talia» pose la question de la double culture, de la double identité et de la place que chacun doit trouver. Talia, une jeune Afro-Belge, visite pour la première fois son pays d’origine, le Sénégal. Elle part à destination de Dakar, après les formalités à l’aéroport, très enthousiaste. En débarquant en Afrique, Talia embarque dans un taxi jaune noire et découvre la beauté de la capitale sénégalaise, avec ses grosses bâtisses. Dans un large sourire, elle prend des photos avec son téléphone portable pour immortaliser ses moments. Soudain, un vieux l’accueille et l’amène dans la luxueuse villa de la famille de son cousin, dans l’espoir de rencontrer sa grand-mère. Mais celle-ci est introuvable et la villa devient rapidement une «prison dorée». Un jour, elle rencontre Malika, une mystérieuse marchande ambulante d’oiseaux. En effet, ce film est un portrait vital d’une femme afro européenne qui lutte pour trouver sa place dans le monde et une méditation poétique sur l’identité. Contrairement à sa cousine qui ne se soucie pas de ses origines et qui, pourtant, vit au Sénégal, Binta est une fashion victime, le prototype de la Dakaroise hyper connectée. Ainsi, elle veut faire découvrir à Talia le «vrai Dakar show», «Dakar by night», la vie mondaine des jeunes filles : piscine, boite de nuit, alcool, cigarette et chicha coulent à flot.
Bouche bée, la Bruxelloise qui s’imaginait que les Dakarois sont tous des paysans arriérés, vivant dans des cases, est sonnée. Binta se targue de lui faire une visite guidée dans les sites historiques, tel que le Monument de la Renaissance, l’Île de Gorée, où Talia écoute religieusement l’histoire de l’esclavage expliquée par le petit Joseph. Pour Talia, la déception est grande. D’où sa question : «Où est la maison de ma grandmère ?»
Le délicat passage de l’adolescence à l’âge adulte
Seulement, l’actrice qui voulait rencontrer sa grand-mère qui n’habite plus Dakar, mais à Tamba, dans le village de Ouré Madi, imaginait autrement son retour aux sources. La barrière de la langue et des habitudes culinaires, entre autres, l’amènent à se sentir étrangère sur ses propres terres. Talia erre seule dans les rues de Dakar, jusqu’à ce qu’elle croise sur sa route Malika, une vendeuse ambulante, fière et téméraire, qui se déplace à moto et est intriguée par cette jeune fille noire venue d’Europe… Au-delà de la thématique de la double culture et de la diaspora afro-européenne, le film aborde le délicat passage de l’adolescence à l’âge adulte où la question de l’identité se pose avec d’autant plus de perspicacité lorsqu’une partie de vos racines familiales sont ancrées ailleurs. Ce film genre dramatique d’une heure 19 minutes a été présenté en avant-première à Dakar, jeudi soir, au cinéma Pathé de Dakar.
NADEGE BIBO-TANSIA DANS LE ROLE DE TALIA : «CE FILM A RESONNE AVEC MON PROPRE PARCOURS»
«Le Voyage de Talia a résonné avec mon propre parcours. Je n’étais moi-même jamais allé dans mon pays d’origine : le Congo. Ainsi, j’ai partagé 100% de la curiosité et de l’ignorance du pays avec mon personnage Talia. Comme c’était mon premier rôle principal dans un long métrage, le défi était l’interprétation elle-même. Et plus précisément, concernant mon personnage, d’incarner sa naïveté et son introversion, car je suis plus affirmée et plus ouverte. J’aurais ouvert la bouche dans de nombreuses situations dans lesquelles Talia se retrouve. Le défi était de se retenir et d’encaisser. Ce qui était intéressant, car je me suis vraiment abandonnée dans le rôle. Cela dit, je trouve son ouverture d’esprit et son sens de l’aventure intéressants... Christophe a été très ouvert aux retours pour la création du personnage de Talia. Je suis moi-même une fille africaine, élevée en Flandre, parlant les deux langues nationales belges (français et flamand) et pour la première fois en Afrique. Le tournage du ‘’Voyage de Talia’’ au Sénégal est arrivé juste à temps dans ma vie. Cela m’a juste préparé pour mon propre voyage au Congo. Je me sentais chez moi au Sénégal, mais je ne me sentais pas chez moi. Je me sentais dans la même quête que Talia, mais comme Nadège bien sûr».
AMINATA SARR DANS LA PEAU DE MALIKA «AMINATA EST DANS MALIKA, ET MALIKA AUSSI EST DANS AMINATA»
Elle vit à la Médina, un quartier populaire de Dakar. Elle est danseuse de sabar et comédienne. Elle a précédemment joué dans le court-métrage «La Boxeuse» d’Imane Djionne. Aminata Sarr, dans la peau de Malika : «Je m’identifie à Malika. Elle me ressemble. Dans ma vie, j’ai les mêmes responsabilités qu’elle. A travers mon personnage, j’ai l’impression que c’est mon histoire qu’on a écrite. Aminata est dans Malika, et Malika aussi est dans Aminata. L’histoire de mon personnage, Malika, est une histoire très triste que vivent beaucoup de jeunes filles dans les familles. Malika a une forte personnalité, c’est une femme qui a vraiment les pieds sur terre. Elle travaille beaucoup pour le bonheur des autres mais elle finit par comprendre qu’elle doit aussi penser à elle. Ce que j’aime chez Talia, c’est sa sincérité, son honnêteté et son désir de connaître ses origines. Ce film m’a fait comprendre qu’on ne doit jamais tourner le dos à ses origines. Quand les filles comme Talia viennent en Afrique, elles pensent peutêtre trouver une vie primitive et une pauvreté extrême et quand elles repartent en Europe, elles ont une autre idée de l’Afrique.»
