SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 novembre 2024
Culture
SAFI FAYE, GÉNÉRIQUE DE FIN POUR UNE PIONNIÈRE
La fille de Fadial, s’en est allée dans la nuit du mercredi 22 février. Première femme à passer derrière les cameras au Sénégal et en Afrique noire, Safi Faye laisse à la postérité, une œuvre puissante et engagée
Une géante du cinéma sénégalais vient de partir. Safi Faye, la fille de Fadial, s’en est allée dans la nuit du mercredi 22 février. Première femme à passer derrière les cameras au Sénégal et en Afrique noire, Safi Faye laisse à la postérité, une œuvre puissante et engagée. De «Lettre paysanne», film censuré par Senghor, à «Mossane», pour lequel elle s’est battue pour arracher à des «producteurs voleurs», Safi Faye a pleinement vécu sa vie de cinéaste. En 2017, invitée d’honneur du Festival du film-documentaire de Saint-Louis, elle avait accordé une interview au Quotidien. Quelques temps forts de cet entretien.
Longue pause cinéma
«Mossane a été un film écrit et fini 15 ans après. J’ai mis 15 ans pour l’écrire. J’ai dû le réécrire 7 ou 8 fois, parfaire tout le temps et ensuite chercher tous les financements. Je les ai trouvés. Ensuite, tout le monde dit que c’est une légende, alors que c’est moi qui ai tout inventé. Pour arriver à ce stade d’invention de nouvelles images poétiques, j’ai épuisé tout ce que j’avais comme créativité. Et je ne suis pas quelqu’un qui puisse faire des films d’adaptation d’un livre ou d’une œuvre de quelqu’un d’autre. Et c’était tellement long, dur et dépressif. Je n’ai plus envie de souffrir, parce que Mossane a été bloqué pendant sept ans en Justice. Des producteurs français avaient volé les droits. Cette douleur m’a fait prendre conscience que je n’ai plus de plaisir. Jusqu’à Mossane, tout ce que je faisais, c’était avec plaisir. Et pour moi, le plaisir va avec la création. Et dès l’instant que j’ai souffert, que j’ai été malade, que ma santé a été remise en question, j’ai peur de me lancer encore dans de grandes œuvres. Et j’estime aussi que vu toutes les critiques positives sur Mossane comme œuvre, ce serait aléatoire pour moi de réussir une œuvre comme celle-là. Mais je n’ai pas arrêté de faire des films, parce que je suis en train d’ordonner et de mettre à jour toutes mes archives personnelles. Le fait d’avoir été institutrice m’a donné l’opportunité de ne jamais jeter un bout de papier. Depuis que je me connais, les photos pendant que j’allais à l’école, au lycée ou que j’enseignais à l’Ecole normale, j’ai tout archivé. Et pendant le Festival mondial des arts nègres, j’ai été détachée de l’enseignement pour recevoir tous les intellectuels africanistes que Senghor avait invités pour ce festival. Donc, j’ai des tonnes de documents que je suis en train d’ordonner. C’est un travail très difficile, mais j’aime la recherche.»
Projet de film
«Je prépare un film de 45 minutes sur moi, parce que je n’aimerais pas qu’on fasse un film sur moi après ma mort. Je laisserai ce dernier document avant de mourir. Je ne filme pas, mais dans ma tête, un film est en train de mûrir. Je le ferai à mon rythme, qui est un peu plus lent qu’à mes débuts. Je n’ai pas de contraintes, mais c’est beaucoup de travail. Les Américains qui ont des fondations de conservation savent que j’ai une collection de documents, d’archives personnelles qu’aucun autre n’a. Et donc là, ils viennent de travailler sur les archives de Ousmane Sembène. Ils sont allés partout dans le monde pour y accéder. Or moi, j’ai tout.»
Bataille judiciaire autour de Mossane
«Le cameraman, c’était celui qui avait gagné la Caméra d’or avec Fassbender. Il a tourné les films des grands cinéastes et il a aimé mon écriture. Il a dit : «Safi, tu ne peux pas me payer, mais je ferai ton film.» Ce sont vraiment des choses inimaginables qui me sont arrivées. On a fait le film avec ferveur et amour. Et les Français ont accaparé mes droits comme s’il s’agissait d’un film de commande. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que moi, dès que j’écris un film, je vais l’inscrire à la Société des auteurs. Et cette dernière ne pardonne pas comme ça, qu’on essaie de voler des droits d’auteur. C’est respecté comme le droit des livres. Mais j’avais derrière moi tous les coproducteurs. On est allé en Justice. Et ce qu’il y a, c’est que quand ça va en Justice, ça prend 7 ans. Il y a des délais, des convocations, chacun prend un avocat. Cela a été une bataille juridique pour qu’on me rende mon film. Et quand on me l’a rendu, je l’avais juste tourné, il fallait le monter. Comme par hasard, je l’avais tourné en 90 et on me l’a rendu juridiquement par le Centre national du cinéma (Cnc) en 96. J’avais tout le monde de mon côté, mais les Français, c’étaient des voleurs.»
