Le débat sur l'impact de l'intelligence artificielle sur l'œuvre artistique a été posé, ce vendredi, par l'université numérique Cheikh Hamidou Kane.
L'intelligence artificielle (IA) va-t-elle se substituer à l'artiste ou vient-elle tout simplement en appoint pour aider ce dernier dans ses œuvres ? Ce sont deux principales questions qui ont animé les débats, lors de panel dédié à l'impact de l'IA sur la création artistique.
“Que ce soit la médecine, la communication et bien sûr l'art, on constate un mécanisme de défense par rapport à l'intelligence artificielle. En ce qui concerne le domaine artistique qui nous intéresse aujourd'hui, il vaudrait mieux essayer d'instaurer une symbiose entre l'homme et l'IA”, déclare l'enseignant à l’Institut supérieur de management (ISM), Alioune Badara Mbengue.
Le professeur est formel. Parlant dans un cadre général, il voit en l'IA une intelligence suprême. La considérant comme une œuvre humaine, M. Mbengue n'exclut pas que cette dernière dépasse son maître dans un avenir pas très lointain. “Jamais l'homme n'a créé une chose aussi intelligente. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à un stade où l'IA elle-même est capable de créer une IA. D'ici trois ou cinq ans, l'intelligence artificielle sera plus intelligente que la somme des intelligences contenues dans le monde. La réalité est que tout le monde utilise l'IA et on n’a jamais créé une chose aussi dangereuse et aussi bénéfique pour l'humanité que l'IA”.
En effet, l'impact de l'IA a fait l'unanimité, lors de ce panel. Toutefois, d'aucuns se sont interrogés sur le caractère original ou authentique des œuvres qu'elle aiderait à créer. “Avec l'IA, un vrai souci d'originalité et d'authenticité pourrait se poser. Qui crée les œuvres, désormais ? C'est l'homme ou la machine ? À mon avis, l'intelligence artificielle, bien que très utile et irréversible, il faut reconnaître qu'elle manque de sensibilité, car la créativité est propre à l'homme. Mais l'IA nous oblige aussi à nous perfectionner. Avec elle, l'enseignant dans l'école des arts, par exemple, doit se réinventer, car aujourd'hui, c'est avec la technologie que ça se passe”, a nuancé la directrice de la Formation continue et de la Recherche artistique à l'École nationale des arts et des métiers de la culture, Ndèye Codou Ndiaye.
Presque dans la même veine que ses prédécesseurs, un autre panéliste suppose une collaboration entre l'homme et la machine. “C'est un panel qui vient à son heure. L’IA évolue à une vitesse exponentielle et elle touche à tous les domaines. Elle est source de plus d'opportunités, de raccourcis, de gain de temps, mais elle ne saurait se substituer à l'artiste. L'intelligence artificielle doit venir, dans ce cas, en appoint, mais encore une fois, ce n’est pas qu'elle vienne prendre la place des créateurs’’, affirme l'enseignante-chercheuse à l'université numérique Cheikh Hamidou Kane, Nafissatou Diouf.
LA VENTE D'UN RARISSIME MASQUE AFRICAIN VALIDÉE PAR LA JUSTICE FRANÇAISE
La vente aux enchères pour 4,2 millions d'euros d'un rarissime masque sculpté africain, initialement acheté 150 euros par un brocanteur à un couple d'octogénaires, a été validée mardi par la justice française.
La vente aux enchères pour 4,2 millions d'euros d'un rarissime masque sculpté africain, initialement acheté 150 euros par un brocanteur à un couple d'octogénaires, a été validée mardi par la justice française, qui a estimé qu'il n'y avait pas eu tromperie.
L'Etat gabonais, intervenu à l'audience fin octobre pour réclamer lui aussi l'annulation des ventes du masque, ainsi que la restitution de ce bien culturel, a également été débouté par le tribunal d'Alès (Gard). Ce dernier a en tous cas estimé que les propriétaires initiaux du masque, un greffier à la retraite de 88 ans et son épouse de 81 ans, qui avaient fait appel à un brocanteur pour se débarrasser des vieilleries accumulées dans leur résidence secondaire du Gard en septembre 2021, "n'ont fait preuve d'aucune diligence pour apprécier la juste valeur historique et artistique du bien".
Parmi ces objets apparemment sans valeur se trouvait un masque en bois sculpté ayant appartenu à un aïeul, ancien gouverneur colonial en Afrique, qu'ils allaient finalement brader 150 euros, en même temps que des lances, un couteau à circoncire, un soufflet et des instruments de musique.