ŒIL CRITIQUE : UN FILM COLLECTIF INDEPENDANT
«Le voyage de Talia» est un parcours initiatique. Au scénario et à la réalisation, il y a Christophe Rolin. A la voix off Penda Diouf. La direction photo Thomas Wilski. Avec Nadège BiboTansia, Aminata Sarr et Oumy. Le voyage est un sujet qui a été évoqué avec tact, filmé avec finesse et retenue, qui laisse la place à l’imaginaire et au symbolisme, à la découverte sensorielle d’un territoire totalement neuf pour Talia. Son expérimentation passe par le corps et le mouvement, par le fait d’arpenter la ville, d’aller à la rencontre des autres pour tisser de nouvelles expériences. Les décors naturels, la fluidité du montage et le réalisme des images sont autant d’éléments qui donnent du peps au film. On peut dire que c’est un cinéma de qualité, tourné au Sénégal qui met aussi en exergue notre culture. Le jeu des acteurs était top, un casting de Imane Ndione. On remarque aussi dans «Le voyage de Talia», un rythme assez doux. Le réalisateur a utilisé un seul plan qui est au trépied devant la mer, une séquence qui a marqué le public. Seulement, bon nombre de téléspectateurs se demandaient dans la salle quelle est la relation entre Malika et Talia qui a une cousine à Dakar, mais qu’elle ne voit jamais. Mais à y voir dans le fond, ce n’est pas une amitié entre les deux. Pour le réalisateur, Malika n’existe pas, c’est juste une projection de l’imagination de Talia qui avait peur d’être acceptée ici, au Sénégal. Elle a aussi une imagination sur ce que peut être une vraie africaine (…). C’est comme un djinn qui plane sur la tête de Talia. C’est un film collectif, indépendant, qui n’a reçu d’aide ni de la Belgique, ni du Sénégal. L’histoire, la trame du film ne sont pas trop complexes. Christophe Rolin avait déjà réalisé un précédent court métrage au Sénégal «Dem Dem», avec Pape Bouname Lopy et Marc Recchia et des étudiants de Ciné-banlieue, école située dans la banlieue de Dakar.
CANABASSE SIGNE SON RETOUR AVEC UN NOUVEL ALBUM
Canabasse dévoile son tout nouveau projet, un album intitulé « Mbeuguel doyoul ». Dans cet opus de 13 titres, l’artiste développe les thèmes qui tournent autour de l’amour.
iGFM – (Dakar) Canabasse dévoile son tout nouveau projet, un album intitulé « Mbeuguel doyoul ». Dans cet opus de 13 titres, l’artiste développe les thèmes qui tournent autour de l’amour. L’album fait un tabac sur les réseaux sociaux, 3 chansons figurent dans les tendances Youtube dont « Ci mane », un featuring avec les artistes Vito et Pispa, qui est actuellement classé à la sixième place.
Comme à l’accoutumée, Canabasse est toujours au cœur des polémiques même loin de la scène. Avec ce nouvel album, il est de nouveau au cœur des conversations sur les réseaux sociaux.
Chacun donnant son avis sur cette sortie musicale qui a été une surprise pour les amoureux du rap sénégalais.
11 FILMS DANS LA COMPETITION OFFICIELLE
La 6e édition du Festival Dakar court se tient du 11 au 16 décembre prochains dans la capitale. Cet évènement qui met en compétition les jeunes réalisateurs dans le genre court métrage, 11 productions dont 5 films d’écoles.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 29/11/2023
La 6e édition du Festival Dakar court se tient du 11 au 16 décembre prochains dans la capitale. Cet évènement qui met en compétition les jeunes réalisateurs dans le genre court métrage, 11 productions dont 5 films d’écoles.
La 6e édition du Festival international du court métrage de Dakar dénommé Festival Dakar court est prévue du 11 au 16 décembre prochains. L’édition de cette année met en lumière les femmes puisque le thème retenu est «La place de la femme». L’initiateur de cette manifestation, en prélude du festival, le réalisateur Moly Kane qui faisait face à la presse à l’Institut français de Dakar a fait savoir que 32 films du Sénégal, du Burkina-Faso, du Cameroun, de l’Algérie, de la France, entre autres pays, seront projetés. Avant de noter que l’un des programmes habituels sous l’appellation de «Talents Dakar court», dédiés à la formation des jeunes dans les métiers du cinéma. Mais également un programme non moyen important intitulé «Talents Dakar court critique» est une initiation à la critique cinématographique est dédiée aux journalistes et autres aspirants critiques, afin de leur donner des outils pour avoir une autre lecture du film. «15 jeunes vont suivre des ateliers de formation sur les archives, des masters class, sur l’impact économique du festival, etc. Dakar court prévoit également d’organiser, non seulement des tables rondes scientifiques et des ateliers, mais aussi de rendre hommage à certaines figures du cinéma sénégalais et français», a-t-il annoncé.
L’édition de cette année enregistrera plusieurs candidatures féminines pour toutes les compétitions. «Les femmes sont majoritairement représentées sur tous les plans, que ce soit au niveau des jurys, dans l’organisation ou pour les candidatures. Nous avons reçu plusieurs candidatures féminines pour cette édition. La réalisatrice et scénariste française d’origine sénégalaise, Ramata Toulaye Sy, sélectionnée en mai dernier au Festival de Cannes avec son film ‘’Banel et Adama’’, va présider le jury ‘’Talents Dakar court métrage’’», souligne le président de l’association «Cinémarekk». Il ajoute que sa compatriote et collègue Alice Diop, récompensée par le Grand prix du jury à la Mostra de Venise en 2022 avec son film «Saint Omer», présidera le jury de la compétition officielle du court métrage et le jury «Dakar talents court critique» sera présidée par la journaliste de France 24 Fatimata Wane. «Cette année, nous avons apporté quelques nouveautés dans le festival. Nous allons mettre en compétition les films d’écoles et le prix francophone, qui primera le film qui s’investira le plus dans l’usage de la langue française (…). Onze films sont retenus pour la compétition officielle, dont cinq films d’écoles», renseigne l’auteur de «Serbi».
PRIX DÉCOUVERTES RFI 2023, DEUX SÉNÉGALAIS PARMI LES FINALISTES
Les chanteurs sénégalais Amadeus de son vrai nom Saliou Samb et sa compatriote Josianne Coly alias ‘’Jozie’’ font partie des 10 sélectionnés pour la finale du Prix découvertes 2023 de Radio France internationale (RFI)
Dakar, 28 nov (APS) – Les chanteurs sénégalais Amadeus de son vrai nom Saliou Samb et sa compatriote Josianne Coly alias ‘’Jozie’’ font partie des 10 sélectionnés pour la finale du Prix découvertes 2023 de Radio France internationale (RFI), a appris l’APS.
Les autres chanteurs sélectionnés sont : Aynah (Madagascar), Espoir la Tigresse (Gabon), Jessy B (République du Congo), Kaya Byinshii (Rwanda), Lil K HPB (Burundi), Niaka Sacko (Mali), Oprah (Côte d’Ivoire) et Queen Rima (Guinée), a annoncé RFI dans un communiqué de presse.