Le Festival de Cannes
«Cannes ne prend que le film de l’année, fait dans l’année. Et pour une fois, Cannes a dit : «on n’a jamais vu un chef-d’œuvre comme ça», et ils l’ont sélectionné. Personne n’en revenait. Et le Sénégal était fier. Cannes, ce n’est pas seulement le plus grand festival du monde. Et on a vu le drapeau du Sénégal flotter parmi tous les drapeaux du monde. C’était une fierté pour Abdou Diouf. Il a convoyé tout le monde à Cannes. J’ai oublié ma douleur et ma peine. Parce que j’étais malade, maigre et tout. Et le succès est arrivé. Mais le succès n’est pas arrivé là. Il est arrivé depuis que j’ai commencé à filmer. Djibril Diop Mambety, je me rappelle, quand je montais les marches, il a enlevé son écharpe et il a couvert le tapis rouge de son écharpe de bas en haut. C’est pour cela que j’étais très affectée après le film. Je n’ai pas dormi de la nuit. Je suis quelqu’un qui aime travailler en écriture et en imagination. J’ai fait la plus grande école de cinéma. A Louis Lumière, on t’apprend tout. Moi, j’ai fait cinéma et photographie. Pratiquement, toutes les photos du film, c’est moi qui les ai faites pendant la répétition. Pratiquement, tous mes autres films sont allés à Cannes. Fadial est le premier film africain sélectionné à Cannes. Lettre paysanne est allé à Cannes, mais pas à Cannes officiel. Au moment de Lettre paysanne, je l’ai soumis à la quinzaine des réalisateurs, ils ne l’ont pas pris. Mais à ce moment-là, les parties politiques, les communistes, les socialistes, parallèlement, faisaient aussi leur festival de Cannes et donc moi je suis allée dans la section communiste, donc du journal L’Humanité.»
Attachement au pays sérère
«Quand je suis venue en France d’abord, mes parents sont venus voir si mes conditions de vie étaient positives. Sinon, mon père m’aurait ramenée. Après la Mecque, ils passaient à Paris pour voir. Parce que c’étaient des parents aimants, possessifs, mais qui avaient confiance en moi, et ils se disaient, moi vivant à l’étranger, tous leurs enfants s’en sortiraient. Donc, j’avais déjà la mission de conseiller mes sœurs : «Ayez le Bac avec mention ! Si vous avez le Bac avec mention, vous aurez une bourse.» Le cinéma, à cette période-là, il fallait vivre en Europe pour pouvoir en faire. Il n’y avait rien, à la télévision, c’étaient des images de la France qu’on nous montrait. Mais chaque année, je suis ici au Sénégal.»
«Lettre paysanne»
«J’étais la première à oser aborder ces questions. Parce que tous sont devenus des citadins. Et tous tournent leurs films, pas dans leur village, mais pratiquement à Dakar. Moi j’ai mon village, j’ai tout ancré sur mon village. Et je sais que quand je tourne, Sembène vient, tout le monde vient voir dans mon village. On est tous nés de la terre, on est tous des paysans. Je suis la première à avoir donné la parole aux paysans. Parlez, videz votre sac ! Parce que j’ai trouvé l’agronome, l’économiste, je l’ai trouvé, n’étant pas allés à l’école, mais ils analysaient la situation économique aussi bien que René Dumont, qui était le plus grand agronome d’Europe. Il fallait que je le montre. C’est leur parole.
Message aux jeunes cinéastes
Je suis contente de vivre leur siècle. Parce que c’est celui de l’informatique. Nous, notre siècle, on touchait la pellicule. Tout était manuel, c’étaient de gros matériels. Ils ont la chance d’être dans le numérique. Tout ce que j’ai à leur dire, c’est qu’ils ne seront jamais riches avec leurs films. Parce que tout ce qui restera à l’auteur d’un film, ce sont les droits d’auteur si le film est inscrit dans les sociétés de droits d’auteur. Quand Youssou Ndour chante, il reçoit des droits d’auteur, partout dans le monde, même si ses chansons passent au Japon. C’est comme cela que ça doit être pour le cinéma. Ensuite, il faut essayer de ne pas faire n’importe quoi, mais de faire ce qu’ils ont envie de faire : une histoire avec un début et une fin. C’est leur imagination qui doit les guider. C’est pour cela que je ne fais pas de films d’adaptation. Et ne jamais se décourager parce qu’un échec, c’est provisoire. Si on persévère, on arrive à son but. Le succès arrive, mais avant, il y a plein d’échecs. Il faut avoir le courage de les assumer et de faire son autocritique et essayer d’inventer de nouvelles images. Ma mère me disait, comment tu peux souffrir comme ça et continuer. Mais c’est tellement obsédant un film que dès qu’on l’a fini et donné au public, on pense à un autre. Moi, ça a toujours été comme ça. Je n’ai pas fini. Je travaille sur un autre film qui sera encore plus difficile.