Lors d'une vente aux enchères à Montpellier (sud) en mars 2022, ce "masque rarissime du XIXe siècle, apanage d'une société secrète du peuple Fang au Gabon", dont il ne reste qu'une dizaine d'exemplaires dans le monde, avait été adjugé pour 4,2 millions d'euros, hors frais, à un acheteur anonyme, pratiquement un record pour un objet de ce type.
Le catalogue de la salle des ventes de Montpellier précisait que cet objet rare avait été "collecté vers 1917, dans des circonstances inconnues, par le gouverneur colonial français René-Victor Edward Maurice Fournier (1873-1931), probablement lors d'une tournée au Gabon".
Le couple d'octogénaires demandait à la justice d'annuler la vente de ce masque "en raison de l'erreur commise sur l'authenticité" de ce dernier, erreur qui aurait "vicié leur consentement". Ils estimaient par ailleurs que le brocanteur les avait trompés en ce qu'il "n'ignorait pas la valeur réelle du masque ou, à tout le moins, avait un doute sur celle-ci". Pour preuve, il avait rapidement fait réaliser des expertises après l'achat.
"Négligence" des vendeurs
"Leur négligence et leur légèreté caractérisent le caractère inexcusable" de la demande des plaignants, a répondu le tribunal, qui n'a donc pas fait droit à leur requête d'annulation de la vente ni de récupération du montant payé lors des enchères par l'acheteur final. Dans sa décision, il juge en outre qu'il n'était pas démontré que le brocanteur, "antérieurement à la vente, (...) avait connaissance de la valeur singulière du masque vendu", dont il n'a pris conscience qu'au terme de démarches personnelles. Il "n'avait aucune connaissance spécifique en matière d'art africain", ajoute le tribunal.
Selon son avocate Me Patricia Pijot, le brocanteur avait fixé le prix du masque "en s'appuyant sur des sites internet dédiés" et sur des avis de commissaires priseurs "qui ne voulaient pas de l'objet", comme elle l'avait indiqué lors du procès fin octobre.
A l'occasion d'une vente d'objets d'art africain, le brocanteur avait ensuite pris attache avec l'Hôtel des ventes de Montpellier (sud) qui, après des analyses poussées ayant permis de dater ce masque Fang du XIXe siècle, l'avait estimé entre 300.000 et 400.000 euros. Les premières estimations demandées par le brocanteur évaluaient le masque entre 100 et 600 euros.
A l'audience, le commerçant avait nié toute volonté d'escroquerie. Pour preuve de son honnêteté, avait rappelé son avocate, il avait même proposé de verser 300.000 euros au couple, soit le montant de la mise à prix initiale par les experts priseurs de l'Hôtel des ventes de Montpellier.
Un protocole d'accord devait être signé fin avril 2022 mais avait échoué face à l'opposition des enfants du couple, rappelle le tribunal. Cette démarche doit "être interprétée comme une volonté de l'acheteur de restituer la valeur du bien aux vendeurs" et "démontre sa bonne foi", ajoute-t-il.
15E DAK’ART, UN HOMMAGE SERA RENDU À ANTA GERMAINE GAYE ET MOUHAMADOU NDOYE DOUTS
Les artistes sénégalais, Anta Germaine Gaye, spécialiste de la peinture sous-verre et Mouhamadou Ndoye dit ‘’Douts’’, décédé en juin dernier à Dakar, seront honorés à l’occasion de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art)
Dakar, 19 déc (APS) – Les artistes sénégalais, Anta Germaine Gaye, spécialiste de la peinture sous-verre et Mouhamadou Ndoye dit ‘’Douts’’, décédé en juin dernier à Dakar, seront honorés à l’occasion de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art), prévue du 16 mai au juin 2024, ont annoncé les organisateurs.
Ils font parties des ‘’belles figures qui écrivent au quotidien la mémoire des arts visuels dans notre pays’’, a indiqué lundi la directrice artistique du Dak’Art, Salimata Diop lors de la cérémonie officielle de lancement de l’évènement.
Anta Germaine Gaye, native de Saint-Louis (nord), est remarquée ‘’par son approche artistique qui a révolutionnée les codes de la peinture sous verre appelé aussi Suwerr’’. Son atelier ‘’Fer et verre’’ est un espace de recherche et de transmission de connaissance, ont estimé les organisateurs.