Selon le document, les 10 finalistes ont été choisis par un comité de sélection interne.
Ils seront soumis au vote d’un jury d’experts, présidé par le rappeur français d’origine guinéenne Black M de son vrai nom Alpha Diallo, en présence de Juliette Fievet et Claudy Siar de RFI et France 24 et de Laurence Aloir (RFI).
Le public peut aussi voter pour son artiste préféré jusqu’au 11 décembre prochain, fait savoir la même source.
Il indique que le lauréat du Prix découvertes 2023 RFI sera connu le 13 décembre prochain lors d’une édition spéciale sur la radio mondiale.
Créé depuis 1981, le Prix Découvertes RFI met en avant les nouveaux talents musicaux du continent africain.
Au cours des années, il a été attribué à des artistes tels que Tiken Jah Fakoly (Côte d’Ivoire), Amadou et Mariam (Mali), Rokia Traoré (Mali), Didier Awadi, Naby, Marèma (Sénégal), Soul Bang’s (Guinée), Céline Banza (République Démocratique du Congo) Alesh (RDC), et Black AD (Mali).
LE TRIOMPHE DE FALLY IPUPA, 25 ANS DE RÉUSSITE MUSICALE
Fally Ipupa une figure emblématique de la musique africaine, a célébré ce samedi 25 novembre 2023, 25 ans d’une carrière exceptionnelle avec un record impressionnant.
iGFM - (Dakar) Fally Ipupa une figure emblématique de la musique africaine, a célébré ce samedi 25 novembre 2023, 25 ans d’une carrière exceptionnelle avec un record impressionnant. En effet, l’artiste congolais a conquis toute la France en remplissant la mythique salle de La Défense Arena à Paris. C’était plus de 40 000 fans réunis lors de ce concert exceptionnel qui fait de “L’aigle”, le premier artiste africain a remplir la salle la plus grande d’Europe.
À 45 ans, il se distingue par une trajectoire impressionnante, marquée par l’innovation, la rigueur et la reconnaissance internationale.
Débuts et Ascension Rapide
Né en 1977, Fally Ipupa a débuté sa carrière en 1998. Sa rencontre avec Koffi Olomidé a été déterminante, intégrant le groupe Quartier Latin pour une collaboration fructueuse de sept ans. Durant cette période, il a participé à six albums, jetant les bases de son succès futur.
Une Carrière Solo Florissante
En 2006, Fally Ipupa entame sa carrière solo avec l’album “Droit Chemin”, marquant le début d’une série de sept albums studios. Ces projets reflètent son talent et sa capacité à évoluer, attirant l’attention des majors de l’industrie comme AZ (Capitol/UMG) et Elektra France (Warner Music France).
Avec plus de 18 singles à son actif, Fally Ipupa s’est imposé comme une figure de proue de la musique africaine. Ses collaborations avec des artistes de renom tels que Youssou N’dour, Booba, et Aya Nakamura témoignent de son influence et de son ouverture artistique.
Une Carrière Récompensée
Fally Ipupa a été honoré par plus de 60 trophées internationaux, reconnaissant son impact et son succès. Des récompenses telles que les All Africa Music Awards et les MTV Awards soulignent sa contribution à la musique mondiale.
Sa performance à l’AccorHotels Arena en février 2020 devant 20 000 spectateurs illustre son charisme et son pouvoir de rassemblement. Le nouveau succès devant 40 000 fans confirment sa suprématie et la ferveur qu’il transmet à travers ses chansons douces et mélodieuses. Fally Ipupa a su captiver les stades en Afrique et au-delà, affirmant son statut d’icône.
Renouvellement de la Rumba Congolaise
Fally Ipupa a su intégrer les éléments de la pop mondiale dans la rumba congolaise, créant un style unique et contemporain. Cette innovation lui a valu un disque d’or SNEP en France en 2022 pour son album “TOKOOOS” et deux singles disques d’or.
Fally Ipupa se distingue par une gestion exemplaire de sa carrière, avec des relations publiques et une réputation sans scandale, soulignant sa rigueur et sa discipline.
Le parcours de Fally Ipupa est un cas d’école, reflétant son talent, sa persévérance et son impact sur la musique africaine. Son succès continu en fait une fierté africaine et une source d’inspiration pour les artistes du monde entier.
AMADOU BA, LA FORTUNE QUI INTRIGUE
Alors que certains l'accusent d'être un "milliardaire", le candidat de BBY réfute ces allégations et affirme que sa richesse provient de ses hautes fonctions dans l'administration sénégalaise. Plongée dans les origines présumées de sa richesse
Le Quotidien publie ici la partie du livre que Madiambal Diagne consacre à la fortune réelle ou supposée du Premier ministre et candidat de la Coalition Bby à la prochaine présidentielle. Interrogé sur ce sujet par un journaliste lors de la présentation du livre, l’auteur a botté en touche, préférant laisser à chaque lecteur le loisir de se faire une idée. Mais le chapitre donne suffisamment d’indications factuelles pour les curieux.
Amadou Ba passe pour être riche. On s’étonne qu’un haut fonctionnaire puisse être «milliardaire». Tous ses détracteurs pointent cette image qu’il traîne. De nombreux biens lui seraient attribués à l’étranger.
L’intéressé réfute cela. Parlant d’un appartement au Canada, qu’il acquiert du temps où son fils Abdou s’y inscrit pour des études universitaires, il le revendra en 2021.
Les opposants Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo insistent particulièrement sur ce point de sa supposée richesse…
Il est formel : «Je n’ai pas un compte bancaire à l’étranger dans lequel il y a plus de quinze mille dollars.» Il se trouve aussi que les partenaires étrangers du Sénégal s’intéressent un certain temps à ses avoirs. C’est ainsi qu’en 2016, les services du Trésor américain mènent quelques investigations : «Il paraît qu’il est riche, qu’il a beaucoup d’argent ?»
C’est une rumeur qu’alimentent, pour beaucoup, certains officiels sénégalais. Plus précisément deux membres du gouvernement qui ne veulent pas que du bien à Amadou Ba. Des signalements s’opèrent sur des biens qui lui appartiendraient à l’attention de l’Administration américaine. Rien de probant ne peut être trouvé en fin de compte.