EN ÉGYPTE, UN SPECTACLE DE KEVIN HART ANNULÉ SUR FOND DE CONTROVERSE
L’humoriste américain devait se produire pour la première fois au Caire, le 21 février. Mais son spectacle a été annulé la veille au soir. Plusieurs appels au boycott avaient circulé sur les réseaux sociaux égyptiens, accusant Kevin Hart d’“afrocentrisme”
Le célèbre comédien américain Kevin Hart a annulé son spectacle au Caire, prévu mardi 21 février. Les organisateurs invoquent des raisons logistiques. Mais cette décision survient “à la suite d’un tollé au sein du pays, une colère liée à des propos antérieurs de l’humoriste en faveur de l’afrocentrisme”, un courant de pensée qui place les populations noires et l’Afrique au centre de l’histoire mondiale, rapporte Middle East Eye.
La presse arabe revient sur cette polémique. Après l’annonce d’un spectacle de Kevin Hart, plusieurs médias de la région avaient rapporté des propos qu’aurait tenus l’humoriste concernant l’éducation des personnes noires aux États-Unis. Selon le site d’informations panarabe, qui relaie à son tour les propos incriminés sans les sourcer, il aurait déclaré : “Nous devons enseigner à nos enfants la véritable histoire des Africains noirs, l’époque où nous étions rois d’Égypte et pas seulement l’époque esclavagiste qui domine les cours aux États-Unis. Vous souvenez-vous du temps où nous étions rois ?”
Mais “les détracteurs de Hart l’accusent de déformer l’histoire et de s’approprier aux dépens des Arabes le passé antique égyptien, en affirmant que des Africains noirs étaient jadis rois d’Égypte”, explique Middle East Eye.
Jusqu’en 1970, les populations du «MofEwi» vivaient sous le regard bienveillant du souverain Affilédio Manga qui s’est éteint la même année. 42 ans après cette disparition, tout le village attend l’arrivée au trône d’un successeur
Jonas Souloubany Bassene et Gaustin Diatta |
Publication 24/02/2023
En Basse-Casamance, la royauté y existe depuis plusieurs siècles. Jusqu’en 1970, les populations du «MofEwi» (la terre du roi, ancien royaume du Bandial) vivaient sous le regard bienveillant du souverain Affilédio Manga qui s’est éteint la même année, soit deux ans avant le « Bukut » (rites initiatiques) de 1972. Quarante-quatre ans après cette disparition, tout le village attend l’arrivée au trône d’un successeur. Voyage dans l’antre du « roi de la pluie », défunt-gérant du « Funir », le fétiche le plus contraignant de la zone.
Enampore, nom poétique d’une douce localité de la Basse Casamance et terre vénérable bardée d’histoires. En effet, ce royaume a perdu son roi en 1970, maisconserve jusqu’ici toute sa sacralité. Pour se rendre dans ce terroir du dernier roi Affilédio Manga, il faut, à partir du village Brin, dans la commune de Nyassia (département de Ziguinchor), emprunter une route latéritique longue de plus de dix kilomètres. En cette période de l’année, celle-ci est mal arrosée, avec souvent des nids-de-poule qui rendent le voyage difficile. A bord d’un taxi-brousse, l’on admire la beauté du paysage constitué d’un tapis herbacé plus ou moins verdoyant. De loin, on aperçoit des tas de gerbes de riz bien rangées et couvertes avec des tissus de couleur blanche. La Casamance, c’est le riz à perte de vue dans les rizières. On est aussi attirés par les vaches dans les rizières de Badiate, Essyl ou encore Kameubeul. Le périple est loin d’être un long fleuve tranquille. Le véhicule fonce à vive allure sur le royaume.
Après quelques minutes de route, Enampore est à portée de main, avec ses atypiques cases à impluvium qui tiennent encore debout et accueillent le visiteur. Ses forêts se situant même au milieu des habitations et des bois sacrés implantés çà et là, en disent long sur la capacité de ce village à conserver sa religion traditionnelle. Bienvenue à Enampore qui abrite le royaume d’Affilédio et sans roi depuis plus de quatre décennies. Berceau du conservatisme, Enampore qui situé sur la rive gauche du fleuve Casamance, entre Oussouye et Ziguinchor, attend toujours l’arrivée de son nouveau roi. Le monarque Affilédio qui gérait « Funir », le fétiche suprême n’est plus depuis 1970. Cependant, Charles Manga, plus connu sous le nom de Bakodia a été désigné (dans la lignée des Manga), pour assurer la gestion des affaires courantes traditionnelles. Il peut être considéré comme un gouverneur. Ce dernier assure cette fonction depuis plus de cinq ans et est connu et respecté de tous dans le royaume. Il lui revient la charge et « l’honneur »de jouer ce rôle jusqu’au jour où le royaume aura un nouveau roi.
DÉCÈS DE LA CINÉASTE SAFY FAYE
L'une des femmes pionnières du cinéma africain, est morte mercredi à Paris, à l'âge de 80 ans. Elle sera inhumée à Fadial, son village natal, situé dans la région de Fatick
La cinéaste Safy Faye, l'une des femmes pionnières du cinéma africain, est décédée mercredi à Paris, à l'âge de 80 ans, a appris l'APS de son ancien distributeur en Afrique de l'Ouest, Johnny Spencer Diop.
Elle sera inhumée à Fadial, son village natal, situé dans la région de Fatick (centre), selon Diop.
"Notre grande sœur était malade depuis un certain moment et était hospitalisée en France. Elle fait partie de femmes cinéastes qui ont balisé la voie pour les plus jeunes", a dit à l'APS son ancien collaborateur.