Anta Germaine Gaye, présente à la cérémonie, a déclaré ressentir beaucoup d’émotions et de gratitudes et avoir le sentiment de ne s’être pas investie en vain.
‘’C’est toujours gratifiant d’avoir la reconnaissance des gens. Ce que j’ai fait, c’est avec beaucoup d’élan sans y penser. Je ne le voyais pas comme une tâche, c’était très spontané’’, a-t-elle notamment réagi
Peintre, sculptrice et enseignante ? Anta Germaine Gaye ? titulaire d’une licence en lettres modernes verra ses œuvres exposées à la Maison de la culture Douta Seck lors de la 15e Biennale de Dakr.
Un hommage posthume sera également rendu par les organisateurs Mouhamadou Ndoye alias ‘’Ndoye Douts’’ à travers l’exposition de ses œuvres à la Galerie nationale d’art avec l’exposition.
OUVERTURE DE LA PREMIÈRE ÉDITION DE LA FOIRE AGRO-ALIMENTAIRE ET ARTISANALE À BARKEL
La première édition de la foire agro-alimentaire et artisanale s’est ouverte, lundi, à Bakel, à l’initiative du réseau communal des groupements des femmes en partenariat avec le Groupement de recherche et de développement durable (GRDR)
Bakel, 19 déc (APS) – La 1ère édition de la foire agro-alimentaire et artisanale s’est ouverte, lundi, à Bakel, à l’initiative du réseau communal des groupements des femmes en partenariat avec le Groupement de recherche et de développement durable (GRDR).
Cette foire vise à valoriser les potentialités du département de Bakel et les dynamiques entrepreneuriales des femmes et des jeunes évoluant dans les secteur de l’agroalimentaire et de l’artisanat.
Quelque 50 stands ont été aménagés pour accueillir au moins 200 participants durant trois jours, selon les organisateurs.
»On se déplaçait dans d’autres foires à Kaolack, Tambacounda(…), on voyait des femmes transformatrices. Et pourtant, nous faisons la même chose dans le département de Bakel. C’est la raison pour laquelle on a discuté avec le GRDR pour organiser cette édition », a expliqué Salimata Diagana, présidente du réseau communal des groupements des femmes de Bakel.
Elle s’exprimait à l’issue de la cérémonie d’ouverture de la foire présidée par le préfet du département de Bakel Amadou Salmone Fall en présence des autorités administratives, territoriales, des exposants venus du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali, des pays frontaliers.
« C’est une foire sous-régionale. Quand on parle de développement, on ne peut aller sans nos voisins. On a invité les Mauritaniens et les Maliens pour des échanges parce que chacun fait des transformations à sa manière », a ajouté Salimata Diagana.
Le préfet Amadou Salmone Fall a félicité les organisateurs pour cette « belle initiative » consistant à »présenter les produits issus du terroir », a dit l’autorité administrative.
Des débats et des panels sur les problématiques en lien avec l’entrepreneuriat féminin seront au menu de la foire, indique un document de presse.
Il est également prévu une journée de démonstration culinaire jumelée à des débats communautaires sur la consommation et la protection de l’environnement.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par l’inauguration du »Gie Daliilou », une unité de transformation des produits agro-alimentaires.
15E DAK’ART, 58 ARTISTES RETENUS POUR L’EXPOSITION
Cinquante-huit artistes provenant d’une vingtaine de pays figurent dans la sélection de l’exposition internationale de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar ‘’Dak’Art’’ prévue du 16 mai au 16 juin 2024
Dakar, 18 déc (APS) – Cinquante-huit artistes provenant d’une vingtaine de pays figurent dans la sélection de l’exposition internationale de la 15e Biennale de l’art africain contemporain de Dakar ‘’Dak’Art’’ prévue du 16 mai au 16 juin 2024, a annoncé la directrice artistique de l’évènement, Salimata Diop.
Les artistes sélectionnés dans l’exposition internationale proviennent notamment de pays d’Afrique, d’Europe, des Etats-Unis et d’Amérique latine, a-t-elle précisé lors du lancement officiel de la Biennale.
La cérémonie organisée dans l’enceinte de l’ancien Palais de justice de Dakar a été présidée par le secrétaire général du ministère de la Culture et du Patrimoine historique, Habib Léon Ndiaye.
Plus de 66 dossiers de candidatures émanant d’une centaine de pays avaient été reçu avant que le jury n’en retienne que 58 artistes, a révélé la directrice artistique de la Biennale.