A l’issue de ces investigations, le Département d’État américain, manifestement rassuré, confie à Amadou Ba, ministre des Finances du Sénégal, la vulgarisation, au niveau africain, d’un programme justement lié à la répression des revenus illicites. C’est le programme Star, Stolen Assets Recovery, sur les flux financiers illicites. «Si c’est un voleur, il doit alors être très habile», persifle un diplomate américain. Je sers la même réponse à une journaliste qui m’interpelle récemment. Elle semble m’enjoindre de débusquer des «cafards» dans la gestion de Amadou Ba. Pourquoi ne le ferait-elle pas elle-même, si tant est qu’elle lui connaitrait des travers dans la gestion ?
Elle me répond : «Cela ne doit pas manquer. Il n’est pas un ange.» Justement, personne ne dit qu’il est un ange et sans doute qu’il peut avoir un côté démoniaque, mais il faudrait avoir la preuve de ces allégations pour en parler plutôt que de se limiter à des allusions générales et assez vagues sur sa fortune et la provenance de celle-ci.
El Hadji Dialigué Bâ analyse : «Le parcours retracé de l’homme Amadou Ba montre qu’il a occupé les fonctions les plus importantes, les plus prestigieuses, les mieux rémunérées dans l’Administration de notre pays : directeur des Impôts (trois ans), Directeur général des Impôts et domaines (sept ans), ministre de l’Economie, des finances et du plan (six ans), ministre des Affaires étrangères (deux ans). C’est par la grâce de Dieu qu’il a eu tous les privilèges. Et on ne le lui connait pas de fortune. Cependant, on lui reconnait sa générosité légendaire.»
Mais la réputation a la peau dure ! Des hommes d’affaires, proches du pouvoir de Macky Sall, gênés par des refus de Amadou Ba d’avaliser certaines importations d’huiles, tiennent à le faire tomber. Ils vont chercher à débusquer ses avoirs financiers supposés cachés.
Pape Amadou Sarr, un conseiller proche du ministre de l’Economie et des finances, reçoit des offres alléchantes pour «balancer» son patron. Par loyauté ou par ignorance, il ne leur aura rien révélé. Il faut dire que la réputation sulfureuse de Amadou Ba, quant à sa richesse, pousse Alexia La Tortue, aujourd’hui en bonne position au Département du Trésor américain, à dissuader Pape Amadou Sarr de travailler aux côtés de Amadou Ba, révèle l’ancien responsable de la Der/fj. Mais à l’issue des investigations américaines, Amadou Ba se retrouve dans les bonnes grâces du Département du Trésor américain et des services du Secrétariat d’Etat américain. Pour ne rien arranger, le vendredi 8 avril 2022, le marabout Serigne Abdou Karim Mbacké, importante figure religieuse mouride, est chez Amadou Ba.
En cette période de Ramadan et de ferveur, Baye Karim, comme l’appellent les disciples, lui rend visite parce qu’ils entretiennent des relations chaleureuses depuis de longues années. Serigne Abdou Karim Mbacké se fait accompagner à cette occasion par des disciples dont certains prennent des vidéos et photos. La diffusion des images de cette visite sur les réseaux sociaux suscite beaucoup de questionnements, pour ne pas dire de controverses. Comment un haut fonctionnaire peut-il posséder une villa de ce standing, se demande-t-on dans les médias et autres réseaux sociaux. Serigne Abdou Karim se désole de tout ce charivari.
Des proches de Amadou Ba lui conseillent de faire une sortie pour s’expliquer. Je fais partie de ceux à qui il demande conseil et qui considèrent qu’il n’y a pas intérêt à chercher à expliquer quoi que ce soit, car cela entretiendrait une polémique stérile. «Il faut faire le dos rond comme l’a fait, en 2004, le ministre de l’Economie et des finances, Abdoulaye Diop.»
Sous ma plume, Le Quotidien publie alors une enquête sur certains biens de ce dernier au Canada. Dans la controverse, Ousseynou Guèye, ancien rédacteur en chef du journal Walfadjri, devenu conseiller du ministre Diop, organise une rencontre. Le ministre Abdoulaye Diop m’explique qu’il ne chercherait pas à se justifier, mais me montre, chiffres à l’appui, que ses revenus légaux de Payeur général du Trésor, de Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, et de ministre de l’Economie et des finances lui permettent amplement de posséder le patrimoine que l’on lui prête. Il dira la même chose aux enquêteurs de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) à ses différentes auditions en 2013. Il est lui aussi dans le collimateur de la procédure de la «traque des biens mal acquis», mise en branle par le régime de Macky Sall dès son arrivée au pouvoir. C’est ainsi qu’après l’examen des documents présentés par cet ancien ministre de l’Economie et des finances pour justifier ses revenus, que le Parquet spécial de la Crei abandonne les poursuites à son encontre. Tahibou Ndiaye, emprisonné dans cette même procédure, lui aussi invoque ses revenus tirés des fonds communs et autres gratifications pour tenter de justifier l’origine de sa «maison de milliardaire aux Almadies».
En effet, rien que les chiffres des fonds communs perçus à ce niveau de la haute administration des finances publiques peuvent paraître invraisemblables ! Les fonds communs constituent une cagnotte de gratifications distribuées régulièrement aux agents des régies financières de l’Etat et les montants sont au prorata du niveau de responsabilités des agents publics.
Dans l’Administration fiscale, les agents profitent du système du fonds commun ainsi que de celui des primes reçues. Ils possèdent aussi une mutuelle fort avantageuse pour le personnel. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les chefs de bureaux touchent en moyenne douze millions de francs Cfa de «fonds communs» chaque trimestre, alors qu’un simple directeur est servi à hauteur d’environ trente millions de fonds communs par trimestre ; sans compter les primes perçues avec les contentieux qui sont dans les mêmes proportions. Allez savoir les revenus d’un Directeur général de ces administrations sur plusieurs années !
Un ancien responsable des ressources humaines à la Dgid affirme qu’un Directeur général peut toucher plus de cent millions de francs par «fonds commun». Amadou Ba occupe le poste pendant plus de sept bonnes années ! C’est aussi un secret de polichinelle que les agents de l’administration fiscale sont toujours les premiers et mieux servis sur les lotissements de terrains à travers tout le Sénégal. Il arrive que certains mettent sur le marché leurs affectations foncières et récoltent d’importantes sommes. Le système est connu de tous et tout le monde est servi. Quel agent du fisc oserait lever le petit doigt pour dire n’avoir jamais été servi, et plusieurs fois, dans les affectations de terrain ?