Safy Faye avait abandonné son poste d'enseignant pour s'adonner au cinéma, à la suite du Festival mondial des arts nègres de 1966 à Dakar, rappelle le site d'information du journal sénégalais Le Quotidien.
A ce festival, elle avait rencontré le cinéaste français Jean Rouch (1917-2004), qui lui avait confié un rôle à jouer dans son film "Petit à petit", ajoute le même média dans une interview de la cinéaste publiée en 2017.
Entrée au cinéma, Safy Faye est allée poursuivre des études d'ethnologie à la Sorbonne (France). Elle était devenue une figure emblématique du cinéma africain, car étant l'une des premières femmes du continent à exercer le métier de réalisateur.
"Mossane", l'un de ses derniers films - sa filmographie est essentiellement consacrée à la paysannerie et à la vie des femmes -, a été présenté dans la section "Un certain regard" de l'édition 1996 du Festival de Cannes.
CES MONUMENTS, SITES ET PATRIMOINES HISTORIQUES A VALORISER
Au Sénégal, lorsqu’on parle de destinations touristiques, les esprits se tournent vers cinq ou sites bien connus du pays. Chacune de ces zones offre, en effet, de quoi tenter une évasion soit en famille, soit en solo, histoire de se changer les idées.
Au Sénégal, lorsqu’on parle de destinations touristiques, les esprits se tournent vers cinq ou sites bien connus du pays. Chacune de ces zones offre, en effet, de quoi tenter une évasion soit en famille, soit en solo, histoire de se changer les idées, de décompresser. Le balnéaire sur la Petite Côte, l’écotourisme et le balnéaire en Casamance et dans les Iles du Saloum (l’une des plus belles baies du monde), le tourisme cynégétique, de découverte et culturel à Kédougou (chutes de Dindefelo, pays Bassari et Bédik), le balnéaire et la découverte à Saint-Louis (Parc de Djoudj), le balnéaire et le tourisme d’affaires et mémoriel à Dakar (Ile de Gorée, Lac Rose, Monument de la Renaissance…). Ces localités et leurs offres touristiques constituent ce qu’on appelle dans le jargon du tourisme, des «produits d’appel». On les utilise pour vendre la destination Sénégal à l’étranger. Elles sont la vitrine du tourisme sénégalais. D’ailleurs, les six pôles touristiques du pays ont été constitués autour de ces sites touristiques.
Sauf que la tyrannie de ces produits phares qui consacrent la forte prédominance du tourisme balnéaire (54 % de l’offre) et d’affaires (33 % de l’offre) semble inhiber les quelques attraits touristiques que ne manque pas de receler l’hinterland sénégalais, ces régions absentes de la carte touristique. On peut citer Matam, Louga, Tambacounda (hors Parc Niokolo Koba), Diourbel, Kaffrine, Kaolack, Kolda… Peu valorisés, peu exposés, leurs atouts, atours et attraits peuvent pourtant, à l’heure où le Chef de l’Etat exhorte son Gouvernement à développer les «zones touristiques émergentes», valoir beaucoup de satisfaction au Sénégal dans sa quête de faire du tourisme un véritable vecteur de développement.
Justement, ce dossier tente de mettre en lumière les potentialités jusqu’ici inexploitées dans quelques-unes de ces localités où le tourisme compte pour du menu fretin.
Monuments et sites et patrimoines historiques : Ces attractions touristiques peu connues de la région de Louga
La région de Louga dispose de sites et de monuments historiques d’une rare particularité et pouvant constituer un patrimoine touristique attractif. Du mythique « Puits de Calom » à Ndande à la stratégique « Tata d’Alboury Ndiaye » à Linguère en passant par la « Case du tirailleur » de Thiowor, le « Musée du Damel du Cayor » de Dékheulé, ce potentiel demeure cependant inexploité.
« Le tourisme local peut se développer à partir des sites et des monuments historiques qui sont un riche patrimoine qu’il est difficile de trouver ailleurs ». Cette remarque de Youssouf Mbargane Mbaye, historien et président du réseau régional des communicateurs traditionnels de Louga, renseigne sur l’existence de potentiels sites touristiques dans la région de Louga.
Le 26 décembre 2018, le Président de la République du Sénégal inaugurait le « Musée du Damel de Cayor », à Dékheulé, dans le département de Kébémer. Un lieu connu pour son passé colonial et où le résistant Lat Dior Diop a livré son dernier combat et son mausolée érigé à quelques mètres du Musée. Les populations de la localité avaient nourri l’espoir que le Musée allait être une attraction et un pôle de convergence de touristes. Mais jusque là, ce symbole de la résistance anti coloniale n’est pas visité comme on s’y attendait. Selon Mame Mor Sylla, maire de la commune de Mbacké Kadior (dont dépend le village de Dékheulé) : « Le seul mouvement vers le Musée dont je peux parler, c’est la rencontre annuelle qu’on y organise. A part ça, je n’ai rien constaté de nouveau et je ne peux pas en dire plus ».