Elle a signalé que les artistes sélectionnés viennent du Sénégal, de l’Afrique du Sud, de la France, Tunisie, République Dominicaine, Mali, Colombie, Côte d’Ivoire, Nigéria, Ethiopie, Kenya, Algérie, Bénin, Sierra Léone, Etats-Unis, Maroc, Gabon, Cameroun, Burkina Faso, Argentine et Mexique et Ouganda.
Arebanor Bassène, Mad In Pixel, Mohamed Diop, Aliou Diack et Dior Thiam font partie des artistes sénégalais sélectionnés dans l’exposition internationale.
La directrice artistique du Dak’Art a salué la rigueur de la sélection basée sur des critères de qualité, de maîtrise et d’originalité de la création mis en avant avec les commissaires invités, notamment la critique d’art Marynet J de son vrai nom Marinette Jeannerod, l’anthropologue docteur Kara Blackmore et l’historienne de l’art et muséologie Cindy Olohou, entre autres.
Pour la directrice artistique, l’exposition internationale s’articulera autour de la thématique de cette édition ‘’The Wake – L’éveil, le sillage’’ en »un parcours immersif, grâce à une scénographie intimiste, narrative et grave ».
‘’Cette sélection incarne l’extraordinaire créativité africaine, avec une diversité des médiums, des techniques et des univers artistiques. Du dessin à la réalité virtuelle en passant par le son, la sculpture ou encore la photographie’’, a-t-elle affirmé.
La franco-sénégalaise a rappelé que le processus de sélection avait été guidé par ‘’un engagement en faveur de l’exclusivité, la recherche d’un équilibre qui transcende les frontières et célèbre la riche tapisserie des voix artistique’’.
‘’On a regardé les propositions et ensuite on a équilibré avec la phase des invitations. Parce que j’ai invité des artistes et c’est en ce moment que j’ai essayé d’harmoniser et pour recréer un certain équilibre entre les artistes qui vivent et travaillent sur le continent, ce qui est important et en terme de reconnaissance’’, a-t-elle fait valoir.
Elle a estimé que la biennale existe sur l’héritage de la négritude et du festival mondiale des arts nègres et appelé à ne jamais oublier que ce n’est pas une biennale uniquement africaine.
‘’Il ne faut jamais oublier qu’on doit embrasser nos complexités et notre héritage à travers le monde et la diaspora très importante pour cela’’, a-t-elle insisté.
La secrétaire générale de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar, Marième Ba a de son côté fait savoir que le comité d’organisation de l’évènement attendait la confirmation du Cap Vert désigné pays invité d’honneur avec les Etats-Unis d’Amérique.
CÉLÉBRATION DU CENTENAIRE DE CHEIKH ANTA DIOP, À PARTIR DE JEUDI
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) célèbre le centenaire de son parrain, le professeur Cheikh Anta Diop (1923-2023) du 21 au 30 décembre prochain, ‘’une opportunité pour revitaliser et repenser son héritage’’
Dakar, 15 déc (APS) – L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) célèbre le centenaire de son parrain, le professeur Cheikh Anta Diop (1923-2023) du 21 au 30 décembre prochain, ‘’une opportunité pour revitaliser et repenser son héritage’’, a annoncé l’institution dans un communiqué de presse reçu à l’APS.
La cérémonie officielle de lancement de cette commémoration est prévue le jeudi 21 décembre à partir de 9 heures à l’auditorium Khaly Amar Fall où sera donnée une conférence publique.
La célébration se poursuivra le même jour, à 17 heures, avec le vernissage de l’exposition ‘’sur la vie et l’œuvre de Cheikh Anta Diop’’ au musée Théodore Monod de l’Institution fondamentale d’Afrique noire (Ifan).
Un panel sur le thème ‘’ Sortir des sentiers battus : examen critique de l’œuvre de Cheikh Anta Diop’’ sera animé le vendredi 22 décembre à partir de 9 heures au musée Théodore Monod de l’Ifan.
Le centenaire sera également marqué par un colloque d’égyptologie organisé du 26 au 29 décembre en partenariat avec le musée des civilisations noires.
‘’Cette célébration revêt une importance cruciale, non seulement en tant qu’hommage à un homme dont l’héritage intellectuel a laissé une empreinte indélébile sur l’académie africaine, mais aussi comme une opportunité pour revitaliser et repenser l’héritage de Cheikh Anta Diop’’, relève le texte.