Mohamed Diaïté, inspecteur des Impôts et domaines, actuel Directeur général de la Société nationale La Poste, précise : «Le passage de Amadou Ba comme Directeur général des Impôts et domaines nous a tous enrichis. Il a très largement réussi à augmenter les recettes fiscales à des proportions jamais égalées et cela nous a profité, à nous tous, divers membres du personnel, en termes de primes et de fonds communs.» C’est peut-être tout cela qui fait que les fonctionnaires des Impôts et des Finances en général soient si riches qu’il ne leur resterait plus qu’à embrasser la carrière politique pour les honneurs ou pour gouverner les moins riches qu’eux. Ils ont pour noms : Amadou Ba, Mame Boye Diao, Abdoulaye Daouda Diallo, Mamadou Mamour Diallo, Cheikh Amadou Tidiane Bâ, Mamadou Guèye, Birima Mangara, Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, Mohamed Diaïté, Habib Niang, Birame Soulèye Diop, et on en oublie ! De toute façon, on peut soutenir, sans aucun risque de se tromper, que les candidats déclarés à l’élection présidentielle sont bien loin d’être des crève-la-faim.
Certaines fortunes sont traçables et d’autres le sont bien moins, comme celle de quelques anciens collaborateurs du Président Sall qui mettent des gants blancs et jouent aux «Messieurs propres» ou «aux indigents». Un proche de Amadou Ba enrage : «Tant que certains restent à parler par parabole ou des devinettes, ça passe. Amadou Ba ne se mettra pas à faire dans le déballage ou à dire ce qu’il sait de nombre d’entre eux, mais nous qui avons été là pendant que d’autres se substituaient au ministre des Finances (Amadou Ba) pour signer des contrats ou payer des factures qu’il avait refusé d’endosser, nous n’hésiterons pas à parler. Nous évoquerons avec force précisions, comment les autorités polonaises ont pris en grippe un ancien ministre ; ou comment certains montages ont pu être faits avec des entreprises turques ou dans le secteur de l’énergie ; ou encore comment le Président Macky Sall a tancé un de ses collaborateurs qui avait fait une offre pour acheter à 650 millions de francs Cfa un appartement de l’immeuble Eden Rock saisi sur Bibo Bourgi ; ou encore les raisons du limogeage de certains d’entre eux du gouvernement pour de sordides histoires d’argent ! Quel est cet ancien Premier ministre qui avait bénéficié d’un cadeau, une villa au Maroc offerte par une société immobilière en activité au Sénégal ? Ou encore avec la réfection du Building administratif ; ou encore… ! Dire que ces gens veulent jouer aux pauvres en trompant leur monde pour demander à leurs soutiens de se cotiser pour financer leur campagne ! Villa de milliardaire on dit ? Il y en a qui ont acquis des villas plus somptueuses que celle de Amadou Ba après leur entrée au gouvernement alors qu’ils n’avaient pas le moindre titre de propriété avant l’accession de Macky Sall au pouvoir.» Un défi ou une menace ?
Les joutes promettent d’être animées à la prochaine campagne électorale. «Déballez, déballez, le Sénégal ne s’en portera que mieux !», disions-nous dans une chronique parue dans le journal Le Quotidien. Ça va barder ou saigner ! Le système des régies financières de l’Etat reste cependant à questionner. Il est bâti sur le même modèle largement décrié dans les milieux capitalistes où les patrons des grandes entreprises perçoivent régulièrement des gratifications et autres motivations qui peuvent scandaliser le commun des employés. Ce système existe dans la plupart des administrations publiques du monde, mais il se trouve que la richesse, parfois ostentatoire, de certains serviteurs de l’Etat ne peut pas manquer d’accréditer l’idée d’une supposée corruption.
En tout état de cause, le Président Macky Sall cherche à réguler le système, en généralisant l’augmentation sensible des salaires des fonctionnaires, mais surtout en envisageant des réformes qui n’aboutissent toujours pas. Abou Abel Thiam, ancien porte-parole du Président Macky Sall et actuellement président du Conseil de régulation de l’Agence pour la régulation des télécommunications et des postes (Artp), s’insurge dans les colonnes du journal Le Quotidien du 13 septembre 2023 : «Une des priorités de Amadou Ba, s’il est élu président de la République, sera de faire la réforme des régies financières, en premier lieu les Impôts et domaines. On ne peut pas continuer avec un système où une frange de fonctionnaires se constitue en une fabrique de profiteurs. Il faut aussi de ce côté-là, une réforme hardie.»
Les réticences et résistances des fonctionnaires des régies financières ne semblent pas permettre de telles réformes. Il reste que même parmi les opposants les plus farouches au pouvoir, aucun militant ou responsable, faisant partie des fonctionnaires des régies financières, n’élève une seule fois la voix pour remettre en cause ce système des fonds communs et gratifications qui leur profite allégrement. On remarquera aussi les disparités entre les niveaux des fonds communs perçus par les fonctionnaires, qu’ils soient de tel ou tel autre secteur spécifique des services du ministère des Finances.
Le système reste si avantageux que des fonctionnaires de ces services, affectés dans d’autres ministères, tiennent à garder leur statut de «fonctionnaires des Finances» et continuent ainsi, le plus normalement du monde, de percevoir des «fonds communs» dont ils ne participent pourtant pas à la production ! La préconisation d’une meilleure justice sociale se trouverait-elle dans la réforme recommandée par Amadou Ba, alors ministre de l’Economie et des finances, qui consisterait par exemple, à fondre les différents corps des régies financières pour constituer, comme en France, un Corps des inspecteurs des Finances ? Dans ce pays dont le système administratif inspire largement ceux de ses anciennes colonies, pour attirer les meilleurs diplômés de l’Ecole nationale d’administration (Ena) vers le Trésor et les autres administrations du ministère des Finances, il y existe un système de primes assez motivant ; même si, du reste, le système hérité de l’ancien régime, qui consiste à laisser une partie des recettes perçues aux agents publics recouvreurs, est supprimé. Au demeurant, Amadou Ba peut se révéler très riche par ses revenus légaux, et pour autant devrait-il en avoir honte ? Est-il richissime ?