A quelques kilomètres de Dékheulé, dans le même département de Kébémer, la commune de Ndande abrite le mythique « Puits de Calom Fall ». Ce monument historique du 13ème siècle renferme des mystères. D’une profondeur de 34 mètres et un diamètre de 9 mètres, le « Puits de Calom Fall » aiguise les curiosités. Et selon Serigne Mbacké Fall, conservateur des sites historiques de Ndande, « ce site qui n’a pas livré tous ses secrets liés à son histoire et aux mystères qu’il renferme reçoit peu de visiteurs ».
Dans la commune de Léona (département de Louga), notamment au village de Thiowor, trône la « Case du tirailleur » érigé en Musée par l’Association des amis du musée des Forces armées (Asamu) en hommage à Abdoulaye Ndiaye, dernier survivant des tirailleurs sénégalais de la première guerre mondiale, décédé le 11 novembre 1998, à l’âge de 104 ans, la veille de sa décoration à la Légion d’honneur par l’ambassadeur de France au Sénégal. Mais ce patrimoine historique ne constitue pas, jusque-là, un point d’attraction de visiteurs. Dans le département de Linguère, la commune de Yang Yang, ancienne capitale du royaume du Djoloff, garde encore les vestiges de l’armée du résistant anti colonialiste Alboury Ndiaye. Point de départ des expéditions militaires de l’ancien « Bourba » contre l’armée coloniale, Yang Yang garde encore les anciens bâtiments et les aménagements de l’ancien résistant dont le « Tata » qui était une forteresse dans la stratégie militaire du roi d’alors.
Le « tourisme responsable communautaire » : Un palliatif
Malgré tous ces sites et monuments historiques, la région de Louga est encore loin d’être une zone touristique privilégiée par les visiteurs. Selon Youssouf Mbargane Mbaye, « si on avait mis à profit ce potentiel historique, la région de Louga serait une zone touristique attractive ». Une situation que déplore d’ailleurs Babacar Sarr, président du Festival international de folklore et de percussion (Fesfop) de Louga qui organise annuellement un événement culturel international avec des invités en provenance de pays étrangers. Mais le président du Fesfop renseigne qu’à défaut de sites touristiques aménagés pour satisfaire la curiosité des invités du Fesfop, les organisateurs de l’événement ont opté pour le « tourisme responsable communautaire ». « Il s’agit de partager nos réalités avec les européens en les logeant dans les maisons, dans les cases avec les mêmes modes de vie », explique-t-il. Mieux, renseigne le président du Fesfop, « les invités partagent avec nous les mêmes repas, dorment sous les moustiquaires et finalement, ils vivent les mêmes réalités que nous durant leurs séjours ».
Toutefois, Babacar Sarr se désole de l’absence de service de tourisme dans la région de Louga. « On ne peut pas comprendre pourquoi le Ministère du tourisme n’a aucun service administratif dans la région de Louga qui renferme des monuments et des sites historiques très importants », regrette-t-il. Citant le Puits de « Calom Fall », le village historique de Diéwol, la frange côtière sur l’Océan atlantique, le Lac de Guiers, entre autres, le président du Festival international de Folklore et de percussion (Fesfop) de Louga est convaincu que la mise à profit de ce patrimoine historique et cultuel pourrait faire de la région de Louga une très forte attraction touristique avec ses impacts sur le plan économique.
LE FESPACO S'ADAPTE À L'INSÉCURITÉ AU BURKINA FASO
La 28ème édition de l'incontournable festival du cinéma africain s'ouvre samedi à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, avec pour thème principal "la paix" au moment où la violence jihadiste ensanglante plus que jamais le pays
C'est le premier Fespaco depuis la prise de pouvoir des militaires au Burkina, lors de deux coups d'Etat en 2022, le premier en janvier, le deuxième en septembre.
Quelque 10.000 festivaliers sont attendus, selon Haby Ouattara, coordinatrice du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), qui se tient tous les deux ans.
"On est agréablement surpris, ça nous encourage et ça nous réconforte", ajoute-t-elle, tout en reconnaissant que la situation sécuritaire est dans toutes les têtes.
Selon Mme Ouattara, la fragilité du pays liée aux attaques jihadistes "a influencé l’organisation du festival", notamment le dispositif de sécurité, qu'elle ne souhaite pas détailler.
Le thème de cette 28e édition - "cinémas d'Afrique et culture de la paix" - a été choisi en conséquence, pour coller à "l'actualité", précise-t-elle.
Plusieurs films ont pour sujet principal "le terrorisme", comme "L'envoyée de Dieu" de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani et "Epines du Sahel" du Burkinabè Boubakar Diallo.
"Les créateurs sont toujours influencés par ce qu'ils voient", explique Haby Ouattara.
Et malgré l'insécurité, le festival a choisi de délocaliser certains évènements.
Habituellement, les films sont projetés dans différents endroits de la capitale et de sa périphérie, "pour donner accès au cinéma à des gens qui ne l'ont pas".
Cette fois, ils s'étendront jusqu'à d'autres villes, auprès des personnes déplacées par la violence jihadiste.
"On ne peut pas faire comme si ces personnes n'existaient pas.On veut les faire rêver, leur permettre de s'évader", pointe Haby Ouattara. "C’est une première, mais on espère que ça va être la dernière et qu'elles ne regarderont plus les films en tant que personnes déplacées", affirme-t-elle.