Pour les autorités de l’UCAD, ‘’il ne s’agit pas uniquement de rendre hommage à une icône intellectuelle, mais bien de s’appuyer sur son héritage pour accélérer l’évolution de la pensée africaine et relever les défis contemporains’’.
Cette célébration dont le thème est ‘’Cheikh Anta, cent ans après : les défis de la reconstruction d’une pensée audacieuse pour l’Afrique’’ est placée sous le haut parrainage du chef de l’Etat Macky Sall, précise le texte.
Au menu du programme, il est prévu également une exposition sur les langues nationales et une table ronde autour de l’ouvrage ‘’Mitiŋqui’’, une collection des discours politiques de Cheikh Anta Diop.
Une visite de la maison de l’historien Cheikh Anta Diop à Thieytou, dans la région de Diourbel, suivie de la présentation du projet de musée le 29 décembre, vont clôturer les activités du centenaire du parrain de l’UCAD.
AZIZ FALL REVALORISE LA GRAND-MERE DANS LA MODERNITE
Edition : «Saara et les vagues de l’atlantique» présente à St-Louis ce samedi
Aziz Fall étonne dans un ouvrage qui part d’une grand-mère qui façonne un être particulier, le petit-fils, pour en ressortir une trame sur les enjeux de la modernité. « Saara et les vagues de l’Atlantique », édité par l’Harmattan Sénégal sera présenté au public St-Louisien ce samedi à la maison de Lille.
Parvenir à évoquer les souvenirs d’une éducation reçue de sa grand-mère pour en faire un récit de vie à offrir en exemple constitue le charme d’un ouvrage qui se lit d’un seul trait. C’est à ce niveau qu’il faut saluer l’œuvre que vient de publier Aziz Fall, le conseiller spécial du directeur général de la Sénélec et administrateur général de la Fondation Sénélec.
Dans la quatrième de page, il est écrit que « la voix de la grand-mère, Saara, cristallise les sons et vibrations d’une enfance faite d’apprentissage. C’était un apprentissage inconscient, mais dynamique. Cette grand-mère si spéciale et si ordinaire en même temps demeure le prétexte idéal pour revisiter un monde d’antan qui laissait l’humanité s’exprimer de manière prévisible et conventionnelle. (…) Saara n’est pas seulement la tendre grand-mère d’Abdassis, elle représente surtout cette figure reconnaissable par une majorité de Sénégalais dont la présence rappelle cette étape initiatique de l’existence ».
Ce livre est « plus qu’un bébé, toute une vie » dira l’auteur lors d’une émission sur Seneweb Tv qui avait déjà publié « Les promesses d’une devise » en 2018. « La figure de Saara est l’illustration de l’âme, de la personnalité, des enseignements de ma grand-mère. C’est un hommage rendu à celle qui m’a élevé, qui m’a fait. Elle constitue la boussole de mon existence, même si quand j’étais jeune, on se chamaillait tout le temps. Cet hommage, c’est témoigner au-devant du monde, la grandeur de Saara. Les vagues de l’Atlantique, c’est l’écho de notre jeunesse, mais l’élément référentiel incontournable pour tout St-Louisien, c’est l’Océan atlantique.
A titre personnel, quand je quittais Dakar pour aller en Europe dans le cadre de mes études, lorsque l’avion décolla, je regardais en bas les vagues de l’Atlantique. Cela me rappelait les liens plus que cutanés symbolisés par l’océan atlantique » explique Aziz Fall.
L’analyse est tentée sur l’évolution de nos relations avec la mer surtout d’une vision de la jeunesse à ce qu’elle représente aujourd’hui. « Je ne suis pas le seul à avoir une relation avec la grand-mère. Une dimension spéciale et consensuelle de cette figure de grand-mère. Chaque fois que ceux qui n’avaient pas la chance de vivre avec la grand-mère, rendaient visite à celle-ci, c’était un plaisir parce qu’on savait que c’est toujours un moment agréable parce qu’elles ont participé à façonner notre existence dès le départ en nous éduquant, en nous donnant le sens de la bonté et de la décence. Chaque sénégalaise, chaque sénégalais directement ou indirectement, a une relation spéciale avec sa grandmère. Elle continuera à jouer un rôle important de notre système social. Vivre à l’ombre de la grand-mère était une bénédiction. Je pouvais me permettre n’importe quelle bêtise», a souligné Aziz Fall.