La fortune qu’on lui prête peut s’avérer exagérée. Au demeurant, bénéficie-t-il, largement du reste, d’un système dont il n’est pas à l’origine, qu’il trouve déjà en place quand il entre dans la Fonction publique. Force est de dire que par rapport à quelqu’un de son niveau, au regard de ses anciennes fonctions, ce n’est pas étonnant qu’il passe pour riche. Lui-même assume que durant toute sa carrière, s’il perçoit le plus de gratifications que tous ses collègues, c’est en raison de ses performances exceptionnelles. Makhtar Diagne le confirme : «Quand il était à la brigade des vérifications, il faisait partie des inspecteurs les plus performants. Il était bon. Il réalisait de belles performances. On faisait essentiellement du contrôle, il était bon, il avait un bon flair ; il a fait de gros redressements, notamment sur la prestation de sociétés étrangères. Il y a eu de bons résultats à la perception. A la brigade, pareil et effectivement cela lui valait de belles primes et gratifications.» En France, par exemple, Les trésoriers payeurs généraux sont les fonctionnaires les mieux payés, alors que des dirigeants d’entreprises publiques en France touchent plus de six cent mille euros de rémunération annuelle. Au Sénégal, pendant longtemps, le greffier en chef du Tribunal de Dakar passe pour être le fonctionnaire le plus riche de la République parce qu’alors l’intégralité des émoluments du greffe va directement et exclusivement dans les poches du greffier en chef !
La question pose un débat philosophique sur le rapport de nos sociétés avec la richesse et les personnes riches. Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre français de l’Economie et ancien Directeur général du Fmi, traîne longtemps cette réputation comme infâmante d’être riche, une fortune renforcée sans doute par son union avec une riche héritière, Mme Anne Sinclair. Agacé, il finit par protester : «Dois-je m’excuser d’être riche ?» Seulement, l’histoire de cette «maison de milliardaire» mérite un peu d’être racontée. Amadou Ba est alors attributaire d’un terrain dans un lotissement des Almadies. Sa parcelle est contiguë à celle du directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, qui commence à construire sa villa tandis que Amadou Ba traine encore les pieds. Tahibou Ndiaye, qui pense à élargir sa propriété pour y ériger une mosquée et un logement réservé à ses réguliers hôtes marocains de la famille de Cheikh Ahmed Tidjan Chérif, le fondateur de la Tidjanniyah, lui propose de reprendre le site et de lui trouver un autre terrain. Amadou Ba ne fait pas d’objection et consent à laisser son terrain à Tahibou Ndiaye.
Madame Ba, vexée, ne l’entend pas de cette oreille et proteste vivement : «Je veux moi aussi vivre dans les beaux quartiers comme les autres !» La promiscuité de son logement indispose Madame Ba, surtout avec les enfants qui bougent dans tous les sens en présence des visiteurs. Un de ses amis assiste à la scène et conseille à Amadou Ba de se trouver un meilleur logement. C’est ainsi qu’il le met en relation avec une personne qui cherche à vendre un terrain aux Almadies, sur lequel il a un projet immobilier qui ne peut plus se réaliser du fait de désaccords avec son partenaire en affaires. Amadou Ba est alors directeur des Grandes Entreprises. La vente est conclue à cent dix mille francs le mètre carré devant le notaire Me Serigne Mbaye Badiane, et le paiement s’effectue par tranche entre 2002 et 2005. Amadou Ba commence alors, sur insistance de son épouse, à construire. C’est après le démarrage de ce chantier qui avance bien que le partenaire du premier vendeur se décide, lui aussi, en 2009, à vendre sa part de parcelle et la propose à Amadou Ba qui l’achète pour agrandir sa maison. Cette deuxième transaction se fait devant le notaire Me Moustapha Ndiaye. La maison fait l’objet de deux titres de propriété distincts.
D’ailleurs, cet accolement des deux terrains est assez visible dans le salon principal de la «maison de milliardaire». La construction se termine en 2011 et les premiers meubles y prennent leurs quartiers en décembre de la même année. Mais Amadou Ba continue de traîiner les pieds pour s’y installer. Il ne continue pas moins d’habiter dans un autre appartement quand même plus spacieux, dans un immeuble moderne en face de la piscine de l’hôtel Pullman au centreville de Dakar. Il prétexte avoir besoin d’être proche du Plateau pour être accessible et disponible pour les nécessités de ses fonctions de Directeur général des Impôts et domaines, puis de ministre de l’Economie, des finances et du plan. Bily Ba ne cesse de s’irriter et reproche à son époux de ne pas vouloir déménager. J’appuie son épouse dans cette revendication : «Elle a bien raison, tu dois être mieux logé que tu ne l’es», lui fais-je remarquer. J’insiste auprès de Bily : «Fais terminer les équipements et il sera bien obligé de déménager de gré ou de force.» Amadou Ba finit par déménager, quelques mois avant l’élection présidentielle de février 2019. Il est même pressé de s’installer ailleurs que dans un immeuble dont les ascenseurs sont très exposés en cette période de pandémie. Il pense surtout mettre à l’abri son épouse qui présente quelques comorbidités. Après la réélection de Macky Sall, il est nommé au ministère des Affaires étrangères, en avril 2019. En octobre 2020, c’est pendant que le Sénégal commence à sortir de la pandémie mondiale du Covid-19 que Bily Ba chope le dangereux virus. Elle manque de peu d’y laisser la vie, son pronostic vital étant engagé.
Le Général Mame Thierno Dieng, directeur de l’hôpital Principal de Dakar, prend des dispositions pour un traitement efficace du cas de l’épouse du ministre des Affaires étrangères. Il fait rouvrir le Centre de traitement des malades du Covid-19 qui est déjà fermé. Madame Ba s’en sort miraculeusement et, à peine arrive-telle le 1er novembre 2020 à son domicile, que la nouvelle du limogeage de Amadou Ba est connue, avec le remaniement gouvernemental. Amadou Ba sort du gouvernement soulagé ce jour de voir sa femme revenir à la maison sur ses deux pieds. Un superstitieux renierait peut-être ce petit château !