Des membres de l'organisation du Fespaco rejoindront des déplacés à Kaya (centre-nord) et à Dédougou (centre-ouest), deux villes proches de localités ayant connu des attaques récemment.
Le 8 février, deux employés de MSF ont été tués sur la route entre Dédougou et Tougan par des hommes armés, et 15 personnes sont mortes le même jour à quelques km de Kaya dans une autre attaque.
Les violences liées aux attaques jihadistes, qui se sont multipliées ces derniers mois, ont fait plus de 10.000 morts au Burkina Faso depuis 2015, selon des ONG, et quelques deux millions de déplacés.
- Mali invité d'honneur -
Le Mali "symbole de résilience" pour les organisateurs, est l'invité d'honneur du Fespaco 2023.Comme le Burkina, ce pays voisin est ciblé par des attaques jihadistes et dirigé par des militaires putschistes.
L'équipe du Fespaco rappelle que plusieurs films maliens ont été primés par le passé, et que le cinéma trouve toujours sa place dans ce pays, malgré le contexte politique.
Cette année, 170 oeuvres ont été sélectionnées en compétition officielle, dont quinze longs métrages de fiction en lice pour briguer l'Etalon d'or du Yennenga, un trophée et un prix d'une valeur de 20 millions de francs CFA (environ 30.000 euros).
Cette récompense suprême du festival porte le nom de la princesse fondatrice du royaume des Mossis, ethnie majoritaire au Burkina Faso.
Le jury qui le décernera sera présidé par la productrice tunisienne Dora Bouchoucha.
Le Cameroun et la Tunisie sont les pays les plus représentés, avec deux films chacun.
Les autres sont originaires du Burkina, du Sénégal, d'Egypte, du Nigeria, du Mozambique, d'Angola, du Kenya, de l'Ile Maurice, du Maroc et d'Algérie.Un film de la République dominicaine a également été retenu.
En marge des projections, sont prévus comme lors de chaque édition des rencontres entre producteurs, distributeurs, réalisateurs et diffuseurs, des ateliers d'accompagnement à l'écriture et au développement, des colloques et des débats.
Cette édition célèbrera le centenaire de la naissance du réalisateur sénégalais Ousmane Sembène, figure emblématique du cinéma africain mort en 2007.
La biennale du Fespaco, qui durera jusqu'au 4 mars, présente depuis 1969 des films de réalisateurs africains et de la diaspora.
AÏDA SAMB SUR LES SENTIERS DE L’ACCEPTATION DE SOI
La chanteuse sénégalaise Aïda Samb a invité les journalistes et certains mélomanes à la séance d’écoute de son nouvel album ‘’Nangul’’ (Accepte) qui a eu lieu au Thiossane. L’artiste chante l'acceptation de soi.
La chanteuse sénégalaise Aïda Samb a invité les journalistes et certains mélomanes à la séance d’écoute de son nouvel album ‘’Nangul’’ (Accepte) qui a eu lieu au Thiossane. L’artiste chante l'acceptation de soi.
L’héritière de feu Samba Diabaré Samb a fait face à la presse, ce lundi 20 février, au Thiossane pour parler de son 3e album “Nangul”, qui signifie accepte.
Face aux journalistes, à des mélomanes et ses fans, Aida Samb a expliqué la signification du titre de cet album qui est composé de 12 chansons. “Une réflexion de vie si stimulante nous fait voyager dans le temps de la vérité et l'acceptation de soi. Dieu nous a créés tel qu'Il l'a voulu et décidé. Ainsi, lui rendre grâce est la meilleure chose qu'on peut et doit faire. Apprenons à accepter la vie telle qu'elle est tracée par la Divinité’’, explique-t-elle.
Aïda Samb ajoute qu’elle a beaucoup donné d’elle-même pour la réussite de cet album. ''Les Sénégalais vont découvrir de plus en plus d'autres registres de moi, mais aussi une autre facette. Je suis une personne calme et modeste. C’est la musique qui m’intéresse. Le plus important, c’est qu’à chaque fois que je sors un single ou un album, que ce soit les Sénégalais qui fassent leur jugement sur mon travail'', dit-elle.
En effet, l’artiste a collaboré, dans le cadre de cet album, avec Mbaye Dièye Faye et le rappeur Dip Dundu Gis.
Piraterie
Lors de la rencontre, la lancinante question de la piraterie est revenue dans les échanges. L’artiste s’en émeut et insiste sur le préjudice que cela leur porte. Elle rappelle qu’en 2012, lors de la sortie de son premier album, elle n’avait vendu que quelques exemplaires. ‘’C’est très difficile de vendre 1 000 exemplaires. Ce n’est pas encourageant, ça ne fait que décourager l’artiste’’, peste-t-elle.
À ce propos, Ngoné Ndour, la directrice du label Prince Art, a annoncé une nouveauté sur la plateforme Music Bi, à propos du nouvel album d’Aïda Samb. ‘’Si tu veux télécharger l’album, il faudra scanner un code… Cela va te renvoyer sur tous les titres que tu peux acheter par transfert d’argent’’, explique-t-elle. ‘’La musique est trop partagée. Les chanteurs travaillent sur leur album des mois et des mois, s’ils sortent, les gens partagent les titres et l’artiste se retrouve sans bénéfice, ainsi que le producteur’’, regrette la directrice de Prince Art.