L’ouvrage sera alors une occasion pour l’auteur de délivrer et de continuer à rendre hommage, à sublimer et même à vénérer la grand-mère parce qu’elle est dépositaire des meilleures valeurs revendiquées par la société. « C’est le dernier sanctuaire dans un monde tourbillonnant où la perte de repères devient incontournable et si on revient aux enseignements des grand-mères, et qu’on se donne comme sacerdoce de prendre en compte leurs enseignements, je suis persuadé qu’on sera toujours sur le bon chemin quelle que soit l’orientation professionnelle qu’on se donne dans la vie », estime l’auteur. Ce dernier n’a pas manqué de dénoncer le fléau de la migration irrégulière à travers l’atlantique. « Il faut être honnête pour dire qu’il y a des problèmes dans le système de fonctionnement du terminal social. Il faut faire appel à la responsabilité de chacun, ceux qui occupent les positions de leadership. Je ne limite pas ceux-ci aux sphères politiques et économiques, mais chacun par son fait peut avoir une influence sur un groupe d’individus. Il est important d’arriver à un moment de pause pour se demander pourquoi on est arrivé à une telle situation de détérioration sociale » dira Aziz Fall. Un ouvrage à lire
PLUSIEURS ACTIVITÉS AU PROGRAMME DE L’ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE BATLING SIKI
Plusieurs activités dont un gala de boxe à la Maison de l’île sont prévues pour la commémoration du 98e anniversaire de l’assassinat du champion de boxe sénégalais Battling Siki, né Amadou Mbarick Fall
Plusieurs activités dont un gala de boxe à la Maison de l’île sont prévues pour la commémoration du 98e anniversaire de l’assassinat du champion de boxe sénégalais Battling Siki, né Amadou Mbarick Fall, a appris l’APS auprès du comité d’organisation de cet évènement.
Les activités vont se dérouler les 15 et 16 décembre à Saint-Louis (nord).
Une séance de recueillement et de prières sur la tombe du défunt et une séance de lecture du Coran sont prévues vendredi, selon les organisateurs.
Une cérémonie officielle est également prévue le même jour à 16 heures.
Elle sera suivie de l’ouverture d’une exposition sur la vie et l’œuvre de Amadou Mbarick Fall dit Battling Siki à la Chambre de commerce.
Toujours dans le cadre de cet événement, sont prévus, entre autres, le samedi 16 décembre, des chants traditionnels et une prestation d’artistes mais également un gala de boxe à la Maison de l’île, qui va clôturer les commémorations du 98e anniversaire de l’assassinat du natif de Saint-Louis.
Né en 1897 à Saint-Louis, ancienne capitale de l’Afrique occidentale française, Battling Siki, premier champion du monde africain de boxe, est mort assassiné le 15 décembre 1925 à New York.
LE RECYCLAGE POUR SAUVER L’AFRIQUE DE LA POLLUTION TEXTILE
L'industrie textile, considérée comme le 2e plus grand pollueur après le secteur pétrolier, est sujet de préoccupation pour la styliste Adama Paris. Elle attire l'attention sur la responsabilité des Européens ainsi que des dirigeants africains.
L’édition 2023 de Dakar Fashion Week (DFW) a été axée sur le recyclage. L'Europe est pointée du doigt par la styliste Adama Paris concernant la pollution de l'industrie textile.
L'industrie textile, considérée comme le deuxième plus grand pollueur après le secteur pétrolier, est sujet de préoccupation pour la styliste Adama Paris. Cette dernière attire l'attention sur la responsabilité des Européens ainsi que des dirigeants africains dans ce domaine. Lors de la soirée de lancement de Dakar Fashion Week (DFK), elle a exprimé ses inquiétudes en déclarant : "Nous subissons les conséquences des déchets que d'autres pays déversent sur notre continent. Nos plages sont jonchées de vêtements abandonnés."
Elle a également souligné que nos gouvernants ne semblent pas prendre conscience des dommages causés par les déchets en provenance d'Europe. Selon elle, il est de notre devoir de prendre conscience de cette réalité. Elle souligne que notre société n’est axée sur une consommation de masse, et qu'il est impératif de remettre en question les influences imposées par les Européens et de travailler avec les ressources dont nous disposons. Adama Paris affirme que le soutien aux artistes engagés dans la préservation de l'environnement est une façon de sauver la planète. "Nous collectons les vêtements, leur donnons une nouvelle vie et les revendons. C'est le meilleur moyen de lutter contre cette pollution. Il faut renvoyer à l’Europe ses déchets textiles’’, a-t-elle dit.