«LA REVOLUTION POUR LUI C’ETAIT A LA MAISON, AVANT DE SORTIR DANS LA RUE»
Célébré certes, mais plus prophète ailleurs que chez lui, selon ce qu’en ressent son fils, Moussa. Sembène, le père, a pour sa part posé des jalons et est parti. Parti pour rester
Il a fait du cinéma sa vie, et les salles le lui rendent. Ousmane Sembène, dans le cadre de son centenaire, est ainsi célébré. Célébré certes, mais plus prophète ailleurs que chez lui, selon ce qu’en ressent son fils, Moussa. Sembène, le père, a pour sa part posé des jalons et est parti. Parti pour rester
Un homme avance, qui boite ! Un chien aboie, qui se fait entendre dans la nuit. La nuit a mangé l’espace et l’homme boite, guidé de petites lueurs. Aloyse pénètre dans une pièce, allume une lampe. La nuit s’estompe, une image du Christ apparaît, illuminée par Aloyse et sa lampe. Aloyse qui ne vient pourtant pas pour apporter une nouvelle de lumière. «Papa est mort.» Ousmane Sembène, le maître a bien formulé l’ouverture de Guelwaar. La lumière de l’écran du Seanema se projette sur des têtes à la chevelure grisée par l’âge. D’autres, moins âgés, sont dans la salle noire. Sept à soixante-dix-sept ans, disons, et qui viennent revoir un des monuments de celui qui, s’il vivait encore, aurait eu cent ans. Cent ans, Sembène Ousmane, et tous les âges revivifient l’esprit d’un mort vivant au-delà de sa mort. Et parce que son art est éternel…
Une hémorragie a emporté un homme. Une autre saigne l’administration qui dénigre Barthélemy, fils du mort. Le ciel, lui, retient son hémorragie, ne se fend pas et Thiès, privée d’eau, meurt de sa petite sécheresse. La terre, en hémorragie, se fend et reflète l’absence d’hémorragie céleste. Le parti politique (composé de «perroquets»), malade jusqu’à l’hémorragie, affame le Peuple (lâche, lui, jusqu’à se taire lorsque son Guelwaar est assassiné pour avoir parlé en leur nom) en détournant l’aide à lui destinée. Le cadavre du mort d’hémorragie ? Disparu ! Le corps social fera bientôt son hémorragie : chrétiens contre musulmans, le mort adepte du Christ étant enterré dans le cimetière des musulmans ! Guelwaar, le révolutionnaire, éventrera les sacs de riz venus sous forme d’aide : cette aide qui cause une hémorragie dans l’âme de l’honneur de ceux qui la reçoivent… Il aura éventré ses sacs en esprit, puisque ce fut à des enfants que cette tâche symbolique sera dévolue. Sans doute, l’impact du fameux discours de Pierre dans l’esprit des mômes.
Guelwaar de Sembène, un révolutionnaire au «caractère de cochon» (dans les soustitres), un homme au lourd héritage, un Guelwaar avec aussi ses tares ! C’est le père d’un Barthélemy ni blanc parce qu’évidemment noir et ni noir parce qu’intérieurement blanc ! Guelwaar, père d’une fille qui se vend à Dakar pour tenir la maison au village ! Guelwaar, père d’un Aloyse handicapé par un accident ! Guelwaar, père de sept enfants dont quatre morts et trois décrits plus hauts : sa femme, Nogoy Marie, l’a presque maudit dans une scène à l’éclairage aussi obscur que le monologue qu’elle montre. Guelwaar ou Ousmane Sembène qui dit ces choses-là et bien d’autres. Ces choses du pays. «Au Sénégal, notre pays… Au Sénégal» (parole de l’Abbé). Guelwaar, «l’index», Guelwaar, les cinq doigts, la main tendue ! Guelwaar, le discours d’hier pour une vérité d’aujourd’hui. Discours accompagné d’un Baba Maal à piquer la sensibilité de quiconque. Guelwaar est un problème à «régler en douce», selon le Préfet. «Ce fou de PierreHenri», comme dit le députémaire qui pèse récupération de mérite, élection à venir et distribution de vivres. Et Guelwaar, car «il ne peut pas y avoir de la vertu dans la misère et la pauvreté». Comme dit un autre personnage du film de 1992. 1992 ? «Tu prends un film comme Le Mandat, jusqu’à maintenant, c’est la même chose. C’est un sujet d’actualité» ! 1992-2023, Guelwaar demeure un sujet d’actualité, dit la famille Sembène…
Sentir le pouls du Peuple, retranscrire la réalité en fiction
«C’est vraiment le miroir du Sénégal !» C’est le fils de Ousmane, Moussa, qui parle ainsi du film de son père inspiré d’un fait divers authentique. Il considère que ce n’est pas seulement à limiter à la politique. Une fresque sociale, alors. Le fils Sembène donne aussi des détails de qui était le père. Il lui revient à l’esprit l’image d’un père que le jeune qu’il a été trouvait dur. Aujourd’hui, avec l’âge, c’est un «qui aime bien châtie bien» qu’il lâche. Ses souvenirs pourraient en outre aider à faire le lien avec le tempérament du cinéaste et le personnage Pierre-Henri Thioune. «La révolution pour lui, c’était à la maison, avant de sortir dans la rue.» Que de sacrifices consentis, Ousmane. Que d’investissements faits, Sembène. Mais, dit le fils, «il fallait que quelqu’un le fasse. Il l’a fait. Tout l’argent qu’il avait, il l’a mis dans son boulot. Il ne l’a pas fait juste pour le Sénégal, c’était pour l’Afrique».
Et Ousmane Sembène, ne serait-il pas Pierre Henri, jusque dans la destinée réservée aux deux par celles et ceux pour qui ils parlaient, dénonçaient, montraient ? Dans tous les cas, le fils sent que le père est plus prophète ailleurs que chez lui. «Moi, dit Moussa, je me sens mieux au Burkina qu’ici. Je sens plus la présence de mon père» au pays des hommes intègres. Monument, avenue… Et comme son père et le personnage central du film de son père, Moussa souligne que «ñaanu ñu quoi». Il souligne que personne n’est supplié d’honorer Sembène de l’honneur qui lui sied ! A-t-il d’ailleurs demandé une once de reconnaissance ! Pour être connu et vivre dans l’opulence ? Ousmane Sembène n’a pas fait du cinéma pour être connu et vivre dans l’opulence. «C’était un homme du Peuple, il s’identifiait au Peuple. C’est juste que lui, il sent le pouls de la société» et «il essayait de s’exprimer. Si on le comprend, on le comprend. Si on ne le comprend pas, on ne le comprend pas». L’essentiel étant que lui, «il a essayé. Maintenant, le reste, c’est à nous de le faire». Peut-être comme Sembène l’a fait faire à ces personnages qui, malgré tout, ont trouvé une solution au problème du cadavre qui n’était pas à sa place.