Dans ce sens, Aida Samb interpelle l’État et le ministre de tutelle qui doivent, selon elle, aider les artistes pour que la piraterie disparaisse au Sénégal.
L’autre chose qui a affaibli la musique, selon elle, ce sont les tickets qu’on offre, lors des concerts.
L’artiste a aussi été interpellée sur la tension politique. ‘’Je suis apolitique. Ce que je dis toujours, c’est que la jeunesse doit se réveiller. Les jeunes ne doivent pas verser dans la violence. Bientôt, ce sera l’élection présidentielle ; ils n’ont qu’à prendre leur carte et faire leur choix pour celui qu’ils veulent qu’il soit le président de la République. Le Sénégal a toujours cultivé la paix. Que la paix règne toujours’’, déclare Aida Samb.
FESPACO 2023, OUSMANE SEMBENE SERA HONORE
Plusieurs activités sont au programme général de la 28-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui s’ouvre samedi, pour célébrer le centenaire du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane
Dakar, 22 fév (APS) – Plusieurs activités sont au programme général de la 28-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui s’ouvre samedi, pour célébrer le centenaire du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane, indique une note de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI).
La FEPACI présidée par le réalisateur malien Cheik Oumar Sissoko organise samedi à partir de 22 heures - après la cérémonie d’ouverture officielle - la traditionnelle soirée d’hommage réservée aux cinéastes disparus, au cours de laquelle le film ‘’Le mandat'' de Sembène sera projeté.
Le film raconte l’histoire de Ibrahima Dieng, un bon musulman sénégalais qui vit tranquillement avec ses deux femmes et leurs sept enfants. Tout bascule quand arrive un mandat d’Abdou, son neveu émigré en France. Cette fortune inopinée déclenche convoitises et jalousies.
La Fepaci prévoit aussi une exposition en l’honneur de l’un de ses fondateurs.
Le lendemain, après la cérémonie de libation, un rituel traditionnel organisé chaque édition au deuxième jour du festival pour le repos de l’âme de tous les réalisateurs et professionnels du cinéma africain disparus, il est prévu une procession en hommage à Sembène Ousmane affectueusement appelé ‘’l’Aîné des anciens’’.
Selon les organisateurs, elle va partir de la place des cinéastes au siège du Fespaco où, annoncent-ils, un buste du réalisateur sénégalais va être dévoilé. Celui-ci y trouvera celui d’un autre réalisateur sénégalais, Paulin Soumanou Vieyra, installé au depuis février 2017.
Une table ronde dédié au centenaire de Sembene avec comme thème ‘’Pour une approche critique de l’œuvre de Sembene Ousmane’’ sera organisée mardi par la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC). Cette rencontre prévue au siège du Fespaco sera animée par les critiques sénégalais Baba Diop et Maguèye Kassé et le Français Olivier Barlet.
Outre le Fespaco, la maison d’édition sénégalaise ‘’Vives voix’’ va publier la monographie dédiée au réalisateur de ‘’Moolaadé’’ (2004) et intitulé ‘’Sembène Ousmane, le fondateur’’ et préfacé par l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021.
‘’J’espère que l’ouvrage sera au centre de la célébration du centenaire au Fespaco. (…) ‘Vives Voix’ aura un stand au Marché international du cinéma et de l'audiovisuel africain du Fespaco pour y exposer son travail et les nouvelles publications’’, a dit à l'APS l’éditrice Ghaël Samb Sall.
Le Fespaco 2023 s'achève le 4 mars par la divulgation du palmarès des huit jurys de la compétition officielle.
VIDEO
L'ÉDUCATION ET LA CULTURE, PILIERS DE TOUT DÉVELOPPEMENT
Il faut qu’on sorte nos valeurs. Il faut s’accrocher à un certain nombre de valeurs comme le travail bien fait, la loyauté et le respect de la parole donnée. Si nous ramenons ces valeurs, les enfants penseront autrement - ENTRETIEN AVEC TAMARO TOURÉ
Wathi |
Babacar Ndiaye et Brice Koué |
Publication 22/02/2023
Madame Tamaro Touré nous a reçus dans les locaux de son association, les Villages d’Enfants SOS, à Dakar le 13 octobre 2016. Cette rencontre a permis d’aborder de nombreux sujets tels que le fonctionnement et l’évolution de l’administration sénégalaise depuis l’indépendance, le rôle et les changements dans le statut et les droits de la femme dans la société sénégalaise au cours des cinq dernières décennies, la question de l’éducation des enfants qui, selon elle, doit être au cœur de tout projet de développement pour un Etat, et celle, intimement liée de la culture et de sa transmission aux nouvelles générations.
Tamaro Touré est née au Soudan français (l’actuel Mali) et y a passé son enfance avant d’intégrer au Sénégal l’Ecole normale des jeunes filles de Rufisque et l’université de Dakar devenue en 1987 l’université Cheikh Anta Diop. Elle fut la première femme inspecteur du travail du Sénégal en 1967. Elle fut nommée conseiller technique sur les questions sociales du Premier ministre Abdou Diouf en 1972 puis elle le suivit à ce poste à la présidence de la République en 1981. En 1991, elle est nommée directrice du travail cumulativement avec son poste de conseiller technique à la présidence.