Une subvention de 10 millions répartie aux jeunes créateurs
Pour cette édition, l'initiatrice de la Dakar Fashion Week (DFW) a misé sur le recyclage, qu'elle considère comme l'avenir de l'industrie de la mode. Elle met en avant la responsabilité et l'éducation des populations, soulignant qu'il devrait être source de fierté de donner une nouvelle vie aux vêtements. La présente édition compte la participation de 27 jeunes stylistes, avec pour objectif de promouvoir l'amour du recyclage parmi les passionnés de la mode. Forte de plus de vingt ans d'expérience, Adama Paris souhaite soutenir les jeunes créateurs depuis cinq ans. Grâce à sa solide réputation, elle leur offre l'opportunité de participer à des programmes sponsorisés en marge de la Dakar Fashion Week (DFW). "Certains ont gagné de l'argent, d'autres ont pu voyager. Il ne s'agit pas seulement de défiler, mais aussi de construire une carrière et une marque", a-t-elle souligné. Cette année, l'événement a été organisé en collaboration avec l'Ambassade de Turquie.
"L'ambassadrice a exprimé le désir de me rencontrer. Lors de notre rencontre, elle m'a fait part de son souhait de collaborer avec moi et d'aider des associations. Je lui ai répondu : 'Je ne cherche pas à gagner de l'argent avec vous, mais j'aimerais que vous offriez une plateforme à mes jeunes talents"', a-t-elle expliqué. "Pendant longtemps, nous avons connu des difficultés, et maintenant que nous en avons moins, il est normal de les aider", a-t-elle ajouté. Chaque année, une subvention de 10 millions est accordée aux jeunes en fonction de leurs besoins, selon l'initiatrice de la Dakar Fashion Week (DFW). À l'avenir, elle envisage de créer un fonds d'aide pour les jeunes créateurs. "Les banques ne comprennent pas cette industrie informelle. Seuls nous pouvons la comprendre. J'aimerais, par exemple, investir dans la marque de Lakhad", a-t-elle indiqué. En effet, Lahad Gueye, connu sous le nom d'Al Gueye, est aujourd'hui l'un des stylistes les plus talentueux de notre époque. En parlant de lui, Adama Paris témoigne : "Il excelle dans la haute couture et crée des pièces magnifiques. Il a atteint un niveau où il peut défiler à New York, Hong Kong et partout ailleurs. Il est sans conteste le meilleur.
´´Al Gueye est sans conteste le meilleur’´
Al Gueye fait partie ainsi des créateurs sollicités pour participer à la Dakar Fashion Week (DFW). Il a eu à présenter une collection de sa maison de couture dénommée Al Gueye Dakar. Cette collection de haute couture rend hommage aux petites mains qui travaillent dans l'ombre et a été dévoilée pour la première fois à la Faculté des Sciences et de Gestion (Faseg), où il a obtenu une maîtrise en gestion des entreprises. "Les petites mains réalisent d'excellentes créations. Grâce à elles, les vêtements sont aimés et admirés, jouant un rôle essentiel dans la concrétisation des œuvres des designers et des marques de mode", a expliqué le diplômé de l'Institut de mode, coupe et couture où il est sorti major de sa promotion en 2011. Il a ainsi présenté à nouveau cette collection lors du grand défilé du DFW. Une belle occasion de rendre encore hommage à ces travailleurs qui exécutent des tâches manuelles pour fabriquer des vêtements et accessoires, tels que les couturiers (ères), les tailleurs, les brodeurs, les plisseurs, les teinturiers, les modélistes et les artisans du cuir.
Par ailleurs, Zeyna Diakité, fondatrice de la marque Zeyafrica, figure parmi les cinq créateurs qui ont eu l'honneur d'exposer leur travail. Pour sa collection "Assa", l'ancien mannequin a utilisé des draps de lit, des rideaux, et d'autres matériaux récupérés pour créer des tenues originales. De son côté, Sagart, un designer sénégalais, a présenté des tenues entièrement recyclées, chacune avec un thème différent. L'une d'entre elles s'inspire de la mère de Shaka Zulu, la reine Nandi. Parmi les autres stylistes présents, on trouve Maison Audace, Amazing Révolution et Gringo Custum.