MADIAMBAL DIAGNE DÉVOILE AMADOU BA
Portrait d'un homme politique méconnu : Madiambal Diagne livre un livre-enquête sur le parcours atypique d'Amadou Ba, révélant les zones d'ombre sur sa fortune mais aussi ses ambitions pour le Sénégal s'il était élu président
Qui est Amadou Ba ? D’où tire-t-il sa fortune ? Ce sont, entre autres, les questions que le journaliste Madiambal Diagne s’est posées. Les réponses sont consignées dans un livre. «Amadou Ba, la dernière marche» est un ouvrage autobiographique qui retrace le parcours du candidat de Benno bokk yaakaar. L’objectif est de fournir au lecteur les éléments nécessaires pour se faire sa propre opinion de l’homme choisi par le Président Macky Sall pour sa coalition.
Fournir aux électeurs les éléments pour se faire leur propre opinion sur le candidat Amadou Ba ! C’est ce qui a motivé Madiambal Diagne. Le journaliste vient de signer son 3ème livre, en moins de 4 mois. Cette fois, il s’intéresse au candidat de Benno bokk yaakaar. Qui est vraiment Amadou Ba ? C’est la question à laquelle il a essayé de répondre. «Amadou Ba, la dernière marche», édité par Les Editions du Quotidien, «est un ouvrage d’utilité publique», selon Ibou Fall. Le journaliste a expliqué, lors de la cérémonie de présentation hier, que le livre va permettre à ceux qui s’intéressent à Amadou Ba de se faire une religion sur ce dernier. Car, de sa naissance dans le quartier populaire de Grand-Dakar jusqu’à l’exercice de la fonction de Premier ministre du Sénégal, Madiambal Diagne a mis de côté sa proximité avec Amadou Ba pour porter sa tenue de journaliste d’investigation, afin d’éplucher toutes les facettes de sa vie, aussi bien sociale que professionnelle. «J’ai choisi de faire un livre sur Amadou Ba, car j’ai voulu présenter tous les éléments nécessaires pour cerner la personnalité de ce candidat à la Présidentielle», a affirmé Madiambal Diagne.
Pour autant, ce livre ne caresse pas le candidat dans le sens du poil. «Nous avons fait un travail de journaliste et laissé au lecteur sa liberté de juger. C’est pourquoi, dans certains passages, il ne serait pas à l’aise. Comment il a acquis sa fortune ? La situation d’endettement ? Je laisse le soin au lecteur de se faire son opinion. Quelle ambition a-t-il pour le Sénégal ? Quelles réformes s’il est élu ? J’ai échangé avec lui sur ses projets majeurs. Nous avons fait un travail d’investigation, factuel, documenté», a dit Madiambal Diagne
Des propos confirmés par Ibou Fall, qui a déclaré : «Il ne faut pas s’y tromper. C’est un travail journalistique. Le moment est opportun, car Amadou Ba a la meilleure posture, car il est Premier ministre du Sénégal et candidat de la majorité présidentielle. Le livre s’est gardé de dire le vrai talent politique de Amadou Ba. Seul l’homme politique peut le dire.» Par ailleurs, le journaliste Issa Sall, ami de Amadou Ba depuis plus de 30 ans, qui a signé la postface, s’est dit surpris de découvrir certains aspects de Amadou Ba. «J’ai noté dans le livre que Amadou Ba n’est pas un inconnu en politique. Ce n’est pas un néophyte, car il a été au Ps. Il a un parcours. C’est ce que Madiambal fait découvrir. Amadou Ba ne se cache pas. Mais il a une certaine timidité.Il aurait pu réclamer beaucoup de choses, car il n’a jamais posé d’acte égoïste. Il ne s’impose pas. Il ne cherche pas à être apprécié. Il ne dit jamais du mal à personne», a souligné Issa Sall.
FATICK HÔTE DU 12E FESNAC
La douzième édition du Festival national des arts et de la culture (FESNAC) prévue dans la région de Fatick (centre) se tiendra du 9 au 12 janvier prochain.
Dakar, 26 nov (APS) – La douzième édition du Festival national des arts et de la culture (FESNAC) prévue dans la région de Fatick (centre) se tiendra du 9 au 12 janvier prochain, a annoncé, dimanche, le ministère de la Culture et du Patrimoine Historique.
Selon le département de la Culture, elle sera placée sous la présidence effective du président de la République Macky Sall, natif de Fatick avec comme thème : « Macky, les arts et le patrimoine’’, ‘’une manière de célébrer le président de la République et de rendre visible ses réalisations dans le secteur de la culture’’, a dit le ministre Aliou Sow dans des propos rapportés dans une note d’information.
« Les acteurs et professionnels de la culture et du patrimoine historique souhaitent rendre hommage au président Macky Sall à travers cette douzième édition’’, lit-on dans le document de reçu à l’APS.
Le ministère de la Culture fait savoir que le Royaume du Maroc a été choisi comme pays invité d’honneur de même que la communauté Léboue désignée invitée d’honneur.
Le texte note que plusieurs localités de la région de Fatick accueilleront des événements qui seront riches et variés.
Ce sera à l’image de la région de Kaffrine qui a abrité la onzième édition et où tous les département Malem Odar, Birkilane, Kaffrine et Gniby ont présenté leurs richesses culturelles.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow avait annoncé, jeudi, aux députés lors du vote du budget de son ministère, que le Fesnac à Fatick sera couplé au Salon national du livre.
Kaffrine a accueilli la onzième édition du Fesnac du 21 au 28 janvier 2023
Le Fesnac mis en place depuis 1996 a été une recommandation forte du colloque sur les convergences culturelles au sein de la nation sénégalaise tenue en 1994 à Kaolack à l’initiative du président de la République Abdou Diouf (1981-2000).
Le premier festival national des arts et de la culture a été organisé pour la première fois à Thiès en 1997. Il s’en suivra les régions de Dakar (1999), Ziguinchor (2001 et 2003), Tambacounda (2005), Saint-Louis (2007 et 2012), Louga (2017) et Kolda (2018). Le FESNAC met en exergue les cultures locales, les vécus ethnoculturels des différentes parties de la nation sénégalaise