En 1976, elle fonde l’association des Villages d’Enfants SOS au Sénégal qui s’est occupée jusqu’en 2016 de plus de 50 000 enfants avec la création de centres dans les régions les plus peuplées du pays (Dakar, Kaolack, Louga, Tambacounda).
Présidente de cette institution qui fait partie du réseau mondial des Villages d’Enfants SOS (http://bit.ly/2dOhmiY), elle témoigne d’une passion pour tous les combats qui font évoluer les sociétés sur la durée. Elle est membre fondatrice de l’Association des juristes sénégalaises (AJS, http://bit.ly/2feq2Aj) et de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (ASBEF, http://www.asbef.sn/ ).
Retraitée mais toujours active et engagée pour la cause des enfants, Madame Touré travaille à la mise en place d’une université dédiée aux sciences et filières techniques. Elle est convaincue que l’éducation et la valorisation de la culture sénégalaise et des cultures africaines peuvent être des outils de transformation positive des pays de la région et du continent. Entretien Passerelle en quatre parties essentiellement en format vidéo.
Entretien réalisé par Babacar Ndiaye et Brice Koué, WATHI
NGOR ACCUEILLE LES LAYÈNES
Des milliers de fidèles ont convergé mardi dans l'après-midi vers la deuxième étape commémorative de la 143e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye après le lancement des célébrations un peu plus tôt dans la matinée à Cambérène
Des milliers de fidèles de la communauté Layène ont convergé mardi dans l'aprés-midi, vers Ngor, deuxième étape commémorative de la 143e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye après le lancement des célébrations un peu plus tôt dans la matinée à Cambérène.
Vêtus d’habits traditionnels de couleur blanche, les fidèles ont convergé vers la grotte mythique appelée "Khountmi", un endroit où Limamou Laye a reçu la lumière prophétique.
Le thème de cette édition est axé : "La paix et le développement à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Lahi (Psl)".
Une conférence a été animée par Mame Libasse Laye en présence du coordonnateur de l’Appel, Seydina Issa Thiaw Laye, du porte-parole de la famille, Mamadou Lamine Laye, ainsi que d’autres autorités religieuses, coutumières et locales.
Le conférencier a invité les fidèles à retourner vers les enseignements du Saint-Coran pour comprendre les miracles qui entourent le Mahdi. Mame Libasse Laye a appelé les fidèles à explorer les livres écrits par de grands érudits de l’Islam.
Il a rappelé les nombreuses épreuves que Seydina Limamou Laye a traversé avec les colons au cours de sa vie.
Après Ngor, les fidèles vont se rendre mercredi au ‘’Yoor-Yoor’’ de Diamalaye, avant la cérémonie officielle prévue dans l’après-midi en présence d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.
Seydina Limamou Lahi de son vrai Limamou Thiaw, pêcheur et agriculteur de la communauté Lébou de Yoff, a lancé son Appel le 24 mai 1883. Il est décédé en 1909. Il prônait le retour vers un ‘’islam rigoureux’’.
L’édition de cette année est axée sur le thème : ‘’La paix et le développement à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Lahi''.
Le coordonnateur général de l'Appel de Seydina Limamoulaye, Seydina Issa Laye Thiaw, a exhorté, mardi, les Sénégalais à aspirer à une paix permanente et non circonstancielle, soulignant que la paix ne doit pas être l’apanage d’un seul groupe d’individus mais celui de tout le monde.
‘’Aspirons à la paix permanente, et non à la paix circonstancielle'’, a -t-il lancé aux fidèles lors de la première étape des commémorations du 143e anniversaire de l'Appel de Seydina Limamou Lahi, à Cambéréne.
L’édition de cette année est axée sur le thème : ‘’La paix et le développement à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Lahi''.
Des milliers de fidèles venant de l’intérieur du pays et de la diaspora, des élus locaux et de dignitaires religieux ont assisté à la cérémonie.
‘’L’homme doit apprendre à discerner le bien du mal''’, a-t-il ajouté, déplorant la prédominance aujourd'hui du matériel sur le spirituel.
L’homme ne doit pas, selon lui, tendre vers sa propre destruction. ‘’Nous devons vivre la paix partout et tous les jours. Elle ne doit pas être l’apanage d’un seul groupe d’individus mais une affaire de tout le monde’’, a-t-il insisté.
Il a également évoqué les ‘’préalables et équilibres qui peuvent garantir la paix’’, citant la sécurité, le travail, la santé, la confiance et la citoyenneté.
Le coordonnateur général de l'Appel de Seydina Limamoulaye a par ailleurs appelé les musulmans à ‘’ne pas céder face aux nouvelles tentations et discours qui veulent nous dépouiller de notre culture islamique et des valeurs héritées de nos guides''.
‘’Le Sénégal est un pays décomplexé en matière religieuse’’, a dit Seydina Issa Laye Thiaw, invitant les familles religieuses à ‘’plus de vigilance dans la lutte pour la paix'' au Sénégal.