Des ambassadrices des plusieurs pays ont défilé
Le défilé était également organisé pour soutenir une noble cause, celle de l'association Solidarité pour les enfants de la rue". Invitée par l'ambassadrice de la Turquie, la chanteuse Coumba Gawlo a déclaré que c'était une excellente initiative que la diplomatie s'engage pour soutenir les plus vulnérables et défendre une cause juste. "Si la mode choisit le thème de l'enfance et s'appuie sur la diplomatie et les ambassadrices, c'est une démarche louable", a-t-elle souligné. Engagée auprès de l'UNICEF, elle salue ainsi l'utilisation de la mode pour véhiculer des messages contre le racisme, le VIH, les violences faites aux femmes et le changement climatique.
De plus, la parade qui s'est déroulée dans les jardins de la chancellerie a vu la participation de modèles hors du commun. Il s’agit d’une quinzaine d'ambassadrices de différents pays, notamment la France, l'Afrique du Sud, Cuba, le Canada, le Pakistan, la Finlande et le Royaume-Uni. Ces ambassadrices ont été vêtues par la créatrice fondatrice de DKF et ont défilé en présentant une collection spéciale entièrement confectionnée à partir de tissus turcs. Les matériaux utilisés dans ces créations ont été fournis par l'Association des Exportateurs de textiles et d'habillement d'Istanbul.
DES ACTEURS CULTURELS DISENT NIET AU MINISTRE ALIOU SOW
Le comité de suivi et de mise en œuvre du PSDT est en désaccord avec le ministre de la Culture et du patrimoine historique Aliou Sow, sur le choix de la thématique de la prochaine édition du FESNAC prévue à Fatick du 08 au 12 janvier 2024.
Le comité de suivi et de mise en œuvre du PSDT est en désaccord avec le ministre de la Culture et du patrimoine historique Aliou Sow, sur le choix de la thématique de la prochaine édition du FESNAC prévue à Fatick du 08 au 12 janvier 2024.
La thématique de la prochaine édition du Festival National des Arts et Culture (FESNAC) divise le ministre de la Culture et du Patrimoine historique et des acteurs culturels. En effet, Pape Meissa Guèye et Cie disent niet à la proposition du ministre Aliou Sow : «Macky, les arts et le patrimoine». Ils écrivent dans une lettre ouverte qu’ils ont été interloqués en découvrant le thème. Le comité de suivi et de mise en œuvre du PSDT fustige l’attitude de la tutelle. Ils disent avoir le sentiment qu’il existerait un fossé de conscience entre les autorités à la charge de la culture et les acteurs culturels du pays. «Depuis qu’il existe jusqu’à nos jours, nous constatons qu’à travers cet événement, on pouvait dépoussiérer notre riche et pluriel patrimoine commun, pour cultiver, promouvoir..., inventer des valeurs qui libèrent les consciences populaires et professionnelles, mais il participe à la paupérisation de notre esprit et de notre estime de soi artistiques. Le Fesnac n’a jamais été ce festival dont nous rêvions», dénonce le comité de suivi.
Les acteurs précisent dans la foulée qu’il ne s’agit pas d’attaque personnelle à l’endroit du ministre. «Les propos que nous tenons sont loin d'être des critiques à l’endroit de qui que ce soit, mais un constat. Cependant, nous savons que l’ouverture d'esprit du ministre de la Culture et sa grandeur humaine lui permettront de comprendre que nos propos sont le symbole de l'immense attachement que nous avons pour notre art...», lit-on dans la missive. Ils rappellent les manquements notés au lendemain de la dernière édition de Kaffrine.
«Un rapport d’évaluation a été envoyé au ministre de la Culture par nos soins, avec une ampliation faite à la direction du FESNAC. (...) Nous avons voulu apporter un regard critique sur certains aspects de l’organisation mais surtout les conditions de prise en charge des artistes (...). Malheureusement, nous avons été considérés par certains comme des fossoyeurs», déplorent les membres du comité de suivi et de mise en œuvre du PSDT. Les acteurs regrettent, en outre, le manque d’implication des professionnels dans les prises de décisions. «(...) Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique doit aujourd'hui solliciter les services de vrais professionnels, aguerris dans l'organisation de manifestations culturelles de cette envergure, pour réussir le FESNAC. Il ne suffit pas de ressusciter le FESNAC mais de bien repenser l’organisation. Ne serait-il pas mieux de faire du FESNAC non plus un service du ministère de la Culture mais l’ériger en une Délégation Générale ? Nous avons attendu en vain une vraie et bonne évaluation de l’édition de l’année dernière, qui a été une belle réussite, et la mise en œuvre des résolutions de l’atelier de réflexion sur le Festival tenu il y a quelques années. Mais hélas !»